Conseil de guerre.
En plus d’être incohérent et prodigue en efforts inutiles, le système commercial mondial dit tout sur l’absurdité d’une société d’illusion du bonheur des peuples. Ce que l’on avait ignoré, s’avère aujourd’hui d’une incontournable réalité : la société tout entière est à l’arrêt lorsque la santé de la population ne progresse plus. Il a fallu une pandémie pour qu’on s’aperçoive que les gens existent et que sans eux, les bourgeois devraient laver leur linge eux-mêmes, cirer leurs chaussures et se cuire l’œuf du matin !
Pire encore, qu’ils devraient tousser sans auditoire admiratif de leurs postillons. En déplacement, ils n’auraient plus l’occasion de taquiner la soubrette façon DSK. Ils passeraient le dimanche à étendre leur linge en famille, dans la cour commune.
Avant l’horrible perspective, la stupidité allait bon train dans la déstructuration des hôpitaux sous prétexte de rationaliser la santé, comme ferait une multinationale de la vente à domicile.
Une société épanouie affiche une santé florissante. Inversement, de profondes disparités économiques et sociales se traduisent par des inégalités.
Aujourd’hui, des manquements graves de l’État bourgeois mettent en péril la population pauvre, par l’insuffisance de personnel et de matériel des hôpitaux, l’absence de précaution dans les homes et maisons de retraite, surtout celles qui abritent les moins fortunés.
La manière dont le système de soins d’un pays est financé et administré est symptomatique de son degré de civilisation. La santé dépend des conditions de vie et de travail, de la prise en charge du vieillissement, et de l’égalité dans la répartition du pouvoir et des ressources.
Ce système productif des biens de consommation ne fonctionne pas selon les critères d’une démocratie. Il échappe à ce qui fonde le bien-être commun, pour n’être que l’usage sélectif d’une minorité.
Nos gouvernants sont dans une logique bonhomme faussement honnête. On pourrait dire avec Emmanuel Todd que l’aveuglement de l’intellectuel bourgeois conduit à la voyoucratie des élites dirigeantes.
À force de loucher vers les États-Unis, l’Europe est devenue myope. Les américanolâtres belges sont en tête du convoi processionnel en dévotion à Donald Trump.
L’épidémie de Covid-19 souligne les failles du système de santé américain. Cela devrait faire réfléchir. Peine perdue, la fuite en avant se poursuit. Donald Trump coupe les vivres à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’ampleur du drame humain mériterait mieux que la guerre froide sanitaire du milliardaire new-yorkais qui va priver l’OMS d’indispensables moyens d’action. L’élite belge est béate, c’est ce système vers lequel on tend !
Tant que des intérêts économiques et géopolitiques préoccupent les pays, il n’y aura ni altruisme ni philanthropie possible. L’humanité s’en ira à vau-l’eau le jour où la nature que nous importunons se secouera, qu’un virus indestructible sortira de terre ou que, la connerie étant devenue universelle, un docteur Fol-Amour fera péter la planète.
Si la santé est devenue un enjeu géopolitique, ce n’est pas tant par préoccupation pour ses concitoyens que l’élite s’agite, mais pour se faire valoir aux yeux de l'opinion.
On retombe les pieds sur terre, quand les industriels conduisent nos dirigeants à risquer le retour en force de Covid-19, poussant les acteurs productifs des entreprises, peut-être vers la mort, pour que l’haut-lieu se fasse un petit coupon de plus.
Déjà, les premières conférences sur la santé, au XIXe siècle, était moins motivée par le souci de vaincre la propagation de la peste et du choléra, que par le désir de réduire la quarantaine, contraire à l’intérêt des commerçants.
Les tensions entre les médecins et les intérêts marchands et politiques mettent en danger la santé publique mondiale. L’accès des populations pauvres aux médicaments est freiné par la propriété intellectuelle liée au commerce (Adpic).
La Belgique bourgeoise amoureuse de l’Amérique et vassale de la géopolitique de l’Europe, tombe le masque, c’est le cas de le dire, et ô surprise, elle n’en avait pas ! Madame Wilmès, c’est bien son vrai visage !