Chéri Bibi à la PJ.
Le vice profond de la démocratie réside dans son exercice. C’est une lutte constante entre ceux qui sont élus et les électeurs. Regardez Macron, si convenable au début, trois mois plus tard, il n’en faisait qu’à sa tête.
Démonstration.
Le public a cru pendant longtemps que les élus sont aux postes de direction pour suivre le cahier des charges des électeurs. Pas du tout. Aux commandes, ils ont l’œil sur trois manomètres : les directives européennes, Wall Street et le commerce avec Trump. Ils en dissimulent un petit quatrième dans leur Smartphone, sorte d’agenda d’abécédaire mondain et commercial. L’électeur n’existe plus, disparu derrière les nécessités de la realpolitik.
Benjamin Griveaux a imprudemment montré sa zézette à une belle qui s’est fait une joie d’en faire profiter la France. Unanimes, les belles-mères des gazettes, la macronie et les opposants, ont montré leur fureur contre les réseaux sociaux.
Là-dessus, on met Pavienski et sa compagne en garde-à-vue. Ils désignent Juan Branco comme leur avocat. Chose exceptionnelle, le parquet récuse Branco. Ce qui fait que Pavienski et sa compagne ne sont pas défendus ! Le couple est mis à la discrétion de la macronie, sans avocat. Il est supposé détenir des photos compromettantes d’autres barons du système. Comme quoi, la justice n’est pas simple sous un empereur capricieux.
La classe politique accusent les réseaux sociaux, et l’anonymat qui s’y pratique, responsables de la chute de Benjamin Griveaux. Et à fortiori du “délitement” de la vie politique française. Autant de critiques qui provoquent la colère des spécialistes des réseaux sociaux, comme de certains communicants.
Le pouvoir se dit chouette, on peut avancer un pion, c’est le moment de prendre une case. Les autres ne moufteront pas. Ils sont toujours dans l’émotion.
Les bons soldats de la presse s’alignent tous.
Mais, par rapport à l’électorat, il ne faut pas trop en remettre, déjà l’affaire des pensions qui tourne au désastre et que Macron va finir à coup d’ordonnances du 49/3.
Pour la levée de l’anonymat sur les réseaux sociaux, Philippe a été aussi maladroit que Griveaux, l’autre a montré sa bite, Philippe son impatience. Avec ceux-là, l’intelligence formatée aux grandes espérances des hautes écoles en prend un coup.
Nombreux soulignent que l’obligation de préciser son identité sur les réseaux sociaux n’aurait absolument rien changé, dans la situation de l’ancien porte-parole du gouvernement. Piotr Pavlenski a rapidement revendiqué son post.
Si l’affaire est sortie du presque anonymat, c’est en raison du partage du lien menant aux vidéos par des comptes influents identifiés: le député Joachim Son Forget et le scientifique médiatique Laurent Alexandre. Alors question d’anonymat, que les belles-mères du paf m’expliquent.
Les réseaux sociaux ont joué un rôle “accélérateur” de l’information. Sans eux, l’affaire aurait tout de même pris de l’ampleur.
On a juste gagné du temps, c‘est l’époque qui veut ça. Benjamin en extase, devant l’objet du désir qu’il suppose de sa maîtresse, aurait procédé par mails, site internet, se serait lancé dans une sorte de montre à l’étalage dans des forums, que sais-je encore, saisi qu’il était par la beauté du partage avec l’élue de son cœur.
Ça aurait été sans doute plus long, mais aurait été quand même diffusé, probablement après le ratage de son élection à Paris, ce qui aurait mieux valu pour lui. Quand on déçoit tout le monde, les petites joyeusetés passent beaucoup mieux. Même Laurent Cayrol et les autres grands-mères de la garde de l’Élysée en auraient ri.
Mémoire infaillible les réseaux sociaux montrent que l’avènement du Net ne joue pas le rôle majeur dans ce type de scandales. Et de rappeler qu’en 2007 Laure Manaudou est victime de “revenge porn”. Une quinzaine de photos de la championne dans le plus simple appareil sont publiées sur un site peu fréquenté avant d’être partagées sur d’autres plateformes.
L’affaire remonte à la ministre des Sports qui se voit forcée de réagir. L’affaire aura un retentissement conséquent.
Pourquoi lever l’anonymat est dangereux
Une société qui tolère uniquement que ses citoyens s’expriment à visage découvert est une société qui peut verser vers une forme d’auto-surveillance des uns, des autres. Alors qu’au sommet de l’État, la plupart des décisions prises sont « secret défense », diplomatie secrète, coups fourrés discrets et disparition par raison d’État, comme le coffre-fort de Benalla.
Mettre fin à l’anonymat reviendrait à priver de paroles beaucoup d’usagers timides ou en désarrois qui ont besoin de se confier et qui ne le feraient pas si le correspondant avait une parfaite connaissance de l’autre.
Le droit d’exprimer des idées en démocratie est en danger.
Commentaires
Ne serait-il pas temps de passer à autre chose? Ces histoires franco-parisiennes, dont la plupart des protagonistes ne sont connus que des français et des liégeois, est-ce vraiment intéressant?
Postée le: mbo | février 17, 2020 10:30 PM