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31 janvier 2020

L’esprit Charlie !

En France, la gauche est aussi mal à l’aise que la garde des sceaux, la très controversée Nicole Belloubet (REM) à propos de « l’affaire Mila ».
Affaire entre guillemets, parce que ce n’est pas correct de désigner la victime à la place des va-t-en-guerre : la Ligue islamique mondiale qui milite partout en Europe pour l’interdiction du blasphème. Les faits sont simples, une lycéenne s’exprime sur les réseaux sociaux, usant de son droit de critiquer la religion islamique. Diffusée à grande échelle, la banale conversation entre des jeunes prend une dimension nationale et enflamme les milieux religieux musulmans. Aussitôt, ceux-ci brandissent des menaces de mort qui font fuir Mila de son école.
Interrogée sur « l’affaire Mila » ce mercredi 29 janvier, Nicole Belloubet a d’abord condamné les menaces de mort reçues par la jeune lycéenne scolarisée en Isère. Mais la ministre de la Justice a également pointé “l’insulte à la religion, qui est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave”.
Ce sont ces derniers mots qui ont été relevés par des laïcs. Ces mots sont ambivalents et créent la polémique. En effet, en France, les blasphémateurs sont protégés par la loi de 1905 sur le droit à la liberté d’expression.
On ne va pas recommencer le calvaire du chevalier de la Barre pour se montrer complaisant à l’égard de fanatiques. Les laïcs ont pour principe de n’empêcher personne de pratiquer une religion, mais qu’il leur soit permis de dire que toutes les religions sont des conneries y compris la religion musulmane.
Un avocat parisien a aussitôt publié dans le Figaro une tribune qui rappelle que les propos de la garde des sceaux sont juridiquement faux, “gravissimes” et “particulièrement ineptes”. “Non, Madame Belloubet, injurier l’islam n’est pas une atteinte à la liberté de conscience”, écrit-il, accusant la garde des Sceaux d’inculture juridique. Il faut qu’elle présente des excuses”. La liberté de conscience, c’est de croire ce que l’on veut. “Mila n’a empêché personne de croire en l’islam! C’est au contraire la liberté de conscience de Mila qui est ici en jeu, car elle a le droit de penser ce qu’elle veut de l’islam et de le dire, même sur les réseaux sociaux.”
Il a raison évidemment.

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Pourquoi la gauche est-elle gênée aux entournures dans cette affaire, comme dans celles qui touchent de près le monde musulman ? Pour des raisons électorales, et c’est plutôt gênant de tomber dans le racolage quand on est de gauche.
Ce malaise de la gauche française est aussi ressenti en Belgique de la même manière et pour les mêmes raisons.
L’électorat de gauche est assez bien soutenu par des Français et des Belges qui ont conservé la religion des pays dont leurs parents ou eux-mêmes sont originaires. Et c’est bien leur droit. Parfaitement intégré dans la société, ils conservent cependant un esprit religieux assez chatouilleux sur l’islam. A côté d’une conscience de classe, certains ont conservé des pratiques d’un autre âge, comme la fatwa et l’imprécation meurtrière à l’encontre des blasphémateurs.
Or ces partis de gauche sont tiraillés entre le droit à la liberté d’expression garantie par la Constitution et le souci de conserver l’appoint de bons militants musulmans.
Eh bien non ! un parti de gauche qui plus est veut changer la donne, ne se couche pas avec des salamalecs pour garder ses militants, car alors, il ne s’agit plus que d’une clientèle, comme les pépères du MR qui eux se tournent plutôt vers Wall Street pour faire leur prière.
Tout cela est assez ambigu quand on y pense.
On sent de la menace dans l’air depuis plusieurs années de manière discrète, via un lobbying intense auprès d’institutions démocratiques de la part de croyants hypersensibles et pas que musulmans du reste, pour tâcher d’influer sur les lois, ou de façon plus ouverte, en essayant de limiter les critiques à leur égard. À ce titre, le blasphème est un argument souvent brandi par les croyants qui s’érigent alors en victimes.
En Belgique, le législateur ne pénalise pas le blasphème. Les restrictions à la liberté d’expression sont strictement encadrées par la loi : la diffamation, l’incitation à la haine sont ainsi passibles d’être condamnables. Critiquer des idées, les brocarder, c’est encore possible, sauf dans le cas « gauche et droite même combat », ce qui est rare. Quand on y regarde près, le blasphème n’a de sens que pour un croyant qui critiquerait sa propre religion. Celui qui n’en a rien à foutre des fariboles qu’on prête au prophète n’est pas concerné.
L’histoire terrible de Charlie Hebdo devrait faire réfléchir les pleutres, les prudents et les soumis, même à gauche. Et il m’en coûte de le constater.

30 janvier 2020

Le riche tient la loi dans sa bourse (1)

Un particulier ne peut comprendre seul, Nethys et sa maison mère Enodia. Il y a trop de documents qui ouvrent sur des pistes tentaculaires. Les journalistes seraient un peu mieux armés, s’ils étaient salariés dans un grand journal comme le New-York Times et pouvaient se consacrer à une seule enquête. Ce n’est pas le cas en Belgique. Reste les protagonistes de cette tragédie économico-politique : les élus politiques des communes concernées. À la connaissance du grand public, ces élus, à de rares exceptions près, n’ont pas été inquiétés outre-mesure sur leur participation à la nébuleuse Nethys. Et pour cause, la plupart perçoivent une dîme « légale », au vu de tout le monde, des différentes composantes du monstre Publifin-Enodia. Pour des participations beaucoup moins longues que celle d’un chômeur à l’ONEM, ils se sont sucrés et beurrés la couenne en vrais bébés tyrannosaures du fric ! Cette pratique était très ancienne, ce qui l’est moins, c’est leur boulimie !
Une seule question : « comment se fait-il, au vu d’un scandale de cette envergure et qui touche au moins trois partis qui jouent un rôle dans la province de Liège et en Région wallonne, le PS, le MR et le CDH, que les Liégeois semblent ne pas s’indigner et s’apprêtent à voter dans les mêmes proportions, pour ces larrons ? »
Si quelqu’un a une explication, il a publication libre sur Richard3.com.
En cinq ans, Nethys a versé 20 millions au consultant McKinsey, un montant qui suscite de vives interrogations au sein de Nethys et de sa maison mère Enodia. A tel point que Julie Fernandez Fernandez (PS), la présidente d'Enodia (ex Publifin), met en doute l'objectivité du consultant.
Plus personne n’y comprend rien. C’est entendu, Stéphane Moreau aura de quoi payer ses fournisseurs privés à se vautrer dans le grand luxe, ainsi que les autres coquins de l’embrouille. Tecteo-Voo passera dans le portefeuille d’une association de gestion des fonds de pension américains, malgré les cris d’horreur de tout le monde et sachant ce qu’il en résultera à la fin : le siphonage de l’entreprise, puis le départ des fonds, quand ce ne sera plus qu’un cadavre.
Fernandez-Fernandez (PS) assure que toutes les factures sont analysées « Si des choses illégales ont été commises, il faudra être intransigeant. » Elle ne va pas quand même envoyer devant les tribunaux l’ensemble des dirigeants du PS Liégeois ?

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D’un côté, l’idéologie sécuritaire augmente la répression que subissent les classes populaires et d’un autre, police et justice se désintéressent de la criminalité des puissants, représentants de l’État et d’intérêts privés confondus. Loin de rendre la rue paisible, ce déséquilibre augmente le niveau d’injustice et de violence, laissant monter auprès des populations, une tolérance générale à l’égard des pratiques illégales qui serait comme un coup de fatigue, une sorte de lassitude extrême de l’indifférence.
Serait-ce cette éthique distendue à la base du désintérêt pour la friponnerie politique ?
La délinquance en col blanc jouit d’une impunité croissante, par un jeu de balance déséquilibré qui frappe durement les petits délits provenant d’une classe sociale défavorisée. La délinquance économique et financière est forte d’une longue tradition de tolérance, il est vrai ; mais c’est à la lumière de la révolte des Gilets jaunes vivement réprimée en France, qu’on s’est aperçu que l’oligarchie politique au pouvoir dans les démocraties de l’UE avait de plus en plus de liens d’intérêt avec le monde industriel, ce qui pouvait expliquer cette différence de traitement entre justiciables.
À travers la notion de délinquance en col blanc, c’est toute la conception du juste et de l’injuste, du louable et du blâmable qui s’est trouvée bousculée dans ses fondements. Durkheim, dans l’analyse de la société, rejoint Cornélius Castoriadis dans les mêmes conclusions.
L’aspect éthique discutable à comparer le « crime » d’un voleur de pommes à l’étalage, avec des forbans qui détournent des millions du travail, en usant de leur notoriété, du pouvoir politique ou tout simplement d’un solide compte en banque des crimes antérieurs non sanctionnés, en dit long sur l’état de la justice !
C’est pour moi l’occasion de marteler ici, ce que j’ai affirmé il y a plus de treize ans au début de ces chroniques : ce pays est dirigé majoritairement par des salauds à qui nous rendons hommage, par notre soumission et notre croyance à leur fausse éthique.
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1. Jean-Jacques Rousseau, « Du contrat social ».

29 janvier 2020

Ils s’aimèrent et…


…n'eurent qu'une seule enfant !
Certaines chroniques, comme celle d’hier, demandent des recherches et ne peuvent être éditées qu’après l’actualisation de lectures anciennes traitant de l’économie. C’est ainsi qu’il me semblait par réminiscences que Rawls et Nozick, moins connus des experts, pouvaient très bien convenir pour illustrer les zigotos du libéralisme à la belge, pour tout autant qu’il y eut jamais une pensée cohérente dans les discours du bourgeoisisme ambiant.
La chronique du jour, même la presse taïwanaise en parle : l’affaire Albert II – Delphine Boël. À la place de Delphine je me garderais bien de la commenter outre mesure, avoir un père aussi stupide, il n’y a pas de quoi pavoiser.
Ce qui est consternant, c’est que ce type a « été » roi de Belgique de 1993 à 2013, soit vingt ans, au cours desquels nous avons été représentés par un con !
Qu’il soit un père indigne, peu scrupuleux, manifestement dénué de fibres paternelles, ce n’est pas le premier, l’individualisme de cette société pond à chaque saison son lot de phénomènes. La belle époque n’était pas avare non plus dans le genre. Les servantes enceintes des œuvres du père de famille honoré, craint par le clan, étaient chassées ignominieusement. On s’arrête là. Remonter plus avant reviendrait à nous demander de quelle triste humanité nous sommes les fruits. Revenons à Albert et ses conseillers, tous de la plus haute bourgeoisie et diplômés d’Harvard pour le moins. La théorie de Schumpeter sur le niveau d’incompétence se tient.
Quand on manque à ce point d’amour pour un de ses enfants, comment en avoir pour ceux de ses sujets, quoique le terme « sujet » soit obsolète et inapproprié dans une démocratie moderne.
On voit qu’Albert n’a pas mesuré l’influence négative de son irresponsabilité de départ. Un type intelligent aurait, bien avant le procès, tenté de rattraper ses manquements affectifs en douce, avant que l’opinion publique ne s’empare du fait-divers. Faute d’amour pour sa fille, il aurait pu se rendre compte de la connerie qui allait monter en gerbe et feu d’artifice.

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Albert vient de faire la démonstration publique à l’âge de 85 ans, qu’il n’est pas intelligent et que sa débilité pourrait bien être un atavisme héréditaire, ce qui ne va pas faciliter la succession avec Philippe, alors que ce dernier n’a pas l’air d’avoir inventé le fil à couper le beurre. Dans l’impossibilité actuelle de pouvoir sortir un as de sa manche et de nous servir un nouveau gouvernement, il fallait encore que l’indignité d’Albert vînt en rajouter une couche.
C’est vrai qu’on n’attend plus rien de la noblesse, du roi et de la bourgeoisie. Il « baronnise » celle-ci à tour de bras, espérant sauvegarder le royaume en multipliant les nobles parvenus.
Nous verrons dans les jours qui viennent si Philippe est moins con que son père.
Pour sauver les meubles, il n’y a pas trente six choses à faire, mais une seule, inviter sa sœur à Laeken et se faire photographier avec elle, son mari et sa famille en toute intimité avec Mathilde et les enfants.
Dans la foulée, pour ne pas laisser retomber la « bouquette » sur le fourneau, lui donner en public tous les attributs et le rang de la parentèle.
C’est seulement de cette manière qu’il pourrait renouer avec l’estime des gens.
Ce que j’en dis est purement gratuit, n’étant pas royaliste. Mais je n’ignore pas, avec Di Rupo qui ne rate aucune occasion d’affirmer son attachement à la monarchie, la royauté a encore de la clientèle en Belgique.
L’image écornée pourrait être la dernière. Ce con d’Albert a enlevé toutes les dernières illusions de ceux qui croyaient encore à la noblesse et à l’honneur. Maintenant, il ne reste que les bourgeois qu’inquiètent la montée du Belang en Flandre et du PTB en Wallonie. Entendons bien qu’ils sont d’abord inquiets de l’État belge partant en sucette, alors qu’ils y couvaient leur grisbi à l’aise et sans trop débourser en taxes de solidarité avec la pouillerie. Les bourgeois, c’est comme la noblesse, à la tête des banquets à sabler le champagne, prononcer de beaux discours, ce n’est pas difficile à comparer avec le premier de la classe qui écrit ceux du roi. Mais au moindre coup de canon, comme en 40, on ne voit plus personne, quitte à faire comme Léopold III finir la guerre en pantoufles avec sa craquante et nouvelle épouse, à se faire photographier derrière des barbelés en or 18 carats de chez Cartier, avec le dernier né dans les bras, pour la carte-postale à « son » peuple.
Ce que j’en dis, c’est pour la survie du bidule, attendu que dans le genre de démocratie bidouillée par nos élites, un président de la république qui s’appellerait Georges-Louis Bouchez, croyez-moi, on serait encore plus mal parti. Car lui, ce ne serait pas comme Albert qui a fait Delphine dans la verdeur du jeune âge. Georges-Louis, ce serait à la brutale et dans le dos de tout le monde !

28 janvier 2020

Le MR digère, la clientèle avale.

Lors d’une plaisante conversation, j’ai été surpris d’apprendre comment le MR a capitalisé « 1984 » d’Orwell, à cause de la lâcheté et l’ignorance de la gauche qui a cru condamner l’homme et son œuvre !
Tout et son contraire a été dit sur George Orwell. L’homme a pourtant pris le parti des travailleurs pauvres et des vagabonds ; il a combattu lors de la guerre d’Espagne dans les rangs du POUM marxiste ; espéré que la résistance à l’Allemagne nazie débouche sur une démocratie sociale. Rien n’y a fait. Il a été annexé par les néoconservateurs.
Nineteen Eighty-Four (1984) a été un grand succès de librairie, mais le coup fatal vient des USA où son parcours d’homme de gauche est ignoré et son roman apprécié comme une critique du socialisme !
Il n’en fallait pas plus au libéralisme européen, au premier rang plastronnent, bien sûr, les américanolâtres belges, pour s’intéresser à l’homme et son œuvre. Dire comment il a été compté parmi les « sympathisants » du libéralisme, c’est en partie faire l’histoire du MR de ces vingt dernières années, sous la conduite de Reynders et des deux Michel. Prétextant une prétendue ouverture sociale, en réalité un leurre destiné à capter l’intérêt des socialistes de collaboration, ils ont poursuivi leur programme de soumission au marché dans des discours d’extrême droite. Ils ne pouvaient qu’être bénéficiaires, en s’attribuant les mérites de la pensée d’un mort.
À l’heure où les libéraux vendent à leurs électeurs une baisse générale du niveau de vie et un Bacquelaine souhaitant « macroniser » nos pensions, il faudra des arguments pour que les électeurs, de 65 ans et +, ne se jettent pas dans les bras du PTB. S’approprier un monument comme Orwell, c’est toujours bon à prendre !
De ce point de vue, la venue à la présidence MR de Georges-Louis Bouchez n’est pas anodine. L’homme est représentatif du milieu fascisant, résistant à la faible tentative Ducarme d’humaniser l’immigration, dans sa volonté d’être comparé à l’efficacité d’un Théo Francken.
Pour comprendre la démarche des libéraux et de l’extrême droite vis-à-vis de l’œuvre d’Orwell, il faut remonter à la fin de l’URSS et la confusion entre la gauche et la droite, caractérisée par le « petit pas de plus » du socialisme à la Di Rupo vers un extrémisme libéral masqué. Depuis, les journaux bruxellois largement libéraux trouvent « 1984 », convenable.

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Pourquoi un auteur de gauche, révolutionnaire par l’exemple de sa vie et son œuvre, plaît-il tant à ces tenants du capitalisme avide et sans scrupule, au point que certaines petites troupes de théâtre, largement de gauche, hésitent à produire des divertissements éducatifs à partir du livre « 1984 », de peur d’être confondues avec le système ?
Il suffit de relire les paragraphes qui concernent en termes à peine voilés le stalinisme contre lequel Orwell s’est montré hostile, pour deviner comme il est facile à des libéraux falsificateurs, de gommer tout le reste, un peu comme Macron qui considère que celui qui n’est pas sorti de l’ENA n’est pas capable de le comprendre, et de faire tomber l’œuvre et son auteur dans le grand consensus libéral ?
Des essayistes sur la vie et l’œuvre de l’écrivain ne se sont pas fait faute de classer l’homme dans une catégorie qui a toujours fasciné François Perrin, Jean Gol et ses porteurs de serviette, à savoir, l’anarchisme-conservateur. En réalité, ces fumistes nous font croire à ce qu’ils ne sont pas. Même pour les intellectuels-ignares qui fourmillent dans ce mouvement (Quelques-uns sont installés à la Région wallonne) ce sont des adhérents, sans parfois le savoir, de la théorie de Robert Nozick (1938-2002) sur les libertariens, ultra-conservateurs qui placent l’individualisme au-dessus de tout. Théorie très pratique quand on est immergent comme Coca-cola Bacquelaine et l’avocat Bouchez, sans le moindre doute sur la valeur de leur personne. Agissant sous un voile très soft d’une sorte de libéralisme imaginaire, ils pourraient tout aussi bien se voir dans le libéralisme égalitaire de Rawls (1921), ce qui les conduit loin d’Orwell, dans le sacrifice des autres pour les sauver eux, l’élite.
Comment ont-ils fait pour annexer Orwell ? Ils ont soustrait de l’actif de l’écrivain la générosité, le sens de l’entraide, la haine des privilèges, pour ne garder que la droiture morale et affirmer que l’ouvrier blanc appartient aux classes moyennes paupérisées par l’arrivée d’un sous-prolétariat étranger. Évidemment le tout ne pouvait être rendu possible que par la double ignorance, celle des dirigeants du MR dans leur ensemble et celle des malheureux contributeurs par leur vote (1), à la persistance d’un parti qui incitent ses électeurs en votant pour lui, à voter contre eux-mêmes.
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1. Emmanuel Todd, « les Luttes de classes en France au XXIe siècle » (Seuil). Une société qui se prépare à un choc frontal entre ceux d’en haut et les autres.

27 janvier 2020

Démocratie ou dictature ?

Je soutiens que la démocratie peut parfois être pire que la dictature dans ses conséquences sur le citoyen.
Le système électoral y est pour beaucoup.
Les Français ont élu Macron par défaut, par détestation de Marine le Pen.
Malgré cela Macron n’a jamais eu au départ un large courant majoritaire, ni même majoritaire du tout ! Dans la confrontation des partis, le sien a eu à son apogée un peu moins du quart des voix exprimées, dans l’ensemble du corps électoral abstention comprise, il frôle à peine les 20 %. Dans la dernière étape face à Marine Le Pen, il a obtenu une majorité d’entre deux choix, ce qui signifie, être à cinquante plus un mais de quoi ? Pas de l’ensemble du corps électoral, mais de la partie « militante » de Marine Le Pen et lui.
Dans tous les cas de figure, la démocratie est donc une manière de gouverner avec une minorité, mais majoritaire par la magie du système.
Ce qui est grave, c’est de voir comment cette minorité agissante accapare le pouvoir et dans le cas Macron, malgré une écrasante majorité de citoyens contre le projet de retraite par points, le pouvoir d’une minorité, lui donne la légitimité afin de venir au bout de son projet, envers et contre tous.
Chirac, dans les mêmes conditions, a fait machine arrière. Apparemment, celui-ci s’est juré d’aller au terme de sa réforme.
En réalité, la dictature a aussi une base. Ce pouvoir gouverne contre les mécontents en passant en force. Le rituel d’un vote tous les quatre ou cinq ans est sauté, quoique certaines dictatures ont aussi des élections, même si le choix de l’acteur principal n’est jamais remis en question.
La différence pourrait être dans le consensus, mais elle est tout à fait aléatoire, puisque l’un ou l’autre de ces régimes n’a pas la moitié de l’ensemble de ceux qui ont l’âge de voter (1). Quand un projet est controversé en démocratie, comme en dictature, le pouvoir envoie la police régler la question dans la rue à coup de grenades lacrymogènes, des flash-Ball et des camions à eau. La différence n’est même pas dans les arrestations arbitraires, puisque c’est par centaine que la nasse du préfet Lallement ramenait du Gilet jaune, ni dans les bavures policières tellement nombreuses dans cette curieuse démocratie à la française, qu’après un an et deux mois d’exactions et d’abus de pouvoir, la police française vient seulement de se faire taper sur les doigts. Les journalistes se sont aperçus qu’en effet, les copains des commissariats qui les rancardaient souvent moyennant rétribution, avaient quand même pousser le bouchon un peu loin. Mais s’empressent-ils tous d’ajouter, personnels politiques et journalistes, c’est une infime minorité et d’entonner le couplet des brebis galeuses.
Après, la différence est parfois énorme. En dictature, des prévenus disparaissent, volatilisés !

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En démocratie, après l’arrestation arbitraire et parfois un passage à tabac, histoire de se défouler, le manifestant sort avec des bleus et une forte amende. Mais ce n’est pas toujours le même scénario et on a vu qu’en démocratie, on pouvait aussi disparaître (affaire ben Barka).
Question dessous de table et pots de vin divers, c’est au plus malin qui se sert dans les deux systèmes. S’il est rare, sinon impossible de rencontrer une dictature intègre, en démocratie, tout le monde en est convaincu, les affaires louches avec des sommes d’argent énormes derrière, est aussi monnaie courante. C’est souvent du gratiné. Fillon et Sarkozy sont dans l’agenda judiciaire, ces moment-ci.
Du côté de l’instrumentalisation de la justice en démocratie, madame Belloubet, garde des sceaux s’est fait plaisir en déchaînant des perquisitions en série à la France Insoumise sur de vagues soupçons d’une militante du Rassemblement National, qui s’était rétractée depuis. Alors que des soupçons sérieux pèsent sur les comptes de campagne de Macron et que l’affaire paraît être enterrée. De même, l’affaire Benalla implique des protections de l’Élysée.
La filouterie du pouvoir tient dans la déclaration de Castaner sur le nombre d’habitants des villes (9.000) pour faire le pourcentage des partis après les élections de mars prochain, au lieu des 2.000 antérieurs.
Bref, tout cela n’est pas très propre et raccourci la distance qui sépare Macron d’une dictature. La difficulté, c’est de définir la dictature, son genre, ses moyens de répression, l’attitude du dictateur. Avec une démocratie, c’est de trouver une règle universelle pour différencier une démocratie d’une oligarchie, ce qui n’est plus déjà de la démocratie.
Macron est sur le chemin de la dictature, s’il n’y est déjà. Après la critique du Conseil d’état sur sa réforme des retraites, n’importe quel démocrate la retirerait et d’autres plus pointilleux encore sur l’honneur, démissionneraient. On peut être certain que Macron ne fera ni l’un ni l’autre.
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1. Certaines dictatures ont débuté, tout au contraire, avec un large consensus des populations.

26 janvier 2020

Death march.

Deux événements me font passer le goût de la plaisanterie ; le premier : la propagation à l’homme d’un virus baptisé 2019-nCov, depuis un marché de la ville de Wuhan (Province de Hubei) Chine, spécialisé dans la vente en gros de poissons et de fruits de mer, et le second : Donald Trump participant, à la Marche pour la vie « March for life », devenant ainsi le premier président américain à se rendre à l’événement contre le droit à l’avortement.
Le rapport entre les deux événements relève de la métaphysiue..
Les virus peuplent les océans dont nous provenons. Ils sont les premières sources de la vie sur terre. Ils auraient modifié les structures cellulaires, sinon les auraient composées depuis leur abondance, formant une masse vivante dont nous sommes les très lointains descendants à l’extrême bout de la chaîne. Générateurs de vie, les virus en transformistes du vivant, pourraient être les agents de notre disparition.
Donald Trump célèbre la vie d’un côté et sème la mort de l’autre. Fait-il davantage œuvre humanitaire en s’insérant dans un cortège qui défend la vie préfigurée par le fœtus, alors que dans le même temps, il multiplie les atteintes au vif de la planète par l’intérêt inconsidéré qu’il porte au système capitaliste, qui consomme et détruit tout sur son passage ?
En un mot, Trump collabore-t-il avec le "2019-nCoV" à éteindre l’espèce humaine ?
Avant de répondre à cette question, il est vraisemblable qu’on stoppera le virus et qu’on trouvera les moyens de s’en prémunir. La question est de savoir combien de temps un virus peut survivre en-dehors de la personne qu’il a contaminée, outre sa faculté de se transmettre d’un humain à un autre, par toux, sudation, attouchement, etc.
Par contre, il semble impossible que nous nous prémunissions de l’infection capitaliste que Trump se fait un malin plaisir de propager.
Il est vraisemblable que les fœtus qu’il protège, adultes, finiront par périr par ses soins.
Pour répondre à la question, Trump ne collabore pas à 2019-nCoV, parce qu’il n’a pas besoin de lui pour venir à bout de nous.
On aura trouvé un traitement ou un vaccin au virus, que l’exploitation du schiste, les pollutions des mers, l’augmentation exponentielle du CO2, la crue des océans, la libération du permafrost des cousins de 2019-nCoV, des fusions nucléaires par un maniement maladroit des bombes, l’impossibilité de stocker indéfiniment les produits irradiés, la raréfaction des eaux propres et l’intense activité aérienne de communication faisant qu’un porteur du virus dans le Wisconsin pourrait dans les heures qui suivent en faire cadeau à un habitant de Bressoux-haut, s’avéreront dans une seule de ces possibilités ou toutes réunies, que nos jours sont probablement comptés à l’horloge universelle dont je me suis moqué hier.

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Donald Trump ou un successeur, pourrait finir parmi les décombres de la Maison Blanche sans trop savoir ce qu’il lui arrive. Il aura beau s’interroger sur ce qu’il aurait dû faire ou ne pas faire, il sera trop tard. Il se peut même qu’il ne sache rien de l’estocade finale : la seule irritation géologique de la planète ou de mille façons diverses, la pollution de l’air, un super-virus, une guerre nucléaire, etc. on pourrait en écrire là-dessus deux pages pleines. Il mourra sans doute en proférant des insultes à l’encontre des démocrates, responsables selon lui de la fin du monde, sans aucune autre hypothèse, bannissant celle qui aurait eu le plus de chance d’être la bonne : la persistance d’une économie assassine de l’espèce humaine, la sienne !
Évidemment, il ne sera pas le seul coupable. Sa monstruosité aura plu et comme le virus s’être répandue de par le monde. Elle aura produit en Belgique des émules aussi dangereux que lui, sorti du moule fatal, produisant les mêmes toxines, tuant toute autre source de vie, comme si l’homme pouvait survivre sans les autres espèces.
Ce qui nous amène à une ultime énigme.
Les virus sont-ils des êtres vivants ou non-vivants ? Trump appartient-il à l’espèce humaine ou bien est-il l’Armageddon qui s’est reproduit en Belgique et dont on connaît quelques spécimens Bouchez, Bacquelaine, Reynders, Di Rupo, Michel… etc. ?
L’erreur dichotome établit des barrières entre les catégories distinguées. Une molécule fait partie du vivant ou elle n’en fait pas partie. Mais le virus n’est vivant qu’au sein du vivant…
Trump n’est un danger que parce qu’il s’est reproduit partout dans le monde. Dans tout traité signé, il y a poignée de main, donc contamination. Bien entendu, Trump n’est pas le premier nuisible, pour des raisons de commodité, ce nom a été préféré à une multitude d’autres resposables, d’Adam Smith à Macron.
À considérer les choses, Trump et le virus ont un comportement identique. S’ils étaient doués d’intelligence, ils ne scieraient pas la branche sur laquelle ils sont assis !

25 janvier 2020

Des gars à gags !

En Belgique, la situation politique passe selon les experts de pas sérieuse, à loufoque.
Tant que nous la faisons rire, l'agence de notation Standard and Poor's ne nous sanctionnera pas. Tout peut mal finir, une blague sur les femmes de trop et voilà Tex au chômage. Bigard, trop videur de tinettes pour petite qui se néglige, est marron pour un nouveau stade de France. Quant à Dieudonné, il a mis le paquet tout de suite en se présentant habillé en rabbin chez Thierry Ardisson, là, c’était la sanction immédiate.
Après mon petit succès à la bougie de Gwyneth Paltrow, j’hésite.
Bien entendu, c’est le moment d’en rire. Mais il faut faire gaffe. Tant qu’on est petit, minuscule même sur Facebook, on peut se déboutonner et même pire. On est insignifiant. Mais quand ça prend de l’ampleur, de sous-minus on passe minus, là il faut se méfier. On est jugé d’en-haut et c’est inquiétant.
L'émission mythique de Pierre DAC et Francis BLANCHE, avec l’"Hymne Du Parti D'en Rire" sur l'air du Boléro de Ravel, me paraît une gaudriole innocente. On pourrait même aller jusqu’à demander à Delwit et Sinardet, du Théâtre de l’Euro-Monnaie, d’interpréter l’Hymne Du Parti D’en Rire au lieu de la Brabançonne, au Noël prochain.
Mine de rien, cette situation affligeante plonge les partis politiques dans un grave dilemme : comment rester sérieux, quand la situation prête à rire ?
Les plus embêtés de tous sont les partis d’opposition, pour la Wallonie : Écolo, Defi, le PTB.
Comment se comporter quand on doit parler de la misère des gens, des bas salaires, des énormes disparités entre les riches et les autres, des liquidations des biens publics à des sociétés privées, tout cela voulu par l’Europe ? Alors que le pouvoir est mort de rire !
Essayez-vous au sérieux pour voir ?
Un chroniqueur de mon espèce, comment peut-il réagir ? Faire des bougies avec son suint ?

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Sui generis, les senteurs vaginales à la bougie ont fait monter ma cote de lecture sur FB. Merci, Gwyneth Paltrow ! Je ne pouvais faire moins qu’acheter la bougie incommensurable, cher du reste, révélant son moi profond. Dès l’allumage, je me mis le nez dessus. Je m’attendais à une douce fragrance, à peu près celle qui vous pénètre les bronches quand vous entrez à la minque d’Ostende, cette senteur océane qui affole tous les hommes ! La plupart des plus exquises coryphées, détentrices de ses effluves magiques, s’empressent de les masquer à coup de déodorant ! Quelle hérésie…
J’espère que ce dernier paragraphe plaira particulièrement aux partis politiques en pleine discussion sémantique des langues parlées en Belgique entre Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez.
Tous les amateurs d’hypostases auront compris que le calembour n’étant pas monnaie courante chez moi, il me sera difficile de soutenir longtemps mes tentatives d’humour, sinon de revenir obsessionnellement sur l’application du rire que la bougie de Gwyneth Paltrow a produite, ce que les puristes appellent des redondances malsaines, dépourvues d’imagination.
L’alternative de m’affilier au parti D’en Rire avec le seul bagage de la bougie étant un argumentaire fort mince, le président de ce parti, E. Di R., nom d’emprunt il va de soi, m’a demandé d’entrer dans le dur tout de suite : l’horloge de l’apocalypse !
L'horloge de l'apocalypse, imaginée en 1947 pour symboliser l'imminence d'un cataclysme planétaire, a été avancée à minuit moins 100 secondes pour 2020, par le groupe de scientifiques la gérant, soulignant le changement climatique et la prolifération nucléaire
Je vois déjà Donald Trump plié en deux de rire et les fuyards à l’Europe, Michel et Reynders, se déboutonner sans pudeur.
"Nous exprimons désormais en secondes le temps séparant le monde de la catastrophe, non plus en heures ou en minutes", a déclaré Rachel Bronson, présidente et directrice générale du Bulletin of Atomic Scientists, lors d'une conférence de presse à Washington, en janvier.
– Vous m’en voyez ravi susurre Coca-cola Bacquelaine qui voit son eau de Chaudfontaine désaltérer les USA, tandis que ses concitoyens s’essaieraient à filtrer l’eau de pluie.
Un groupe d'experts, dont 13 lauréats du prix Nobel, fixe chaque année la nouvelle heure.
À l'origine, après la Seconde Guerre mondiale, l'horloge indiquait minuit moins 7. En 1991, à la fin de la Guerre froide, elle avait reculé jusqu'à 17 minutes avant minuit. En 1953, ainsi qu'en 2018 et 2019, elle affichait minuit moins 2.
Foutaise disent en chœurs nos vaillants personnels candidats au pouvoir, les comptes à rebours, c’est la grande spécialité belge. Qu’est-ce que vous racontez avec votre minuit moins cent secondes ? À trois heures du matin, nos illustres rentrent chez eux les chaussures à la main et ce n’est pas l’apocalypse.

24 janvier 2020

Belge… une fois !

Ne dramatisons pas la politique en Belgique. Elle l’est suffisamment d’elle-même pour que nous en rajoutions. Les citoyens ont connu des angoisses plus intenses quand les gouvernements sévissaient en plein exercice. Toute réflexion métaphysique commence par le cafard, c’est la raison pour laquelle le peuple belge est un peuple joyeux. Les ministres pensent pour lui. Voyez le résultat, le manque d’enthousiasme en Haut-lieu ! Vous auriez envie de faire un voyage en train avec Bacquelaine sur la même banquette ?... d’entrer aux urgences avec un clou planté dans une fesse, Maggie De Block urgentiste ?
N’est-ce pas plus terrible le coronavirus qui pantoufle en Chine et qui s’inviterait à Zaventem et à Bierset, le virus à portée d’oculaire de nos universités, alors que nos élites ne respirant pas la joie de vivre, se calfeutreraient à la lecture de Spinoza dans leur ministère !
Songeons à la peste, au choléra et l’attente de la fin du monde au moyen-âge, fantasmagories aussitôt disparues dès que nous avons appris à nous laver les mains.
Les dieux alors pouvaient intervenir, puisque c’était d’eux que dépendait notre fin. De ne plus croire au ciel, nous a remis les pieds sur terre, ce qui nous dispense d’accorder à Georges-Louis Bouchez et à Sophie Wilmès le moindre souffle divin.
On sait que tout se prépare en laboratoire. La fin du monde peut survenir à tout moment, soit par calcul, soit sur un tweet de Donald Trump, si les Américains avaient le mauvais goût de ne pas le réélire.
C’est ce qui rend l’aventure humaine si intéressante en Belgique : notre destin est américain et nos élus anticipent sur ce qu’ils nous diront de penser, dès qu’il s’attrouperont en gouvernement.
Les signes sont rassurants. Coca-cola Bacquelaine réconcilie tout le monde «Un homme politique qui ne donne pas quelque signe de gâtisme me fait peur. » (Cioran). À observer Bacq flaccide, je ne vis plus dans la terreur de son come-back.
Bien sûr, le sort de la Belgique… mais en pièces détachées, ça minimise. Parfois un chef de parti a des insomnies. Vivre avec moins de mille euros par mois n’est qu’une expérience qui se limite à une demi-journée de travail de nos sept gouvernements, quand, dans la torpeur d’une après-midi, les élites cherchent un dossier sur lequel mettre les coudes.
Par défaut, l’informateur royal, président du MR, Georges-Louis Bouchez, déclare être en faveur d’un retour à une Belgique unitaire.
Bart De Wever réagit "La Belgique est composée de deux démocraties totalement séparées". Voilà au moins une information qui nous explique pourquoi sept gouvernements ont si difficiles à caser le personnel ! Il doit y avoir des rivalités que nous ne soupçonnons pas.

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La N-VA n’est pas tendre avec Bouchez. Sans exécutif réel, cela ne sert pas à grand-chose d’être tendre. Si on devait proposer des nouvelles intéressantes aux gens, autant reporter la tendresse dans l’histoire de la conquête d’une personne dont je suis épris, à moins que celle-ci se décide à me tendre une main secourable, m’évitant ainsi d’être amoureux tout seul. Les semaines à venir ne manqueront pas de rebondissements. La pitié de soi est un charme qui heureusement tempère la déception de ne pas être compris. Cette nouvelle intime vous indiffère, soit, mais à défaut qu’il y en ait une publique ?
12.747 élus se sont émus du retour possible à la Belgique unitaire. GLB les a rassurés en fin d’interview qu’aucun mandat ne serait perdu. Il n’est nullement question de toucher aux sept gouvernements. Il aurait même laissé sous-entendre la création d’un huitième, histoire de caser les mécontents.
Les Flamands ont bondi comme un seul homme : GLB est unitariste !
L’unitarisme est un sentiment partagé par toute la bourgeoisie. Bouchez est un sentimental. Il pourrait me conseiller sur les sentiments amoureux secrets, en faire un packaging et les montrer emballés dans le feuillet du sonnet d’Arvers. Bart serait surpris de cette manœuvre. De parèdre, GLB passerait à divinité de première classe, juste derrière Charles Michel. Sophie Wilmès jouerait la petite sœur messianique.
« L’unitarisme “fonctionnait quand les Flamands étaient des citoyens de second rang dirigés par d’autres qui ne parlaient pas néerlandais »
– Eh bien ! justement, s’est écrié Georges Louis, qui ne dit pas un mot de flamand.
Ces émissaires royaux puent l’échec, GLB entraînant Coens dans sa course à la feuillée.
Il manquait à la rudesse des temps une méthode heuristique codifiant les règles du bien dire. C’est un fait, l’ancien président de la chambre, Siegfried Bracke, l’a conçu en termes forts “Ils appellent ça rater la chance de fermer sa gueule”. Les débats ont tourné court.
Le gouvernement fédéral définitif n’est pas encore prêt.

23 janvier 2020

Parler ou causer ?

Pendant que Gwyneth Paltrow, une célèbre actrice d’Hollywood, vend des bougies à « l’odeur de son vagin », un libraire bruxellois se prend une mandale sur les réseaux sociaux pour avoir pété les plombs à l’encontre d’une influenceuse qui se déchaussait en promo personnelle devant sa vitrine, nous sommes bien en 2020 !
Autre indice du temps présent, Georges Clooney, souffrant de graves problèmes de dos, croit son mariage en péril, à défaut de ne plus pouvoir entreprendre Amal dans la position du missionnaire, ni aucune position que ce soit. Enfin, une Anglaise assiste au mariage de sa mère enceinte des œuvres (comme on dit) de son ex mari. Les journaux précises que cette maman hard aurait été inséminée par son gendre, le jour du mariage de sa fille.
Le déballage public des ragnagnas de l’intime sera à son comble quand l’équipe de défense d’Harvey Weinstein déballera des “dizaines d’e-mails d’amour” des femmes qui l’accusent de harcèlement sexuel. « …tu sais, mon grand fauve, j’aime quand tu me violes. Je ne viens à ton hôtel que pour ça. J’espère que la commode n’aura pas de tablette en marbre comme la dernière fois. J’ai encore des bleus au-dessus du drapeau des États-Unis sur la fesse droite. »
Pourquoi toutes ces informations sur des journaux « sérieux » ?
Mais parce que nous sommes dans une société qui assez curieusement devient de plus en plus collet monté sur certaines invectives, alors il faut bien relâcher la machine quelque part. Les récits salaces vont des puissants ou des célébrités aux lecteurs des people. C’est un dérivé à la chape de plomb de la pensée économique et politique uniques, en complément des feuilletons.
Contrairement à notre époque si spéciale, le XIXme siècle se serait esclaffé, puis aurait blâmé pour manque d’élégance, les acteurs et actrices du cirque médiatique, les influenceuses, les avocats de violeurs, les exposants des balbutiements graveleux, les amantes éphémères à la langue bien pendue, les outragées qui se souviennent 20 ans plus tard, les figurantes pourléchant le sillon labano-préputial, les seconds rôles se régalant du smegma, en quête d’un grand rôle de monsieur Miramax.
Et cela aurait été injuste, parce que cet enthousiasme feint ne rend pas justice aux victimes.
Il y a à peine cent cinquante ans, les écrits dynamitant les mots sont si abominables que les auteurs, aujourd’hui, finiraient en correctionnelle. Alors qu’ils ont été durant des siècles le gagne-pain des polémistes des journaux, sans qu’échouassent dans l’opprobre les artistes du genre et que débordassent les blasphèmes, n’achoppant qu’au duel sur le pré.
La dialectique fondamentale entre vérité et imposture nourrit chez le pamphlétaire, une vision conspiratrice du monde. Elle persiste chez certains chefs d’État, voyez Donald Trump.
Du Gil-Blas à l’assiette au beurre en passant par le Figaro, de Flaubert à Léon Bloy, Rochefort, Barrès, Drumond, ainsi que tous les typographes-journalistes anarchistes et tant d’autres, seraient accusés aujourd’hui de racisme et d’antisémitisme.
On a évolué dans ce domaine, mais en pire !

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Désormais toutes les horreurs peuvent être dites, décrites et commentées, pourvu qu’elles ne débouchent pas sur quelques fuites asymptotes, du sexisme, du racisme et de l’antisémitisme, cette dernière, mère de toutes les autres, depuis qu’Israël lutte pour sa survie entourée de nations hostiles, tenant pour essentiel que le capitalisme occidental à la mission de l’archange frappant de la foudre le chiisme de l’Iran.
En somme, la liberté d’expression s’est restreinte d’un côté, mais s’est ouverte à la liberté grivoise de l’autre, alors que depuis des centaines d’années les bacchantes de la prostitution égrenaient sans chichi les mêmes propos à titre professionnel, sans qu’elles s’exposassent à la notoriété influenceuse que par une mise en carte.

22 janvier 2020

Verhofstadt agent immobilier.

Le scandale de la vente, à Bruxelles, de la tour des finances à un particulier devrait enfin ouvrir les yeux du grand public sur le courant libéral bradeur de l’État et du pactole qui s’en suit à des particuliers, tout ça sur le dos du contribuable.
Décidément, cette mauvaise manière de gérer les biens publics nous vient des partis qui participent au pouvoir, mais encore des directives de l’Union Européenne qui, décidément, n’en rate aucune pour se faire mal voir des citoyens.
Un bref rappel de ce cas d’école.
En 2001, la Finance Tower, propriété de l’État, a été vendue à 272 millions d’euros. En 2020, la même tour a été vendue par celui qui l’avait achetée à 1,2 milliard d’euros. Comme l’État vend ses locaux, puis les loue pour ne pas déménager ses services, de 2002 à 2031, fin de la convention, l'État belge devra verser au magnat néerlandais de l’immobilier Frank Zweegers ou au nouveau propriétaire, 1,1 milliard d’euros de location, sans tenir compte de l’indexation.
Un enfant de l’école primaire, sans être fort en calcul, pourrait sans peine s’apercevoir qu’à moins d’être cinglé ou d’avoir des dessous de table copieux, on devrait dans l’un ou l’autre cas, empêcher à tout jamais ceux qui ont fait ça d’être réélu ou de faire carrière dans l’administration.
Petit historique.
Jusqu’en 2001, la tour appartenait à l’État belge. De l’amiante cancérigène avait été utilisé à plusieurs endroits dans le bâtiment. Le gouvernement de l’époque, Verhofstadt (Open Vld), Rik Daems (Open Vld) et Johan Vande Lanotte (sp.a), a vendu la tour pour la louer à son nouveau propriétaire : objectif économiser des millions, les travaux incombant au nouveau propriétaire. Celui-ci a rénové la tour pour 325 millions d’euros et le gouvernement a loué la tour pendant vingt ans.
Faites le compte. Les citoyens sont perdants, car 83 autres immeubles ont fait l’objet de la même manœuvre, pour un total de 1,3 milliard d’euros.
Si l’équilibre budgétaire était maintenu, ces messieurs ont laissé les gouvernements suivant régler les loyers. De plus, ceux-ci ont été automatiquement indexés chaque année et sont passés de 42,7 à 59 millions d’euros par an.
À remarquer que beaucoup de ces contrats de vente et de location ont été conclus entre Noël et Nouvel An, ce qui signifie que le gouvernement n’avait absolument aucune marge de négociation parce qu’il voulait exécuter les actes avant le 1er janvier de l’année suivante, pour une question budgétaire !

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Quand on pense que le gouvernement provisoire de Sophie Wilmès ne peut conclure aucun marché et que la dame vit par tiers provisionnel, on se demande si cette gestion de l’État en se gardant des ventes et des financements de l’acabit de ces messieurs, n’est pas tout simplement la meilleure solution fédérale possible ?
Au moins cela empêche les cons et les margoulins de brader ce que les contribuables ont permis d’acheter, grâce à leurs sacrifices.
On devrait interdire que des locataires de la rue de la Loi vendent des biens publics qui ne leur appartiennent pas en propre. Ils devraient être incessibles.
Détail piquant qui ajoute au pittoresque des contrats de location « …le prix de location de la Tour des Finances à Bruxelles s’élèverait désormais à 350 euros par mètre carré par an alors que des bureaux comparables à Bruxelles se louent de 225 à 250 euros le mètre carré, ce qui représente une différence de 15 à 20 millions d’euros par an. » (De Tijd).
La Régie des Bâtiments gère ce qu’on lui dit de gérer. Quelques architectes et experts immobiliers y travaillent. Jamais les élites gouvernantes ne font appel à elle. Il devrait exister dans la loi une obligation de le faire. Puisqu’en général les gens de pouvoir sont des avocats ou des médecins, ils ne sont pas des plus qualifiés pour ce genre de gestion.
Cette même Régie a pris plaisir de souligner qu’une négociation du contrat de bail est en principe impossible, sauf à revoir à la hausse la durée du bail.
Après la série des travaux inutiles, voilà le commerce libéral achats et ventes entre des responsables politiques incompétents ou malhonnêtes et les maltôtiers du marché. Quant à l’UE européenne, c’est une chambre de commerce qui n’a en tête que faire des affaires et qui se fout des citoyens de ses 27 États.

21 janvier 2020

On avait tout faux…

…les travailleurs adorent travailler. Ils s’en gavent. Ils en redemandent ! C’est SD Worx qui l’affirme. Ceux qui ne l’aiment pas sont des réfractaires, des mauvais esprits. À ce compte là, tous les gens de ma connaissance sont des esprits malsains, des séditieux… moi-même ?
Le journalisme alimentaire vient de peu, et il s’en faut de peu qu’il ne vienne de rien. On a pu en faire la réflexion à propos du magazine 7 sur 7 qui publie un article au titre ronflant « La satisfaction des Belges au travail au plus haut depuis 10 ans ».
Malgré la surprise d’un tel titre, par honnêteté intellectuelle on le lit. Richard3 affirme souvent des choses sans les vérifier. Un statisticien SD Worx s’avance pour nous le prouver !
« La satisfaction professionnelle des travailleurs belges en 2019 n'a jamais été aussi élevée au cours des 10 dernières années, rapporte lundi l'étude annuelle du fournisseur de services en ressources humaines SD Worx. Les personnes interrogées ont attribué en moyenne un 7,3 sur 10 à leur satisfaction au travail, contre 7 en 2018 et 6,7 en 2018. » (20-01-20. Source: Belga)
L’Agence Belga, avant de publier, s’est sans doute renseignée afin de recouper l’information.
Hélas ! non. Les recoupements c’est coûteux. On emploierait des journalistes rien que pour investiguer sur la source ! À bénéfice réduit, personnel réduit, c’est connu. Donc personne n’a vérifié. C’est Belga qui transmet un texte de SD Worx. 7sur7 s’en empare et publie tel quel !
On fait un petit crochet sur l’origine de 7sur7 et on trouve sur Wikipédia « 7sur7 est un site d'informations généraliste belge en langue française, publié par le groupe De Persgroep, éditeur de presse flamand présent en Belgique et aux Pays-Bas. »
Là on se doute que si quelque aventurier des lettres avait publié « Ça fait dix ans que les Belges s’emmerdent de plus en plus au travail » et que l’article aurait été attribué à « Moody's credit ratings, research, tools and analysis for the global capital markets », Belga aurait vérifié, trouvé le malotru falsificateur et n’aurait pas publié l’article. On pense que s’il avait été authentique et de Moody’s, qui aurait empaqueté le tout moins abruptement par « L’ennui au travail, quelques causes profondes du désintérêt. » il n’aurait pas été publié non plus.
SD Worx peut offrir aux collaborateurs de sa clientèle des packages salariaux conformes au marché, motivants et efficace, alors ça change tout.

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On l’a deviné. Il s’agit en réalité d’une publicité déguisée en enquête réalisée auprès de 2.500 personnes, disent-ils. Et ça aussi reste à prouver. Comment est faite l’enquête et l’a-t-on étalée sur un ensemble équilibré des strates de la société ?
Exemple. Si je travaille pour un journal confessionnel et que je me poste à la sortie de la messe du dimanche pour recenser les personnes qui ont encore la foi, inutile de dire que tous les curés vont sauter de joie.
Belga et 7sur7 ont-ils été payés ou ont-ils publié gratos quelque chose qui va « dans le bon sens », c’est-à-dire celui qui fait le jeu de la société libérale et bourgeoise ?
Ce qui est certain, ils n’ont pas vérifié l’assertion de SD Worx et à se titre n’ont pas fait œuvre de journalisme, mais de propagandiste, apportant leur pierre à l’édifice de la société libérale à laquelle leurs directions appartiennent.
La raison sociale de SD Worx, on la trouve sur la toile, avec son activité principale.
"Nous constatons que les collaborateurs préfèrent un feed-back continu aux entretiens d'évaluation annuels ou semestriels traditionnels. Aujourd'hui, nous travaillons tous de manière plus flexible et autonome que jamais, de sorte qu'il est difficile pour les entreprises de créer une dynamique d'engagement. Elles y parviennent notamment en se tournant vers le progress management, en se concertant régulièrement avec leurs collaborateurs. Grâce à ces entretiens réguliers, les dirigeants peuvent intervenir rapidement, par exemple dans la collaboration entre collègues.”
« Comment maîtriser vos coûts salariaux, sans imposer des efforts d'austérité à vos travailleurs ? Nos experts vous encadrent afin que vous puissiez élaborer, par fonction, le package salarial le plus avantageux possible, pour vous et vos collaborateurs. Vous souhaitez, par exemple, y intégrer des options d'achat d'actions ? Ou déterminer quel système de bonus est le plus avantageux ? Les coûts salariaux dévorent une grande part du budget de votre entreprise. Raison pour laquelle la planification budgétaire est une priorité absolue. »… etc.
Dans les années 60, les patrons financèrent une Association le « réarmement moral » des travailleurs. On a fait des progrès depuis. Des sociétés privées réarment moralement les personnels et, second service, optimisent les bilans des entreprises par les services de fiscalistes dont le métier frôle la fraude fiscale, sinon à entrer dans les paradis fiscaux.
Le lecteur se tape donc une enquête privée dans un but commercial, en croyant qu’il lit une information. Coca-cola Bacquelaine et Georges Louis Bouchez ne le détromperont pas.

20 janvier 2020

Les électeurs en ont assez !

Paul Magnette a fait une remarque à Deborsu sur RTL-Tvi selon laquelle la possibilité de créer un gouvernement à contrat déterminé de six mois ou un an avec des partis politiques qui ne parviennent pas à s’entendre depuis l’année dernière, était souhaitable !
J’avoue ne pas bien comprendre ?
Ce serait en contradiction avec le vote des électeurs ! Le temps de la législature serait modifié, car comment considérer cet ajout ? Surtout le programme convenu pour la durée de la législature ridiculisé, puisqu’il serait question de parer au plus pressé, donc de ne pas avoir un programme complet.
Ce gouvernement aurait un contrat à durée déterminée. Il serait, en principe, intouchable sur sa durée ! En effet, de quelle manière censurer un contractuel à durée déterminée si avant le terme, il ne convenait plus ? Comment les électeurs qualifieraient-ils un contrat partiel entre partis !
Monsieur Magnette dit des choses incompatibles avec la démocratie !
Sauf que, la démocratie… si tout le monde s’en tape !… Elle est déjà assez bancale comme on la voit, sans encore l’affliger d’une entorse.
Par contre, s’il y a presque l’unanimité sur les urgences que Magnette avance pour exposer ses idées, une majorité à la chambre peut très bien proposer une loi modifiant certaines dispositions des pensions, du salaire minimum et des indemnisations diverses, maladies et chômage à application endéans un temps raisonnable, donnant à madame Wilmès, cheffe du gouvernement provisoire, mandat pour son exécution.
Que je sache, la Chambre est là pour prendre des décisions en urgence et le gouvernement provisoire est à sa disposition quand se dégage une majorité ! On a oublié en Belgique que le législateur ce n’est pas le gouvernement, mais la Chambre.
On voit bien où Magnette veut en venir : voter vite fait des mesures qui seraient à mettre à son actif pour les élections suivantes.
Inutile de dire que ce qui pend au nez de tous les partis de gouvernement pouvant faire des Vivaldi, des Jamaïcaines ou des Bourguignonnes, ce sont de nouvelles élections qui les verraient en chute libre et profitant à la N-VA et au Vlaams Belang. La coalition noir anthracite, on pourrait y penser.

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Nos planqués politiques auraient leurs sept gouvernements en péril. Le pays deviendrait, de fait, une composante confédérées : deux régions, plus une troisième (Bruxelles) qui pourrait provisoirement se gérer par l’Union Européenne, tutrice de ladite.
La bourgeoisie belge et le PS sont hostiles à ce scénario. Malgré l’aide des libéraux, elle pourrait perdre son ascendant sur la région wallonne.
Implicitement, le discours de Di Rupo sur l’unité de la Belgique laisse supposer qu’il y a coalition d’intérêt entre lui et la bourgeoisie belge en partie propriétaire du pays, les fonds de pension américain, les Émirats et la Chine étant propriétaires du reste.
Tom Van Grieken, président du Vlaams Bleang, a proposé dimanche à Genk, le départ d'une pétition à grande échelle en faveur de nouvelles élections, face à l'absence persistante de gouvernement fédéral.
Van Grieken sent qu’il a l’opinion flamande pour lui, et comme l’incapacité à s’entendre des autres partis lui donne raison, l’opinion wallonne pourrait bien le rejoindre.
Selon le magazine flamand Knack, la droite a encore de beaux jours devant elle en Flandre, en particulier la N-VA et le Vlaams Belang qui possèdent le plus grand réservoir de votes. “Pourquoi la droite peut devenir encore beaucoup plus grande”, titre l’hebdomadaire flamand, en y joignant une photomontage de Bart De Wever et Tom Van Grieken.
Aussi curieux que cela paraisse, le sentiment indépendantiste n’est pas majoritaire en Flandre.
L’accroissement des extrêmes N-VA et Vlaams Belang est dû au phénomène d’érosion des partis traditionnels (CD&V, Open VLD et sp.a).
Qu’on me dise pourquoi la N-VA est considérée comme un parti démocratique et pas le Vlaams Belang ? Sinon par opportunité et pragmatisme de Charles Michel, parce qu’il fallait un des deux. À l’époque, le clan Michel avait sorti Bart Dewever du cordon sanitaire. Ses propos étaient pourtant aussi violents que ceux de Filip Dewinter. Il aurait pu tout aussi bien inverser les rôles, faire équipe avec le Vlaams Belang et renvoyer la N-VA derrière le plafond de verre.
Les partis opportunistes qui déterminent leur politique en fonction de leurs seuls intérêts, les électeurs en ont assez !

19 janvier 2020

Macron-Trogneux exfiltrés…

… en Belgique on se lance dans le coloriage : chronique en deux parties !

Situation ubuesque à Paris d’Emmanuelle Macron et Brigitte Trogneux exfiltrés des Bouffes du Nord à la représentation de « La mouche », spectacle drôle, dit-on, sur le pouvoir. Des mécontents de la retraite par points se seraient rassemblés devant le théâtre, pour une conduite de Grenoble du couple. Ces deux là sont devenus tellement impopulaires, qu’il a suffi qu’un journaliste dans la salle signale leur présence sur les réseaux sociaux, pour qu’aussitôt il n’y ait autant de personne dehors que dedans.
Bien entendu l’ineffable Bruno Jeudy, journaliste pilier du pouvoir, a stipendié dans les colonnes de son journal, le malheureux spectateur qui aurait lancé l’info de la présence du couple sur son Smartphone. Comme par hasard, il s’agirait d’un journaliste de gauche. C’est du pain béni pour Jeudy.
« La mouche » est à ne pas confondre avec « Les mouches », pièce jouée en 1943 de J-P Sartre. En effet, le couple présidentiel en grand seigneur, peut rire du pouvoir d’un chercheur qui se transforme en mouche. Celle de Sartre, c’est beaucoup moins drôle, d’abord parce que les mouches sont en nombre, qu’il s’agit d’une pièce sur le pouvoir mais qui s’assortit d’un double crime. Comme l’action se passe en Grèce antique, c’est plus lointain, mais cela aurait été possible d’y voir Macron, tant l’allégorie est facilement transposable. Le ressort des deux pièces, c’est le pouvoir. Cela ne doit pas beaucoup affecter le président, tellement convaincu qu’il a raison contre tout le monde, qu’il ne se reconnaîtrait nulle part. Des histoires de mouche, c’est encore celle de La Fontaine que j’aime le mieux.

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Drôle (c’est selon), en Belgique cette fois, des journalistes se sont amusés à collectionner les noms dont sont affublées les coalitions potentielles, égrenés depuis des mois par les négociateurs royaux lancés à la poursuite de zigues capable de former un gouvernement. De Tijd en a forgé un nouveau : la coalition « Diable rouge ». Pour en comprendre le sens, il faut déchiffrer une sorte de rébus. Voici le raisonnement « écarter l’Open Vld devrait permettre au PS, « rouge », d’accepter de s’associer au « diable » qu’est Bart De Wever. L’analyse est presque aussi claire, pour ainsi dire, que celle de la coalition Vivaldi, lancée par les médias francophones plus tôt ce mois-ci. La logique : Vivaldi est le compositeur des Quatre Saisons, une série de concertos pour violon. Chaque saison a sa couleur. Le bleu des libéraux représente l’hiver, le vert des écologistes le printemps, le rouge des socialistes l’été et l’orange du CD&V l’automne. Vous trouviez la politique déjà suffisamment compliquée ? Voilà de quoi corser les choses encore un peu plus — gratuitement, sans aucune raison. » (Dare-dare magazine).
Ces dénominations imagées de la situation belge ont quand même un sens, elles servent à désennuyer les gens. C’est ce qu’a compris De Wever toujours à l’affût d’un ticket avec le peuple sur sa popularité. Il a inventé « coalition bourguignonne » à l’époque où N-VA, sp.a et Open Vld étaient réunis pour le meilleur et surtout pour le pire.
On a encore en mémoire « la jamaïcaine » des verts, libéraux et démocrates-chrétiens.
Ceux qui s’impliquent dans la politique et les commentaires s’agacent de ces images parfois peu en rapport avec la coloration qui sortirait d’un patchwork mêlant le rouge, le vert et le bleu. Est-ce une survivance d’un surréalisme tenace « à la belge » qui nous ferait rechercher l’originalité un peu bébête pour nous singulariser des autres pays ?
À une époque où les électeurs se détournent de la politique, qu’on se méfie que la coalition possible des élections suivantes soit le kiwi (vert + vert) !
Le grotesque qui atteint tout le monde fait rarement rire. D’autant que l’absence d’un consensus pour former un gouvernement en dit long sur le délabrement des institutions et la légèreté avec laquelle nous abordons la démocratie, qui aurait besoin d’un petit coup de torchon.
Dans un pays qui compte six parlements, six gouvernements (1), où si ça continue, la formation d’une coalition pourrait prendre toute la législature, on ne sait pas si ça fait du bien de rire encore du monde politique !
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1. Dans une chronique précédente, j’avais compté sept gouvernements ! En réalité on ne sait plus. Peut-être y avais-je inclus la République Libre d’Outremeuse ?

18 janvier 2020

Les quatre cavaliers de l’apocalypse !

Malgré la guerre contre l’intelligence du peuple menée par les stratèges de l’économie libérale, le sens critique n’est pas perdu. Le « trop c’est trop » produit ses effets. Cette société ne fait plus rêver.
Sauf pour les imbéciles et les prétentieux du tiroir-caisse Belgique, le succès de l’Amérique à 3,5 % de chômeurs, les triomphes momentanés de Wall Street, tout le bluff et les manières grossières de Trump, sa réélection quasiment certaine, les 30 % d’électeurs US séduits par les mensonges de ce pitre et les bizarreries du comptage des grands électeurs, rien n’y fera, tout concourt à la fin d’un mythe. Même les Chinois, imitateurs hors-pairs, ont tout faux.
Idem du libéralisme belge.
L’absence d’un consensus pour un gouvernement, dont on sait que de toute façon il ne règlera aucun des problèmes qui accablent cette société, jette un doute profond sur l’efficacité d’une démocratie des « élites ».
Le mouvement des gilets jaunes chez nos voisins français suscitant quelques copies plus ou moins réussies en Belgique, ne nous ont pas laissé indifférents. Le malaise français est partagé.
Le PS nous a suffisamment dit que la lutte des classes n’existe plus, pour que nous pensions exactement le contraire, laissant ce parti dans ses contradictions.
Ce parti a laissé des séquelles en divisant la gauche : ceux qui croient encore les progrès sociaux possibles dans l’économie de marché, contre ceux qui n’y croient plus.
Ces derniers ont des arguments fondés sur le constat de la paupérisation, des ouvriers qualifiés aux petits commerçants des classes moyennes.
Le rêve des Trente glorieuses débouche sur le cauchemar du troisième millénaire.
La promesse d’une modernisation de l’économie par une amélioration constante du niveau de vie se transforme en comptes d’apothicaire d’un Coca-cola Bacquelaine qui rêve de privatiser les pensions, et d’un Charles Michel qui a rendu son étoile de sheriff dans la hantise de déplaire au patronat sur les salaires et aux Flamands de la N-VA qui ont fini par avoir sa peau.
Les “4 cavaliers de l’apocalypse” écologique : la voiture, la surconsommation, la viande et l’avion sont combattus d’une étrange manière. Ils sont en selle pour la fin du monde. Leurs rabatteurs vivent sur l’ultime prolongation de la vie rêvée et sur les surplus des élites.
L’arnaque reste sur l’estomac des jeunes : « si tu fais des études, tu auras un emploi stable et bien rémunéré avec une progression continue des revenus. À trente ans, tu seras propriétaire. Tu partiras à la retraite en bonne santé à soixante ans et même moins, avec une pension confortable. Tu auras une protection sociale efficace. Tu paieras des études supérieures à tes enfants et à la fin de ta vie, tu auras la satisfaction de voir ta famille en pleine ascension sociale. »
Voilà ce qu’on a vendu aux jeunes moyennant en juste retour, une bonne opinion de la société libérale et l’obscénité d’un travail indigne, en attendant.
Une vaste classe moyenne donnait l’impression d’une homogénéité globale, en foi de quoi le PS abandonnait la charte de Quaregnon « aux nostalgiques du passé » et offrait ses services au libéralisme moderne.

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Après 1980, la matérialité de ce rêve a montré des défaillances, jusqu’au drame de 2008/9 où tout le monde s’est aperçu que le capitalisme avait foiré et remettrait ça, un jour ou l’autre !
Contrairement à ce que l’élite suppose, les gens ne sont pas bêtes. Ils ont été tout simplement naïfs et cru de bonne foi que leurs représentants politiques changeraient les nuisances du capitalisme, en manne bienfaitrice pour l’humanité.
Il suffisait de voir comment les Bacquelaine, les Michel, les Reynders, les Di Rupo, les Borsus, etc… vivaient en privé et en public, comme de véritable vampires des deniers de l’État, pour d’évidence s’apercevoir qu’ils n’auraient rien à espérer de ces gens-là.
Le rêve n’a pas été perdu pour tout le monde. Les catégories supérieures et la nouvelle classe des profiteurs politiques se sont bien engraissées du jeu libéral.
Après la crise des subprimes, les gens ont été nombreux à décrocher, survivant dans l’économie de la débrouille et des sursis du crédit.
La désindustrialisation, la mondialisation et l’ubérisation conduisent au chômage de masse.
Encore un pas en arrière et nous allons nous retrouver en 1936, dans les grandes grèves et avant les congés payés.
On n’adhère plus à l’économie actuelle. Les gens ont besoin de croire au progrès. Par leur travail, ils le méritent. Une seule solution possible : il faut que ce système et ceux qui le promeuvent dégagent. Le plus vite sera le mieux.

17 janvier 2020

GLB et Coens : transsubstantiation et lévitation.

Bouchez et Coens, les comiques de la dernière chance, font penser au clown Grock. Il est installé sur un tabouret devant un piano et veut interpréter un morceau. Il s’aperçoit qu’il n’atteint pas le clavier bras tendus. Au lieu de rapprocher son tabouret, il essaie de pousser le piano vers le tabouret. Évidemment, il n’y arrive pas. Bouchez et Coens, c’est pareil. Ils convoquent, il ne vient personne, sinon des lampistes. Quand aux grands chefs, ils s’assurent avant de se déplacer, que les autres n’y seront pas, afin d’avoir seuls la vedette.
Les plénipotentiaires royaux doivent avoir l’humilité du tabouret et comme leur en donne le droit constitutionnel, voir qui bon leur semble et publier leurs réflexions, avant radio et télé.
Pour le reste, dans un pays qui compte sept gouvernements, qu’il y en ait un qui fasse défaut, ce n’est pas grave.
Les partis de droite, N-VA et Vlaams Belang, ont-ils compris que le confédéralisme était pratiquement fait et que la meilleure tactique était de laisser aller vers le dénouement, sans plus besoin d’un coup de pouce ?
On le croirait.
Les partis rassembleurs ont mal conduit leur barque. Ils consacrent trop de temps à jurer leur fidélité indestructible au néo-libéralisme mondial. Ils pensent que la religion du fric est un fabuleux rempart aux entreprises nationalistes des partis flamands. Ils se trompent ! Le pognon d’abord, certes, en Flandre aussi, mais comme ces derniers sont plus riches que dans le reste du pays, ils consacrent leur loisir plus grand à s’exciter sur les drapeaux, les origines, la langue et l’horreur des étrangers.
Les partis francophones bourgeois et acquis à toutes sortes de démons inhérents au capitalisme, n’ont pas jaugé à sa juste valeur le désir d’autonomie de la région plus riche que les deux autres, suivant pourtant le raisonnement qui a fait la prospérité du libéralisme « tout pour moi et rien pour les autres ».
MR, CD&V, PS, voilà de sacrés empotés ! Ils portent la responsabilité de la situation actuelle. Ils voyaient la Belgique immuable avec le roi au centre et la bourgeoisie autour prêchant la bonne parole capitaliste, le reste du troupeau abêtit de jeux à la télé incapable de penser. Ils se sont crus fins politiques en cédant, de législative en législative, aux nationalistes flamands.
Les lois linguistiques nous font passer pour des rigolos partout en Europe. Les régions de plus en plus omniprésentes avec un parlement, un président, des ministres, tout accrédite deux ou trois républiques remplaçant le royaume.
Si la N-VA en accord avec le Vlaams Belang le voulait, dès aujourd’hui, affirmer que la Flandre est un pays à part entière, qui pourrait lui contester le fait accompli ? Si les nationalistes flamingants ne le font pas, c’est à cause de Bruxelles et la fichue idée qu’ils ont eue d’y installer leur parlement, croyant ainsi qu’ils entraîneraient le million d’habitants de la capitale sous la bannière jaune au lion noir.

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Ça viendra, mais la poire n’est pas tout à fait mûre.
Toujours est-il que s’ils proclamaient leur indépendance, on atteindrait à la bouffonnerie suprême d’un parlement flamand installé « à l’étranger », d’ici à ce que les parlementaires du Belang se fassent contrôler à la frontière, il n’y aurait qu’un pas.
C’est probablement Georges-Louis et Joachim à qui il reviendra d’attirer les flamingants dans le dernier vaudeville fédéral par de nouvelles propositions sur Bruxelles que les partis avaliseront pour qu’on en finisse.
Quand on voit déjà que partout la parité s’installe entre francophones et néerlandophones dans la capitale, alors que ces derniers sont ultra minoritaires, il ne faudrait pas grand-chose, aux noms des 7 millions de Flamands, que Bruxelles soit annexée à la Flandrie et que la Belgique disparaisse.
Sera-ce un grand malheur ? Au point où l’on est, au coût prohibitif de ces sept gouvernements, au divorce déjà consommé entre les deux grandes Régions les plus peuplées, reléguant Bruxelles à la troisième place, nous ne sommes pas loin de la victoire du radicalisme flamand.
Je vois bien Bruxelles « louée » à l’Union européenne par un bail de 99 ans ; après quoi elle reviendrait à la Flandre, un peu comme Hong-Kong va revenir à la Chine.

16 janvier 2020

Polysémie du rejet.

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, la majorité des gens en a marre. En avoir marre ne veut rien dire en soi, puisqu’il n’y a pas de griefs précis, ni de ressentiments particuliers à l’encontre de la situation actuelle. Les gens en ont marre, parce qu’en réalité plus rien ne fonctionne comme ils le voudraient, dans une société où, croyait-on encore par nostalgie, a régné la démocratie, sinon plus de démocratie tout au moins qu’aujourd’hui.
Dire comment les gens la voudraient est une autre affaire : un ensemble plus équilibré donc plus juste, sans disparité excessive entre les riches prédateurs par nature et les travailleurs qui vendent leur capital-travail. Chacun espère que la disparition de l’excès de richesse serait de nature à tempérer l’excès de pauvreté. .
C’est particulièrement édifiant en Belgique. Qu’on ait bien voté ou voté pour n’importe qui, ce n’est pas le sujet. Le sujet est qu’on ait voté, que c’est le seul acte politique laissé aux citoyens, les élus faisant le reste, c’est-à-dire tout ! Même cet ultime acte démocratique de voter ne sert à rien, puisque les partis n’arrivent pas à s’entendre sur un gouvernement.
Lorsqu’enfin ils s’entendent, leur politique se résume à suivre les conditions dans lesquelles l’économie libérale mondiale situe l’Europe qui elle-même, avec des critères supplémentaires, la répercute dans les pays de la communauté.
C’est dire les marges peu existantes et le genre de politique que l’on peut avoir dans de pareilles limitations. Si encore, conscients de cela, les partis cherchaient à sortir de cette impasse par des « ateliers de réflexion » sur le devenir de notre société, mais pas comme l’entendent les partis de collaboration, mais comme l’entendent les philosophes et les économistes indépendants du pouvoir. Mais non, la porte est bien verrouillée, personne ne peut sortir du dilemme réussir ou échouer, autrement.
Et ce n’est pas tout, outre que l’élection n’est plus qu’un prétexte justificatif à l’organisation politique, il semble encore qu’en avoir marre est aussi le résultat d’une cacophonie sur des critères sociaux, les rétributions et les mesures qui entourent les revenus, selon les droits acquis dès la naissance pour certains et pour d’autres des diplômes fondés sur des compétences qui peuvent tout aussi bien être naturellement dans les cordes de tout un chacun, sans avoir besoin de suivre des cursus et prouver des aptitudes aux critères demandés, les papiers officiels n’étant là que pour filtrer les ambitions et rejeter dans l’illégitimité les intelligences anticonformistes.
Déçus aussi, les contribuables pour ce genre de société qu’ils n’ont pas voulu et qu’ils entretiennent malgré eux, par des automatismes aveugles prélevés sur leur travail, selon des impératifs économiques et budgétaires donnant aux décisions une automaticité sur l’organisation de la vie intolérable puisque distribuée à l’aveugle et à la louche.
De toutes ces raisons du ras le bol, certaines sont d’une évidente actualité, d’autres auront des conséquences à plus long terme.

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Par exemple sur les modifications climatiques, on voit bien que l’intérêt privé de maintenir les productions et les consommations est mortel à longue échéance. Cela devrait cesser tout de suite. Que voit-on ? Les pollueurs polluent davantage au nom de la demande et les usagers tirent profit d’un statu quo. Ils ne sont pas près de redéfinir si, ce qu’ils faisaient, serait bien ou mal. Les États laissent faire et, mieux, l’Europe encourage ces productions néfastes pour les mêmes raisons que personne ne veut admettre, mais qui sont tout simplement que le capitalisme est inamendable, que les ressorts humains qu’il sollicite par son type d’intéressement sont des critères non-vertueux apparentés aux excès de toute sorte et aux vices inhérents à l’égoïsme latent, jadis attaché à la notion de survie de l’espèce, individu par individu, aujourd’hui permissif sur des critères qui déterminent les classes sociales en pauvres et en riches.
Voit-on quelque part une réalisation qui va dans le bon sens ou dans le profit, qu’aussitôt le problème est résolu : c’est le profit qui l’emporte.
Résumé à l’essentiel, le peuple veut la fin du climat délétère et reste très indécis sur la fin du système. Comment réformer ? Pour faire quoi ?
La défiance généralisée, même par ceux qui soutiennent le régime, sert de colle agglomérant toute l’opposition. Défiance envers le libéralisme économique et quand on voit les zozos qui le promeuvent du MR au PS, cela donne froid dans le dos, défiance envers une société de castes, avec ses nababs et ses parias, défiance envers l’arrogance et la prévarication du système politique en place, que les biens placés aux commandes, les élites, ont transformé en agence de sécurité de leurs privilèges.
Maintenant qu’on a tout dit, on fait quoi ? De la polysémie, mon général !

15 janvier 2020

Le MR à qui n’en vœux !

Qu’on se le dise, les Liégeois sont heureux, enfin c’est Georges-Louis Bouchez qui le dit. Il vient de faire grandir le prestige de la ville grâce à la présence au Palais des Congrès, ce 13 janvier 2020, du ban et de l’arrière ban des libéraux-américanolâtres du MR. .
Il paraît qu’ils étaient deux mille (journal La Meuse) à remplir la salle. GLB, c’est comme le Cid de Corneille « Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port ! ».
Sauf qu’un prospectus du Palais des Congrès informe le curieux « Hormis les 3 grands amphithéâtres, toutes les salles bénéficient d'une vue imprenable sur la Meuse ou sur le Parc de la Boverie. Etc. Capacité : Nombre maximum de personnes par salle : 1750. »
L’exercice qui consiste à se serrer les coudes a été possible depuis que MM. Reynders et Michel sont partis vivre ailleurs leur haute destinée. Ils tenaient trop de place, le MR a donc réussi à caser 250 personnes en plus des 1750 que la salle pouvait contenir, dès qu’ils ont dégagé !
GLB n’est pas à une craque près, d’autant qu’il est passé chez le roi, que les conciliabules battent leur plein. Philippe l’a regonflé à bloc pour de nouveaux tours de table dont le communiqué ne précise pas le nombre, si bien qu’on ne sait pas combien GLB a parcouru de kilomètres dans sa course de la noble cause. Il en est certain, il est au top pour les jeux olympiques de Tokyo.
Le MR fait la tournée des grandes villes. Les membres du bureau du MR, les ministres et sa vedette Sophie Wilmès en pantalon rouge du fantassin d’avant 14, ont fait semblant d’être surpris et enthousiasmés du discours de GLB qu’ils entendaient à une virgule près, pour la 3me fois au moins !
Il paraît que 2020 sera l’année du renouveau – tous les nouveaux présidents le disent histoire de se faire valoir par rapport au prédécesseur ! Et comme GLB est Montois, il y a un peu de Tennessee Di Rupo en lui, puisqu’il se lance dans les ateliers en 10 grands débats thématiques d’avenir.
Mais attention, pas des ateliers bidons comme chez les socialistes de collaboration, des ateliers sérieux, avec des clés de douze pour tout le monde et des salopettes fournies par la Maison. GLB ravalera lui-même la façade pour « moderniser les statuts du MR national au congrès statutaire prochain, avant le renouvellement de toutes les instances internes du MR ». En clair, les putes parties, on change les draps !
Est-ce que le sosie de Tariq Ramadan veut liquider aussi ce qu’il reste de fidèles de la garde de Charles Michel ? Notez que le petit Chastel, à l’Europe (placard bien commode), avait fait une partie du travail en saupoudrant de DDT anti-punaises les fauteuils sur lesquels les derniers porte-cierge de Reynders avaient posé leurs fesses.

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Bouchez est dans la grande tradition des chefs libéraux. C’est un tueur, mais il a le geste large en relevant les vaincus. Ducarme tombé dans la fange, a été par ses soins quelque peu rendu présentable, pour jouer le rôle du punching-ball de défoulement. On a vu Ducarme moins grande gueule, timide encore chez Deborsu dimanche sur RTL, mais ça lui reviendra.
Ducarme remplace Didier Reynders dans le rôle de « l’ami détesté ». Quand on pense que Reynders, Commissaire européen de la justice, devrait défendre tous les citoyens ! Inutile d’en rajouter, le MR est reparti pour de nouveaux règlements de compte !
Enfin, la récompense aux supporters fidèles, GLB a distingué le plus valeureux d’entre eux. Comme Napoléon, il a pincé l’oreille de Daniel Bacquelaine en larmes, comme il l’avait vu aux actualités françaises, Gérard Collomb ne parvenant pas à cacher son émotion devant Macron, nouvel empereur des Français.
Daniel Bacquelaine sera donc le premier promu de l’année. En effet, il va remplacer Miller à la direction du cercle d’études Jean Gol, dont c’est le vingt-cinquième anniversaire de la mort. On se souvient du coup de sang fatal après quelques nuits d’un nouvel hyménée explosif.
Richard Miller est un type dangereux pour GLB. C’est un littéraire. Il ne contrôle pas ses envolées. Il est mauvais dans les radios où il coupe tout le monde pour lâcher des conneries. Et vice rédhibitoire, il a servi de garde-du-corps aux Michel dans la guerre des chefs.
Daniel Bacquelaine, quoique médecin, n’est pas un intellectuel. C’est un rusé. GLB pensera pour lui. Et puis, on est certain qu’il y aura du coca dans le frigo de la salle de réunion des élites libérales, avenue de la Toison d’Or.
Aux dernières nouvelles, les vœux de l’an à Liège du MR ont rassuré tout le monde, GLB avec ses talonnettes est presque aussi grand que Sophie Wilmès.

14 janvier 2020

La France soumise.

Grosse offensive ce lundi de la presse « aux ordres », après la concession d’Edouard Philippe à Laurent Berger sur la question de l’âge légal de la retraite à taux plein.
Le mot d’ordre : « il faut sauver la réforme par point » en la saluant comme une victoire des syndicats réformistes, espérant faire plier les autres centrales syndicales et arrêter les grèves.
La France soumise a donné le maximum partout dans la presse, la télévision et dans les secteurs privés à haute diffusion aux mains de patrons milliardaires, ainsi que dans les vecteurs de la pensée élyséenne, la 2, la 3, la 5, etc. des étranges lucarnes françaises.
Parfois le ton devenait quasiment implorant, par d’autres moments ironiques. Le condensé de tout ce cirque s’est retrouvé sur la 5, dans le « Cà dire » de dix-huit heures.
On peut créditer Christophe Barbier, Bruno Jeudy, Patrick Cohen et Jean-Michel Aphatie, ces deux derniers sous la houlette de la tenancière de « Cà vous », Anne-Élisabeth Lemoine, du même discours, implorant, menaçant, inquiétant les zauditeurs, les suspectant à l’avance de ne pas aimer Macron.
Porte-voix dans les rangs de la France soumise, héros du camp de base des LREM et voltigeurs de Macron-system, on devrait pouvoir les citer, tous, car ils le méritent. Ils font ce métier en oubliant que c’est un peu le même que celui de juge d’instruction, ils doivent relater les faits et émettre leur opinion à charge et à décharge. Or, nous assistons à une anthologie du pamphlet à l’adresse du Gilet jaune, passé Syndicaliste-gréviste et matraqué par une police que Roland Cayrol admire en sa qualité de représentante de la force légitime de l’état.
Je lirai les élucubrations des légitimistes célébrant l’autorité suprême demain ; mais, ce soir, je me suis borné à suivre le « Cdans l’air » de Caroline Roux.

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Mine de rien, Caroline Roux est très représentative de la tendance de la presse acquise à la politique du président, quoique un peu plus sceptique en général, dame, il faut bien qu’il y ait de sa part une légère controverse, histoire de nourrir le débat.
En face d’elle, l’ineffable Cayrol, déjà cité et Nathalie Saint-Cricq, qui s’est vouée ces dix dernières années à la chasse aux Insoumis et à Jean-Luc Mélenchon, ce dernier, une vraie bête du Gévaudan, qu’elle traque de Marseille à Paris.
Ce qui la détermine d’avantage à encenser la France soumise au côté de son camarade Cayrol, le couple bien d’accord, sur la bêtise des syndicats et de l’ouvrier en général, à l’exception de Laurent Berger et des réformistes de la CFDT, comme il se doit
Pour eux, la fin de la grève, ce n’est plus qu’une question de quelques jours, histoire de remettre les réseaux en marche, les lignes à l’arrêt se rétablissent peu à peu dans le train-train des heures de pointe et du trafic intense.
Il restait à traiter les autres grévistes, avocats, infirmières, transporteurs, au cas par cas, ce qui pour Cayrol n’est pas impossible avec un homme du talent d’Edouard Philippe !
On observe un phénomène curieux chez tous ces propagandistes de la pensée unique, ils finissent par croire à leurs salades !
Rien n’est moins sûr que ce mouvement de grève touche à sa fin. Pour plusieurs raisons dont la plus évidente est que le sujet n’est pas l’âge légal de la pension, c’est la retraite par point en elle-même. D’autres part, des syndicalistes de la CFDT ne sont pas d’accord de suivre Berger dans son allégeance à Macron, d’autant que l’âge de la retraite n’est pas tranché du tout et que les promesses de Philippe sont aléatoires et sous conditions.
Bref, ce « Cdans l’air » le fut dans l’air du temps, avec des journalistes engagés dans l’aventure présidentielle en qualité d’employés rétribués.
Cependant, on a vu percer une certaine inquiétude à propos des élections municipales des15 et 22 mars 2020 ? Un peu plus de deux mois, c’est court pour panser les plaies, et mettre dans la course le parti de Macron, un président qui n’est pas bien coté dans les sondages avec des adhérents du parti assez houspillés partout en province sous l’effet des Gilets jaunes et des futurs retraités par point.
Roland Cayrol a trouvé l’excuse qui fera plaisir à son maître « Si les LREM ramassent la pâtée aux élections municipales, c’est normal pour un parti au pouvoir. » !
La rhétorique de Cayrol est un Flash-Ball LBD du verbe. On le ramasse dans la gueule, on n’en est pas éborgné, mais on en a son compte. Roland, Nathalie et Caroline peuvent rentrer chez eux, servir le café à la police en quartier libre. La France soumise marque le point.

13 janvier 2020

La fin de l’Histoire ?

Il y a différents mépris. Celui des partis pour l’application du système libéral intégral en Belgique est sournois et pernicieux. Traiter de « populisss », « extrémisss » (avant c’était communisss) ceux qui réfléchissent pour transformer le système, ne les grandit pas.
L’économie libérale, c’est sacré avec défense de la critiquer, tandis que les anathèmes abondent sur les gens de mon espèce. L’idée ne leur vient pas qu’on doit pouvoir débattre d’une politique et d’une économie aussi décriées. Les tenants du système libéral nous livrent une partie honteuse d’eux-mêmes : celle d’un dégoutant empirisme qui fut de toujours leur seul poisson-pilote. Ne touchez à rien, tout doit se faire seul, de la concurrence à la liberté d’entreprendre. Par une sorte de miracle naturel, la mise en place s’organise grâce à la compensation entre intérêts privés. Alors que c’est tout, sauf cela !
L’économie c’est comme la bière. Elle se bonifie dans les cuves, grâce au temps long, disent-ils !
La classe bourgeoise montre ses divisions et ne parvient pas, malgré le consensus libéral commun, à s’entendre sur la formation d’un gouvernement. Le temps long, on y est !
Disons-le carrément, le paysage politique belge verrait une simplification utile dans une restructuration d’un système un peu à l’américaine. L’opposition « populisss » et les partis de gouvernement formeraient deux entités face à face. Qu’on me dise la différence entre De Wever et Di Rupo sur les questions de commerce, de droit commercial, de liberté d’entreprendre, de l’accroissement des traités mondiaux et même de l’Europe ? Il n’y en a pas.
Un bloc bourgeois dépasserait les contradictions des partis de consensus libéral. Ce bloc constituerait une nouvelle alliance entre les classes moyennes et laisserait à l’opposition le soin de défendre ceux qui vivent en dehors des progrès de la classe bourgeoise, puisque dans le système actuel, ils ne sont pas pris en compte.

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Ce sont les partis de pouvoir qui acculent les citoyens les moins bien représentés à prendre des positions extrêmes. Ces citoyens sont atterrés de vivre dans de plus mauvaises conditions sociales aujourd’hui que leurs parents.
Selon une étude, une majorité électorale de consensus libéral devrait tenir compte des évolutions culturelles et reconnaître que les valeurs ouvrières très sollicitées sur le papier par la propagande libérale, ne se retrouvent pas dans les faits en se déportant vers la droite, au point d’être tombées dans un véritable piège. L’exemple, c’est celui du parti socialiste.
Le néo-libéralisme, proclamé le top du modernisme, fut incarné par Jacques Delors. Ce projet économique et politique visait à dépasser l’opposition entre le marché et l’État. Il est toujours en chantier en Europe et dans les pays de la zone, sous le nom de réalisme économique. C’est le programme de la bourgeoisie. Malgré les échecs qui s’amoncellent, il est toujours dominant. Le marché et la libre-entreprise ne sont plus remis en cause et les grands équilibres macroéconomiques sont réaffirmés.
Très bien. Voilà qui est clair. Comme il est clair que ce programme est un véritable abandon des classes populaires et de leurs intérêts, notamment à travers la réduction des politiques sociales en leur faveur.
Pour l’opposition de gauche, c’est d’évidence une erreur grossière. Que chacun puisse entrer dans un camp qui assume ou qui combat ce marché ainsi conçu en libre-entreprise, me paraît une démarche démocratique.
Que Di Rupo, Bouchez et Bart De Wever proposent une nouvelle alliance électorale en faveur de l’intégration européenne sur les grandes lignes d’une modernisation à l’américaine et que l’opposition dénonce le glissement progressif vers un capitalisme libéral, de privatisations et de financiarisation de l’économie, au moins l’électeur s’y retrouverait. On n’aurait plus l’ambiguïté du parti socialiste qui est d’accord sur les principes de l’économie bourgeoisie et qui fait tout pour que cela ne se sache pas dans sa clientèle ouvrière.
Reste la question philosophique. Ces gens ne se contentent pas de profiter du système. Du PS au MR, en passant par le CD&V et la N-VA, ils en sont les propagandistes. Croient-ils à la fin de l’Histoire ? Qu’il n’y aurait plus de place pour autre chose et que ce modèle sera encore debout quelques siècles, dans son immuabilité ?
Si c’est cela, pauvre Belgique et pauvre société. Car, ils commettent l’erreur majeure de croire que cette civilisation, a contrario de toutes les autres, arrêterait son cheminement vers sa fin !

12 janvier 2020

La firme : Joëlle, Benoît, Maxime et les autres.

Les week-ends sont des terminus. Le convoi rentre au dépôt. La perspective fin de semaine : hanter les abords du congrès CDH à Namur, c’est plutôt mince !
Georges-Louis Bouchez est un pis-aller. Il l’ouvre même le dimanche, en voltigeur du prince.
Le roi a tout essayé. C’est fichu, tout le monde le sait. GLB persiste. La bourgeoise s’inquiète. L’économie libérale prépare un krach dont le millésime se souviendra.
– Celui de 2008 était gouleyant, celui de 2020 aura du corps.
Sophie Wilmès, l’intérimaire, a changé de maquilleuse. On l’a vue en cendrillon, elle en sortira femme de l’année, peut-être baronne ?
Dans ce contexte, Maxime Prévot, président du cdH, lance ce samedi, la “co-construction” d'un nouveau mouvement, lors de son congrès à Namur. A-t-il suffisamment de membres actifs pour remplir une salle ? Les chaisières du parti s’interrogent. Catherine Fonck n’a pas le fondement de Maggy De Block pour couvrir deux sièges à la fois.
Maxime Prévot ne manque pas d’air. Il va co-construire et meubler un nouveau mouvement politique…Encore un, comme si les autres n’étaient pas assez nombreux ! La bourgeoise n’est pas bien représentée par Georges-Louis. Il n’a pas la carrure. Pour Maxime, GLB est un charbonnier qui n’a pas la foi.
Au côté obscur de la Force, dirigeants obscurs. Vous connaissez Laurent de Briey ? C’est le Georges-Louis bouche-trous du CDH !
Ce Congrès est le point de départ d’une refondation. De 11 % au scrutin régional de 2019, Maxime Prévot compte bien remonter la pente. C’était difficile de battre Benoît Lutgen dans le sens inverse. C’est ce qui autorise Prévot à un certain optimisme.
Pour en revenir à sa vedette américaine, Laurent de Briey est professeur de philosophie politique (UNamur, UCLouvain), ancien chef de cabinet ministériel et co-initiateur du groupe de réflexion "e-change". C’est lui qui va transcender les clivages politiques.
Delwit et Sinardet en rient à l’avance.
La transformation du PSC en cdH en 2002, autour de Joëlle Milquet, n’a tenu le cap qu’avec une ou deux parutions de la présidente dans des magazines people. Certes, elle a démontré qu’à plus de cinquante ans, elle avait encore de belles jambes, mais c’est évidemment insuffisant pour distribuer des oranges. Le champion du pataquès, fut le suivant, Benoît Lutgen. Son fameux changement de pied en pleine législature a été sifflé. C’était bien un penalty. En Région bruxelloise, ce fut l’horreur complète avec 6,4% au scrutin régional et 5,9% au scrutin fédéral.
Catherine Fonck, cheffe de groupe CDH à la chambre est comme Ducarme au MR : toujours deuxième ! C’est son destin. Elle ne pourra jouer un rôle au CDH, que le jour où le parti ne sera plus qu’à 5 % et qu’aucun homme, même pas de Briey, ne se présentera pour relever le gant.
La « ressourcerie » du CDH dans l’opposition n’a fourni que des arguments de seconde main. Le CDH est-il du centre-gauche ou du centre-droit ? À présent, il n’est au centre de rien.
Gérard Deprez, l’ancien pygmalion de Joëlle Milquet, a été le premier à se tirer de la culture chrétienne. Gérard s’est fait une réputation d’emmerdeur au MR, mais il a résisté à tous les assauts pour lui reprendre sa marmite. Son siège libéral au parlement européen, GLB l’a proposé à Prévot. Le bourgmestre de Namur était indigné qu’on pût l’assimiler à Gérard, le renégat.
On craint pour l’avenir. Benoît était un vicieux, mort de la bombe qui devait tuer le PS. Ce gaffeur à l’Europe et Delpérée en maison de retraite, il reste l’hubris de Maxime à vénérer. Maxime et son hubris ont toujours fait bon ménage, quand même, on reste dans le léger.

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La preuve, il a invité le philosophe français Luc Ferry, ancien ministre de l'Éducation sous Chirac et célèbre pour avoir recommandé que la police tire à balles réelles sur les Gilets jaunes. Ce type, rallié à Macron, jouit d’un statut particulier qui lui a permis d'être payé de 2005 à 2010 par l'université Paris-VII, 4.390 euros net, pour donner des cours qu’il n’a jamais donné ! La facture sera finalement réglée par Édouard Philippe.
La lettre de Prévot aux citoyens « moins de plus, plus de mieux » dit ce qu’il entend par là, deux « plus » pour cacher un « moins », soit pas grand-chose !
Je le jure bien, vous n’aurez pas une autre chronique sur le sujet.
Il n’en fallait qu’une seule. La seconde aurait fait doublon.

11 janvier 2020

Millennials (1)

Ce n’est pas le roman éponyme de Martin Winckler « la maladie de Sachts » (1998, éditions P.O.L.) sur l’état de santé d’une population des campagnes, qui serait à la base d’une étude de Moody’s Analytics, mais une réalité qui semble dépasser la fiction.
La génération de 1980 à 2000, dont les plus âgés parmi les natifs auraient tout au plus quarante ans, est la plus importante en activité, la plus performante et la plus connectée que les États-Unis aient connue, de tous les temps.
Moody's Analytics est le département « études/conseils » de la société de notation bien connue et qui n’est pas soupçonnée d’être dirigée par une bande de gauchistes. D’un rapport scientifique, il apparaît que cette génération souffrirait davantage de troubles de santé que celles qui l'ont précédée et ces troubles pourraient à terme peser négativement sur l'économie américaine.
Nos élites sont idolâtres de l’économie américaine. Elle constitue pour eux l’excellence, au point qu’en Europe, on en rêve les yeux ouverts. Macron pour atteindre à ce nirvana, gaze et matraque ses « sujets ». Sophie Wilmès et Coca-cola Bacq attendent de GLB le « go » pour nous américaniser à fond. Sachant que ce qui arrive aux Américains et nous apprend Moody’s Analytique, d’après les données du Blue Cross Blue Shield (BCBS) assurance-santé, cette catastrophe générationnelle nous pend sous le nez aussi.
La hausse du taux de mortalité à l'âge de 35 ans par rapport à la génération précédente (la génération X de 1966 à 1980) a de quoi inquiéter.
Quand les inégalités sociales de santé débutent dès le plus jeune âge, il ne faut pas s’étonner de voir les causes multiples de mortalité et de morbidité à la hausse, tandis que l’âge pour les subir est à la baisse.
Dans un passé récent, des remontées du taux de mortalité s’expliquaient à certaine période. La guerre du Vietnam (fin des années 1960), l'usage de la drogue, la décennie suivante.
Pour les 40 ans et moins d’aujourd’hui aux USA, on cite de multiples, causes, accident par overdose, stress à dépression mélancolique, cancer.
L'indice de santé montre une dégradation générale de l'état de santé, les hommes ayant des problèmes de comportement : alcoolisme ou toxicomanie, les femmes davantage atteintes par la dépression sévère ou l'hyperactivité (statistiques, entre 2014-2017).
La forte hausse des dépenses de santé atteste de la véracité de l’étude.
En clair, le système économique, l’individualisation des destins faisant exploser la famille, l’absence de couverture sociale lors d’une fermeture ou d’un licenciement de l’entreprise qui aux USA se substitue à l’État et devient la seule protection sociale du travailleur, sont de nature à lier le travailleur à l’entreprise et en même temps le plonge dans une inquiétude parfois irrationnelle, mais hélas, assez souvent réelle.
C’est ce modèle là que les libéraux européens veulent « vendre » à l’Europe, sous la contrainte comme en France ou par l’entraînement de la Région flamande pour la Belgique.

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Dans les divers scénarios envisagés, Moody’s Analytique estime que les États-Unis vont vers une hausse des dépenses de santé. La fréquence plus élevée des cas d'hypertension ou de hauts taux de cholestérol entraînera des dépenses plus fortes les décennies à venir.
Du point de vue économique, une population en moins bonne santé entraîne des problèmes financiers qui aggravent ou génèrent de nouveaux problèmes de santé.
Cela a déjà un effet anxiogène sur les ménages ayant du mal à boucler leur budget, ce qui accélère encore les troubles du comportement.
Gagnée par l’irrationalité d’un stress comme s’il s’agissait d’une crise économique comme celle de 2008/9, cette génération pourrait la provoquer par un effet de panique.
Comme la situation mondiale de l’économie n’est pas bonne et donne lieu à des spéculations sur la date du prochain krach boursier, 2020 pourrait placer tous les compteurs au rouge et mettre d’accord cette génération anxieuse avec le reste de la population mondiale.
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1. Les Millennials, aussi communément appelés la Génération Y, sont les personnes nées dans les années 1980 et le début des années 1990. Cette catégorie d’âge a comme point commun le fait d’avoir grandi avec les nouvelles technologies. On les appelle ainsi les « digital natives ».

10 janvier 2020

Macron, une erreur de casting.

La grève en France, la plus longue depuis longtemps, a-t-elle une chance d’aboutir ?
Pourrait-elle amener Macron à céder sur la réforme des retraites?
Les grévistes luttent à armes inégales contre l’État. Avec le patronat, celui-ci peut rapidement se trouver à gérer des pertes financières qui le conduiraient à la négociation. L’État tire ses ressources de l’argent collecté auprès de la population, ce sont les grévistes qui le financent contre eux-mêmes. Avec un État hors-sol, depuis que la présidence est dans les mains d’un extra-terrestre, il est probable que Philippe joue le pourrissement. Tenir un mois, avec les petites paies des ouvriers-grévistes, malgré les aides, c’est plus qu’un exploit, c’est une performance.
La fin heureuse d’une grève de ce type est surtout la conséquence de la conjonction de deux facteurs au gouvernement, un fond d’humanité et la conscience que le PIB sera mauvais si la grève dure trop longtemps. La police poursuit son œuvre massacrante et le PIB Macron expliquera qu’il est mauvais à cause des Gilets Jaunes et des grévistes qui se sont relayés pour qu’il le soit. On ne voit pas le gouvernement reculer d’un pouce
Les spécialistes se sont plantés sur les raisons d’un succès des syndicats : un mouvement qui prend de l’ampleur et qui se fixe des objectifs, le tout avec une opinion en faveur des grévistes qui ne faiblit pas. Tout est là pour une réussite et pourtant, rien n’est certain !
Sous les pires gouvernements de la 5me république, même en mai 68, on n’a jamais vu un premier ministre dire qu’il est prêt à négocier, puis après la réunion, les syndicats sont unanimes, c’est la politique du fait accompli, circulez, il n’y a rien à voir.
Comment a-t-on pu en arriver là ? 36e jour de grèves et aucune réunion sérieuse entre les parties !
La responsabilité de Macron est énorme. Depuis le début du quinquennat l’ébullition sociale est permanente. Le beau jeune-homme qui au départ n’était intransigeant que sur son couple non-négociable, reste dans l’ombre sans faire aucun signe à Edouard Philippe, si bien que celui-ci laisse aller la valse en courant le risque d’une radicalisation du conflit. Le pouvoir est-il si confiant que cela dans sa police ? Qu’est-ce qu’une démocratie qui vit sur pied de guerre depuis un an, sans que sa sécurité soit menacée de l’extérieur ?
Si j’étais français, je me poserais la questions de la capacité de Macron à gérer un conflit social.

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On le voit bien, ses discours sont à côté de la plaque. Il ne comprend pas les causes et les réalités des fractures, en un mot, il a une gestion à l’ancienne du conflit. Il se met en retrait comme Chirac et laisse son gouvernement gérer la crise. Il attend l’épuisement des mobilisations et si par aventure, il fallait aller jusque là, comme Chirac l’a fait avec Juppé, Philippe porterait l’entière responsabilité de la défaite. Cette démarche de pourrissement est en soi une infamie. Ces gros salaires savent très bien que les grévistes vont épuiser leurs ressources et qu’ils devront bien à un moment reprendre le travail, parce qu’il faut manger.
Macron est très proche de la méthode Fillon qui passe en force sur les retraites.
On a dit que Macron est un novice en politique, c’est vrai. Il n’a gagné qu’une seule élection. Il n’a jamais été élu, ni même milité, lorsqu’il habitait Amiens. C’est un banquier, recruté par la banque Rothschild qui l’a tout de suite mis en position de participation et qui y a gagné des millions. C’est un homme de cabinet, entouré d’hommes et de femmes qui ont le même profil. Il croit tout savoir et aime donner des leçons à des énarques qui très subtilement, ayant jaugé le personnage, jouent les admiratifs. Pour lui, un compromis ce serait reconnaître des failles dans ses analyses.
Mais, son pire défaut, il se croit un fin stratège. Général d’armée, il déplacerait des divisions fantômes sur des cartes, puis accuserait le colonel de leur inexistance. Pour le malheur des gens, son socle électoral s’est déplacé à droite, si bien que les députés qui le soutiennent majoritairement au parlement sont pour beaucoup en porte-à-faux avec cette réforme des retraites, qui colle mieux à la droite. Il sait que sa seule chance d’être réélu en 2022 est d’être face à Marine Le Pen. Il doit absolument avoir la droite dans sa manche pour réussir.
Je raconte l’histoire comme au café du commerce, mais il y a un peu de ça dans cet épisode malheureux de la politique sous la 5me république. La preuve, quand Macron apostropha un jeune homme en disant « il n’y a qu’à traverser la rue pour trouver du boulot », qu’y avait-il en face ?... un bistro avec petites restauration.

9 janvier 2020

Political correctness

Cinq ans après l'attentat qui a frappé la rédaction de Charlie Hebdo, le journal publie un numéro anniversaire de l'attentat. C’est l’occasion de revenir sur une lettre datant du 6 février 1770 que Voltaire adressa à l’abbé Le Riche en ces termes : « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire ».
Ce blog a tiré quelques chroniques de la tolérance. Pourtant une dérive persiste et s’augmente des frais émoulus politiquement corrects du macronisme, les nouveaux censeurs.
Depuis que les autorités redoutent un clash entre autochtones et émigrés, les laïques et les religieux, les valides et les infirmes, les ethnies de cultures différentes, les Gilets Jaunes et les autorités constituées, les classes sociales entre elles, etc. la lecture en public de certains articles du Robert serait passible d’une forte amende.
Le métier d’humoriste est devenu un métier à risques judiciaires.
Les citoyens sortis des grandes écoles squattant les ministères s’ingénient depuis bientôt vingt ans à remplacer les locutions et mots considérés « offensants » ou « péjoratifs » par d'autres qui leur paraissent neutres et non offensants. On croirait que le langage politiquement correct est le seul domaine où ils gardent de l’imagination.
L’élément déclencheur de la version actuelle de la censure est de la deuxième génération. La première, dès les années cinquante s’était attachée à sacraliser le martyr juif en y proscrivant les anathèmes de l’extrême droite, déjà antisémite d’avant-guerre, que le drame de 40-45 n’avait pas assagis.
De cette époque, une pression forte des ligues, regroupements ou associations ne s’est jamais démentie. La première version qui portait essentiellement sur l’antisémitisme n’est qu’en partie responsable de la censure d’aujourd’hui.
L’esprit montmartrois s’est éteint avec Desproges et Coluche. Tex et Bigard, quoique assez éloignés de l’esprit des premiers cités ont été remerciés sur les chaînes où ils travaillaient, Dieudonné (qu’on aime ou qu’on n’aime pas, là n’est pas la question) survit en étant autonome. Tout le reste de la profession est dans le rang, le petit doigt sur la couture du pantalon.
Mon propos n’est pas de suggérer qu’un tel a plus d’esprit qu’un autre, ni surtout d’entrer dans le choix des publics. Il est engagé contre la censure et les interdictions de tous ordres qui empêchent la liberté d’expression.

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On peut penser ce que l’on veut des États-Unis, la liberté d'expression y est protégée par le Premier amendement de la Constitution et par les constitutions et lois de nombreux États. Pour une fois que les USA montrent l’exemple, on ne va pas faire la fine bouche.
En Belgique, vu l’état de conflits permanent de l’usage des langues (en Flandre surtout), des pudeurs de gazelle des partis politiques, gauche comprise, quand il est question de la sacro-sainte personne de l’électeur, la langue de bois est un bon auxiliaire.
C’est tellement ancré dans les mœurs des universités, que je ne serais pas surpris qu’on y apprenne un langage constitué de poncifs journalistiques et de termes conçus pour ne déplaire à personne. Georges-Louis Bouchez a dû son succès au MR à des déclarations où l’art de ne parler pour ne rien dire, fait croire que l’homme a des principes.
On doit à Louis Michel la langue de bois de combat. Sa « rage taxatoire » il la décerna aux socialistes. Les termes dans lesquels il associa le MR au Premier Mai étaient de la provocation. Il a remis à la mode le vieux truc qui amplifie les différences : la calamité des grèves qui pénalisent ceux qui travaillent, les usagers des autoroutes pris en otages, le bon sens qui parle aux gens, etc.
Les médias qui roulent tous pour la bourgeoisie, emploient la même technique, mais de manière plus intelligente, moins ostentatoire, sauf des journaux comme La Meuse qui sauvent leur fonds de commerce dans des clabauderies de concierge, mais toujours politiquement correct. Ils font dire les mots « interdits » par ceux qu’ils clouent au pilori, en général des ennemis de la bourgeoisie.
La gauche n’est pas en reste. Le choix des mots encourage les rapports sociaux, et sans justifier la censure, elle utilise son propre code d’exclusion. Mais, « c’est pour la bonne cause » se défaussent les chefs. Cependant, cela s’appelle aussi de la censure.
La dilution du discours dans le politiquement correct rend difficile, voire impossible de relier les problèmes sociaux, entre eux, inhibe l’expression libre et renforce le pouvoir qui l’exerce. C’est prendre les gens pour des imbéciles. Pour autant, les gens le leur rendent bien.
Il est possible que nous soyons arrivés au bout du bien dire pour la raison qu’explique Landhouille (Un client sérieux) de Georges Courteline.
« ….L’homme est un être délicieux ; c’est le roi des animaux. On le dit bouché et féroce ; c’est de l’exagération. Il ne montre de férocité qu’aux gens hors d’état de se défendre, et il n’est point de question si obscure qu’elle lui demeure impénétrable : la simple menace d’un coup de pied au derrière ou d’un coup de poing en pleine figure, il comprend à l’instant même ! ».

8 janvier 2020

Que fais-tu là Ursula ?

Un clou chasse l’autre : étrange manière d’aborder l’actualité indifféremment de la grosseur du clou. On ne parle que de l’assassinat du général iranien, à l’enterrement la foule a fait 35 morts de plus (40 sur La Meuse, 50 sur RT France), par piétinement. Le juge de chaise attend le service de l’Iran, puisque, comme au tennis, c’est lui qui sert.
D’ici là, on saura tout sur l’évasion de Carlos Ghons. Il aurait fait le voyage Japon/Turquie dans un caisson de matériel musical. Qui aurait cru que Carlos voyagerait dans une caisse autre que celle de Renault ? L’incendie en Australie clôt le triptyque… à moins qu’un tweets de Trump… ?
Ceux qui ont intérêt à ce qu’on ne parle pas de leurs affaires s’estiment heureux de la manière d’aborder l’actualité, d’autres très satisfaits qu’on revînt sur la tuerie à Charlie Hebdo, il y a cinq ans, la démonstration est faire que la France défend la liberté d’expression, ainsi on n’en parle plus et on pourra voter au plus vite la retraite par point, en n’ayant consulter personne.
La presse de France s’intéresse moins aux Gilets jaunes. Les syndicats, si ce n’était le traitre Berger qui relance l’attention, la presse écrit qu’ils ne servent à rien. Ils sont tributaires d’une base qui n’est plus affiliée et de syndiqués qui n’en font qu’à leur tête !

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C’est la grande misère de la politique économique mondiale. Des événements minuscules et sans intérêts côtoient d’autres qui influenceront directement les gens, dans un amalgame volontaire, si bien que celui qui doit arracher de quoi vivre au système économique, en un mot travailler pour subsister, est confus dans ses convictions, en cause cette profusion qui va le toucher et perturber sa vie.
Si je devais faire un tri à titre personnel, la politique belge retiendrait mon attention, puisque je vis dans ce pays. Les jours défilent, de temps à autre le roi remet en selle une nouvelle équipe de chercheurs en solutions, celle qui s’en va fait des commentaires sur son échec, la nouvelle a bon espoir de conclure. Sophie Wilmès nommée première ministre par Charles Michel, ce qui est inédit, assume et fait de la représentation à l’international. Pas gênés pour un sou, les partis jurent qu’ils font l’impossible pour qu’il y ait un gouvernement à la rentrée, sauf qu’on ne sait pas laquelle et voilà plus d’un an que ça dure.
Toute personne normale, consultée, devrait pouvoir en tirer la leçon, puisqu’il n’y a pas de solution et que le pays est dans l’impasse. La démocratie commanderait de procéder à de nouvelles élections puisque celles-ci ne mènent à rien. Sauf que les partis n’en veulent pas, attendu qu’ils craignent d’être pénalisés, enfin pas tous, mais les principaux et le roi pas davantage, tant il redoute une majorité nationaliste en Flandre, N-VA et Vlaams Belang.
Les sondages indiquent qu’à peu de choses près, l’élection remettrait les mêmes en piste .
Ne serait-il pas opportun d’un grand débat national sur cet état de chose ?
N’est-ce pas la question prioritaire ?
Enfin, l’autre information prioritaire et qui nous concerne directement touche à l’Europe. Nous y sommes enfoncés jusqu’au cou, nos lois, nos programmes, jusqu’aux sujets sensibles, comme le nationalisme et les règles – enfin qui devraient exister – de l’économie de marché, toutes choses y sont réglées, planifiées et appliquées dans les pays de l’UE dont la Belgique.
À part les nominations, les revendications des députés européens eux-mêmes dans leur course onéreuse et dispendieuse Bruxelles-Strasbourg, rien sur l’économie, le Brexit, l’autonomie de l’UE par rapport à l’OTAN, les USA, rien sur l’avenir politique et militaire d’une entité de presque 500 millions de personnes. Une sorte de gazette-moniteur devrait pouvoir être distribuée aux citoyens dans leur langue, pas pour faire de la propagande (ça on connaît) mais pour distribuer à chacun des justificatifs des décisions prises et de leurs argumentaires, afin que nous puissions discuter de notre avenir non pas par des on-dit, mais par des programmes et des faits.
Et à commencer par la dernière affaire, le Royaume-Uni quittera l'Union européenne le 31 janvier à 23h00, après 47 ans d'une vie mouvementée. Enfin on le croit… Sauf que va s'ouvrir une période de transition, censée permettre une séparation en douceur, durant laquelle les Britanniques continueront d'appliquer les règles européennes et d'en bénéficier - sans siéger dans les institutions européennes ni avoir leur mot à dire sur les décisions. Ils sortent ou ils ne sortent pas ?
La Belgique a aussi sa période de transition entre deux gouvernements. Sauf que nous, on est sorti de la démocratie… mais on reste à l’Europe.

7 janvier 2020

Macron : la voix de l’Europe ?

Comme je l’avais pressenti sur le blog du 4 janvier, le président français Emmanuel Macron a assuré son homologue américain Donald Trump de “son entière solidarité avec les alliés”.
Il n’a pas relevé la menace de Trump de bombarder des sites culturels en Iran, qui aurait placé le président américain dans la catégorie des criminels de guerre. Pour quelqu’un qui porte aux nues le patrimoine architectural des Français, c’est assez désinvolte…
Le président français a donc pris fait et cause pour le président américain et ce malgré une vive opposition démocrate aux USA et des manifestations de rue à Washington contre les perspectives de guerre que représente un attentat par drône soldé par la mort d’un général iranien en visite dans un pays tiers et au mépris des conventions internationales.
Ce qui est grave et nous intéresse, Macron semble parler aux noms des Européens « La chancelière (Angela Merkel), le président français (Emmanuel Macron) et le Premier ministre britannique (Boris Johnson) ont convenu de travailler ensemble pour réduire les tensions dans la région » (les journaux). Depuis quand ces membres de l’UE se concertent-ils sans l’avis des autres sur la politique étrangère de l’Europe ? C’est d’autant plus fort que Boris Johnson ne devrait même plus donner son avis attendu qu’il va sortir de l’UE fin janvier !
Ce qui est inquiétant également tient dans la suite de la déclaration du président Macron, lorsqu’il déclare, selon le communiqué de l’Élysée quasiment mot pour mot de ce que pense Tel-Aviv, “…(Macron) exprime sa préoccupation concernant les activités déstabilisatrices de la force Al Qods sous l’autorité du Général Qassem Soleimani”et “rappelle la nécessité que l’Iran y mette maintenant un terme”.
Je sais bien que Sophie Wilmès, notre première ministre de raccroc, ne demande qu’à opiner et entrer dans le club des va-t-en guerre de Trump, mais comme personne ne lui a demandé de faire chorus, peut-être osera-t-elle un petit mot de protestation ?

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L’initiative sur le sol irakien d’assassiner un ressortissant iranien a évidemment fait bondir les parlementaires irakiens qui ont réclamé dimanche au gouvernement l’expulsion des troupes américaines du pays.
Voler au secours de « son » ami en train de commettre une boulette est contraire à la diplomatie française dans une région du globe où toute interprétation des déclarations des chefs d’États étrangers peut conduire à des représailles dans le pays d’origine.
S’il était encore besoin de déterminer de quel bord est Macron, il suffirait de lire les journaux américains qui publient les réactions des deux grands partis : républicain à la botte de Trump et démocrate absolument outré que Trump ait décidé de faire la guerre sans prévenir la Chambre des représentants qui, en principe, devait donner son avis.
“Les générations plus jeunes, y compris les jeunes juifs américains, reconnaissent de plus en plus que les principales menaces pour les Américains moyens ne sont pas des épouvantails étrangers à des milliers de kilomètres de nos frontières, mais plutôt les politiques nationales qui menacent leur capacité à obtenir une éducation, à gagner leur vie et à élever une famille”, a assuré Erik Sperling, porte-parole du groupe de gauche Just Foreign Policy, cité par Le HuffPost US.
Bernie Sanders a été l’opposant démocrate le plus en pointe, en soulignant que la politique étrangère complique la lutte contre les inégalités économiques : “Ce sont rarement les enfants de la classe milliardaire qui sont confrontés à l’agonie d’une politique étrangère imprudente - ce sont les enfants des familles de travailleurs”.
Cet épisode armé d’un président américain imprévisible dans une région du monde instable et productrice mondiale de pétrole fait craindre une deuxième bévue, après celle de G-W Bush, cette fois, contre une puissance bien plus déterminée et berceau du chiisme.
Sur les sites annoncés par Trump comme susceptibles d’être anéantis se trouvent quelques lieux de culte qui mettraient les religieux en ébullition.
Après s’être moqué d’Obama dans la poursuite de guerres qui n’en finissent plus et promis d’y mettre fin, voilà le milliardaire new-yorkais qui s’aventure à en provoquer une nouvelle !
Et l’Europe dans ce micmac ? Rien. Vous avez vu Macron, son opportunisme ? Sa lâcheté a un mérite, celle d’égarer le dossier de l’idée européenne dans les archives des illusions perdues.

6 janvier 2020

À quand les tueries de masse ?

Il faut se souvenir des arguments du parti socialiste pour enterrer la Charte de Quaregnon (ce qui aurait dû l’écarter de la FGTB). Le plus souvent cité est l’accroissement des richesses et la mise à disposition des travailleurs de salaires confortables et d’une retraite assurée, tout cela en entrant dans le jeu du système, non plus en voulant le détruire, mais au contraire en y collaborant, avec, ce qui ne gâte rien, une belle récompense des dignes successeurs de Jaurès.
La crise de 2008/9 a emporté les dernières illusions sur l’efficacité de l’économie libérale.
Le système capitaliste n’a pas la vocation d’être social. Il ne l’est qu’à son corps défendant et en cherchant tous les moyens possibles d’absorber les services à la collectivité pour donner au privé les moyens de s’enrichir. Il rend à peu près les mêmes services dans ses conditions, moins rémunératrices pour les personnels et donc dégageant plus de bénéfices.
Mais surtout, il durcit les conditions d’accès à la protection sociale par la mainmise qui est désormais la sienne sur la politique.
Ce qui a fait dire aux laudateurs de l’économie actuelle que le privé était plus efficace, n’est plus de mise aujourd’hui que les masques sont tombés.
Nous avons à subir des dirigeants politiques qui s’arc-boutent sur un capitalisme de fiction pour nous infliger une punition salvatrice destinée à le relancer. Mais comment relancer une fiction ? Ils ne se sont pas posé la question étant pressés par le temps au pouvoir qu'il leur reste. Finiront-ils par nous asphyxier de lacrymogène après avoir tenté de nous séduire ?
La pauvreté s'installe, plus que jamais, malgré le champ d'investigation ouvert par les sciences et les inventions, alors qu’elle aurait dû, tout au moins dans la zone de libre échange, n’être plus que résiduelle et en voie d’extinction.
Nous vivons une seconde révolution industrielle marquée par deux faits majeurs : l'universalisation de l'économie capitaliste et l’extraordinaire diversité d’application de la science dans des domaines de la technique. Toutes ces nouveautés ont échoué à éteindre un paupérisme qui, au contraire est en progression fulgurante dans l’Union Européenne et aux États-Unis.
Voilà que les mêmes élites au pouvoir non-stop depuis leur victoire sur l’URSS sont contraintes d'inventer ou de réinventer les modes de gouvernement de la pauvreté issus de l'Ancien Régime (ouverture d’ouvroir et en même temps chasse aux pauvres – traque des chômeurs « parasites » et extorsion du travail supplémentaire avec des bas salaires pour amener en fin de contrat le travailleur pauvre à une retraite d’indigent).
L'évidence immédiate de la pauvreté se dilue dans une pluralité d'interprétations qui font que chacune d’entre elles souffre d’astasie. C’est que la pauvreté dépeinte par Georges-Louis Bouchez n’a ni les caractères, ni l’ampleur, ni les origines qu’une opinion proche de la mienne possède dans son for intime.
Ce que mon maître Pierre Bourdieu résume dans « La Misère du Monde » " Constituer la grande misère en mesure exclusive de toutes les misères, c'est s'interdire d'apercevoir et de comprendre toute une part des souffrances [...] " (1).

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Oui, il y a la pire des misères celle qui fait que l’on a faim, que l’on a froid et que l’on n’a pas de toit. Elle existe, elle est prioritaire. Il faut en venir à bout sans délai. Mais il y a toutes les autres, moins visibles, aussi pathétiques, jusqu’à celle de l’ouvrier qualifié qui travaille régulièrement et qui est incapable de mettre sa famille à l’abri du besoin.
Même Adam Smith, dont j’ai souvent parlé avec Alexis de Tocqueville (de la démocratie en Amérique), les pères fondateurs du capitalisme, l’ont écrit sous différentes formes et à plusieurs occasions « nulle société ne peut jouir de la prospérité et du bonheur, si la plus grande partie est pauvre et malheureuse, et c'est pourquoi il faut ¬combattre la pauvreté :
La seule équité, d'ailleurs, exige que ceux qui nourrissent, habillent et logent tout le corps de la nation, aient, dans le produit de leur propre travail une part suffisante pour être eux-mêmes passablement nourris, vêtus et logés. "
Toutes les illusions ont été emportées lors de la crise financière de 2008-9, ai-je écrit au début de cette chronique, tout le monde a compris, sauf le personnel politique au pouvoir, le PS surtout. Il y a même du ragout à voir comment ces gens vivent encore dans l’esprit d’Adam Smith et Tocqueville, alors qu’ils ont créé un autre système en collaborant avec les puissances d’argent, qui n’est même plus libéral, mais carrément oppressif, oligarchique et clientéliste.
Le plus délicat pour eux, va consister à garder le plus de monde possible dans la crédulité de la fable libérale à l’économie de progrès et de justice sociale. S’ils n’y parviennent pas, tous les indicateurs l’indiquent, nous aurons droit à leur lacrymogène, leurs balles en caoutchouc éborgnant les manifestants, pouvant aller, c’est pour bientôt, aux tueries de masses.
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1. Bourdieu (Ce que parler veut dire) condamne le simulacre de démocratie qui nous soumet à l’autorité invariable de la bourgeoisie « Ceux qui ont opposé au droit magique ou de l’ordalie, un droit rationnel fondé sur la culpabilité et la prévisibilité, oublient que le droit le plus rigoureusement rationalisé n’est jamais qu’un acte social de magie qui réussit. »

5 janvier 2020

2024, eau chaude à toute heure.

Embarqués sur la patache Belgique, brinqueballés, cahotés et de tous les côté à la moquerie exposés, les électeurs se posent une question : pourquoi payer si cher des gens qui sont incapables de faire leur boulot, même si la patronne est une démocratie à la noix ?
Et d’un autre côté, un état sans les étalons des partis est par nature paisible. On arrive à faire une non-politique, avec des non-élus pour une non-crise, qui s’en plaindrait ?
On a même droit à un Bacquelaine-vaccin contre Bacquelaine ! Il est là, il pérore, il fait des projets que nous serions en train de subir s’il le pouvait, mais comme il ne le peut pas, il se produit tellement inoffensif qu’il finirait par devenir sympathique, en se vaccinant lui-même.
Seul frémissement du lait dans le poêlon, le Vlaams Belang connaît un regain inattendu. On attend de Delwit qu’il déménage pareil qu’au lieu de Hedebouw au pouvoir, ce soit Filip Dewinter qui monte dans le gouvernement fédéral. Oh ! pas pour tout de suite, pour 2024. Il a le temps de mettre ses papiers, ses décorations et ses diplômes dans des cartons.
La bonne bourgeoisie, baronnisée et milliardairisée, a appris à vivre avec des partis radicaux et extrémistes. Tant qu’elle contrôle les flux d’adhésions, elle gère. La méthode est simple. Elle consiste à gorger d’aides financières et à distribuer à perte, des publicités à tous les journaux, propriétés eux-mêmes de la bonne bourgeoisie ; ensuite prendre d’assaut tous les autres moyens de diffusions de la pensée européanisée, capable de renoncement, suggérant le sacrifice patriote au troupeau fasciné par le leurre de la société de consommation.
C’est simple, payant et pas cher finalement, au vu des bénéfices.
Le jour où le Vlaams Belang s’est relevé de ses cendres, la N-VA a subi une défaite colossale tout en restant la plus grande formation politique du pays.
C’est l’événement que le bon sens bourgeois n’a pas pris en compte. Bart De Wever a reconnu sa défaite, il a déclaré aussi que le "nationalisme flamand" est le grand vainqueur des élections. Sinardet faisait une belote chez Delwit, ils n’ont rien vu ce jour-là.
Comment se fait-il que cette déclaration leur ait échappé ? Car, elle portait en elle la raison qui fera que la N-VA n’entrera pas dans le futur gouvernement. Ce serait suicidaire pour elle.
Le royaume n’a jamais été aussi près de passer à la casserole.

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Depuis le 26 mai, le Mouvement flamand n'a plus deux ailes : modérés et radicaux, tous se rallient à la "Vlaanderen de Leeuw". Le plus étonnant, à moins que cela ne soit un sondage bidon, la majorité des Flamands ne veut pas quitter la Belgique !
Avec le recul, on peut encore décrypter que le calcul d’amener la N-VA dans le camp des partis démocrates de Charles Michel était faux. Maintenant que la machine infernale est en place, c’est vraiment Michel qui a tendu la mèche à Bart De Wever pour qu’il l’allume.
Et dire que ce traitre est à l’Europe en train de jouer le rôle de Charlemagne !
On l’a pourtant assez dit : un chapitre ancien de l'histoire politique du pays - celui du cordon sanitaire – a été enterré le 26 mai 2019.
Et pourtant les élites bourgeoises n’ont pas trop l’air de serrer les sphincters, leur véritable ennemi, ce n’est pas le nationalisme flamand, avec lui on peut toujours s’arranger, ce sont des commerçants dans l’âme, mais pas avec l’extrême gauche wallonne. Et là le drame est entre socialistes de collaboration et socialistes de rupture.
Le PS est tiraillé entre son désir de rester dans le fromage un partenaire du MR, la preuve, Di Rupo s’est rué sur le MR pour former une coalition à la Région ; mais, le capitalisme n’a plus rien à distribuer, les milliardaires sont insatiables et les GLB, Bacquelaine et consort sont là pour serrer la vis. Le PS s’est pris le beau rôle et joue le modéré du PTB, afin de reprendre « par la raison » tous les socialistes de base qui n’aimaient plus les manières néolibérales de Di Rupo. Pour cela, évidemment, il ne faut pas que le PS montre trop son attachement au libéralisme. Le voilà donc coincé entre son désir de se faire des ronds au fédéral et sa crainte que pour le coup, aux élections suivantes, le PTB ne le passe aux nombres de voix. Ce qui est bien possible au train où va le dégoût de la population pour la politique actuelle.
D’autres sondages, plus récents, montrent que du côté flamand, la tendance à préférer désormais le Vlaams Belang à la N-VA s’accentue. Selon un sondage de Noël du quotidien Het Belang van Limburg, le VB grimpe à 28,6 % dans le Limbourg. La N-VA est revenue à 18,6 % et est le plus grand "perdant". Pour la première fois depuis de nombreuses années, la N-VA est passée sous la barre des 20 %.
La question est légitime : à savoir si Bart De Wever agit selon une stratégie bien réfléchie ou s'il bat le beurre et n’a pas une ligne bien arrêtée.
Les bourgeois ont-ils sous-estimé le nationalisme flamand ?
Delwit et Sinardet garderont la nouvelle pour eux. Il me semble que l’épilogue se fera en 2024. Il s’agira d’avoir un PTB fort et un PS enfin redevenu socialiste ; car, pour le fric, la bourgeoisie est prête à tout, y compris l’assassinat.
Et il serait bon que ces deux partis servent aux gens des gilets pare-balles.

4 janvier 2020

Schiste, gaz, pétrole : Trump attaque !

À peine a-t-on rangé les décorations et artifices du bout de l’an, qu’il faut abandonner GLB à ses vœux ciblés et à ses clashs tenant lieu de communication politique, pour commenter l’assassinat commandité par Donald Trump du général iranien Soleimani.
C’est une surprise pour beaucoup dans le jeu d’escalade entre lui et Khamenei. Trump s’est impatienté et a sauté deux échelons.
C’est une nouvelle guerre qui commence, officieuse pendant longtemps, entre l’Iran et les États-Unis. Officielle a daté de dimanche. La manière de faire la guerre a beaucoup changé, même si les motifs, toujours économiques, restent les mêmes. Le pétrole, l’Arabie Saoudite qui reverse une partie de ses bénéfices sous forme d’armements aux USA, Israël très en pointe derrière Trump pour souffler sur les braises, l’Iran asphyxié commercialement et le chiisme qui s’intègre partout de l’Irak à l’Iran, sans oublier la sale guerre au Yémen des Émirats et de l’Arabie contre les rebelles chiites, tout enfin donne aux antagonismes affichés de cette région une réelle physionomie de guerre.
Aujourd’hui, on fait la guerre, enfin les pays riches, avec des moyens techniques, comme les drones, les missiles qui permettent de ne pas perdre des troupes au sol dans des engagements classiques.
On peut parler d’un assassinat commandité par Trump, comme celui de Sarajevo le fut par un parti révolutionnaire « La jeune Bosnie ».
Voilà Trump projeté en arrière, comme du temps de Bush, avec une escalade sur les bras, lui qui pour faire plaisir à son électorat avait promis de rapatrier les militaires et d’en terminer avec les guerres qui n’en finissent plus. Cela avait débuté en laissant les Kurdes, les seuls vrais alliés des USA dans cette région du monde, à la merci de l’armée d’Erdogan.
Aux dernières nouvelles, ce sont trois milles GI qui partent dare-dare protéger surtout les installations pétrolières, cibles potentielles en Irak. On attend la réplique iranienne.
Rien aux États Unis, malgré l’invasion de l’ambassade américaine, ne laissait imaginer une telle escalade entre les Etats-Unis et l’Iran.
L’assassinat, ordonné par Donald Trump annonce une nouvelle phase anxiogène de la politique étrangère et militaire américaine, un bond dans l’inconnu autant que l’assurance de représailles de Téhéran.

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L’Europe, évidemment, puisque commercialement ce sont les États-Unis qui règnent partout en maître, va s’impliquer dans le conflit aux côtés des Américains, comme elle l’a toujours fait. Cette démarche de l’Europe vassale sera comprise comme nécessaire suite au programme nucléaire de l’Iran qui sera sans doute accéléré, ce qui permettra à Macron et Merkel de ne pas perdre la face en se rangeant derrière Trump.
Netanyahou est évidemment aux anges. C’est comme si on aidait ses colonies à s’implanter sur toute la Palestine.
Faut-il rappeler que c’est Trump qui a débuté ce conflit qui tourne au vinaigre en se retirant des accords sur l’arme nucléaire que l’Iran avait signés en accord avec les pays européens, la Chine et la Russie. En durcissant sa position par le blocus empêchant le commerce avec Téhéran et intimant quasiment aux pays européens d’en faire autant, sous peine de lourdes pénalités sur les entreprises européennes aux USA, le va-t-en guerre est tout trouvé. Trump veut surtout cette guerre par son souci d’aider les Israéliens à gagner la leur contre le monde arabe.
Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants a immédiatement fustigé l’opération, assurant que le «rôle des dirigeants est de protéger la vie de leurs citoyens et les intérêts de leur pays, et non de mettre en danger les militaires américains, les diplomates et autres ressortissants par des actions provocatrices et disproportionnées».
Cet assassinat du numéro deux du régime iranien n’a rien de comparable avec l’élimination de Ben Laden sur ordre d’Obama. C’est une déclaration de guerre sans autorisation du Congrès. La «retenue raisonnable» n’a plus cours. Le danger tient dans l’imprévisibilité de Trump. Dans « retenue raisonnable, il y a « raison ». Trump en a-t-il suffisamment pour maîtriser une situation qui risque de lui échapper ?
Nous sommes à dix mois du second mandat de Trump. Il y a encore cette censure d’Impeachment qui est loin d’être terminée par le non-lieu que les sénateurs voteront certainement. Trump mettra-t-il à profit la situation actuelle pour sa réélection ? Comme on le connaît, il va trouver « un truc » pour que son électorat ne se dilue pas.
A Téhéran, le président Hassan Rouhani prépare sa revanche.
Vous avez dit 2020 ? Il a l’air de quoi Georges-Louis Bouchez avec son clash à la Trump en guise de bonne année, histoire de choquer « agréablement » son fan club ?

3 janvier 2020

La stravaganza !

On croyait tirer l’échelle, après la faisanderie sur le toit glapissant son répertoire de fausses bonnes nouvelles pour 2020.
Que nenni !...
Restait encore un inénarrable, après que Didier et Charles se fussent tirés de la pétaudière Belgique pour détrousser de ses pouvoirs Ursula von der Leyen. Il restait GLB !
Georges-Louis Bouchez en sweet-shirt, pour tout dire inattendu, sait-il ce qu’il fait, l’avant-bras gauche tatoué jusqu’au coude au risque d’effaroucher ces dames en bleu qui détestent autant les barbus que les tatoués !
La gauche, je parle en son nom, n’a rien contre les tatoués, ni contre les barbus, c’est le grand principe que chacun fait ce qu’il veut de son corps, mais les libéraux et les MR en particulier, pas sûr !
Pour ceux qui ont un balai dans le cul (presque toute la clientèle de GLB) prononcer des vœux en débraillé, avec une barbe qu’il a empruntée à Tariq Ramadan et un tatouage complet d’un avant-bras, à moins que les piliers du temple libéral se fussent soudain libérés du joug des Michel et l’autre branquignol au col horizontal, Reynders, on peut dire que cette droite-là s’est émancipée des tricoteuses des œuvres libérales, pour applaudir GLB !
On se demande ce que Denis Ducarme prépare en contre-offensive, une entrée en caleçon chez le roi ?

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Quant au ministre Daniel Bacquelaine rallié opportuniste à GLB, toujours tiré à quatre épingle, les pompes cirées à la cire d’abeille, va-il tomber la veste en été et nous apparaître le nombril à l’air à ras du bord de la chemisette Coca-cola made in Chaudfontaine ?
En ancien des Bat’d’af, une clé de douze dans le falzar pour avoir l’air d’un mec à la zézette triomphante, Bacq serait-il le chouchou du futur gouvernement de GLB ?
Une chronique d’un début d’année doit commenter les vœux des élites.
Ceux du tatoué sont brefs, inodores et insipides. Le légionnaire GLB et son factionnaire à la pension par points, sont dans les sables chauds du désert de la concertation.
Bref, on en est toujours à supputer! Rien n’a bougé… depuis le point de presse des deux informateurs, jusqu’au point de Bacq. Rabiot de la perm’ jusqu’au 26 mai. Le caporal Bacquelaine pourra pêcher à l’aimant sur la Vesdre juste derrière l’usine Coca-cola, histoire de se faire des sous avec les capsules accrochées aux hydrophytes qui pullulent depuis l’extension de la fabrique à l’eau sucrée.
GLB ne veut pas revivre les échecs des prédécesseurs, même si pour lui, se sont ses anciens patrons. La Belgique aura donc réveillonné quatre fois sans un vrai gouvernement, bien dodu et bien élu. Chez l’ersatz Sophie Wilmès, à part les salaires toujours corrects, rien n’est légitime. Il paraît que c’est une illégitimité légitime aurait pu dire Delpérée, le nouveau baron « constipationnel », de la proctologie constitutionnelle.
Mais qui cela inquiète encore ? écrit un journaliste du Soir, qui n’a pas fermé l’œil de la nuit, pressé d’en finir avec l’article, en songeant qu’il gagne à peine deux mille balles par mois.
Est-ce qu’on a déjà vu un pareil mastic en démocratie ? Ils sont élus et on les paie pour faire un gouvernement, qu’ils ne font pas ! Un bon gestionnaire ferait une retenue sur salaires !
Comme pour une course à Longchamp, dix chevaux sont toujours dans la course. Vlaams Belang et PTB-PVDA sont non-partant. GLB a pensé consulter les confiseurs et les eaux minérales, un peu comme s’il n’était pas au courant que le plus près d’entre eux est à Garmisch-Partenkirchen, jusqu’au 15 janvier inclus.
On pense à gauche, qu’il aurait pu consulter ceux qui sont au boulot quand les autres se marrent. « Si on commence à consulter les ouvriers, où on va » a répondu Charles au téléphone. Le Tatoué en est resté sur ça. Il y a bien Carlos Ghons, disponible depuis hier. C’est encore trop frais, la pièce n’est pas tombée.
Tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a un socle MR-CD & V ! Il est important de ne pas dire " arc-en-ciel/paars-groen ", évoquant pour le parti de Joachim Coens l’époque (1999-2007) où il ne pesait plus grand-chose et se trouvait dans l’opposition, pour la première fois depuis 40 ans.
Ce duo ne pèse que 26 députés pour 38 (sur 150) lors de la législature précédente ! Une association de battus peut-elle être la base de la prochaine coalition ?
C’est là que nos virtuoses vont se lancer dans le baroque et nous faire du Vivaldi !
Georges-Louis Bouchez se doit de manœuvrer en cachant son tatouage au CD & V, en gardant l’Open VLV à l’œil et en se rendant compatible avec les socialistes (il a déjà la tenue), les écologistes, et le bec, et le bec, alouette, alouette, ah !... Il nous plumera.
Une Quatre Saisons à la Vivaldi, entend-on déjà.
Mais Vivaldi a écrit une œuvre plus appropriée que GLB devrait connaître « la stravaganza », l’extravagance en français, si réaliste dans notre cas, que ce serait dommage de s’en priver.
Ou encore, comme c’est un programme à sept, demander l’autorisation à Disney d’appeler le gouvernement futur « GLB et les sept nains ».

2 janvier 2020

Macron au Liban, Ghosn à l’Élysée ?

Puisque les vœux des importants belges (le roi Philippe, n’a été qu’une sapinade de Noël), représentés par Sophie Wilmès, n’ont pas jugé utile d’ajouter à la confusion, nous pouvons prendre en compte l’allocution de fin d’année aux Français d’Emmanuel Macron.
Le président, grand ami de Donald Trump, debout devant une fenêtre de l’Élysée, l’œil braqué sur le prompteur au-dessus de la caméra de télévision, a lu son texte sans faiblir et sans montrer aucune émotion.
Malgré les dénégations de Jean Jambon, c’est quand même la France qui donne le la en Belgique. Coca-cola Bacquelaine a tout noté du discours. Il espère revenir de l’île d’Elbe après Sophie Wilmès. Il a sa réforme par points en tête. Son chef de cœur, Emmanuel, nous représente autant que les plus beaux oiseaux de la volière royale.
Très strict, la cravate nouée avec amour par Brigitte, il ne fallait pas attendre autre chose qu’un bilan de société anonyme convenant à un ancien fondé de pouvoir de la banque Rothschild.
Il n’y avait rien parmi les formules classiques exaltant la grandeur française, la Nation qui… la Nation quoi… qui pût faire croire qu’un ancien banquier recouvrerait un cœur, dans une autre fonction.
Bref, les syndicats et les Gilets Jaunes sont repartis pour une nouvelle année de lutte.
Macron aurait très bien pu lire son prompteur couché dans un hamac, arrangé dans un décor de sable et de cocotiers, comme son homologue en affaires, Carlos Ghosn, au Liban d’où il envoie ses meilleurs vœux aux salariés de Nissan. Macron n’a pas osé. Il incarne la France.
On dit en général des vœux présidentiels « qu’ils sont très attendus dans un contexte difficile ». Ceux-ci ont duré dix-huit minutes, alors qu’une seule aurait pu suffire pour rassurer les marcheurs. Le parti du président ressemble plus que jamais au club des « Jeunes Giscardiens » d’il y aura bientôt soixante ans, alors que celui-ci date d’hier à peine.
L’autosatisfaction de Manu faisait plaisir à voir pour tous ceux qui craignent l’entrée en dépression du chef de l’État “la France n’avait pas connu un tel élan depuis des années”. Tout était dans la force avec laquelle, mâchoires ouvertes ou mâchoires serrées on peut dire la phrase. Pour Macron dans le ravissement, à la simple lecture des faits ce n’est pas normal. Il doit vivre sous cloche à l’Élysée à lire les papiers de Christophe Barbier, tout en rêvant sur la plastique de Madame Fressoz du Monde, avant de regarder « Cdansl’air » à la télévision.

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Les contemporains de Mongolfier qui font la presse officielle, espérait que Macron lâche du lest. Même les grands patrons, pourtant grands fans de Manu, attendaient la petite phrase sur les 64 ans pour une pension à taux plein, redevenus 62, d’un appel du pied au bon Berger.
Rien à faire ! Le président méprise tellement la contingence, qu’il est capable de placer ses meilleurs soutiens qui le contrediraient, dans la catégorie « Gilets Jaunes ».
Sa retraite par points est faite pour ne pas « trahir nos enfants ». À se demander si Brigitte n’est pas enceinte ? À défaut, la réforme des retraites ira à son terme.
On est servi. Il n’y aura aucune concession possible, sur l’âge, les régimes spéciaux… encore que, Macron n’est pas fou au point de ne pas accorder à ses polices tous les régimes spéciaux qu’elles veulent.
Et c’est là qu’il coince. L’homme se contredit. Son discours est une plaisanterie. Il se fout du monde. C’est un marionnettiste qui rend caduque la parole de la banque.
Une vidéo vieille de quelques semaines a refait surface sur les réseaux sociaux.
C’est l’extrait d’un débat sur la réforme des retraites à Rodez en octobre. Emmanuel Macron avait évoqué l’un des points de crispation du cœur de sa réforme : la fin des régimes spéciaux.
Le chef de l’État assurait qu’il ne ferait aucune concession catégorielle. Or, plusieurs catégories professionnelles (comme les policiers, les routiers ou les danseurs de l’Opéra) ont d’ores et déjà obtenu des garanties de la part du gouvernement.
“Il n’y aura plus de régimes spéciaux à proprement parler. Ce n’est pas possible dans un système universel par points”, avait déclaré le chef de l’État, avant d’ajouter: “si je commence à dire, on garde un régime spécial pour l’un, ça va tomber comme des dominos”, citant précisément les policiers, les gendarmes, les infirmiers et les aide-soignant.
Une heure avant la cérémonie des vœux, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie Agnès Pannier-Runacher faisait part de sa stupéfaction après la fuite de Carlos Ghosn pour le Liban.
Certains disent que Ghosn se serait caché dans un étui de contrebasse. Carlos l’instrument des fortunes et des plaisirs, aurait ainsi quitté Nissan et le Japon musicalement vôtre.
Si j’étais Macron, j’achèterais l’étui historique. Je l’entreposerais dans une cave de l’Élysée. Sait-on jamais, Même les plus grands finissent par irriter l’Haut-Lieu. De violoncelle à contrebasse… la voix humaine a de ces tours d’échauffement…

1 janvier 2020

L’ahimsa contre flash-ball ?

OK, c’est entendu, l’université ne prépare pas que des cadres porte-flingue du capitalisme international. Les pépites sont noyées dans la gangue. Il faut apprendre à les extraire, pour les apprécier. C’est le cas de Manuel Cervera-Marzal : « La désobéissance civile est une histoire aussi vieille que l’humanité elle-même ! » https://lemde.fr/2GgfugT.
Ce qui ne gâte rien, ce sociologue est chercheur à L’université de Liège. Comme quoi l’Alma Mater peut nous étonner agréablement et nous pondre à côté, Didier Reynders, avocat comme il en pleut dans les partis, outrageusement libéral, pré cessionnaire professionnel de la pensée plus légère que l’eau, ce qui le maintient en surface.
D’Adam à Thoreau, de Gandhi à Martin Luther King, en passant par les mouvements contestataires actuels, le sociologue Manuel Cervera-Marzal revient sur les désobéissances d’hier et d’aujourd’hui.
L’économie mondialisée nous prépare un univers concentrationnaire où s’entasseront les producteurs, afin de laisser ce qu’il reste d’espace et de liberté, à ce qu’il convient déjà d’appeler une nouvelle espèce d’humains, à peine contrariée par cet état de fait. Ce sont les promoteurs, les décideurs, les pouvoirs en démocratie, qui conduisent « l’homme rentable » vers les abattoirs de l’efficacité.
Les esprits éclairés s’effraient évidemment de ce qui se prépare, presque à moitié réalisé dans les usines, et ouvert en chantier par les élites libérales, momentanément à l’arrêt en Belgique pour cause de panne du pouvoir.
Le sociologue évoque ici l’urgence écologique, afin de couper les ailes à ceux qui ne voient pas le monde où il va. Cette urgence mobilise un nombre croissant de militants adeptes de la désobéissance civile non violente, tel le mouvement britannique Extinction Rebellion.
La nouveauté de cette opposition au pouvoir tient dans le fait qu’elle est individualisée. On peut rompre avec la société en faisant un choix de vie qui prend le contre-pied de la société de consommation. Mine de rien, ce choix pourrait avoir des conséquences redoutables sur la manière de produire et de consommer, au point que s’il était suivi par seulement vingt pour cent de la population, l’économie productiviste serait mise à mal et il conviendrait d’en changer rapidement.
La désobéissance, à un ordre estimé imbécile ou contraire au propre intérêt de celui à qui il est destiné, est très ancienne. Elle date certainement des premiers clans d’humains vivant quasiment démunis de tout dans les cavernes et obligés de coordonner les moyens de défense du clan pour survivre.
Adam, selon des fariboles dites divines, écrites par de gros malins profiteurs, désobéit aux prescriptions de leur création, à savoir le Créateur ! Le Théâtre antique représente Antigone qui résiste à Créon. Plus près de nous, Thomas d’Aquin affirme nécessaire de désobéir aux lois terrestres afin de se conformer aux lois célestes. S’affranchir de la pesanteur des lois terrestres au nom d’une foutaise, quand bien même serait-elle céleste, c’est déjà désobéir au caporalisme sociétal.

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L’Américain Henry David Thoreau (1817-1862) invente ou est un des premiers à utiliser l’expression « désobéissance civile ». Les parents de Thoreau étaient des militants anti-esclavagistes. Il va pousser cette logique jusqu’au bout : vivant dans un Etat esclavagiste, le Massachusetts, il considère que, en payant ses impôts à cet Etat, il contribue à une politique dont il se rend complice. Pendant six ans, il va donc cesser de payer ses impôts, jusqu’à être envoyé en prison. Ceux qui ne paient pas leurs impôts en Belgique seraient bien surpris d’apprendre qu’ils font de la désobéissance civile, pour ne pas être complice des malfaisants qui nous gouvernent. Il est cependant recommandé pour leur défense, de ne pas employer cet argument face à des juges très en symbiose du système économique.
Quelques années plus tard, en 1849, il écrit un petit livre dans lequel il avance quelques idées centrales : en cas de conflit entre ce que me dit ma conscience et ce que me dit la loi, je dois obéir à ma conscience ; sous un gouvernement injuste, la place d’un homme juste est en prison ; etc. Publié à compte d’auteur sous le titre Résistance au gouvernement civil, cet opuscule connaîtra un succès certain, et influencera Gandhi et Martin Luther King.
Comme on le voit, le « système Thoreau » a inspiré de grands contestataires.
L’activisme du mahatma est différent de ce que préconisait l’américain réfractaire : il doit être collectif, si possible massif. Il se fondera sur l’ahimsa (non-violence). La démarche de Gandhi aboutira en 1930 à la célèbre « marche du sel », qui mènera, en 1947, à l’indépendance de l’Inde.