Juillet 43 (1)
On attribue l’effondrement de l’URSS au succès de économie libérale ! Les soviets enterrés, on aurait pu imaginer une aide des pays riches pour remettre à flot une économie malmenée par soixante années de régimes autoritaires. Les Russes ne sont-ils pas en grande partie des européens ?
C’était sans compter sur l’égoïsme, base du libéralisme.
Boris Eltsine, jovial ivrogne, était tout disposé à ouvrir un compte dans tous les marchés. Mais l’Europe ne le voulait pas, toujours comme cul et chemise avec son grand tuteur américain. La guerre froide avait été un moteur fabricant de la croissance à gogo. Il était nécessaire qu’elle se poursuive. Et c’est ainsi que l’on vit les responsables libéraux saboter tant et plus toute possibilité de rapprochement avec la Russie, qui comprit très vite que le libéralisme à l’américaine l’exclurait sans ménagement.
Retour au pays, Soljenitsyne découvre une Russie par terre. L’orthodoxie du pur marché libre, avait saccagé tout le social de la période communiste, en peu de temps.
L’écrivain avait vécu les grandes famines, les marches de la faim, les séjours en Sibérie des mécontents ; il observa l’appauvrissement brutal de l’ex-Union soviétique à qui personne n’avait envie de faire de cadeau. Un effondrement du produit intérieur brut de près de 50 % entre 1992 et 1998, plus importante que pendant la Seconde Guerre mondiale. La Russie en ralliant l’économie occidentale, avait perdu sa capacité de production.
On écarte l’ère de Staline, ses aberrations et ses crimes, pour revenir aux premiers dirigeants bolcheviques. Ils avaient dû affronter une opposition au moins aussi impitoyable que la férocité qu’ils opposèrent pour survivre. Lénine revendiquait la filiation de la révolution avec la Commune de Paris, anéantie par une bourgeoisie qui ne se montre féroce que lorsqu’elle sent le vent du boulet.
Toute la propagande occidentale a joué à plein lors des années des Trente Glorieuses. Une prospérité jamais vue jusque là faisait illusion en Europe occidentale. La propagande anti- soviétique s’adressait plus à nous, pour nous convaincre d’être de farouches libéraux, qu’elle ne s’adressait au peuple russe.
Ce que les bourgeois ont occulté, remonte à la surface pour écrire l’histoire de cette époque. L’URSS avait réalisé deux objectifs essentiels : le rattrapage du niveau industriel de l’Occident et la création d’un État puissant, reconnu comme tel dans le monde entier.
Le résultat avait été impressionnant. La Russie des tsars était un pays largement analphabète, arriéré et primitif. La révolution fut un saut vers l’inconnu dans les pires circonstances. Sans aucune certitude que cela marcherait, les communistes s’engagèrent dans une politique de l’enseignement de masse, au milieu d’une guerre civile et encerclé par un cordon sanitaire d’États hostiles.
Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est le seul et abominable péché d’essayer une économie socialiste qui déclencha les passions et les haines de tout l’Occident. Ni l’apartheid, ni le fascisme, ni les régimes autoritaires n’ont incommodé les démocraties. Y compris au pire des moments pour l’humanité : Si bien qu’aujourd’hui, il reste à la troisième génération après la guerre froide des automatismes de haine appris dès l’école primaire.
S’il avait fallu choisir entre le fascisme et le bolchevisme, compte tenu des forces en présence, Staline ou son successeur aurait mis un genou en terre et aurait été renversé par une subversion équipée et payée par les Américains.
Hitler aurait fait des petits et l’Allemagne en serait à son quatrième ou cinquième Reich. Aussi grandes gueules soient-ils, les pointus flamingants seraient aujourd’hui des bons sujets d’Adolphe et parleraient l’allemand.
Le « monde libre » a eu tort de célébrer la fin de la bête soviétique. L’URSS nous a sauvé la mise deux fois : en écrasant la majorité des troupes nazies sur le front de l’Est et en contraignant la Waffen SS à réfréner son appétit sur la France et la Belgique. .
L’opinion occidentale en est venue à se convaincre que les États-Unis avaient joué un rôle plus important dans l’issue du conflit. Les fakes ne cessent d’enfler à mesure que s’éclaircissent les rangs des rescapés. L’économiste américain James Galbraith a dû provoquer quelque stupeur quand il a signalé que « la puissance militaire et industrielle soviétique, construite presque à partir de rien en deux décennies, avait fourni près des neuf dixièmes de l’acier et des hommes qui ont permis de vaincre l’Allemagne nazie.
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1. L’« Opération Zitadelle » (Citadelle en allemand), ou bataille de Koursk, fut une bataille décisive de la Seconde Guerre mondiale. Elle reste dans les mémoires comme le plus grand affrontement de blindés de l’histoire des guerres. Bien qu’à l’origine prévue comme une offensive allemande, la défense soviétique et le succès de la contre-offensive qui s’ensuivit l’ont transformée en une victoire russe. Les Russes ces jours-là ont été les héros qui nous ont permis de rester libres. Et dire qu’ils sont toujours exclus des commémorations de la guerre 40-45 en UE !