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Un mauvais citoyen.

Je pose la question à titre personnel : pourquoi ai-je aussi peu de goût pour la société que l’on me propose ?... à un tel point que du peu de goût au dégoût, il n’y a qu’un pas et du dégoût à la haine un autre ! Et que ces deux pas, je les ai faits depuis longtemps !...
Les gens qui s’agitent sur les estrades, parlent haut, parlent fort, « pour traduire en actes nos convictions », cela au nom d’une majorité sacrée, qu’ils nous enjoignent à respecter, je n'y crois plus !...
Quelque chose en moi me glace les sangs à ces propos, qui me chuchotent : mensonge !
Pas pour nous que Di Rupo se tortille le bigoudi, que transpirent Ducarme, se mouille la chatte de Marghem, se gonfle De Block au smegma, ou alors, ils sont mirauds, se trompent de genre, sont des « queer » !
Merde quoi !...ça sent l’arnaque.
De mémoire d’électeur, je n’ai jamais voté pour ces gens. Des différents milieux que j’ai fréquenté, m’est venu à l’oreille le même air de révolte. Quoi que l’on pense, je n’ai pas connu que des gens exploités et qui devaient marcher l’échine basse tout au long de la semaine pour avoir droit au repos du dimanche, sans être montré du doigt. Non ! J’ai été surpris d’entendre parmi les gens les plus instruits, dans une société des plus aisées, des critiques d’une rare violence. Des travailleurs de haut vol aux oisifs, rentiers par conviction et artistes pour « s’occuper », me sont venus les plus fortes raisons de mépriser ce système, de la bouche même de ceux qu’il privilégie et par le spectacle de leur vie insolente.
J’en ai conclu que ces gens d’estrade et de battage péchaient contre l’intelligence en se donnant le droit, en notre nom, de poursuivre la construction d’un système criminel qui ne peut conduire qu’à un véritable génocide.
Est-on sûr que la majorité qui les conforte dans leur course à la mort est réelle ? L’électeur n’est-il pas victime d’une illusion, celle de l’aplomb d’un ministre qui pose à l’esprit supérieur ?... le reste sombrant dans des méandres dont les bourgeois s’occupent !
Qui pense qu’une démocratie est une majorité et une opposition avec des programmes opposés, qui gouvernent alternativement ?

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Il y a bien effectivement une majorité et une opposition, mais les différences sont infimes. Par exemple, entre Bouchez, De Wever et Magnette, un consensus profond sur la nature du système, les inégalités sociales, les Alliances et les traités, avec ou sans l’Europe, les lient. Si bien que la direction de l’État par l’un, plutôt que les deux autres, ne déterminera aucun changement dans la conduite du pays.
En réalité, cette démocratie est une mascarade. La volonté populaire y est inopérante, les élections n’ont pas de signification.
Ce système est usé jusqu’à la corde. Ses graves défauts, exposés lors de la pandémie de Covid-19 et en d’autres circonstances, me le font haïr.
Par exemple, la structure même de l’État belge !
Vit-on jamais pareille construction, délirante machine dotée de tant de pouvoirs surmultipliés, qu’en réalité nous vivons sur des territoires parcellisés que se disputent les satrapes locaux, et régionaux avant de lutter âprement contre un imaginaire Carolus Imperator, plutôt Chilpéric, roi fainéant !
Le citoyen devient un légume en boîte, conservé quelques années et ingéré juste avant la péremption.
Plus personne ne croit à ce truc, même pas les dirigeants ! S’il leur reste un soupçon d’intelligence, ils s’apercevront qu’ils ont à peu près l’autorité du gérant d’un grand magasin. Ce dernier trône superbe au milieu de centaines de personnes sur lesquelles il a le droit de donner ou de retirer le pain de la bouche. En réalité, il n’est pas le patron. Il peut se faire virer, lui aussi, comme un malpropre. Ces patrons, il ne les connaît pas. S’il s’intéresse aux flux boursier, il sait seulement que le vrai pouvoir n’est pas le sien, mais dans les mains d’un gestionnaire d’une vieille dame qui vit quelque part sur une île dans les caraïbes ou d’un banquier qui a son quartier général à Tel-Aviv.
Et c’est ça qu’on me dit d’aimer, sous peine d’être un mauvais citoyen !
Eh bien oui, je suis un mauvais citoyen. Et alors ?

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