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Macron, une erreur de casting.

La grève en France, la plus longue depuis longtemps, a-t-elle une chance d’aboutir ?
Pourrait-elle amener Macron à céder sur la réforme des retraites?
Les grévistes luttent à armes inégales contre l’État. Avec le patronat, celui-ci peut rapidement se trouver à gérer des pertes financières qui le conduiraient à la négociation. L’État tire ses ressources de l’argent collecté auprès de la population, ce sont les grévistes qui le financent contre eux-mêmes. Avec un État hors-sol, depuis que la présidence est dans les mains d’un extra-terrestre, il est probable que Philippe joue le pourrissement. Tenir un mois, avec les petites paies des ouvriers-grévistes, malgré les aides, c’est plus qu’un exploit, c’est une performance.
La fin heureuse d’une grève de ce type est surtout la conséquence de la conjonction de deux facteurs au gouvernement, un fond d’humanité et la conscience que le PIB sera mauvais si la grève dure trop longtemps. La police poursuit son œuvre massacrante et le PIB Macron expliquera qu’il est mauvais à cause des Gilets Jaunes et des grévistes qui se sont relayés pour qu’il le soit. On ne voit pas le gouvernement reculer d’un pouce
Les spécialistes se sont plantés sur les raisons d’un succès des syndicats : un mouvement qui prend de l’ampleur et qui se fixe des objectifs, le tout avec une opinion en faveur des grévistes qui ne faiblit pas. Tout est là pour une réussite et pourtant, rien n’est certain !
Sous les pires gouvernements de la 5me république, même en mai 68, on n’a jamais vu un premier ministre dire qu’il est prêt à négocier, puis après la réunion, les syndicats sont unanimes, c’est la politique du fait accompli, circulez, il n’y a rien à voir.
Comment a-t-on pu en arriver là ? 36e jour de grèves et aucune réunion sérieuse entre les parties !
La responsabilité de Macron est énorme. Depuis le début du quinquennat l’ébullition sociale est permanente. Le beau jeune-homme qui au départ n’était intransigeant que sur son couple non-négociable, reste dans l’ombre sans faire aucun signe à Edouard Philippe, si bien que celui-ci laisse aller la valse en courant le risque d’une radicalisation du conflit. Le pouvoir est-il si confiant que cela dans sa police ? Qu’est-ce qu’une démocratie qui vit sur pied de guerre depuis un an, sans que sa sécurité soit menacée de l’extérieur ?
Si j’étais français, je me poserais la questions de la capacité de Macron à gérer un conflit social.

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On le voit bien, ses discours sont à côté de la plaque. Il ne comprend pas les causes et les réalités des fractures, en un mot, il a une gestion à l’ancienne du conflit. Il se met en retrait comme Chirac et laisse son gouvernement gérer la crise. Il attend l’épuisement des mobilisations et si par aventure, il fallait aller jusque là, comme Chirac l’a fait avec Juppé, Philippe porterait l’entière responsabilité de la défaite. Cette démarche de pourrissement est en soi une infamie. Ces gros salaires savent très bien que les grévistes vont épuiser leurs ressources et qu’ils devront bien à un moment reprendre le travail, parce qu’il faut manger.
Macron est très proche de la méthode Fillon qui passe en force sur les retraites.
On a dit que Macron est un novice en politique, c’est vrai. Il n’a gagné qu’une seule élection. Il n’a jamais été élu, ni même milité, lorsqu’il habitait Amiens. C’est un banquier, recruté par la banque Rothschild qui l’a tout de suite mis en position de participation et qui y a gagné des millions. C’est un homme de cabinet, entouré d’hommes et de femmes qui ont le même profil. Il croit tout savoir et aime donner des leçons à des énarques qui très subtilement, ayant jaugé le personnage, jouent les admiratifs. Pour lui, un compromis ce serait reconnaître des failles dans ses analyses.
Mais, son pire défaut, il se croit un fin stratège. Général d’armée, il déplacerait des divisions fantômes sur des cartes, puis accuserait le colonel de leur inexistance. Pour le malheur des gens, son socle électoral s’est déplacé à droite, si bien que les députés qui le soutiennent majoritairement au parlement sont pour beaucoup en porte-à-faux avec cette réforme des retraites, qui colle mieux à la droite. Il sait que sa seule chance d’être réélu en 2022 est d’être face à Marine Le Pen. Il doit absolument avoir la droite dans sa manche pour réussir.
Je raconte l’histoire comme au café du commerce, mais il y a un peu de ça dans cet épisode malheureux de la politique sous la 5me république. La preuve, quand Macron apostropha un jeune homme en disant « il n’y a qu’à traverser la rue pour trouver du boulot », qu’y avait-il en face ?... un bistro avec petites restauration.

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