« Billard… | Accueil | Ex-perd et gagne ! »

XX < XY ?

J’aurais voulu connaître Annie Le Brun en 1967 à vingt-cinq ans. Non pas qu’elle soit moins magnifique aujourd’hui, mais cela m’aurait évité de m’être tardivement attaché à la cause des femmes, pauvres entre les pauvres.
J’ai perdu quelques années à croire que le rattrapage des mal aimés dans la société de progrès était égal entre les sexes. Maintenant que le progrès s’est révélé une chimère et qu’au lieu du rattrapage l’écart croit entre les classes sociales, les femmes y sont visiblement encore plus maltraitées que les hommes !
Cependant, la gauche molle compatible N-VA affirme que les femmes n’ont pas à se plaindre, par rapport aux hommes. Elle voit dans le désastre social actuel, une certaine égalité dans le malheur entre les sexes !
C’est faux ! Les femmes aujourd’hui sont plus pauvres que les hommes !
Elles sont majoritaires parmi les travailleurs les plus mal payés. À la retraite, leurs pensions sont nettement en-dessous de celles des hommes.
À travail égal, l’écart des salaires dit tout,. Je ne sais pas ce qu’on vous a raconté au sujet de l’alignement progressif. L’écart est toujours de 25 % entre les sexes. Quant au travail à temps partiel ou à mi-temps, pas besoin de faire un dessin, les femmes sont les victimes d’un triste record.
Le Huron de Voltaire plongé dans les statistiques de la modernité dirait avec l’Ingénu : une femme, chez vous les libéraux, vaut moins qu’un homme !
Une proposition de loi à gauche qui ferait du bruit serait l’obligation de rendre publics les salaires individuels dans les entreprises privées, que seuls les Impôts connaissent, mais ne peuvent pas publier. Même les barèmes et les avantages particuliers du secteur public ne sont connus que partiellement.
En attendant, pourquoi les progressistes, travailleurs du privé ou du secteur public ne divulgueraient-ils pas leur salaire à leurs collègues femmes ?
Le secret de ce que l’entreprise paie en salaire à son personnel est un des leviers de la mainmise libérale sur le monde du travail. C’est une survivance de l’Ancien Régime. Le prince n’a pas besoin de justifier sa préférence pour l’un ou l’autre de ses sujets. C’est une discrimination propre au pouvoir d’un chef d’entreprise que d’attribuer plus ou moins de l’argent à quiconque, sans justifier de son choix, sur des critères qui, n’ont la plupart du temps, rien à voir avec la compétence et l’efficacité.

1hgann3kj.jpg

La maternité joue un rôle discriminant dans l’embauche et la rémunération.
Les beuglantes de tous les pouvoirs pour clamer le contraire ne servent à rien. La réalité de notre société établit que la possibilité de faire des enfants est contraire à la recherche de la productivité maximale du monde libéral. Ceux qui disent le contraire sont des hypocrites. Mieux, les lois établies protégeant la maternité de la mère au travail ont des effets boomerang sur l’embauche, tant que les hommes n’auront pas d’équivalents en congé de paternité.
Il en va du travail en entreprise comme des règles de la grammaire où le masculin l’emporte sur le féminin. Cela va même plus loin sur la priorité du masculin. Le féminin finit par être invisible dans la phrase, l’autre sexe l’emporte sans discussion !
Le gouvernement provisoire de Sophie Wilmès attend que le PS et la N-VA s’associent pour léguer le fameux dossier chômage et les réformes, aux noms desquelles les allocations de chômage seront distribuées plus parcimonieusement, au point que les travailleuses à temps partiel vont encore trinquer.
Les délais de recharge des droits et les fins progressives jusqu’à éteindre le droit au chômage devraient probablement faire leur retour dans les priorités du futur gouvernement en exercice complet.
Des multiples manières qu’a le pouvoir de reprendre un peu chaque année des acquis des classes pauvres sous prétexte d’économie, ce sont les femmes qui sont perdantes à tous les coups.
Les réformes amorcées par Charles Michel, que Magnette et Bart De Wever poursuivront dans les accords du futur gouvernement, seront plus dures à l’encontre des femmes, par tout le système de cohabitation qui infériorise la femme allocataire cohabitant.
Cette discrimination ne devrait pas laisser les féministes insensibles.
Reste une énigme. Pourquoi y a-t-il encore des femmes qui adhèrent à un système aussi discriminant à leur encontre ?

Poster un commentaire