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31 décembre 2019

Les vœux 2020.

J’oscille entre Macron et Marine Le Pen pour situer Bart De Wever dans une comparaison avec un politicien autrement connu : Macron, avec le peu d’estime de l’universitaire flamand pour les classes sociales en-dessous de la sienne, et Marine Le Pen, comme animateur d’un parti nationaliste.
Bourdieu avait déjà observé dans « La distinction » ce qu’un cursus universitaire développe comme supériorité supposée, d’où découle une complète confusion de la valeur du diplôme et de la valeur de l’individu, dans sa qualité humaine et l’élévation de sa pensée.
Le bourgmestre d’Anvers n’est pas seul en cause. Le mouvement libéral, socialiste compris, est dans la même confusion, le nationalisme flamand de Bart De Wever pourrait très bien s’accommoder de la la royauté, par un patriotisme d’intérêts « il faudrait fermer les frontières pour arrêter les flux migratoires ».
Les comparaisons ne s’arrêtent pas là. Pour Macron, on convient qu’il s’agit d’un débutant malhabile dans la politique. Pourrait-on imaginer la carrière politique qu’aurait effectuée Charles Michel, s’il n’avait pas eu Louis pour père ?
Avoir de la pratique en politique, c’est au moins inventer une rhétorique du raisonnement, feindre d’être compatissant à la détresse des pauvres, et pouvoir énumérer devant un intervieweur les difficultés de vivre avec moins de mille euros par mois, quand on en gagne dix ou quinze fois plus. C’est promettre de mettre fin à la « fracture sociale », comme le fit pendant son dernier mandat Jacques Chirac, sans pour autant avoir jamais mis en place aucune mesure allant dans ce sens.
Ce serait tromper doublement le peuple, direz-vous. Croyez-vous que c’est l’argument qui les retient de mentir et de jouer les hypocrites ?
Ces hommes politiques ne disposent pas d’un potentiel intellectuel qui leur permettrait d’au moins mettre le doigt sur les blessures du peuple. Ils en sont incapables, parce qu’ils ne les voient tout simplement pas !
Ils ont appris à l’école qu’ils appartenaient aux catégories socio-professionnelles supérieures, deviendraient chefs d’entreprise ou ministre. Leur formation ne les prédisposait pas à comprendre les « gilets jaunes ».
Lorsqu’on entend Macron, on a compris Georges-Louis Bouchez, quoique le premier soit infiniment plus « capé » et intelligent que l’avocat de Mons. Si on pouvait encore parler à des inconnus sur des bancs d’un square, entrer en conversation avec un voisin sur un tabouret de bar, échanger quelques mots avec la dame qui promène son teckel, faire la conversation sur un trajet de bus avec un voyageur assis sur la même banquette, il y aurait unanimité de la perception du peuple de la rue sur la morgue sociale dont font preuve du patron à l’élu, tout un monde qui s’est forgé un destin meilleur par la supériorité supposée dont il fait preuve, qui n’est, dans la plupart des cas, basé sur rien d’autre qu’une notoriété de la valeur d’un galon, sur la manche d’un militaire.
La conceptualisation du mépris des classes populaires a une longue histoire. Elle n’est jamais apparue aussi réelle le jour où le PS-libéral s’est débarrassé de son statut de parti de la lutte des classes et jeté au panier la charte de Quaregnon définissant les objectifs du combat social.
Cette démarche, on peut la comprendre de la part de ceux qui pensaient avoir légitimement le droit d’intégrer la classe supérieure en donnant suffisamment de gages à la société dans les mains des commerçants qui la gèrent.

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Elle n’est apparue comme une trahison que bien après avoir été décidée. Cette faute gravissime du PS apparaît aujourd’hui comme une tache qu’ils auront difficile d’effacer.
Elle leur interdit notamment de comprendre les rationalités qui sont au principe des modes de vie populaires. C’est d’ailleurs l’insensibilité à la place occupée par la voiture dans le quotidien des gens, que la rébellion à soulever la moitié de la France, celle d’en bas, aux samedis de lutte des Gilets Jaunes.
En réduisant la liberté de se déplacer, de perturber gravement l’économie du travail-loisirs et de sociabilités, surtout chez les « ruraux », que Macron a pris sa première grosse claque.
Les classes populaires subissent tous ceux qui les prennent pour « objet », à l’école, au travail, sur leurs lieux d’habitation, dans leurs loisirs, dans la vie sociale. Cette réduction au statut de « mauvais objet » structure l’ensemble de notre vie sociale.
L’université forme aujourd’hui « du tout éclectique » avec un manque « d’hybride ». Elle est en partie responsable des imbéciles instruits qui veulent enrégimenter le peuple au sauvetage du capitalisme. C’est comme si Adolphe Hitler devant la progression de l’Armée Rouge ouvrait les camps de concentration, armait les prisonniers et leur intimait l’obligation de monter en ligne, pour sauver le Reich !
Elles sont quand même bien connes, nos élites, de penser que c’est possible !
Voulez-vous que je vous dise, en cette fin d’année et en vertu de la tradition des vœux pour 2020, si cette société subie et non voulue ne produit plus que du malheur pour le plus grand nombre et du bonheur pour ses élites, alors qu’elle crève et le plus vite sera le mieux.

30 décembre 2019

Pouvoir et argent endogames.

Le mépris pour les gens de « la rue » et l’indifférence pour leur sort ne se sont jamais tant manifestés depuis que Macron est président de la République. On se doute bien que ce mépris est partagé par toute les droites, sauf que la droite "classique" est plus prudente, moins arrogante diront certains. C’est pareil en Belgique. Georges-Louis Bouchez qui est un personnage assez grande gueule, très à droite au MR, ne montre son mépris que de manière indirecte, dans les réformes qu’il propose, souvent impitoyables pour les plus pauvres d’entre nous.
Depuis son accession à la présidence de la République, Emmanuel Macron a assimilé, dans certains de ses propos, les classes populaires à un groupe de fainéants incultes et braillards. Quand il n’y va pas carrément, on perçoit bien que son éducation primale, sa formation universitaire très éloignée d’un parcours philosophique, quoiqu’il s’en réclame, le destinait à être cet ambitieux « moderne » qu’on connaît, tout en acier de l’Empire State building, empressé d'aligner des millions d’euros pour la banque Rothschild et dorloter sa chérie, qui n’en demandait sans doute pas autant, pour accompagner ses roucoulades.
Ce faisant, il se différencie des chefs d’État précédents vis-à-vis des milieux défavorisés. Ses prédécesseurs les comprenaient en paroles, mais négligeaient leurs revendications. Manu montre en parole qu’il ne les comprend pas du tout, ce qui le met plus à l’aise pour négliger leurs revendications.
Unanimement, ces beaux merles ignorent la domination structurelle dont la rue est l’objet et qui fait toute la différence. C’est une constante transfrontalière, puisque c’est la maladie de l’Europe, ce dont elle mourra un jour.
On touche au point sensible de la rupture entre les dirigeants et la rue : l’incompréhension des intellectuels « pragmatiques » au pouvoir du peuple dont ils ont voulu prendre la charge sans l’aimer ni le comprendre, par ambition personnelle, comme on acquiert une entreprise avec l’argent de papa.
Les petites phrases de Macron disent tout : « salariées illettrées », allocataires des minima sociaux qui coûtent un « pognon de dingue », « fainéants », « cyniques », « extrêmes », « les gens qui ne sont rien », « il suffit de traverser la rue pour trouver un travail », etc.
Pour ces gens-là, la rue, il faut l’éduquer, la rééduquer, en extirper les réfractaires, comme le dentiste d’un chicot, guider ceux qui ont fait profession de geindre au lieu de se prendre en main et responsabiliser ceux qui « ne sont rien », pâte molle à pétrir des mains expertes de « ceux qui savent ».
On croit percer le secret de Macron, mais il est là le grave problème de ces dirigeants, de Bacquelaine, aux Michel, de Reynders à De Wever, de cet ensemble d’imbéciles instruits juste à point pour servir une seule cause, celle de l’argent, avec lequel ils sont intimement liés.
Les enfants de Bourdieu, dont très humblement et modestement je me réclame, remercient le pouvoir de déduction de l’analyse sociale, d’avoir compris les comportements des hommes publics, que ce grand sociologue nous a laissés en héritage.
Le monde ouvrier le pense aussi qui le sait intuitivement sans avoir eu besoin de faire des études, un peuple d’une intelligence intuitive, construite sur le tas de douleurs et d’avanies que cette société lui réserve souvent avec sadisme.

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Ceux du camp d’en face, les ennemis de classe et qui le sont plus que jamais, malgré les pleurnicheries et les logorrhées du socialisme de collaboration, ont tout intérêt à entretenir une vision négative des ouvriers comme groupe social, s’interdisant ainsi le trouble qui pourrait résulter d’une compréhension plus réaliste, situation dernière dans laquelle se retrouve les écologistes, encore perplexes de leur découverte. Car, le désir de comprendre minerait leur croyance en la légitimité de leur participation active aux restructurations industrielles. Le mépris et la méprise conditionnent ainsi l’aveuglement socialement nécessaire à leur mission. C’est cette philosophie du mépris que récusent les gilets jaunes.
Le débat que Macron a suscité à propos de la retraite par points pseudo universelle est intéressant à ce titre, puisqu’on en est à la question, dont on se préoccupe enfin, alors que le monde ouvrier la pose depuis plus de deux siècles, « Qu’est-ce qu’un travail pénible » ?
Même parmi les journalistes élevés et nourris au biberon de la « modernité » un doute se fait qu’on aura difficile à canaliser vers la sortie, des choses dont il vaut mieux ne pas parler qui embarrassent le pouvoir,.
Toute la somme des travaux présentée à la rue contient son pesant de pénibilité, de l’ardoisier à la caissière, du placeur de voiture à l’employé de bureau semi-remplacé par l’électronique, pénibilité physique de l’infirmière, pénibilité psychique du comptable soumis au rendement et au productivisme, comme s’il s’agissait d’un progrès pour tous.
Oui, la morgue, l’arrogance, le déni, l’indifférence des gens les plus hauts placés de cette société finiront par les conduire, non pas dans la rue, ils n’y seraient pas à leur avantage, mais dans le caniveau où ils y ont leur place.

29 décembre 2019

Macron, la retraite de la retraite ?

On ne sait pas comme les affaires d’un pays sans gouvernement vont tourner. Mais ce qu’on sait de Georges-Louis Bouchez pourrait faire dresser l’oreille à tous les travailleurs au sujet d’une future coalition avec des partis comme la N-VA et l’Open Vld.
D’autant que Coca-cola Bacquelaine est toujours en embuscade dans le provisoire de Sophie Wilmès. Il attend son heure pour revenir sur les retraites dont il a la charge, pour nous assaisonner à la méthode libérale. Je devine le type pendu aux lèvres de Macron et lisant tous les jours des journaux qui pensent comme lui, à savoir que des réformes sont nécessaires en Belgique sur l’âge de la pension, les accréditations, les taux et leur calcul, qui se feront en suivant l’expérience française.
La couleur politique ne fait rien à l’affaire, même les socialistes ont une petite idée là-dessus. Ne serait-il pas temps de reconsidérer ce point d’orgue qu’est le passage à la retraite, ce moment qui pourrait être extraordinaire d’une vie débarrassée d’un travail obligatoire ? Aujourd’hui 90 % des travailleurs estiment que le travail est de plus en plus pénible et décervelant !
La mobilisation de décembre en France a impressionné en Belgique, par son ampleur et sa diversité. On a vu côte à côte dans la rue jeunes et vieux, les avocats, les médecins, les infirmières, les artistes, les enseignants, les pompiers, les postiers, etc…
Tout cela, un an après le départ d’une contestation des populations les plus touchées par le macronisme, avec l’idée géniale d’enfiler des gilets jaunes, qu’on trouve partout et à des prix accessibles, comme le signe de ralliement le plus visible qui soit.
Macron et Philippe pensaient bénéficier des manifs du samedi moins suivies et le taux, un des plus bas d’Europe, des syndiqués pour introduire une réforme de régression générale sur les retraites.
De plus en plus infatué de lui-même, Macron croyait avoir assommé la contestation Gilets Jaunes, par des mesures financières et des consultations citoyennes. Son arrogance et ses formules de dédain l’ont plutôt desservi.
Jamais on aura vu un président débattre autant avec les citoyens. Les relais des chaînes d’information n’ont pas manqué de flatteries et de mise en valeur de sa personne, gesticulant en bras de chemise au milieu des gens venus au spectacle comme on va au cirque.
Les Français étaient censés se convertir à la dialectique du chef à travers le « grand débat » organisé dans les communes.
La manif de décembre répond à bien des interrogations. Le système Macron n’a pas séduit, pire, il a désillusionné. Sauf la presse officielle toujours aussi béate, le « ni droite ni gauche » de M. Macron, décrit par Christophe Barbier comme une belle réussite, est perçu comme un leurre qui ne parvient pas à masquer une pensée purement technocratique. L’universel, pour Macron, c’est le marché mondial, à quoi ses concitoyens doivent s’adapter par un changement, qui n’a rien à voir avec le progrès, mais avec « une vision moderne ».
Si être moderne a pour résultat une maigre pension, des bas salaires et des discriminations sur la notion de pénibilité, il peut faire « moderne » tout seul. Le peuple français n’en veut pas et, espérons-le, quand Coca-cola Bacquelaine sera recasé dans un gouvernement dominé par la droite flamande, le peuple belge non plus.

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On en revient chaque fois à la même salade à propos des majorités au pouvoir dans toute l’Europe : l’économie libérale exige l’adaptation des peuples. Sauf que depuis quelques temps (merci les Gilets Jaunes) les gens pensent que si l’économie libérale ne propose que des adaptations restrictives pour les masses, tandis qu’une poignée de bienheureux voient leurs ressources bondir chaque année de manière inouïe, c’est donc que l’économie libérale fait fausse route. En conséquence, ce ne sont pas les gens mais l’économie libérale qui doit s’adapter.
Le point de vue général est clair. Combien de temps pourra tenir à la tête des pays européens « le club des vieux cons surannés » ?
On peut résumer la situation : la minorité au pouvoir est-elle capable de poursuivre sa politique de défense des riches, avec l’appui des forces de polices, contre le peuple ?
La question est posée. Les gens l’ont comprise et commentée. Une réplique sèche en décembre claque comme un coup de semonce.
Macron est-il en capacité de la comprendre ?

28 décembre 2019

Une histoire à se prendre la porte dans la gueule !

Contrairement à ce que la population en général pense des hommes de pouvoir, à savoir puisqu’ils sont nos dirigeants ils doivent être d’une intelligence supérieure, de plus en plus de personnes les prennent pour des imbéciles instruits. Je me rangerais plutôt dans une autre catégorie de sceptiques, celle qui les prend pour des imbéciles tout court, incapables d’élévation, de philosophie, d’agapè et d’une compréhension globale du monde.
Ce sombre constat vaut pour les gens de pouvoir s’étant illustrés dans des partis de la droite extrême à la gauche molle, qui sont ou qui seront dans un gouvernement.
Leur psychologie s’arrête à l’épichérème du raisonnement, à savoir qu’ils conduisent jusqu’à l’absurde ce qui leur paraît vraisemblable. Autrement dit leur imbécillité est raisonneuse dans le syllogisme et donc dangereuse pour nous.
En réalité, ils paraissent avoir réponse à tout, alors qu’ils n’ont réponse à rien.
Le pire des sujets pour eux s’appelle la démographie. C’est le pire, parce qu’ils ne peuvent l’aborder par épichérème ou par enthymème. La démographie ne se traite pas par le principe du syllogisme. Elle ne met pas en relation trois propositions qu’ils peuvent manipuler et falsifier.
Le monde comptait 1,6 milliards d'hommes en 1900 et 6 milliards en 2000. Il en compte en 2019 7,7 milliards et pourrait augmenter d'un tiers pour atteindre 9,7 milliards d’êtres humains en 2050 et peut-être plus de dix milliards en 2100 !
De façon inespérée, la croissance très rapide de la population mondiale au cours des deux derniers siècles s'est accompagnée d'une amélioration des conditions de vie.
Malgré les apparences et des idées reçues, l'explosion démographique est derrière nous et aussi l'amélioration de notre bien-être. Nous scions la branche sur laquelle Homo Erectus était assis avant nous. Pourtant, d'ores et déjà, l'indice de fécondité global - hors Afrique noire - est de 2,1, tout juste suffisant pour assurer le renouvellement de la population. Mais, cela arrive trop tard. Un processus d’aporie est déjà en cours.
Afrique noire mise à part, la population mondiale devrait se stabiliser ou même décliner à l'orée du prochain siècle. Dans le même temps s'annonce une crise majeure que les créations économiques modernes sont en passe d’accélérer et que nous sommes incapables de maîtriser, crise induite de la démographie passée et présente.

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Les imbéciles tout court finiront par repousser l’Homme dans les cavernes d’où il était sorti il y a à peine vingt à trente mille ans, ce qui est un laps de temps très court dans l’histoire de la terre.
Un monde sens dessus dessous : le Nigeria, par exemple, (900 000 km2 et 733 millions d'âmes) talonnerait en 2100 l'immense Chine (9 500 000 km2) qui n'aurait plus que 1,065 milliards d'âmes (10% de la population mondiale) !
L'Europe et la Russie pourraient de leur côté disparaître en dépit d'une immigration africaine massive.
Deux phénomènes opposés sont en passe de bouleverser le XXIe siècle. D'une part, l'explosion de la population subsaharienne, d'autre part l'effondrement de la population occidentale et extrême-orientale.
Du jamais vu en temps de paix dans l'Histoire de l'humanité, selon les Nations-Unies qui publient ces chiffres de 2019.
On se demande à quoi pensent les demeurés qui s’ingénient à faire fonctionner l’économie par la croissance et à faire croire que l’économie libérale à réponse à tout, alors que nous nous précipitons dans un monde plus contrasté que jamais, dans lequel nous serons les victimes à cause d’eux.
Derrière les chiffres, 7,7 milliards d'êtres humains, espérance de vie moyenne de 72 ans en Occident, 60 en Afrique subsaharienne, 50 en RDC (Congo) et un revenu moyen par habitant de 16 100 dollars (en Occident), se cachent de fortes disparités. Jamais dans l'Histoire de l'humanité, il a été observé d'aussi grands écarts entre les revenus, les espérances de vie et surtout les indices de fécondité, de 6,8 enfants par femme au Niger, à 1,1 en Corée.
L’astuce de ces gens de pouvoir qui passent pour intelligents, c’est qu’ils se sont arrangés pour que vous ne puissiez jamais les questionner sur des choses qu’ils n’appréhendent pas et sur lesquelles ils n’ont jamais réfléchi, comme si l’Europe et la Belgique étaient réelles et que le reste du monde n’était qu’une abstraction.

27 décembre 2019

La connerie est toujours militante.

Mille circonstances dans lesquelles des empereurs, des rois, des présidents, des chefs, des hommes nouveaux, des faiseurs de mode ont été impliqués, se sont soldées par des désastres, une mauvaise appréciation, une confiance accordée avec légèreté à des créatures indignes.
Une connerie qui leur fait dire par après « si j’avais su ! » ! Oui, mais voilà, ils ne savaient pas. On ne sait pas si la grandeur est un ajout à la connerie de base. Qui sont les mieux placés au monde pour tout savoir, sinon les chefs ?
Observez bien Macron. Il est arrivé à son niveau d’incompétence depuis deux ans et il n’en sait rien. Brigitte, elle le sait. Mais c’est la dernière personne qui le lui dira.
Mais pas que Macron à se faire posséder en croyant l’inverse. La liste est longue. Même avant que l’on sache que la terre est ronde, certains en faisaient le tour en escadrille sans le savoir.
C’est le grand Jules, César bien entendu, qui s’en va plastronner au sénat pour qu’on lui lace les cothurnes et qui se retrouve poignardé par ceux en qui il avait le plus confiance, pas faute pourtant que les préteurs ne l’aient prévenu. Le militantisme de la connerie fait des émules. Toutes les toges, Pompée, Cicéron, parlèrent dans le sens du chef, d’y aller illico.
Azincourt résume en un seul lieu la concentration de la connerie militaire. Les Anglais s’en gargarisent encore de la « Battle of Azincourt ». Les troupes dont Macron est le général en chef devraient faire du vendredi 25 octobre la commémo de la connerie militaire la plus pointue, en souvenir de 1415. 15.000 Français bardés de fer, deux cent kilos de ferraille sur chaque palefroi, en face, 8.000 pouilleux british, à pied, rien qu’avec des gourdins et des arcs à flèches.
Les Anglais tentent de regagner Calais, comme Dunkerque en l’an quarante.
L’ost du roi de France, commandé par Charles Ier d'Albret, connétable de France (le roi étant dingo, Charles était son remplaçant). Il s’y voyait déjà, comme Aznavour au haut de l’affiche.
Impétueux dans sa connerie fine-fleur de lys. Il lance ses lourds barons dans la boue d’un champ détrempé où ils s’enlisent. Le connétable n’a plus qu’à terminer la journée avec ses seigneurs tombés de cheval et dans l’incapacité de se relever pour prendre la fuite, occis par l’Anglais, mettant fin à sa connerie par le truchement des archers d’Henri V.
De la connerie militaire, passons à la connerie politique.
Les exemples y sont tellement nombreux à commencer par la connerie « m’as-tu-vu » du dernier des présidents français en exercice qui se l’a fait grandiose avec sa retraite par point, qu’on pourrait glisser vers celle plus délicate puisqu’elle est à retardement, de Lénine qui couve l’œuf d’un coucou de passage qui donnera Staline.

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Mais une des plus belles conneries se fit plus de cent ans avant, le 8 thermidor de l’an II (26 juillet 1794), quand Robespierre, après un mois et demi d’absence à l’Assemblée nationale décide de faire sa grande rentrée par un discours fleuve. Il tempête, menace, dénonce des crimes. La connerie, c’est qu’il ne désigne personne. Un peu comme André Cools, quelques jours avant son assassinat, il confie à Lily Portugaels, journaliste à "La Libre Belgique", "tu auras de quoi écrire en septembre", sans citer personne, une connerie à l’ancienne. Cools avait mal lu l’histoire de la révolution française.
Comme tout le monde complotait, Robespierre, par son discours sibyllin, s’était mis la moitié de l’Assemblée sur le dos, Cools, moins de monde, mais tout le PS se sentit concerné.
Les gens ont raison de se méfier des chefs, de leurs foucades, de leurs intuitions surtout.
On ne prend pas impunément la tête d’un cortège, on ne monte pas le premier à la tribune, on ne prend pas la parole, sans qu’il n’y ait pas une ferveur suspecte des croyants.
Cependant, il faut bien qu’il y ait une représentation résumée de la pensée de centaines de milliers de personnes. Comment éviter la connerie qui se niche facilement dans les cervelles de gens en vue, tandis que d’autres resteront des génies anonymes leur vie durant ?
Comment être modeste quand on maîtrise l’art de la parole et qu’on se plaît à convaincre ?
Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) avait pris en éclaireur le postier Besancenot. Comme c’est un parti égalitaire, puis on mit Poutou en avant et le postier Besancenot disparut.
Devinez ce qu’il arriva ?
Quoique Poutou fut naturel et à l’aise dans ses répliques en qualité de candidat à la présidence de la république, les médias redemandèrent Besancenot. Poutou s’envola en fumée. Il milite toujours chez Ford qui va fermer.
Les chefs qu’on plébiscite se croient légitimés pour faire des conneries. Les autres qui forent eux-mêmes leur avenir en politique font aussi des conneries, mais avec prudence. Sauf, peut-être Georges-Louis Bouchez. Mais lui, c’est un cas. C’est un doué !

26 décembre 2019

La démocratie ? On l’attend toujours !

Peut-on espérer sauver quelques choses d’utiles pour les générations futures, de l’ébauche d’une démocratie toujours en chantier depuis 1880 et qu’on désespère d’achever ?
Remise en cause par la montée des droites populistes en Europe, l’espoir s’amincit de la démocratie par et pour le peuple.
L’idée, consciente ou inconsciente, que l’étranger c’est l’ennemi, traverse tous les courants qui assurent le pouvoir en Belgique et en France, ne laissant indemne de la xénophobie que l’extrême gauche, internationaliste et humaniste.
La seule convergence entre Bart De Wever sur la ligne de Theo Francken et Elio Di Rupo-Paul Magnette c’est le contrôle et le resserrement des canaux migratoires. Theo Francken aux uretères fait pisser du poivre moulu aux étrangers. Le sas, c’est lui.
Peut-on construire la démocratie d’une Europe uniformisée sur le rejet des autres ?
Bien sûr que non, puisque le volet social des autochtones est au point mort aussi !
La dictature serait de retour ? Le nouveau déploiement des polices en France pour plus de répressions, comparutions immédiates et jugement sans écouter la parole contradictoire, est même un signe encore plus inquiétant, puisque le président Macron a été élu avec des voix centristes et de gauches, pour retourner sa veste, privilégier les droites et baiser les électeurs. Son oligarchie, dictatoriale par définition, le pousse dans une fenêtre de tir entre Marine Le Pen et un PS français cramé, pour rafler le reste des électeurs des Républicains, et rassurer les godillots de la REM, par la démonstration de sa police du prétoire, comme Auguste !
Ailleurs dans le monde, les gens en ont leur claque des intellos roublards, le pouvoir n’est plus assuré de le rester légalement. Ils font comme au Brésil qui s’est débarrassé de Luiz Inácio Lula da Silva, en le mettant au placard, pour élire une petite saloperie de droite qui plaît à Trump, tandis que personne en Europe n’a ouvert sa gueule. Partout, les gens envahissent les rues et réclament plus de justice sociale, moins de corruptions, plus de démocratie. Ils remettent en cause le système.
Parallèlement, comme on se fout du peuple socialement et économiquement, une partie déboussolée de celui-ci invective l’étranger. De ce point de vue le pouvoir facilite la tâche, les diffuseurs de la bonne parole patriote sont de véritables pousse-au-crime.
Les libéraux dosent les plateaux de la balance, dans un savant équilibre entre la soif de changement et la peur du lendemain. La haine de l’autre est la dose qui fait la différence, la chute du gouvernement de Charles Michel l’illustre.
Marche et contremarche contre l’islamophobie se succèdent pointant les tiraillements à l’œuvre au sein des partis, dans la redéfinition d’une République laïque, putassière et religieuse. Ainsi, on remplit les infos et les stands à paroles de la belle connerie endormante.
Ces difficultés rajoutées contournent la question majeure de l’incompatibilité de la démocratie aux marchés capitalistes.
La singularité de la relation entre l’islam et la démocratie est certes préoccupante, mais elle est secondaire puisqu’on ignore les règles demain de la future cohabitation entre la démocratie et l’économie capitaliste.

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Le pouvoir brouille les pistes par ses juristes, ses philosophes et ses historiens, tous acquis à l’hypothèse que la démocratie ne peut être que celle de l’économie libérale. C’est ainsi que cohabitent aujourd’hui les partis socialistes sociaux-démocrates et les libéraux mondialistes.
L’absence de gouvernement en Belgique est le triste résultat de la confusion des intérêts particuliers et publics. Là-dessus, les partis flamands se croient toujours du temps de Charles Quint. On voit bien De Wever parler à ses ploucs d’économie en haut-de chausse et poulaine.
L’éclairage sur la démocratie « démocrature », « peuplecratie », « l’obsession pour les chefs », la « capacité à exercer un pouvoir citoyen », etc. feront l’actualité tout au long de l’année 2020. Sauf, si un nouveau krach boursier et la remontée des taux d’intérêt des dettes régaliennes closent les débats en actant la faillite du capitalisme. Alors là, on aura droit aux canons à eau, gaz lacrymogène et flash-Ball à gogo. C’est qu’ils voudraient alors, qu’on paie une seconde fois leurs conneries de 2008, ces sangsues !

25 décembre 2019

Pétards de Noël lacrymogènes.

La démocratie comme l’imaginent la plupart des gens n’est qu’un mythe qui vient d’être dégonflé par une année de Gilets Jaunes en France. La Belgique est trop proche de la manière d’exercer le pouvoir en France, pour ne pas en être directement affectée.
Avant Macron, l’État n’avait pas eu beaucoup d’occasions de montrer son savoir-faire.
Maintenant, on a compris. La démocratie accouche d’une dictature. Cette lecture du régime a des conséquences pour les citoyens qui s’exercent à la self défense instinctive.
Avant, les manifestants craignaient d'être placés en garde à vue, avec le désagrément des rafles à l’aveugle. Aujourd’hui, la peur c'est de finir mutilés.

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En disposant de tireurs de balles en caoutchouc et l’appui des «voltigeurs» en motos légères ou à pied, pénétrant les cortèges, le ministère de l’intérieur porte la lourde responsabilité d’avoir fait évoluer ses policiers vers des techniques répressives du type Hong-Kong, ce qui n’est pas compatible avec la démocratie. A cause de Castaner et du préfet de police Lallement, les tensions pourraient finir en tuerie. Le président Macron est évidemment derrière ces deux larrons, complètement solidaire.
Un premier essai de la police plutôt en muscles qu’en intelligence eut lieu en France le 1er Mai 2016. Un manifestant se rappelle : « la police pénétra violemment la manif pour couper le cortège avec des grilles de plus de 4 mètres, lançant des grenades de désencerclement, des lacrymogènes et des coups de matraques ». C’était inimaginable lors d’une manif de 1er mai. Pourtant, même scénario le 1er Mai 2019, avec l’attaque à la tête du cortège de la CGT.
Lors des premiers actes des gilets jaunes, la police avait montré son savoir-faire avec les nouveaux lanceurs de flash-Ball faisant des centaines de blessés, dont certains graves, le matraquage systématique y compris des passants et des journalistes sur les trottoirs, jusqu’à la tentative d’assassinat, de la jeune passante à Marseille, matraquée à terre par cinq sbires et laissée pour morte, enfin sauvée in extremis par les manifestants, alors que les flics fatigués se retiraient. À noter qu’aucun d’eux n’ait fait l’objet d’une poursuite judiciaire.
Les experts de la police qui passent régulièrement aux infos ne donnent pas des explications plausibles de la violence policière, si ce n’est qu’ils tentent d’accréditer que la police ne fait que se défendre. Les faits filmés démontrent le contraire. C’est bien la violence policière qui suscite la réplique de ceux qu’on empêche d’exercer leur droit de manifester.
On a même vu le Défenseur des droits Jacques Toubon (Les Républicains) préconiser l'interdiction des flash-Ball (LBD40) et Castaner faire la sourde oreille.
Des centaines de signalements d’actes violents et de blessés graves, victimes de la police, n’ont jamais aboutis devant les tribunaux, par contre des milliers de Gilets Jaunes ont été condamnés en série dans l’immédiateté des échauffourées, presque toujours sans preuve, si ce n’est celle du policier de service qui « se venge » sur les manifestants qui lui font faire des heures supplémentaires.
Le gouvernement a choisi délibérément la violence et armé de jeunes recrues sans expérience, pour créer des incidents et retourner la population contre les Gilets Jaunes.
Quoique cela ait échoué, Macron poursuit sa politique des pensions à points, en cherchant la division entre ceux qui défendent leur statut spécial et le reste de la population.
L’Europe entre dans une sorte de «fascisme», dont la France donne l’exemple. Cela se passe sans coup d’Etat, avec le prétexte de la « nécessité », face à la montée du soi-disant souverainisme-populisme.
Attendons voir Georges-Louis Bouchez après la Cendrillon de Michel, Sophie Wilmès, pour savoir si en Belgique, l’État nous prépare de la castagne à la française.
La tendance des dominants à profiter de l’asymétrie du pouvoir pour refuser toute négociation aux dominés, ne pourra qu’aboutir à des révoltes plus dures, à l’avenir.

24 décembre 2019

O ! Fernandez Fernandez, tu tu bégaies.

VOO va donc être vendu au Fonds américain Providence. Le conseil d’administration d’Enodia a approuvé la vente faite par Stéphane Moreau, en rendant un avis conforme à la vente à 51 %, indique l’intercommunale. Cette hérésie économique, quand on connaît les buts de cette société américaine a été perpétrée par le PS, le MR et Ecolo lundi après-midi.
Les négociateurs ont été à la fois trompés par Moreau et ses faire-valoir et par la société américaine qui n’en est pas à quelques trucs grossiers qui relèvent des pratiques à l’américaine. C’est une sorte de deal « nous voulons bien passer sur l’épisode précédent (la signature avec Moreau) à condition que nous reprenions le contrat tel quel, pour un texte à l'identique. Sinon, nous saisirons le tribunal de commerce (américain fort probablement). Les gus ont signé à deux doigts de la dysenterie.
Le droit de veto est une vaste fumisterie dont Enodia se gargarise comme d’une victoire, tels : le maintien du siège social à Liège et le fait de privilégier les sous-traitants de la région, ainsi qu’en cas de restructuration de personnel. C’est une foutaise parce que Providence ne demande pas mieux que ces petites manigances ne se passent pas sous la juridiction américaine, celle-ci ne venant qu’en alliée, au cas où Providence aurait maille à partir avec les tribunaux belges. Le rapport régulier des procédures en cours, que la naïve Muriel Gerkens (l’est-elle vraiment) obtiendra ne sera pas vérifié par aucun organisme de contrôle. C’est comme si on disait à Providence « nous vous faisons confiance, parce que nous savons que vous êtes honnête ! » sans blague… « et que nous ne pouvons pas faire autrement ».
Tout cela n’est pas clair et à la place du personnel, je me méfierais. Ce n’est pas la première fois que les libéraux, le PS en tête, liquident une bonne affaire pour empocher directement de l’argent frais qui disparaît directement dans les puits sans fond des Intercommunales et des intérêts particuliers des milieux de la politique.
Ce qui comptait surtout, c’était de ne pas fâcher Providence sur les contrats signés par Moreau et sa bande pour la suppression de l’intéressement accordé à Stéphane Moreau et Pol Heyse, négocié dans l’accord initial, et de s’assurer qu’ils ne soient pas engagés, “vu que la confiance est nulle”, précise l’administratrice Ecolo.

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Oui, tiens ce serait la meilleure, que Providence vienne nommer Stéphane Moreau à la tête de sa petite entreprise à rafler les dividendes pour désaltérer les vrais actionnaires de Providence, ces retraités américains qui compte des retours sur capitalisation qui leur permettent de couler des jours heureux les doigts de pieds en éventail. Ce qui pour eux est fort louable, mais qui ne donne rien pour nous, si ce n’est l’inquiétude d’une revente à d’autres fonds, sans que les actionnaires en sabots des intercommunales soient prévenus.
Le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Pierre-Yves Dermagne, a 30 jours pour se prononcer. Autrement dit, c’est comme si c’était fait.
“En tant qu’administrateurs responsables, nous devons tout faire pour réparer les fautes graves commises par le passé et construire un autre possible dans le respect des travailleurs et des actionnaires publics.” dit Écolo. Drôle de réparation, puisqu’aux fautes graves s’ajoute celle, aussi grave, d’entériner les noirs desseins de Moreau et d’en faire un copier/coller.
“La confiance est rétablie”, commente Julie Fernandez Fernandez. Les négociations portent sur la cession par Brutélé à Enodia de ses parts détenues dans Voo. Tout baigne, quoi !...
Le seul objectif de la société américaine, s’est de tirer un max de pognon vite fait, sans quoi ses cadres seront virés aux States aussi sec que Trump fait un tweet. Les mœurs concernant ce genre de business ont été bien dépeintes aux USA. Il ne se passera pas six mois sans que les pignoufs des Intercommunales se fassent sortir avec des pieds au cul par les patrons de l’entreprise américaine. Après, quand les requins seront maîtres à 100 % de leurs eaux territoriales, ce sera la revente à la Tapie dans des conditions telles que ce qui restera du personnel n’aura plus l’occasion de remettre les pieds dans l’entreprise, ne serait-ce que pour reprendre leurs objets personnels dans les vestiaires.
Bien entendu dans la belle société d’imbéciles heureux que nous collectionnons dans les partis de pouvoir, tous ne sont pas des abrutis. Ces derniers sont heureux que Stéphane Moreau et ses deux porte-cierges soient décramponnés du système. Ils pourront forer un trou à côté des autres dans le gruyère, ni vu ni connu. Il n’est même pas sûr que Steph Moreau et ses lieutenants rendent le beau pognon de la collectivité. Demandez à Providence, un bon CEO c’est quelqu’un qui happe les bons morceaux et dévore tout tellement vite, que c’est digéré avant que les cocus pleurent devant les tribunaux que ce qu’il a bouffé, ce n’était pas à lui. Ils peuvent toujours récupérer la merde du CEO pour l’encadrer.
C’est ça le capitalisme, les playmobils… faut se réveiller que diable !

23 décembre 2019

Chef d’État : un quiz ?

Impossible de marcher au pas, je le regrette. La marginalité n’a jamais fait avancer aucune cause, sauf celle de l’anarchie et encore… « Ni dieu, ni maître », mais quand on entre dans un groupe, même anarchiste, on se heurte à un système, à des prééminences, à des personnes qui veulent préserver le groupe en refusant la fantaisie et le désordre, d’autres sont des meneurs d’homme nés. Ce qui est un comble pour un libertaire.
Qu’on la voie à travers l’œil de l’élite bourgeoise ou dans l’enthousiasme de camarades idéalistes, cette société reste l’assemblage complexe d’intérêts communs par strate sociale.
Il ne faut pas être grand clerc pour s’apercevoir que mes sympathies vont à l’extrême gauche. La gauche massivement représentée par le PS se veut social-démocrate et libérale. Un parti peut-il être partisan de l’économie actuelle et de gauche ? Vraiment, c’est se moquer de poser la question.
L’extrême gauche est représentée par le PTB et accessoirement par un parti communiste, confidentiel et par là attendrissant.
J’ai toujours eu beaucoup de considération pour ceux qui dans la vie active n’abandonnent pas la vie réfléchie. Se référer à la pensée des travailleurs a toujours été l’essentiel d’un militantisme vrai.
Je tire mon chapeau à toutes celles et ceux qui font de la politique un idéal et non une prébende. C’est le cas au PTB. Ce ne l’est pas au PS. C’est tout dire. Les uns puisent dans cette ascèse la force et le dire vrai. Les autres ne sont pas sincères, ils sont intéressés.
Par a priori et pourtant incontrôlable, un sympathisant est un oiseau de passage qui souvent varie, je ne suis donc un cadeau pour personne.

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Si un jour de grand remue ménage, le capitalisme obsolète, la parole était à la rue, ma place serait évidemment à côté de ceux qui défendent la liberté pour tous et non pas le coffre-fort de certains. Là, il n’y aurait pas à chipoter, on ne peut pas sa vie durant aspirer à chasser les infâmes qui s’engraissent de l’économie libérale au détriment de la population, et puis au moment crucial rester chez soi et voir passer la révolution de son balcon.
Cela va de soi.
Reste le plus étonnant à faire savoir à ceux que la suite intéresse. C’est comme une confession, quoiqu’un laïc de mon espèce répugne à cette comparaison.
Je vois bien une république… à la tête de laquelle en représentation permanente de l’État, la dynastie actuelle garderait son statut dans un genre d’association à l’anglaise, entre le peuple et son représentant.
Pourquoi ?
Parce que l’histoire de la représentation républicaine, la succession de présidents ou de secrétaires généraux du parti dominant, a toujours été l’objet de scandales, de prévarications, d’omnipotence et finalement de dictature, voire de démocratie à la sauce oligarchique.
Un roi ou une reine sérieusement encadré par une loi de séparation des pouvoirs possède de sérieux avantages, pas de remous lors de succession, peu ou pas d’influence sur la vie politique à partir du moment où le système économique capitaliste est parti en fumée, une longueur de règne supérieure à des passages rapides d’individus poussés au pouvoir par des intrigues et des luttes d’influence, une reconnaissance au faciès par l’habitude mondialement éprouvée, etc. Et puis, et puis… puisqu’il en faut un !
Vous voulez en débattre en philosophant, je vous suis. L’alternative qui me ferait admettre qu’un président élu est meilleure n’est pas à exclure, si la qualité de vos réflexions emportait mon adhésion.
Ayant par le passé assumé mes conneries, celle-ci en pourrait être une ! Peut-être même n’ai-je été qu’un sot emporté par Mendelssohn et les musiciens de l’orchestre de chambre du concert diffusé depuis le palais royal, je l’admets, pour accoucher d’une page enthousiaste ?
Qu’importe, pourvu qu’on puisse débattre sur la façon de ne plus se faire avoir le jour où, à la suite de la faillite du néo libéralisme, il s’agira de ne plus plonger dans des élections présidentielles qui valent actuellement aux Français, nos voisins, le président Macron et en Russie Poutine et aux USA Trump, etc... Par contre, j’admettrais volontiers que l’on puisse tirer la royauté au sort et fonder une nouvelle dynastie, comme garder celle-ci.

22 décembre 2019

Alger gémit…

L’Algérie offre au monde un village Potemkine. Tout y est fabriqué par le pouvoir, tout y est factice, fictif. À commencer par les élections qui ont fait sortir du chapeau un remplaçant des coulisses du régime, un vieux briscard qui a servi de faire-valoir du temps de Bouteflika.
À lire les derniers événements, on pourrait mettre à la place du mot « Algérie », un autre mot « France », tant la manière dont le pouvoir s’y prend dans le domaine de la répression est proche des laides manières de Macron-Philippe-Castaner, le trio qui fait mal, sans jeu de mots et à prendre au premier sens du terme.
C’est l’histoire sans vergogne d’un pouvoir de droit divin, celui d’avoir sorti l’Algérie du colonialisme à la française et qui depuis vit sur ses rentes, dans la plus complète indifférence du sort des gens qui vont finir par regretter le temps de l’occupation ! La population vit dans la misère, la manne pétrolière ne profite qu’aux militaires historiques !
Pour couronner cette mascarade d’une Algérie de carte postale et pour fermer la «parenthèse» du mouvement populaire, il fallait une élection. Ceux qui s’étaient si bien accommodés d’un président muet feignent de craindre le silence d’un vide constitutionnel. Ils ont bricolé une élection bidon qui restera dans les annales !
Après deux tentatives avortées en avril et en juillet, l’état-major tenait à se montrer ferme s’agissant de ne pas rater le scrutin de décembre. Les Algériens, depuis dix mois de manifs du vendredi, exigeaient des dirigeants aptes à changer de régime, des hommes nouveaux, tout sauf les anciennes marionnettes des militaires. Qu’à cela ne tienne, dit le pouvoir représenté par un haut gradé à casquette encore plus haute, on va leur fabriquer ça ! Le pouvoir a fait venir à la rescoussee les télévisions ni vraiment publiques (aucun service public n’est visible) ni vraiment privées (les oligarques liés au régime sont les propriétaires).
Ces télévisions ont fait du bon boulot, les personnels étaient presque tous venus en stage en France et donc ont fait leur apprentissage chez des modèles comme Barbier ou Aphatie. Ils ont donc martelé une fois rentrés au pays que l’Algérie était l’exemple parfait de démocratie et que c’était au peuple de choisir. Ils ont aussi minimisé l’ampleur de l’hostilité de leurs Gilets Jaunes et mis en scène en studio un engouement pour cette élection, n’osant pas filmer l’Algérie réelle dans la rue.
L’élection dans ce pays est un cas de figure, la fraude est double. Elle est pré électorale et électorale. Et même triple, puisque post électorale, l’imposture des élites continuent.
Les Algériens outragés parlent d’un viol des consciences, une grossière falsification, une parodie de démocratie !
La majorité qui refuse la supercherie est niée, insultée, minimisée. Inventer de faux chiffres de participation et de faux résultats devient, dans ces conditions, dérisoires. Tous les observateurs honnêtes et les journalistes indépendants savent que cette élection n’a pas eu lieu, puisque les résultats étaient connus à l’avance, décidés par les successeurs de Bouteflika qui ont tout manigancé, tout préparé.
Dans certaines régions (la Kabylie, notamment), le boycott n’a pas été seulement massif mais total. Un président fictif est donc sorti des urnes. Des cinq candidats issus du régime que le pouvoir militaire a mis en avant, il a opté pour celui qui correspondait le plus aux ruses qu’il a servies depuis quelques mois, à savoir un homme qui incarne le régime tout en prétendant lutter contre ses dérives oligarchiques. Abdelmadjid Tebboune.

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Ce personnage sert le régime algérien depuis 1975. Cinq fois ministre sous Bouteflika, puis éphémère Premier ministre en 2017, il se serait illustré en s’attaquant à quelques oligarques proches de Saïd Bouteflika.
Les Algériens associent Abdelmadjid Tebboune au régime et, côté privé, à son fils, en détention pour blanchiment d’argent dans le cadre d’une affaire de saisie record de cocaïne. Il est raillé et détesté, comme tous les hommes du régime algérien. Il aura donc été élu par des généraux et non par ses concitoyens. Ce simulacre d’élection nourrit la colère et la détermination des Algériens. Les appels aux manifestations et à la grève générale se multiplient déjà.
Le régime algérien actuel est condamné à disparaître. Après avoir vécu dans la clandestinité et la discrétion, il mourra avec fracas, en ayant repoussé toujours plus loin les limites du ridicule.
La documentation de cette chronique a été tirée de RT France : https://francais.rt.com/opinions/69131-algerie-election-presidentielle-na-pas-eu-lieu.

21 décembre 2019

Di Rupo, le dernier menchevik !

Voilà si longtemps que Di Rupo est imbibé des idées libérales des Michel qu’il ne réagit plus à l’offensive de la bourgeoisie espérant reprendre ce qu’elle avait dû concéder depuis un siècle de lutte syndicale. C’est donc naturellement qu’il voit avec horreur des idées vraiment de gauche infiltrer « son » syndicat, la FGTB.
Tous ceux qui sont syndiqués à la FGTB avec des idées de gauche sont donc des infiltrés du PTB ! Curieuse dialectique qui permet à Di Rupo de rejeter toute protestation par la grève, puisque celle-ci est définitivement exclue du vocabulaire des « libéraux » de gauche.
Comment parler autrement du PS qui adhère au système libéral et entend bien le défendre, même dans sa dérive actuelle ?
On comprend mieux après ce petit préambule, l’interview que le président de l’exécutif de la Région wallonne a accordé à De Morgen.
Di Rupo y compare le “simplisme du PTB” à l’extrême droite. C’est dire où le Montois en est ! Dans ce concept politique particulier qu’est devenu la Belgique, pour Elio le PTB a un raisonnement simpliste. La conclusion que le capitalisme classique et même néolibéral est incompatible avec la justice sociale et le progrès du plus grand nombre, ne lui parait pas correcte.
Dans la bouche d’un homme élu grâce aux voix des plus pauvres, c’est comme une insulte à l’intelligence. Même les Américains font le constat qu’au plus haut de la conjoncture, les discours enflammés de Trump ne passent plus dans l’opinion démocrate qui voit s’accroître une misère d’autant plus terrible, qu’elle croît à côté de l’extrême opulence.
Elio Di Rupo, l’homme qui n’aime pas les chômeurs, devrait savoir qu’outre les figures de l'aile gauche démocrate, telles que le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders, rival malheureux de Hillary Clinton en 2016, la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, des candidats dits modérés prônent désormais une certaine évolution économique qu’ils n’osent pas encore appeler socialiste, mais qui en a tout l’air. Au sein des démocrates, il y a encore plus à gauche, telle Kamala Harris, sénatrice de la Californie, ou Cory Booker, sénateur du New Jersey. Ils préconisent une couverture santé gratuite pour tous !

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On va finir par assister à ce spectacle incroyable de la société américaine qui s’estime flouée par le système capitaliste. Le seul soutient au fric roi reviendrait à l’Europe, au premier rang de laquelle le partis socialiste de Belgique revendiquerait son libéralisme pur jus !
Comme quoi, quand on est dirigeant socialiste parvenu à un haut salaire, on vit dans un autre monde et dans l’incapacité de le changer, tant il est confortable et bénéfique pour soi !
Ainsi quand un pauvre réclame justice, c’est comme si pour le PS un malotru voulait casser son beau jouet.
Pour le PS, la dérive capitaliste qui consiste à vouloir faire payer le « progrès » des détenteurs des capitaux par les travailleurs, c’est une bagatelle, tout au plus un réajustement. Par contre, l’infiltration « rouge » au sein de la FGTB, là il y a le feu au lac !
Ce que craint Di Rupo n’est pas une base qui se tourne vers le PTB, mais une hiérarchie syndicale entièrement socialiste et franc-maçonne qui serait obligée de s’aligner sur les positions du PTB !
Cette fuite de la base vers des idées plus proches de ses ressentis aurait pour conséquence que les caciques de la FGTB stipendiés par les foules, quoiqu’adulés par le PS, seraient statutairement contraint de céder la place à des chefs plus propres. Le PS perdrait ainsi le contrôle d’une organisation syndicale dont elle se sert pour manœuvrer et gagner des places de pouvoir au Royaume, question pognon, par un chantage qui fait toujours un petit effet à la bourgeoisie patronale. « Vous savez, si nous n’avons pas notre part du gâteau, nous lâchons la rue à vos trousses ». Et comme la rue a faim de justice et faim tout court, ce n’était qu’un jeu d’enfant pour ces caciques du PS d’ouvrir et de refermer les vannes du mécontentement avec la complicité des chefs de la FGTB. C’est tellement flagrant qu’un chef qui passe la main à la FGTB après service rendu au parti, se voit récompensé d’un poste de député ou de toute autre situation « hors catégorie », le dernier récompensé est Marc Goblet.
Complètement envahi par la dialectique du MR et de ses suppôts historiques Reynders et les Michel, Elio Di Rupo se sert d’arguments vieux d’un demi-siècle pour confondre hier à aujourd’hui. Il ose ainsi comparer le discours du PTB à celui de l'Union soviétique des années 50 et 60 ! Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev fut premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique de 1953 à 1964, Elio Di Rupo avait deux ans, mais il s’en souvient très bien ! Il avait déjà besoin d’être rassuré. On lui racontait dans son berceau des histoires sur les méchants Russes et les gentils Américains, qui lui sont restées dans la tête.
Hedebouw serait la réincarnation de l’alliage du mal entre Krouchtchev et Brejnev ! Un hyper communiste aux poignets surchargés de bracelets montres de ses victimes ! C’est avec une rhétorique de pissotière libérale que Di Rupo termine l’année. Et il ose décréter que le discours simpliste est du côté du PTB !

20 décembre 2019

L’ersatz du bonheur.

Et si l’Europe bien à droite, solidement réactionnaire, sortie étrangement comme un drôle de canard du panier de la ménagère, était devenue la planche de salut d’un capitalisme groggy, qu’un Macron et un Michel veulent sauver malgré nous ?
Les règles communes, adoptées d’enthousiasme par le parti libéral, sont devenues le paravent derrière lequel se cache la droite pour ne pas rire en public, afin de ne pas faire mauvais effet, du bon tour qu’elle joue aux populations sous son joug.
Cela sera toujours possible tant qu’elle trouvera des collaborations mi-bénévoles, mi-intéressées des Laurent Berger de la CFDT et Marie-Hélène Ska de la CSC, une télévision complice, un enseignement stérilisé sans esprit critique ;
L’austérité, la pension par point sous prétexte d’universalité, la règle des 3 % de déficit, les normes et gabarits communs pour les choses les plus incongrues, les traités internes et externes, la privatisation des entreprises d’État, la marchandisation des soins dans des hôpitaux privés, l’européanisation des bas salaires par le statut de la main-d’œuvre voyageuse, il n’y a rien pour nous faire aimer l’Europe.
Le dernier hyppe tient d’une volonté politique d’en finir avec la responsabilité de l’élite dans le désastre des rapports avec les citoyens, sous prétexte des ukases de l’UE fixant des calendriers stricts de mise à niveau. Philippe est faussement navré, mais il a des impératifs de gestion qu’il ne peut contourner. Sophie Wilmès se lamente de la perte de temps dans la mise aux normes de l’UE pour cause de paralysie du gouvernement en intérim. Merci l’Europe.
Cette autorité supérieure que les chefs ont voulue veut dissoudre les résistances dans le marché, afin de ne plus y voir que des populations dans leurs désirs singuliers de s’individualiser, oublieuse du collectif.
Le libéralisme prend une attitude tranchante de dureté en interne, par la puissance singulière des manipulateurs d’argent parvenus au sommet de la puissance spéculative.
Un agglomérat d’intérêts prend à l’aise le vent des restrictions et des reculs sociaux infligés aux populations, assurés d’avoir réussi à faire partager le dégoût du « matérialisme mortifère du communisme" (alors qu'il n’existe plus sur le continent) par les électeurs qui votent « libéral » contre leurs propres intérêts.
Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais en rendant l’addiction populaire, l’argent est devenu le critère de la réussite et la justification des injustices sociales.
Un autre Orwell associé à un autre Huxley pourrait écrire la « dictature du bonheur » dont la caractéristique serait que tout le monde devrait se dire « heureux » et non malheureux par apriori, comme l’a dit encore Macron dans son étonnement de voir la France si belle, alors que les mélancoliques la trouvent socialement si laide !
N’est-ce pas l’épanouissement de l’ego que le capitalisme rend possible ?

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En même temps, on assiste à la désagrégation du sentiment de vivre ensemble. Les gens se recroquevillent sur eux-mêmes. Le pouvoir leur dit d’avoir peur et ils l’ont, en effet.
Le nœud du drame tient dans la fusion historique de la droite libérale avec la gauche libérale, sur les grands principes du vivre ensemble. Entre elles, pas de différences véritables, si bien que la gauche non-libérale, s’en trouve déforcée.
Ces deux composantes au pouvoir, droite et gauche, œuvrent à la marchandisation généralisée, à la « mobilité » présentée comme une liberté, au clientélisme des identités, au fantasme de la possibilité de se réinventer.
Ce serait presque un conte de Noël de voir cette gauche libérale rejoindre la gauche de combat qu’elle n’aurait jamais dû quitter, dans le refus de « la domination de la finance », le souci d’une vraie souveraineté du peuple.
Et c’est possible aujourd’hui, tant sont énormes les sacrifices que le libéralisme demande aux gens des plus petites conditions possibles, comme s’il avait de la haine pour ceux qui sont leurs reproches vivants.
A quand la « common decency » de George Orwell, avec le sens de l’honneur si particulier du don de soi, sans sombrer dans « l’honneur bête » qui consiste à remercier celui qui vous donne des pieds au cul ! Rares sont les intellectuels de gauche à glorifier les vertus ordinaires, en les attribuant au mode de vie des gens simples. Charles Dickens n’admire rien, si ce n’est la common decency (l’honnêteté des mœurs), écrit Orwell. Cette « décence commune » ordinaire est la pierre angulaire sur laquelle Orwell a bâti sa vision de la politique. Un populisme moralisateur pour petit-bourgeois, dirent ses adversaires. Personnellement, je crois que le seul groupe humain disant la morale est celui du peuple. On n’est pas dépravé lorsqu’on a faim, que l’on est humilié ou quand le travail dégrade l’ouvrier. On est victime ! Toute cette misère se transcende dans la révolte. Une révolte raisonnée, est une révolte vertueuse, menée par des gens vertueux.

19 décembre 2019

JRI et LREM même placard !

Peu de personnes se souviennent qu’il y eut un groupe de Jeunes Giscardiens aux alentours des années 1965-67. Il s’appela tout un temps les JRI (Les Jeunes Républicains Indépendants), financés par le parti de Giscard. Aujourd’hui, cela prête à rire. Mais ils ont même disposé d’un local, 195 boulevard Saint-Germain. Tout cela à moitié légal. Il est vrai que la Haute Autorité chargée de vérifier les déclarations des élus n’existait pas. On était à l’âge d’or de la confusion des genres.
Les JRI recrutaient dans les facultés de droit, Sciences Po, les facultés d’économie, les grandes écoles commerciales et les écoles d’ingénieurs. C’est dire le genre « conservateur-progressiste », la crème du pot.
Ils disparurent comme ils étaient venus à la suite de la culbute dans le néant de Giscard qui ne fit qu’un septennat et qu’on oublia très vite. Ils se dispersèrent dans les partis de droite, formèrent par la suite les cadres de Chirac et de Jean-Marie Le Pen.
Certains ont pris leur retraite, d’autres sont encore en activité. Ce serait intéressant d’en rouvrir la liste afin de suivre leur parcours et leur dispersion dans les strates de la société bourgeoise. On serait parfois surpris de savoir que l’élite n’a guère de fermeté dans ses convictions, certains même doutent qu’elle n’en ait jamais eue.
Tout cela pour se demander ce que deviendront les troupes de Macron, des premiers affiliés, au gros de la troupe engagée par l’évidence du second tour d’un Macron contre Marine Le Pen ou le faux dilemme quand la fille de Jean-Marie se présente aux élections.
Car, on le voit bien, le macronisme n’est pas fait pour durer. Par certains côtés, Macron ressemble trop à Giscard pour repasser premier une seconde fois à la course à l’échalote. Il commet trop d’erreur dans ses rapports avec les gens. On voit par la transparence de son discours d’où il vient, où il veut qu’on aille et parallèlement il ne voit pas, il n’entend pas, les gens auprès desquels il prodigue ses discours-sentences, sans appel et sans dialogue possible des publics qui viennent l’entendre.
Toutefois ses troupes ne ressemblent en rien au JRI de Giscard. C’est même étonnant que la majorité présidentielle soit plutôt faite de centristes et de quelques égarés ex-socialistes de Hollande qui doivent souffrir de la politique de droite d’un Macron qui drague délibérément les ex UMP, devenus Les Républicains.
On sent des dissensions dans la majorité présidentielle, qu’elle est informe et que nombre des députés de ce groupe sentent qu’ils perdront les futures élections législatives, même si Macron se représente et, contre toute attente, gagne l’élection présidentielle, tant la barre est à droite et que dans certaines circonscriptions ce qui a été valable, ne l’est plus.
Entretemps, il se sera fait une clientèle de droite.
Cette clientèle centriste, massivement représentée au parlement par les députés LREM, mais qui n’est pas du tout prise en compte par Édouard Philippe dans la ligne désignée par le président Macron, que va-t-elle devenir puisqu’elle n’est pas constituée à 100 % d’élites et de notables régionaux qu’on revoit après l’échec d’une législature, frétillants et prêts à rebondir ?
On peut croire que le PS pourrait en récupérer une partie, mais insignifiante. Le gros de la troupe, plutôt que refaire de la figuration chez Les Républicains, pourrait rallier Marine Le Pen, par l’effet de la politique d’un Macron qui les a rejetés..

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Ainsi Macron, après son quinquennat, poursuivrait l’effet de désastre en emportant avec lui toute la macronie qui ne lui survivrait pas.
Penser à cette dissémination dans la nature des électeurs actuels de Macron, donne le tournis.
Quelle que soit l’issue du mouvement de grève actuel, même si les syndicats sont écrasés et que le pire de la réforme par point à 64 ans taux plein est votée et acquise, on sent que cette victoire est à la Pyrrhus et qu’elle ne sera pas de sitôt acquise, qu’il se trouvera un suivant à l’Élysée pour la défaire.
Aux Jeunes Giscardiens sombrant dans le ridicule voilà plus de cinquante ans, succéderont les LREM, décidément l’histoire se répète et la démocratie tourne en rond. On commence à en avoir l’habitude.
Heureusement que le clou du spectacle est ailleurs pendant les Réveillons. Il est à l’Europe avec le Brexit, un Boris Johnson regonflé à bloc et une Europe qui pleure à l’avance la séparation avec la perfide Albion.
LREM plus obscur et dépassé que jamais, négligé par Edouard Philippe, ignoré par Macron… qui l’aurait cru, trois ans seulement après le sacre ?

18 décembre 2019

Entre Tibère et Germanicus.

Est-ce qu’accéder au pouvoir et devenir un homme d’État rend inconscient et satisfait ?
Pour eux, gouvernant par profession, ça ne représenterait rien la pénibilité du travail ? Exécuter par ordre des travaux dehors par tous les temps, alors que ceux qui doivent en juger sont à côté du chauffage central, les laisserait indifférents !
Estimer que monter sur un toit à plus de soixante ans pour changer des ardoises est moins dangereux et moins risqué, qu’un métier de policier armé et casqué qu’on quitte à 55 ans avec une bonne retraite et l’estime de l’État, c’est « normal » ?
La souffrance humaine ne touche pas les parangons de vertu, crème du court-bouillon bourgeois de notre démocratie, à croire que le peuple, comme le sexe d’un obèse, ne se voit plus.
Sommes-nous dirigés par des sociopathes ou par de lâches petits bourgeois ?
Telle serait la tranche d’humanité dite de l’« élite » qui fait un métier de ce qui au départ n’en est pas un, choix qui dit tout sur le désir de commander aux autres !
Sait-on encore ce que le métier de chef implique ?
Germanicus, le héros assassiné par Tibère, l’assassin-calculateur laissant la place à la couvée incestueuse d’Agrippine-la-Jeune (1), c’est Castaner oubliant les mains arrachées et les yeux crevés par ordre ?
L’exemple, c’est Napoléon au Pont d’Arcole. Le contre-exemple, c’est Michel, truandant une place à l’Europe !
Y a-t-il plus ignoble métier aujourd’hui que de prendre les gens par leur point faible et leur faire croire qu’ils ont parfaitement raison d’être nationalistes, anti-chômeurs, contre les fainéants, sans dire un mot de la rente et des rentiers, et moyennant quelques petits retranchements au niveau des salaires, des vieux et des malades, leur asséner jusqu’à ce qu’ils s’en convainquent eux-mêmes, que le capitalisme, grâce à cela, a encore de belles années devant lui, pour qu’ils y participent, car ils y ont leur place ?
Le sociopathe, l’inconscient heureux et la brute sont indissociables et indiscernables.
La hyppe ne vous le montrera pas, mais rien qu’à voir la tête d’un Trump ou celle plus glaciale d’un Macron ou encore la gueule cabossée d’un Bacquelaine roublard, on devine : nous sommes sous le règne des brutes.
Auteurs et dispensateurs des politiques publiques qui tuent méthodiquement ou qui laissent tuer « accidentellement », par accident chimique, harcèlement d’entreprise, par ergonomistes criminels ou fous du Labo 4 intercallés, toutes ces belles crapules alignées sur les marches des palais, c’est le gouvernement dans son universalité actuelle, notre gouvernement, celui des autres, de cette Europe des dupes ! Ces politiques criminelles se devaient d’honorer la sauvagerie policière, brute parmi les brutes.

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Puisque Charles Michel s’est fait ouvrir un compte à l’Europe, comparons Edouard Philippe à Philippe Pétain gagnant sur le papier la bataille de Verdun depuis Paris (on pense que le vainqueur serait plutôt Nivelle), sans jamais sentir le pouls des premières lignes, pour aller se faire photographier dans une tranchée de l’arrière, avant qu’on ne la comble.
Cette victoire, c’est celle de la violence néolibérale avant la lettre.
Les gouvernements que nous ne méritons pas, ne cessent de parler d’eux quand on ne leur demande que de parler de nous.
Rien ne justifie la violence des politiques actuelles à l’égard des peuples. Alors, pourquoi et au nom de quel idéal démocratique, les tolérons-nous ? Injustifiables, elles sont intolérables, et pourtant...
La violence n’est pas du côté du peuple. Elle est du côté de l’État. On n’a jamais vu les violents s’arrêter d’eux-mêmes. Laurent Berger, le doux conciliant, c’est madame Marie-Hélène Ska de la CSC Belgique. Ils devraient quand même savoir que ça fait pourtant un bail que le capitalisme tue au sens propre.
Ils ne sont quand même pas puceaux. Les politiques libérales sont faites pour tuer des gens. Des citoyens mourront à cause des Bouchez, Bacquelaine, De Wever et on pourrait aligner avec eux, bien d’autres criminels, même inattendus (enfin par pour tout le monde) des Di Rupo et des Stéphane Moreau, le sabre et le goupillon du socialisme de connivence.
On n’arrête pas les violents avec de bonnes pensées et des sourires qui précèdent des arrangements.
Les violents que tout le monde connait en Belgique comme en France, il va falloir que nous nous en occupions une fois pour toutes.
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1. Les historiens classiques ne sont pas d’accord entre eux.

17 décembre 2019

Les conchieurs.

Ce n’est pas moi, qui écris le mot, ni Cambronne, mais Frédéric Lordon, l’excellent journaliste du Monde diplomatique, à propos de l’équipe de pieds-nickelés qui accompagne Macron et Philippe dans leur dérive.
En Belgique aussi nous avons une fine équipe de conchieurs qui attend que Sophie Wilmès, en vedette américaine, termine son numéro, pour se produire à son tour. Ce n’est plus 1815 « on attendait Grouchy, ce fut Blücher », mais on attendait Magnette, ce fut Bouchez…
En réalité conchieur n’est pas dans le dictionnaire. C’est une lacune, puisque le verbe « conchier » s’y trouve. C’est même un très vieux mot du XIIme siècle venant du latin « concacarre » tellement explicite qu’il n’a pas besoin d’être traduit.
Un conchieur qu’on ne reverra plus de sitôt souiller les trottoirs de nos maisons, c’est le sieur Delevoye qui ira déposer ses brens ailleurs, puisqu’il démissionne sous le poids de ses fautes.
Depuis le début de cette affaire de pension à ratiboiser tous azimuts, une question que l’on se posait, qu’on ne se pose plus : « Ce président et ses ministres sont-ils intelligents ? ». Les seuls qui croient que les « forts en thème qui ont réussi, sont intelligents », restent quelques-uns dans le peuple, par un réflexe d’humilité vieux de l’époque des cavernes, quand on attachait au chef un pouvoir magique. Christophe Barbier, par exemple, a toujours la foi.
Mais, quand un Philippe, alors que l’affaire de la retraire par point met déjà le feu aux poudres, ajoute la pension à 64 ans, il fait fuir le dernier syndicat négociateur ! Est-ce intelligent ?
Non, ils ne sont pas intelligents. Comme disait mon cousin Maurice, il leur manque une case.
Celle du rapport de connaissance qui devrait exister entre eux et leurs administrés. Comme tous les soulèvements historiques, ils n’ont pas vu venir celui-ci, ou peut-être ont-ils estimé que ce serait l’occasion d’en découdre, après l’immense gâchis des Gilets Jaunes auxquels ils n’ont rien compris. Casser ce qu’il reste des syndicats et se refaire une santé, pour des gens de droite, équivaut à ce que l’Union royaliste Bretagne Vendée militaire a fait à Nantes, avant-hier. A la suite de la messe d’hommage à Louis XVI, ils ont fini par aller casser « du bougnoule » dans un café du centre ville ! Comme quoi, la droite a beau changer, quand le fond remonte…
Manque d’intelligence et racisme vont souvent de paire.

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Ils n’ont pas mesuré l’impact de l’abus de trop, qui veut qu’ils vont finir par dérouiller, eux et leur bazar qu’ils ne parviennent plus à vendre comme étant de la démocratie de premier choix. Probablement qu’on sera en train de déménager les meubles de l’Élysée, que Macron sera toujours en train d’admirer la cuisse héronnière de Brigitte dans les étages. Il descendra ahuri les escaliers et dira au premier portefaix qu’il croisera « quoi, qu’est-ce qui se passe ? La république, c’est moi », comme a dit un autre dont on se moque encore. Il ne comprendra pas. À ce moment le public se rendra à l’évidence, il a élu un président con !
En France (en Belgique on attend Bacquelaine pour bientôt) on frôle le « point de trop ». La goutte qui fait déborder le vase Gallé dans lequel baignent les fleurs rares de Brigitte.
Je me demande si, en un sens Macron ne nous refait pas le coup de 1793, on dirait qu’il fait tout pour rester dans l’histoire en montant sur l’échafaud, avec Philippe Saint-Just.
Ce dernier « L’ambition portée par ce gouvernement est une ambition de justice sociale (…) Et surtout la seule chose qui compte, c’est la justice. » C’est pas de la provocation, ça ? Mais Saint-Just, pardon Philippe n‘en reste pas là « Les femmes seront les grandes gagnantes du système universel de retraites (…) Les garanties données justifient que la grève s’arrête ».
On peut dire que dans la connerie, il est doué, le gars !
Au point critique, le pouvoir politique ne peut plus compter que sur sa police.
Benalla n’ouvrira plus la portière de Macron, enfin pas tout de suite, pour prémunir son chef de la colère des gens « le costard », « la rue à traverser », « les illettrées ». Manu, le surdoué à les mots qu’il ne faut pas dire, c’est dans sa nature, comme écrit Lordon « à ce stade d’incorporation, on ne se défait pas de soi. Il n’avait pas sitôt promis de ne plus parler à l’emporte-pièce (janvier) qu’il nous donnait du « Jojo le gilet jaune » et du « boxeur gitan qui ne peut pas avoir écrit ça tout seul — puisqu’il est gitan. À la rentrée de septembre, fini, c’était juré. Mais le 4 octobre déjà il n’adorait pas la pénibilité qui « donne le sentiment que le travail est pénible ».
Vous n’adorez plus les cons ? Tant mieux. Il était temps.

16 décembre 2019

Delevoye, droit dans les yeux, lui aussi.

Dans la réforme Macron sur l’égalisation par le bas des retraites du privé et du public, on vient de découvrir Jean-Paul Delevoye, chargé d’élaborer des formules dans les perspectives voulues par le président de la république.
Sa silhouette massive et haute avait déjà projeté son ombre sur les murs des palais de la république, quand il fut ministre sous Chirac.
Un haut-commissaire de droite accompagnateur des ors et des us d’un gouvernement carrément de droite, personne n’est surpris.
Celui-ci semblait bien aller à une équipe de gens qui pensent pareil. On l’entendait avant sa grande mission donner des avis sur Francs 5, dans un C dans l’air, qui n’en rate aucune pour servir la soupe.
La démocratie, selon les journalistes macroniens et constitutionnels, va d’une droite qui exclut Le Pen, à une gauche qui prend Mélenchon avec des pincettes et le moins possible, sur les antennes et dans les rédactions. De l’avis des popotes rédactionnelles, Delevoye exprime la philosophie du raisonnable, avec des arguments d’essence bourgeoise, mais « progressistes ».
On finissait par penser qu’en tenant compte du milieu et de ses choix politiques, il pouvait passer comme une sorte d’électron libre du bien pensé indépendant. Voilà qui n’inquiétait personne. En bref, il aurait l’oreille d’un cercle qui va au-delà de la simple majorité présidentielle.
Et le voilà nanti d’une mission de réforme touchant tout le monde : celle des pensions.
Évidemment, l’Élysée lui remit des consignes, des choses à faire et à ne pas faire.
Est-ce par excès de zèle ou parce qu’il y était contraint par dévouement de classe et des convictions personnelles, toujours est-il qu’il sert devant les Français éberlués, un brouet immonde dans lequel personne à gauche ne se reconnaît, mais que la droite adore déjà.
Aussitôt avalisé par Macron et son major domus Philippe, quelque peu étirée, modifiée, macronisée, la réforme Delevoye est reprise et portée aux nues par le pouvoir.
Sur cette lancée, Jean-Paul Delevoye s’érige en placier de son chef-d’œuvre qui devient vite, malgré lui, l’exemple de l’usine à gaz que les Français refusent, selon les sondages.
Qu’importe : la police super-entraînée par une année de violences perpétrées sciemment sur les gilets jaunes, un Castaner ancien truand qui connaît les ficelles de la chiourme et des argousins, chapeautée par la belle casquette du préfet de police Lallement, la justice se chargeant d’assommer d’amendes et de prisons les prévenus, confortent Macron de faire passer sa réforme. La police tiendra. Tout de suite le pouvoir lui donne satisfaction sur des régimes spéciaux accrus, alors qu’on veut les supprimer partout par le principe de l’universalité, mot valise, employé ici à tort et à travers. C’est tout de même plus rassurant de s’assurer de la fidélité de sa police, quand on se lance dans un rapport de force avec le peuple.

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Au 15 décembre, on en est aux grèves, aux journées nationales de manifestation, au blocage des transports, de la contre-offensive du gouvernement et de la presse officielle, à vouloir retourner l’opinion en plaçant le futur retraité, utilisant métros et RER, dans la position de l’usagé frustré.
Après le black Friday au cours duquel tout le monde s’est fringué à moins 20 % pour épater sa famille à la Noël, ne pas pouvoir rejoindre Quimper ou Amiens pour s’y faire reluire devant Mamy, ça passe difficilement.
Et pendant ce temps, qu’est devenu ce bon et placide inventeur de toutes ces merveilles de retraites par points ?
On n’en aurait plus parlé, la copie Delevoye ayant été reprise par Philippe, si l’actualité cruelle ne l’avait montré sous un jour nouveau : tricheur, menteur, dissimulateur.
Il s’est démené comme un beau diable, avec trois omissions reconnues dans sa déclaration de ses activités à la Commission. C’était un oubli, il n’était pas rémunéré, prétend-il. Non seulement il l’était dans certains cas, dans d’autres, c’était la valse des notes de frais, enfin au lieu de trois engagements non signalés, on en dénombre aujourd’hui quatorze ! Et probablement en cache-t-il encore d’autres.
S’il s’était agi de présidence bidon dans des cercles de pétanque, on pourrait en sourire ; mais dans des compagnies d’assurance, des sociétés industrielles, des organisations patronales, c’est autre chose !
Aujourd’hui, on soupçonne ce « parfait honnête homme » d’être un agent des lobbys et un activiste des fonds de pension.

15 décembre 2019

Les salauds ne vont plus en enfer

…ils forment des majorités gouvernementales !
Le pouvoir économique est en équilibre quand, en opposition à l’intérêt des actionnaires, existe le contrepouvoir des producteurs. L’équilibre a été rompu par la politique du libéralisme soutenant le pouvoir économique contre l’intérêt général. Ce qu’il conteste, dans l’erreur de situer l’intérêt général tributaire de l’intérêt particulier.
Le monde occidental s’affole. Le monde politique libéral transforme l’économie en tyrannie économique, entraînant à sa perte ce qu’on peut encore appeler la démocratie.
Ce qui en découle suit la pente naturelle du profit qui s’accélère quand rien ne s’y oppose.
Le libéralisme a perdu le sens du bien commun, incapable de comprendre l’humanité. Si rien n’est fait pour s’y opposer, il deviendra une machine à tyranniser les désobéissants. Ce qu’il est déjà devenu dans certains pays d’Europe, comme la Belgique, en imitation de son modèle américain. Le voisin Macron n’est pas en reste…
L’autoritarisme du libéralisme n’est pas né d’hier. Il est même de tout temps. Il n’a vraiment montré son agressivité et son vrai visage qu’après la crise des subprimes en 2008/09 où il n’y eut qu’un seul perdant : le peuple, première victime des banques.
Depuis, une machinerie de contrainte et de hiérarchisation s’esquisse. On le sent dans les discours des élites qui diffusent le thème récurrent des milieux bourgeois. L’invention de l’austérité ouvre des années fastes de mensonges, d’escroquerie et finalement de sans-gêne grossier.
Dans les restrictions que leur programme impose, l’essor d’un capitalisme qui ne réaliserait ses objectifs qu’avec la souffrance des gens, paraît inévitable de leur point de vue !
L’arrogance et les exactions sont aussi anciennes que celles de l’Empire romain dans les dernières années, avec Ravenne et Byzance, capitales duales. Nous nous émerveillons dans les magazines des exploits de nos César : Michel, Reynders, de Decker, Bouchez, par l’exaltation des exploits fantaisistes de ces puissants. Avec leurs mirmillons, ils jouissent de l’abaissement des citoyens libres et l’écrasement des indigents.
La succession désordonnée d'empereurs dans la partie occidentale de l'Empire romain de 455, année de la mort du dernier Théodosien à la déposition de Romulus Augustule par Odoacre, a son corollaire dans l’impossibilité de former un gouvernement en 2019, dans le droit et la justice, en Belgique et une France sous l’effet des mêmes ferments, qu’un Macron viscéralement néolibéral secoué par les revendications légitimes des Gilets Jaunes.

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Enivrés de pouvoir, les élites n’hésitent plus à peser sur ceux qui assurent leur richesse. C’est la prise de parole scandaleuse de Louis Michel, quelques temps avant qu’il ne jouisse de ses trois ou quatre pensions cumulées pour services non-rendus au peuple, réclamant de plus hautes rémunérations, par arrogance, par bêtise satisfaite et par manque de solidarité avec ses propres électeurs !
Ainsi, sous prétexte du bonheur général et au nom de la raison ( ?), le pouvoir libéral accrédite la souffrance de tous au nom de son narcissisme et de sa folie.
Un des meilleurs connaisseurs du déclin de la civilisation romaine, l’Anglais Gibbon nous dépeint en dépeignant ce monde disparu « Les classes supérieures des cités faisaient tout leur possible pour sauvegarder les vestiges de leurs fortunes, et opprimaient les classes inférieures. Celles-ci, du reste, étaient opprimées et détroussées par tout le monde. »
Sait-on à quel degré d’ignominie le système libéral fait descendre l’humanité, ce que n’avait pas osé faire les Antiques de leurs esclaves : « Sur les 120 millions d’enfants de moins de quatorze ans employés à plein temps sur la planète, beaucoup sont affectés à des tâches gratuites, qui font la rentabilité des sous-traitants et des marchands de travail avec lesquels signent les antennes des géants mondiaux. Que Heineken et Carlsberg, en Birmanie, ou Reebook, en Inde, aient résilié des contrats sous la menace de boycottage est marginal. Sans l’économie souterraine, le Sud perdrait son attrait pour le « retour d’investissement ». (Le Monde Diplomatique)
Est-on certain qu’en Belgique, à cause d’un patronat qui sous-paie des adultes parce que sans-papier, venus d’ailleurs, chassés par la misère et les guerres, ces pauvres parmi les pauvres dont ce pays regorge, ne passeront pas un jour de la clandestinité, à la pratique admise de façon régulière, quand les salaires officiels auront encore baissés, que les horaires se seront accrus d’heures supplémentaires non payées, et qu’il sera devenu commun dans le système libéral, que les conditions de travail des modernes esclaves venus de l’étranger deviennent la règle des esclaves autochtones ?

14 décembre 2019

Boris et moi…

Boris Johnson a gagné les élections législatives du 12 décembre. Voilà qui clôt le bec des antibrexiters et coupe la parole à la lourde propagande des activistes européens de droite qui, depuis Miss May, ne cessent de vouloir que les Anglais se dédisent du vote séparatiste, initial fatum de toute cette aventure.
Pour une fois qu’un pays d’Europe respecte le vote de ses électeurs, au moins respectons le à notre tour. Passer outre, ne pas en tenir compte et se rabibocher avec les affairistes de Bruxelles auraient été un comble et pousser à l’aventure toute l’Angleterre.
Ceci posé, l’Europe n’a pas à se vanter de l’attachement que devraient avoir les peuples européens à son égard. Ils en sont tous revenus ou à peu près.
C’est clair que l’Europe sociale n’existe pas. Elle n’est qu’une association d’affairistes qui voit en elle deux choses, faire du busines sous sa protection et régler le compte aux mouvements sociaux des peuples.
Au départ, franchement, c’est ce que ne voulaient pas les fondateurs, tous plus ou moins dans le souvenir des mouvements de résistance contre l’oppresseur nazi, bien décidé à faire vivre conjointement une Europe sociale et une Europe marchande.
Hélas ! cette dernière a étouffé complètement l’autre.
Des Commissions européennes se sont succédées qui n’ont eu de cesse de promouvoir un mixage des chartes des états membres à l’égard des revenus de leurs travailleurs, sachant qu’en ce domaine la concurrence allait amener à des égalisation des régimes vers le bas. Des avantages acquis par certains pays dont la France et l’Italie, par la lutte opiniâtre des syndicats, sont menacés par les directives européennes. La cible de Bruxelles est aujourd’hui les retraités. C’est fort des directives européennes que Macron s’attaque aux pensions en France et que Bacquelaine en Belgique s’impatiente d’en pouvoir faire autant.
Si l’on fait un procès historique à l’Angleterre, on peut affirmer qu’on avait fait entrer le loup dans la bergerie et qu’elle a contribué par son sabotage de l’idée européenne à l’intérieur même de l’Europe, à être le ver dans le fruit qui en a hâté sa décomposition.
En effet, poussant ses pions commerciaux en faveur du deal qu’elle avait tacitement avec les États-Unis, elle a fait l’essentiel pour que toute l’économie de l’Europe s’ouvre au marché américain, mais sur la base des lois commerciales américaines. Ce qui a fait voler en éclat toute idée d’une Europe sociale et commercialement résolue à une entente tacite avec la gauche européenne et les syndicats.

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Pour sauver l’Europe de son américanisation, il aurait fallu que l’Angleterre n’entrât jamais dans l’Europe ou qu’elle s’en détachât après la période d’essai.
À présent, qu’elle en sorte ou qu’elle n’en sorte pas, cela n’a plus aucune influence. L’Europe ne pourra finir que dans la tragédie d’une mondialisation du libéralisme économique dont les conséquences se voient déjà.
Les conditions avec lesquelles Boris Johnson sortiraient de l’Europe avec plus ou moins de bonheur ne tournent qu’autour de l’économie. Comment poursuivre la culture du bénéfice de l’exploitant, quand des frontières peuvent distraire une partie des profits ? C’est la grande question que se sont toujours posés tous les usuriers du monde.
Les travailleurs européens besognant à la City et ailleurs ne sont intéressants que dans la mesure où ils peuvent dérégler par leur départ, la machine à cash.
L’Angleterre et l’Europe en sont là. Le problème social est géré en fonction du problème économique. C’est encore une belle façon d’éclairer l’aspect déshumanisé de la géopolitique du biseness.
Les Écossais et les Irlandais, c’est pour plus tard, si jamais on laisse encore la parole aux électeurs, quand les problèmes commerciaux seront réglés, et si, toutefois, conclusion importante, les Anglais poursuivent ce côté de la démocratie qui n’est pas encore abandonné chez eux, comme il l’est partout en Europe : le respect du vote citoyen.
Voilà ce que l’on peut dire du vote de ce jeudi en Grande-Bretagne.
Et le reste n‘est que littérature, car pour lors vous en aurez. Du Charles Michel larmoyant, de la von Leyen attendrie ; au président Aristote Macron, ils ont toutes les vacances de fin d’année pour nous sortir leurs grandes phrases au 31 janvier 2020.
C’est à se demander si l’Europe dans l’état merdique où elle se trouve, n’est pas la victime de ses grands intellectuels, plus qu’elle ne le sera jamais de Boris Johnson.

13 décembre 2019

Retraites par point ou par poing ?

Edouard Philippe a jeté son vatout mercredi par des annonces, des précisions et des nouveautés sur les retraites des Français.
Cela ne nous concernerait pas, si Coca-cola Bacquelaine, par ailleurs ministre intérimaire des pensions ne poursuivait pas – comme si de rien n’était – la même idée, en Belgique.
Je ne vais pas entrer dans les détails sur la façon dont le pouvoir en France s’y prend pour arriver à ses fins, je constate simplement qu’il fait l’unanimité des syndicats contre lui. Les Gilets Jaunes, la gauche dans toute sa diversité, même Les Républicains, parti de droite, quoique admiratifs de la mesure, en général, tous voient bien que ce n’est pas pour la simplification que le gouvernement met une nouvelle usine à gaz en chantier, mais pour réaliser de sérieuses économies dans ce secteur social très important, en même temps qu’il ouvre la voie aux fonds de pension américains, pour les hauts revenus. Les sommes versées seraient non imposables et déductibles !
La question des points, le retour à la mise à la retraite effective à 64 ans, les régimes spéciaux maintenus à la police, prioritaires pour Macron en ces temps troublés de lutte sociale, tout cela intéresse Coca-cola Bacquelaine.
La lutte de la gauche française devrait alerter la gauche belge. La France est pour Coca-cola Bacquelaine le laboratoire expérimental : première génération, ”âge d’équilibre”, mesures pour les enseignants, la réforme des retraites s’étalerait sur près de deux décennies.
Les annonces du Premier ministre Philippe ont suscité l’unanimité des syndicats contre lui, y compris des partisans de la retraite universelle à points comme la CFDT, pour qui “une ligne rouge a été franchie”.
Le début de l’examen du texte au Parlement est prévu aux alentours de l’été 2020.
La mise en place de la “nouvelle gouvernance” du système universel de retraite serait effective en 2021.
Si Coca-cola Bacquelaine est à l’affût, c’est sans doute que ce système paie moins les gens et est donc pour ce libéral un moyen de faire des économies sur le dos des retraités.
Il y a, entre les libéraux assumés et le reste de la population, un quiproquo qui devrait être levé avant toute discussion.

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Comment voulez-vous que, n’étant plus dans l’espérance d’améliorer son niveau de vie, le monde du travail continue d’adhérer à l’économie libérale mondialisée ? D’autant qu’on n’est plus au statuquo en attendant mieux, mais carrément à la suppression des espoirs d’une vie meilleure, qu’on espérait !
Et ça, le pouvoir en place ne l’a pas intégré. Ses intellectuels battent la campagne.
Les gens ne se sont pas mariés pour le meilleur et pour le pire avec l’économie libérale. Il ne faut pas attendre de ceux qui ont déjà du ressentiment avant cette réforme, viennent au secours de ceux qui en veulent malgré tout. Ce serait le comble que les pauvres se saignent davantage pour aider les riches, en portant secours au capitalisme défaillant.
D’autant que ce capitalisme n’est pas tellement déficitaire au point qu’il ne s’attaque pas aux gros salaires, aux grandes fortunes, aux revenus indécents de la classe politique par rapport à ce que gagnent leurs administrés.
Au contraire.
Alors, commencer par revoir les comptes en bas est une erreur que les citoyens ne pardonneraient pas à Coca-cola Bacquelaine, si par malheur il voulait imiter Macron.
Bacq fait la politique de la murène. Il se cache derrière les plis de la jupe de Sophie Wilmès. Il y attend ses proies, pour surgir et nous avaler quand nous nous y attendrons le moins. Tout le monde à l’attention portée sur la formule de gouvernement qui verra bien le jour, dans le futur. Qui en sera, quelle sera la combinaison ?... Méfiance, si dans l’accord du gouvernement un libéral ou un nationaliste flamingant de droite y glissait des projets calqués sur ceux de Macron.
Voyons les choses en face, une politique libérale centre-droit ne dérangera pas le PS. On n’attend que De Wever pour démarrer. C’est quand même un paradoxe que les retraités belges bénéficient d’un sursis avant l’affrontement, grâce aux nationalistes flamingants qui font la fine bouche !

12 décembre 2019

Hervé, attend la mort clinique !

Une parfaite éducation catholique prédispose Hervé Hasquin à devenir laïque et franc-maçon et à l’âge de 75 ans, mémorialiste. Son parcours n’est pas triste, penseur libre pour ne pas dire libre penseur, il passe du socialisme au libéralisme. « Les bleus de la mémoire » sont les conclusions d’une carrière de voltigeur, ayant accumulé une montagne de ressentiments contre tout le monde, normal quand on est soi-même une montagne d’ego.
Ce qu’on appelle les « élites » en Belgique squattent les grands emplois publics. Ces individus recherche le pouvoir et l’ayant obtenu, le considère comme un droit. Hasquin en est la syntagme à l’intérieur de la phrase dominante, proposition principale qu’il défend comme son bien propre : incessible.
On regroupe les gens de cette espèce selon trois critères.
1. Ils ont fait des études pour exercer un métier, le plus courant celui d’avocat, qu’ils n’exerceront pas, pour tirer à eux tous les avantages du pouvoir politique, bâtis sur la justification que puisqu’ils ont fait des études, ils sont intelligents !
2. S’ils viennent de tous les milieux, la plupart sont des produits de classes sociales élevées, souvent tirant de la démocratie un bon salaire « offert » par la collectivité.
3. Ils ont en commun le désir de faire une carrière complète en politique. Ils ont compris que quel que soit le parti qu’ils défendent, leur démarche doit être conservatrice pour qu’ils aient à se prévaloir d’être « modérés », ce qualificatif étant synonyme dans ces milieux, de « sages ».
À la retraite, la lumière et la notoriété lui manquent, Hasquin, de dépit, casse du sucre sur le dos de tout le monde. Il n’a pas tort, du reste, ces gens se sont-ils jamais souciés des autres ?
Hervé Hasquin, dans ses mémoires, pèle un œuf sur le néolibéralisme belge, c’est une sorte de couronne mortuaire qu’il dépose au pied du monument dédié au capitalisme mondain.

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Au MR, parti de pouvoir, il faut s’assurer de deux prises pour l’escalade. Ce seront les Michel père et fils. Le vieux quand il était premier de cordée en a hissé plus d’un au sommet, qu’il a ensuite laissés choir au fond de l’abîme, avec des ricanements de satisfaction. Hervé, celui qu’il n’aime pas, c’est le petit Chastel, pharmacien de son état, de la gueule en sa ville de Charleroi, puis sous-merde chez les Michel. L’ascension du petit Chastel se fit moyennant l’adhésion à la cabale contre Reynders. L’ex-liégeois affaibli par sa paresse et son arrogance, avait fait le vide autour de lui.
Chastel, le moins doué à la carambole, était le petit dernier dans le troupeau de gnous soulevant la poussière de la savane libérale. Plus chétif que les autres, il ne pouvait tomber que sous les griffes d’un carnassier. Le prédateur Hasquin n’a donc eu aucun mérite de n’en faire qu’une bouchée, sauf qu’il a cru l’avaler, alors que l’autre court encore.
L’erreur du siècle ! Considéré par tout le ponde comme un minus, comment Chastel a-t-il pu devenir président du parti, se demande Hasquin, atterré ?
Pour Hasquin le parti aurait pu passer un message plus clair, plus net, plus humaniste. « Pour cela, il aurait fallu un président à la hauteur, ce qui n’a pas été le cas »… il reconnaît que son jugement est « cruel », en ajoutant qu’Olivier Chastel a « été choisi parce qu’il était faible. On a voulu s’accommoder d’un président qui ne ferait pas d’ombre au Premier ministre ». (Le Soir). On se demande comment cette interview du Soir n’a pas été interdite par la censure ?
C’est d’autant curieux qu’une vague libérale monte sur les étranges lucarnes. Il n’y a pas que Gerlache de la RTBF marqué par la rhétorique du grand Charles.
Que les Bleus s’aperçoivent, avant l’explosion pyrotechnique du peuple, qu’ils ont perdu dix années au moins de démocratie libérale, il est déjà trop tard. Le petit Chastel n’est pas encore derrière le comptoir de la pharmacie à vendre ses pilules de bonheur. Didier Reynders retour du Taj-Mahal, réduit à coller des affiches sur sa maison de campagne « à vendre » s’est relancé à la Commission européenne et Charles Michel, pour conserver le standing d’Amélie Derbaudrenghien, devient la cerise du Saint-Honoré européen.
Hasquin aurait dû attendre un peu pour fourrer le monde dans des cercueils. Dix mois plus tard après la sortie de son livre, il a tout faux !
Hasquin n’aurait pas parié un clou sur Sophie Wilmès et voilà qu’elle serre la main de Trump, nimbée de l’achat des avions de chasse aux Américains. Il était loin de croire en Georges-Louis Bouchez, voilà l’émir montois, successeur de Charles, nommé par le roi informateur, à la suite du départ de Paul Magnette.
Sacré Hasquin ! Encore un livre inutile. Heureusement que par sa vente confidentielle, il en aura limité la nuisance.

11 décembre 2019

C’est quoi la suite ?

Un vice fondamental de la politique belge fait que Madame Wilmès va peut-être battre le record de 541 jours d’intérim : tant pour les partis susceptibles de former un gouvernement, le vrai n’est pas concevable.
Tantôt la simplicité, la bizarrerie, pour enfin la brutalité, la politique est inévitablement éclairée, colorée et fardée selon les règles d’un théâtre mental. « Ma politique est meilleure que la tienne que je ne veux pas connaître », il y a dans ce paradoxe une chose insupportable, le désintérêt pour l’autre ! On ne s’inscrit pas en fonction de l’intérêt des gens, mais en fonction de l’exposition d’un projet que l’électeur partisan apprécierait le plus, si on devait repasser par un vote. Ce qui va finir par être le cas, si on n’y prend garde.
Que se passerait-il psychologiquement en cas d’un nouvel appel aux urnes ?
Les électeurs se braqueraient aussi à l’image des directions politiques. On ne joue pas à comment va-t-on diriger ce pays, mais comment prouver aux autres qu’on a raison !
Si bien qu’au lieu d’éclaircir le jeu politique, on va renforcer par des tons plus vifs les couleurs qui le composent.
La gauche n’est pas vraiment représentée dans ce pays. Le PTB qui est son expression la plus juste, n’est jamais consulté, comme si plus du cinquième de l’électorat wallon n’intéressait personne. C’est en réalité le PS qui s’est vu et qui s’est pensé parti centriste, censé représenter l’ensemble d’un courant de gauche. Bizarre, non ? Alors que le PS a perdu la partie, parce que le système, sur lequel il avait parié, n’a pas réussi à matérialiser les promesses d’abondance pour tous. C’était un leurre libéral et le PS est toujours dans la souricière.
Paul Magnette essaie de se démarquer de Di Rupo. Mais le Montois est malin. En devenant président de l’exécutif wallon, il tient l’autre à la gorge.
Les libéraux du MR, eux y croient toujours. Ils ont même la conviction que la machine à cash pourrait repartir, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement que d’appeler cela de tous leurs vœux. Ils craignent plus leurs sponsors que leur électorat, puisqu’ils peuvent compter sur leur agent de propagande le plus efficace : la peur du changement et la crainte de leurs électeurs d’un socialisme « le couteau entre les dents », dont la presse sature depuis cinquante ans les esprits.

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La N-VA n’a qu’un objectif gagner du temps, pour préparer une campagne électorale plus séparatiste que jamais, sur le thème « nous avons essayé de comprendre les autres avec bonne volonté ». Comme le Vlaams Belang leur chipe régulièrement des franges nationalistes flamingantes, Bart De Wever veut compenser les pertes au détriment de l'Open Vld et du CD&V.
Les partis chrétiens sont en pleine panade. Le CDH s’est effondré à la suite de la funeste politique de Benoit Lutgen, Prévôt rame à corps perdu avec des morts-vivants au banc de nage. Toute miette jetée par les autres formations lui sera bonne. Le CD&V n’est pas en meilleur état. L’idée que Dieu peut conduire un parti ne plaît plus en Flandre. Les mouvements genre JOC se sont recyclés dans les autres partis. Ils ne font plus comme jadis la pluie et le beau temps en Flandre et par la loi du nombre, dans le pays.
Reste les écolos qui bénéficient des projections scientifiques sur l’état de la Terre. Mais, c’est un parti caméléon qui souffre d’un trop large spectre sur les questions sociales, qui va de l’ultralibéralisme au radicalisme de gauche.
Pour l’heure M. Nollet s’affiche plutôt à gauche en vantant les progrès réalisés par l'informateur Paul Magnette « qui aurait fait plus en quatre semaines que tous ses prédécesseurs en six mois », nous dit-il. Cette belle pensée vaut un ministère.
On en est là. On devine le roi fébrile, incertain, courant dans tous les sens, toujours conseillé par des gens qui placent la royauté au centre du jeu, alors qu’elle devient peu à peu un épiphénomène historique. C’est comme si le président de la République libre d’Outremeuse devenait soudain chef d’État.
Le théâtre mental est devenu un théâtre tout court. Chacun y présenterait bien sa troupe, au risque de n’y voir aucun spectateur. Nationalistes, centristes, socialistes, humanistes, écologistes sont de mauvais acteurs. La société n’attend pas des décisions, du reste toujours trop tardives pour coller à la réalité.
La Belgique s’enfonce dans le quiproquo. Elle n’est pas la seule. Il n’y a qu’une question à poser : l’économie libérale répond-elle aux aspirations des gens ?
Ne faudrait-il pas d’abord passer du temps à réfléchir à cette question ?

10 décembre 2019

Blum ou Trotski ?

Voilà qui tombe à merveille, d’une part l’interview d’Alain Minc dans Les échos et son message « panique à bord » et, d’autre part, l’interview de Sophie Wilmès, la première ministre libérale par intérim, sur RTL « Charles Magnette est encore trop à gauche dans ses propositions. »
Cela ne vous dit rien cette antinomie entre deux libéraux ? L’un qui crie au feu et l’autre qui cherche de la paille pour nourrir l’incendie ?
Paul Magnette a remis dans l’après-midi du 9, son troisième rapport au roi, tout en demandant d’être déchargé de sa mission. Le roi a entamé la tournée par les partis libéraux, Gwendolyn Rutten, côté flamand et Georges-Louis Bouchez, enfin quelqu’un dans le vaudeville.
Mme Wilmès, qui s’y connaît sur l’art de bien mûrir, a jugé qu’il était trop tôt pour passer à la phase de formation d’un gouvernement, la situation n’étant “pas mûre”.
On peut estimer, sachant que les libéraux ne paraissent pas être au courant des derniers rapports publiés en Belgique sur l’état de pauvreté qui gagne tout le pays, que L-G B n’est pas suffisamment mûr.
C’est bien l’heure de renvoyer la balle à droite et poser la question « à qui de droit », à savoir : si ce n’était pas plutôt à la droite de faire un pas vers Magnette ?
Et nous revenons à Alain Minc. Que dit-il dans un effort de lucidité sur le tard ?
Le PNB augmente chaque année, peut-être pas suffisamment, mais il augmente, donc nous produisons plus de richesse et que voyons-nous : les détenteurs des capitaux augmente leurs profits, sur le temps que ceux du travail diminuent. Nous ne pouvons plus tenir des propos sur l’austérité et faire des économies sur la population. Nous ne sommes plus crédibles.
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la situation est devenue explosive et qu’il se pourrait que si elle empirait, le pays pourrait s’attendre à une forte poussée du genre Gilets Jaunes, sans savoir jusqu’où cette fièvre peut monter.
C’est une forme détournée mais justifiée pour faire comprendre que le capitalisme à la papa est mort, qu’il est urgent de trouver autre chose, ces messieurs risquent de ne plus avoir de capitalisme du tout.

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Nous allons bien voir si les libéraux conscients parviendront à convaincre les libéraux inconscients. Personnellement j’en doute. Georges-Louis Bouchez est le champion d’une droite particulière. Il croit avec Macron que l’économie mondiale peut s’en tirer, malgré le gros temps qui vient, la solution : se délester des poids morts, vieux, chômeurs, étrangers, malades et même les bas salaires, en calculant avec le patronat juste de quoi survivre.
Georges-Louis Bouchez n’est pas un cadeau pour le MR, Chastel dans sa naïveté confondante était moins obtus. G-L B lui, est un imbécile qui s’assume, l’œil sur plus imbécile que lui dans la clientèle libérale. On l’a bien vu avec Coca-cola Bacquelaine… et c’est peu dire !
Reste le tableau accablant du système capitaliste en déshérence.
Etre détenteur aujourd’hui d’un emploi ne suffit plus à se prémunir de la précarité.
Réalisé auprès de plus de 3.000 Belges francophones, le Thermomètre Solidaris, quoique marqué à la culotte par le socialisme de collaboration, est fiable. Il a collecté honnêtement suffisamment d’avis dans tous les milieux sociaux, pour que les résultats de son enquête soient pris en considération.
Ce qu’on y lit est effrayant des dégâts du libéralisme.
Le travail ne permet plus de joindre les deux bouts. En Francophonie, 11 % des ménages peuvent être qualifiés en 2016 de « pauvre » ou « très pauvre », 29 % autres s’en sortant tout juste.
Le salaire minimum frise le seuil de pauvreté (1250 €), en particulier chez les jeunes, dans une valse non-stop de contrats à temps partiels ou précaires (CDD), de l’intérimaire comme s’il en pleuvait… même le CDI ne prémunit désormais plus de rien.
Tirons l’échelle. On est revenu avant 1936 et les grandes grèves, face à un capitalisme qui compte ses sous et jure qu’on le vole.
Ne parlons pas des ménages à un seul revenu et ceux, pire encore, monoparentaux. La femme prend tout en pleine figure. Un mauvais salaire de départ par une discrimination qui est loin d’être résorbée, du travail à temps partiel et des enfants à charge. 41% des femmes vivent en-dessous du seuil de pauvreté, contre 29 % des hommes.
La pauvreté au travail ne découle pas toujours de l’origine sociale, elle y est cependant fortement liée. Dans ce système que madame Wilmès verrait bien plus à droite pour un nouveau gouvernement, c’est l’élargissement du fossé riche/pauvre. !
Elle nous veut donc comme avant 36, chauffés à blanc pour annoncer un Léon Blum. Soit, mais ce pourrait être un autre Léon… Trotski par exemple !

9 décembre 2019

Parole ! encore Alain Minc.

La pire des engeances intellectuelles est celle des économistes. Ils sont bardés de certitudes et on commence à comprendre pourquoi. Ils ne peuvent pas déglinguer la société libérale qui les nourrit et qui, justement, ne supporterait pas qu’ils viennent à la contredire.
Pourtant, un pilier de la mondialisation économique, pilier des droites et des banques, ami des présidents, Alain Minc en personne, donne des signes inquiétants de sécession suspecte. Ne vient-il pas d’affirmer dans le très sérieux Journal des échos que les théories économiques sur lesquelles le libéralisme s’appuie ne fonctionnent plus !
Cet outrage à la pensée unique suggère que d’autres suivront son exemple. Il faut croire que le peuple est moins borné que l’ensemble des économistes vedettes, puisqu’il savait depuis longtemps que si le monde ne va pas bien, en cause l’économie capitaliste absurde et obsolète qui ne fonctionne plus depuis longtemps, à l’égal de celle qui valut la chute de l’URSS.
Évidemment, Alain Minc ne serait pas Alain Minc s’il ne faisait pas du pied à ceux qu’il abandonne. Il appelle de ses vœux quelqu’un qui soit capable d’élaborer une nouvelle théorie générale du capitalisme. Quelqu’un de la Maison, évidemment, un milliardaire de préférence ou un fidéicommis du type Macron.
Ainsi, pour lui, rien ne serait comparable à celui qui s’étant trompé sa vie durant sur ce type d’économie, qui y a fait fortune et en est respecté, aurait brusquement un flash remettant les idées en place et dans la clarté viendrait présenter une autre formule aux foules extatiques qui ne pourraient que s’écrier « mais c’est bien sûr », comme Raymond Souplex.
Alain Minc fait penser à un personnage politique qui se sentant dépassé par sa base essaierait de la retenir en disant « attendez, les gars, ne partez pas, j’ai trouvé la martingale pour attraper le bonheur et le garantir pour tout le monde, au bout du compte ».
N’a-t-il pas, jusque là, fait régulièrement l’apologie de Keynes dans les gazettes spécialisées ?
En somme, il passerait du néo-keynésianisme au post-keynésianisme. Ne cherchez pas trop ce que cela veut dire. C’est l’astuce des économistes de dire une chose pour expliquer son contraire l’instant d’après.
La nouveauté du post, c’est qu’il se place en opposition radicale aux principaux courants actuels et, en même temps, veut conserver les aspects les plus contestataires et hétérodoxes du keynésianisme.
Alain Minc excelle dans cet exercice. Il serait intéressant de voir aussi les têtes d’affiches des grandes émissions télé du genre s’y abandonner à leur tour !
Pourtant l’homme n’arrive pas à se débarrasser de la pensée unique dont il est imbibé. Il s’est tellement imprégné de la manière de mener une politique financière internationale à la méthode de Friedman, à savoir celle de Macron, qu’il y perd toute pensée féconde. Car Macron, qu’on le sache dans les chaumières, fait du Friedman sans le savoir. Il essaie depuis deux ans à se débarrasser de la concurrence de l’État français dans sa culture d’organisation sociale, chemin de fer, poste, enseignement, hôpital, pour donner au privé la capacité de tout régler selon les lois du commerce et non pas de la justice sociale,

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Alain Minc a traduit la pensée de Friedman en application de terrain en Europe, pour le compte de Macron.
Cela se jouerait sur le taux idéal d’inflation autour de 2 %, lors même que personne ne le contrôle. Tous les états endettés vivent dans la terreur, car qui dit inflation dit intérêt compensatoire. S’il fallait recalculer la dette en fonction d’une inflation supérieure, tous les états endettés seraient en faillite, comme la Grèce, y compris la Belgique et la France, bien entendu.
Scénario cauchemar connu de Minc qui planche depuis pour un système qui permettrait une inflation sans compensation d’intérêt pour les dettes souveraines.
Et les peuples dans tout cela, leur soif d’égalité, leur peu d’intérêt pour les théories de Pierre, Paul ou Gustave à partir du moment où celle qui a la cote réduit la distance entre le travailleur et le financer, le propriétaire et le locataire, le riche et le pauvre. Tartempion ou truc, peu leur chaut, sauf qu’il a quelques noms de fâcheuse mémoire. Manque de Bol pour Minc, justement il est du mauvais côté dans les jugements populaires qui sont souvent beaucoup plus justes que ceux des industries et des universités. N’en déplaisent à Minc, Luc Ferry, Bernard-Henry Lévi, François Lenglet et quelques autres dont la liste n’est pas exhaustive.
La réalité économique échappe aux modernes sophistes. Il serait vain d’espérer quoi que ce soit de neuf et d’utile.
S’il y a bien un point commun entre eux, c’est l’inutilité de leurs analyses pour la raison qu’elles sont fausses dès l’énumération des données.
Ah ! s’il suffisait de traverser la rue pour trouver l’emploi idéal, on n’en serait pas là.

8 décembre 2019

Le poids de son cul.

Coca-cola Bacquelaine va se sentir humilié par la prestation d’un de ses confrères, un ex-médecin de Seraing suspecté devant les tribunaux liégeois d’avoir effectué des consultations ultra rapides, pour satisfaire une clientèle de 2.500 patients !
Le cher confrère de Coca-cola Bacquelaine rentrait des attestations de soins qualifiées de factices. Pour sa défense, le prévenu examinait un malade en 2 minutes 30, trajet compris.
Cette formidable capacité de travail aurait suscité l’admiration, des jaloux de la corporation vantant les mérites de la médecine libérale. C’est fort possible après tout, quand un médecin d’un home important de la région, fait ses consultations par couloir en poussant la tête dans l’entrebâillement d’une porte, pour demander à la personne affalée au milieu de la pièce attendant la mort, si elle n’avait besoin de rien et sans attendre la réponse, passer à la porte suivante, on se demande si le record établi à Seraing ne serait pas battu à Chaudfontaine ?
Ce serait insuffisant pour tenir toute une chronique si le journal La Meuse n’avait exceptionnellement, à l’issue de ce fait-divers, usé d’un bel esprit – pour une fois – en rappelant qu’en d’autres domaines, l’Europe comptait des champions pour leur brièveté dans leur spécialité..
Gloire donc au journaliste qui signe modestement A. B. pour l’anecdote que l’on rapporte depuis plus de vingt ans sur Jacques Chirac surnommé « Cinq minutes douche comprise » lorsque ses conquêtes évoquaient ses prestations intimes. Georges Brassens imageait ce coït furtif, en chantant les performances « du coq perché dessus ». On sait le volatile pressé d’en finir avec sa partenaire ; le seul à satisfaire toute la basse-cour, on se doute que lui, au moins, avait quelques raisons de ne pas trop traîner.
Plus sérieusement, croit-on selon le monde libéral que les privatisations des services publics rendront les privatisés plus honnêtes ? Vu l’état des mentalités « le pognon d’abord », on se demande si dans l’apologie de la liberté d’entreprendre, Georges-Louis Bouchez et son nouveau ligueur Coca-cola Bacquelaine ne se trompent pas dans leur jugement ?

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Le constat est sans appel, l’industrie et le commerce réussissent à prendre un maximum de bénéfices en trompant leur monde, à commencer par le fisc ! Et les prix d’excellence des producteurs ne seraient rien d’autres que l’apologie d’une délinquance qui fait rage de nos jours et qui s’appelle, la prise illégale de bénéfices.
Au niveau de ce médecin malhonnête, il s’agit de l’entreprise artisanale d’un modeste fraudeur, aux appétits malgré tout limités en tenant compte qu’il ne peut pas surveiller la tension de deux patients à la fois. Mais à l’étage au-dessus ? Quand un industriel dispose d’un nombreux personnel, des comptables et dans les grandes entreprises d’un service juridique à l’affût d’évasions fiscales « autorisées » par le laxisme ou l’interprétation de la législation très libérale de l’État belge ; on joue dans une catégorie différente.
Ce sont des dizaines de milliards qui disparaissent chaque année, faussant le budget de Sophie Wilmès, qui dépeint comme catastrophique l’état des finances publiques. Que Georges-Louis tombe en admiration devant la liberté d’entreprendre, on en arrive à se demander, a-t-il jamais exercé la profession d’avocat pour laquelle il a fait des études, sans avoir eu la tentation de saler un client dont il savait l’aisance et de combien il aurait carotté l’État belge ?
La tradition de s’en mettre dans la fouille remonte à la nuit des temps, mais a pris de l’ampleur à la révolution industrielle du milieu du XIX siècle. Les bourgeois ayant été au pouvoir depuis, l’engeance ne s’est jamais trop inquiétée des conséquences de prêcher l’honnêteté pour les autres, en étant une parfaite fripouille à titre personnel.
Ce qui a changé aujourd’hui : tout finit par se savoir. Les illusions tombent les unes après les autres et la dernière en date est la plus importante. Le patient ne roule plus sa casquette entre ses doigts gourds dans la confusion de parler à un monsieur instruit, qui sait d’autant tout, que lui-même ne sait rien.
Tout fout le camp et la plus résistante à tomber vient d’être dégommée de son piédestal : la notoriété. C’était une sorte de passe-avant qui affichait l’individu qui a réussi parce que riche donc brillant, diplômé à fond comme de bien entendu, avant qu’il pût ouvrir la bouche, comme un blanc-seing selon lequel il l’était réellement.
Ils sont en train de l’apprendre à leurs dépens : tout individu ne peut rester les pieds sur terre par grand vent, qu’en comptant sur le poids de son cul.
Maxime estimable que La Bruyère eût sans doute inscrite dans ses caractères, mort trop tôt pour s’être intéressé aux lois de la pesanteur de Newton, son contemporain.
Toute autre définition relève de l’escroquerie.

7 décembre 2019

Xi Jinping a la Chine à pied.

Il y a peu de temps, l’État belge s’est rendu en Chine en grande pompe avec une délégation de 632 personnes, chapeautée par la sœur du roi. Au plus fort de la délégation, ils sont partis en beaux costumes, avec un paquet de nouveautés, faire la révérence au dernier empereur de Chine. Curieusement, la grande presse ne s’est pas trop étendue sur la question. Les rares photos parues dans les journaux n’ont montré qu’Astrid et son jeu de jambes, nous rassurant sur sa plastique impeccable, malgré le poids des ans.
Mais pour le reste, que sommes-nous allés faire là ?... très officiellement fourguer nos marchandises, proposer nos produits, nos innovations, nos avancées pharmaceutiques, dans un pays archi bourré d’espions électroniques et de grands industriels qui sont les appointés des services d’espionnage du régime.
Voilà des mois que le gouvernement peaufinait la visite dans les moindres détails. Le plus enthousiastes, notre ministre des affaires étrangères, s’était même fendu de ses conseils dans les gazettes, sur l’art d’appâter le mandarin en bradant nos camelotes, sans jamais parler de droits de l’Homme, de démocratie et ces sortes de bêtises qui paraissent si importantes chez nous et tout à fait dangereuses en Chine.
On l’aura compris, notre perle rare uccloise répétait sa leçon avant d’entrer à la commission von der Leyen en qualité de commissaire à la justice. Vendre avec le sourire n’importe quoi à n’importe qui, c’est la spécialité de l’homme libéral, Didier réserve la justice terrible et sans faille à nos gueules.
Un gros Airbus mobilisé, des réunions de préparation avec dégustations de vins fins aux chandelles, des conciliabules dans des palaces, des réunions secrètes chez Charles Michel encore en poste à Bruxelles, sans oublier les croisés et décroisés des jambes d’Astrid admirablement conservées, les notes de frais auront crevé le plafond !
Pourtant, l’étude du passé et l’analyse du déficit commercial persistant entre la Belgique et la Chine, nous montre qu’espérer atteindre des objectifs commerciaux juteux sont illusoires.
Pire encore, tout le monde sait bien qu’avec la Chine faire des courbettes s’imposent et admirer le comportement politique du parti unique est de rigueur. Parler de l’étudiant devant les tanks sur la place de Tien An Men équivaut à perdre tout espoir de vendre un seul bac de gueuse Lambic. Évoquer les troubles à Hong-Kong risque de vous faire arrêter sur place, puis séance tenante, de vous réexpédier dans l’Airbus, jeu de jambes ou pas de la princesse.
On l’a compris, les quelques contrats signés ont été obtenus au détriment des valeurs que nos hommes et femmes politiques oublièrent instantanément.
Plus nos illustres en rabattent en Chine, plus par compensation ils la ramènent en Belgique, tous plus à cheval sur les ors de la démocratie et des bienfaits qu’elle nous procure, que jamais.

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D’après ce qui a fini par percer des chinoiseries en butte à la délégation, des cyberattaques chinoises massives se sont approprié des secrets commerciaux et des informations politiques belges. Il suffisait à un de nos hors-pairs de se gratter qu’aussitôt une ou deux puces tombaient sur la carpette des hôtels cinq étoiles de Pékin, si truffés d’engins du dernier cri qu’il y aurait un service secret attaché rien qu’à la comptabilité des pets des étrangers dans les faïences sanitaires de Xi Jinping, le président à vie.
Il paraît, on ne sait pas d’où les gazettes détiennent cette information, que la délégation belge a subi 135 cyberattaques chinoises par heure.
C’est tout juste si les ordinateurs belges ne s’ouvraient pas automatiquement sur les écoutes chinoises chaque fois qu’un délégué avait le dos tourné.
Didier Reynders a avoué qu'à chaque fois qu'il a fait le voyage, de retour à Bruxelles toutes ses chemises étaient passées en machine avec Calgon, seul produit dissolvant les fibres de coton directement branchées sur des sous-sols ultra secrets à Pékin.
Jean Jambon (N-VA), ministre-président de la Région flamande, fervent défenseur de l’indépendance flamande, en pointe sur la question catalane, a laissé entendre son intention d’« aborder prudemment » la question des émeutes pro-démocratiques à Hong Kong. D’après Theo Francken les troubles sont le fait de black-blog anglais. Du coup, Xi-Jinping préférerait commercer avec la Flandre, plus dynamique et mieux conseillée que la Wallonie.
Est exclu le rayon armement en Wallonie, tout le reste de Tongres à Knocke-Heist est prêt à l’emballage avec expédition/réception dans les deux jours.
Il serait question que des spécialistes anversois se produisent dans la province du Xinjiang (le territoire des Ouïghours), à Hong Kong et au Tibet, pour créer des bases de données d’après les empreintes digitales et la reconnaissance faciale.
Je vous raconte des craques ? C’est bien possible. Qui est capable, en Belgique, de me démentir ?

6 décembre 2019

Collapsologie.

Plus que jamais la nécessité d’abandonner le système économique fondé sur les théories du capitalisme n’est apparue avec autant de force qu’en ce jour de grève en France.
Macron est en train de devenir le symbole de la faillite de l’université dans sa manière de théoriser l’économie et sa volonté de faire entrer à toute force la société dans le moule.
Parallèlement, il est temps pour éviter un désastre planétaire, de changer d’économie. Je ne sais pas si les gens ont perçu la situation et comme elle se joint dans l’actualité à l’écologie, mais l’avenir pourrait bien leur ouvrir les yeux.
Quand on parle à des inconnus dans la rue, on s’aperçoit que tout est lié. Le discrédit atteint le pouvoir par les deux bouts : celui des réformes qui ne sont que des manœuvres de restriction sur les niveaux de vie par l’inadaptation de l’économie capitaliste aux défis d’aujourd’hui et le système qui salope tout ce qu'il touche !
Des consciences se sont révélées depuis un an parmi les Gilets Jaunes et font tâche d’huile à l’occasion de ce nouveau fourvoiement de la macronie.
D’ici à ce que l’on compte Macron parmi les éléments qui conduisent à la collapsologie, les autres étant les chefs des économies libérales occidentales, il n’y a qu’un pas.
Le tableau est noir, il n’est pas forcément définitif. Son mérite est de ne pas raconter des salades aux gens, comme le font les partis de droite qui défendent aujourd’hui l’indéfendable. Par exemple l’affaire des pensions, Les Républicains ne sont pas contre ; même s’ils dénoncent la manière dont Édouard Philippe s’y prend.
Pour ce qui est de la Belgique, c’est difficile de se gendarmer contre un ectoplasme qu’est Sophie Wilmès. Sa dernière photo avec tous les membres de l’OTAN en assemblée à Londres, la reine Élisabeth au centre, lui fera un bien beau souvenir à envoyer à se belle famille en Australie. Pour nous, cela nous fera une belle jambe !
Vous aurez remarqué qu’en Belgique, tous les partis de pouvoir qu’enthousiasme le système capitaliste, ne parlent jamais de l’éventualité de notre disparition à cause de l’économie libérale destructrice et jamais réparatrice ? Ils croient durer plus de temps en nous faisant croire à des mesures efficaces. Ils nous assurent que nous continuerons de consommer en gaspillant le climat et l’atmosphère. Alors, qu’ils ont l’intention, puisqu’il faut faire quelque chose pour que le ciel ne nous tombe pas sur la tête, que tout ce que le courant écologiste parviendra de faire passer, sera retenu des paies, des pensions et des indemnités au plus bas niveau. C’est-à-dire qu’ils n’hésiteront pas de s’attaquer aux pauvres, en rapinant leurs pauvres ressources, ce que Macron combinent depuis six mois avec Delevoye du « point » pour tous, et la retraite à 63 ans qui, en fait, passera à 65.
Après l’ectoplasme Wilmès, ce sera notre tour.
On veut bien croire que les Universités du prêchi prêcha sont dans l’embarras. Ce sont elles qui ont inculqué la pensée unique à leurs brillants sujets. On voit le résultat en France. La Belgique avec sa flopée d’avocats au pouvoir est intellectuellement un cran en-dessous, mais les résultats sont les mêmes.
Les rapports scientifiques et les prélèvements aux fins d’analyse prouvent que la situation se dégrade plus vite que prévu. Les effets d’annonce des droites/gauches-centristes partisans du système économique ne peuvent plus cacher le mur sur lequel nous allons nous scratcher !
Vous avez dit collapsologie ? Avant l’invention du mot, les idées qui sont à la base de cette théorie ne sont pas neuves. Huxley et Orwell, génies prémonitoires, n’ont jamais été seuls à deviner ce qui allait arriver.
Des hippies d’hier aux survivalistes d’aujourd’hui, la collapsologie n’a pas attendu les écologistes pour une vision du monde qui pourrait tourner au cauchemar. Il paraît même que les super riches font leurs valises en quête des derniers endroits « paradisiaques » de la planète. Ils n’ont plus confiance dans la salade qu’ils nous vendent !

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Mot à la mode ou pas, les pessimistes sont-ils des Cassandre ou des prévisionnistes lucides ?
On a vu l’humain capable du pire, cet abominable non-sens d’un système qui ne vit que par sa croissance continue et sa souplesse à faire payer aux travailleurs les inconséquences de sa politique. On attend de voir la force supérieure qui va mettre partout et en même temps, les compteurs à zéro. Nos voisins, avec Macron tête de gondole, en sont loin.
À l’avenir, lequel du surdoué de la banque Rothschild ou du président des Français, aura raison de l’autre ?
Suite demain, la grève continue.

5 décembre 2019

Veillée d'armes.

Cette chronique est écrite à la veille du 5 décembre, sans connaissance des événements qui feront date ou non, dans l’histoire de la société française.
Quoi qu’il arrive, ce dont on est certain – l’année Gilet Jaune le confirme en France – le pouvoir capitaliste ne rendra jamais les clés en disant « nous avons merdé, c’est à vous de faire ». Non, il se défendra jusqu’au bout par des tirs de plus en plus tendus, des yeux crevés, des mains arrachées, sous prétexte que c’est l’ordre démocratique qui le veut. La démocratie est en danger ! Le tout est de savoir par qui et pourquoi elle est en danger ?
La violence primale n’est jamais du côté de la foule, elle est toujours du côté du pouvoir qui résiste aux volontés du peuple. Ce dernier, le plus souvent, est toujours mesuré et raisonnable. Ceux qui l’ont respecté ont toujours été bien traités. Sous certaines conditions, le dialogue est préférable à une grève. Oui, mais quand on n’est pas entendu, que le système se dresse contre les gens et que les élus en deviennent les gardiens résolus à l’appliquer ?
Faute de pouvoir s’exprimer pacifiquement, le peuple hausse le ton. C’est alors que des serviteurs du régime, tel le préfet Lallement, pratiquent les premières violences aussitôt légitimée par les médias. Les Gilets Jaunes sont souvent tombés dans ce traquenard, enfournés dans des cars et jugés en comparution immédiate par une justice complice.
La répression préventive des masses a pour but de décourager les gens en les apeurant.
Contrairement au discours de Macron, c’est son pouvoir qui met la démocratie en danger et non la rue qu’il n’entend pas. Son gouvernement met le secteur public en condition de délabrement pour avoir un prétexte de le vendre au privé, utilisant la démocratie dans une association de malfaiteurs, en étroite complicité avec le bisness du néolibéralisme, sous prétexte de suivre à la lettre les Traités européens.
La vente ne se fait pas toujours aux enchères entre les investisseurs non-résidents, et les fortunes résidentes, un peu comme les marchands de bestiaux sur les places publiques qui jadis concrétisaient le marché en se tapant dans les mains. En Europe, les maquignons ont changé leur manière, le même désir d’appropriation s’est emparé des affairistes.
Ce qui se passe aujourd’hui, c’est sous couvert de l’Europe et avec le soutien massif des banques et des holdings, des marchés entre coquins dépècent à l’encan le seul bien dont les peuples peuvent être fiers, bâti de leur seul travail : les services publics.

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On voit très bien comment ça se passe. Prenons par exemple les hôpitaux publics, leur manque criant de moyens, des rats qui se cachent sous les armoires, des personnels sous-payés, etc. la cause en est l’impéritie volontaire de l’État. Le bourgeois moderne sait ce qu’il fait. Il prépare la disparition d’une médecine publique pour une médecine privée. Les médecins et les personnels soignants, et puis les enseignants, les facteurs, les pompiers, et jusqu’aux usagers, sont prévenus. Les détenteurs actuels du pouvoir politique sont dans le camp opposé au peuple. Ils y ont leurs aises et leurs points de chute. Ils jettent le masque et se présentent en ennemi, toute la presse bien pensante accrochée à leurs basques, elle aussi s’inquiète des grèves et des Gilets Jaunes.
Un service public méthodiquement détruit est rendu intolérable à force d’être inopérant. Il suffit qu’immédiatement après les plaintes des usagers, survienne un émissaire d’on ne sait où dire aux gens ce que le pouvoir suggère « Le privé est plus rationnel, plus responsable, meilleur prestataire, etc ».
Quant au mirage de la réforme des pensions, la précarité tue, l’inégalité aussi. Un épidémiologiste britannique montre que la différence d’espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres est de… 28 ans. Cela réduit à de la poudre aux yeux, les savants calculs de Delevoye, le ministre français chargé d’élaborer « la réforme du siècle » des pensions.
De l’avis des meilleurs spécialistes, on assiste à une véritable escroquerie où tout le monde va perdre. Tout cela, pour assurer à terme le succès des pensions privées.
Ce système n’est pas fait pour les travailleurs pauvres.
Cette grève dépasse de loin le projet des retraites contesté. Peut-être bien que le sort de l’Europe se jouera en France le 5, grâce au peuple français le plus éveillé et le plus intelligent d’Europe. La volonté de Macron, à peine déguisée, émerge de ses lapsus et de ses emportements. Elle est simple : réduire les individus au dernier degré de la misère, afin de les forcer au travail, par des coupes sombres dans ce qui maintient les existences sauves. Une pension par points dont les valeurs ne sont pas fixées et qu’on pourrait à l’avenir diminuer à volonté. C’est ce qui attend aussi les Belges. Le futur gouvernement nous drivera pareil.

4 décembre 2019

Vaseline et éliosocialisme.

Le couple Trump-Macron s’explique ce trois décembre sur la petite phrase « l’OTAN en mort cérébrale » de Manu. Avec l’homme d’affaires new-yorkais, le langage est simple « tu me taxes mon pinard, je te mets une prune sur tes encres et les dérivés de tes ordinateurs »… etc.
Pendant qu’on gesticule, survient le pacha d’Istanbul qui pousse une roucoulante. Tout le monde se rendort sur le projet d’une dernière combinaison camouflage du désert avec insigne fluo. Comme d’hab rien n’est conclu. Mort cérébrale ou pas, le cadavre est exquis.
On aura raté le 1er décembre, l’intronisation en grandes pompes des deux plus hautes fonctions de l’Union européenne. Le libéral Charles Michel, ancien chef du gouvernement belge, devient président du Conseil européen ; la chrétienne-démocrate Ursula Von der Leyen, ancienne ministre allemande de la Défense, prend la tête de la Commission.
C’est emmerdant pour Charles Michel, mais à moins de cinquante ans déjà président du Conseil européen, il ne lui reste plus que secrétaire général de l’ONU ou pape de la chrétienté à Rome, en-dessous ce serait déchoir.
Le pauvre Reynders, à l’ambition tout aussi immense, sera donc un simple commis sous deux autorités, Ursula, cheffe de bureau et Charles, CEO. On sent déjà percer l’humiliation.
Charles pourrait lui offrir en cadeau d’arrivée une paire de manche en lustrine et un rond de cuir pour ses nobles fesses.
Mais, c’est à un funèbre RV que l’Europe nous convie. La gentry bruxelloise fête le dixième anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne ! L’accouchement s’était réalisé aux forceps. C’est que le bougre de traité reprenait quasiment en copier/coller les dispositions du projet de constitution européenne qui avait été rejeté par des référendums en France puis aux Pays-Bas en 2005. Si mes souvenirs ne me trompent pas, en Belgique, c’est à l’italienne que le furbo Di Rupo nous avait démocratisé les sphincters en glissant sur un avis des gens, pour faire son prince Andrews. Le coup de tonnerre des dirigeants européens nous rata de peu.
De toute manière, le landerneau maestrichtien finit par s’imposer, via des procédures parlementaires de substitution, ce qu’Elio avait divinement anticipé.
Ce coup de force marqua profondément les consciences. C’est à partir de ces années là que par prudence on retira les outils de propagande dans les écoles, tant parler de l’Europe faisait mauvais effet !
Lisbonne abandonna le terme de « Constitution », qui donnait à l’UE le statut de super-Etat. Ce que Charles Michel eût adoré en qualité de chef suprême régnant comme Charles-Quint sur un empire de 500 millions de sujets, éclipsant Philippe et Mathilde, ses vassaux, mettant Amélie au rang d’impératrice.

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On épingla aussi en papier-cul dans la cabane au fond du jardin, les patentes de « lois européennes » et de « ministre des Affaires étrangères » pour les mêmes raisons de prudence.
Pourtant, mine de rien, « Lisboa meu amor » n’est pas de la crotte montoise vendue en pharmacie pour socialistes constipés. Le Traité dans son architecture marque une étape dans l’intégration européenne. De là vient la création du Conseil européen, dont le secrétariat fut convoité par Didier Reynders, condamné par son échec à devenir « gens de maison » de Charles. L’extension des secteurs où les décisions se prennent à la majorité qualifiée et non plus à l’unanimité est très utile pour nos élites qui peuvent clamer la bouche en cœur « C’est pas nous, c’est l’Europe ».
Est-ce que ce caporalisme européen a pu éviter la crise de 2008/9 ? À juger l’état de la Grèce, victime pour l’exemple, on ne le pense pas. En 2015-2016, à la crise des arrivées massives de migrants, on vit des « margailles » sans nom entre les Vingt-huit, afflux toujours non-résolu de manière humanitaire et qui fait honte à l’Europe.
Enfin, sommet de la pièce montée, le vote majoritaire des Britanniques, en juin 2016, en faveur de la sortie de l’Union européenne !
Les médias à la botte ont évidemment fait remarquer combien il était difficile de quitter l’Europe. Ils n’ont pas vu que la résignation d’y rester n’avait rien à voir avec les motifs d’y être enthousiastes, beaucoup moins nombreux.
La preuve, c’est que le Brexit n’a pas ressoudé les ardeurs des vingt-sept. Ils se sont quasiment empoignés sur les «négociations» pour l’adhésion de la Macédoine du Nord et de l’Albanie, maltraités de tous les noms sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’Ankara et ont fait du surplace en vue de l’élaboration du futur «budget pluriannuel» de l’Union (2021-2027).
De toute façon, sur le dernier point, il s’agit de votre pognon, sujet sensible sur lequel vous n’aurez rien à dire.
Pour une fois, Manu a vu juste en décrivant l’Union européenne réduite à un marché, méprisée par Washington, et menacée par l’émergence de la Chine, au bord du précipice.
Jean-Claude Juncker disparaît comme il était venu, en titubant. C’est toute l’oraison funèbre bonne à dire.

3 décembre 2019

L’aporie de la Belgique.

Charles Michel n’a pas pu faire un gouvernement sans la N-VA. Idéologiquement, le MR de Georges-Louis Bouchez est aussi proche du nationalisme flamand que l'ancienne présidence, car en-dessous de l’appartenance linguistique au Nord du pays, le fond libéral de droite est identique au Nord comme au Sud.
Comment faire un gouvernement qui allierait à la fois une politique sociale dont le PS a besoin pour ne pas s’effondrer aux prochaines élections face au PTB et une N-VA nationaliste à relents racistes, foncièrement de droite ?
Michel n’a pas vu de racisme chez ses associés, rédhibitoire à une entente droite flamande et droite wallonne, parce qu’une autre politique lui fermait son ambition d’être premier ministre. C’est aussi bête que ça, ce dont Magnette s’est aperçu.
On découvre à l’occasion de l’intérim de Sophie Wilmès que Charles Michel était bel et bien contraint d’adhérer aux dérives de la N-VA, en fermant les yeux sur les incartades racistes de Theo Francken. Comme les deux partis associés voulaient en découdre avec le social, ce fut ce qui les unit le plus.
Michel est tombé sur l’affaire de Marrakech concernant l’immigration. De Wever ne pouvait pas adhérer de crainte de se faire dépasser par Theo Francken, notamment. Pire encore, il est même contesté par plus raciste : le Vlaams Belang, qui progresse en se nourrissant des électeurs de la N-VA. Comme si De Wever n’avait pas assez fourni de preuves qu’il est des leurs !
D’ici à ce qu’on décrète que le Vlaams Belang n’est pas raciste pour l’embarquer dans une aventure fédérale, sinon, en faire profiter la N-VA qui se verrait moins prise au collet par le Vlaams Belang, parti « frère » scindé entre des racistes flamingants et des fascistes nostalgiques, il n’y a qu’un pas.
On comprend que Magnette ait de la peine à endosser le veston de Charles Michel.
Bart de Wever pas raciste ? Cela arrangerait le roi et les partis de consensus. C’est de cela qu’il s’agit dans cette chronique. Revenons à une interview de l’intéressé pour comprendre ce qu’est « son » antiracisme.
Sur la chaîne publique flamande, Bart De Wever a parlé du racisme et des discriminations.
« Je ne vais jamais nier que cela existe, et nous devons lutter contre ça. » dit-il, c’est à peu près ce que tous les racistes disent en préambule, sous entendant : « Je ne le suis pas, mais il faut prendre conscience que cela existe ».

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Après s’être dédouané, son fond raciste lui remonte des tripes. Il encense les immigrés asiatiques, immigrés modèles, courageux et sans problème, pour tout de suite en venir à ce qui le travaille « En revanche, nous avons énormément de difficultés à organiser la mobilité sociale dans la communauté berbère d’Anvers, qui représente 80 % de la communauté marocaine de la ville. C’est une communauté très fermée, qui éprouve une grande méfiance envers l’autorité, au sein de laquelle l’islam est très peu organisé, et qui est très sensible aux thèses salafistes, à la radicalisation. Il faut que tout le monde fasse un effort, notamment pour chercher du travail. Or, certains utilisent l’argument du racisme pour justifier des échecs personnels et espérer que tout soit pardonné. Cela ne va pas ! »
De Wever relativise le racisme, en visant directement « la communauté berbère ». C’est un truc utilisé par tous les racistes. Ils ne le sont pas, sauf à propos d’une communauté. Ce discours ne vous rappelle rien ? C’est le même utilisé par les Nazis et qui fit 14 millions de morts parmi la communauté juive.
Bart De Wever n’est pas très différent de Theo Francken, leur rivalité ne l’est que pour la place de chef, dont on sait les Flamands friands. C’est même le retour d’un vieux racisme, qui avait presque disparu derrière l’entourloupe habituelle où l’Arabe n’est plus stigmatisé qu’en tant que musulman. En un mot, De Wever rappelle, le nationaliste français Maurice Barrès, anti-dreyfusards, par haine des Juifs, dont la pensée s’orienta vers un nationalisme traditionaliste, fondé sur le culte de la terre et des morts. De Wever lui, c’est sa haine des Berbères, le culte de la terre flamande et des héros flamands, morts pour la liberté de la Flandre. En la matière, Théo Francken est un champion multirécidiviste.
La N-VA s’est construite autour de ces deux là ! Flamands contre francophones, patrons contre syndicats, « allochtones » contre « autochtones ». Bart De Wever imagine les quartiers populaires s’embraser, comme en 2005 dans les banlieues françaises. Il se rêve, au milieu de la mêlée le drapeau du Lion noir dont il tient la hampe, définitivement à Damme, Uylenspiegel, fils de Claes.
Ces racistes de droite ont été aidés dans leur nuisance par Charles Michel qui les a fait connaître par ambition personnelle. Avec Magnette, ils se sont aperçus que pour leur popularité, ils ne devaient plus entrer dans un gouvernement fédéral. Ils n’avaient plus besoin d’un homme de paille.
Ils ont roulé la pierre jusqu’au bord du précipice. Peut-être sera-ce avec les deux épaules se relayant, N-VA et Vlaams Belang, que la Belgique tombera demain au fond du trou.
Ce pays ne vaut pas cher. Le peuple ne le regrettera pas. C’est même de l’indifférence de notre part qu’il meurt aussi. Le tout, c’est de savoir ce qui pourrait le remplacer ?

2 décembre 2019

OTAN pour moi et GLB !

À entendre les libéraux, on n’avait encore rien vu avant Georges-Louis Bouchez, le libéralisme est au top de ce qui est transformable et moderne, parce que c’est le générateur d’une économie en pointe, juste et gérante de vos sous. GLB va remettre les pendules à l’heure à propos du pacte atlantique le 4 décembre à Londres, enfin il a donné des instructions à sa première ministre Wilmès.
Le novateur-président du MR, fan de l’OTAN, avait cinq ans à la dissolution de l’URSS, le 26 décembre 1991. Sa maîtresse d’école se souvient de sa détermination de poursuivre la mission libérale de l’OTAN, coûte que coûte… et justement cela va coûter bonbon !
L’OTAN est le plus vieux machin du libéralisme « moderne », une machine de guerre qui avait été essentiellement destinée à surveiller et calmer le jeu politique de l’URSS.
L’organisation célèbre les 3 et 4 décembre ses 70 ans, à Londres, soit 28 ans après la dissolution de l’URSS, le 26 décembre 1991.
En fait d’efficacité, cela va être difficile aux dirigeants des pays membres de justifier 28 années d’une organisation pareille, avec les milliards que cela a coûté, pour combattre quelque chose qui n’existe plus !
Ce vieux machin empêche la création d’une véritable armée de défense de l’Europe. Même les Américains n’en veulent plus et aimeraient s’en dégager financièrement.
Mais les libéraux avec GLB tous américanolâtres espèrent qu’on laissera l’usine à gaz en fonction, même si on ne sait pas à quoi elle pourrait servir. Eux qui montent au créneau pour défendre l’austérité, le glorieux sacrifice du remboursement de la dette, qui chipotent sur les indemnités aux chômeurs, qui désapprouvent les 1500 € minimum aux pensionnés, admettent bien volontiers que la Belgique voit la contribution à ce machin augmenter de façon considérable, comme ils ne sont en rien effarouchés de l’énorme salaire du secrétaire général de l’Otan et des dépenses du personnel militaire et d’administration. Tout cela jeté à rien, sous-entendu que le commerce, l’emploi et l’industrie profitent en Belgique avec les baraques à frites aux entrées des bases des guerriers stationnés chez nous.
Dans le fond, les chefs du MR ont une conception de l’efficacité du libéralisme particulière. Ils en retiennent l’esprit, même si la finalité est confuse. À partir du moment où le produit fait faire du profit en Belgique, c’est un bon produit libéral ! G-L Bouchez va avoir du mal à concilier la fin des barrières nationales, avec son sens du libéralisme.
Erdogan, membre de l’OTAN, avec une armée deuxième en puissance de feu derrière celle des États-Unis, est parti en guerre en octobre contre les Kurdes, sans avertir ses partenaires de l’OTAN. Il l’a fait sans être menacé par aucune force pro ou anti syrienne à sa frontière. Une guerre préventive a dit tout le monde, afin de montrer aux Kurdes vivant en Turquie et ceux, armés jusqu’aux dents en Syrie, qui était le maître de leur destin. Ce nouvel épisode fait rappeler l’ancien, l’occupation du Nord de Chypre par l’armée turque en 1974 et qui dure toujours, 46 ans plus tard, alors que Chypre est un des États membre de l’Union Européenne !
Ce turbulent partenaire d’un OTAN qui ne sert plus à rien, pourrait valoir aux États membres des ennuis au point de les entraîner dans des guerres non souhaitées. Va-t-il faire sauter cette Alliance ?

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C’est une question à laquelle les libéraux ne pensent pas, attendu qu’ils sont recroquevillés sur des positions qui n’ont plus aucune raison d’être, mais qu’ils défendent pour des intérêts personnels.
Emmanuel Macron a dit l’OTAN «en mort cérébrale». On dirait mieux, l’OTAN est en comas dépassé. Quel est l'ennemi commun des pays signataires du traité, après la chute de l’URSS, si l’on veut rejeter les multiples petits conflits locaux entre les États membres parfois et, par moment, avec d’autres hors de l’alliance, mais limités à un litige particulier.
Si la Belgique se dégageait de ses alliances coûteuses aussi dispendieuses que socialement nulle, le pays, parmi les plus taxés au monde, ne s’en porterait-il pas mieux ?
Si on y réfléchit bien, les seuls intérêts internationaux à respecter ne sont-ils pas ceux qui relèvent de l’écologie et du respect des accords internationaux s’y référant ?
Quand on voit comme les autres états s’en fichent et continuent joyeusement à pousser l’humanité vers sa fin, ce serait montrer que nous sommes moins fatalistes. Mais les libéraux peuvent-ils s’élever en conscience, plutôt que baisser les yeux sur le monde de la paperasse et du profit.

1 décembre 2019

L’agitateur-président.

C’est fait ! Coca-cola Bacquelaine en frétille d’allégresse. Chaud bouillant il va monter en grade dans le gouvernement fantôme grâce à Bouchez. Jour faste ! Un avocat chasse l’autre. Michel avait encore une faible teinture sociale, minuscule mais réelle, un peu comme celle de Di Rupo. Le nouveau maître sans barreau pas du tout, décontracté et sans regret, Georges-Louis Bouchez est l’homme le plus à droite du MR, quoique Ducarme n’eût pas été mal dans le genre, bien qu’il fît une campagne « sociale », pour se démarquer du montois.
Au fur et à mesure de la descente aux enfers d’un capitalisme productiviste, nous verrons de plus en plus de matamores qui ne doutent de rien à la tête des partis libéraux. À une époque où il est plus que temps de douter de tout, le capitalisme mondial a besoin de ces têtes non-pensantes mais fonceuses, afin d’aller jusqu’au bout d’un rêve qui se terminera en cauchemar par la destruction de la planète, mais pour Wall Street et Bouchez, le plus tard possible.
La Belgique passéiste, bourgeoise et libérale a choisi Georges-Louis Bouchez pour une seule mission : vaincre le destin dans l’irraisonné et la folie.
Bouch a obtenu 62 % des suffrages. Denis Ducarme est out.
Cela ne nous concerne en rien. Depuis 1945, tous les gouvernements ont fait une politique économique qui les attache au libéralisme de marché. Le MR est l’archétype du parti incontournable dans ce sens. A y regarder de près, la N-VA et le Vlaams Belang ne sont pas autre chose, eux aussi, sinon qu’ils font leur beurre en excitant le flamingantisme qui est au Flamand, ce que le salafisme est aux Musulmans.
Georges-Louis Bouchez est jeune (33 ans). S’il ne trouve pas sur sa route, plus ambitieux que lui, de la trempe des Michel la crème d’ambition, il plastronnera longtemps au sommet des Val-Duchesse, des kermesses libérales et des réunions de la dernière chance, pour « monter » dans tous les gouvernements.
Avec sa faconde de VRP en aspirateur, il va falloir faire avec, comme on dit.

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Paul Magnette le connaît bien, par rapport à ce qu’Elio Di Rupo lui en a dit. Bouch est de la trempe de Chastel, mais en plus provocateur. C’est peut-être cette envie d’en remettre qui le perdra, parce que chez lui, elle n’est au service que d’un vain savoir. C’est une intelligence bornée qui n’entend pas la philosophie et encore moins la culture modeste des grands hommes. Ses raisonnements sont étriqués comme ses costumes « sur mesure », mais d’un tailleur juste installé. La coupe n’est pas d’Arnys, comme ceux de Fillon.
Si j’en écris du costume, c’est avec la barbe dont il prend le plus grand soin et qui le vieillit, les attributs visibles du faiseur de mots, en attendant les formules.
L’avenir dira s’il a trouvé en Ducarme, ce que les Michel ont en Reynders : une plaie ouverte qui ne se referme qu’à coups de ministères. Bouch peut compter tout de suite sur l’aile droite du MR, pour que Ducarme mette un genou à terre afin de faire allégeance, devant le public choisi par le président.
Coca-cola Bacquelaine le renseignera mieux que personne sur la façon de faire.
C’est le parcours classique d’un président « normal » et pas qu’au MR.
Denis Ducarme, écrasé par le score de son jeune adversaire, récupère comme il peut, groggy debout à 46 ans, alors que l’autre à l’âge du Christ, barbe comprise. C’est dur. Denis risque d’être attaché à vie à l’agriculture…
En faisant l’après-vente du produit, le Soir et la Dernière-Heure publient des photos de la réconciliation. On voit Bouchez de profil lors de l’embrassade. C’est vrai qu’il ressemble au jeune frère de Tariq Ramadan. Mettez-lui quelques fils blancs dans la barbe et le compte y est. On se demande si les ouvreuses du parti n’ont pas flashé pour un faux oriental, histoire de montrer qu’elles ne sont pas racistes ?
Dimanche, le nouvel illustre désignera un ou plusieurs remplaçants au vice-Premier ministre libéral et ministre des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders.
On sait le comique de l’actualité. Le MR nomme les ministres aux affaires courantes dans ce gouvernement « spécial ». L’actuel ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine, pourrait devenir vis-premier ministre et aurait trois ministères dans ses cartons, du jamais vu ! Les noms de Vincent De Wolf et Philippe Goffin circulent pour accompagner Coca-cola Bacquelaine aux affaires courantes de Sophie Wilmès.
Tout ce ramdam se fait avec les sous des contribuables, comme de bien entendu, et sans l’avis du parlement.