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30 juin 2020

L’informe information.

Nous ne le savons que trop, l’information est à la chasse de l’électeur pour lui délivrer un message bien typé, vouée qu’elle est à célébrer un monde exclusivement libéral, par sa voie éditoriale.
Il est exclu d’en imaginer un autre. Les rares projections sur « une société différente » sont destinées à décourager toute curiosité pour une autre économie que celle de marché.
Les médias ont un rapport direct avec tout ce qui touche à la diffusion, publicité incluse, d’un monde imaginaire où tout serait fête et travail montrant l’humanité heureuse. Si bien qu’à force de faire croire qu’en cas d’échec, la faute nous incombait. Tout le monde l’a cru jusqu’au Covid-19.
Quand la pandémie nous est tombée dessus, les gens se sont aperçus qu’ils étaient une majorité à souffrir beaucoup, alors que le système s’autocélébrait dans ses journaux de la même manière qu’avant, ne sachant rien faire d’autre.
Les médias ont réalisé des audiences record depuis mars, mais dans le même temps perdu beaucoup d’argent. Le marché publicitaire s’est effondré par l’arrêt de l’activité au détail.
Le dégraissage en 2019 de RTL-Tvi était prémonitoire. C’est moins visible dans les journaux écrits, les personnels ayant été réduit à l’os, à commencer par les pigistes les éternels dindons de la farce écrite.
C’est plus visible en France où BFMTV/RMC prévoit de supprimer près de 600 postes, soit un tiers des effectifs.
Les médias numériques devraient toutefois être moins touchés.
Le coronavirus a révélé que le monde libéral atteignait les limites du modèle ancien de la presse. Pourquoi souscrire à un abonnement puisqu’il existe des sources gratuites ? L’information n’allant jamais que dans un sens, il était inutile de chercher à la recouper dans un monde à l’identique.
Covid-19, n’est que la goutte d’eau qui fait déborder un vase plein depuis longtemps. Ça n’est pas un phénomène conjoncturel, mais la conjoncture ne fait qu’accélérer le processus.
L’aspect financier de la « réclame » ayant moins d’influence sur le contenu, on pouvait se mettre à rêver d’une presse diversifiée ! Les propriétaires n’ont pas consenti des sacrifices et faits des investissements pour réinventer la liberté d’expression, mais pour mettre en valeur l’opinion libérale. On aura même à se méfier des événements rapportés en cours.
Un événement tragique est venu compléter le désastre en France, qui touchera demain la presse belge. Ce n’est pas une conséquence directe du Covid-19, mais plutôt un effet calendrier catastrophique qui pourrait se produire en Belgique.

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Le distributeur de presse Presstalis, déjà fragilisé avant le confinement, a fait faillite malgré un énième plan de sauvetage de l’État de 33 millions d’euros. Cela a eu des conséquences désastreuses sur la presse écrite qui a perdu des dizaines de millions d’euros de recettes des ventes de magazines. Rien que pour le groupe Le Monde (dont Le HuffPost fait partie), la perte des recettes sur les ventes en kiosques est chiffrée à 7 millions d’euros par la direction. Dans ce contexte économique difficile, le groupe a décidé d’abandonner la parution papier du bimestriel “Le monde des religions”. Décision similaire pour le magazine Grazia qui cesse sa parution hebdo et va supprimer 31 postes. (In le Huffington Post)
Les librairies chargées de la distribution de la presse et des magazines en Belgique ont beaucoup souffert aussi du confinement. Des points de vente ne reprendront pas leurs activités en septembre. On n’en connaît pas le nombre. Mais cela va faire mal.
Bon débarras diront les gens qui n’ont pas des opinions « conformes » au libéralisme ambiant ; mais, c’est aussi une possibilité qui n’existera plus, de revoir un jour une presse débarrassée des marchands de papiers ou des tonitruants libéraux à la télé comme Deborsu.
Il existe seulement trois grands groupes de presse en Belgique, défendant à quelques nuances près, la même grosse soupe libérale.
Le fait de passer du papier au digital ne va pas être suffisant. La presse belge ne compte plus assez de journalistes de talents pour organiser des colloques ou des animations de soirée capables de diversifier la diffusion d’une communication écrite ou parlée, Sachat Daout et Dominique Fontenoy n’en sont pas capables.
Les actionnaires ont peur d’investir dans quelque chose qui leur échapperait depuis l’essor de FB et quelques autres supports gratuits où les internautes s’improvisent informateurs, pas toujours dans de bonnes conditions et d’intérêt pour la collectivité.
Une ‘plateformisation’ de l’information” reste ouverte. Il s’agirait de vendre des « bouquets » d’information venant de différents médias. Le temps de la lecture du journal « La Meuse » par le chauffeur du bus au terminus de la ligne 22 est révolu.

29 juin 2020

Prime et Second

Le dédoublement de la personnalité est fréquent chez qui fait de la politique.
Puisque le personnage en est persuadé, accordons-lui que faire de la politique, c’est un métier. Quoiqu’il me soit arrivé souvent de dénoncer le fait qu’un mandat politique avec rémunération en soit un. On ne va pas au parlement, comme on va au bureau.
Le comédien a, professionnellement, une obligation de dédoublement. Il joue même quatre, cinq personnalités différentes parfois en même temps, mais il est conscient de cela. Il « joue » son personnage. Il ne l’est pas. Et il le sait. Sauf quelques cas, comme l’acteur qui interpréta tant de fois le rôle de Napoléon, qu’il l’était devenu dans sa tête. Et même en ce cas, il n’y a pas dédoublement, puisqu’il est devenu un personnage qu’il a intégré au point d’avoir oublié sa personnalité d’origine. Il est toujours Un !
L’homme public, lui, sait qu’il est double et s’en sert à des fins professionnelles.
Il y a la personnalité ordinaire « prime » dirait le psychologue, celle de quelqu’un qui a une famille. Il y côtoie des proches à différents niveaux de parenté, sans jouer à l’homme public, sauf peut-être pour des cousins éloignés. Puis vient l’état « second » qu’il organise en une autre personnalité, avec laquelle il fait sa renommée à l’usage du plus grand nombre.
On a vu des personnages politiques qui changeaient même de voix selon qu’ils étaient dans la famille ou sur une estrade devant un public.
Lorsque Didier Reynders qui aime se répandre dans des interviews, parce qu’il est un bon client histrionique, parles des siens, de sa femme émargeant comme lui au budget de l’État, mais dans le domaine de la justice, de ses enfants et des ses petits enfants, on voit nettement les deux personnages, mais c’est le second qui évoque « prime » le normal.
Nous ne connaissons que l’interprète, il le meuble des « vertus » que l’on accorde ordinairement aux hommes publics : amour de la patrie, du progrès, des droits du citoyen, générosité envers les pauvres, etc. au même titre que Magnette ou De Wever.
Parfois la vie en privé, rarement exposée, est portée à la connaissance du public, à l’occasion d’un fait-divers, avatar financier, divorce, déviation sexuelle. Alors, un bref instant, le public a devant lui un personnage qu’il ne connaissait pas.
Les deux personnalités sont pourvues chacune d’une conscience psychologique, d’aptitudes, de goûts, de traits de caractères et de souvenirs personnels différents, voire opposés. Elles peuvent alterner, l’une remplaçant l’autre.
Admettons De Wever chez lui en négligé, jouant à une cassette vidéo avec ses enfants, il est calme, détendu, embrasse peut-être sa femme au passage qui va et vient à des occupations personnelles. Soudain un coup de fil, son chef de cabinet à la maison communale d’Anvers le réclame pour une question délicate à trancher. Aussitôt, il se précipite, revêt un costume de bonne coupe, ajuste sa cravate et dès la porte franchie, il est déjà second. Il peut adresser un sourire à son chauffeur qui lui ouvre la portière de la voiture, même lui adresser un mot aimable, le ton à changé, l’intention n’est plus celle d’un abandon, d’une affection sincère. Il est dans la peau d’un autre.

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L’essentiel du phénomène tient à l’automatisme d’un changement d’attitude et pour qu’il soit parfait, prime doit ignorer l’existence de second et vice versa. C’est probablement pourquoi on dit d’un homme public, qu’il est « discret » sur sa famille.
En général, il est constant de dire que ceux qui font la séparation de leur vie publique et de leur vie privée sont des sages et des modestes. Je n’en suis pas sûr, tant cette nette séparation est le signe que deux personnages cohabitent, l’un dissimulent les défauts et les travers de l’autre, tandis que les deux s’accordent pour montrer aux deux publics différents, combien ils sont honnêtes et francs ! Alors qu’au départ, il y a déjà dissimulation.
Il se peut même que le personnage privé joue également un personnage et qu’il ne soit pas si vrai qu’il veuille bien le dire à son entourage. Par exemple, quand Prime a une maîtresse dont il refile la responsabilité à Second, le plus souvent.
La personnalité qui se veut être sans secret, y compris en famille, s’efforce de paraître unique. L’exercice est difficile. Je pense que ceux qui mènent des politiques extrémistes peuvent seuls y arriver. L’exécration d’un adversaire ne peut se dissimuler. Le dédoublement sévit dans les milieux centristes, là où il faut ménager la chèvre et le chou et sembler être d’accord avec tout le monde. Il est visible que Di Rupo a joué la comédie toute sa vie. D’autant qu’être gay n’est pas facile dans un monde de machos où la qualité essentielle pour « prendre l’ascenseur du parti », c’est encore cette bonne vieille virilité, responsable de toutes les guerres.

28 juin 2020

Un zouave en ligne.

Qu’Artémise se la recopie : cette société n’est plus viable !
C’est simple. Tout vieux qu’on est, on a encore des sentiments, une gamine de cinquante piges, « Allez donc ! c’est pas mon père ». Avec du boniment… il y a quarante ans, elle compteur bloqué, moi machine arrière des kilomètres, j’aurais pu dire « le ciel n’est pas plus pur que le fond de mon cœur » en lui mettant la main aux fesses, sans qu’elle appelle police secours.
Mais aujourd’hui ! mon compte est bon. Cette société n’est plus viable et pas que pour moi.
Le gouvernement Wilmès, en avant bibiche dit Charlot et pire, celui du bigoudi montois, ils n’ont été et ne seront jamais compatibles à l’intérêt général.

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Exactement comme le débris devenu, de la case du jeu de l’oie de la vie, je pourrais finir satyre à la case prison, moi parfait honnête homme, qu’on salue avec respect quand je sors le nez de mes livres.
Sartre dirait montant sur une chaise à Saint-Germain « Il y a une dissociation entre la démocratie élective et la population, puisque les élus sont incompatibles avec toute autre formule que libérale. », le plus dur venant après, quand Simone l’aide à descendre du siège pour ne pas que le philosophe donne du cul sur le guéridon du café de Flore et fiche par terre le Gin dry british, son sixième de la journée.
C’est vrai qu’on n’en peut plus et qu’on écrit n’importe quoi pour passer sa colère. Mais bon sang ! l’économie au cœur de la nécessité générale, il faut que le peuple en soit propriétaire !
L’affaire des masques pète au nez de tout le monde.
N’importe quel illettré pedzouille au fond d’une impasse aurait mieux fait que Maggie.
Or, les partis de gouvernement sont tous impliqués dans les conditions de l’ancien système. Ils ne peuvent s’en dissocier.
L’idée de sortir de cette économie qui ne fonctionne plus, serait qu’elle reparte sur des bases communautaristes.
Dès qu’on passe de l’intérêt privé à l’intérêt général tout change, comme moi, avec Artémise, l’œil frais, la bouche en cœur, hypocrite comme dix Wilmès, faux derche comme cent Bouchez « Ma douce, ce n’est pas péché que pécher en silence ». C’était dit à la sincère, comme Colin Powell exhibant sa fiole de cannelle à l’ONU, preuve indubitable de la fourberie de Saddam Hussein.
Ils pèchent en silence, mais tout se sait. Les combines de Bacquelaine et son petit pactole en rab dans les maisons de retraite, Maggie grosse charmante des tables de la guilde gourmande, Marghem qui rêve de transformer Hedebouw en punaise de lit pour l’écraser à l’aise sur son traversin, d’un oncle peint par son compagnon.
L’intérêt privé étant pas nature à l’opposé de l’intérêt général, comment restaurer les hôpitaux et les centres d’accueil, par exemple, pour une population qui a pu mesurer les carences du système libéral lors de la pandémie, sinon en inversant l’intérêt public/privé ?
La restauration des autonomies locales est hautement désirable. Elles sont la fabrique anthropologique du « monde d’après ». Or, de l’Europe à l’État belge, les volontés s’affirment de ne rien changer à la politique commerciale dans la perspective du libre échange. Le but est de poursuivre l’enrichissement des particuliers, ce qui a pour conséquence la destruction à terme de la planète.
Quand il s’agit de l’économie, on demande aux patrons ce qu’il faut faire et quand il est question d’un problème social, les ministres font un syndrome d’Asperger.
L’économie type du gouvernement tient au désir illimité des consommateurs que les productions tentent de satisfaire. Conséquence : division du travail pour remplir les rayons et réussir à se faire des ronds. Objectif production maximale et plein emploi : le système est condamné à s’étendre et à surproduire indéfiniment.
Comment sortir du marché en valeur d’échange à celui du contentement des besoins sociaux et de santé ?
Un doute m’assaille. Vais-je publier cette chronique sur FB ? Le cybercarnet, est suffisant. Un paragraphe passe sur FB, un peu comme le journal La Meuse pour appâter le lecteur. Sauf que mon blog est gratuit. On clique, ou on ne clique pas. Richard3 fait deux pages, ça décourage…
Enfin, cause toujours beau masque… pardon Artémise. J’étais sincère.

27 juin 2020

Impunité et répression.

Les tenants du libéralisme ne sont pas les propriétaires de l’État, ils n’en sont que les locataires à la merci d’un bail non renouvelé.
Leur système bien libéral des inégalités sociales, moteur essentiel de la croissance, rejette le plus grand nombre de gens dans la misère et le désespoir, par le recours de plus en plus fréquent à la force sécuritaire. Les faits témoignent de la répression que subissent les classes populaires. À cet égard, les Gilets jaunes ont été agressés et réprimés sur ordre des Autorités, avec une sauvagerie rarement atteinte.
Par contre, justice et police se désintéressent de la criminalité des puissants. Les Hauts personnages de l’État et les potentats d’intérêts privés sont hors atteinte de l’action judiciaire, pour la raison qu’il y a connivence. Autrement dit, la population est victime d’un pouvoir et d’une force de frappe de classe.
Loin d’aller vers une société paisible, ce déséquilibre augmente les drames et les tensions résultant des injustices. Il permet aux pratiques illégales des maîtres du système de s’étendre au point de pervertir le haut du panier de la démocratie.
Notre sécurité serait garantie, paraît-il, au prix d’un contrôle plus grand de nos existences. Cela s’est fait peu à peu à la suite des attentats salafistes et du terrorisme. Les autorités ont renforcé les lois répressives, sous prétexte de nous défendre des exactions de ces groupes religieux vindicatifs. Une fois l’alerte passée, ces lois sont restées inscrites dans le panel des répressions, les faisant passer du terrorisme à la tolérance des manifestations à caractère politique ou syndical. Les Gilets Jaunes en ont fait les frais.
La lutte renforcée contre la criminalité « supposée » implique deux inconvénients dont nous payons les conséquences. Cela relâche l’attention des autorités de surveillance sur l’encadrement juridique et le contrôle juridictionnel des autorités pénales et de la police ; enfin, le personnel chargé de la délinquance « en col blanc » s’est proprement volatilisé, intégré dans la police active et de terrain.
Le « sécuritarisme » que ressentent les populations au vu de l’appareil impressionnant des « forces de l’ordre », est contrebalancé par une insécurité croissante mettant en cause la police et l’autorité judiciaire, alors que la délinquance ordinaire : vols, drogue, brutalité gratuite, augmente. L’impression se répand qu’on a basculé dans un régime autoritaire. Les forces de l’ordre, dit-on encore de la police. L’essentiel n’est-il pas de savoir de quel « ordre » il s’agit ? Le doute sur son caractère démocratique est dorénavant permis !
Dans les centres villes, les contrôles policiers abusifs et discriminatoires se font plus pressant, les jeunes dont la tenue est supposée typique des quartiers populaires courent jusqu’à seize fois plus de risques d’être soumis à un contrôle d’identité que les jeunes habillés autrement, sans parler de la couleur de la peau qui caractérise une forme de racisme « ordinaire » de certains policiers, pas tous heureusement.

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Les classes populaires sont surreprésentées au sein de la population carcérale : 48,5 % des personnes détenues n’ont aucun diplôme, et 50 % n’exerçaient aucune activité professionnelle lors de leur entrée en prison (Statistiques françaises, sources Le Monde Diplomatique).
Les statistiques pour la Belgique – que je ne connais pas – devraient souffrir la comparaison.
La répression contre les Gilets Jaunes a été terrible, pour la France : 1800 condamnations pour 7400 gardes à vue. Dans le même temps, les autorités répressives se désinvestissent de la lutte contre la grande criminalité économique et financière ; leur priorité demeure le traitement rapide de la délinquance la plus visible, celle de la voie publique.
Le nombre total d’enquêteurs de police spécialisés en matière économique et financière, déjà très faible, est passé de 529 fin 2013 à 514 quatre ans plus tard. (Le Monde Diplomatique)
Les économistes néolibéraux soutiennent que si la délinquance augmente malgré l’impressionnant déploiement policier, c’est parce qu’on n’est pas encore allé assez loin dans la répression ! Gros à parier que tout le panel MR est d’accord là-dessus, ces gens suent la haine du peuple. Son personnage le plus réussi sur la question est madame Marghem. Cette femme nous hait visiblement.
Le citoyen pense évidemment le contraire. La sécurité n’est pas de se soumettre à l’arbitraire du pouvoir répressif : c’est bénéficier aussi de la protection de la loi contre tous les abus du pouvoir, qu’il émane de personnes privées ou des pouvoirs publics.

26 juin 2020

Gymnopédies

Première gymnopédie – Que voulez vous ! Quand on n’aime pas les choses officielles que des décideurs perpètrent en notre nom, que faire lorsqu’on est insignifiant ? Enfin, pire, quand on suppose que l’ensemble des insignifiants fait une majorité, quel est encore le sens à donner à la démocratie ? On a beau adhérer à l’holisme, quand Wilmès vaut cent bouches, on est sans force.
Le dilemme n’est pas neuf, Aristophane en a tiré parti.
Les utilisateurs dubitatifs, minoritaires de Facebook, sont majoritaires sans le savoir.
La bouffonnerie est encore ce qu’il y a de mieux pour résister à l’insolence du cuistre. Elle permet de se protéger de l’indicible.
Voilà pourquoi j’ai pris l’habitude d’agiter les grelots de la marotte des fous en zappant sur des sites reprenant pour s’en indigner, l’actualité de ceux qui ont du poids dans l’argument du pas grand chose. De Wever, Bouchez, Magnette ont remplacé Michel, Reynders, Miller dans cet exercice, avec la facilité d’un néant en remplacement d’un autre.
Deuxième gymnopédie – Le rire des amuseurs, tentés par l’exercice du pouvoir, devient grinçant. Certains passent de la fanfaronnade à l’acte réel. Est-ce qu’on sent remonter sa propre estime quand un Jean-Marie Bigard décide de suppléer à notre parole par la sienne, comme si elle était notre authentique protestation !
Il me dégrade de la manière dont mes travers refont surface à travers lui. Sa grossièreté c’est la mienne, mais avec un côté faussé qui en fait un imposteur.
De la crise de 2008-2009, sont sortis des humoristes qui ont aidé à supporter un pouvoir sans humour. L’Ukrainien Volodymyr Zelensky, incarne l’archétype de la réussite. Son rôle dans une série télé « serviteur du peuple » le porte candidat à l’élection présidentielle ukrainienne. Il y remporte une victoire écrasante en 2019.
Tous les présentateurs de télé de la RTBF et RTL-TVi ont été élus, sans même avoir besoin d’être les acteurs bouffons des écrans, sans même que l’on sache ce qu’ils pensent, pour tout autant qu’ils pensent.
Jarry avait compris les ressorts d’un pouvoir sans garde-fous, avec sa pièce Ubu roi, tyran avide et sanguinaire. La vulgarité du langage et l’outrance du propos est le contraire d’un Reynders qui conserve le sang-froid de la chose monstrueuse poliment dite. Mais elle conserve toute sa capacité démonstrative dans le personnage intérieur, monstruosité chronique des quelques marottes encore au gouvernement.
Ubu est un être grotesque et ignoble ; il ne s’en cache pas. Il affiche même une certaine transparence lorsqu’il claironne avec emphase ses desseins et ses méthodes. Ainsi : « J’ai l’honneur de vous annoncer que, pour enrichir le royaume, je vais faire périr tous les nobles et prendre leurs biens. ». Mégalomane et autoritaire, il parle de lui à la première personne du pluriel. C’est tout le portrait de Trump.
Idi Amin Dada, Nicolae Ceauşescu le « Danube de la pensée », Bokassa, le Napoléon Noir, autant de père Ubu que notre mémoire pourrait associer à Maggie De Block, la mère Ubu de la machine à périr : l’hôpital sans un sou.

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Troisième gymnopédie – 2016, Trump, nouveau président s’acoquine avec Steve Bannon, l’homme des droites de l’ombre. Trump va s’attacher à détricoter les structures du New Deal, étoffées dans les années 1960, par les réformes de la Great Society. Les éléments de cette déconstruction se sont déroulés devant nos yeux tout au long de quatre ans : ne pas pourvoir certains postes, ou alors à titre intérimaire ; démanteler les administrations existantes, les vider de leur substance, leur couper les vivres ; discréditer les experts et les accuser des plus noirs desseins. En 2018, Trump fit comme Maggie, en supprimant toutes les structures de réserves et de prévention d’une pandémie.
L’objectif de ce monde politique est limpide : réduire la taille de l’État afin de pouvoir le « noyer dans une baignoire », l’incompétence est même réclamée puisqu’elle contribue à discréditer l’idée de service public.
C’est ainsi que le monde libéral s’est distingué dans la lutte contre l’épidémie. C’était bien – cela l’est encore – de détruire l’état et son environnement social, pour consacrer tous les moyens à l’essor d’un libéralisme tellement grotesque, qu’on en a honte pour eux.
Alors autant attendre avec sourire, que l’Histoire chasse le libéralisme destructeur, des coups de pied au cul qu’il mérite.

25 juin 2020

PS ou PTB ?

Cette réflexion paraîtrait comme une sorte de canular, cependant elle est très sérieuse. Puisque toutes les personnalités nommées par le roi, ont échoué pour sortir de l’impasse, il serait légitime que le roi désigne Monsieur Hedebouw informateur. Sinon, ce pays se moque des électeurs qui ont voté PTB, parti plus important en nombre que le CDH.
Est-ce parce que les journaux ont déjà choisi le camp du PS ?
En cette période de troubles, alors que d’autres dangers nous menacent en-dehors du Covid-19 : l’épuisement des sols, le changement climatique, la montée des eaux, l’élimination des espèces sauvages, etc. les journaux ont choisi de soutenir le déclin des conditions de vie des travailleurs, en poursuivant l’aventure libérale. Le PS est des leurs. On a compris.
Observateur singulier et indépendant de la vie politique, je fais le constat que chacun fait.
On reproche au PTB un socialisme fondé sur les besoins réels de la population, excluant le désordre productiviste libéral de l’économie de marché, comme peu distributif.
Mis à part Sinardet et Delwit qui ne voient rien, on exclut le Vlaams Belang également mais de façon différente. On le garde en réserve, des fois que… Son conservatisme économique plaît, l’autre versant, son nationalisme fascisant déplaît. On a adapté et adopté la N-VA, sait-on jamais ? Une version socialiste de l’État est tout à fait impensable pour ces bourgeois. GLB se fait fort d’adapter le fascisme ordinaire au libéralisme officiel d’état.
Animés du principe néolibéral, les journaux montrent leur solidarité au PS qui tente de stopper le grignotage de son l'électorat par le PTB. De la même manière ces journaux pratiquent un soutien à la N-VA, pour qu’elle ne se fasse pas dépasser par le Vlaams Belang.
Il y a conflit d’influence entre le PS et le PTB.
Inutile d’expliquer une économie libérale qui tente de sauver l’acquis des riches, malgré une perte de la maîtrise du jeu. Sur le terrain, le PS s’essouffle et perd des voix. Le PTB se renforce, justement de ces voix perdues. « ...les socialistes n'ont pas de mots assez durs pour qualifier les dirigeants de ce parti : "populistes", "démagogues", "alliés objectifs de la droite"... », écrivent les gazettes, accusations dont jadis le PS s’enorgueillissait d’entendre venant des libéraux, leurs alliés d’aujourd’hui.
Les gazettes s’étonnent et s’inquiètent « Le PS a tout essayé pour arrêter l'hémorragie. En vain. Aucune recette n'est efficace. Dans le dernier Grand Baromètre "Le Soir - RTL info", le PTB, toujours à la hausse, flirte avec les 20% en Wallonie. Le PS, toujours à la baisse, est désormais nettement sous la barre des 25%. A ce rythme, le leadership wallon du PS pourrait bientôt être contesté. »

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Jean-Claude Marcourt et Elio Di Rupo ont essayé les méthodes de la guerre froide : ringardiser le PTB, revenir aux diatribes antistaliniennes le qualifiant d’archéo-communisme. Ce n’était pas une bonne méthode. Non seulement notre génération n’a plus aucune illusion sur le système capitaliste, mais encore elle estime qu’on va droit dans le mur en ne changeant pas radicalement le système économique.
Ayant de nombreux amis dans les milieux universitaires de Saint-Pétersbourg, il m’a été rapporté de vive voix et hors contexte politique, qu’une grande partie de la population regrette aujourd’hui les activités sociales que déployait l’ancienne URSS, les pensions et les dispensaires gratuits, tout en étant consciente que l’appareil était devenu franchement égoïste au même titre que nos multiples gouvernements, régions, ministres, en pléthore et doublons. En quelque sorte, la fin de l’URSS était inévitable par le « bourgeoisisme » des cadres et pas par les principes du communisme. Il y aurait intérêt à revoir les vraies raisons de la chute de l’URSS. Ce serait assez piquant d’échafauder une autre version.
Après l’échec des insultes et des arguments de propagandes à l’américaine de la guerre froide, l’état-major du PS a adopté la tactique de l’indifférence. Paul Magnette et Conner Rousseau ne perdent plus leur temps avec des gens qui ne souhaitent faire aucun compromis.
Ils ont tort. Car les questions de société que pose le PTB sont de véritables questions essentielles pour l’ensemble de la population. « Ce parti surfe sur le rejet des partis traditionnels, partout en Europe et s'implante dans les entreprises, les syndicats, les écoles secondaires, les campus universitaires, le milieu associatif, les blouses blanches... » se lamentent les gazettes à propos du PTB.
Et elles ont raison de se lamenter, parce qu’au départ ce parti était essentiellement fait de la colère d’une population méprisée par les riches qui la pillaient sans vergogne. Il s’est étoffé d’une intelligentsia écœurée des ukases criminels de la bourgeoisie impropre à définir une société qui étend la liberté de penser et le droit de chacun à la sécurité d’existence. Il y a là comme un signe de l’alliance de la faucille et du porteplume.
Cela change tout. Le marteau n’est pas loin !

24 juin 2020

Le 23 juin de Molière.

Réinventer la vie, voir les choses de manière différente, se glisser dans la peau d’un autre tout en restant soi-même, soulever le monde puis danser dessus, écouter et faire de la musique, s’il y a bien un monde magique absolument nécessaire à nos sociétés, c’est bien celui du spectacle. Faute de spectacles, il dépérit.
Ceux qui font de la scène se plaignent rarement. Dans le métier on rit plus souvent que manger. Mais cela ne se sait pas. Tous les comédiens sont capables de jouer Monsieur de Pourceaugnac le ventre creux, faute d’argent. Les applaudissements les nourrissent.
Crier à l’injustice, revendiquer ne se fait pas au théâtre. L’opinion du comédien jetterait une ombre sur l’opinion du personnage qu’il interprète. On peut jouer du Berthold Brecht sans être communiste ou en l’étant, c’est sans importance, du moment qu’on est autre.
Toute intervention extérieure pourrait tuer la magie de la représentation.
S’il est apparu quelques faits-divers dans la presse à propos des intermittents du spectacle, c’est bien parce qu’une partie très active du spectacle était en danger de mort imminente. Ce n’était pas une revendication, c’était un SOS.
Covid a plongé au fond du trou ceux qui s’accrochaient déjà aux buissons de la pente. Après la déprogrammation de presque tous les spectacles en Belgique depuis trois mois, la fermeture de toutes les salles, des théâtres, des cinémas, impossible de nier l'ampleur de la catastrophe.
La mort sociale passe pour pas grand-chose à côté de la mort par le fléau, mais c’est pourtant une mort quand même, qui ne s’apercevra même pas. De tous ces minuscules théâtres, dont les planches auront cessé pour toujours de craquer sous les pieds des acteurs, le souffle des répliques ne s’entendront plus et les feux de la rampe s’éteindront. Ce sera une génération d’artistes qui s’en ira sans transmettre le flambeau.
À condition que l’on ne parle plus du virus ou si peu que le risque en vaille la chandelle, comment convaincre les spectateurs de revenir dès la rentrée d'automne ?
La cérémonie de la remise des Molières à Paris ce 23 juin a lieu dans de bien mauvaises conditions. Elle se fera quand même. On devine l’ambiance, alors que les salles sont toujours fermées !
Et pourtant cette cérémonie parisienne, bien loin des préoccupations des petites salles liégeoises, est nécessaire. C’est comme une affiche qu’on placarde malgré tout et qui dit à tout le monde « vous voyez nous sommes toujours là ! ». L’espoir que ce rayonnement des théâtres de la capitale française nous atteigne et rougeoie les salles désertées ne serait-ce que quelques secondes est ce qui nous reste.
Il ne faut pas se leurrer, ce secteur d'activité, pour certains subventionnés, était en réalité au bord du gouffre disent les esprits chagrins. Le théâtre étant une joie de vivre, heureusement qu’il ne compte pas beaucoup de pessimistes et le bonheur d’en être rallumera toujours la flamme, quoi qu’on dise. Mais le foyer est quasiment éteint, le théâtre cherche désespérément un bon génie pour souffler sur les braises. Les autorités politiques ont autre chose à faire. Elles en sont à trouver seulement les moyens de sauver l’immobilier, les conservatoires, les salles lyriques, ensuite les professions assurées des orchestres de prestige, des troupes officielles. Tous les autres, comédiens, musiciens, acrobates, sont des intermittents, entre chômage et CPAS.
La crise est arrivée au pire moment en début de saison des festivals pour les tournées, des musiciens des petites salles, aux vedettes qui tournent dans les grandes villes. Mars est en réalité le mois de signatures des contrats d’été.
Spa, Aix, Bourges, Hellfest, Solidays, les Francofolies, les Vieilles Charrues, les spectacles côtiers qui font vivre les artistes locaux… tous annulés ou repoussés !
Les théâtres qui espèrent reprendre en septembre sont dans l’incertitude. Les déplacements transnationaux sont incertains. Les musiciens qui ne résident pas en Belgique ont été déprogrammés. Ceux qui résistent et maintiennent des dates en septembre, sont sans illusion, la situation financière est tellement peu brillante, qu’il faut redouter que ces courageux ne rentrent pas dans leurs frais.

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Enfin, les petites écoles de musique et de comédie, les salles de quartier, les maisons de jeunes, souvent d’initiative personnelle, aussi fragiles que la santé de leurs initiateurs, sont dans l’attente d’une sorte de miracle, que tout redevienne comme avant, malgré les soucis d’argent déjà là avant Covid, d’horaires, d’engouement et de désenchantement, mais ce vœu est loin de son accomplissement.
Evidemment le caractère agressif de cette société de consommation fait fi de ce qui rehausse l’homme et va d’instinct à ce qui l’abaisse, on ne peut pas dire que le libéralisme ambiant favorise l’art. Il le déconstruit même sous prétexte de rationalité et dans sa haine du populaire, tue la liberté de création et la culture, comme l’ouvrier assujetti à sa chaîne de production.

23 juin 2020

Ça gaz ! Ça baigne…

Emberlificotés dans une menace inconnue de notre génération, nous avons découvert Covid-19 en mars. Nous n’étions pas les seuls à être stupéfaits : les responsables politiques l‘étaient davantage. Le manque de prévoyance de nos ministres de la santé, le sans-gêne et l’incurie de Maggie De Block et l’incroyable aplomb de Sophie Wilmès aux affaires depuis suffisamment de temps pour prendre des mesures préventives et qui n’en prit aucune, nous nous sommes vus en tête des décès au Km² de par le monde et nous y sommes encore.
Nous avons donc traversé mars dans la stupeur. Nous n’avons pas vu un autre événement majeur. Mars est le dixième mois d’une série avec une température moyenne au-dessus des normales.
Nous n’avons pratiquement pas eu d’hiver, à part quelques jours de petites gelées. L’hiver dernier ressemblait plus à un automne grincheux qu’à un hiver normal.
Toutes les statistiques tenues depuis 1900 ont été enfoncées. Nous n’avons battu un record. Compte tenu de la conjoncture climatique et vu qu’aucun des pays riches n’a tenu la modération minimale demandée par l’Europe, nous allons vers une aventure près de laquelle le Covid-19 est une aimable plaisanterie.
Nous sommes prévenus. Les responsables des états le sont aussi. Croyez-vous que cette nouvelle menace sera prise au sérieux ? À voir les débats des partis de gouvernement pour un partenariat soutenu par une majorité, les relances de Wilmès identiques à ce qu’aurait fait Reynders sur l’économie, c’est comme l’affaire des masques et de la pandémie, non seulement on ne fera rien dans le bon sens, mais au contraire la fascination de la croissance de l’économie fera que l’on applaudira comme une réussite, notre retour à la quantité de CO² relâché dans l’atmosphère avant Covid.
Notre civilisation est vulnérable. En cause, le modèle de croissance économique mondialisée, l’hyperspécialisation et des flux incessants de personnes, de marchandises et de capitaux, a permis au Covid-19 de s’installer partout, mais aussi aux pollutions et dégradations de courir la poste. La crise économique et financière va momentanément ralentir les émissions de gaz à effet de serre, mais à entendre ces fous furieux du monde libéral, on s’attend à battre de nouveaux records le plus vite possible.

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Le naufrage sanitaire actuel montre notre incapacité de gérer une crise somme toute limitée. A considérer cet échec comme un modèle réduit et une expérience en accéléré du chaos climatique qui nous attend, autant vous dire qu’on est mal armé avec le système économique tel que pensé par les libéraux.
En attendant la catastrophe qui pointe, la multiplication des virus pathogènes pose désormais la question écologique : l’emprise des activités humaines sur la nature. L’exploitation jusqu’à la roche primaire de nouvelles terres bouleverse l’équilibre du monde sauvage, tandis que la concentration animale dans les élevages sur plancher ou encager à espace réduit favorise les épidémies.
La vitesse de propagation est étroitement liée aux trafics aériens et maritimes. La logique du court terme, de l’oubli de précautions montre la capacité autodestructrice pour les humains de la primauté accordée au gain individuel, à l’avantage comparatif, à la compétition.
Quand j’entends les discours de Georges-Louis Bouchez, de Sophie Wilmès et même de Paul Magnette sur l’avenir économique, les bras m’en tombent. J’ai envie de les gifler !
Car, ces petits saligauds, s’ils courent à leur perte, entraînent la mienne aussi.
Pour le Covid, je suis comme tout le monde, j’avais fini par prendre mon parti avec fatalisme, mais le climat, pardon, c’est autre chose. Les vieux ne seront pas les seuls à prendre la pâtée !
La coopération internationale est capitale : freiner les émissions de GES localement sera vain si le voisin ne fait pas de même. Et nos élites n’en ont pas conscience. Ils refont les mêmes erreurs qu’avec Covid-19. Ils poussent à la catastrophe !
Les scientifiques ne ménagent pas leur peine pour informer les décideurs et les sociétés face à la menace du réchauffement qui s’accélère. Mais, Trump monte sur les estrades pour se faire réélire, pas pour révolutionner le système capitaliste. Nos élites en sont au même point.
Les gouvernements gèrent leurs priorités : réforme des retraites, Brexit, crise politique en Italie, l’incompatibilité des Régions en Belgique, laissez aller général et incurie des élites. Le tableau est complet ! Pas tout à fait, les Wallons trouvent que Wilmès a fait jusqu’ici un parcours sans faute ! Ah ! les vaux, elle creuse leur tombe !

22 juin 2020

Fifine déconfine !

La presse suit-elle l’opinion ou la précède-t-elle ?
Cette question mérite qu’on s’y arrête.
En réalité, elle est les deux à tour de rôle. À condition de respecter la société libérale, son économie et sa supériorité sur tout autre système, on peut tout écrire.
Ainsi, s’y vend bien le Covid-19, les masques, le confinement. Pour peu que la pandémie dure et que le football ne reprenne pas, on finira par faire des paris sur le nombre de morts.
En-dehors du Covid, on ne sait plus ce qu'il se passe ailleurs. Le gouvernement se porte bien, personne ne démissionne et Sophie Wilmès, même sans mise-en-plis, passe pour une star.
Les autres nouvelles du monde entier ont complètement disparu. On suit le progrès des ravages sur une carte, comme l’avance Alliée du temps de l’Occupation de la Wehrmacht.
Les implications des Belges dans les pays en guerre, les effets de la diplomatie (pour tout autant qu’il y en ait encore une), les ONG, comme Médecin sans frontière, bernique… on ne sait plus rien.
La presse est à la mesure de notre monstrueux égoïsme et n’en parle pas davantage.
Syrie, Yémen, Libye, Palestine… Que deviennent ces pays ? Covid-19 les a gommés des préoccupations quotidiennes. Pourtant les populations dans ces conflits souffrent des pénuries et des hausses de prix des denrées alimentaires, de la crise sanitaire. La bande de Gaza reste plus que jamais une prison à ciel ouvert !
Sans compter qu’une guerre oubliée sur le plan international détermine plus de férocité des belligérants dans la croyance d’une immunité internationale, due à l’indifférence des peuples et l’ignorance des médias.
En Syrie, le risque d’une catastrophe humanitaire, depuis le temps qu’on sonne l’alarme, est en train de se produire.
Voilà presque dix ans que dure le conflit syrien qui a fait plus de 380.000 morts et que des millions de Syriens sont éparpillés dans le monde.

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Un cessez-le-feu a été négocié entre la Russie et la Turquie concernant la région d’Idlib, immédiatement suivi d’attentats. La population assiégée du nord-est de la Syrie est en proie à une pénurie de médicaments et d’équipements médicaux. vous étiez au courant ? A parier que non !
Au Liban, ce petit pays sympa et pro européen est près d’une guerre interne (le mot est préférable à insurrection puisque deux armées sont en présence). En cause, l’augmentation des prix des produits alimentaires, la crise financière et la présence du Hezbollah pro iranien face à l’armée libanaise.
Obnubilés par l’affaire des masques, nous perdons de vue que le Yémen est ravagé par la guerre depuis 2014, entre un pouvoir appuyé par une coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite et les rebelles Houthis soutenus par l’Iran. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, selon des ONG, et provoqué la pire crise humanitaire au monde avec 24 millions de Yéménites (plus de 80% de la population) dépendant des aides d’après l’ONU.
La Libye est en proie à une guerre entre le GNA, reconnu par l’ONU et les forces du maréchal Haftar, qui tente depuis un an de s’emparer de la capitale libyenne. Le conflit a fait des centaines de morts et plus de 200.000 déplacés.
La Turquie y met son grain de sel en aidant militairement le GNA.
À propos de la Turquie, son président poursuit la guerre contre les Kurdes hors de son territoire, sans que cela n’émeuve personne.
En Colombie, l’Armée nationale de libération (ELN), dernière guérilla active, a repris ses opérations militaires. Au Soudan du Sud… non, j’arrête !
Le Conseil de sécurité de l’ONU réclame aux belligérants de partout, 90 jours de "pause humanitaire", dans un projet de résolution lié à la pandémie de Covid-19. L’objectif est de "permettre l’acheminement de l’aide humanitaire en toute sécurité, sans entrave et de façon durable, la fourniture de services connexes par des acteurs humanitaires impartiaux".
Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai lu aucun article à ce sujet dans les journaux belges.
Sinon que l’Organisation mondiale de la Santé est critiquée par Trump qui lui retire ses dollars, ce qui signifie que des enfants de ces régions seront privés d’aide alimentaire.
Mais diable, on déconfine… c’est tellement important dans l’impatience des vacances !

21 juin 2020

Le temps des experts.

On n’en a jamais autant parlé en termes aussi peu flatteurs. Les experts en masques ont particulièrement défrayé la chronique, ces temps derniers, surtout quand il en manquait. Il en manque encore, mais on a appris à s’en passer, enfin des efficaces. Nous nous appliquons des choses sur le nez qui relèvent plus de la couture d’amateur que de la technique sanitaire. Les experts eux, sont toujours là.
Il y a probablement autant de catégories d’experts… qu’il y a d’experts.
Il y a l’expert par notoriété quand Trump ou Macron profère une ânerie, il y aura toujours une forte majorité à la croire, plutôt que si Duchmol l’avait dite.
Vous me direz Trump ou Macron ne sont pas des experts, à cela on peut répondre que beaucoup d’experts non plus. Cependant les deux présidents ont le profil, ils tranchent de tout avec la ferme conviction qu’ils ont raison. Ils répondent à des questions qu'ils ne comprennent pas, avec l’aplomb du spécialiste. Si ce n’est pas une des manières de reconnaître l’expert…
Viennent ensuite les experts officiels, ils ont fait beaucoup d’études et paraissent au courant des choses à expertiser, sauf, puisqu’ils sont officiels, ils auront sur toute expertise un regard convenu, une connivence tacite avec le pouvoir. C’est le cas de Sinardet et Delwit.
Sont-ils pertinents, ont-ils des arguments ? Ils en ont à coup sûr, mais engagés sur des chaînes TV, compromis par leurs bavardages, comme Delwit qui déménagerait à l’étranger si le PTB venait au pouvoir, ils sont suspects dans leur conclusion.
Ils ne sont pas experts en masque, mais en politique. Experts en conjectures depuis mai 2019.
Il y a l’expert passionné par son sujet, qui a tout lu dessus et qui en découvre encore. Mais, ces informations sont tellement profuses, qu’il est lui-même envahi par le doute sur les conclusions de ses recherches.
Enfin il y a l’expert de génie, comme le physicien Étienne Klein dont on perçoit seulement la moitié de ses raisonnements tant ils sont pointus. On a l’impression que, parfois, lui-même ne comprend pas tout à fait ce qu’il dit.

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S’il y a une bataille d’expert qui n’est pas près de sa conclusion, c’est bien sur la vie qui se serait développée sur une autre planète. Là, les experts sont chauffés à blanc. Ce n’est plus une aimable plaisanterie, une affaire de masque burlesque. On rejoint la catégorie des obsédés, des experts capables de meurtre sur qui les contredit !
L’astronome Frank Drake, en 1961, a tenté via les mathématiques une formule en équation : sommes-nous seuls dans l’univers? Du coup, on entre dans un monde quasiment parallèle, asymptote, celui des soucoupes volantes, des petits hommes verts, le royaume de l’ésotérique.
Ce farfelu a mis au point un calcul avec de nombreuses inconnues sous le nom d’équation de Drake. Son objectif: estimer le nombre d’êtres intelligents qui peuplent d’autres planètes dans la galaxie. C’est une monstrueuse aventure dans laquelle s’engouffrent les experts.
Combien d’étoiles existent dans la galaxie ? Combien de planètes autour? Parmi celles-ci, combien d’habitables? Avec une forme de vie ? Qui a développé une technologie capable d’envoyer des signaux dans l’espace ? En fonction des chiffres que l’on choisit pour chaque inconnue, on peut trouver un résultat allant de zéro à des milliards de civilisations extraterrestres. C’est dire que cette expertise, c’est la tarte à la crème qui régale les experts. Certains ont tellement été marqués, qu’ils sont entrés en équation constante dans un asile.
The Astrophysical Journal a ouvert ses colonnes aux chercheurs qui essaient d’affiner cette équation pour une réponse plus précise. Selon eux, il pourrait y avoir plus de 30 civilisations intelligentes dans notre galaxie capables de communiquer avec les autres. Ils détaillent au Guardian: “dans la Voie lactée, il y aurait entre 4 et 211 civilisations capables de communiquer avec les autres, 36 étant le chiffre le plus probable”. Mais elles seraient tellement éloignées les unes des autres que les chances de pouvoir dialoguer, voire simplement les détecter, seraient extrêmement minces.
Aux dernières nouvelles, de cette perspective, un nouveau doute surgit : “comment penser une civilisation non humaine à partir de concepts humains?”
L’expert donne des chiffres, puis dit en fin de compte « tout ce que j’en sais, nous ne pourrons jamais le vérifier » !
De même sans doute de cette pandémie, les morts, les masques, ce qu’on aurait dû faire et ce qu’on n’a pas fait , tout cela sur des graphiques, des statistiques, des énoncés, et un doute supérieur, celui de Malebranche qui plane sur toute spéculation.
Et si l’expert n’avait pour mission que de nous rassurer ?

20 juin 2020

Une vocation étrange : policier.

Covid-19 a éclairé deux professions opposées et cependant qui ont chacune leur utilité. Celle des caissières des grands magasins au service de la population et celle des policiers au service du pouvoir libéral.
On s’achemine en France vers une politique de répression des manifestations par le plein effet de deux convergence, celle du ministre de l’intérieur et un fort courant de droite représenté dans la police par un syndicat favorable aux thèses de Marion Maréchal, plus que celles de sa tante, Marine Le Pen.
On ne sait pas ce que pensent les caissières, sinon que, par l’intermédiaire des syndicats, les grands magasins se sont résolus à leur monter une protection en plexi-glass.
Les policiers, au contraire, étaient chouchoutés en protection de combat et armes diverses. L’investissement dans l’armement de la police a duré tout au long de l’année Gilet Jaune. Elle s’est trouvée fin prête pour les répressions des personnels des hôpitaux. Sa vitesse de croisière, est au top d’exécution des missions nouvelles pour affronter la grogne et les mauvais sondages.
Les Gilets Jaunes en comparution immédiate ont conforté la police dans la violence, puisque sur la simple accusation d’outrage, vite passée à l’étape suivante : accusation de rébellion, le pouvoir judiciaire condamnait à tour de bras à de lourdes amendes. Les juges savent combien une amende est douloureusement ressentie quand elle est prise sur le budget de la nourriture chez les pauvres.
Wilmès n’en est pas encore là, mais la contagion de « l’esprit français » des commissariats des quartiers pourrait très rapidement déteindre sur l’apparence « bon enfant » de la police belge. Ce doit être le fait de revêtir l’uniforme anti-émeute qui produit un effet robocop qui agit directement sur le système nerveux du policier.

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La crise du corona très mal gérée par les deux pays, n’est pas pour rien dans la montée d’adrénaline. Pris dans la turbulence de la crise économique et de la confusion des mesures, les travailleurs plongés dans la brusque réalité de la précarité, ne sont pas encore sortis de leur groggy-debout. Le bruit de fond est assuré par ceux qui galéraient bien avant la crise et qui du coup, ont tendance à ne plus se croire seuls dans la lutte contre le pouvoir.
Sous Macron, la police a trouvé son rôle : plier la population indocile à l’ordre économique et moral émergent. Pour que ça « mousse » bien, on se garde d’isoler les Black-Blok. On l’a vu dans la dernière manif des hôpitaux, le plan du préfet Lallement et l’amalgame du coup de filet.
Le peuple n’a pas encore retrouvé le sien : dicter sa loi à ses dirigeants et à la police.
Ceux qui ont connu les rapports de bon voisinage qui existaient quand la police s’appelait gardienne de la paix, n’étaient pas sans ironie pour ce drôle de métier qui ne fonctionnait efficacement que par sa proximité avec les gens. Il suffisait d’une infime dose de psychologie et de perspicacité pour inciter la rue à la délation. Ces « Vertus » de l'intelligence appliquée ont totalement disparu aujourd’hui, depuis que la police est le refuge de modestes penseurs. Ils semblent ne s’épanouir que dans l’action. On ne pense pas, saisi par l’ivresse d’avoir prise sur des gens, on cogne !
La plupart sont entrés dans la police pour y trouver une justification de leur inutilité sociale. Le pouvoir parfaitement au courant de l’indignité de son personnel, réussit le tour de force de faire mater le peuple par le peuple, d’éborgner les gens par leurs propres enfants.
C’est comme une ronde, quand les policiers redevenus civils, leurs enfants prendront la relève, ils seront éborgnés à leur tour. Les armes seront assez puissantes pour n’avoir pas d’équivalent dans les quartiers. Mais rançon de la gloire, ils ne pourront y descendre qu’en force et chaque expédition restera incertaine jusqu’au bout.
Le pouvoir a intérêt à ce que le niveau général de la population reste bas, ainsi la police qui recrute beaucoup dans les milieux pauvres des jeunes gens dont le but premier est d’échapper à la misère, aura plus de chance d’embaucher du personnel qui n’use pas d’un esprit critique.

19 juin 2020

À propos de Léopold II.

Déboulonner les statues au prétexte que ceux qu’elles représentent ont failli, pose la question de la qualité du statufié, mais aussi de celui qui dégrade le monument.
Ce dernier est-il un juge, possède-t-il tous les éléments du dossier ? Est-il l’exécuteur de sa propre sentence ou bien passe-t-il aux actes par ouï-dire ?
Cette façon de protester contre un personnage de l’Histoire est très ancienne. Dans l’Antiquité, il était courant de marteler des monuments pour que se perde la trace de celui qu’on avait représenté dans la pierre ou le bronze.
En 2008, Théophile de Giraud avait peint en rouge la statue de Léopold II à Bruxelles pour dénoncer l’aventure coloniale du monarque. En 2020, c’est par une autre source que celle de l’activiste cherchant à l’époque à faire parler de lui, que d’autres procèdent aux dégradations.
Peu importe, Léopold II ne valait pas cher en tant qu’homme et en tant que roi, pas davantage, si des monuments existent à son effigie, c’est sans doute que ceux qui les ont voulus, en y consacrant les deniers publics, étaient tout aussi peu recommandables.
N’est-ce pas plutôt la valeur excessive que nous accordons à tout ce qui dépasse le troupeau d’une tête qui est en cause ?
Nous mettons de la valeur à ce qui n’en a pas et nous dédaignons trop souvent les vraies valeurs, parce qu’elles s’attachent au collectif, plutôt qu’à l’individu.
Nous souffrons d’une maladie qui s’appelle la psychose de la notoriété. Nous attribuons à tout personnage en vue, des connaissances et des vertus qu’il n’a pas. Si Léopold II avait été un petit escroc aventurier et inconnu brutalisant une population pour en dérober les richesses naturelles, aurait-il eu droit à un entrefilet dans un journal de l’époque ?
Le double hasard l’asseyant sur un trône (il n’aurait pas dû régner), le voilà magnifié, transporté dans la notoriété, alors que son destin eût pu être médiocre et anonyme.
Nous faisons trop de cas des chefs, des « conducators », des présidents de parti, des ministres et des experts. Cela nous handicape dans notre démarche pour une société plus juste.
Les héros n'existent que dans les livres d'enfants et chez les personnes sentimentales, toujours en quête, d’un(e) prince(sse) charmant(e) dans le plaisir d’être subjugué(e) et conduit(e) à rendre les armes, avec forces soupirs énamourés.
De cette sensiblerie, nous sommes tous coupables, les actifs des partis en premiers, portant les attachés-cases de leur « grand » homme aux réunions « importantes », devenant par le reflet du soleil, le soleil lui-même, se laissant pousser la moustache quand l’idole arbore trois poils sous le nez et gardant comme relique, un trombone qui aurait attaché les deux feuillets du dernier discours. (voir l’ascension de Louis Michel et Didier Reynders larbins de Jean Gol)

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Quand ils ne sont pas pétris de vices, persuadés de leur propre importance, plus prosaïquement usant de la notoriété pour se faire du fric, nos ministres et représentant du palais, le monarque lui-même, tous partagent nos défauts, nos tics, nos superstitions, nos étroitesses d’esprit, nos égoïsmes et nos lâchetés, nos rancœurs, nos jalousies mesquines, nos outrances, nos bêtises, au même titre et aussi couramment, que la satisfaction des besoins naturels de l’espèce.
On s’aplatit devant un Michel, un Bouchez, un Reynders, comme on s’est aplati devant un Léopold II ou III... Alors que, comme tout le monde, ils vont à la selle tous les matins, puis procèdent au rituel de propreté dont les gens usent, tout au moins dans le monde occidental.
Prétendre qu’il n’en est rien, que les héros ne sont pas des gens ordinaires serait les extraire de la condition humaine et les hisser à hauteur du divin !
L'histoire humaine n'est pas figée. Elle ne cesse de se contredire. La science rebat les cartes, se trompe elle-même et déboulonne aussi des statues.
Je me souviens d’un temps où les médecins fumaient dans les couloirs des hôpitaux et personne n’y trouvait à redire. On a interdit l’affiche du cow-boy qui fumait des « Marlboro », victime d’un cancer et de la colère des lecteurs de magazines. Le tabac a fait plus de victimes que les sbires de Léopold II au Congo, les propriétaires des marques ont toujours pignon sur rue et achètent les consciences de « haut placés », sans que cela émeuve le public.
L’art statuaire est une manière civilisée d’agrémenter les parcs et les avenues. Célébrons la nature et ses personnages, les allégories de toute sorte, rendons hommage à l’artisan à son établi. Gardons-nous comme la peste de représenter des personnes qui ont fait l’admiration de leur génération et qui finissent souvent par se faire détester de la suivante.

18 juin 2020

Une passe de trop.

Dans le micmac de toutes nos misères, corona, communauté, économie, néolibéralisme, on oublie celle qui s’est installée en belle-mère : l’Europe.
Par commodité on y envoie nos bélîtres, Chastel, Lutgen, Tarabella, ainsi ils dégraissent un peu l’usine à Gaz. D’autres y pantouflent jusqu’à leur dernier souffle, secrétaires sur le retour, syndicalistes pensionnés. Enfin, nos deux marlous nationaux, Charles Michel et Didier Reynders y ont trouvé refuge, comme des voyous planquent à l’année sous les tropiques.
C’est dire le dépotoir !
On se pose dorénavant la question « à quoi ce machin peut servir ? » sinon héberger des planqués, des filous et nourrir une armée de fonctionnaires.
La guerre entre pays européens ? Même Adolphe aurait hésité à lancer ses panzers dans l’aventure, si en 39 la France avait eu l’arme atomique avec la Russie. Erdogan, grâce au parapluie français n’a plus du tout envie de grignoter la Grèce d’île en île, les Kurdes suffisent au jeu du punching-ball.
Macron a trop les mouillettes pour envoyer un ultimatum aux Turcs au nom de l’Europe pour qu’ils rembarquent leurs troupes massées à Chypre, pays de la Communauté, sous peine de raser Ankara.
Donc l’Europe de ce point de vue ne sert absolument à rien.
Restent donc le côté social et l’économie sans frontière.
Là, on a tout de suite compris que l’économie sans frontière a bouffé le social et que l’Europe n’est plus qu’une succursale des banques et des holdings.
Sans grand changement, de la création en 1950 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) à celle de l’Union européenne, en passant par le traité de Rome et le Marché commun, on s’est « Jacques-delorisé » en pensant qu’on allait réglé le social dès qu’on aurait mis de l’ordre dans l’économie. On n’a rien vu du tout, sinon qu’après s’être goinfrées, les multinationales s’apprêtent à nous faire payer la récession avec à la cabine d’essayage, Ursula von Der Leyen, championne du prêt-à-porter du côté de la machine-outil allemande.
On ne s’étonne plus qu’au moment où l’économie internationale périclite et où le chômage s’envole, l’Union gamberge, imperturbable, de nouveaux élargissements (Albanie, Macédoine du Nord), elle négocie des accords de libre-échange (Mexique, Vietnam). Bojo l’anglais a claqué la porte ? Eh bien, les Balkans complètent. Ce sera l’Ukraine, s’il le faut !
L’Europe est juste à l’image du capitalisme. Elle fait de la bicyclette. Dès qu’elle arrête de pédaler, le monde se fiche par terre.

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C’est son destin, et nous qui ne demandions rien de tel, par entraînement, c’est le nôtre aussi !
Bruxelles-Europe veut une surface lisse qui couvrirait la mappemonde sur laquelle glisserait, sur la musique de l’Hymne à la joie, tout ce qui ressemble à de la marchandise transportée, classée, expédiée par Alibaba-Amazon, suprêmes dirigeants de toutes terres émergées.
Quatremer, dans son amour du productivisme, s’est bien gardé de parler de Phil Hogan, commissaire européen au commerce. Alors que la plupart des habitants de l’Union vivaient confinés, que les tensions sino-américaines s’envenimaient et que Washington se moquait de la plupart des « règles » du commerce auxquelles les États-Unis avaient souscrites, l’attitude du collègue de Reynders se résumait ainsi : on ne change rien, on accélère. Quelques entreprises sanitaires seront relocalisées sur le Vieux Continent, comment faire autrement ? « Mais il s’agit là d’une exception ». Et, s’adressant à ceux qui parlent de circuits courts, de décroissance, il prévenait : « En 2040, 50 % de la population mondiale vivra à moins de cinq heures de la Birmanie. (…) Il me semble évident que les entreprises européennes ne voudront pas se priver de cette manne d’activité. Ce serait complètement idiot. » Programme des prochains mois : « Nous devons approfondir nos accords de libre-échange existants — on en a avec quelque soixante-dix pays — et chercher à en contracter d’autres. » (Les propos de Hogan sont repris du Monde Diplomatique).
Je l’ai écrit dans d’autres chroniques, alors que les confinés juraient bien que le monde avant le Covid-19, c’était fini ; le monde d’après restera de la fiction pure tant que l’estrade ne sera pas débarrassée des incrustés qui s’y accrochent comme des moules sous un wharf.
La gadoue sera permanente avec une Union européenne capitaliste et productiviste. Si le seul idéal, c’est faire du porte à porte pour caser des Audi et liquider des visseuses électriques de la Ruhr, autant dire que ce n’est pas demain que s’amorcera l’Europe sociale, qui seule fera revenir les Européens sur leur désamour.

17 juin 2020

Eux ? des humanistes !...

Assez d’entendre les suppôts du régime vanter leurs qualités d’humanistes, comme si la chose allait de soi et que nous en fussions persuadés depuis la nuit des temps !
La mode étant à la séquence coloniale de leur parcours, ce même régime tenait pour pas grand-chose la vie humaine, outremer et à domicile. Ont-ils changé depuis les années 1900 ?
En rien ! Ils se sont rabattus sur nous, en ne perdant pas une miette de l’appétit qu’ils avaient du temps de Léopold II, lorsque le roi déléguait le pouvoir de la chicotte aux despotes locaux. Plus récent, en 61, ils ont fait assassiner Lumumba qui n’entrait pas dans leurs combines et assis une marionnette à la présidence du Zaïre, le « général » Mobutu, ex-sergent des forces coloniales belges. C’est tellement connu que ça ne vaut pas la peine d’expliquer.
En version Wilmès, on ne détruit pas directement les gens pour leur voler leur portefeuille. Ce n’est pas ainsi que ça se passe. On malaxe des humains en consommateurs-consommables. Voilà l’humanisme libéral !
Le libéralisme, ses déclarations de droits fondamentaux, ses grands airs de patriote à qui on ne la fait pas, passe pour être l’honneur des « démocraties » contre les totalitarismes qui bafouent « l’homme » et tiennent la vie pour rien. Blabla et billevesées, la moindre atteinte à leur fonds de commerce, c’est la réplique au gaz lacrymogène.
S’il y a bien un règne dont tous ces marlous des partis de gouvernement ne sont que les fonctionnaires et les ventriloques, c’est celui du tiroir-caisse.
La tyrannie de la valeur d’échange autonomisée et fétichisée n’est pas prête à rendre les clés, et Marx pas prêt à quitter la barricade, que faute de mieux, les gens construisent dans les quartiers, quand ils ne peuvent plus faire autrement.
L’économie, c’est la production du n’importe quoi, pourvu qu’on le convertisse en devises sonnantes, dans le but d’une accumulation indéfinie.
Vous pensez, comme ils se foutent de la culture, de l’art et des hôpitaux, sinon s’intéresser à un nouveau chanteur capable de tonitruer sa connerie dans des stades pleins et assurer au producteur, les mirobolantes opérations de survie dans des cliniques cinq étoiles.
Madame Wilmès, représentante officielle de ces clowns, est au service du capital financier qui n’obéit qu’à la logique de la valeur d’échange. Les rares objections du parti socialiste, elle s’en essuie les fesses sur les PQ du PS.

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L’histoire des masques est une belle démonstration de ses œuvres. On en manque. Les prix sont prodigieux ! On en a subitement trop et plus de coups de fusil, mais ils sont inappropriés ou de médiocres qualités. La valeur d’échange ignore la qualité. Sa logique, c’est la quantité et la masse d’argent à prendre.
On se fout de l’artiste qui met six mois à peindre une toile ou composer un concerto ! Par contre, s’il pouvait brosser un dessus de cheminée à insulter la vue, mais que tout le monde s’arrache… On en vendrait cent mille exemplaires, sa fortune serait faite.
Wilmès, toute honnête soit-elle dans ses queutages privés, fait la maquerelle dans la société du nombre. Elle partouze dans le lupanar des économistes et des managers.
Comment dans ces conditions éprouvantes rend-on de la qualité à la vie après Covid-19 ? La logique de la quantité s’acagnarde dans un coin de la qualité. C’est fichu !
Disons-le autrement, comment l’humaniste européen Quatremer justifie-t-il 10.000 morts en produisant des merdes vendables en pleine pandémie, au lieu de mille morts en observant le confinement et en ne produisant que le strict nécessaire ?
Wilmès joue avec sa chance. Elle aussi pourrait finir en Quatremer à ouvrir les écoles trop tôt, à pousser les gens à retrouver leurs fonctions dans les business. Un nouveau test de l'épidémie est apparu à l'aéroport de Liège, chez Swisssport Cargo. La société gère une partie du transbordement des colis à Liège-Airport. On reconfine à Pékin.
S’il faut sortir de quelque chose, c’est bien de la dépendance du business et du capitalisme. Compter sur l’avènement de l’homme libéral « admirable de dévouement », c’est courir vers une nouvelle version de la connerie générale, afin que les patrons de Wilmès aillent soigner leur prostate au Lavandou cet été. Merci, j’ai assez donné.
Voulez-vous que je vous dise pourquoi nous ne réussissons pas avec ces gens-là ? C’est parce que nous sommes trop honnêtes et que nous croyons qu’ils le sont aussi. Mais non, voyons, ce sont des voyous !

16 juin 2020

De la main invisible, à la main forcée

Les jolis cocos que nous avons élus, non par mégarde, mais par la technique de la main forcée, se croient permis de nous rançonner en vertus de ce qu’ils estiment « bon » pour nous.
Tous, vous m’entendez, tous, adhèrent à la société libérale issue en droite ligne de l’économie politique anglaise du XVIIIe siècle, des réflexions nées de la révolution américaine de1770, et de l’orientation de la bourgeoisie française constituant le Directoire à partir du 27 juillet 1794 (neuf thermidor) en France.
On ne peut pas dire que le libéralisme soit une idée neuve, même si quelques mirliflores appellent ça aujourd’hui le néolibéralisme. Il n’y a aucune évolution du libéralisme des personnages de Balzac, (Gobseck, Magus, Nucingen) à nos modernes accapareurs.
Le principe est invaraible. Il se situe entre la tutelle des corporations, de l’Eglise et du pouvoir absolutiste et le besoin d’égalité sociale de la classe dominée.
Il y a contradiction entre le discours « social » actuel et les sources profondes d’inspiration du système libéral. Ils se le permettent depuis que le parti socialiste a rallié leur cause, en dénonçant le principe de la lutte des classes.
Le cabinet Wilmès et ses prédécesseurs ont abandonné l’idée de garantir les droits d’individus libres et égaux, parce qu’il y aurait un hiatus entre l’assujettissement du travailleur « louant » ses services et sa qualité d’indépendant au même titre que son employeur.
Alors, ne vous faites aucune illusion sur la nature des mesures qu’illégalement le cabinet Wilmès a prises au super Kern, elles ne sont destinées qu’à renflouer la bourgeoisie dans ses entreprises mises à mal, par la crise de fond qui secoue l’économie et le Covid-19 qui l’accélère.
Le maître mot de la bourgeoisie au pouvoir est la « liberté d’entreprendre » qui recouvre d’autres libertés, d’opinion, de conscience. Ne croyez surtout pas que la pandémie sera une leçon pour eux. L’Europe n’aura pas sa propre usine de masques. Les sociétés pharmaceutiques ne rapatrieront pas leurs laboratoires de Chine ou de Corée. Tout au plus y aura-t-il une demande de Wilmès aux entrepreneurs internationaux allant dans ce sens. Ce sont eux qui estimeront si c’est rentable ou non. L’État belge ne nationalisera pas des fabrications essentielles, parce que ce n’est pas dans ses principes. On se demande si Clarinval est vraiment un idiot ou s’il joue les idiots, sa mission d’amuser le tapis est plutôt bien réussie. Les neuf ou dix ministres de la santé vous saluent bien !

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Le libéralisme économique depuis les pères fondateurs est resté le même. La « loi naturelle » du marché doit assurer l’épanouissement de tous. Là-dessus Georges-Louis Bouchez est intarissable. Son lyrisme augmente en proportion des mesures prises qui éloignent chaque jour un peu plus une majorité des Belges d’un minimum social décent.
Le libre-échange a surtout pour but la « liberté du capital », qui aggrave la lutte économique et accélère le ras-le-bol des populations.
Seuls s’épanouissent dans ce pays, ceux qui vivent à nos crochets, grâce aux somptueuses indemnités qu’ils se sont votées.
À l’heure où la mode est au déboulonnage des statues, faut-il rappeler que le principal accusé n’est pas de bronze et ne porte pas le nom d’un square. Bien avant Léopold II, à la révolution de 1848 qui vit l’accession au pouvoir de Badinguet, les juristes libéraux avaient justifié l’expansion coloniale, au nom des lois du commerce et de l’expansion des marchés (déjà). C’est aussi dans ces temps reculés, qu’au nom du droit à disposer d’eux-mêmes que les peuples colonisés contesteront la domination européenne. Tous ces premiers martyrs de la cupidité des « coloniaux » resteront à jamais anonymes, à de très rares exceptions. C’est dommage. L’État belge vingt ans seulement après sa naissance, défendaient déjà les bienfaits de la « main invisible », et cherchait des terra incognita avec les autres aventuriers d’Europe. La main visible imposait par la force le capitalisme moderne sur d’autres continents.
Ce n’est que plus tard dans les années 1890 que Léopold-le-barbu se mit à faire fructifier son magot en jouant les défricheurs, sans trop se poser la question de savoir s’il y avait de la casse d’humains au programme. Il dépensait l’argent des crimes de ses agents dans les bordels parisiens.
C’est sur la fin de sa vie que le peintre Camille Pissarro montrera « la guerre des maigres contre les gras, de la vie contre la mort », aperçu saisissant des petites gens de la Belle époque, tandis que Toulouse Lautrec laissera pour la postérité, la grande misère des prostituées, dans l’univers duquel le roi des Belges était, avec son cousin d’Angleterre, comme un poisson dans l’eau.

15 juin 2020

Veillée d’armes.

Formidable ! On est dans un pays qui tient par son côté absurde. La grande Sophie est minoritaire, mais dix partis la soutiennent, du jamais vu !
En principe, elle s’occupe du ménage, coupe le courant quand il fait jour, et descend dans la cave de son bureau de la rue de la Loi pour s’assurer que la chaudière est à l’arrêt.
En réalité, elle fait de la politique comme si de rien n’était. On l’a bien vue au super Kern où les dix ont concocté des plans de relance, des subsides et des aides pour des milliards, au point que la N-VA qui en était, s’est mise à dire que pour cette politique, il faut un vrai gouvernement. On a ri. Cependant, pour une fois, la N-VA n’avait pas tort.
Bart De Wever a pris la porte sous les lazzis et notamment ceux, très remarqué, de Paul Magnette. C’est un jeu dangereux. Les partis prennent des décisions majeures sans l’accord des citoyens ! En soutien à Wilmès, ils sont dans l’illégalité !
Le principe de l’intérim est simple : organiser le pays au jour le jour et en parant au plus pressé. Or, ce qui a été décidé au super Kern engage le successeur de Wilmès à faire la même politique, puisque des engagements ont été pris pour plusieurs mois, voire plusieurs années !
Les Écolos et les socialistes se sont engagés à poursuivre la politique libérale des deux fuyards à l’Europe, rejetant du coup aux oubliettes les espoirs d’une population qui disait après le coup dur du Covid-19, que le gouvernement devrait changer et être davantage attentif à la misère générale qui monte.
Je pose la question : l’agitation – même si elle est légitime – autour des masques, les statues de Léopold II, Clarinval dans ses œuvres, les poses de Rouault, ne nous distrait-elle pas du fait que ce pays est ingouvernable, en ce sens que toute l’usine à gaz fonctionne sur un schéma industriel des années 70 ?
La population a-t-elle encore une voix audible dans un pays libéral qui entend défendre le capitalisme classique, dont tout le monde sait qu’il est condamné ?

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A-t-on un seul exemple comparable en Europe d’un pays comme le nôtre, avec près de six cents jours d’intérim ?
Un gouvernement avec ou sans la N-VA, réconcilié ou en froid avec le PS, ne change pas grand-chose à ce qui nous attend, mais cette attente prolongée a pour effet d’exacerber les colères.
Que ce soit Wilmès, Magnette ou De Wever, premier ministre, les gens du système réfléchiront de la même manière. Certes, on peut rêver d’une solution socialiste (évidemment on ne parle pas du PS) ; mais, voyons la politique comme eux la voient, car après tout, la gauche n’y sera pas encore cette fois-ci.
Les économies locales auront mécaniquement les effets suivants :
Une augmentation de l’endettement afin d’assurer le minimum de dépenses collectives, ce qui entraînera une augmentation des impôts ; une concentration radicale des richesses par accaparement : les survivants économiques feront main basse sur des actifs en liquidation ; le milieu bancaire n’est pas exempt de tout remous également.
La conséquence immédiate se sentira dans le niveau de vie. Les pouvoirs fédéraux se mettront au service des entreprises éclopées. La spoliation du peuple se fera de plus belle.
J’entends encore durant la crise du coronavirus les utilisateurs des réseaux sociaux jurer qu’à l’avenir plus rien ne sera pareil. Alors qu’on voit bien que se prépare un satisfecit sur la gestion de la crise dans une campagne de presse, déjà plus avancée en France, qui tente de faire passer l’idée que Macron a assez bien géré la crise (Propos de Bernard Henri Lévy à C-dans-l’air).
Cette politique du retour d’avant engendrera des troubles sociaux puisque la grande majorité des gens verra son niveau de vie baisser et la précarité grandir. Mais on ne peut pas abandonner en même temps, l’idée d’un soulagement de voir la fin de l’épidémie et un désir de reprendre une vie qu’on pensait mauvaise et que, par nostalgie, on regrette.
Alors l’affaire est dans le sac. Wilmès pourra promener son chien sur le trottoir avec ou sans culotte. Malgré la crise, le système tient bon. C’est même ça qui soude les dix partis qui soutiennent la libérale remplaçant Charles, indisponible pour le moment.
Il est difficile de dire avec précision quand et dans quelle mesure, les violences se produiront ; mais leur venue est à peu près certaine dans un contexte de crise économique et politique majeure. Ceux qui pensent que le doux Thierry Bodson sera à la tête du mouvement le jour où sonneront les trompettes thébaines, se trompent. Il campe déjà dans le camp libéral !
Si le chaos dégénère en guerre civile sans aucun projet d’organisation politique à la clef, les gens risquent une mise en esclavage définitive au profit des oligarques globalistes.

14 juin 2020

Terre !

C’est ce que la vigie de la Santa Maria a hurlé depuis le grand mât, en apercevant les côtes d’une terre inconnue.
De mon balcon, je scrute aussi du regard les hauteurs d’Ans dans l’espoir de toucher la société VOO qui me laisse sans Internet depuis une semaine, comme les autres clients de mon quartier, mais qui n’a pas été gênée pour un sou de rouvrir ma boîte mail, juste pour me faire savoir que c’était le moment de payer ma facture de juin !
L’argent ne fait pas le bonheur, c’est à se demander pourquoi les riches y tiennent tant, que les ministres se corrompent de mille et une manière et que l’État, pour survivre aux multiples sollicitations de ses nécessiteux, augment la TVA sur mon électricité !
Du bas de laine au compte en banque, on n’a jamais tant vu de collectionneurs de billets de banque. Pourtant à quoi peut ressembler un billet de cent euros, sinon à un autre billet de cent euro, la fraîcheur du papier peut-être ?
Privé de la lecture des journaux depuis une semaine à cause de la panne monstre de VOO sur les hauteurs de Liège, je ne peux pas sortir non plus pour acheter une gazette comme on le faisait jadis. D’abord il n’y a plus d’aubette et les libraires se font rares, ensuite je suis confiné, enfin ce qu’il reste du confinement sur recommandation expresse du gouvernement. Car ce n’est pas clair ce 14 juin. Je peux aller n’importe où sans restriction, entrer dans les magasins masqué en observant les distances entre clients, mais la pandémie n’est pas finie, le Covid-19 court toujours le canaillou, en quête de nouvelles bronches fragiles. Le gouvernement lui-même ne sait pas où l’on en est.
Wilmès est tiraillée entre ses experts qui lui disent de faire gaffe et son amour immodéré du libéralisme marchand qui la pousse à nous faire bosser partout où ça rouvre, mort ou vif !
Je suis donc involontairement coincé dans une tour d’ivoire à conjecturer sur ce qui se passe « en ville ».

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Je suis entré au carmel quand la grande question du jour était d’ostraciser Léopold II pour « sa conduite » au Congo, alors qu’il n’y mit jamais les pieds. Où en est-on, comment le savoir ? Mon téléphone fixe est muet, entraîné dans l’avalanche qui a enseveli une partie de la clientèle de VOO, mon smartphone a rendu l’âme pour d’autres raisons.
Mais c’est égal, je veux bien admettre que Popol (c’est ainsi que Carmen La Rouge l’appelait au bordel parisien où il était bon client) a sorti des biftons de sa cassette royale dans l’espoir d’y faire rentrer beaucoup plus, sans s’inquiéter que ses sbires y allaient couper des mains et y engrosser des autochtones.
Mais alors, c’est un procès de responsabilité de par l’autorité qu’il avait sur ses mercenaires coloniaux qu’on lui fait. Évidemment je suis pour, mais cette question de responsabilité, elle est intemporelle !
C’est le même principe de piller un pays en brutalisant ses habitants, que de faire périr faute d’avoir organisé une sauvegarde par manque de soins élémentaires, les pensionnaires sans défense de toutes les maisons de retraite de Belgique !
Si vous êtes d’accord avec moi, condamnons Léopold II comme étant le patron d’une entreprise criminelle et condamnons Sophie Wilmès d’être la patronne d’un gouvernement criminel !
Force est de constater côté pratique, qu’il faut d’abord régler des événements actuels avant de se lancer dans des rétrospectives vieilles de plus d’un siècle. Or, c’est bien l’inverse dont il s’agit. On manque de logique… à moins que cela se fasse de façon délibérée par de petits marlous qui vous demandent de regarder la lune pour voir les horreurs qui s’y passent, ainsi votre attention ne sera pas portée sur l’assassinat de votre grand’mère à la villa collective « les Myosotis ».
Mais voilà, je suis dans le doute ! Et si en ville on ne parlait déjà plus de Léopold II, que Sophie Wilmès serait la femme qui n’a pas de sang sur les mains, mais au contraire la pin-up longiligne du jour, seule capable de nous sortir du merdier économique ?
Va savoir ?

13 juin 2020

Quelques mots d’amour...

Notre espèce doit disparaître, comme les grands sauriens ont disparu. La leçon qu’on tire : nous disparaissons parce que c’est dans l’ordre des choses. Les facteurs qui nous tiennent en vie sont eux-mêmes instables, l’eau, l’air, les saisons… Mais encore !
Nous serions la première espèce à courir vers un suicide collectif. Nous disparaîtrons plus tôt qu’on ne le pense, par notre faute.
L’homme succombera à son ambition, ses crimes et à sa curiosité qui lui font explorer les secrets de sa propre substance, sans oublier sa manie de vouloir privatiser la nature pour en jouir comme s’il en était le maître.
Se laisser abattre est indigne, bien que le coronavirus, la crise économique, le temps qui nous reste, l’incertitude du lendemain et le spectre de Sophie Wilmès, c’est beaucoup… avec Clarinval, c’est trop.
Les prétentions au détachement finissent par porter leurs fruits.
L’amour-propre une fois digéré, on peut très bien vivre en aimant une personne qui ne vous aime pas et, comble du raffinement, qui ne sait peut-être pas que vous l’aimez.
Inversement, on peut très bien aimer un État qui ne vous aime pas et se trouver malade de n’en pas être aimé, au point de sortir dans la rue et casser la gueule au premier venu. L’État c’est tout le monde ou rien, comme les partis de pouvoir nous le vendent.
Étrange d’aimer « la patrie » comme une personne et en être rejeté à la manière d’une maîtresse qui vous abandonne en vous le faisant savoir « salement » en levant ses jupes et vous montrer ce que vous n’aurez plus.
Ici je m’arrête en ricanant. Je n’ai toujours pas compris comment la gauche, parfois si violente dans ses propos, a pour les connotations sexuelles, la vertu dénonciatrice d’une chaisière d’église vierge !
Comme si la liberté n’était pas aussi dans les mots !
C’est physique d’aimer la patrie, on n’oublie jamais l’endroit où l’on naît.
Parfois en repassant Place Del’cour, je m’y sens étranger, alors que j’ai des droits sur cette place, ces maisons dans l’une desquelles j’ai poussé mes premiers cris. Je suis antérieur aux gens qui l’occupent et pourtant, je n’y suis plus compté !
La Rochefoucauld a une métaphore sur le sujet « Il est impossible d’aimer une seconde fois ce qu’on a véritablement cessé d’aimer ».
Si lors d’une rupture vous vous dites « c’est fini, je ne l’aime plus » et que vous y pensez encore, c’est que vous vous mentez à vous-même et que vous l’aimez encore.

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J’ai cru longtemps que c’était à cause de la Belgique, j’en étais chagrin de ne plus pouvoir l’aimer. C’était une erreur. Finalement, je n’aime pas trop les symboles, je préfère le vivant. Ce n’est pas la Belgique que j’aimais, mais les gens et eux je les aime toujours, au point que je leur consacre quelques heures tous les jours.
Je me morfonds à l’idée de leur avenir. J’ai peine à croire que le suffrage universel aboutisse à l’élection des médiocres, alors que nous devrions avoir des génies amoureux des gens, dans ces temps difficiles.
Quand je vois ces importants alignés devant les caméras dans leur costume tirés à quatre épingles, déguisés en chef de service nommé directeur, les bras m’en tombent.
Il m’est arrivé d’être dans l’état où doivent se trouver les croyants frappés par la foi au pied de la grotte de Lourdes « si les gens l’étaient pour eux au lieu de l’Autre, que ne pourrait-on faire ! » ; mais ce supplément d’adhésion je suis bien trop sceptique, je ne puis le fournir.
Aussi suis-je un militant de nulle part, encore que j’aie conscience de servir à des militants qui m’écrivent que cela leur fait du bien de me lire. Je donne de la foi aux autres, tout en n’en ayant pas moi-même !
Sur le plan moral, tout est préférable à la stagnation, cependant je suis un rêveur plus qu’autre chose. J’ai trop été un homme d’action pour n’avoir pas conservé le sentiment que mes actions n’ont été que des leurres pour moi-même.
J’ai été lâche parce que tout le monde l’était. Mais, allez donc faire grève tout seul !
Je me le reproche parfois, au moins ne devrais-je pas l’écrire, pour laisser un peu d’espérance aux autres ? Le collectif est plus désillusion que conquête.
On ne devrait donner le pouvoir qu’aux gens désabusés ! D’abord, ils n’en voudraient pas. Il faudra les convaincre. Convaincus, ils se désabusent et deviennent vénaux.
J’en ai conclus que seuls survivent ceux qui apportent des plans d’actions pour tout le monde. La survivance ne dépasse que rarement l’énoncé de la formule. C’est toujours ça ! Finalement, je n’aurai jamais été autre chose qu’une formule.

12 juin 2020

Rezessioun

« Rezessioun » ? C’est du luxembourgeois. Pourquoi luxembourgeois ? Parce qu’ils ne souffrent pas encore de la récession. Leur petite entreprise, ne connaît pas la crise. Tandis qu’en Belgique, pardon !... avec les disciples de Trump au gouvernement, leur foi dans le libéralisme internationalisé et leur incommensurable bêtise arcboutée sur l’ancien monde, comment voulez-vous qu’il en soit autrement ?
La finance c’est comme la brasse : expansion, pic, surchauffe, récession, reprise, allongé, écarté, groupé, un, deux, trois… plouf.
On ne le dira jamais assez, le système économique actuel montre trop de dysfonctionnements et surtout est par nature tellement destructeur qu’il est urgent de trouver autre chose. Adam Smith est un pur produit du XVIIIme siècle. Son histoire de main invisible ne tient plus la route. Il est temps que Charles, Didier, GLB et Sophie finissent au musée Grévin.
La croissance économique n’a pas changé en trois siècles. Elle se réalise à travers des cycles, par des efforts et des tensions, suivis de ruptures d’intensités différentes, s’adossant les unes aux autres. Le hic, c’est qu’il faut les alimenter en nature qu’on ne remplace pas et jeter le produit de cette destruction, quand ça ne marche plus. Il n’y a plus de terres vierges à exploiter, on vit sur des réserves qui fondent comme neige au soleil. Les industriels qui usent tous de cette pratique à l’extérieur de leur entreprise se verraient vite en faillite, s’ils devaient l’appliquer en interne.
Ainsi, la nature des cycles dépend du système socio-économique, tout en sachant que leurs causes et leurs périodicités varie au cours de l’histoire, en fonction de la structure économique des pays. Il est inadmissible de perdre un savoir qu’on maîtrise parfaitement, par le simple mouvement de va-c’est-bien et retour-c’est-moche. Alors que le seul critère est son utilité par rapport à son impact sur l’environnement.
L’examen des cycles économiques ne sert qu’aux économistes qui en vivent en prédisant ce qui est déjà arrivé, tout en étant incapables de prédire pour la semaine suivante. Sauf qu’en gros, tout le monde est certain qu’une crise sans précédent est en formation. Un peu comme les champs Phlégréens des environs de Naples. On sait que la Caldeira explosera un jour, va savoir quand ?
Ceux qui ne touchent pas un mot de l’absurdité du système et de son supens, sont évidemment payés pour oublier d’en parler. Tous les partis politiques le savent, mais une crise économique sévère au cours d’un mandat au pouvoir, c’est la réélection qu’on rate.
Ceux qui ouvrent des Traités d’économie connaissent Schumpeter et Haberler. Ils vous expliquent ce qu’est une récession. Sauf qu’en leur temps, on ne tenait pas compte du fini, mais de l’infini des richesses naturelles. Ces traités dont se servent Wilmès, Michel ou son ménechme en avidité Reynders, sont obsolètes.
En théorie, une récession est une phase de contraction économique qui s'étend sur plus de 6 mois, principalement sur la base du PIB. L’élément d’ajout – on abandonne la destruction de l’environnement puisque c’est un facteur permanent inhérent au système – c’est la dette des pays en récession. C’est comme si Sisyphe condamné à porter sa pierre au sommet pour l’éternité avait un boulet invisible au pied. Le signal c’est la décroissance, c’est-à-dire un pays qui ne progresse plus, décroit.

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Selon le Bureau national de recherche économique, la durée moyenne des récessions depuis 1945 est d’un peu plus de 11 mois. Mais il n’y a pas de règle. Celle de 29 a duré jusqu’en 36 en Europe et de 1929 à 1933 aux USA.
Si une récession se prolonge, on parle alors de dépression. On est bien parti pour.
Les secteurs fragiles comme l’HORECA, le tourisme, l’automobile, etc. avec la Covid sont quasiment anéantis. Ils ont un effet domino sur les autres. L’Europe arrose les banques en ce moment pour éviter une bulle du crédit, qui aura lieu de toute façon. Le pétrole se négocie à des prix jamais vu et l’exploitation des schistes s’effondre aux USA.
Les entrepreneurs sont dominées par leurs émotions, dame le beau pognon pour lequel on a sous-payé son personnel et qui, malgré tout, s’en va en fumée, les patrons réagissent mal.
Wilmès aura beau pousser les Calimero au boulot, la marmite patronale ne ressuscitera pas ses civets de lièvre. On se demande même s’il n’aurait pas mieux valu garder tous ces futurs chômeurs aux frais de l’État dans le confinement, plutôt que de les renvoyer bosser chez des patrons qui pensent d’abord à sauver le train de vie et les fourrures de madame.
Le PIB belge, un moment soutenu par la « santé » flamande, s’est aplati comme une crêpe en avril. On se demande même si la Flandre n’aura pas plus difficile à redémarrer que la Wallonie, en cause son problème d’eau. C’est un sol spongieux salé qui n’a pas d’eau potable, c’est bête, non ?
Un indicateur clé de la récession est l’inflation. Le mois de Mai a été particulièrement touché en alimentation. Wilmès pourra ergoter tant qu’elle veut, on a payé 5 % minimum de plus sur tous les achats alimentaires.
Comme les taux d’intérêt sont nuls, il y a un paradoxe puisque la récession imprime automatiquement une augmentation. Les banques sont noyées sous les euros de von der Leyen pour éviter justement qu’ils n’augmentent. Pourquoi ? Mais à cause de l’endettement prodigieux des États qui seraient déclarés presque tous en cessation de paiement si les taux de remboursement de la dette s’emballaient.
C’est trop tard pour rafistoler le capitalisme. C’est au point que même une mauvaise idée de remplacement serait encore meilleure que ce que l’Europe et le gouvernement Wilmès pratiquent.
Il y a de fortes chances que tout restera à rafistoler et qu’on ne fera rien d’autre que gémir en attendant des jours meilleurs. Le peuple a une chance de donner son avis pendant que les autorités ont la mouillette à cause du Covid. On l’a toujours, mais jusqu’à quand ?

11 juin 2020

LE REVENU UNIVERSEL

C’est mon dada. Mais pas ressemblant du tout à l’eau fadasse du revenu rikiki dont avait rêvé les deux fuyards à l’UE et qu’a repris Georges-Louis Bouchez, dans un libéral délire copié du journal de Mickey.
L’avenir est au chômage de masse ou au régime des douze heures semaine. Inutile de faire savoir que les américanolâtres sont pour le chômage de masse et le revenu cache-misère que Ducarme appelle le revenu universel. La gauche ne peut opter que pour la deuxième solution, un revenu universel pour tous en proportion des âges, suffisamment important pour que personne ne soit réduit à la misère noire.
L’intelligence artificielle (IA), malgré la crise économique qui débute, dématérialise le travail de telle sorte que les robots remplacent progressivement le travail humain. Le plein emploi est relégué au rayon des illusions. Trump qui chute dans les sondages pour sa réélection s’est emparé des 2 millions et demi de réembauchés en pleine crise du coronavirus, mais c’est vingt millions de travailleurs qui ont été mis sur la paille ! Les licenciements aux USA sont tellement faciles que les patrons ont exagéré les « vous êtes viré ». C’est une simple correction de perspective.
Les patrons sont moins les propriétaires d’une abstraction qui se nourrit d’une burette d’huile et d’un peu de courant. Redistribuer la richesse produite par les robots en imaginant un revenu déconnecté de l’emploi paraît justifié.
Le revenu universel s’invite donc naturellement dans le débat public comme une solution. Malheureusement la gauche, pour l’essentiel le PTB et une partie des écolos en Belgique, le PS étant un parti libéral comme les autres partis de pouvoir, s’est mise trop vite sur la défensive par rapport au projet néolibéral. Organiser le démantèlement de la sécurité sociale, par le biais du revenu universel fait peur évidemment. On est dans la confusion des genres. Mais évidemment, le projet d’une réelle source de revenu collective n’a rien à voir avec l’élucubration délirante de la FEB et du MR.
Il faut toujours du travail humain pour produire et vendre des biens et services, tous les emplois ne disparaîtront pas. Il se pourrait même que les circonstances aidant, il faille en inventer de nouveaux. Les soins aux personnes et les services essentiels ont été assurés pendant la crise du Covid•19 par le travail surtout des femmes les « dernières de cordée » selon Macron, mais sûrement les « premières de corvée », selon l’opinion publique et applaudies pour cela.
Que le travail se raréfie, les emplois devraient-ils disparaître pour autant ? Qu’est-ce qui empêcherait de dispenser certaines tâches parmi la population qui souhaiterait accomplir « quelque chose » pour le bien public ?

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L’hypocrisie actuelle à l’ONEM et au FOREM consiste à donner dix ou douze emplois comme enjeu et de faire partir en compétition parfois quelques centaines de demandeurs, un peu comme dans les courses de chevaux, afin d’éliminer les battus du jeu.
Les mesures de « dégressivité » des allocations de chômage et du statut de cohabitant seraient remplacés par un revenu fixe, comme pour les artistes et pour les jeunes
Dans la logique de l’État social, la collectivité devrait pouvoir garantir un emploi utile à chacun ou son corollaire par des moyens non sollicités mais automatiques.
Déjà en 1930, l’économiste J. M. Keynes préconisait « dans les pays de progrès » la réduction de la journée de travail à 3 heures et la semaine à 15 heures dans un horizon de 100 ans pour éviter « le chômage technologique ».
Puisque l’emploi diminuera de moitié selon des experts, que les robots accomplissent une partie du travail à notre place, le plein emploi est possible en réduisant le temps de travail. C’est aussi la leçon du passé. Sous la pression des luttes sociales, les gains de productivité ont été redistribués sous forme de réduction du temps de travail.
Augmentation du chômage ou diminution du temps de travail ? Le plein emploi n’est donc qu’une question de répartition.
L’octroi d’un revenu, le même pour toutes et tous, repose sur le principe de l’égalité des chances. Mais riches ou pauvres, diplômés ou non, dotés ou dépourvus de relations sociales utiles ne disposent pas des mêmes ressources au départ. Une même somme forfaitaire maintiendrait les pauvres dans la pauvreté et favoriserait l’augmentation des inégalités sociales, disent les détracteurs du système. Évidemment, répliquent les tenants de l’Universel, la déclaration des revenus tiendrait compte des sommes versées par l’État aux riches Elles feraient automatiquement augmenter le revenu et donc tomberaient dans les tranches d’impôts l’annulant, cette allocation pour tous, serait donc une opération neutre étant pour eux.

10 juin 2020

Racisme.

Quand on énumère les formes du racisme ordinaire, on oublie souvent le racisme des personnes « distinguées » à propos des travailleurs manuels. Le travail est pour certains une infamie et qui s’y trouve plongé par nécessité est noté comme infâme !
Ce sentiment peut prendre tellement de force qu’en certaines circonstances, des snobs parmi le « beau » monde, renieraient même l’instinct de conservation, comme un ethnologue le rapporte à propos de certains chefs polynésiens, contraints par leurs mœurs, ils choisiront de mourir de faim plutôt que porter leurs aliments à la bouche de leurs mains,.
Nos personnages distingués ne pousseront pas le snobisme jusque là. Dans un roman d’Anatole France un de ces personnages écorche le mot tant la condition ouvrière le répugne, il les appelle des « ouveriers ».
On rapporte qu’un roi de France préféra finir rôti tant il était près d’un grand feu dans l’âtre de son donjon, plutôt que déplacer la chaise royale, l’officier préposé à cet office n’étant pas à son poste.
Tout cela, histoire ou légende, n’a pas été écrit pour rien. Il est de bon ton dans les milieux chics de passer pour maladroit « incapable de ficher un clou dans un mur pour pendre un cadre ». En réalité, c’est une fausse maladresse, avant tout il faut que l’on sache dans les salons que « Gontran est maladroit parce qu’il n’est pas un manuel et que le travail n’est assumé que par des gens de la classe en-dessous de la sienne.
Bien entendu, tout le personnel politique est unanimement louangeur du travail manuel. Il ne viendrait à personne l’idée de jouer les glorieux de ce côté-là, ce serait proprement suicidaire. Quitte à domicile, dans les profondeurs d’un sofa, une coupe de champagne à la main, faire de l’esprit de manière entendue avec des personnes de l’entourage.
Lorsqu’un dépôt de loi à l’encontre des chômeurs, la manière dont en haut lieu on règle certaines aides sociales, la façon dont certains CPAS accueillent les demandeurs d’aide, n’y a-t-t-il pas là des relents de racisme tant il est évident que pour eux, si la condition ouvrière est dégradante, celle d’être assisté socialement est en-dessous de toute comparaison ?
La culture dominante contribue à prolonger ce racisme dans ses formes modernes comme le théâtre, la musique de conservatoire et les lectures « non populaires ». L’élite de ces milieux à une correspondance certaine avec les snobs et les racistes envers les « ouveriers », sinon, pourquoi insisterait-on sur la culture « populaire » les ouvrages de « vulgarisation » et le théâtre « pour tous ».

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J’entends bien que certains directeurs artistiques insistent sur la forme « populaire » de leur spécialisation, parce qu’ils ont à cœur de faire aimer leur art à tous, mais ce faisant leur belle idée traîne quand même derrière elle une notion de racisme, en discréditant à priori les classes sociales inférieures, comme s’il n’y avait des incultes que d’un côté, et que les génies seraient regroupés de l’autre.
La culture qui unit, est aussi la culture qui sépare.
Qu’est-ce finalement que ce racisme sinon une forme de distinction qui passe par l’horreur de travailler de ses mains et par là, on célèbre l’oisiveté, comme une manière de travailler.
Non, se récrieront les snobs, nous travaillons, nous sommes même de grands travailleurs et de retomber tout de suite dans leur travers sans le savoir « nous avons charge d’âmes, nous devons veiller sur les plus faibles », entendez par là les faibles d’esprit, nous !
C’est assez commode, dans ces jours de troubles, d’amalgamer toutes occupations de l’homme moderne dans une seule formule « le travail ». il n’en reste pas moins qu’avoir les mains blanches et après discussions dans un salon confortable, s’extirper des fauteuils pour signer des papiers que des petites mains auront préparés et rentrer chez soi, l’air exténué en disant à la ronde combien la journée fut rude est aussi pour ces gens là, travailler mieux et plus fort que le terrassier qui rentre chez lui, cassé et pressé de s’asseoir.
La moitié du temps, on ne va pas chercher les esprits intelligents parmi le peuple qui en possède davantage que l’élite, puis qu’il est le nombre. On les exclut plutôt, voyant en eux une menace.
L’homme public, hissé aux honneurs, finit par accorder sa langue, ses pensées à sa situation officielle, à un monde auquel les privilégiés ont seul accès. Dire des riens, mais avec grâce ou même avec force et persuasion devient vite une habitude.
C’est depuis cette habitude que la démocratie a cessé d’exister.

9 juin 2020

Fascination du vide.

Le confinement n’est pas anodin. Il va laisser des traces. Nous ne parlerons ici que des effets psychiatriques ; mais, ayons une grosse pensée pour ceux qui ont été confinés avec enfants sur seize mètres carrés, de gros soucis d’argent et l’angoisse de l’incertitude du lendemain, surtout avec les malotrus, messieurs dames les intérimaires, de ce gouvernement à la con, qui ont la devise de la banque Rothschild « Tout pour moi et rien pour les autres ».
Le journal of Clinical Psychiatry est formel «Les toxines létales de la solitude et de l'isolement social augmentent le risque de mortalité de façon comparable à l'obésité ou au tabagisme».
Il faut être bien équilibré et de caractère enjoué pour résister à la dérive mélancolique.
Un Dutroux, exemple sidérant me direz-vous, avec son hubris et sa perversité démesurée, sa psychopathologie maniaque résiste à l’incarcération prolongée (qui prendrait la responsabilité de relâcher un tel monstre) parce qu’il est retenu à la vie par la démesure de l’estime qu’il a de lui-même, la victime, c’est lui ! Cette « injustice » le sauve de la réalité !
Pour un être normal, c’est autre chose.
L'isolement a un impact direct sur le cerveau. «Au niveau biologique, la solitude et l'exclusion sociale sont associées à une augmentation de l'inflammation et de l'activité hypothalamo-hypophyso-surrénalienne, deux mécanismes impliqués dans la suicidalité.», disent les experts, dont la spécialité est d’inventer des mots, tel « suicidalité ».
Il est évident que les extravertis endurent avec plus de difficulté l’isolement que les intravertis, encore que joue un facteur, celui d’une vie intérieure réflexive nulle ou forte.
Des IRM fonctionnels permettent d'objectiver que l'exclusion sociale entraîne une modification du fonctionnement de zones spécifiques du cerveau chez les personnes suicidaires. «L'homme est un animal social», disait Aristote. L'imagerie cérébrale le prouve.
Le groupe des histrioniques (Georges-Louis Bouchez, Di Rupo, Reynders, Clarinval, De Wever, etc.) est vulnérable dès que le rideau descend sur la pièce qu’ils jouent et rejouent. Le confinement les rend moroses. Tout dire de façon neutre et tenir le crachoir longtemps, en d’autres termes utiliser la langue de bois pour ne rien dire, est un art qui les tient tout entier. Ne plus répandre ce « fin disant » peut nuire à leur santé. C’est pourquoi les politiques ne suivent pas en général les conseils de confinement qu’ils donnent aux autres.

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L'impact psychologique du confinement a déjà été démontré au cours de précédentes épidémies (SRAS, Ebola...). The Lancet note une augmentation du stress post-traumatique et des dépressions, jusqu'à trois ans après l'épidémie.
La durée du confinement favorise l'apparition des troubles. Ce qui les aggrave tient à l’inconnue de la fin du confinement. Une mise en quarantaine est moins traumatisante, puisqu’on connaît la durée de la mise à l’écart. Dépendre des rapports d’experts ou de la ministre de la santé laquelle a perdu toute confiance des citoyens, pour lever une à une les restrictions à la liberté, peut ne pas être considéré comme un relâchement, une respiration, au confinement.
Car, au-delà, quand l’autorité vous commande telle ou telle action sous peine de contraintes, la crainte d’infecter ses proches ou soi-même grandit avec le déconfinement partiel, alors que le confinement produisait une sorte de sécurité qui, de ce point de vue, était plutôt rassurant.
Le manque de clarté dans l'information des autorités fait le reste et aggrave la suspicion d’incompétence.
La précarité économique aggrave la déprime.
En cas de chômage, le risque suicidaire est plus élevé de 20 à 30%. Des dizaines de millions de personnes ont perdu leur emploi de par le monde, dans la conjugaison du Covid-19 et de la crise du monde libéral.
L’impact sur la santé mentale est déjà perceptible.
Les troubles anxieux en Belgique, après un mois de confinement, ont augmenté sensiblement (20%) et dépressifs (16%), alors qu’ils n’étaient en 2018 que de 11 et 10 % !
Les plus fragiles, les femmes et les jeunes sont évidemment les plus touchés.
Aux USA, cette anxiété se traduit par un achat massif d’armes, tandis que nous en étions à des achats compulsifs de papier-toilette.
Être sans gouvernement, est comme un navire au milieu de la tempête tandis que des capitaines possibles se disputent le droit de tenir la barre. Cela ajoute à l’angoisse.

8 juin 2020

Une tragédie pas sérieuse.

C’est fait. Theo Francken saute le pas et veut renouer avec le PS pour la formation d’un gouvernement. Evidemment, un accord n’est possible que De Wever premier ministre ! Le PS y voit déjà l’entourloupe, De Wever dans une envolée de tribune parlant économie, chômage, avec des ministres socialistes dans le gouvernement obligés d’interpréter le verbeux message, comme une méconnaissance du français d’un premier ministre qui bute sur certains mots.
Theo glisse sur les possibles bavures, lorsqu’il s’est épanché dans l'hebdomadaire De Zondag. Pour lui, la N-VA se veut conciliante et c’est déjà beaucoup.
Ces chroniques ont quelques fois parlé des volets de la maison de campagne que par générosité, la Belgique a offerte à Didier Reynders.
Theo a aussi ses volets mais ils sont « ..institutionnel, socio-économique et - en ce qui me concerne - écologique pour les 10 prochaines années, pour les deux plus grandes familles politique de ce pays. Une telle coalition serait légitime dans chaque région du pays et cela sera nécessaire pour la relance ».
Les dix ans de Theo effraie ! Nous aurions Bart deux législatures, arbitre du ring belge ! Rassurant et magnanime Theo accepte la présence de Magnette dans les accords avec le PS.
Comme le flamand n’est pas tombé de la dernière drache nationale, il tient à éteindre l’incendie qui couve dans les derniers échanges entre les nationalistes flamands, qui craignent les critiques du Vlaams Belang, comme les socialistes francophones craignent le PTB, au point de finir en PS à la française, c’est-à-dire fantôme.
C’est la larme à l’œil que Theo conclut en tendant la perche à Paul : « Nous voulons tous deux renforcer le pouvoir d'achat et augmenter les bas salaires, cela peut constituer une base. L’idée d'un crédit à la consommation est aussi intéressante. »
Que de bonnes nouvelles pour Magnette, qui a la nécessité de faire croire que le PS, « comme toujours » est à la tête du progrès et que sans le PS, on reviendrait à l’âge des cavernes.
Plus personne ne parle du projet Vivaldi, œuvre de GLB et Coens.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, la coalition Vivaldi est venue de l’esprit torturé de Georges-Louis Bouchez. Avec Joachim Coens, ils avaient proposé la pizza quatre fromages : socialiste (PS-sp.a), libéral (MR-Open VLD), écologiste (Ecolo-Groen!), complétée par l’appui du CD&V afin d’assurer une majorité confortable. Et quid de la N-VA ?

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Mais, ça coinçait au Palais. Philippe n’en dormait plus. Il se levait la nuit, parcourait les salles de Laeken. Mathilde en nuisette courait après lui, risquant de prendre froid. Le danger de ne pas mouiller la N-VA dans les combines, les places et les profits, risquait de jeter de Wever dans les bras de De Winter, le plus sanglant des Flamingants.
Une majorité pareille aurait fait trembler le trône.
Il faut profiter justement en ce déconfinement de juin que la N-VA soie en perte de voix par rapport à son rival le Vlaams Belang pour qu’elle veuille jouer son va-tout de la carte fédérale, peur de se retrouver en minorité sous l’autorité du Vlaams.
Theo pense qu’un mariage de raison PS et N-VA "doit fonctionner. « La coalition Vivaldi n'est pas une option et cette crise est inédite », dit-il en porte-parole de son chef, tout en ajoutant à l’usage des électeurs pointus que l’idée du confédéralisme n’est pas morte.
Theo revient sur un sondage de la VRT et du quotidien De Standaard : « le parti d'extrême droite Vlaams Belang pourrait convaincre un quart des électeurs ! »
Ce qu’on oublie en Wallonie, c’est que pour la formation du gouvernement régional flamand, la N-VA a écarté le Vlaams Belang, préférant s’acoquiner avec le CD&V. Les sondages montrent que les Flamands sont furieux de ce choix et qu’ils pourraient en faire payer le prix à la N-VA. En plus, le CD&V est un mauvais cheval. Il est en train de couler, un peu à l’instar du MR et du PS, il perd des voix à chaque élection, son aile gauche s’étant réfugiée au SP.
Theo interrogé sur une éventuelle succession de Bart De Wever à la présidence de la N-VA, le bourgmestre de Lubbeek a répondu que ce n'était "pas à l'ordre du jour". Intéressé à ce que Bart devienne premier ministre, lui !... qu’allez-vous penser là ?
Conclusion, à près de 600 jours de panne, le blocage laisse la machine au point mort. Sophie Wilmès, patronne du kart, tourne sans autorisation réelle. Le pays reste dans le fictif. Une situation que le misonéiste Clarinval affectionne. Le MR l’a lancé comme une marque de savonnette en remplacement des deux fuyards à l’Europe, laissant l’estrade à moitié vide avec Georges-Louis Bouchez et Sophie Wilmès.
Redoutant que ce vide ne permette à Ducarme, trop grand pour Georges-Louis et trop sot pour Sophie d’occuper de son large derrière, au moins deux sièges sur l’estrade, ils donnent à Clarinval l’occasion de les rassurer. Clarinval ; c’est tout craché la réplique du petit Chastel, le cireur de pompes loués à l’année des deux Michel.

7 juin 2020

Des cerveaux fêlés ?

Nous sommes aussi contrôlés qu’une machine outil allemande sortant de l’usine. On passe des examens partout. On réclame des diplômes à propos de rien. Les filières sont censées placer chacun à sa compétence. Alors qu’on ne passe aucun examen pour être ministre en Belgique ! Voyez ce que ça donne avec Clarinval !
Même l’Europe sacrifie à cette éventualité, les commissaires européens ont un examen de passage, de pure forme, certes. C’est surtout la connaissance de l’anglais qui préoccupe l’UE..
En Belgique, on est dans le flou, non pas sur la capacité intellectuelle, ce serait prétentieux de juger des connaissances d’un ministre, mais sur sa santé mentale. Le ministre est-il équilibré ou bien a-t-il des perséides qui lui traversent le cerveau ?
C’est important pour la suite. Un corrompu, par ailleurs grassement payé par l’État, était-il fou avant d’être délinquant ? Une cervelle d’oison qui ne renouvelle pas les stocks de masques a-t-il l’esprit dérangé ?
On ne peut pas savoir ce qu’il y a dans la tête des ministres. Sont-ils stables ? Leur conformisme libéral apparent cache-t-il une fêlure, un manque, un vice, capables d’influencer leurs facultés, si bien qu’ils ne les auraient plus toutes ?
La gestion du coronavirus a montré de graves manquements. Est-ce que ces lacunes sont dues à la fatalité, à une mauvaise politique ou un dérangement organique de la matière grise ?
Ce n’est quand même pas rien, ce phénomène.
Je suis loin d’être rassuré. La science politique voue les ministres à traiter le citoyen d’abstrait. Mais quand on voit les mesures qu’ils prennent en déduction des objectifs, il existe chez eux un sentiment inégalitaire presque dans leurs gènes qui leur fait prendre pour normal qu’une femme d’ouvrage soit payée à 750 €, alors qu’ils sont eux, à plus de quinze mille !
Avec la circonstance aggravante que ce sont eux qui fixent leur salaire par la loi qu’ils proposent et qu’ils influencent fortement par pression politique, les barèmes des femmes d’ouvrage !
Les milieux éduqués sont-ils conscients de cette évidence ? Sinon leur crétinisation est un problème majeur dans une société bouleversée par la crise économique et le covid-19.
Traiter les autres de fous paraît facile. Il l’est en effet, quand on attaque les différences des conditions de vie dans les classes sociales. Les différences énormes ne peuvent être que l’œuvre d’un fou ou d’un tyran.
Et le moyen de changer les choses, quand il y a plus fous que les ministres : l’autorité européenne ! Si bien qu’ils peuvent par subordination devoir obéir à plus fous qu’eux.

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C’est dans cette atmosphère malsaine que le monde anglo-saxon se retire de l’Europe, laissant celle-ci à ses mœurs continentales. Livrés à nous-mêmes les craintes sur la santé mentale de nos classes possédantes pourraient s’avérer plus réelles, rapport aux traditions propres au continent européen, peu propice à la démocratie : les racines anciennes, les dynasties, les dictatures, ramenant l’Europe à la réalité des châteaux, les puissances locales et les empires financiers.
Les perspectives qui arrivent après corona, d’un pouvoir exercé par des esprits peu éclairés du siècle des lumières, pourraient faire disparaître la démocratie. La Belgique serait toujours conduite par les mêmes déséquilibrés, dans une sorte de paradis pour les uns et un enfer pour tout le reste.
Dans cette hypothèse, quoique la population belge soit une des plus passives d’Europe, nous pourrions nous trouver dans les conditions d’une explosion sociale.
La difficulté d’instaurer la volonté du plus grand nombre par le suffrage universel s’est compliquée de l’obstination des classe dirigeantes à camper sur des positions que seuls des esprits irrationnels et déficients peuvent encore défendre.
Le libéralisme à l’américaine, en raison de l’idolâtrie de ses chauds partisans belges, pouvait passer pour une forme raisonnée d’économie aux bénéfices réciproques. Trump l’a fait basculer dans l’autre camp, celui du seul intérêt américain en provoquant une guerre économique contre l’Europe.
Que nos dirigeants ne voient pas cela et poursuivent leur rêve américain, sans rien de ce qui faisait une alliance, procède d’un affaiblissement de l’esprit qui concorde avec des premiers signes de démence.
Cela revient-il à conclure que la politique actuelle est conduite par des gens de droite et que cette engeance a, presque à coup sûr, l’esprit dérangé ?
Je ne suis pas loin de le penser. Un homme de droite peinera à se défaire de ses privilèges aux impératifs de la raison. Un homme de gauche ayant chassé l’autre, peu avaler les grains d’ellébore restés sur le bureau du ministre, et souffrir instantanément des même troubles de l’esprit.

6 juin 2020

The Wichter.

La Wilmès déconfine à peine que la margaille au fédéral revient en force.
C’est fou comme ces chefs qui ont tout raté, n’ont même pas conscience de leur responsabilité dans les morts du Covid-19 et comme ils relancent ce qu’ils croient être de la politique : une querelle d’égo !
Les gens sont trop gentils d’écouter les bavardages des importants et de croire à « leurs boniments », les plus gonflés d’entre eux appellent ça un discours progressistes.
Parmi les plus endiablés enragés lurons de la parlote et de la pose, el matamore Bouchez !
Après les deux fuyards à l’UE, la disparition par dilution dans les plis de la soie des bureaux européens a vu celle du petit Chastel. Il fallait bien que le MR se distinguât après les grands départs. C’est dorénavant la marionnette en primesauts et pirouettes de Georges-Louis Bouchez qui remplace les disparus, dans les décors de la Toison d’Or du parti.
Ce médiocre ultra satisfait de lui-même, est bien à l’image de la Belgique. L’hubris déchaîné de l’artiste le transforme en fourbe malicieux à chaque interview. Et il en a, le bougre, des interviews, sans qu’il en sollicite. Quand il était grouillot de Di Rupo à Mons au Conseil communal, la presse l’ignorait. Nommé président du MR, la grande presse s’est transformée en épagneul de compagnie, jappant du désir d’être caressé par son maître.
GLB aime ça. Il aime tellement qu’il s’égare et croit jouer les fines lames d’entre les fins politiques du royaume.
Comme les temps sont aux parlotes, il est dans son élément.
On ne parle plus des morts du corona, de Maggie qui se cure le nez à la télé tandis qu’on meurt dans les maisons de retraite faute de respirateur, de la rocambolesque disparition des masques, de l’ardente Marghem qui ne fait pas l’amour le dos tourné, ni de M’ame Sophie, maîtresse BDSM de la Belgique, en intérim permanent. GLB devient un autre Nessie d’un loch Ness aux étangs d’Ixelles.

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Georges-Louis est catégorique, les socialistes de Magnette sont les plus extrêmes gauchistes avec le SP.A flamand, pires que le PTB. Ils fomenteraient un coup d’État… en allant consulter les autres chefs de parti sur l'après « pouvoirs spéciaux ».
Des chefs de partis qui se voient sans en avertir el matamore ! Et les lecteurs de ces gazettes de l’édifiante annonce qu’en pensent-ils ?... mais les lecteurs se foutent des palabres qui durent depuis six cents jours et dont on ne voit pas l’issue, alors l’intervention de GLB !...
Pourtant, GLB a réussi le tour de force de dire le tout et son contraire dans l’espace de deux interviews.
En costume bleu, chaussette noire, chemise desserrée du dernier bouton sur une cravate légèrement descendue que l’on voie les deux bouts dans l’entrebâillement du col, à la Nicolas Bedos, Georges-Louis Bouchez : "si Paul Magnette et Conner Rousseau veulent prendre un peu l'air après le confinement et faire une synthèse des positions des uns et des autres, tant mieux"
Un jour plus tard, gilet plissé par la pose désinvolte en croisement de jambes sur un fauteuil bleu couleur hôtesse de l’air, la cravate pareille, le geste dominant, mais plus sec et la main raidie comme pour un salut militaire, le même à propos de Paul et Conner "Je veux bien leur parler, mais si on me dit: c'est eux qui ont le leadership et qui tiennent la plume pour négocier, ça, ce n'est pas la pratique".
Il reste quand même un peu de Charles en lui, la preuve cet attachement à la N-VA, car on apprendra par la suite que ce que GLB reproche aux mirliflores rosés, c’est d’entreprendre une parlote, sans prendre les premiers partis des communautés : "si on rentre dans le vif du sujet, la seule façon de faire, c'est de partir des premiers partis, à cinq, voire plus, qu'on dépose le plan de relance à la Chambre et que les partis qui le votent entrent au gouvernement.”
GLB déploie son armée C'est à cinq partis que cela devrait se faire "les trois premiers partis flamands démocratiques, N-VA, CD&V, VLD, et au moins les deux premiers francophones, PS et MR". "Si certains veulent en amener d'autres, le sp.a, les écologistes, etc. je n'ai pas de problème avec ça. Mais est-ce qu'on arrivera à un accord à dix ? Je ne le pense pas".
Comme c’est parti, fin juin on sera toujours à discuter où on va mettre les couverts. Le roi va rater ses vacances d’été. Nous, c’est déjà fait. La FEB nous enjoint d’obtempérer ! Elles se passeront à l’usine ou au bureau.

5 juin 2020

Retour des GJ ?

« Le coronavirus, c’est le poids de trop. On envoie les usines en Chine, elle nous envoie un virus, mais garde la production de masques et de médicaments. Nous sommes ridicules. Nous saurons que le monde a changé quand ceux qui nous ont mis dans ce pétrin seront devant un tribunal » Ainsi s’exprime Emmanuel Todd. Il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Il est un de ces intellectuels que le pouvoir doit oublier tout de suite.
Une interview d’Emmanuel Todd est passée presque inaperçue dans l’Express et c’est dommage. Elle résume bien les questions que tout le monde se pose. Todd y répond avec la logique et l’honnêteté qu’on lui connaît.
Malgré les flash-Ball, le rôle inadmissible du ministre de l’intérieur et du préfet Lallement pour venir à bout des Gilets Jaunes, ils auraient encore été là si Covid-19 n’était venu au secours de Macron et par la même occasion du gouvernement Wilmès en Belgique.
Les rassemblements interdits ont contribué à freiner la propagation du virus, mais des manifestations de rue aussi, apportant à la fois une aide au pouvoir et une atteinte aux libertés.
Il n’est pas interdit de penser que le déconfinement sera de nature à réexposer au grand jour les griefs et la colère des Gilets Jaunes, colère qui ne s’est pas éteinte au feu de l’épidémie, mais au contraire s’en est nourrie.
Involontairement, dans cette interview, Emmanuel Todd en résumant les accusations de la population à l’égard du pouvoir est devenu en quelque sorte l’archiviste et le géographe du mouvement Gilets Jaunes, sans le vouloir.
La presse croupion ne s’y est pas trompée qui a délégué son chevau-léger Cohn-Bendit pour l’attaquer de front.

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D’abord le verdict du démographe :
« Dans un premier temps, nous devions confiner parce que les gouvernements qui se sont succédé depuis Nicolas Sarkozy nous ont désarmés sur le plan sanitaire. L’exemple de l’Allemagne est terrible : il montre que le Covid-19 n’a pas un taux de mortalité “intrinsèque”. Si une maladie peut tuer 6 000 personnes dans un pays de 82 millions d’habitants et plus de 20 000 dans un autre – le nôtre – de 67 millions, cela veut dire que l’essentiel n’est pas d’ordre épidémique. »
Le constat des dégâts du néo-libéralisme au niveau sanitaire :
« L’essentiel, en France, c’est la destruction de l’hôpital et la déconnexion avec le réel dont ont fait preuve nos dirigeants. Le sida, la vache folle, le Sras, Ebola avaient pourtant donné l’alerte. Au tournant du troisième millénaire, tout gouvernant se devait d’intégrer le risque épidémiologique comme une donnée permanente. On sait mes critiques envers les énarques, et spécialement envers Hollande et Macron. Mais là, je dois dire que je suis quand même stupéfait de constater dans quel état de vulnérabilité nos hauts fonctionnaires politiciens nous ont mis. »
Du caractère non-évolutif du pouvoir macronien :
« Des copies de l’ENA. De l’enfilage de poncifs contradictoires. Macron dit : souveraineté européenne plus souveraineté nationale, ce qui est un non-sens pratique. J’en déduis que Macron est hors de la réalité, idiot ou psychotique. Un gouvernement doit immédiatement régler le problème du déficit de production des biens essentiels. Investir. Planifier dès la sortie de crise. Nous dire : « Nous avons dégagé X milliards pour construire Y usines. »
» Le problème, c’est que, comme le montre de façon éclatante la pandémie, nous n’avons plus d’appareil industriel. Aucun système, qu’il soit libéral, social-démocrate ou je ne sais quoi, ne peut assurer la sécurité de ses citoyens sans appareil industriel. Le problème n’est pas de savoir si on a besoin de plus de Benoît Hamon ou de moins d’Emmanuel Macron, mais de pouvoir à nouveau compter sur des usines, des ouvriers, des ingénieurs. Mais pour ça, il faut retrouver la capacité de création monétaire, se libérer de la dette par un défaut partiel, et de l’euro. »
La Justice ou le règlement de compte, il faudra bien passer par une des deux solutions.
« On nous demande de croire que les gens qui ont péché sous les régimes précédents et qui sont toujours là ont fait leur examen de conscience. C’est trop facile ! Il faut en finir avec l’impunité.
» On doit faire des exemples, avec des peines de prison et des sanctions financières. La société française a besoin de morale, et il n’y a pas de morale sans punition. Mais ce n’est pas seulement une question de principe. Il existe maintenant un vrai risque d’explosion sociale, parce que les Français savent que leurs dirigeants sont incapables de les protéger. Si l’on accepte encore et toujours un pouvoir qui raconte n’importe quoi grâce à sa maîtrise des moyens de communication et qui s’entête à ne pas régler les problèmes économiques, l’étape suivante ne sera pas une lutte des classes civilisée, mais la guerre civile. »

4 juin 2020

La Belgique, une fois ?

Va-t-on s’accommoder du précaire et vivre éternellement dans un État dont la particularité est de ne plus tenir compte du vote des citoyens ?
Attention, c’est dangereux.
Le 21 décembre 2018, le Roi acceptait la démission du gouvernement Michel. La Belgique entrait en affaires courantes. Un peu moins de 600 jours plus tard, elle s’y trouve encore.
On vote le 26 mai 2019. Le résultat est clair. C’est un camouflet pour le gouvernement Michel. Jamais depuis la guerre, une majorité sortante n’avait subi une telle dégelée ! La coalition fédérale dirigée par Charles Michel perd 22 sièges !
Le ton prêchi-prêcha de Charles, lécheur de godasses de l’illustre anversois, le recours au bord des larmes à Di Rupo, Elio gonflé à l’hélium refusa d’entrer dans un gouvernement qui s’était moqué de lui, y étaient pour beaucoup.
Le PS, à son tour, tombe au plus bas niveau de son histoire. Il sauve les apparences en restant la première formation francophone, mais pour la première fois la gauche non-socialiste (PTB + Ecolo) pèse plus que le seul PS.
Le temps est toujours maussade au fédéral, mais s’éclaircit au régional. En Wallonie, les battus tombent dans les bras l’un de l’autre, c’est le ménage Di Rupo-Borsus. Le libéral qui a des traites à payer sur sa nouvelle propriété de Marche saute à pieds joints sur l’occasion. Hedebouw est prié d’aller se faire voir avec un socialisme que Di Rupo libéral-né abhorre.
Puis c’est l’épisode des départs, la fuite de Michel et Reynders à une autre planque, plus sûre, et l’adoubement de Sophie Wilmès qui prend de court le roi et l’opinion, une meuf pour la première fois première ministre, pourquoi pas ? d’autant que c’est « en attendant ».
Sauf qu’on ne savait pas que c’était un intérim infini et indéfini.
Là-dessus, Covid-19 s’invite et aussitôt c’est la confusion générale. On n’a rien préparé, pire on a détruit les moyens de nous protéger et donner aux Chinois le pouvoir de nous approvisionner en masques et en médicaments.
On vit comme le reste de l’Europe dans la consternation au moment où le public aurait dû avoir un gouvernement qui assume ses responsabilités. De Block, à défaut de pilules, montre ses crottes de nez à la télé et Bacquelaine, médecins pour rire, compte ses morts à « Michel Ange », la maison de repos mascotte de Chaudfontaine où on l’appelle docteur Schweitzer.
Tout ce que sait le public de cette situation tient à peu de choses. Parfois un chef de parti, poussé dans le dos, rencontre un autre grand chef de parti. De quoi discutent-ils ? De la même chose que dans une autre occasion, un autre chef a… etc.
Le déconfinement s’amorce. Rien n’a changé au fédéral. Maggie est toujours là. Koen Geens, ministre de la justice, joue à changer les lois, Sophie Wilmès remplace Michel, en fuite. La situation sociale s’est dégradée. L’économie, n’en parlons pas, la liste des chômeurs s’allonge. Des chacals profitent de la situation et tentent de faire reculer le social.
Dans cette inertie, en Flandre, l’extrême-droite renaît. Le Vlaams Belang connaît une seconde jeunesse et au prochain vote, les nationalistes pourraient avoir la majorité. La N-VA descendue de son plafond de verre grâce à Charles Michel, pourrait y remonter, mais cette fois pour dicter sa loi de là-haut, avec le Vlaams.
C’est toujours Sophie et son gouvernement qui expédient les affaires courantes et épidémiques. Sa feuille de route repose essentiellement sur la réalité électorale de 2014. La Belgique fédérale n’a plus voté de budget depuis 2017 !
On tourne et retourne l’opportunité de tenter de concilier PS et N-VA.

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Au lieu des tractations, seule la méfiance persiste dans le public et les partis. Le modèle belge existe-t-il encore ? L’usine à gaz fonctionnait mal, mais elle a fonctionné. De ces conduits, tuyauteries, raccordements saugrenus, dispersion d’huile en pluie d’euros, plus rien ne sort. La machine semble incapable de repartir. Elle est en panne définitive. La démocratie est devenue une ruine industrielle vouée aux ferrailleurs et à la démolition.
Des idéalistes demandent une sorte de référendum sur l’avenir du pays.
Amorce de déconfinement, l’éberlué Clarinval déclare « On va donner beaucoup plus de libertés aux citoyens et aux entreprises ». Des esprits malicieux concluent que c’est le Clarinval qui distribue de sa seule initiative la liberté qu’il concède au citoyen !
C’est assez troublant. On nous manipule comme des enfants.
D’ici à ce que Sophie Wilmès prenne goût au pouvoir et dise aux gens ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire, quand la pandémie sera finie, il n’y a qu’un pas.
C’est quoi ce brol ? Monsieur, c’est la Belgique, une fois !

3 juin 2020

On y est !

Je joins ma voix à ceux qui protestent dans le monde entier, horrifié du meurtre de sang-froid de George Floyd, un Noir, par des policiers blancs de Minneapolis. Le respect dont a droit tout Humain n’en a pas fini avec le racisme aux États-Unis et ailleurs.
Mais le sujet de cette chronique est autre. Elle concerne les USA, nos américanolâtres, quelques membres de l’Union européenne, sans oublier la politique belge.
Que se passe-t-il en 2020 ? Le populisme monte partout, n’est accepté nulle part comme une tendance, une opinion rassembleuse, mais plutôt comme une anomalie dérangeante.
Peut-on appeler la vague actuelle un populisme ? Ne serait-ce pas plutôt un courant général qui ne croit plus dans les élites, mais cherche d’autres élites, dont le principal mérite serait, qu’elles ne l’aient jamais été ?
Avec le mandat de Trump, les États-Unis jusqu’au Covid-19 étaient dans une situation dynamique particulière : tout était permis dans les entreprises pour favoriser la croissance.
Si l’on met entre parenthèse l’environnement, le saccage des sols par l’exploitation des schistes et la pollution accrue des trois éléments mer, terre et ciel, la schizophrénie dynamique de Trump était payante, le productivisme rentable et une croissance forte et régulière.
C’est exactement ce que le système libéral qualifie de réussite, et en d’autres milieux, de catastrophe écologique.
Sauf que tout vient de basculer, pas seulement à cause de l’assassinat de Floyd. Les États-Unis disparaissent dans les flammes de la révolution, titre le New-York Times. C’est plus de 100 000 victimes d’une épidémie qui a révélé l’impuissance du système de protection de la santé, l’inégalité économique, l’arbitraire policier et le nationalisme croissant.
Madame Sophie Wilmès et les autres libéraux du MR sont de l’école de Trump, même s’il est « politique » de dire qu’une croissance doit être respectueuse de l’environnement, ce qu’ils prétendent tous sans l’avoir jamais pratiquée.
C’est le socle électoral de Trump qui l’avait emporté contre Clinton, mettant en évidence un électorat qui n’avait jamais vraiment fait élire un président, si ce n’est Reagan, du temps de Margaret Thatcher et la naissance du populisme d’extrême droite.
Cet électorat est fait de « petits blancs », ombrageux et racistes, souvent peu éduqués. Une partie de l’élite économique du camp des Républicains l’a suivi et le parti n’a pas explosé. Mais cet électorat tranche tellement sur ce qu’on était habitué à voir chez les Républicains, que le consensus de l’alternance entre les deux grands partis est rompu. Une moitié de l’Amérique refuse l’autre moitié. C’est un peu comme si Marine Le Pen devenait présidente de la République. Elle aurait immanquablement le même problème que Trump.

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En Grande-Bretagne, il s’est passé la même chose, mais sous une autre forme : le référendum du Brexit. Sauf que c’est la plus vieille démocratie et qu’il y a eu un miracle : le Brexit a été accepté par les élites, et le Parti conservateur applique le vote des milieux populaires !
Les élites prennent en charge les décisions du peuple et travaillent à la réussite du projet.
Il n’est pas dit que si le PTB devenait majoritaire à lui tout seul en Wallonie, les milieux ayant constitués depuis toujours des majorités, PS-MR-CDH, conserveraient une neutralité respectueuse. Je les verrais plutôt avec les industriels, saboter la démocratie au risque d’endommager le social et le productif.
Pourquoi le PTB en Wallonie a toutes les chances de représenter majoritairement les Wallons ? Parce qu’en Wallonie nous ne savons plus qui gouverne. Les responsabilités diluées alimentent les petites chapelles. Nous sommes arrivés à un point de non-représentativité réelle par les élites qui frôle le zéro !
Le PTB est le pestiféré actuel, détesté des élites, pourquoi ? Parce qu’il n’en a pas. Il a simplement quelques voix qui parlent en son nom, comme demain il y en aurait d’autres que ça ne gênerait pas les actuels.
C’est une situation inédite dans la fin du sicle d’une démocratie qui ne survit que par obéissance au milieu économique, sans se préoccuper davantage des gens. La dissociation entre les groupes sociaux au sommet desquels se disputent les élites est à son maximum. On assiste sans pouvoir rien faire à la lente disparition d’un pays dépecé par ses parties.
Le PTB est le phénomène électoral intéressant des prochaines législatives. Toutes les catégories sociales y sont représentées, dans une proportion relativement plus équitable que dans les autres partis où la classe ouvrière a disparu.
Le PTB n’est pas une nouvelle forme de gauchisme. C’est même le contraire, puisque ce parti fait de louables efforts pour réconcilier les catégories sociales et éducatives autour d’un programme complètement différent de ce que le libéralisme du PS-MR propose.
Septembre pourrait être passionnant.

2 juin 2020

Pseudo et faux savoirs.

On l’a cru longtemps, l’enseignement selon les directives « d’en haut » ne sert qu’à faire de bons petits robots dévoués et patriotes : la masse se dévoue pour l’élite censée représenter l’État.
Inconsciemment la « bien-pensance » le croit encore. Eh bien ! elle se trompe.
Non seulement les cancres sont bien plus intelligents qu’elle ne pense, mais avec les autres, les « bons » élèves, l’esprit critique, cauchemar de l’officiel, n’a pas disparu.
On assiste à une remise en question des capacités de conduire le peuple, réservées jusqu’ici à quelques effrontés hardiment sortis des professions libérales, qui affichent tous plus ou moins des troubles histrioniques (cas Georges-Louis Bouchez, Bacquelaine, Marghem, etc).
Qu’on ne s’y trompe pas : l’apparent dégoût de la politique qui touche l’ensemble des partis, n’est en réalité que le rejet d’une classe politique qui se transmet le pouvoir et les profits depuis plus de cinquante ans.
Quand vous interrogez quelqu’un qui pense « tous pourris », après explication, vous êtes devant un être sensible, écœuré de ce qu’il voit. Il est saisi par la distance entre ceux qui se disent l’élite et lui.
Nous assistons sans en prendre conscience, à l’émergence d’une nouvelle confrontation entre les différences d’éducation. Cette société ne rétribue pas selon les mérites, les critères objectifs n’existent pas, mais par le subjectif des diplômes, des fils de, des héritiers naturels, du « lift » des méritants élevés à la force des poignets.
Ces « élites » ne sont en réalité que des potelets pour obliger la circulation du plus grand nombre à s’écouler dans un trafic morne et sans intérêt. Le commandement de l’ensemble s’articule sur des différences financières et des satisfactions de titres. Ainsi se distrait un peu de l’avoine pour tout le monde, afin d’en réserver une pincée supplémentaire pour certains. De sorte que la démocratie survit par les privilégiés qui la supportent et la masse des autres qui la subit, exactement comme on paie un peu plus un caporal à l’armée ou un contremaître dans une fabrique.
La démocratie reposait sur un système social fondé sur l’alphabétisation de masse, mais très peu de gens avaient fait des études supérieures, à l’époque où tout a commencé. Cela impliquait que « l’en haut » communiquait avec « l’en bas » pour exister socialement.

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Les penseurs libéraux ont cru que la propagation de l’éducation supérieure était un pas en avant vers une plus grande participation citoyenne. Ce fut un peu le cas durant les Trente Glorieuses. Mais c’était un mythe. Il fallut déchanter. On n’a pas vu que tout le monde ne ferait pas d’études supérieures, non pas par défaut d’intelligence, mais par défaut de moyens et d’attractivité de disciplines complexes peu enthousiasmantes.
Il y a des intelligences supérieures qui n’adhèrent pas au mode d’enseignement, comme il y a des enseignants qui n’ont aucun don dans l’art de communiquer le savoir.
La société belge a une structure éducative figée. L’élite s’est formée par savoirs codifiés. Elle représente moins d’un tiers de la population. Cependant, les diplômés du supérieur sont assez nombreux pour vivre en autarcie.
Les gens du niveau primaire se sont aussi confortés dans leur peu de bagages par empirisme. Ils forment un groupe distinct. Le système économique, par calcul et pour survivre, utilise cette dualité sociale, pour les confronter.
Le premier effet visible de l’antagonisme entre les groupes eut lieu en 1992, lors des débats autour du traité de Maastricht. Les élites s’engouffrèrent dans ce qu’elles croyaient être un progrès de l’économie de marché en Europe, alors que le peuple ne voyait pas où était son avantage et vota « non » massivement.
Ce phénomène de fracture éducative perdure en 2020, avec la notable différence qu’une partie de l’élite diplômée est sans travail ni ressource et a rejoint l’élite non-diplômée restée par la force des choses, dans les emplois mal rétribués ou sans travail pareillement.
Cela explique en partie que les chefs historiques de l’ancien pouvoir, ne comprennent pas ce que ressent l’électeur, comme ils n’ont pas perçu les raisons de ceux qui votèrent « non » à Maëstricht.
Les enseignants sont pris en otages entre ces groupes opposés et comme ils font aussi partie de cette société, ils sont eux-mêmes divisés.
Les champs Phlégréens sont allégoriques. Nous dansons toujours, malgré la sortie positive du Covid, sur une caldeira.

1 juin 2020

Questions sans réponse.

Covid serait la star qu’aiment les médias proches du gouvernement, car elle prend à elle seule l’info et la lumière. Quand la politique sombre dans l’incapacité de dégager une majorité et qu’en parler attise les mécontentements et les déconvenues, rien de tel que jaser de la pandémie.
La conduite des affaires publiques fut d’abord d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. Puis, comme tout cela était fort peu démocratique, on contraignit les gens à faire un choix des programmes des partis, sachant qu’une fois les élections passées, personne n’en tiendrait compte.
La démocratie, suggère Bernard Shaw, substitue l’élection par le grand nombre des incompétences à la désignation par le petit nombre des corrompus.
Covid amalgame l’urgence politique et l’urgence médicale. L’ennui, c’est qu’au bout de l’urgence médicale, il n’y a plus que les complications politiques.
Quand les gens s’apercevront qu’on est toujours politiquement au même point qu’avant Covid, on se demandera ce que Sophie Wilmès a fichu rue de la Loi. On ne saura même plus que c’est Charles Michel, en fuite pour l’Europe, qui l’avait faite première ministre parce qu’il l’avait sous la main et qu’elle paraissait plus intelligente que Marghem ou Ducarme (Bacquelaine, n’en parlons pas).
Ça n’est pas sain.
À défaut d’une politique « légaliste », qu’est-ce qu’on fait ?
Les SLH (socialiste, libéral, humaniste), collaborent entre eux et se passent les consignes en francophonie. Ils se remettent à la guerre froide, le PTB faisant office d’URSS à lui seul.
Ainsi se dévoilent les intellectuels de ce pays, tentant de convaincre les gens de tenir à distance l’ennemi révolutionnaire. Ducarme (MR) y excelle pour la simple raison que ce n’est pas un grand penseur, mais il a le physique de Danton et ça devrait suffire.
Aux yeux de ces libéraux, les analyses du professeur Magnette sur l’idée communiste au XXe siècle, suffisent pour terminer l’instruction, prononcer le verdict et fermer le cercueil.
Pas tout à fait quand même, puisque condamné un parti qui n’a pas participé à la débâcle économique, c’est délicat aux yeux de l’opinion.
Il faut donc un bilan à présenter, à défaut, le déposer au tribunal de commerce, en cause la faillite de l’État ! La situation est délicate, pour que les foules se remettent au travail et y sacrifient leurs week-ends, il est nécessaire de dire aux gens que la Belgique est dans une situation économique épouvantable. Oui, mais qui l’a créée cette situation ? Sinon ceux qui sollicitent notre élan patriotique, alors qu’ils avaient déjà tout raté avant le virus !
Quelle leçon à tirer, alors qu’on navigue en plein brouillard, à la merci d’une majorité du VB-N-VA en Flandre, aux prochaines élections ?
D’où le numéro de clown de Deborsu de ce dimanche sur le bienheureux déconfinement du non moins bienvenu Covid-19.

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Notre parcours pandémique ignore aussi la politique extérieure. En réalité que sait-on de plus qu’on en savait en Mars, des autres États ? Rien ! C’est une erreur de croire que si nous restons plantés bouche bée devant le spectacle d’une Belgique sous respirateur que les autres pays font de même. Voir de temps à autre le clown de Washington sortir une connerie sur un tweets, ne peut s’apparenter à la géopolitique.
Où en est l’américanolâtrie de la bourgeoisie ? Les SLH sont-ils toujours dans le courant qui nous fit commander une nouvelle chasse à un avionneur américain, alors que l’industrie aéronautique d’Europe marque le pas ? Doit-on ce choix à l’un ou l’autre colonel flamand, ayant un deuxième emploi à l’OTAN ? Comment en sommes-nous arrivés à ce calcul de boutiquier ?
Le conflit américano-chinois va-t-il plomber davantage les relations commerciales du « monde libre » ? Les USA referont-ils le coup de l’Iran. Et sans nous demander notre avis, nous obliger d’entrer en conflit commercial avec Xi Jinping ?
Qu’est-ce enfin cette politique de l’Europe incapable d’assurer sa défense ? Alors que Trump voudrait rapatrier l’armée américaine ! L’armée turque et celle de Poutine sont à deux jours de Bruxelles. Rien ne pourrait les arrêter.
Décider quoi et imposer quoi dans ces conditions ?
Est-ce que la politique sociale peut changer en Europe ? Michel et von der Leyen paraissent incapables de sortir du leitmotiv de la croissance continue.
Il n’y a pas plus urgent que ces questions. Il n'y a plus urgent que d'y répondre.