Le crime au pouvoir.
Même pas au bout du déconfinement, les politiques remballent leurs cliques et leurs claques, ferment la porte du placard et reprennent tout au début du trimestre fatal, comme s’il n’avait pas eu lieu. Ils enterrent ainsi les fautes et les promesses, celles-ci découlant de celles-là, dites dans l’affolement des élites dépassées.
Reste la crise économique, plaie dont l’infection s’est aggravée du Covid.
Tout le monde comprend qu’on ne se tirera pas véritablement de la situation présente par des rustines de politique monétaire ou de report de taxes. Le renouveau pour le MR, c’est de pousser les gens au travail et soutenir les propositions scandaleuses du patronat, par exemple de supprimer les vacances d’été, de ne pas rémunérer les heures supplémentaires, etc.
Les socialistes ne sont pas meilleurs. Ils contestent la version patronale et la FGTB joue du clairon. Dans un rapport convenu du captal/travail classique et dans un consensus de l’organisation de l’économie à l’identique, cette démarche de la gauche libérale n’est en rien porteuse d’une transformation radicale de cette société. Elle veut le maintien des anciens codes.
Le lien de Covid-19 avec l’écocide capitaliste est prouvé. Poursuivre dans la voie actuelle du système est suicidaire. Les Anciens auraient appelé cela, la poursuite de l’impudence de notre hybris irritant Némésis. Pour faire « moderne » disons que si nos illustres étaient journalistes au « Petit connard illustré », ils seraient tous rédacteurs en chef !
Dommage que se demander s’il n’est pas temps de choisir entre l’économie libérale ou la vie, ne soit plus une question à l’ordre du jour. C’est du moins ce qui ressort des discours et des préoccupations de nos élites, manifestement attelés à la tâche de remettre en état l’usine à gaz à l’identique de ses tubulures ramifiant dans la bourgeoisie et les banques.
Leur cri « plus rien ne sera comme avant » était poussé parce qu’ils avaient la trouille. Ils sont rassurés. C’était une fausse alerte. Les conneries productivistes repartent. La FEB respire.
L’économie dont il faudrait sortir au plus vite organise la reproduction matérielle collective à l’américaine. Les américanolâtres montent au créneau assimilant l’idée même du travail à cette énormité, que l’aspiration générale serait de vivre comme les privilégiés de la 5me avenue à New-York, et qu’on y arrivera ! Rejeter ensuite le socialisme révolutionnaire comme le destructeur absolu du travail, plongeant la société dans la misère et le chaos, est l’argument suprême que ces fous du dieu dollar mettent dans la tête des gens.
Or, il n’y a rien de plus faux.
Sortir de l’économie ne veut pas dire s’affranchir de tout travail, mais le réorganiser pour qu’il convienne au plus grand nombre, serve à réduire les inégalités et sauve la population de la misère.
La lecture de Marx a été dénaturée par les tenants dominants de l’économie. Lorsqu’il écrit dans sa correspondance « N’importe quel enfant sait que toute nation crèverait qui cesserait le travail, je ne veux pas dire pour un an, mais ne fût-ce que quelques semaines ».
« Sortir de l’économie », ça ne peut donc pas dire s’en affranchir.
Jamais nous ne réduirons les libéraux à repenser le système autrement puisqu’ils en sont les premiers à en vivre par la définition qu’ils en sont les propagandistes et les propriétaires.
Après l’expérience de la pandémie qui n’est pas finie, mais qui en augure d’autres, le citoyen européen ne peut plus vivre replié sur la poursuite apeurée de ses intérêts de conservation. Les pères fondateurs : Smith, Hobbes, Tocqueville ont fait leur temps. C’est fini.
Les très grandes crises ont au moins un avantage : elles donnent à voir les fonds de marmite. Et comme l’a écrit Céline dans Le Voyage « Dès qu’on assure au cuisinier qu’il va lui-même, en personne, passer dans son court-bouillon, il gratte plus du tout d’allumettes ».
Les productivistes malades de la rente iront jusqu’au dernier arbre debout, jusqu’à la dernière terre rare extraite. Ils ne sont pas les pédagogues adéquats pour nous faire sortir du système, mais plutôt pour nous y faire demeurer.
Ils devraient donc être dénoncés comme de dangereux criminels attachés à nous faire disparaître dans l’espoir, sans doute, qu’ils seront les derniers à s’éteindre.
Ils sont toujours là, avec ceux qu’ils ont convaincus, un peu comme Charles Manson avait des disciples qui tuaient pour lui !