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La Belgique, une fois ?

Va-t-on s’accommoder du précaire et vivre éternellement dans un État dont la particularité est de ne plus tenir compte du vote des citoyens ?
Attention, c’est dangereux.
Le 21 décembre 2018, le Roi acceptait la démission du gouvernement Michel. La Belgique entrait en affaires courantes. Un peu moins de 600 jours plus tard, elle s’y trouve encore.
On vote le 26 mai 2019. Le résultat est clair. C’est un camouflet pour le gouvernement Michel. Jamais depuis la guerre, une majorité sortante n’avait subi une telle dégelée ! La coalition fédérale dirigée par Charles Michel perd 22 sièges !
Le ton prêchi-prêcha de Charles, lécheur de godasses de l’illustre anversois, le recours au bord des larmes à Di Rupo, Elio gonflé à l’hélium refusa d’entrer dans un gouvernement qui s’était moqué de lui, y étaient pour beaucoup.
Le PS, à son tour, tombe au plus bas niveau de son histoire. Il sauve les apparences en restant la première formation francophone, mais pour la première fois la gauche non-socialiste (PTB + Ecolo) pèse plus que le seul PS.
Le temps est toujours maussade au fédéral, mais s’éclaircit au régional. En Wallonie, les battus tombent dans les bras l’un de l’autre, c’est le ménage Di Rupo-Borsus. Le libéral qui a des traites à payer sur sa nouvelle propriété de Marche saute à pieds joints sur l’occasion. Hedebouw est prié d’aller se faire voir avec un socialisme que Di Rupo libéral-né abhorre.
Puis c’est l’épisode des départs, la fuite de Michel et Reynders à une autre planque, plus sûre, et l’adoubement de Sophie Wilmès qui prend de court le roi et l’opinion, une meuf pour la première fois première ministre, pourquoi pas ? d’autant que c’est « en attendant ».
Sauf qu’on ne savait pas que c’était un intérim infini et indéfini.
Là-dessus, Covid-19 s’invite et aussitôt c’est la confusion générale. On n’a rien préparé, pire on a détruit les moyens de nous protéger et donner aux Chinois le pouvoir de nous approvisionner en masques et en médicaments.
On vit comme le reste de l’Europe dans la consternation au moment où le public aurait dû avoir un gouvernement qui assume ses responsabilités. De Block, à défaut de pilules, montre ses crottes de nez à la télé et Bacquelaine, médecins pour rire, compte ses morts à « Michel Ange », la maison de repos mascotte de Chaudfontaine où on l’appelle docteur Schweitzer.
Tout ce que sait le public de cette situation tient à peu de choses. Parfois un chef de parti, poussé dans le dos, rencontre un autre grand chef de parti. De quoi discutent-ils ? De la même chose que dans une autre occasion, un autre chef a… etc.
Le déconfinement s’amorce. Rien n’a changé au fédéral. Maggie est toujours là. Koen Geens, ministre de la justice, joue à changer les lois, Sophie Wilmès remplace Michel, en fuite. La situation sociale s’est dégradée. L’économie, n’en parlons pas, la liste des chômeurs s’allonge. Des chacals profitent de la situation et tentent de faire reculer le social.
Dans cette inertie, en Flandre, l’extrême-droite renaît. Le Vlaams Belang connaît une seconde jeunesse et au prochain vote, les nationalistes pourraient avoir la majorité. La N-VA descendue de son plafond de verre grâce à Charles Michel, pourrait y remonter, mais cette fois pour dicter sa loi de là-haut, avec le Vlaams.
C’est toujours Sophie et son gouvernement qui expédient les affaires courantes et épidémiques. Sa feuille de route repose essentiellement sur la réalité électorale de 2014. La Belgique fédérale n’a plus voté de budget depuis 2017 !
On tourne et retourne l’opportunité de tenter de concilier PS et N-VA.

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Au lieu des tractations, seule la méfiance persiste dans le public et les partis. Le modèle belge existe-t-il encore ? L’usine à gaz fonctionnait mal, mais elle a fonctionné. De ces conduits, tuyauteries, raccordements saugrenus, dispersion d’huile en pluie d’euros, plus rien ne sort. La machine semble incapable de repartir. Elle est en panne définitive. La démocratie est devenue une ruine industrielle vouée aux ferrailleurs et à la démolition.
Des idéalistes demandent une sorte de référendum sur l’avenir du pays.
Amorce de déconfinement, l’éberlué Clarinval déclare « On va donner beaucoup plus de libertés aux citoyens et aux entreprises ». Des esprits malicieux concluent que c’est le Clarinval qui distribue de sa seule initiative la liberté qu’il concède au citoyen !
C’est assez troublant. On nous manipule comme des enfants.
D’ici à ce que Sophie Wilmès prenne goût au pouvoir et dise aux gens ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire, quand la pandémie sera finie, il n’y a qu’un pas.
C’est quoi ce brol ? Monsieur, c’est la Belgique, une fois !

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