Les malheurs de Sophie.
N’est-ce qu’une impression ? Les donneurs de leçons habituels confinent aussi leurs discours dans des chambres d’écho privées. Une autre vague de donneurs de leçons monte, celle des médecins hygiénistes. Les premiers attendent des jours meilleurs quand nous serons d’humeur à les mieux supporter. Les seconds n’ont pas appris les poses et les simagrées politiciennes. Ils sont directs, leurs discours moins tarabiscotés. Le problème, dès que l’on en a entendu un, l’autre fait double emploi. Ignace Philippe Semmelweis et Rosine Bachelot avaient raison.
Il faut se laver les mains… glander confiné, ça ne s’apprend pas, ça se vit.
Avant Covid-19, l’opération mains propres, c’était pour rendre la démocratie plus propre. Aujourd’hui, c’est pour décourager Covid-19 à y attendre de nous becter par l’intérieur. La démocratie plus propre attendra un meilleur jour.
Fors la médecine, les universités sont des fabriques à sots. Les futurs ministres qui en sortent ne valent pas lourd. Cela fait jubiler le philosophe-démographe Emmanuel Todd de le savoir et de le répéter à toutes ses conférences. La sottise au haut niveau n’arrange pas l’électeur.
Les avocats, la corporation la plus nombreuse à se presser dans la responsabilité politique, arrivent très vite à leur niveau d’incompétence. Plaider mène à tout, à condition d’en sortir.
Vous voyez Georges-Louis Bouchez en robe d’avocat plaider au pro deo pour un colleur d’affiche libéral surpris en pleine rue par une guichetière encore vierge de la FMSS, à uriner sur une affiche ancienne de Di Rupo?
À peine font-ils moins de bêtises, quand ils gèrent une commune de moins de cinq mille habitants. Il ne faut pas leur demander plus. Ministres, ils coûtent la peau des fesses. Voyez où la Belgique en est ? Le trouble dans lequel ils jettent la population au moindre inconvénient, le tout multiplié par six gouvernements ?
Nos cadors ne se sont pas méfiés quand la Chine développa une stratégie d’isolement, monta des hôpitaux en dix jours et montra des images de gens masqués et disciplinés. Nos flèches vantaient l’énorme capacité de résilience de la société capitaliste, tellement supérieure à tout autre système, que même la formule de Churchill là-dessus, faisait double emploi.
La Belgique vaquait à ses plaisirs. On bossait, puis on rentrait boire des bières devant la télé ouverte en permanence. Le roi nommait des informateurs à tour de bras. La seule qu’il n’ait pas nommée, Sophie Wilmès, créature de Charles, est aux manettes. On la trouve bien maigre. Elle dépasse d’une tête son nouveau président Bouchez. On ne s’attendait à rien. Le gouvernement non plus. On n’est pas déçu.
Ainsi, nous étions dotés de deux ou trois respirateurs, un ballot ou deux de masques, quelques flacons de gel alcoolisé pour les mains. Maggie aurait été bien incapable de dire, si les maques étaient FFP2 de chirurgie ou pour le carnaval d’Alost.
Quand les gens se sont rués sur les papier-culs, Wilmès et Maggie auraient dû sentir que ce n’était pas à cause de la tourista. Les gens se doutaient de quelque chose. Ils se sont entichés de ça, ils auraient pu tout aussi bien vider le rayon des shampoings. Les masses ne sont pas universitaires, c’est ainsi qu’elles ont pu, heureusement, limiter leur bêtise.
Le peuple avait un œil sur la France qui avait quinze jours d’avance dans le malheur. Philippe avait été longtemps comme ses collègues belges, insouciant. Il pensait au premier tour des élections municipales. Comme il avait du temps à perdre, il s’était mis en tête de gagner au Havre. C’était un fer à mettre de côté, au cas où Macron très bas dans les sondages, aurait pu prendre ombrage d’un premier ministre mieux coté.
C’est dire l’étonnement général dès les premières victimes du coronavirus, la sidération de nos six ministres de la santé ! Le beau monde croyait qu’il profiterait du climat de la Lombardie, s’arrêterait aux Alpes, se rendormirait jusqu’à l’année prochaine. On aurait ainsi le temps de voir venir, de préparer un vaccin, de rassurer les gens, de gagner des élections, de s’enfoncer un peu plus dans le help your self yankee, de regoûter aux joies du Libre échange !
C’est raté.
Comme Hannibal, les montagnes ne rebutèrent pas l’animal. Il prend l’avion, se paie des croisières, n’a pas besoin que les partenaires « exchange spits » pour se présenter. Ils s’attaquent même aux riches, ce culot ! La mondialisation lui convient très bien. Il adore le système capitaliste, les inégalités, les confinements, les sacrifiés et même les balourds des parlements et les ministres en exercice, qui le chopent en criant vive la patrie, en espérant que s’ils en réchappent, ils seront réélus.
C’est aussi un vicieux, au lieu de bouffer Bacquelaine et Maggie en priorité, d’entamer Reynders et Michel qui font suer le monde, il rôde chez les vieux, dans les homes...
C‘est même ce qui rend de l’espoir à Bacq et Maggie. Covid-19 dégraisse les caisses de retraites de leurs plus vieux membres, allège les sous versés aux seniors. On me dirait que Covid-19 à sa carte du MR, que je ne serais pas étonné.