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Nin-ni ? Non… Mini !

La démocratie belge vient d’inventer pour le gouvernement le « ni-ni » cher à Mitterrand. Sauf que le ni-ni veut aussi dire « ni démocratie, ni gouvernement ».
Patrick Dewael et Sabine Laruelle sont chargés par le roi de mettre en place la politique du néant, après avoir longtemps pratiqué le néant en politique !
Caelie Wilkes raconte comment elle s’est occupée avec amour d’une jolie plante pendant deux ans... avant de se rendre compte qu’elle était en plastique ! Nous, c’est pareil. On arrose quelque chose qu’on croit être la Belgique et qui n’est que la représentation de la Belgique.
Dans le ni-ni version actuelle, comme il n’est pas possible de former un gouvernement fédéral normal en Belgique, on irait vers quelque chose qui ne serait pas un gouvernement normal, mais qu’on formerait sans qu’il y ait d’élection.
Vous me suivez ?
Comment dès lors respecter la démocratie ? Voyons disent les cyniques, on était déjà sorti des clous avec le système des Régions et des lois linguistiques, alors, hein !, une entorse de plus…
Évidemment, vu comme ça…
Koen Geens et le CD&V croyaient qu’une solution était possible entre PS et N-VA. Paul Magnette a tout gâché. Enfin, c’est la bourgeoisie libérale qui le dit. Elle a trouvé son responsable : Popol à défaut de Hedebouw, un rosé plutôt qu’un rouge, histoire de redorer l’image de Popol au cas où on irait revoter. Quand même la droite n’est pas folle au point d’aider le PTB de passer devant le PS. Les socialistes, tout contents de réincarner la gauche dans l’esprit de la droite, rejettent la faute sur le CD&V qui n’a pas permis à Koen Geens de tester d’autres solutions qu’avec la N-VA.

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Évidemment, les derniers vrais démocrates de ce pays pensent aux élections. Mais pour revoter il faut une majorité au parlement. Or, ce n’est pas du tout évident !
Et voilà ni-ni, un bazar temporaire dont notre nouvelle diva Sophie Wilmès aurait le premier rôle, celui de sergent recruteur. Il est urgent, paraît-il de prendre quelques décisions pour de nouvelles saignées afin d’équilibrer le budget.
– Montre tes dents ? Bon ! Fais voir ton zizi ? T’as pas la chtouille. T’es d’où ? – CD&V. – On te prend. Tu commences demain.
Avec le contingent ainsi recruté Wilmès pourrait tenter la greffe.
MR, VLD et CD&V sont déjà au gouvernement et ne peuvent pas démissionner. Greffer à ce tronc de base les membres de plusieurs partis, et le tour est joué. On vote un budget et vogue la galère. Bacquelaine en rêve. Il pourrait revenir sur sa pension par points comme Macron, son idole après Trump !
Le gouvernement resterait minoritaire mais avec un soutien de l’extérieur. Le PS ou la N-VA voterait un budget ou simplement soutiendrait quelques mesures ponctuelles au sein des douzièmes provisoires. Des partis rejoindraient l’exécutif actuel autour d’un projet minimal.
Mais voilà qui est génial, le mini succéderait au ni-ni !
Le gouvernement, ne demandant jamais la confiance, resterait en affaire courante et pourrait à sa guise faire des crocs-en-jambe à l’un ou l’autre. Charles Michel, le nouveau Charles-Quint de l’Europe, donnerait son aval à Sophie Wilmès, celle-ci sortirait l’artillerie des urgences.
Vous me suivez toujours ?
Le mini permettrait au CD&V de ne pas manger sa parole de gouverner sans la N-VA !
Popol serait blanchi aux yeux de l’élite, s’il acceptait de voter des lois au parlement depuis son bureau de Charleroi, pour faire ensuite le président socialiste dans les clubs du parti.
C’est le scénar "mieux que rien" ou la démocratie à trous. On verrait au-travers, mais elle serait toujours là, rideau transparent derrière lequel un orchestre s’accorde avant d’entamer une vibrante brabançonne ! Génial, non ?
En réalité, ce n’est pas que la démocratie à trous ne puisse pas exister, mais c’est la Belgique qui n’existe plus depuis longtemps. Et c’est seulement aujourd’hui que l’on s’en aperçoit.
La Belgique politique aux urgences, c’est encore une blague des journaux à cause du COVID19. Voilà vingt ans qu’elle est passée des soins intensifs à la morgue !
Voulez-vous que je vous dise la vérité de la vérité, pourquoi on a fait semblant de ne pas s’en apercevoir ? Parce qu’avec l’usine à gaz des Régions, les élus ont multiplié par six leurs chances de devenir ministres. Et c’est ça qui les a retenus !

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