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PS ou PTB ?

Cette réflexion paraîtrait comme une sorte de canular, cependant elle est très sérieuse. Puisque toutes les personnalités nommées par le roi, ont échoué pour sortir de l’impasse, il serait légitime que le roi désigne Monsieur Hedebouw informateur. Sinon, ce pays se moque des électeurs qui ont voté PTB, parti plus important en nombre que le CDH.
Est-ce parce que les journaux ont déjà choisi le camp du PS ?
En cette période de troubles, alors que d’autres dangers nous menacent en-dehors du Covid-19 : l’épuisement des sols, le changement climatique, la montée des eaux, l’élimination des espèces sauvages, etc. les journaux ont choisi de soutenir le déclin des conditions de vie des travailleurs, en poursuivant l’aventure libérale. Le PS est des leurs. On a compris.
Observateur singulier et indépendant de la vie politique, je fais le constat que chacun fait.
On reproche au PTB un socialisme fondé sur les besoins réels de la population, excluant le désordre productiviste libéral de l’économie de marché, comme peu distributif.
Mis à part Sinardet et Delwit qui ne voient rien, on exclut le Vlaams Belang également mais de façon différente. On le garde en réserve, des fois que… Son conservatisme économique plaît, l’autre versant, son nationalisme fascisant déplaît. On a adapté et adopté la N-VA, sait-on jamais ? Une version socialiste de l’État est tout à fait impensable pour ces bourgeois. GLB se fait fort d’adapter le fascisme ordinaire au libéralisme officiel d’état.
Animés du principe néolibéral, les journaux montrent leur solidarité au PS qui tente de stopper le grignotage de son l'électorat par le PTB. De la même manière ces journaux pratiquent un soutien à la N-VA, pour qu’elle ne se fasse pas dépasser par le Vlaams Belang.
Il y a conflit d’influence entre le PS et le PTB.
Inutile d’expliquer une économie libérale qui tente de sauver l’acquis des riches, malgré une perte de la maîtrise du jeu. Sur le terrain, le PS s’essouffle et perd des voix. Le PTB se renforce, justement de ces voix perdues. « ...les socialistes n'ont pas de mots assez durs pour qualifier les dirigeants de ce parti : "populistes", "démagogues", "alliés objectifs de la droite"... », écrivent les gazettes, accusations dont jadis le PS s’enorgueillissait d’entendre venant des libéraux, leurs alliés d’aujourd’hui.
Les gazettes s’étonnent et s’inquiètent « Le PS a tout essayé pour arrêter l'hémorragie. En vain. Aucune recette n'est efficace. Dans le dernier Grand Baromètre "Le Soir - RTL info", le PTB, toujours à la hausse, flirte avec les 20% en Wallonie. Le PS, toujours à la baisse, est désormais nettement sous la barre des 25%. A ce rythme, le leadership wallon du PS pourrait bientôt être contesté. »

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Jean-Claude Marcourt et Elio Di Rupo ont essayé les méthodes de la guerre froide : ringardiser le PTB, revenir aux diatribes antistaliniennes le qualifiant d’archéo-communisme. Ce n’était pas une bonne méthode. Non seulement notre génération n’a plus aucune illusion sur le système capitaliste, mais encore elle estime qu’on va droit dans le mur en ne changeant pas radicalement le système économique.
Ayant de nombreux amis dans les milieux universitaires de Saint-Pétersbourg, il m’a été rapporté de vive voix et hors contexte politique, qu’une grande partie de la population regrette aujourd’hui les activités sociales que déployait l’ancienne URSS, les pensions et les dispensaires gratuits, tout en étant consciente que l’appareil était devenu franchement égoïste au même titre que nos multiples gouvernements, régions, ministres, en pléthore et doublons. En quelque sorte, la fin de l’URSS était inévitable par le « bourgeoisisme » des cadres et pas par les principes du communisme. Il y aurait intérêt à revoir les vraies raisons de la chute de l’URSS. Ce serait assez piquant d’échafauder une autre version.
Après l’échec des insultes et des arguments de propagandes à l’américaine de la guerre froide, l’état-major du PS a adopté la tactique de l’indifférence. Paul Magnette et Conner Rousseau ne perdent plus leur temps avec des gens qui ne souhaitent faire aucun compromis.
Ils ont tort. Car les questions de société que pose le PTB sont de véritables questions essentielles pour l’ensemble de la population. « Ce parti surfe sur le rejet des partis traditionnels, partout en Europe et s'implante dans les entreprises, les syndicats, les écoles secondaires, les campus universitaires, le milieu associatif, les blouses blanches... » se lamentent les gazettes à propos du PTB.
Et elles ont raison de se lamenter, parce qu’au départ ce parti était essentiellement fait de la colère d’une population méprisée par les riches qui la pillaient sans vergogne. Il s’est étoffé d’une intelligentsia écœurée des ukases criminels de la bourgeoisie impropre à définir une société qui étend la liberté de penser et le droit de chacun à la sécurité d’existence. Il y a là comme un signe de l’alliance de la faucille et du porteplume.
Cela change tout. Le marteau n’est pas loin !

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