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30 avril 2020

Hier… 1936 !

D’une incursion au siècle passé, on revient avec le même sentiment de gâchis que celui de ces vingt dernières années. On y voit encore accrocher dans les mémoires, le portrait repoussant que l’anticommunisme a réussi à imposer dès la guerre froide. Il s’est inscrit dans les gènes des générations fin du siècle jusqu’à nos jours. On exhume au passage, avec les matricules d’anciens militaires, les photos trouvées dans leurs portefeuilles, des révolutionnaires qu’ils ont connus, qu’ils ont été parfois, dont le portrait de Staline, désormais égal à Hitler.
Le sel échec de l’oligarchie libérale, c’est de n’avoir jamais su faire partager la haine de Che Guevara, à l’exception de l’extrême droite et des socialistes.
Revisitée par les journaux belges d’opinion tous de droite, il fallait que la haine du révolutionnaire ne s’éteignît point, en ces moments de crise profonde du capitalisme financier et économique. La tendance serait d’associer le communisme à l’archipel du goulag et au Pacte germano-soviétique. Mais les gazettes sont victimes de leur propre désinformation de l’histoire. Les goulags, les jeunes savent encore à peu près ce que c’est, des bandes dessinées existent qui les mettent en scène ; mais le pacte germano-soviétique, il faut remonter à la rhétorique pour rencontrer un étudiant qui en connaît un bout.
Faisant le saut d’un siècle à l’autre, la vieille génération de gauche garde un souvenir ému de ce peuple tant malmené au siècle précédent et dont il n’est pas certain que celui-ci lui sera meilleur, même si la crise a révélé l’importance des petits métiers, de l’éboueur, à la caissière, de la technicienne de service (beau mot pour couvrir celui de la femme d’ouvrage d’un vêtement « plus digne) à l’auxiliaire des soins dans les hôpitaux.
Oui, gloire à d’autres héros du siècle passé, à ceux qui vendaient L’Humanité dimanche ou le Drapeau Rouge avec le muguet du Premier Mai, autour des cortèges des syndicats et même du parti socialiste quand il était encore un parti ouvrier.
En 2020 que reste-t-il d’eux ? Ce ne sont pas les journaux à la dévotion de la bourgeoisie opulente qui en rappelleront le souvenir. Qui dira jamais l’abnégation et le sacrifice des petits militants préférant leur idéal à la promotion dans les entreprises, dont ils étaient les parias et les souffre-douleur des contremaîtres ?
Et le 25 avril 1974 qui s’en souvient encore ? Moustaki quelques jours auparavant chantait à la Mutualité la chanson – une seule chanson, vous vous rendez compte – qui renversera une dictature « À ceux qui ne croient plus / Voir s’accomplir leur idéal / Dis-leur qu’un œillet rouge / A fleuri au Portugal » !

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Le Soldat Tchapaïev à Santiago du Chili, c’est Luis Sepúlveda qui écrit une histoire d’amitié en solidarité avec les Vietnamiens pendant la guerre des américains. En 1965, l’écrivain était secrétaire politique de la cellule Maurice Thorez du Parti communiste chilien. Son camarade pilotait la cellule Nguyên Van Trôi. Les conversations, impensables aujourd’hui, portaient sur La Révolution permanente (de Léon Trotski), citaient des passages entiers du manifeste, expliquaient Engels et rappelaient que Lénine, avec les bolcheviks et les mencheviks, avait discuté 72 heures avant d’appeler à l’insurrection.
Le siècle dernier est rempli d’histoires de ce genre. Il suffit d’ouvrir des vieux fonds poussiéreux des bibliothèques pour en emplir des caisses.
Demandez donc, aux militants de la N-VA et du Vlaams Belang, s’ils ont autant de souvenirs de leurs militants, parfois anciens SS, dont Theo Francken hantait encore il y a quelques années les commémos remplies d’histoires des hauts faits du front de l’Est.
Oui, il y a bien eu une histoire révolutionnaire au XXme siècle, qui a mal tourné avec la fin des illusions d’une autre société qui s’est perdue dans la confusion des pouvoirs et de ses élites, comme est en instance de disparaître sa grande rivale, capitaliste pour exactement les mêmes raisons.
Reste pour nous les anciens combattants du pouvoir capitaliste, toujours en vie, confinés le stylo à la main, les souvenirs d’un siècle qui fut principalement le nôtre et les éclairs peu nombreux mais fulgurant qui l’ont parcouru, Lénine en 17, Blum et le front populaire de 36 et la guerre d’Espagne dont on ne dira jamais assez que c’est là que la gauche aurait pu, si la droite capitaliste n’avait pas été du côté de Hitler, gagné la partie et sauvé le monde d’une horreur à trente millions de morts.
C’est à ce moment charnière que l’aventure aurait pu s’ouvrir sur une société égalitaire et que sentant le danger, ceux qui quatre ans plus tard tinrent un discours contraire de circonstance contre le nazisme, trahirent l’humanité entière au nom de leurs intérêts personnels, exactement comme leurs successeurs aujourd’hui.

29 avril 2020

Faucille et faux cils.

On peut en confinement rêver le monde et non plus le vivre.
Cela change tout. La caverne de Platon s’ouvre à la recherche du bien et à sa transmission.
On entend la faux de Covid-19 qui siffle et coupe les têtes au-dessus. On sort du royaume des ombres étourdi, mais indemne. Imprudent comme Icare, on se brûle les ailes au soleil.
Martin Luther King a dit à peu près ceci « …nous ne sommes jamais condamnés à vivre dans le monde où nous vivons. », j’y ajouterai qu’il n’est pas interdit de refaire aussi le monde dans lequel nous avons vécu, aujourd’hui n’est jamais que la conséquence d’hier.
Alors, comment se fait-il que nous en soyons arrivés à être mécontents et amers ? Fallait-il que le siècle passé ait été si mal joué que nous en ayons la conscience d’avoir été plus les victimes que les acteurs ?
Ces cent ans passés ont vu deux guerres en Europe, un signal de changement avec l’arrivée de Lénine, ce Robespierre qui a réussi, en Russie des tsars, en 17. L’URSS qui en découla, traversa tout le siècle, ou presque pour se fracasser sur le mur de Berlin.
Les célèbres moustaches grillées par les SS, oubliées dans les ruines du palais d’Adolf, les années 50 accouchaient du « nouvel ordre mondial » sous commandement américain. Celui-ci arrêtait ses frontières à l’Est, le temps que les marchands arrivent Place Rouge et vendent leurs gadgets à l’effigie de Reagan.
C’est la période faste de l’Otan. Il intervient hors de sa zone, en Yougoslavie puis en Afghanistan. Bruxelles s’émerveille du rôle missionnaire de Bush. Au service de la liberté d’entreprendre, ses soldats font l’assaut des dernières réticences à la démocratie.
Malgré les avertissements des philosophes, une partie de la gauche, regroupée sous l’acronyme PS, achève sa conversion au capitalisme. André Cools, Guy Spitaels en Belgique et Mitterrand en France entrent en religion libérale. Le PS se hisse au deuxième rang des partis d’affaires, ses cadres deviennent des affairistes. Les appariteurs des noces avec les USA délèguent Tony Blair auprès de Clinton pour prodiguer au peuple américain notre admiration. Le grand exemple des débuts de Di Rupo à la notoriété, ce sera Schröder. Celui qui, aux yeux de la nomenklatura politico-maçonnique montoise incarne mieux le partage des eaux pour le passage du capitalisme au travaillisme, ne cache pas son admiration pour l’Allemand.

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Hubert Védrine, le ministre des affaires étrangères socialiste de Mitterrand, toujours gaillard aujourd’hui, résumait la pensée occidentale « …un des phénomènes les plus marquants depuis la fin du monde bipolaire, l’extension progressive à toute la planète de la conception occidentale de la démocratie, du marché et des médias. »
Tout y est, le parti de gauche en placeur et voyageur de commerce ! Marchais mort, le parti communiste implose. On retrouvera ses débris jusque chez Jean-Marie Le Pen ! Le PS se voyait le démiurge de cette victoire libérale contre le communisme, alors qu’il n’en était que l’espion diffuseur de la mauvaise foi et faux camarade.
Les Fessoz, Barbier, Jeudy faisaient leur début sur un consensus d’approbation à la RTBF et à RTL. Izraelewicz (futur directeur du Monde) résume ce qu’en écrivit les gazettes « Malgré les déchirures qu’elle provoque, la nouvelle révolution industrielle diffuse sur la planète, en cette fin de siècle, un sentiment général d’optimisme. En alimentant la croissance mondiale, la montée en puissance de l’Asie est un stimulant pour les pays industriels. Plutôt que de s’inquiéter des emplois qui y partent, les pays riches devraient plutôt se réjouir de l’arrivée sur le marché mondial de ces nombreux prétendants et de la dynamique qu’elle donne à l’économie mondiale ».
On ne peut mieux résumer le libéralisme et le socialisme accouchant du Centre ensemble.
Quelques mois plus tard, une crise financière éclate. La « mondialisation heureuse » prend un sale coup, dont elle ne se relèvera jamais. La Russie postsoviétique apprend à ses dépens l’impossibilité de consommer sans moyens. Fin du XXme siècle, le choc annonce 2007-2008. L’épicentre est aux USA, la crise gagne l’Europe. La suite nous révélera la faille du libéralisme, une maladie de langueur qui tue la croissance et son modèle.
Une zone d’incertitude politique et de guerre civile naît. Depuis, plus personne ne contrôle les États-Unis. La mégalomanie est la maladie des vainqueurs, quand la peur ne les contrôle plus.
La bourgeoisie, maîtresse du jeu, en abuse et noie, dès cette époque, les colères dans des démocraties d’apparence où le choix de l’électorat est ignoré. Le socialisme semble y essuyer une disqualification définitive. Il disparaît sous Macron, résiste en Belgique.
« La mondialisation économique a fini par tuer le marxisme-léninisme, mais aussi le réformisme social-démocrate, c’est-à-dire la capacité de la classe ouvrière à faire pression sur les États-nations ». (Hobsbawm)
Covid-19 surprend la Chine, alors que le monde entame une crise économique. Le siècle est long. La naissance d’un monde nouveau est nécessaire. Le PS n’en sera pas.

28 avril 2020

Ils ne mouraient pas tous...

C’est effrayant, fin avril, d’oser parler de déconfinement dans un pays aussi contaminé par le Covid-19 que la Belgique !
Toute proportion gardée, si nous avions la population des États-Unis, nous en serions à 210.000 morts ! Pour rappel, il y a 55.000 morts recensés aux États-Unis au moment de ce rapide calcul !
Il fallait s’attendre à ce que ce gouvernement intérimaire libéral à 100 %, doté de pouvoirs spéciaux, ô pauvre démocratie, bouscule les avertissements du corps médical et ne tienne aucun compte des faits, afin de privilégier les chauds bouillants de la reprise, la FEB en tête.
C’est ce qui m’écœure le plus dans l’attitude de Sophie Wilmès : elle n’a de cesse de parler de prudence, de déconfinement progressif avec une possibilité de retour en arrière, alors qu’en réalité, elle pousse le programme de reprise au-delà de toutes les précautions pour un des pays les plus contaminés au monde ! Ayant précipité les choses, elle se ménage une porte de sortie, si ça tourne mal !
Est-ce que les gens savent d’évidence qu’en Belgique, le nombre de décès dus au coronavirus a franchi la barre des 7.000 morts ! Les nouvelles admissions à l'hôpital restent stables, mais "elles n'ont pas baissé depuis quelques jours", souligne le virologue Marc Van Ranst.
Je n’aime pas cette manière de forcer les enseignants à reprendre le travail en leur garantissant une sécurité qu’ils n’auront pas, tant il est impossible de leur fournir toutes les protections de corps nécessaires, mais aussi de désinfecter les locaux deux fois par jour, selon les dires des ministres de l’enseignement.
Si l’on compare la gestion de cette pandémie par rapport aux autres pays d’Europe, au nombre de victimes nous sommes au niveau des Italiens et des Espagnols, voire un peu au-dessus. À la malchance, on peut joindre le constat selon lequel cette crise n’a pas été bien gérée, prise trop tard au sérieux, voire avec désinvolture par Maggie De Block.
Disons le tout net, ce pays est le plus américanolâtre d’Europe, commerçant endiablé, surtout les gens du nord. Ce qui explique sa politique en matière de sécurité sanitaire. Sa particularité est d’être plus rapide que les autres partenaires de l’UE pour l’adoption des mesures néolibérales, faisant de nous une plate forme d’échanges. Or ce capitalisme cosmopolite est en train de vivre ses derniers moments. Ceux qui y ont le plus cru s’y accrochent encore. Le Français Macron, entre autres, quitte cette utopie avec regret et en traînant les pieds. Avec les MR au pouvoir, nous serons sans doute les derniers, sacrifiant encore à la sacro-sainte alliance avec les USA avec notre commande d’avions de chasse, contre l’offre européenne.
Nous voilà donc pris au piège de l’intérêt commercial d’abord. ils veulent que nous nous hâtions de reprendre le chemin de l’usine et aussi celui qui mène à l’école.

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Devant l’effrayant dilemme, Sophie Wilmès concède : “Pas de certitude que les magasins rouvriront le 11 mai”, par contre, certitude que les enseignants iront au casse-pipe.
Il ne faut pas s’appuyer sur le nombre de morts pour changer les dates de la reprise des activités, dit Clarinval, le ministre de la loterie nationale entre autres, qui fait de cette rentrée le pari qu’il va gagner le loto. Justement, le nombre des nouvelles admissions à l’hospitalisation "tourne autour des 200" depuis cinq jours, avait souligné le virologue Marc Van Ranst samedi sur la chaîne VTM NEWS, estimant que "ce nombre doit continuer à baisser" et devrait passer "sous la barre des 100 par jour" pour qu'on autorise les magasins à rouvrir le 11 mai. Les critères pour le début du déconfinement ne doivent pas s'appuyer sur le nombre de décès, mais bien sur le nombre de nouvelles admissions à l'hôpital. Tout le monde est d’accord. Or "il n'a pas diminué depuis une semaine et est resté supérieur à 200 par jour", concluait-il.
Pour calmer les inquiétudes, vous aurez remarqué que l’on parle très peu de ces héroïnes qui n’ont jamais cessé d’être aux caisses des grandes surfaces pour nourrir tout le monde. Certaines y ont perdu la vie et d’autres sont hospitalisées. J’espère qu’on leur rendra justice et qu’on les honorera. Que ceux qui les ont laissées dans l’ombre pour des raisons politiques, les en sortent pour des raisons morales.
Mais puisqu’il en est encore temps, ne nous résignons pas à faire de nos enseignant(e)s d’autres victimes du « devoir », surtout quand celui-ci ne met pas en péril la dispensation du savoir, mais le diffère tout simplement.

27 avril 2020

L’homme superflu

.J’ai été effrayé, vous devriez l’être aussi, par les invités et le contenu de « C’est pas tous les jours dimanche », présenté par Deborsu (MR) sur RTL ce 26 avril 2020.
Une émission de pure propagande du parti de GLB autour du Covid-19. Rien sur les situations désespérées de gens qui ne savent plus payer leur loyer, rien sur les enfants mal nourris entassé dans une seule chambre, rien sur les nouveaux chômeurs et rien sur les petits commerçants obligés de jeter leur marchandise avariée, rien, évidemment, sur la crise mondiale qui a lieu sans que le coronavirus y soit pour quelque chose.
François Bellot (MR) ministre, De Backer (Open VLD) ministre, Clarinval (MR) ministre, Caroline Désir (PS parti collaborateur du gouvernement) et Hilde Crevits (CD&V, parti complémentaire à l’Open VLD pour étoffer le MR) ont débattu à tour de rôle, à l’exception de Clarinval présent d’un bout à l’autre de l’émission. Dans la pire des situations qui soit, ce fut un hymne à l’amour à un parti dernier rempart de l’État.
Pour ne pas être en reste, Vrebos (MR) interviewait la première ministre Sophie Wilmès (MR) après les informations de 13 heures.
On se serait cru par moment en 1942, quand le citoyen des pays occupés n’avait que « Die Deutsche Wochenschau (littéralement : « Images d'actualité allemande »), tant Deborsu et ses invités n’ont eu de cesse de souligner l’intelligence des mesures et leur efficacité allant du confinement au déconfinement, sous l’œil d’un expert officiel, en osmose avec Clarinval.
Je me mets à la place du confiné qui ne voit plus grand monde et qui ne cherche pas plus que ça à s’informer. Pour lui, c’est bien simple, la crise politique en Belgique n’existe pas, le gouvernement est légalement sorti des urnes et fonctionne. Le pays est un des plus actifs dans l’aide aux personnes en difficulté, la reprise va se faire sereinement. Ailleurs dans le monde, il n’y a pas de crise économique, sinon une dépression due au coronavirus, les heurts entre les états n’existent pas. Israël reste sagement dans ses frontières. L’Iran vit au mieux avec ses voisins. La Syrie et la Turquie sont de grands amis. L’Europe va digérer le départ des Anglais. L’Amérique est la plus grande puissance économique mondiale, elle vaincra la pandémie. Pour peu qu’on le pousserait, il nous ressusciterait une crise d’urticaire des années 60, du temps de la guerre froide et s’il y a une image qui reviendrait en boucle dans sa mémoire, c’est bien celle de Sergueïevitch Khrouchtchev frappant de sa chaussure la tablette devant laquelle il était assis aux Nations Unies.
C’est tout à fait effrayent et monstrueux !

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Nous sommes en 1933 ! Inutile de relire Hannah Arendt. Parallèlement aux réflexions sur la société démocratique et libérale, la génération post-totalitaire a mené une réflexion sur le totalitarisme lui-même, elle n’a servi à rien.
La Belgique suit évidemment le courant. Deborsu (MR) n’est pas tout seul, c’est même un pion tout ce qu’il y a d’infime dans la machine. Le débat en Europe porte sur l’opportunité du virus pour éteindre les critiques du néolibéralisme, plutôt que donner de l’audience aux vives critiques, justement que Covid-19 met en lumière, sur cette économie opportuniste et aventurière.
Nous assistons à la naissance d’un parti unique défendant l’idéologie libérale, justement celle qui est à la base de la diffusion de l’épidémie par ses principes mêmes de destruction positive (les masques, l’hôpital, le public et le social). Deborsu ne donne la parole qu’à eux, la controverse est filtrée sur le plateau par une opératrice de RTL, nous entrons typiquement dans une entreprise de bourrage de crâne qui a, c’est connu des psychologues, un effet chez les gens qui se font vite à l’idée que nous sommes dirigés par les meilleurs et que la controverse ne peut-être animée que par des agents destructeurs.
Peut-être même bientôt, plus tôt qu’on ne le pense, il sera dit carrément sur ce plateau que la population devrait se méfier des communistes, entendez par là le PTB, qui n’avait aucun représentant et combien même il y serait, Deborsu et Morinval ont l’art de couper la parole pour que les gens n’entendent pas un opposant jusqu’au bout de sa logique !
Ces misérables rassemblés à RTL ce jour veulent nous précipiter dans un gouffre dont eux-mêmes ne perçoivent pas le fond.
Nous avons vécu ce dimanche un moment comme on en voit rarement de falsification de la réalité, niant par défaut le krach économique et politique de grande ampleur et se moquant des gens, en les amusant avec des bleuettes.
Une impression se détache de ce qu’est le fonctionnement d’un État libéral au moment de la faillite de son système. Sa propre logique devient folle au sens où elle ne connaît plus de sens moral. Nous sommes à un moment de l’histoire du capitalisme où le système totalitaire se débarrasse de l’homme superflu…

26 avril 2020

Cocotte-minute.

Des idiots devenus des criminels, le mot est peut-être un peu fort, mais c’est ce que sont en train de devenir les néolibéraux.
On les voyait hier encore rassemblés sur l’estrade au centre duquel la nouvelle cheffe du royaume distribuait les droits à la parole aux chefs régionaux à propos du déconfinement d’une Belgique groggy depuis un bon mois des suites des assauts de l’ennemi invisible.
On aurait dit une réunion de caciques donnant leurs conclusions aux autres membres de la tribu après huit heures de palabres ou encore des notables en parlotes off, en oubliant la cocotte-minute laissée sur le gaz dans le bureau-confinement et qui va finir par exploser.
Je me posais la question, que je ne suis pas le seul à poser, ces fervents du régime néolibéral peuvent-ils trancher en faveur de leur système, contre l’avis du corps médical ?
En fond de décor, c’est bien leur choix, tous unanimement, de ce culte libéral de la déréglementation qui a pour effet d’en être où nous sommes à compter les morts, à hésiter de sortir de chez soi et à découvrir à la lecture des journaux, les horreurs qui se passent dans les maisons de retraite à nos Anciens, faits comme des rats !
Des idiots devenus criminels, oui, dès qu’on exerce le droit de critiquer le néolibéralisme qui ne reconnaît pas les coûts externes à l’excrétion du busines et n’offre aucun mécanisme de prévention des dommages à venir, un néolibéralisme qui est leur crédo et leur confiteor !
Et parmi ces têtes à claques, le seul « socialiste » Élio Di Rupo, traître parmi les traîtres, assistant impassible à l’assassinat du peuple !
Vous dites que l’avenir ne sera plus pareil et que tout va changer : pas sûr ! Les chefs qui étaient hier sur l’estrade ont tous signés, sinon eux, tout au moins leur aînés, le Traité de Maëstricht instituant des accords de libres concurrences donnant ainsi une conduite pour le futur à au moins une génération, la nôtre, le démantèlement de tout ce qui a été conçu depuis un siècle en matière d’organisation sociale de l’État, au premier rang duquel figure les hôpitaux publics.
Il n’y a pas dans les croyances vif-argent de ces personnages une once de raison valable de croire en l’avenir.

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Le néolibéralisme est une idéologie qui se heurte aujourd’hui aux accidents de terrain dès qu’on le pratique. Ces gens font confiance à d’autres qui sont nos oppositions et nos contraires. Vous ne parlez pas à Wilmès, ni à Bouchez, ni à Bacquelaine, ni à Magnette, mais à leurs mentors, à Gates, Trump, Duchâtelet, Arnault, Buffet, etc. Même Adam Smith, leur grand précurseur avait compris qu’il fallait réglementer les banques.
Aujourd’hui le virus dévoile leur impuissance à donner à la population la sécurité qu’elle demande, parce que cela n’entre pas dans l’esprit du néolibéralisme.
Le changement climatique, la pollution et la destruction des milieux naturels sont la conséquence directe des effets de la nécessité de croissance de ce système qui, si on ne l’arrête pas ira jusqu’au bout, quand il n’y aura plus que des palmiers produisant de l’huile pour toute végétation et que les nappes phréatiques ne seront plus que des citernes dans lesquelles stagnent les eaux saumâtres des forages du pétrole de schiste.
Voilà les individus sur l’estrade qui vous donnent des conseils pour le port des masques, les sorties limitées et les magasins qui vont rouvrir ou pas. Voilà, ceux qui vont envoyer des enfants dans les écoles, tandis que les leurs resteront à l’abri, sous la garde de précepteurs.
Les régimes néolibéraux n’agissent pas pour prévenir les catastrophes. C’est la Chine – incarnation même de la culture politique autoritaire – qui s’avère capable de prendre de gigantesques initiatives pour le salut de sa population. Et qu’est-ce qu’on trouve en Occident pour tenter une comparaison ? Une tentative de propagande : les Chinois ne jouent pas le jeu, trichent sur leur nombre de morts, retiennent des informations utiles sur le Covid-19. En même temps, on quémande des masques et des respirateurs que la Chine produit en quantité ! Sur l’estrade que nous proposent-ils ?
Une vie à l’américaine, un futur avec un Trump européen qui propose l’eau de Javel comme remède et des hôpitaux privés hors de prix ?

25 avril 2020

Qu’ils dégagent !

Les pays de l’UE ont choisi d’exposer leur point de vue sur la pandémie en n’ignorant pas que la population allait leur reprocher l’insouciance et le manque de précaution. D’habitude, les partis de pouvoir dissimulent l’ampleur de certains événements sachant qu’on va intentionnellement leur demander des comptes. Ils ne l’ont pas fait, parce qu’en 2020 une faute lourde et de cette ampleur ne peut plus être dissimulée.
Que n’aurait-on dit en voyant les urgences prises d’assaut et le nombre de respirateurs insuffisants ?
Le gouvernement Wilmès a choisi le confinement parce qu’en Belgique, le comportement en cas de crise internationale est généralement celui adopté par la France, au grand dam de Bart De Wever qui lui aurait plutôt adopté la méthode hollandaise. Et c’est heureux pour son parti, puisque la Hollande fait machine arrière au vu des mauvais résultats de sa politique.
Cet éclairage soudain sur la politique de santé du gouvernement Wilmès, montre que le démantèlement des services publics hospitaliers était déjà d’actualité sous le gouvernement de Di Rupo.
C’est ainsi qu’ont été diminué les lits d’hospitalisation depuis l’amorce de la crise des subprimes de plus de la moitié ! C’est quand même assez extraordinaire, que Didier Reynders nous ait vendu à l’époque une solution à la crise, en renflouant les banques au prix de notre austérité et des économies sur le social dont nous payons chèrement les conséquences aujourd’hui.
Dans les discussions chez la ministre De block, au plus fort de la crise, il a même été question d’établir un âge limite pour l’accès aux soins intensifs, ce qui, évidemment, serait nié avec véhémence par la ministre, si on lui posait la question.
La crise du coronavirus tient autant à la dangerosité de Covid-19, qu’à la dégradation systématiquement organisée du système sanitaire, depuis 2008/9.
Le débat philosophique : comment décider qui sauver et qui laisser mourir, n’a pas eu lieu, sur la place publique, mais on en a débattu, suite aux scandaleux propos de Jean Quatremer mettant en balance l’économie et les morts « de toute façon inévitables » de l’épidémie. Libérale farouche, Sophie Wilmès ne pouvait pas faire autrement de suivre une nouvelle fois l’exemple de la France pour un déconfinement sous condition.
Il sera difficile de masquer la question politique derrière un dilemme éthique. L’épidémie fait ouvrir les yeux du grand public sur une organisation économique abracadabrantesque dirait Chirac. Des compagnies aériennes ont fait circuler leurs avions à vide afin de garder leurs créneaux horaires. Un scientifique, Bruno Canard (ce nom ne s’invente pas) nous a expliqué comment la bureaucratie libérale avait saboté la recherche fondamentale sur les coronavirus. Les journaux ont cité Marshall Burke, enseignant des écosystèmes à l’U de Stanford, « La réduction de la pollution de l’air due à l’épidémie de Covid-19 en Chine a sans doute sauvé vingt fois le nombre de vies perdues du fait de la maladie. Il s’agit moins d’en conclure que les pandémies sont bénéfiques, que de mesurer à quel point nos systèmes économiques sont mauvais pour la santé. Même en l’absence de coronavirus. »

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Dans la sidération des débuts de Covid-19 en Europe, on a cru que les cloisons des classes sociales volaient en éclats. De Duchâtelet, milliardaire, à Dubois, chômeur involontaire, on s’est pris à considérer comme la justice reprenait ses droits et que la maladie rendait les citoyens égaux. Il n’a pas fallu huit jours pour se rendre à l’évidence que le pognon n’avait pas dit son dernier mot, quand on a vu comment les riches se confinaient et comme les familles avec enfants, pourtant en égalité de droit avec Duchâtelet et les autres, étaient une fois de plus roulé dans la farine par cette société très inégalitaires.
« L’insécurité ne naît pas seulement de la présence de la maladie, mais aussi d’une déstructuration des éléments qui construisaient l’environnement quotidien. Tout est autre » (Jean Delumeau, historien, 1923-2020).
L’État belge, par son obstination à briser le système de santé, a été une source d’aggravation du problème. Ce sera une aberrante leçon d’une démocratie en décrépitude avancée, que cette instance qui a failli, est encore appelée aujourd’hui à ordonner et coordonner la lutte contre l’épidémie !
C’est comme si on demandait à un pyromane d’éteindre l’incendie qu’il a provoqué !
Ce ne serait rien, si ces importants mettaient la pédale douce sur leur hymne à la gloire du système économique libéral mondialisé, mais il n’en est pas question. Les propos de Wilmès rejoignent ceux de Duchâteau sur le sujet.
Alors ? Si ces gens pouvaient dégager d’eux-mêmes, cela éviterait un avenir assombri par notre esclavage accéléré à ce néolibéralisme fou ou un bain de sang entre leur police et nous.

24 avril 2020

Le PS aux urgences !

On a beau se récrier et se dire que le PS belge n’est pas fait de la même farine que le PS français et que cela se voit dans sa survivance en Wallonie, force est de constater que ce parti joue le rôle d’éteignoir des colères dans la cathédrale bourgeoise. Sinon le feu qui couve ficherait une sacrée trouille aux bourgeois.
J’essaie depuis déjà quelques années de comprendre pourquoi un parti prérévolutionnaire, c’est peu à peu converti au bourgeoisisme ambiant ?
D’aucuns diront qu’il plonge ses racines dans la culture techno-bourgeoise. Mais quand même, ce parti non-communiste préfère depuis la Libération s’allier sur sa droite, plutôt que sur sa gauche.
Ceci étant bien connu du MR et du CDH, il est facile à ces partis d’imposer le point de vue conservateur à un PS en haut-de-forme Ascot, plutôt qu’en casquette.
La mauvaise gestion de la prévention de la pandémie que tous les partis de pouvoir doivent assumer inclura-t-elle le parti de Di Rupo et Paul Magnette ? Nous le saurons aux prochaines élections. L’argument qu’on ne pouvait prévoir Covid-19 ne tient pas la route. Les incendies non plus et pourtant quand on considère les précautions prises contre les incendies, que n’en a-t-on fait le quart à propos de Covid-19 ! Fortement aléatoire d’une génération l’autre une pandémie, certes, mais tout aussi certaine qu’un incendie.
Qu’a-t-on fait préventivement : rien ! Alors que depuis la grippe espagnole de 1920, d’autres épidémies comme celle du SRAS ont été heureusement stoppées dans l’œuf plus par la chance et le hasard, que par les précautions des États. Maggie De Block, dans l’inconscience générale, a fait détruire un stock de masques qui aurait été fort utile.

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Pourquoi le PS est-il si régulièrement récupéré par la bourgeoisie dans les grandes occasions, et ce de façon définitive cette fois-ci encore à l’historique de ce coronavirus ?
Le PS s’est-il jamais autrement défini que par un anticommunisme notoire ? Est-ce une politique que celle de se racornir dans le parti dès qu’on prononce ce mot ?
Dès le changement de millénaire, le PS définitivement avalé par Di Rupo et ses fidéicommis a regardé la société comme une abstraction, une entreprise moderne de mettre sous cloche, dans un building de verre et d’acier la terre entière. Le bel étage pour les parvenus et les sous-sols pour les chômeurs, les vieux, les malades, les artistes, les undergrounds de toute origine, estimant que son électorat deviendrait bourgeois pour une intégration complète dans la société libérale. Les appartements de terrasse seraient partagés entre les dirigeants politiques et économiques.
La pandémie aura eu ceci de bénéfique que des millions de Belges voient bien où cette rhétorique a mené le pays, dans quelle impasse nous plonge la société de consommation et comme tous les calculs des prévisionnistes sonnent faux.
Des millions de Belges viennent de comprendre l’implacable mécanisme de la hiérarchisation sociale auquel le PS adhère désormais. Le tandem Di Rupo-Borsus en témoigne.
Il a fallu une catastrophe d’ampleur, pour saisir la monstruosité d’un projet mondial à l’extension infinie d’une économie folle, au service de laquelle survivrait une démocratie dénaturée.
La coïncidence d’un krach avec la pandémie n’est pas fortuite, l’un se renforçant de l’autre, en montrant la sombre bêtise d’un PS qui ne peut faire autrement, que poursuivre un mercenariat dont l’issue fait frémir, car, bientôt, il va se trouver devant l’effrayante alternative de couper des têtes au peuple afin de préserver la sienne !
Il va tremper dans la coercition, la tromperie de tout un système qui ne peut plus faire machine arrière. Et ce parti le sait. Il est devenu un parti collabo !...
Aristote, Descartes, Spinoza et même Auguste Comte nous avaient tout de même avertis des dérives possibles dans des compromissions. Di Rupo, toute sa vie, y a trempé et fait son miel, tout en ligotant son parti dans des liens, d’où il ne peut plus sortir. On n’entrevoit pas d’échappatoire quand on est conditionné à poursuivre une erreur sous peine de disparaître préviennent ces philosophes, en prolégomènes de leurs œuvres.
Ce parti est entré dans une légende libérale faite de l’illusion de maîtriser la mort en maîtrisant le monde. Le PS est bien parti pour ne maîtriser ni l’une, ni l’autre !
Le voilà rattrapé par quelque chose qu’on distingue à peine au microscope, une sorte de triomphe de l’infiniment petit ! Quelle leçon de modestie…

23 avril 2020

Les Experts

Qu’est-ce qu’un expert ?
C’est quelqu’un qui sait tout mieux que personne.
S’il faut un certain temps pour maîtriser un sujet à fond et passer pour expert, on se demande si ceux du déconfinement de Sophie Wilmès ne sont pas ses garçons de pistes qui déroulent le tapis du « Circus Enterprise » ?
Pour se dire expert en déconfinement de cette pandémie, il faut des qualités de virologue, avoir suivi depuis le début, la courbe de la population infectée par Covid-19, posséder les éléments chiffrés du nombre de morts, situer les foyers et les probabilités de l’évolution de la pandémie et se fier sur des chiffres réalistes du pourcentage d’immunisés.
C’est-à-dire que l’expert doit avoir de solides notions de médecine, être un formidable statisticien, avoir de l’intuition et capable de compenser le défaut de renseignements par une estimation intelligente, à la Gérôme Fourquet.
Il n’y a probablement pas dix personnes dans le monde capable de ces performances.
C’est faux dit Sophie Wilmès, car il s’agit d’un groupe d’experts, chacun mettant sa spécialité au service des autres, une sorte d’holisme surprenant dans un monde libéral.
On peut imaginer aussi qu’un groupe d’experts ajoute à la confusion et dilue les responsabilités.
Cela ne serait rien, si la question majeure ne devenait « sur quels critères et qui a pris la responsabilité de regrouper des « semi experts » pour en produire un entier, fusionnant tous les autres ? ». Parole d’expert, on est perdu !
On est partagé entre deux critiques de ce groupe d’experts, ou les prendre à la légère et estimer tout simplement que l’expertise ne sert qu’à noyer le poisson afin de faire rentrer tout le monde et au plus vite sur les sites de production du pays déserts en ce moment, ou enfin, les croire de bonne foi mais leur attribuer la suffisance de Monsieur Je-sais-tout dont le moindre défaut est qu’il ne sait rien et donc est propre à commettre des avis qui se révéleront contraire à l’esprit de l’expertise, dans quinze jours, moment du déconfinement !

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Le monde politique est bien placé pour savoir que se faire valoir prime tout, y compris faire porter à autrui les erreurs et les fautes que l’on commet.
Là oui, incontestablement, il y a des experts dans l’art de faire de la politique. Des noms viennent tout de suite à l’esprit, les Michel, Reynders, Di Rupo, en bref, toutes les anciennes et nouvelles gloires du ring dont on présume qu’ils savent ça depuis le biberon et que leurs brillantes carrières reposent sur des supposées vertus, comme l’art de tout savoir sans savoir rien, les experts de Madame Wilmès en somme.
Et si tout simplement les experts du coronavirus, n’étaient que de fausses têtes pensantes et qui auraient un seul mandat impératif, celui que leur donnent d’autres experts dans l’art de se faire des sous ?
« Selon le Voka (organisation patronale flamande), 85% des entreprises ont pris les mesures nécessaires pour préserver la santé, ou sont en train de le faire. "Et 85% des entreprises qui veulent redémarrer maintenant disent que leurs collaborateurs sont prêts à le faire. Le patron du Voka pense que le pays ne peut plus rester dans cette situation. "Une entreprise sur cinq se voit contrainte de licencier sous peu des travailleurs." Une communication claire et rapide est nécessaire pour savoir où l'on peut reprendre le travail et où on ne peut pas, estime-t-on encore » (Les journaux)
Les voilà démasqués les seuls experts auxquels le pouvoir libéral croit !
Au nom de cette expertise, toutes les précautions seraient prises pour vaincre Covid-19 au bureau mieux que chez soi.
Par avance, ces prédictions d’experts devraient séduire. C’est ainsi que Di Rupo a été séduit à la Région et entend bien que tout le monde le soit.
Alors, à quoi bon les autres experts ?
Vous l’avez compris, si l’aventure tourne mal et que l’atelier ou l’école deviennent les lieux où l’on meurt du virus le plus proprement et le plus rapidement du monde, si cinquante experts ont dit en chœur la même chose, le seul responsable serait la fatalité, l’impondérable, ce petit vice de forme inaperçu et coupable de tout.
Par contre, s’il n’y avait qu’un seul avis, important et impératif, j’aime autant vous dire, qu’il vaudrait mieux que cet expert là, s’il veut garder son haut niveau de salaire, a intérêt de choisir un autre domaine où son expérience fera des merveilles.

22 avril 2020

Emboîtage

La période estivale révélera des situations étonnantes du point de vue économique. Le Covid-19 nous masque les causes réelles du véritable krach qui pose un problème au néolibéralisme bien antérieur à la pandémie.
Cette crise annoncée par des économistes indépendants, niée par d’autres dépendants du pouvoir, n’est plus à venir. Elle est là.
Des annonces comme celle-ci : « À la fin d’une séance infernale, le baril de pétrole coté à New York pour livraison en mai a terminé ce lundi 20 avril pour la première fois sous la barre de zéro dollar, les investisseurs et spéculateurs étant prêts à payer pour s’en débarrasser faute de stockage. »
Explication de cette étonnante vente en liquidation de ce qui a toujours été considéré comme « l’or noir ».
« Ce contrat (vente du pétrole) expirant mardi à la clôture, ceux qui en détiennent doivent trouver des acheteurs physiques au plus vite. Mais comme les stocks ont déjà énormément gonflé aux États-Unis ces dernières semaines, ils ont été contraints de payer des gens pour trouver preneurs: le baril de WTI a terminé à – 37,63 dollars ! »
Vous avez bien lu, le vendeur du brut offrait à l’acheteur un baril gratuit, plus une prime de 37,63 dollars. Quand les cuves sont pleines, comment se débarrasser des surplus, les abandonner dans la nature ou empoisonner les nappes phréatiques auraient coûté beaucoup plus cher aux vendeurs.
Contrairement à ce qu’on nous raconte, cette crise économique serait tout à fait anodine à la grosse majorité des travailleurs, si ceux-ci n’étaient pas rendus coresponsables par le système libéral qui privilégie les gros consommateurs pour l’écoulement des plus beaux produits.
La crise du coronavirus est une démonstration évidente qu’on peut très bien survivre en vivant presque comme d’habitude dans un habitat moyen. L’État compense les temps de repos « forcés » du confinement. Le chômage qui était devenu une galère, avec des programmes de reconditionnement drastiques a retrouvé une partie de la générosité que les socialistes et les libéraux au pouvoir depuis dix ans n’ont eu de cesse de battre en brèche, afin de forcer la statistique de l’emploi. À côté de cela, les parias de cette société perdent encore quelques plumes, comme ils en perdaient déjà. Mais pour eux le problème de la précarité existait bien avant la crise économique.

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Il n’y a pas de pénurie alimentaire, la satisfaction des besoins de tous n’a été perturbée que par des mouvements de foule sur certains produits. Assez étrangement, les papiers toilettes furent dans le cas.
Pourquoi parle-t-on de crise, alors qu’en principe il y a assez de production pour nourrir les gens, mieux encore, nourrir convenablement les malnutris. Un État démocratique et social au lieu d’un État libéral mondialiste pourrait aménager le temps de travail, le répartir et ramener rapidement le chômage autour de 3 %. À ces 3 % serait attaché un revenu universel qui serait assez proche du salaire minimum.
Pourquoi ne le peut-on pas ?
C’est qu’en cas de crise bancaire, de faillite et de banqueroute des bourses, ce sont les grosses fortunes, les bourgeois moins riches mais très aisés, les professions libérales et les mandataires politiques satellisés autour de l’oligarchie libérale qui ont le plus à perdre.
Eux consomment dix fois, cent fois, ce qu’un travailleur de base consomme. Il est vital pour eux que l’économie soit en expansion constante et que les États puissent rembourser leurs dettes. Car ces dettes garantissent les paiements des intérêts qui sont versés par milliards aux prêteurs. Aussi, sont ils des plus ardents dans le constant effort des travailleurs de base de les rembourser.
En clair, les milliards de plus-values des efforts de production, sont en réalité tirés du travail et de la sueur des foules, ce qui permet aux capitalistes de jouir de l’excédent des profits de ce travail, qu’ils placent ensuite en dettes souveraines d’État, obtenant de la sorte un double bénéfice du travail.
Voilà le système dans lequel nous sommes. Les économistes du pouvoir qui l’expliquent à leur manière ne font que rajouter de la pommade sur les plaies.
Vivre plus simplement, consommer moins, remplir les obligations que les hommes ont par rapport à la planète, l’énorme majorité de la population sait le faire. Les crises économiques dans lesquelles on les implique ne les concernent pratiquement pas.
C’est délibérément qu’on accompagne les crises dues au système libéral de chômage, de misère et autres calamités. C’est-à-dire que l’on vit toujours sur les peurs des années d’avant 14 où, effectivement, la non mécanisation des récoltes, la production des objets de grandes consommation était manuelle. La crise économique, c’est leur crise et pas la nôtre ! Débrouillez-vous dans vos salades, nous ne voulons plus payer vos conneries.

21 avril 2020

Coucou roucoucou…

Voulez-vous que je vous dise l’après Covid-19 et en attendant Covid-20 ?
Les importants vont hausser le ton. Ils jureront être pour rien dans le drame de la pandémie. Ils ont fait ce qu’ils ont pu. Les erreurs seront mises sur le compte de prédécesseurs, de préférence morts ou hors de la politique.
Le char de l’État ayant perdu une roue, nos bourgeois, le PS en tête, rebricoleront la charrette. Ce ne sera pas facile, vu l’État du puzzle. Mais tant mieux, les difficultés du présent feront oublier le scandale du passé.
Ils feront respirer la merde de Bart De Wever et de Filip Dewinter, ainsi on ne sentira pas la leur. Endormir étant la forme insight des régionalistes, tout le monde restera momentanément monarchiste, patriote et libéral, tous partis confondus, à l’exception des habituels mécontents.
De quoi a-t-on besoin pour se refaire ?
Impératif, il faut que l’ordre règne. D’abord reconstituer la Garde, la fidèle, comme celle du Premier Empire. Pour cela, il convient de relancer les honneurs aux personnes qui le méritent ou qui ne le méritent pas, c’est sans importance. C’est la médaille qui crée le mérite et non le médaillé. Les distinctions publiques n’ont pas leur pareil pour flatter l’orgueil de tout un chacun. La santé publique verra une pluie de nouveaux barons, les infirmières auront la grande croix de l’Ordre du Chose et les journaux seront pleins d’anecdotes sur les dévouements, tous admirables, comme il convient.
Ainsi, coupant l’herbe sous le pied à la grogne, le système tentera de renforcer ses troupes, car l’ennemi, c’est toujours ceux qui n’ont droit à rien et qui paient partout, même la médaille du travail, à savoir le peuple, celui qu’on implorait pour qu’il cuise le pain et risque sa santé en assortissant les rayons des grandes surfaces, dans la période de la grande peur. L’alerte passée, il retombera dans la catégorie des loustics ennemis de classe.
S’il le faut le discours de Di Rupo rejoignant ceux de Bouchez stigmatisera la gauche qui vit de la vision chtonienne de l’État.

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Les guérites remplies, le pouvoir établira un inventaire des citoyens sans résistance au pouvoir. Certains applaudiront des discours qu’ils ne comprennent pas. Ceux qui les comprendront n’iront pas jusqu’à dire qu’ils sont mensongers.
Les tribuns (heureusement il n’y en a pas des masses) repartiront sur une violence verbale en fonction du public. Ils produiront des images vagues et grossières qui dépendront de l’état nerveux des salles par rapport aux indépendantistes flamands et de la mollesse wallonne.
Si malgré tout, les rhétoriques à l’accent limbourgeois, les prestations balbutiantes du roi, les soupirs effarouchés de gazelle de la reine collée aux contes pour enfant, les grands cordons imprimés au pochoir sur des écharpes tricolores, les appels du pied du MR, le corsage entrebâillé de Wilmès et un dernier sanglot de Di Rupo en faveur de la dynastie méritante, un nouveau serment à la halle aux draps d’Antwerpen mettait un max de pression, alors, oui, Bouchez et Magnette feraient appel à des individus assez féroces pour apporter à l’ordre la quantité d’inhumanité dont ils ont besoin.
Il importe donc de faire le plein d’intéressés, que la lâcheté soit commune, et par là, politiquement plus forte que le courage.
Il faudra que renaisse l’idée que le temps, c’est de l’argent, que le peuple ait l’espoir qu’il pourrait en gagner et que la bourgeoisie en gagne.
Plus tard, on expliquera la crise des marchés et la guerre économique entre les partenaires. Le peuple devra prendre ses responsabilités, toujours les mêmes : bosser et fermer sa gueule.
Le reste coule de source. Il suffira à Bouchez et Di Rupo de reprendre les discours de Reynders de 2008/9 et s’écrier qu’on va sauver des emplois.
La dette ayant encore augmenté, l’État ayant juste les milliards pour le luxe de l’élite, il lui restera à faire comprendre au peuple que l’on compte sur lui.
C’est aussi simple que ça. Borsus fera sa tête de cocker triste pour nous vendre la Région, le duo d’enfer Charles et Didier regarderont cela depuis l’Europe, comme Fabre, l’entomologiste, observait une fourmi découper une feuille de salade.
Et nous en reprendrons pour dix ans, jusqu’à la crise de 2030.
Nana Mouskouri nous manque vraiment. La fiente de ses palomas égayait les façades non grillagées. Les quinquas de l’époque avaient des turgescences… femme à lunettes, femme à… coucou roucoucou !

20 avril 2020

Il y a quelqu’un ?

C’est en ouvrant machinalement le « poste » sur la gueule enfarinée de Deborsu (MR-RTL) dans son émission du dimanche matin, que j’ai été pris d’une sourde colère contre le piège dans lequel nous sommes tombés.
Il n’y en avait que sur la pandémie : ses origines, l’envahissement de la planète, les conséquences du confinement, la probabilité d’un retour dans les écoles, l’extrême prudence de l’exécutif, la modestie de Sophie Wilmès et les morts, tous les morts… l’hécatombe dans les maisons de retraite. Plus rien sur les masques, on en a pris son parti, c’est le grand mystère, seul encouragement : les couturières bénévoles.
On ne pourra pas me taxer de désinvolture, d’abandonner la préoccupation majeure des gens. N’ai-je pas, au fil des semaines, exprimé mon ressentiment à l’égard du gouvernement, comment il avait pris la pandémie à la légère, souligné que les victimes les plus pitoyables étaient dans la population la plus pauvre ?
Mais à côté du drame humain, le reste du contentieux se dilue dans le bain moussant de l’indifférence.
La preuve : deux heures de Deborsu rien que sur la pandémie, ses effets, ses victimes, ses projections sur notre futur. Zappant sur les autres chaînes, pareil. Plus critique : Facebook, mais c’est un refuge public.
Or, la nature continue à être violentée, elle ne doit ce répit qu’à la pandémie qui freine les ardeurs productivistes et les voyages de loisir. On cherche vainement une information sur ce qu’on fait pour soulager la planète. On ne fait plus rien ? Il serait quand même intéressant de connaître les résolutions internationales sur l’écologie. 7° de plus fin du siècle possible, en est-on conscient ?
La suite baigne dans le même silence…
La Belgique est sans gouvernement sérieux. Les différends s’accumulent entre les Régions. Les partis politiques de pouvoir perdent en crédibilité. Aucun accord ne semble être envisageable pour une majorité équilibrée entre les Régions. On donne à Sophie Wilmès des autorisations de taper dans la caisse pour prolonger les affaires courantes. Les ministres ne sont plus éjectables. On voudrait expulser Maggie De Block, qu’on ne le pourrait pas. Mieux, on nomme un nouveau ministre responsable des masques pour compenser son incompétence. L’opposition est d’accord ! On n’entend plus personne rouspéter. La pandémie est là. C’est tout ce qui occupe les gens, gouvernements et presse comprise, Deborsu et pour faire bonne mesure Delwit et Sinardet.

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L’Europe, il y a bien des remous, mais c’est à propos du manque de solidarité des États riches qui rechignent à venir au secours des États qui le sont moins et on retombe dans la saga de la pandémie ! Quel avenir l’Europe, qu’en est-il de ses frontières et de son commerce extérieur ? On n’en sait rien. Et l’Angleterre où en sont les pourparlers pour le départ définitif de décembre ? Mystère ! Madame Von Der Leyen flotte entre le « on ne sait pas » et des accents déchirants pour répondre au drame italien et espagnol, reCovid-19 et des excuses.
La politique au Moyen-Orient : une vieille lune !... On l’a quittée en plein conflit avec l’Iran, le match est suspendu. Pas pour tout le monde… Les Turcs excursionnent toujours en Syrie. Israël poursuit ses magouilles, grignote la Cisjordanie. On sait qu’Israël peut tout faire. L’Occident est en état de sidération permanent pour des faits qui se sont passés il y a 80 ans, terribles il est vrai, impardonnables des nazis. On brandit le costume rayé des victimes dans le but d’amalgamer le passé épouvantable et le présent moins glorieux. Pendant ce temps, les pays arabes consternés, parlent du brut d’un baril à trois fois rien.
Où en est-on des relatons avec la Chine et les États-Unis ? Macron promet que rien ne sera plus comme avant. Ça y est, il y a du Covid-19 là-dessous. Ce n’est pas parce qu’on s’est aperçu que nous n’avions plus d’entreprises pour fabriquer des masques et des respirateurs que cela va changer le commerce et le néolibéralisme. L’Europe ne rapatriera pas ses machines et son savoir-faire. Il faut être naïf pour croire que les spéculateurs arrêteront leur magouille et redeviendront patriotes. Bruno Lemaire a déjà pointé l’oreille hors du terrier. Air France est quasi en faillite. Avec quel argent croyez-vous que Macron va renflouer ce « beau fleuron » ? Ça ne vous rappelle pas la mystification de 2008 ?
Enfin, a-t-on oublié que la crise économique a éclaté avant l’arrivée de Covid-19 et qu’elle va poursuivre ses ravages sociaux au-delà ?
Est-on encore conscient de l’état dans lequel nous avons quitté la Belgique, l’Europe et le monde juste avant le confinement ?
Je ne le pense pas.

19 avril 2020

Conseil de guerre.

En plus d’être incohérent et prodigue en efforts inutiles, le système commercial mondial dit tout sur l’absurdité d’une société d’illusion du bonheur des peuples. Ce que l’on avait ignoré, s’avère aujourd’hui d’une incontournable réalité : la société tout entière est à l’arrêt lorsque la santé de la population ne progresse plus. Il a fallu une pandémie pour qu’on s’aperçoive que les gens existent et que sans eux, les bourgeois devraient laver leur linge eux-mêmes, cirer leurs chaussures et se cuire l’œuf du matin !
Pire encore, qu’ils devraient tousser sans auditoire admiratif de leurs postillons. En déplacement, ils n’auraient plus l’occasion de taquiner la soubrette façon DSK. Ils passeraient le dimanche à étendre leur linge en famille, dans la cour commune.
Avant l’horrible perspective, la stupidité allait bon train dans la déstructuration des hôpitaux sous prétexte de rationaliser la santé, comme ferait une multinationale de la vente à domicile.
Une société épanouie affiche une santé florissante. Inversement, de profondes disparités économiques et sociales se traduisent par des inégalités.
Aujourd’hui, des manquements graves de l’État bourgeois mettent en péril la population pauvre, par l’insuffisance de personnel et de matériel des hôpitaux, l’absence de précaution dans les homes et maisons de retraite, surtout celles qui abritent les moins fortunés.
La manière dont le système de soins d’un pays est financé et administré est symptomatique de son degré de civilisation. La santé dépend des conditions de vie et de travail, de la prise en charge du vieillissement, et de l’égalité dans la répartition du pouvoir et des ressources.
Ce système productif des biens de consommation ne fonctionne pas selon les critères d’une démocratie. Il échappe à ce qui fonde le bien-être commun, pour n’être que l’usage sélectif d’une minorité.
Nos gouvernants sont dans une logique bonhomme faussement honnête. On pourrait dire avec Emmanuel Todd que l’aveuglement de l’intellectuel bourgeois conduit à la voyoucratie des élites dirigeantes.
À force de loucher vers les États-Unis, l’Europe est devenue myope. Les américanolâtres belges sont en tête du convoi processionnel en dévotion à Donald Trump.
L’épidémie de Covid-19 souligne les failles du système de santé américain. Cela devrait faire réfléchir. Peine perdue, la fuite en avant se poursuit. Donald Trump coupe les vivres à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’ampleur du drame humain mériterait mieux que la guerre froide sanitaire du milliardaire new-yorkais qui va priver l’OMS d’indispensables moyens d’action. L’élite belge est béate, c’est ce système vers lequel on tend !

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Tant que des intérêts économiques et géopolitiques préoccupent les pays, il n’y aura ni altruisme ni philanthropie possible. L’humanité s’en ira à vau-l’eau le jour où la nature que nous importunons se secouera, qu’un virus indestructible sortira de terre ou que, la connerie étant devenue universelle, un docteur Fol-Amour fera péter la planète.
Si la santé est devenue un enjeu géopolitique, ce n’est pas tant par préoccupation pour ses concitoyens que l’élite s’agite, mais pour se faire valoir aux yeux de l'opinion.
On retombe les pieds sur terre, quand les industriels conduisent nos dirigeants à risquer le retour en force de Covid-19, poussant les acteurs productifs des entreprises, peut-être vers la mort, pour que l’haut-lieu se fasse un petit coupon de plus.
Déjà, les premières conférences sur la santé, au XIXe siècle, était moins motivée par le souci de vaincre la propagation de la peste et du choléra, que par le désir de réduire la quarantaine, contraire à l’intérêt des commerçants.
Les tensions entre les médecins et les intérêts marchands et politiques mettent en danger la santé publique mondiale. L’accès des populations pauvres aux médicaments est freiné par la propriété intellectuelle liée au commerce (Adpic).
La Belgique bourgeoise amoureuse de l’Amérique et vassale de la géopolitique de l’Europe, tombe le masque, c’est le cas de le dire, et ô surprise, elle n’en avait pas ! Madame Wilmès, c’est bien son vrai visage !

18 avril 2020

Le travail !... quoi le travail ?

La ou plutôt les significations de ce mot procèdent d’un numéro de trapèze, d’une mystification de cirque, d’une élucubration de jobastre. Ce qui sort du chapeau, c’est aussi bien un lapin blanc, qu’une enclume de 100 kilos.
Tel se rend à son bureau quand il le veut, sa secrétaire fait suivre son courrier et dans l’antichambre de son lieu de travail, une autre secrétaire vous prie d’attendre à seule fin de savoir si Monsieur l’Important voudra vous recevoir.
Tel autre se lève à l’aube court après le bus, arrive essoufflé à la barrière de contrôle, pointe son arrivée, se rue dans les vestiaires endosser son habit de protection, arrivé à son poste il est minuté, séquencé, « ergonomisé » et maîtrisé par des gens qu’il ne connaît pas, qui réfléchissent à sa place. Il ne sait pas ce qu’il fait, à quoi ça sert. On réfléchit en haut lieu de l’éventualité de le remplacer bientôt par une machine. Il sort du boulot fatigué, halluciné, reprend le bus, et se retrouve vidé de toute énergie devant une télé qui lui donne les moyens de somnoler en se distrayant superficiellement.
Le premier est honoré, même si c’est un imbécile instruit, le second est méprisé et traité d’imbécile, même si c’est une intelligence rare prisonnière de la connerie d’une société dite de labeur, mais qui n’est rien d’autre que le produit d’un système économique aberrant.
C’est la pauvreté de la langue française d’appeler du même nom les activités de ces deux personnages aussi distant l’un de l’autre qu’une maison de passe, du Waldorf Astoria, quoique dans ce dernier il s’y passe des choses encore moins recommandable que dans le premier séjour. Et c’est tout le paradoxe de deux hommes de la même essence, mais pas du même destin.

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Ceci posé, Wilmès notre Walkyrie des jours meilleurs est en harmonie avec la FEB et Macron. Il faut remettre la machine avec les ouvriers autour en état de fonctionner. Il y va de la reprise de l’utile et de l’inutile, le tout bien malaxé et revendu prêt à l’emploi aux masses haletantes d’impatience d’essayer des nouveautés. La banque l’exige. Le personnel politique, ainsi que domestique de confort autour des milliardaires sont aussi dans des transes.
Il faut que ça reparte. Les petits personnels trop longtemps en pantoufles se prennent vite au jeu de la vie paisible, en pantoufles et en réflexions personnelles. Si l’oisiveté est un bienfait pour intellectuel en haut-lieu, elle est l’acide amer qui rouvre les plaies d’abord par des écorchures, puis par des souvenirs des 30.000 ouvriers assassinés de la Commune de Paris par les aïeux des bourgeois d’aujourd’hui.
Certes, en temps ordinaire on ne le sait pas, mais quien sabe ? Si les petits personnels mettaient à profit leurs temps d’oisiveté pour réfléchir ?
Madame Wilmès n’a pas été placée par Michel, là où elle est, pour rien.
Elle doit absolument expliquer que du travail, la collectivité n’en tirera que des bienfaits.
Voulez-vous que je lui écrive son discours ?
« Le labeur est bon à l’homme. Il le distrait de sa propre vie, il le détourne de la vue effrayante de lui-même, il l’empêche de regarder cet autre qui est lui et qui lui rend la solitude horrible. Il est un souverain remède à l’éthique et à l’esthétique. Le travail a ceci d’excellent encore qu’il amuse notre vanité, trompe notre impuissance et nous communique l’espoir d’un bon événement. Nous nous flattons d’entreprendre par lui sur les destins.
» Ne concevant par les rapports nécessaires qui rattachent notre propre effort à la mécanique universelle, il nous semble que cet effort est dirigé en notre faveur contre le reste de la machine. Le travail nous donne l’illusion de la volonté, de la force et de l’indépendance. Il nous divinise à nos propres yeux. Il fait de nous, au regard de nous-mêmes, des héros, des génies, des démons, des démiurges, des dieux, le Dieu ! Et dans le fait, on n’a jamais conçu Dieu qu’en tant qu’ouvrier » (Anatole France – L’anneau d’Améthyste).
Non, s’écriera la Wilmès, pas comme ça !... C’est trop compliqué. Les âmes simples et frustres ne comprendraient pas, même moi, j’ai du mal…
Bien entendu puisque c’est une intellectuelle, supposée telle, quoique la vraie intelligence est de plus en plus incompatible avec le drame universel qui se prépare, justement, du rassemblement des plus vives intelligences. Mrs Wilmès sera donc dans l’incapacité de comprendre que la liberté des personnes n’est pas la liberté des dividendes et n’en découle pas. Elle suppose et elle accomplit l’épanouissement dont la condition préalable est la maîtrise des besoins et du travail asservissant.

17 avril 2020

Athènes 400 av JC – Bruxelles 2020.

On consomme beaucoup de fictions en temps de confinement. On se dédouble et on sort de chez soi dans la peau d’un autre. Seul le public féru de voyance et de faux dieux traite de visionnaire le cartomancien chez qui on donne ce qu’on veut, pour recevoir ce qu’on croit.
Quoi de plus largement exploitable que les grandes catastrophes et les pandémies ? Les grandes peurs reviennent du fond des âges nous hanter, comme il devait hanter les habitants de la grotte Chauvet.
Un des tout premiers à exploiter les colères des dieux fut Thucydide, mi-historien, mi-conteur, 400 ans avant JC. Sa Guerre du Péloponnèse qui opposa Athènes et Spartes, n’est plus célèbre qu’en rhétorique. Soudain, au milieu du récit, il abandonne les deux armées pour nous dépeindre la peste à Athènes. Il avait pris conscience de l’intérêt pour le lecteur de ses moments extrêmes où la vie de chacun ne tient qu’à un fil. Thucydide devient grand reporter.
La grande cité se délite sous la pression d’une maladie mystérieuse. L’affolement est général. Les cadavres sont abandonnés et dévorés par les chiens. La ville sombre dans l’anarchie.
«Chacun se livra à la poursuite du plaisir avec une audace qu'il cachait auparavant, écrit-il. À la vue de ces brusques changements, des riches qui mouraient subitement et des pauvres qui s'enrichissaient tout à coup des biens des morts, on chercha les profits et les jouissances rapides, puisque la vie et les richesses étaient également éphémères. Nul ne montrait d'empressement à atteindre avec quelque peine un but honnête; car on ne savait pas si on vivrait assez pour y parvenir. Le plaisir et tous les moyens pour l'atteindre, voilà ce qu'on jugeait beau et utile. Nul n'était retenu ni par la crainte des dieux, ni par les lois humaines; on ne faisait pas plus de cas de la piété que de l'impiété, depuis que l'on voyait tout le monde périr indistinctement; de plus, on ne pensait pas vivre assez longtemps pour avoir à rendre compte de ses fautes.»
À lire ce récit, on s’enorgueillit en Belgique de passer de vie à trépas, mais avec un État, quoique établi dans le mensonge, mais présent. À Athènes les chefs se battaient au côté de l’armée, la peste avait ses aises. La Belgique a un gouvernement, mais il n’y a pas de masque !
Ce qui a changé par rapport à Athènes tient dans ce que les démocraties modernes entretiennent deux armées, alors que Sparte et Athènes n’en avaient qu’une. La première veille à la paix extérieure et, la seconde maintien l’ordre intérieur. Ce sont les polices et les gendarmeries.
À Athènes, la population obéissait au Conseil des Anciens et faisait la police elle-même. Une grande partie de ce qui occupe nos tribunaux aujourd’hui était de la compétence du chef de famille. Il y avait très peu de délinquants, les prisons étaient quasi inexistantes. On y restait rarement plus de quelques jours, le temps de conduire un procès aux termes duquel n’existaient que deux options : la mort ou l’exil.

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Thucydide nous montre le gouffre effrayant de l’homme revenu à ses peurs ancestrales avec la peste. L’altruisme avait perdu le sens. On ne saluait plus son voisin. Les valeurs étaient bouleversées. On n’écoutait plus les sages de l’Agora, tandis que certains sortaient du mépris et de l’obscurité d’une vie d’infamie et trouvaient dans la peur générale, les moyens d’un commerce, l’organisation d’un méfait. Camus dans « La peste » a un mot approprié pour parler d’un coquin à qui la mort profite « En somme, la peste lui réussit ». Ce qui se passa à Oran, s’est passé à Athènes et est actuellement en cours avec le Covid-19, en Europe.
Une sorte de trêve sacrée laisse Sophie Wilmès diriger le pays, sans qu’il n’y ait plus vraiment d’opposition, dans un contexte où elle-même est minoritaire.
Une telle gouvernance eût été impossible à Athènes où les décisions se prenaient par consensus majoritaire. Ce qui n’empêchait pas des parvenus comme Alcibiade, de circonvenir les citoyens et de régner sur le peuple par un système où il acheta la charge de stratège. Aujourd’hui les dirigeants ne rendent guère de comptes au peuple sur leur comportement, sauf s’ils ont trop pillé la caisse publique. À Athènes tout stratège était responsable de ses échecs devant l’Assemblée. Maggie De Block et d’autres dirigeants qui sont dans les affaires, n’auraient pas terminé leur carrière de manière heureuse à Athènes. Sous l’Acropole, la plupart de nos glorieux aux belles fins de parcours, honneurs, grosse pensions, baronnie, décorations, eussent finis au mieux en exil, avec confiscation des biens, au pire, condamnés à boire la ciguë ou étranglés
C’est même une belle différence entre le modèle dont nous nous réclamons et ce que nous en avons fait : un paradis pour les riches, une sinécure sans responsabilité pour les ministres.
Mais s’il y a une ressemblance avec notre modèle, c’est dans le destin tragique des petites gens, esclaves dans l’antiquité, ouvriers et employés en 2020. Certes débarrassés des chaînes, et, dans le fond, toujours aussi maltraités.
Pour l’anecdote, la peste ce contenta de ravager Athènes. Dans leur sagesse, les Anciens n’avaient pas le néolibéralisme mondialisé.

16 avril 2020

Napoléon IV, le médiocre.

Après les « sans dent » expression niée par François Hollande, que Valérie Trierweiler avait épinglée dans son livre « Merci pour ce moment » et qui fit scandale, on croyait le successeur plus clairvoyant et plus respectueux à l’égard du peuple.
On se disait, en usant de la même terminologie de Macron à Hollande, les gens venus de peu y retournent plus facilement, n’attachant à la signification de « peu » qu’un manque d’éducation.
On se trompait, le peu semblait bien englober le peuple dans son entier.
On fut vite édifié sur l’impossibilité de Macron à masquer son mépris pour ses concitoyens les plus pauvres.
D’abord, cette fausse idée du travail, partagée par tous les énarques, avec cette phrase « Je traverse la rue et je vous trouve du travail.
C’est peut-être ce qui clive le mieux la bourgeoisie du prolétariat. Les bourgeois sont intarissables lorsqu’ils parlent de ceux d’entre eux qui travaillent, Macron le premier qui travailla à la banque. Mais le travail, dans lequel le coût de la subsistance compte pour rien, n’a rien à voir avec celui dont on ne sort qu’avec juste le temps de récupérer des forces pour le travail du lendemain. Le travail de celui qui amasse, ne peut être comparé au travail ouvrier que part l’effet d’une méconnaissance totale de ce qu’est réellement l’usine, la fabrique ou l’atelier.
De la sirène des débuts à celle de la fin de la journée, l’ouvrier ne s’appartient plus, tout lui est étranger hormis ce pourquoi il est présent, à un geste près. Sans parler de l’épée de Damoclès toujours suspendue du début à la fin d’une « carrière », à la merci d’un chômage, d’un licenciement, d’une maladie, d’un accident…
Des Gaulois réfractaires au changement – On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux – Je ne céderai rien "ni aux fainéants, ni aux cyniques", tiennent d’un seul tenant à la même pensée « Ce sont des veaux. Ils sont incapables d’évoluer. Je me demande si mes efforts servent à quelque chose ?

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De l’indignation transportée sur les ronds-points, Macron n’en a retenu que le réflexe type, qu’un patron sur deux profère au moins une fois dans sa vie "Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes ...". « Les gens qui ne sont rien » dira-t-il plus tard à propos des gilets jaunes.
Le bêtisier est bien fourni sur trois ans à peine de présence à l’Élysée, jetons en vrac « La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler », pourquoi les ouvrières de Gad ne retrouveront plus du travail à la fermeture, parce qu’elles sont « pour beaucoup illettrées ».
Inutile d’avoir recours aux leçons des philosophes ou des écrivains, des psys aussi, pour expliquer le comportement de cette espèce intellectuelle, pas rare du tout au jugement définitif sur la condition inférieure.
Je me suis souvenu que Jean-Jacques Rousseau dans son livre « Émile ou de l’éducation » (Tome IV p. 508-509) avait traité le sujet au point de n’en plus pouvoir rien dire après qui fût original.
« Il est naturel qu’on fasse bon marché du bonheur des gens qu’on méprise. Ne vous étonnez donc plus si les politiques parlent du peuple avec tant de dédain, ni si la plupart des philosophes affectent de faire l’homme si méchant.
» C’est le peuple qui compose le genre humain ; ce qui n’est pas peuple est si peu de chose que ce n’est pas la peine de le compter. L’homme est le même dans tous les états : si cela est, les états les plus nombreux méritent le plus de respect. Devant celui qui pense, toutes les distinctions civiles disparaissent : il voit les mêmes passions, les mêmes sentiments dans le goujat et dans l’homme illustre ; il n’y discerne que leur langage, qu’un coloris plus ou moins apprêté ; et si quelque différence essentielle les distingue, elle est au préjudice des plus dissimulés. Le peuple se montre tel qu’il est, et n’est pas aimable : mais il faut bien que les gens du monde se déguisent ; s’ils se montraient tels qu’ils sont, ils feraient horreur. »
D’un texte pareil, on peut tout faire, dirait Talleyrand, comme pour les baïonnettes, sauf s’asseoir dessus.

15 avril 2020

Wilmès libérale sans fel ?

Un groupe d'experts bien libéraux, loin de ressembler à la couleur politique des Wallons de ce pays, vont ce mercredi se pencher sur la stratégie de sortie de crise du Covid-19 (GEES). La remarque a son importance. Dimanche, Duchâtelet a rappelé aux journalistes façon Quatremer, de sonner la fin de la récré du confinement. Le bon busines, même au milieu d’un cimetière, doit bruire dans les usines.
Le bilan au nombre de morts en Belgique avoisine ceux de l’Italie et de l’Espagne. Nous sommes dans le peloton de tête, la France vient loin derrière (1).
Sophie Wilmès avait le regard fixé sur le président français Emmanuel Macron, lundi soir. De nombreux observateurs ont fait la remarque qu’elle avait tendance à calquer sur la France les mesures de confinement, une manière aussi de repenser notre économie sur celle du voisin : pas de nationalisation de produits stratégiques dans la lutte contre le coronavirus, délais de confinement (le notre porté au trois mai, sera certainement prolongé jusqu’au 11 mai comme Macron) et le même flou au sujet d’une politique des homes, comme les EHPAD en France.
Statistiquement nous sommes plus proches de l’Espagne et de l’Italie au nombre de morts. Nous devrions plutôt observer les efforts qui sont faits dans ces deux pays, plutôt que calquer le programme de notre voisine sur la question.
Nous devons cette regrettable erreur à la nomination de Charles Michel à l’Europe grâce à l’appui d’Emmanuel Macron. On voit le rapprochement Wilmès-Michel-Macron.
On a compris que dans le dernier discours de Macron, il n’était pas question de nationaliser les entreprises vitales par la sécurité du pays en matière sanitaire et, éventuellement de créer des remplaçantes à celles que l’État français a laissé filer en Amérique ou en Chine.
Contrairement aux espoirs des peuples français et belge, qu’au moins cette pandémie serve de leçon à la mondialisation et y porte un coup d’arrêt définitif, nous sommes en train de nous faire baiser au nom de l'union nationale contre le fléaux. Il y aura une poursuite quasiment à l’identique des erreurs qui ont conduit à la propagation rapide de Covid-19 à travers le monde. Les décentralisations se feront toujours au gré des alliances futures des pays et de l’Europe.

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La fin de la pénurie de tout ce qui aurait pu permettre de lutter autrement contre le coronavirus, ne serait-ce que des masques FFP2 pour toute la population avec l’obligation de son port dans tous les endroits publics, n’est pas pour demain.
Nous resterons très dépendants de la Chine pour le matériel, mais aussi pour les médicaments.
Ce serait peut-être le moment que des voix extérieures à ce gouvernement qui le soutiennent, élèvent le ton.
C'est vers la France que les regards se tournent si un nouveau tour de vis s'avérait indispensable. "Si un jour notre courbe épidémique recommence à monter, je pense qu'il faudra envisager des mesures plus strictes, soulignait à Bel RTL le désormais célèbre épidémiologiste Marc Van Ranst (KUL). J'ai appelé ça 'le style Wuhan', mais j'aurais dû appeler ça 'le style parisien', ça me semble un peu moins effrayant. En France, on a un confinement nettement plus strict qu'en Belgique. En Belgique, on peut se promener, on peut faire du sport. A Paris, on ne peut pas."
Suite à la pression patronale qui voudrait voir les usines rouvertes, Macron a pris hier un engagement lourd de conséquences, celle d'envisager le retour les classes primaires et secondaires à l’école. Tout ça uniquement parce que les parents ne peuvent pas reprendre le boulot avec des enfants, certains très jeunes, si les chers bambins restent chez eux. On voit bien que ce n’est que la question pratique des parents au travail qui a présidé à cette décision, puisque les universités resteront fermées et ne reprendront qu’en octobre. Duchâtelet doit rugir de plaisir. On l’entend d’ici dire à Wilmès « qu’est-ce que vous attendez ? ».
Mais des voix dénoncent ce coup de force « On sacrifie la santé au bon vouloir du Medef. En Belgique aussi, la tension devient palpable entre ceux qui veulent sauver des vies et des entrepreneurs du type Châtelet. Philippe Close (PS), bourgmestre de Bruxelles, a déclaré à la RTBF qu'il s'attendait à un déconfinement progressif début mai.
Et on revient à la sempiternelle question des masques. Il faut les porter partout, sauf qu’on n’en a pas. La difficulté réside dans la capacité de l'Etat à fournir des masques et à donner des consignes pour s'en procurer (2). Maggie De Block (Open VLD), risque encore d’avoir les oreilles qui tintent.
Quant aux tests, on n’en pas assez pour une politique de dépistage général, en-dehors duquel, ce n’est plus qu’un effet d’annonces pour ce gouvernement, vachement attaché à l’économie de marché.
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1. 1 mort par 2.046 habitants pour l’Italie, 2.683 pour l’Espagne et 2865 pour la Belgique. La France vient loin derrière avec 1 mort par tranche de 4.476 habitants.
2. L'interdiction de vendre des masques FFP2 et autres dans les pharmacies est incompréhensible. Les pharmaciens interrogés assurent qu'ils pourraient fournir toute protection à la population s'ils en avaient l'autorisation ! Leurs fournisseurs sont trop petits pour entrer en concurrence avec les demandes de l'État aux entreprises chinoises spécialisées.

14 avril 2020

Covid-19 et Komsnel-24

La crise sanitaire révèle tout ce qu’on sait déjà du fond du panier. Dans le marigot de la politique belge, les spécialistes du fond, touillent dans la vase flamande. De la N-VA au Vlaams Belang, c’est à qui surprendra l’autre par une touche supplémentaire d’ignominie, afin de passer devant, dans une opinion où le médiocre est majoritaire. À croire que tous les nationalistes flamands sont des imbéciles, ce que je ne crois absolument pas, alors que la propagande du Vlaams Belang ferait croire le contraire.
Détourner la vérité, discréditer les scientifiques… le Vlaams Belang est en pleine forme dans sa distillation d’un venin stratégique du n’importe quoi au service de la « cause » !
Filip Dewinter ne se sent jamais si bien que dans des moments d’exception. « Protégeons nos gens » lit-on sur des cartons d’un film publicitaire « …nous distribuons plus de 10.000 masques et des centaines de costumes de protection tout d’abord à la police anversoise, mais aussi à des centres médicaux ». Les gens devraient voir le volume que représentent ces 10.000 masques (deux boîtes de carton), pour comprendre que le film qui en fait la narration a probablement coûté dix fois plus que le don du Vlaams Belang.
Où Filip Dewinter et Dries Van Langenhove retrouvent l’allant de leur jeunesse, c’est quand ils critiquent Maggie De Block. Ils ont l’air de collaborer à un rejet national, mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est surtout le côté « traitresse à la Flandre » qu’ils attaquent. Écorcher le français de Maggie ne suffit pas à leurs yeux, le reste ils s’en fichent.
Le match au plus Flamand entre le Vlaams Belang et la N-VA est révélateur. L’affrontement de Tom Van Grieken (VB) et Bart De Wever (N-VA) relève de l’épique. Le premier hurle au scandale de l’incompétence des ministres fédéral et régional de la santé, mettant en porte-à-faux la N-VA qui dirige le gouvernement régional flamand et a accepté d’accorder les pouvoirs spéciaux à Sophie Wilmès. Pour le moment, le VB est vainqueur dans les sondages.
Afin de ne pas se laisser marcher dessus par leur concurrent nationaliste, le bureau de la N-VA a envoyé une lettre à ses mandataires locaux pour leur demander « d’être prudents » dans leur communication à l’égard des centres de soins résidentiels, sous-entendant que la faute initiale de la propagation du virus dans les homes était due à la complaisance des autorités fédérales à l’accueil des réfugiés !
Ce sur quoi Filip De Winter est revenu sur la décision de Maggie De Block de détruire les millions de masques… pour faire de la place à des « réfugiés » ! Il s’appuyait sur l’interview du 3 avril dans Het Nieuwsblad de l’adjudant Caekebeke qui liait la destruction des masques à l’accueil des réfugiés, deux événements distincts, mais étranger l’un à l’autre survenant simultanément, que deux jours plus tard la gazette confirmait.

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Qu’importe, le fake lancé garde tous ses effets et c’est ce qui compte. Il y a chez nombre de lecteurs ordinaires une recherche d’infos qui va dans le sens de ce qu’ils pensent au départ et les renforcent dans leur conviction
Le Vlaams Belang le sait. Il fait feu de tout bois et s’attaque aux scientifiques, notamment au virologue Marc Van Ranst. Bart Claes, député flamand et ancien responsable des réseaux sociaux du VB, a récemment tweeté : « Selon le super-expert Marc Van Ranst, les masques buccaux ne sont pas nécessaires et on doit simplement garder une distance d’un mètre et demi. »
Mais les nationalistes flamands ne limitent pas leurs attaques au virologue de la KULeuven. Dans son dernier podcast, Dries Van Langenhove explique « pourquoi on ne doit pas accorder trop d’attention aux directives de l’OMS ». Avant d’ajouter : « Comment se fait-il qu’en se basant sur des informations des réseaux sociaux, j’ai fait de meilleures prévisions sur la gravité du coronavirus que nos virologues omniscients et leurs méthodes scientifiques ? »
(Daar-daar magazine)
À propos des affiches en plusieurs langues pour mettre en garde la population de la métropole et pour qu’elle respecte les instructions du gouvernement, Filip De Winter écrit : « Sous le couvert du coronavirus, le multilinguisme est introduit à Anvers ! Partout, on retrouve des affiches de la ville d’Anvers en arabe et en turc (même loin des quartiers à forte concentration de population d’origine étrangère). J’ai introduit une plainte car la langue administrative est et reste le néerlandais à Anvers ! »
Vlaams Belang et N-VA en sont à un point tel de sottise et de haine que s’ils arrivaient un jour à la majorité, il faudrait alors que la Wallonie se débrouille seule. Le citoyen de base craint cette éventualité ? Il n’a pas confiance dans le gouvernement wallon, aussi nul que les précédents.

13 avril 2020

Roland Duchâtelet à RTL !

Donald Trump a récemment changé de ton sur la dangerosité du coronavirus et a mis en sourdine son discours contre un confinement prolongé, des voix ont pris le relais en France et en Belgique pour défendre les arguments pro-business du président américain. Du Figaro, aux Échos, en passant par Libération, des journalistes ont plaidé cette semaine en faveur d’une reprise rapide de l’activité économique.
Ce dimanche sur RTL, la présence de Roland Duchâtelet, Open-VLD, à l’émission de Deborsu, Mouvement Réformateur, consacrait l’union libérale pour la reprise du busines, dans un programme consacré au Covid-19. Duchâtelet, millionnaire de 74 ans, venait nous dire que les vieux doivent dégager vite fait ! Á part sa déclaration géronticide, que diable faisait-il parmi les experts du Covid-19 sur le plateau ?
Entre la tendance patronale « allez hop, les valides au travail » de Donald Trump, et la prudence de l’OMS, les gens de pouvoir craignent de prendre une décision propre à briser leur carrière, et puis il y a la faune internationale du fric qui s’inquiète.
Duchâtelet fait partie d’un courant relayé dans la presse belge et française par des journalistes, Bruno Jeudy, Christophe Barbier, Dominique Seux, économiste « les échos » à France Inter et Jean Quatremer, journaliste à Libération, en poste à Bruxelles.
Ils sont commissionnés par leurs employeurs pour suggérer que, sans la pandémie, la crise économique n’existerait pas et pour rassembler l’opinion sur la reprise des activités.
À ce titre, ils sont explicites : les gens mourront autant, mais comme le coronavirus touche en priorité des gens âgés, c’est sans importance, puisque les vieux sont à la retraite. Pour les handicapés, ils laissent entendre que c’est dommage, mais l’économie avant tout.
Ils espèrent que ce cynisme sera partagé par les chômeurs partiels très inquiets et en général, par les classes moyennes qui ont vu leur chiffre d’affaires s’effondrer. Une pression s’exerce déjà sur les pouvoirs publics et notamment sur Sophie Wilmès.

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Si la crise économique s’amplifie, ils ne se feront pas prier pour en incriminer la faute à la pandémie. Ces relais de Trump dans la francophonie disent à peu près la même chose.
« Les vrais gens veulent retourner travailler le plus vite possible", a lancé Trump sur Twitter. Il craint que le virus ne pousse le pays vers « une grave récession ou une dépression ». Il s'apprête à lancer un plan de relance économique de 2.000 milliards de dollars. Sera-t-il suffisant pour palier au manque de filet social et aux besoins du système de santé de son pays ? Alors que les élections se rapprochent, l'Obamacare risque de rappeler aux millions d’Américains sans mutuelle, que c’est Trump qui n’en a pas voulu.
Renaud Girard, grand reporter au Figaro, a affirmé sur LCI, que “la récession économique tue aussi”. Et d’évoquer, comme l’avait fait Donald Trump fin mars, “les gens qui perdent leur emploi et qui se suicident”.
Alors que la mise à disposition de masques de protection à la population se fait attendre, Dominique Seux, a expliqué sur TF1, que “chacun doit pouvoir repartir au travail en ayant confiance”.
Le pompon du cynisme revient à Quatremer, qui n’en est pas à sa première provocation. Dans un tweet, faisant peu de cas des victimes âgées, il a osé mettre en avant le faible taux de mortalité du coronavirus au regard de la population mondiale, sans pour autant faire le lien avec les effets positifs d’un confinement mondialisé.
BFMTV lui a posé la question “Vous seriez prêt à assumer, pour une relance immédiate de l’économie, de faire 40.000 morts?”. Quatremer s’est réfugié derrière la métaphore guerrière d’Emmanuel Macron “Vous savez quand on fait une guerre, comme pendant la première ou la Seconde Guerre mondiale, personne ne se pose cette question-là”.
Evidemment la réouverture est le respirateur du capitalisme afin de tenter de surmonter la terrible crise financière bien antérieure au coronavirus. Cela signifie que le busines pourrait tuer des milliers de personnes en plus, surtout des vieux non productifs, pourvu que les affaires reprennent.
Nous allons vite savoir si le gouvernement belge est plus libéral que Roland Duchâtelet.

12 avril 2020

Du plan A, au plan Z…

Pour qu’aucun pied au cul ne se perde et surtout qu’ils atteignent les fesses rebondies aux plus maigrichonnes de l’engeance MR, j’accole les noms de Sinardet et Delwit (1) à qui j’ajoute Deborsu, Vrebos et Alain Gerlache. Le contentieux s’alourdit. Trouvera-t-on les moyens de leur faire payer la facture ?
Plastronner comme ils le font en période creuse, on s’en accommode. Quand il s’agit de montrer qu’on en a, qu’on est intelligent et que la place n’est pas usurpée, on ne voit plus personne, sinon pour dire et faire des conneries. Avant de les démettre, on a envie de leur demander de rembourser les sommes volées à la communauté, tout comme ils le font avec cynisme pour les chômeurs qui trichent.
Ce moment du règlement de compte, j’en rêve et je ne suis pas le seul.
Mais je ne me leurre pas sur la consistance du ressentiment du peuple. Il est si vite oublieux ! Et quand bien même il ne le serait pas, il faut craindre un pouvoir qui, à l’occasion des crimes de l’islamisme militant, a renforcé massivement sa police, gonflé les lois répressives, usé et abusé des pouvoirs régaliens, transposant la répression des fous d’Allah aux Gilets jaunes, sans aucun état d’âme.
On sait qu’Emmanuel Macron se prépare à la sortie de crise dans l’anxiété et le doute. Sophie Wilmès, drivée par son Mentor Charles l’européen, est novice dans la discipline du catch politique. Elle suit certainement les nouvelles de France en survêt dans son coin de ring, avec son coach derrière les cordes, qui lui souffle ce qu’elle doit faire.
Le vernis de l’unité nationale finira bien par s’écailler. On verra le nombre de pleureuses inoffensives que le pouvoir aura réussi à traîner autour du char de l’État comme autant de boucliers humains, avant la grande explication.

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On voit bien qu’une partie du corps enseignant s’attendrit à l’usage du télé-devoir aux enfants. La polysémie a déjà gagné une partie du sens qui revient à pardonner au nom du libéralisme menacé. Encore un peu, le baume des familles de la liberté d’entreprendre aura à nouveau rendu le cuir souple, à la poursuite de la mondialisation.
Mais, les faits sont têtus et nombre de gens pensent que le pardon tiendra dans l’aptitude des têtes de gondole à juguler une vague de contamination s’ajoutant à la première. Un inventaire évaluera la capacité du système sanitaire à prendre en charge les personnes malades, et à disposer les outils de lutte contre toute agression à la santé, eu égard à la demande sanitaire et non pour masquer la pénurie.
Cela demande de revoir de fond en comble l’organisation globale de la société et mettre à mal les holdings et les combines internationales. La sensibilité libérale changera-t-elle au point de modifier son comportement jusqu’à présent intransigeant et américanophile ou bien retombera-t-elle dans son aveuglement, comme s’il ne s’était rien passé ? De même l’Europe, verra-t-elle enfin que son allié naturel et qui est aussi son prolongement vers l’Asie, c’est la Russie et non l’Amérique ?
Qu’en sera-t-il du sinistre agenda politique, des restrictions continuelles, cette haine du collectif, des destructions des hôpitaux publics, le tout dans une constante austérité qui prend les plus pauvres à la gorge ? N’est-ce pas ce que le gouvernement Wilmès faisait alors que le coronavirus tapait déjà à la porte, en pleine innocence, c’est-à-dire en pleine incompétence ?
Ce n’est pas impunément qu’on a bradé notre souveraineté en délocalisant notre industrie à l’autre bout du monde, il faut bien rafistoler la patache pour repartir et tenir la route.
Wilmès n’a pas grand-chose à craindre forte du soutien extérieur des socialistes et des écolos. Cette opposition s’est disqualifiée en se prévalant de l’unité nationale, vulgaire union sacrée des politiciens, serrés autour d’un trône chancelant.
À la sortie du confinement, on saura où en est la révolution flamingante. Si elle a pris de la couleur ou est redevenue inoffensive.
C’est bien “ceux qui ne sont rien” qui tiennent depuis des semaines le pays à bout de bras à l’heure où la technostructure a fait la preuve de son inutilité. Le peuple a réinvesti la scène publique depuis qu’on a besoin de lui. Il ne laissera pas les coupables du désastre feindre d’avoir changé pour se mettre à la tête de sa réplique demain.
Dorénavant, on saura qu’une caissière d’un grand magasin est plus précieuse qu’un haut fonctionnaire et que le moindre des brancardiers, la plus novice des infirmières sont mille fois plus précieux que Maggie de Block ou que Coca-cola Bacquelaine (1bis).
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1. Note à mon interlocuteur d’hier. J’ai fait ce que j’ai pu pour recaser tout le monde, si j’ai oublié un quelconque de vos petits protégés, ne manquez pas de me le faire savoir.

11 avril 2020

Une voix venant des confins…

Profitons des derniers moments de liberté pour exprimer une colère rejetée par l’opinion bien libérale qui pense qu’interpeler le pouvoir, c’est insulter les morts !
Nos futurs décorés du Grand Ordre du Chose, madame Wilmès sans doute baronne dans un an ou deux, tous les Hauts-penseurs actifs batteurs d’estrade des chambres de commerce, familiers d’Académie, tutoyant les recteurs d’université, ont tous l’ambition d’être comparés au général De Gaule ou à un grand homme de leur Olympe.
Bacquelaine rêverait d’avoir sa statue avenue des Thermes à Chaudfontaine, gravé dans la pierre du socle « Beatus qui prodest quibus potest » (Heureux qui vient se rendre utile à ceux qu'il peut aider), tout le contraire de sa cupidité naturelle. C’est toujours ainsi que les Grands se voient.
Que reproche-ton à ces hautes intelligences : ils ne savent pas prévoir ! Anticiper leur est interdit par une infirmité naturelle, comme Sinardet et Delwit. Personne dans les ministères n’a donné l’alerte. Aucune sommité n’a osé. Leur cerveau était en flaccidité, comme l’état d’un organe érectile au repos. La vigie du Titanic signale l’iceberg, mais pendant que l’info remonte par les centres nerveux au crâne du capitaine, le compte est bon. Les ordres deviennent inutiles.
On croit que les gouvernants ont tous les instruments pour coordonner des politiques efficaces, on oublie l’Europe qui prend l’avis de grands économistes – Est-ce que l’économie mondiale est concernée par le problème hospitalier ? – Justement on est en train de détruire l’hôpital public, ce serait peut-être le moment de l’achever ! – Entendu, ne faisons rien.
Dans « Les Fiancés » de Manzoni, un chef-d’œuvre du romantisme italien, Renzo et Lucia sont les héros d’un combat contre la peste, comme aujourd’hui le Covid-19. Ces fléaux Étaient-ils inscrits au programme de tout temps ou sortis de la bêtise des Autorités ?

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Bill Gates avait déclaré que les épidémies seraient la bombe atomique de l'avenir. Il suggérait des investissements dans la recherche, la santé et le développement durable. Même la parole d’un milliardaire qui n’est pourtant pas celle de Karl Marx n’a jamais été prise au sérieux. Saint Pognon est au-dessus de la parole de ses fidèles !
Les libéraux sont bêtes à pleurer, voilà le drame, qu’ils le soient chez eux, entre eux, avec Georges-Louis Bouchez un foulard sur les yeux s’en allant tâtonnant l’étoffe du maigre corsage de Sophie Wilmès, c’est dans le programme de leur barbecue, celui que les Michel font régulièrement à Jodoigne. Mais que cet équipage ait ses entrées chez le roi et que cette gentry s’assoie sur les capitonnés de la rue de la Loi, c’est moins drôle, parce que ça nous regarde aussi à la minute qu’ils y posent leurs culs.
On le sent venir sur FB : on est dans le combat, tous unis, main dans la main. On règlera nos comptes après, donc les râleurs sont priés de la fermer.
Vous avez compris. Les libéraux tireront leurs épingles du jeu, tôt ou tard. Si ça se trouve on imputera leur impéritie à leur persévérance, leur volonté, leur patriotisme, leur envie de bien faire, enfin ce qu’on voudra. Il ne sera plus question de leur connerie, les pardonner de quoi ?
Déjà, on sent bien que des textes comme celui-ci et sorti de la pensée du blog précédent ne passent plus. Les consciences sont outrées. Ce n’est pas le moment.
En un mot, c’est vulgaire !
Défendre les morts, honorer leur mémoire, poursuivre les auteurs de leurs décès par défaut de prévoyance et pour certains de complicité pour meurtre, c’est inconvenant, surtout en des termes aussi vulgaires.
Même à gauche, la saint-sulpicienne retenue se fait à bas bruit, en allumant ses cierges. Au chapitre instruction et confinement, les pédagogues instruisent par télétravail la jeunesse dans un silence religieux de sacristie, sans prêtre pédophile.
D’accord, restons dans la componction, la béatitude douloureuse et le silence des morgues, orphiques et sourds à la rancune, résignés aux chants grégoriens.
Alors, ne vous étonnez pas de vous réveiller après la tempête, un doigt de leur justice dans le cul et une amende pour gauchisme excessif sur la voie publique. Vous aurez contesté trop tard, au bal de la démocratie, un karaoké pour imbéciles.

10 avril 2020

Confiné(e) !

Ce n’est pas le moment, nous qui nous lavons les mains en permanence, d’abandonner la savonnette face à un ennemi qui ne connaît pas d’ennemi ! On nous promet des masques, des tests, des gants. On les attend toujours. D’abord les hôpitaux, dit Sophie Wilmès. Vicieux comme tous les pouvoirs, je me demande si celui-ci ne va pas nous mettre aussi au tracking, comme il est question en France.
Aucun gros calibre, aucune alliance supranationale n'est à la hauteur. Avec le tracking, on va être servi question liberté individuelle. On a beau dire, ce sera top secret, tout le monde sait bien qu’avec des thunes une agence de détectives privés avec des avocats saura toujours renseigner le cocu sur le bosquet que madame fréquente ou la raison des pannes à répétition du mari jusqu’alors vigoureux, soudain faiblard à la turlute.
Même si la Chine a tardé à informer l’OMS et a été jusqu’à cacher le problème, comme Trump le fit après aux Américains, Wuhan était confinée dès le mois de janvier.
En Belgique, on n'a pas semblé s'inquiéter davantage. Un mois et demi a encore été perdu avant qu’à la mi-mars Sophie n’attrape le traczir qu’un Covid-19 ne la pique au mollet.
MR jusqu’au bout des faux-cils : Business as usual (l'économie passe avant la santé), vous pensez, la Chine, c’est tellement loin !
Les hautes intelligences avaient trop bouquiné sur le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) parti de Chine fin 2002, révélé au niveau mondial en 2003. Les 800 décès, c’était de la rigolade. L’épidémie avait pu être endiguée par des mesures d’isolement et de quarantaine, l’agent causal du SRAS, un coronavirus inconnu jusqu’alors, avait pu être rapidement identifié, maîtrisé, bâillonné et jeté aux oubliettes.
Maggie De Block était certaine que Covid-19, c’était du kif. C’est ça, le QI supérieur : sentir les choses avant tout le monde, d’où la liquidation des masques FFP2 qui gênaient par rapport à de l’équipement frais en produits viticole, façon d’égayer les cantines.
Début d’année (ça semble si loin aujourd’hui) on se préoccupait des réservations de juillet. Se méfier des avions chinois déversant la camelote qu’ils font moins cher à notre place, prendre la température au sortir des aéroports. Vous n’y pensez pas ! Alors que nous allions y aller nous-mêmes, bientôt, en rangs serrés à la Cité Interdite !
C’est là que l’on voit comme sont étudiées les poses réfléchies, les clins d’yeux complices à Deborsu, la liche à Vreben, accompagnant la commisération des feignasses à 20.000 € le mois à l’intention des débiles légers que nous sommes.
L'OMS n’a pas réalisé tout de suite la gravité de la situation. L'alerte de la pandémie a été hésitante, encore une grosse semaine de fichue. Les gouvernements ont réagi avec mollesse. Le pouvoir a donné des signaux de stupidité et, tout de suite après, de résignation et d’impuissance !
Maggie De Block, de son français ardu, avait l’air de jeter les mots comme Manneken-Pis son urine.
– Ma…ta besoin pas de mask et ta doktêur non plus !
Toone VI aux Marolles ne pouvait pas faire mieux.
Donald Trump, en traitant le problème par le sarcasme, a battu Maggie. Boris Johnson, en a tellement fait en mieux que les deux autres, qu’il s’est retrouvé aux urgences. C’est bien le premier arroseur arrosé !

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Avant de geindre au lit sous respirateur, le beau blond anglais avait imité Churchill « à la guerre, on sauve combattants, femmes et enfants... pour les vieux, laissons faire le destin. »
Macron ne couche pas avec Sophie, mais avec Brigitte, sa fruition est pareille. C’est de la farce Maître Patelin garanti. Le dimanche, tout brille spectacles, paillettes, journée de la femme, le jeudi, il a comme Berger « un dégout en lui ». Il n’embrasse plus. Mais avant de tomber dans le vrai, il a encore un sursaut de connerie « évitez les rassemblements de plus de mille personnes, mais allez voter pour les municipales !
Le jour après, c’est la douche : l'épidémie existe. Les urnes, on reparlera du second tour. Quand ? On s’en fout. Et les élus du premier tour ? Pareil. Macron choisit le printemps pour hiberner. Il aurait pu choisir l’hiver, quand il en était encore temps.
Du passé faisons table rase. On ferme tout : maisons, bureaux, entreprises. «Nous sommes en guerre». Macron a juste rencontré le professeur Didier Raoult à Marseille, pour une petite question « Quand on a une érection, jusqu’où peut-on… sans risque d’un Covid-19 ? »
Il est revenu de Marseille avec sa petite bouteille d’hydroxychloroquine, comme de Lourdes. Cette nuit là on a entendu jusqu’en face de l’Élysée quelqu’un gueuler dans les étages « Mais, nom de dieu Brigitte ! où c’est qu’Alex a encore foutu l’beurre ? ».
Nous, par contre, on ne la ramène pas, on est confiné « grave » comme on dit à l’ULg.

9 avril 2020

Le futur dépassé.

Ce pourrait-être un titre aux déboires de nos maîtres de la pensée libérale. Ils ont rendu leur copie. Ils ont tout faux. Leur futur est dépassé. L’économie-monde est en train de recevoir une rouste dont elle ne se relèvera qu’au prix d’une dictature, dont on n’est pas sûr qu’elle en aura le culot.
Même les pires partisans du capitalisme pur et dur s’attendrissent sur le sort des personnels hospitaliers qui montent « au front » à chaque service dans la crainte d’être débordés. Pourtant les hyènes du système prévoyaient une robotisation accélérée de l’emploi industriel et des services, dans l’espoir de créer une rente nouvelle pour le capital, par la baisse du coût du travail. Macron poussait ses entreprises de démolition avec ardeur. Charles Michel en faisait autant en Belgique, tandis que Bart DE Wever renchérissait, voyant la Flandre bien plus active que la Wallonie, demandant même d’accélérer le mouvement libéral mondialiste.
La néo-culture est en train de manger les pissenlits par la racine !
Michel avait trouvé une combine pour que cette phase du capitalisme cache le plus longtemps possible un chômage de masse, de moins en moins indemnisé. L’accès tatillon aux droits aurait fait basculer les travailleurs devenus inutiles vers les CPAS, encore plus pervers que le FOREM.
Ce plan était en rapport avec la règle des 3 % de déficit et était fortement encouragé par l’Europe, initiatrice de cette politique depuis le Traité de Maëstricht.
Les efforts pour garder de façon optimale la croissance continue aurait continué de faire des ravages. Les Gilets Jaunes et les syndicats auraient été maîtrisés par une police gérée par des individus du genre Lallement, préfet de police de Paris !
Tout cela c’était avant le Covid-19. La crise économique aurait été plutôt un accélérateur de ce programme.
Leur raisonnement, celui de la bourgeoisie libérale, se tenait. Les dix plus grandes entreprises d’Internet, comme Google, Facebook ou Amazon, ont créé à peine deux cent mille emplois. Mais gagné « des centaines de milliards de dollars de capitalisation boursière ».
De ce grand projet de millions de chômeurs, on aurait tiré une nouvelle source de revenus. Les « élites » auraient pu démarrer d’autres types d’exploitations, professionnaliser la maternité en offrant des ventres aux femmes stériles riches. La chose aurait été facilitée par des lois, faisant de la parturiente une employée comme les autres. Ce serait développé un commerce d’embryons, des commerces d’organes, la vente d’enfants à des couples stériles.
Oh ! pas pour tout de suite, le temps de préparer l’opinion ! Tout cela retenu dans les cartons pour un futur libéral, à mesure que les résistances auraient faibli, les syndicats disparus et la gauche divisée, par cette obsession de la croissance, très répandue chez les Dirupotiens.

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Le financement du pays et la dette auraient été des questions placées en priorité, la bourgeoisie poussant la population à voir d’un mauvais œil, l’État vivre à crédit.
Un Etat pris à la gorge par ses créanciers est une image forte à laquelle l’honnêteté ouvrière ne peut résister. La banqueroute est un sacrilège, pour des gens honnêtes.
Ce fut la République des soviets refusant d’honorer les emprunts russes souscrits par le tsar, qui fut la première à ne pas honorer sa dette, sans qu’il lui advienne aucune sanction autre que les cris d’orfraie de la bourgeoisie affolée que cela pût arriver aux Romanoff. En ces temps là, Raymond Poincaré fit aussi son petit Soviet, mais à la sauce bourgeoise, avec des manières… en dévaluant le franc de 80 %. Ce furent aussi les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sans plan de rigueur, mais qui en laissant filer l’inflation divisèrent presque par deux le fardeau de leur dette publique.
Pour les libéraux, la mondialisation de l’économie devrait empêcher l’inflation par la paupérisation d’une partie de la population. L’annulation de tout ou partie de la dette reviendrait à spolier les rentiers et les financiers, quelle que soit leur nationalité, après leur avoir tout concédé.
Mais une brutale inflation, pourquoi pas ?
Après que les grosses fortunes se soient délestées de leur liquidité, bien sûr, pour investir dans les sols et les matières premières, ces choses qui n’appartiennent plus au peuple, depuis l’invention du fil barbelé.

8 avril 2020

La politique attendra !

Il ne faut pas se raconter des histoires. Ce n’est pas l’urgence d’une lutte immédiate contre Covid-19 qui a permis la deuxième mouture d’un gouvernement minoritaire, mais l’impossibilité de former un gouvernement stable entre les deux grandes Régions.
Cette hypocrisie n’échappe à personne. C’est d’autant flagrant que ce gouvernement se compose d’une « coalition orange-bleue » MR, Open VLD, CD&H. Ensemble, ils disposent de 38 députés sur 150, soit 25,3 % des sièges de la Chambre. Cela implique une impossibilité de faire une vraie politique, en-dehors de celle contre la pandémie.
Dans un gouvernement ordinaire, de par son incurie, Maggie De Block aurait été obligée de démissionner. Avez-vous entendu les partis politiques de cette coalition minoritaire évoquer la moindre allusion du départ de la ministre ?
Les lourds antécédents de la gestion des hôpitaux publics d’un gouvernement américanisé dans sa politique des soins de santé accablent De Block et ses prédécesseurs. Elle a sa part de responsabilité, du numerus clausus freinant l’arrivée de médecins, aux carences logistiques, la destruction de masques FFP2, les incohérences des consignes de confinement aux citoyens, Maggie De Block doit démissionner !
Et que croyez-vous que fera Madame Wilmès, quelles pressions extérieures seront exercées ? Rien, sinon un désaveu implicite par un adjoint qu’on a collé à Maggie pour pallier à ses carences.
Les ministres de ce gouvernement sont inamovibles et pour cause, derrière eux, il n’y a que le vide ! Il suffirait d’un geste de mauvaise humeur de Paul Magnette pour que Sophie Wilmès tombe. Il ne le fera pas. Ce gouvernement bancal, pas démocratique pour un sou est le plus solide depuis très longtemps.
Il ne tient que parce qu’on n’a rien d’autre à montrer à l’opinion et que c’est la dernière palissade d’un chantier que les Flamands ont voulu et qui cache un immense chaos, un foutoir comme on n’en a jamais eu : une pléthore de gouvernements locaux, une armée de responsables indemnisés, des lois imbéciles, et l’impression que ce monde politique s’est tellement emballé sur la cohabitation de deux mentalités différentes, qu’elle est devenue impossible.
Il faut quand même rappeler qu’on en était à se poser la question de nouvelles élections quand Covid-19 s’est invité, comme par miracle, pour calmer l’angoisse des bourgeois cocardiers. La crainte de ne pas pouvoir suivre la mondialisation de leur rêve, à cause de deux tribus indiennes qui se regardent d’un mauvais œil, crispent les sphincters de la Haute.

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Ce gouvernement est donc providentiel. Fait-il notre affaire à nous ? C’est autre chose. D’abord, il remplit mal sa mission face au coronavirus.
Et il est nul parce que les américanolâtres l’ont voulu ainsi dans la perspective d’une privatisation générale de tout le social à la Trump, avec le feu vert de l’Europe. Manque de pot, dans ce volet spécial pandémie, ce ne sont plus les Sioux contre les Comanches, mais les événements qui plaident pour un retour des industries stratégiques sur le territoire national.
Sophie Wilmès est donc à la tête d’une coalition qui poursuivra jusqu’au bout sa mission de bon petit soldat capitaliste, parce que telle est sa feuille de route. Elle repoussera tant qu’elle peut de ses petits poings, les nationalisations nécessaires !
À regarder l’avenir, on peut en déduire que ce gouvernement ira cahin-caha jusqu’au bout de la législature. Après la pandémie, Wilmès ne démissionnera pas et les autres partis, opposition comprise, ne feront strictement rien. La démocratie entre parenthèse, c’est pour longtemps.
On aura enterré la possibilité d’élections anticipées, parce qu’une élection qui donnerait les mêmes résultats serait la confirmation que ce pays n’a plus d’avenir, dans sa forme fédérale.
Quels que soient les informateurs nommés par le Roi, les chances de former une coalition pour un gouvernement fédéral seraient encore plus nulles.
Bien entendu, un autre argument a été évoqué, avant que le coronavirus emporte tout sur son passage. Pour dissoudre les Chambres et aller vers des élections anticipées, il faut une majorité au Parlement qui considère que la dissolution est la meilleure option.
La politique qu’on a oubliée est à la fois lointaine et proche. Elle nous reviendra comme un boomerang. On l’a mise sous le tapis. On n’en parle plus. On a tort.

7 avril 2020

Clarinval contre Bouli Lanners.

On ne remerciera jamais assez Bouli Lanners de nous avoir fait connaître Clarinval !
C’est qui Clarinval ? Je suis comme vous je n’en savais rien avant le coup de gueule du comédien et metteur en scène liégeois.
Clarinval est un Wallon égaré dans le cercle étroit du pouvoir de Madame Wilmès. Il est ministre fédéral du Budget et de la Fonction publique, en charge de la Loterie nationale et de la Politique scientifique, en remplacement de Sophie Wilmès lorsque Charles Michel la désigna Première-ministre. Le 1er décembre 2019, il remplace aussi Didier Reynders, en fuite à l’Europe, en tant que vice-Premier ministre.
Ce remplaçant né a un nom qui sonne bien « Clarinval », un nom de théâtre à jouer de l’Edmond Rostand. Un nom que l’on aurait adoré entendre de la bouche de Jean Gabin, comme « Marchandau ! » dans « la traversée de Paris », lorsqu’avec Bourvil, ils sont sous les fenêtres du commerçant, pour lui livrer de la viande de porc au marché noir.
À part ça, Clarinval est un ancien de l’Université catholique de Louvain, libéral, comme tous les petits jeunes qui veulent réussir là où l’herbe est grasse.
Qu’a-t-il fait de plus que les autres, Clarinval, pour faire monter le lait de la marmite chez Lanners ? Il y en a de plus chevronnés que lui dans le mensonge du gouvernement Wilmès.
Bacquelaine, par exemple ! Y a-t-il plus menteur que Bacquelaine ? Oui, Maggie De Block, me direz-vous. D’accord. Sa méconnaissance du français la fait passer pour plus menteuse que Bacquelaine. Quand, dans une langue, on ne connaît que « stock détruit et Armée responsable » mélangés à des verbes, on a l’air de mentir plus que le pétillant Calidifontain.
Clarinval est à bonne école.

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Avant, le monde s’en fichait. Du temps de Charles Michel et de Didier Reynders, on était au spectacle. Il y avait même du ragoût ! Eux croyaient qu’on les croyait. Ils nous amusaient. Ils mentaient intelligemment. Nous sentions bien que nous allions payer la facture, comme toujours. Nous étions des fatalistes au spectacle.
Le coronavirus a tout changé. Les menteurs deviennent pathétiques. Ils parlent à des gens qui jouent leur peau. Les histoires tournent autour de choses concrètes : des respirateurs, des masques, des dates de confinement, des morts et des survivants. Plus personne ne rigole.
Les mensonges offensent Bouli Lanners et les autres confinés. On a l’impression que l’Olympe se fout de nous, que les dieux nous méprisent. Emmanuel Todd les dépeint bien « de pauvres bougres, surdiplômés parfois, pas très intelligents souvent ».
Ils ont réussi tout en étant des ratés complets, un peu par la difficulté des bourgeois de recruter des libéraux capables de tenir un double langage sans que cela se remarque.
Clarinval a des mensonges mladroits, des péchés de jeunesse, en somme, que Lammers n’a pas pu blairer.
Qu’a-t-il dit ce jouvenceau, neuf dans la connerie ministérielle ?
« Les tests de dépistage au Covid-19 vont augmenter "de manière considérable. Avec 40.000 à 50.000 personnes testées en 24 heures, le déconfinement se fera de manière ciblée et progressive ». 24 heures pour tester 40.000 personnes, cela signifie que pour tester toute la population, il ne faudra pas moins d’une année !
Pour les écoles, pareil, Clarinval tâtonne. Dans le fond, il n’en sait strictement rien quant à la reprise. Il refuse de la préciser, il est trop tôt pour le dire. Ce type ment. Il sait très bien qu’on n’osera pas envoyer des enfants à l’école de sitôt. Ce n’est pas Maggie qui prendra ce risque.
Clarinval atteint des sommets de bêtise quand il nous donne cours d’économie. On dirait Lenglet. Il parle de 2008, comme s’il n’avait étudié que cela. Il compare ce qui se passe à 1929.
Mais, comme le lui souffle la bourgeoisie libérale dressée sur ses ergots « les mesures prises en 1929 avaient accentué la crise ». Clarinval, dans les mesures actuelles « vise à minimiser l'impact économique et social, afin de favoriser la reprise économique qui suivra la sortie progressive du confinement. »
Un Thomas Piketty est né en Belgique ! Voilà un morceau d’anthologie à apprendre dans les écoles de commerce. Ce gouvernement, minoritaire, vaincra la crise mondiale économique, grâce aux mesures fortes de Sophie Wilmès, futur prix Nobel de l’économie !
Lammers aurait dû baisser son froc et montrer son derrière à Clarinval.

6 avril 2020

La destruction créatrice…

En-dehors du sujet prioritaire, il n’y a rien qui semble valoir un commentaire, une mise-au-point ou une indignation. À croire que nous ne vivions que dans l’attente de la chute d'un astre. Si ce dont on ne parle pas n’existe plus, alors nous sommes dans un monde qui attendait le pire et le souhaitait pour se tester. Un peu comme Adolphe défiant le monde en 41 jusqu’à la boulette, la même que fit Napoléon avant lui, dans l'odyssée qui annonçait sa chute.
À l'arrivée de l'Armageddon, sans réfléchir à nous en préserver, nous tombons de haut et la superbe des dignitaires rabattue, c’est la fuite vers les abris.
C’est pourquoi vous ne verrez pas les quelques vocables désignant notre invisible ennemi sous ma plume, ni les objets, appareils ou vêtements dont les seuls énoncés rappellent la situation dans laquelle nous sommes et de l’absence desquels naissent les seuls conflits politiques que nous entendions.
Derrière le paravent, reste malgré tout, comme le phare au milieu de la tempête, l’optimisation fiscale contre laquelle l’opinion et les bons libéraux qui la défendent comptent ne rien faire. Reynders tout au long de ses mandats aux finances a tiré de cette incurie d’État une sorte de fierté libérale qui l’a toujours fait réélire, malgré son mauvais caractère, son égoïsme et le fait qu’il ait été dénoncé partout à Bruxelles dans son clan, comme un mauvais camarade.
L’optimisation fiscale, prise en charge par des cabinets spécialisés permet de localiser les profits des filiales là où les impôts sont bas avec les déménagements des sièges sociaux.
Au moment où l’Haut-lieu et la population ont trouvé leur nouvelle hydre et que le chœur lyrique entame le chant du destin, on oublie l’ancien fléau pour le nouveau. Quand même, est-on conscient que les montants soustraits en toute légalité à la collectivité approcheraient 1.000 milliards d’euros, rien que pour l’Union européenne ! Soit, dans de nombreux pays, une perte de revenus supérieure à la totalité de la charge de leur dette nationale !
Comment dire à ceux qui butinent le malheur : on récupérerait seulement la moitié du butin que les bourgeois enrichis distraient de la bourse rapiécée de Sophie Wilmès, on pourrait faire face à l’indicible que j’ai décidé de ne pas nommer.

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Les contribuables qui ne peuvent pas réduire leur revenu imposable en versant des royalties fictives à leurs filiales des îles Caïmans, la gauche devraient soumettre la question aux gens.
Dans quelques temps, lorsque sorti des torpeurs printanières, on fera le bilan des dépôts de bilan, des esprits séditieux ne manqueront pas de revenir sur le scandale des hauts salaires et avec de la suite dans les idées, reprendre les déclarations de l’Europe la main sur le cœur : la nationalisation des banques, la remise en cause des va-et-vient des gros porteurs aériens, les absurdités du libre-échange, le contrôle des capitaux, bref, une refonte d’un système usé comme une vieille chaussette dont les ravaudages deviennent quasiment des œuvres d’art.
Pourquoi des esprits ayant frôlé la mort, ne remettraient-ils pas la remise à plat de la dette publique en cause, menaçant l’Europe de sortir de la zone euro, hardiesse qui leur faciliterait singulièrement la tâche d’enlever quelques zéros à la facture ?
Pas nous, par exemple, Sophie Wilmès ne cache pas les origines de son succès inespéré grâce au sérieux qui a impressionné Charles à défendre les mêmes intérêts bourgeois.
Mais un Macron, par exemple, qui a tenu mardi dernier un discours auquel Mélenchon pouvait souscrire ?
Son lyrisme avait dépassé sa pensée, fort probablement ; mais quand même, voilà un président qui a été élu pour casser la sécu, pousser les retraites vers les caisses du privé, rendre les hôpitaux aussi délabrés qu’il le pouvait, afin de privilégier les établissements privés et le voilà faisant le contraire, parlant de nationalisation, de retour des entreprises au pays, etc. Même si tout le monde est persuadé qu’il ne fera rien de tout ce qu’il a annoncé !
Si les idées pour remettre le monde à l’endroit ne manquent pas, comment les faire sortir du musée des virtualités inaccomplies ? Ne pas avoir de plan de route revient souvent à dépendre de ceux qui en ont un, encore que les américanolâtres sont bien en peine ces temps-ci, mais bizarrement, dans les désastres, Trump refait surface et reste populaire.
La fin de l’année sera captivante. Il restera les promesses dites dans l’émotion de ce début d’année et cette crise économique qui n’en sera qu’à ses tout débuts.
L’utopie libérale a brûlé sa part de rêve, elle ne produit plus que des privilèges. C’est le moment de faire du neuf. Joseph Schumpeter, avec sa destruction créatrice, donnerait-il des idées à la gauche ?

5 avril 2020

A ! les braves gens.

Un pince-sans-rire disait à quelqu’un resté bouche ouverte « Ne serait-il pas temps de moraliser le libéralisme ? »
On est tous d’accord. Mais qui nous enseignerait la morale ?
Certainement pas la faune qui prospère sur nos angoisses et qui règle nos jours et nos nuits de confinés ! Eux qui se livraient encore, il y a à peine un mois, à une apologie enthousiaste du libéralisme, ils seraient nos mentors ?
Nous avons vu les Michel, les Reynders, les De Block, les Bacquelaine, les Bouchez, les Di Rupo, les Borsus… et j’en passe, nous vanter les incomparables bienfaits du libéralisme et ce seraient les mêmes qui parcourraient l’allée qui sépare la classe en deux, pour revenir sur l’estrade, nous parler de morale, après avoir ramassé nos devoirs !
Ces succubes, ces vampires, que des maladroits électeurs ont couvert d’éloges immérités, seraient capables de nous faire admettre que si le capitalisme est immoral, eux se font forts de le moraliser !
Ces mêmes maladroits électeurs apprendraient par cœur, les paroles de ces coquins pour nous les faire avaler de force, ce qui est fort possible en somme, compte-tenu de la place qu’ils ont dans la curieuse démocratie belge.

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Sauf…. sauf, il y a un os et non des moindres. L’immoralité est intrinsèque au capitalisme. Le système est vicié dans ses profondeurs. Il ne peut pas être séquencé comme Covid-19, digéré par les machines et mis en comprimés ou en seringue sous la forme d’antidote ou de vaccins.
Il est inamendable. Ceux qui après avoir porté aux nues l’économie qui en résulte se vanteraient d’y améliorer la morale, sont des escrocs !
Friedrich Hayek dans son délire ultralibéral avait, malgré lui, avancé l’hypothèse de l’amoralité complète du capitalisme sans le faire exprès. Redistribuer la richesse et les moyens de la produire de façon équitable est impossible ! L’amoralisme du système économique libéral est complet. En cela il voyait juste et était honnête avec lui-même.
Nos élites jouent dorénavant en-dehors de nous dans une cour à part. Nous pouvons les voir jouer notre vie, comme si c’était nous. Leur capitalisme se situe hors champ, en position d’extériorité. Voudraient-ils supprimer les causes de ces confinements parallèles et autonomes d’eux à nous, qu’ils ne le pourraient pas.
Comment innocenter le capitalisme des centaines de milliers de morts que nous avons sous les yeux et qui auraient pu être évité avec un autre système, moins égoïste ? Qu’est-ce que la morale vient faire dans ce génocide organisé de façon criminelle par les utilisateurs journaliers de l’économie de la croissance et du profit ! Qu’est-ce que les protections sanitaires viennent faire là-dedans, puisque même le forfait accompli, nous avons toujours le spectacle de la foire d’empoigne de l’achat des masques, sur le tarmac même où des avions sont prêts à décoller avec leur précieuse cargaison !
Un philosophe qui m’énerve particulièrement sur cette question morale de l’économie capitaliste, c’est Comte-Sponville. Non, l’économie capitaliste n’est pas l’élément moteur des découvertes des sciences et des techniques. Le système organise toujours le travail pour qu’en tire le profit maximum une infime partie des acteurs : les grands patrons, au détriment de tous les autres, y compris des chercheurs et des savants, ce qui influe grandement sur l’importance et la nature de leur recherche au point parfois de retarder, voire d’anéantir des projets purement altruistes. La destruction des réserves de masques est un des paramètres que devrait intégrer Comte-Sponville, s’il n’était pas un bonimenteur en philosophie, l’œil braqué sur le niveau des ventes de ses ouvrages.
Tout cela ne relève pas de la technique ou de la science, mais d’une pratique sociale qui organise le travail sur la base d’objectifs mercantiles et qui donc s’offre par définition au jugement moral : pratique humaine ou inhumaine, pratique morale ou pratique immorale. Marx l’avait compris quand il affirmait que « l’économie politique n’est pas la technologie ».
En fait, moraliser le capitalisme s’avère impossible puisque celui-ci est en lui-même immoral au service d’une minorité fortunée, instrumentalisant la grande masse des travailleurs. Exiger sa moralisation devrait conduire en réalité à exiger sa suppression, quitte à faire trembler le petit monde des partis politiques, mouillés jusqu’au cou dans une aventure qui sent le roussi.

4 avril 2020

La métamorphose.

Ces temps de confinement peuvent être mis utilement à profit par des moments consacrés à la lecture et à la réflexion. Pour l’heure, ce serait plutôt à ceux de l’indignation. Maggie De Block s’est défendue d’avoir fait détruire un stock de masques entreposé dans des locaux de l’armée en prétextant que, par négligence, il avait été endommagé et déclaré inutilisable. C’était se décharger de ses responsabilités sur les militaires.
Le journal « La Meuse » a retrouvé l’un d’entre eux, préposé à la garde du dépôt des masques. Il a démenti catégoriquement les propos de la ministre. On a brûlé des masques en bon état et dont on pouvait faire usage. Il donne pour preuve qu’une société folklorique en a eu gracieusement quelques centaines… pour un carnaval !
Maggie De Block fait l’erreur de beaucoup d’intellectuels. Elle a cru que pour n’être point fautive, il s’agit d’agir conformément à une opinion probable. Cette opinion est celle du MR, de l’Open VLD et en général de ceux qui n’ont qu’une obsession : celle de voir un communisme rampant s’installer profitant des circonstances. Cette politique de veulerie et de lâcheté faite sur une opinion d’électeurs-ectoplasmes est bousculée par l’imprévisible. La démocratie pourrait se désembourber du système et, pour le coup, faire passer Maggie à la trappe !
Ce n’est pas le moment qu’elle démissionne ? Pour ces gens-là ce n’est jamais le moment !
Cette chronique débutait par l’espoir que le confinement n’est pas tout à fait perdu grâce à la lecture qui revient en force et à l’intelligence qui reprend ses droits.
Voici un livre de circonstance, publié en anglais en 2007, mais traduit depuis et en librairie :
The Black Swan (Le Cygne noir) ou La puissance de l'imprévisible, de Nicholas Taleb. La conséquence de cet imprévisible qui vient de mettre en pièces ce que croyait des milliards de gens, à savoir l’indestructibilité de la société libérale, s’appelle aujourd’hui corona virus. Pour ceux qui aiment des livres à caractère philosophique tout à fait opposés aux cucuteries que l’on fait apprendre aux rhétoriciens (1), du même auteur des traductions sont en librairie : Le Hasard sauvage (2001), Le lit de Procuste (2010-2016), Antifragile (2012) et Jouer sa peau (2018).
Mais aux malheurs de Maggie, il faut encore ajouter une autre crise grave, celle de l’économie mondialisée par la volonté des gouvernements libéraux de l’Union européenne. N’oublions pas que sans concurrence avec Covid-19, sans pandémie, ni ravage de l’Afrique par des criquets, sans que n’explose le Vésuve en baie de Naples, la crise économique de 2008 avait causé directement des centaines de morts. On n’est pas en train de faire le choix entre une crise sanitaire et une crise économique. On est en train de faire le choix entre une crise sanitaire et une autre crise sanitaire qui est la conséquence de la crise économique !
Or, si l’insouciance des ministres libéraux d’une crise sanitaire pouvait comprendre des risques aléatoires, donc relatifs, puisque la précédente pandémie (la grippe espagnole) avait eu lieu il y a cent ans, la crise économique était annoncée. Elle était certaine !

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Le virus n’est que l’accélérateur de l’histoire, de plus il sera peut-être l’élément qui aura permis de changer nos modèles économiques. Cela dépendra du choix de chacun de nous. Après deux mois de confinement total, la vie reprend ses droits à Wuhan. Tout n’est pas clair dans cette fin de pandémie en Chine. Trump ne se fait pas faute de rappeler d’où elle vient. Mais comment éviter de basculer d’une tyrannie des marchés à un absolutisme d’Etat ? Le confinement avec défense de circuler sauf pour s’approvisionner, n’est-il pas une excellente répétition pour une prise de pouvoir plus ferme des libéraux qui feraient la sourde oreille aux injonctions citoyenne de déguerpir ?
Les temps sont aux mutations rapides. La métamorphose en papillon butinant les fleurs, c’est pour l’école à la maison. Celle de Kafka, pourrait voir des cloportes partout, enchaînés solidement au système, la force des événements ayant cédé la place à la force de la police.
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1. Je ne citerai pas des noms de peur de me faire des ennemis parmi des enseignants de ma connaissance, encore moins des auteurs qui risquent d’éveiller leur attention. Le livre qui a pour thème l'impact extrême de certains types d'événements rares et imprévisibles, est très didactique. Il aide à comprendre la tendance humaine à trouver, rétrospectivement, des explications simplistes à ces événements. Cette théorie a été popularisée sous le nom de théorie du cygne noir. Il couvre aussi des sujets se rapportant à la connaissance, à l'esthétique et aux modes de vie, utilisant des éléments de fiction pour présenter ses arguments. Il a été publié en 32 langues.

3 avril 2020

Surenchère américaine.

En attendant le futur monde, les spéculations sur les masques médicaux vont bon train. Tout le monde en manque et tout le monde en veut ! Confusion générale, c’est la ruée sur un produit. Charles Michel aurait adoré le dynamisme de la demande, s’il ne devait feindre le contraire au sommet de la pyramide, afin de montrer l’exemple. Reynders se serait refait une santé au récit de ces gros et gras américains courants sur les tarmacs des aérodromes chinois, offrant deux ou trois fois le prix négocié, afin de rafler les cargaisons de masques commandés et destinés à des petits pays de l’Union Européenne. S’il ne devait faire semblant de trouver cela honteux, Didjé y aurait vu, au contraire, l’application parfaite de l’économie libérale au plus offrant.
Cette médiocrité morale des faussaires et des escrocs qui nous dirigent peut-elle du jour au lendemain, grâce à un autre son de cloche, redresser les cœurs et retremper les âmes dans l’amour du prochain ?
Allons !... malade de la peste libérale, on ne s’en remet pas si vite. L’économie actuelle, c’est comme l’addiction au tabac. Le sevrage est parfois lent et susceptible d’échec.
L’économie actuelle, dont la vision de ces américains les poches bourrées de dollars ne sera pas la dernière, a quand même permis une certaine diffusion des biens de consommation et de nourriture à une large partie de la population. Outre l’enrichissement honteux d’une poignée d’individus, l’irritant de la chose est encore l’espèce de sens moral qu’il a fallu coller sur les vulgaires manœuvres de truand à tous les étages de cette tour de Babel du vol, de la prévarication et de l’appropriation par la ruse, qu’est une société « moderne ».
On peut dire que les libéraux se sont donné du mal et s’en donnent encore.
C’est qu’il fallait codifier la chose et séparer un vol autorisé d’un vol non-autorisé pour ne pas affoler la magistrature. Pour cheviller cette justice dans l’esprit des gens, un code était nécessaire, mais aussi une morale.
Vaille que vaille, des économistes d’État, des prêtres, des éducateurs, des enseignants et des philosophes ont fourni aux purs-sangs du système, tous les apaisements qu’ils ont voulu.
Personne n’est vraiment dupe, sauf chez les demeurés des écoles où le bien et le mal s’expliquent encore grâce à des images d’Épinal.
Si bien que Didjé peut repeindre les volets de sa maison de campagne les jours de vacuité, l’âme sereine et dans la peau de l’honnête homme. C’est du reste, la seule chose qu’il puisse faire à peu près correctement.
À toute situation nouvelle s’inscrit un espoir et une nouvelle vision. Le futur monde que nous voyons déjà s’ébaucher dans les discours de Macron prendra en compte les besoins collectifs indispensables qu’on tirera d’une production locale, pays par pays de l’Union européenne. Entendons-nous, Macron fait des discours pour la galerie. On sait bien qu’il n’en a jamais tenu aucun, que ce n’est pas un ordre qu’il se donne. Donc ce qu’il dit, il ne le fera pas. Ce sont les circonstances qui pousseront d’autres à le faire à sa place.

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La relocalisation des industries générera une explosion d’offres d’emplois à tous les niveaux et une logique économique hors mondialisation. Mais nous n’en sommes pas là. En Belgique par exemple, mais ailleurs ce sera pareil, il faudra que la génération Bacquelaine-Borsus vide les lieux, ce qui ne se fera pas du jour au lendemain. Ils joueront tant qu’ils le peuvent les capitaines courageux au milieu de la tempête économique. Ils sont de toutes manières inaptes à redéfinir la valeur du travail. Après la prise de conscience de la valeur d’une vie dans l’épreuve de la pandémie, il faudra d’autres caractères et d’autres formules.
C’est là notre espoir, qu’ils foutent le camp au plus vite, qu’ils débarrassent… On veut bien les voir partir indemnes et indemnisés avec leurs fortes pensions, leur prestige intact, leurs grands airs et leur faux savoir, mais qu’ils foutent le camp…
Le futur monde retrouvera le ras des pâquerettes et l’odeur du gazon et si possible, l’amour de la flânerie, opposée à l’obsession de l’homme-rentable !
Une ambition, celle de rendre possible la relocalisation, de la grande série à la pièce unique de l’artisan. À côté du néolibéralisme vacillant, prend naissance et ce en pleine double crise économique et pandémique, un autre art de vivre.
L’histoire de l’humanité ne sera pas close sur cet égout à ciel ouvert que ce système a fabriqué.

2 avril 2020

Hauts les cœurs, chute des cours…

La bulle, nouvelle version du krach de 2008, a éclaté le 12 mars. Dès l’année dernière, des économistes sérieux, donc pas ceux de « Cdansl’air », ni des gazettes belges et encore moins de RTL, avaient prévenu les gens. Le virus n’est pas responsable de cette nouvelle crise, comme on va tenter de vous le faire avaler. Il n’est que l’accélérateur emblématique de l’effondrement de l’économie mondiale.
En plus, cette crise qu’on n’a pas voulu voir jusqu’à la dernière minute, est la conséquence du traité de Maëstricht, mondialisant le commerce des 27 de l’Europe et dégageant le continent de ses fournitures stratégiques.
Ceux qui avaient prévu la catastrophe et en avaient étudié le phénomène ont aujourd’hui une longueur d’avance sur les économistes de cour. Les lecteurs qui s’intéressent à la société, son évolution et son économie, en se fiant aux déclarations du monde libéral, ont tout intérêt à rattraper leur retard en se mettant rapidement à jour. Ayant suivi le processus de désintégration de l’économie mondialisée depuis ses débuts, cette chronique peut aider sur FB à mettre à niveau certains internautes surpris par les événements.
Depuis 2008, les excès des cotations et des prêts inconsidérés se sont poursuivis sans que les pouvoirs publics parfaitement au courant, n’interviennent. La bulle mondiale de la dette publique est de 254.000 milliards d’euros ! Une hausse des prix des actifs, en lien avec la hausse du taux d’endettement privé et l’octroi de crédits à des personnes, pousse l’économie libérale dans un gouffre.
Cette crise correspond à la fin de l’expansion économique. Nous sommes entrés dans une phase de récession fulgurante. D’un point de vue économique, l’offre et la demande de crédit se contractent à cause de la crise bancaire.
Cette situation aura des conséquences à commencer par l’augmentation du chômage en Europe et dans le monde. On prévient : cette situation est historique. Ce sera la récession mondiale de tous les temps.
En même temps que les certitudes libérales, elle va balayer tous les traités, tous les modes de fabrication. L’économie actuelle vit ses derniers mois.
Ce saut dans l’inconnu est celui vers un nouveau monde, depuis lequel on percevra mieux les mensonges de l’ancien.
Comme nous ne pouvons espérer que le marché financier s’autorégulera, c’est bien au ralentissement de la demande, par l’augmentation du chômage et la fragilité des banques que nous allons.

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Tout laisse prévoir que les petites et moyennes entreprises seront en stagflation dans le domaine des services et de l’industrie, cela pouvant signifier un taux de chômage à 30% avant une reprise temporaire de l’économie nationale post crise sanitaire, l’autre crise, celle de la finance n’étant contrariée que très peu par le rapatriement des usines produisant des biens stratégiques médicaux, entre autres, mais aussi militaires.
Après avoir été plus de dix ans dans le déni, le monde de la finance prend peur. Cette nouvelle crise économique sera à la mesure de la pandémie actuelle, elle sera 30 fois plus forte que celle de 2008. On l’estime déjà à 254.000 milliards d’euros.
Dès les revendications des gilets jaunes les gouvernements auraient dû sentir par l’émotion et le ressenti, que quelque chose d’important se préparait. Les discours de Macron de l’année dernière, paraissent aujourd’hui dérisoires, voire déplacés.
Les plus fragiles de nos concitoyens savent déjà dans leur quotidien que l’argent vaut de moins en moins. La sottise des universitaires, qui nous ont conduit du haut de leur certitude à l’impasse du présent, apparaît de mieux en mieux par l’effet du révélateur de la situation générale ressentie, bien avant eux, par leurs administrés.
Nous touchons à la limite de mutation de la mondialisation, dans une culture libérale optimale du système. Pour que ça continue, il aurait fallu que les rotations et les assemblages sur lesquels tourne cette forme globale de l’économie soient parfaits, sans retard et sans impondérable. La crise du coronavirus démontre que cette machine ne fonctionne pas dans l'exception, comme nous le faisait croire le chœur de la bourgeoisie.
Les conséquences économiques pourraient durer autant que la crise de 29, soit de nombreuses années. Cette crise économique mondiale fera date car elle changera nos vies, nos modes de production et de consommation, et bouleversera nos institutions. Les faiblesses systémiques sont visibles, les moyens financiers des nations sont scotchés aux dettes publiques.
Ce serait plutôt à la gauche de relever le défi, à condition qu’elle soit unie et que l’électeur ait compris. Deux conditions qui rendent cet avenir aléatoire.

1 avril 2020

“Property is theft!” (1)

Avant que les survivants ne tombent dans les bras des uns des autres quand Covid-19 aura vécu, au plus fort de la pandémie, il est crucial pour notre avenir que nous nous penchions sur les effets d’une démocratie confisquée par l’économie mondialisée.
Les libéraux ne devraient pas se relever de leur échec. S’ils le font, les électeurs n’auront rien compris des enjeux et des paris d’un capitalisme qui ne renonce pas.
Ce capitalisme là est inamendable. Si l’Europe ne le comprend pas, son sort, déjà fort incertain sur la gestion de la pandémie, pourrait s’achever sur un baisser de rideau sans gloire et sans rappel.
Il existe bien une alternative ! Tout est possible encore. Il faut pour cela que la gauche crée les conditions de la réussite et que l’électeur soit intelligent.
Sacré André Renard, combien il avait raisons dans les années soixante et le MPW (Mouvement populaire Wallon), l’un avec ses réformes de structure, l’autre à se méfier d’un État confisqué par la majorité flamande.
C’est là que le PS a manqué le coche, déjà happé par l’illusion de la grande arnaque de l’économie, en entrant dans l’intérêt bourgeois au détriment de celui du travail, l’abandonnant sous prétexte d’améliorer son sort. C’était la vogue de Harvard et de ses magiciens pour mettre en pratique ce que bonimentait John Rawls (A Theory of Justice), traduit par les éditions du Seuil, comme si ces funambules n’allaient pas nous conduire dans une impasse.
Nous voilà dans l’obligation d’engager des réformes de structure, économiques et politiques, dans cette double crise : sanitaire et krach financier, alors que l’absence de perspective a enfermé le peuple dans l’apathie et la débrouille. Le mysticisme, bricolé par des voyants comme Trump, a fait le reste. Tout cela est calculé à la hauteur de la bêtise des esprits crédules.
Les néolibéraux se sont si bien agités autour de l’idée qu’il n’y avait « pas d’alternative » qu’ils en ont persuadé les centristes et les rosés. Balayons toutes les erreurs commises, tous les compromis honteux, les temps ne sont pas au regret, mais au constat et à l’action, sans oublier qu’à la violence de l’ordre social bourgeois doit répondre la rudesse dont les foules sont capables, lorsqu’on les pousse aux dernières extrémités.
La gauche aurait mille fois raison de ne plus attribuer un quelconque intérêt à des gens comme Bouchez, Bacquelaine ou De Block, sans aller plus avant dans le libéralisme nationaliste en se commettant avec pire : De Wever et Philip Dewinter.
Que voulez-vous, ces gens tourniqueront encore quelques temps, seront même capables, comme un Bacquelaine ou un Bouchez de se mettre « au goût du jour », mais ils se sont trompés, se sont entichés d’une économie absurde, ils ne sont plus crédibles.
En attendant, ils se gobergent encore, des « experts » à leurs bottes, et tiennent toujours le haut du pavé.

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L’ordre de ces bonimenteurs de foire, comment le contenir, le ranger dans un placard, voire l’anéantir ? Nous avons une occasion à ne pas rater, celle de proposer un ordre qui est nécessaire dans l’urgence de la pandémie, d’une nationalisation des matières et des savoir-faire quand l’intérêt national est en jeu.
Les choses ont bien mal tourné depuis Adam Smith, alors qu’au XVIe siècle « la terre n’était pas un bien échangeable, mais un bien collectif et non négociable, ce qui explique la vigueur de la résistance contre la loi sur l’enclosure des pâturages communaux ». Nous avons salué Jean-Jacques Rousseau comme un grand écrivain, mais nous n’avons pas compris la portée de ses écrits « Le premier qui ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne ».
C’est la même alternative aujourd’hui avec la marchandisation du vivant. Un bras ou du sang ne nous apparaissent pas comme des marchandises, mais qu’en sera-t-il demain ? C’est l’occasion de leur faire savoir qu’il faut changer, à coups de pied aux culs si nécessaire.
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1. L’absence d’articles en anglais réduit considérablement le sens dans l’esprit des gens, matraqué à longueur d’année de la supériorité de la propriété de la personne, sur la propriété collective.