Millennials (1)
Ce n’est pas le roman éponyme de Martin Winckler « la maladie de Sachts » (1998, éditions P.O.L.) sur l’état de santé d’une population des campagnes, qui serait à la base d’une étude de Moody’s Analytics, mais une réalité qui semble dépasser la fiction.
La génération de 1980 à 2000, dont les plus âgés parmi les natifs auraient tout au plus quarante ans, est la plus importante en activité, la plus performante et la plus connectée que les États-Unis aient connue, de tous les temps.
Moody's Analytics est le département « études/conseils » de la société de notation bien connue et qui n’est pas soupçonnée d’être dirigée par une bande de gauchistes. D’un rapport scientifique, il apparaît que cette génération souffrirait davantage de troubles de santé que celles qui l'ont précédée et ces troubles pourraient à terme peser négativement sur l'économie américaine.
Nos élites sont idolâtres de l’économie américaine. Elle constitue pour eux l’excellence, au point qu’en Europe, on en rêve les yeux ouverts. Macron pour atteindre à ce nirvana, gaze et matraque ses « sujets ». Sophie Wilmès et Coca-cola Bacq attendent de GLB le « go » pour nous américaniser à fond. Sachant que ce qui arrive aux Américains et nous apprend Moody’s Analytique, d’après les données du Blue Cross Blue Shield (BCBS) assurance-santé, cette catastrophe générationnelle nous pend sous le nez aussi.
La hausse du taux de mortalité à l'âge de 35 ans par rapport à la génération précédente (la génération X de 1966 à 1980) a de quoi inquiéter.
Quand les inégalités sociales de santé débutent dès le plus jeune âge, il ne faut pas s’étonner de voir les causes multiples de mortalité et de morbidité à la hausse, tandis que l’âge pour les subir est à la baisse.
Dans un passé récent, des remontées du taux de mortalité s’expliquaient à certaine période. La guerre du Vietnam (fin des années 1960), l'usage de la drogue, la décennie suivante.
Pour les 40 ans et moins d’aujourd’hui aux USA, on cite de multiples, causes, accident par overdose, stress à dépression mélancolique, cancer.
L'indice de santé montre une dégradation générale de l'état de santé, les hommes ayant des problèmes de comportement : alcoolisme ou toxicomanie, les femmes davantage atteintes par la dépression sévère ou l'hyperactivité (statistiques, entre 2014-2017).
La forte hausse des dépenses de santé atteste de la véracité de l’étude.
En clair, le système économique, l’individualisation des destins faisant exploser la famille, l’absence de couverture sociale lors d’une fermeture ou d’un licenciement de l’entreprise qui aux USA se substitue à l’État et devient la seule protection sociale du travailleur, sont de nature à lier le travailleur à l’entreprise et en même temps le plonge dans une inquiétude parfois irrationnelle, mais hélas, assez souvent réelle.
C’est ce modèle là que les libéraux européens veulent « vendre » à l’Europe, sous la contrainte comme en France ou par l’entraînement de la Région flamande pour la Belgique.
Dans les divers scénarios envisagés, Moody’s Analytique estime que les États-Unis vont vers une hausse des dépenses de santé. La fréquence plus élevée des cas d'hypertension ou de hauts taux de cholestérol entraînera des dépenses plus fortes les décennies à venir.
Du point de vue économique, une population en moins bonne santé entraîne des problèmes financiers qui aggravent ou génèrent de nouveaux problèmes de santé.
Cela a déjà un effet anxiogène sur les ménages ayant du mal à boucler leur budget, ce qui accélère encore les troubles du comportement.
Gagnée par l’irrationalité d’un stress comme s’il s’agissait d’une crise économique comme celle de 2008/9, cette génération pourrait la provoquer par un effet de panique.
Comme la situation mondiale de l’économie n’est pas bonne et donne lieu à des spéculations sur la date du prochain krach boursier, 2020 pourrait placer tous les compteurs au rouge et mettre d’accord cette génération anxieuse avec le reste de la population mondiale.
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1. Les Millennials, aussi communément appelés la Génération Y, sont les personnes nées dans les années 1980 et le début des années 1990. Cette catégorie d’âge a comme point commun le fait d’avoir grandi avec les nouvelles technologies. On les appelle ainsi les « digital natives ».