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Pseudo et faux savoirs.

On l’a cru longtemps, l’enseignement selon les directives « d’en haut » ne sert qu’à faire de bons petits robots dévoués et patriotes : la masse se dévoue pour l’élite censée représenter l’État.
Inconsciemment la « bien-pensance » le croit encore. Eh bien ! elle se trompe.
Non seulement les cancres sont bien plus intelligents qu’elle ne pense, mais avec les autres, les « bons » élèves, l’esprit critique, cauchemar de l’officiel, n’a pas disparu.
On assiste à une remise en question des capacités de conduire le peuple, réservées jusqu’ici à quelques effrontés hardiment sortis des professions libérales, qui affichent tous plus ou moins des troubles histrioniques (cas Georges-Louis Bouchez, Bacquelaine, Marghem, etc).
Qu’on ne s’y trompe pas : l’apparent dégoût de la politique qui touche l’ensemble des partis, n’est en réalité que le rejet d’une classe politique qui se transmet le pouvoir et les profits depuis plus de cinquante ans.
Quand vous interrogez quelqu’un qui pense « tous pourris », après explication, vous êtes devant un être sensible, écœuré de ce qu’il voit. Il est saisi par la distance entre ceux qui se disent l’élite et lui.
Nous assistons sans en prendre conscience, à l’émergence d’une nouvelle confrontation entre les différences d’éducation. Cette société ne rétribue pas selon les mérites, les critères objectifs n’existent pas, mais par le subjectif des diplômes, des fils de, des héritiers naturels, du « lift » des méritants élevés à la force des poignets.
Ces « élites » ne sont en réalité que des potelets pour obliger la circulation du plus grand nombre à s’écouler dans un trafic morne et sans intérêt. Le commandement de l’ensemble s’articule sur des différences financières et des satisfactions de titres. Ainsi se distrait un peu de l’avoine pour tout le monde, afin d’en réserver une pincée supplémentaire pour certains. De sorte que la démocratie survit par les privilégiés qui la supportent et la masse des autres qui la subit, exactement comme on paie un peu plus un caporal à l’armée ou un contremaître dans une fabrique.
La démocratie reposait sur un système social fondé sur l’alphabétisation de masse, mais très peu de gens avaient fait des études supérieures, à l’époque où tout a commencé. Cela impliquait que « l’en haut » communiquait avec « l’en bas » pour exister socialement.

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Les penseurs libéraux ont cru que la propagation de l’éducation supérieure était un pas en avant vers une plus grande participation citoyenne. Ce fut un peu le cas durant les Trente Glorieuses. Mais c’était un mythe. Il fallut déchanter. On n’a pas vu que tout le monde ne ferait pas d’études supérieures, non pas par défaut d’intelligence, mais par défaut de moyens et d’attractivité de disciplines complexes peu enthousiasmantes.
Il y a des intelligences supérieures qui n’adhèrent pas au mode d’enseignement, comme il y a des enseignants qui n’ont aucun don dans l’art de communiquer le savoir.
La société belge a une structure éducative figée. L’élite s’est formée par savoirs codifiés. Elle représente moins d’un tiers de la population. Cependant, les diplômés du supérieur sont assez nombreux pour vivre en autarcie.
Les gens du niveau primaire se sont aussi confortés dans leur peu de bagages par empirisme. Ils forment un groupe distinct. Le système économique, par calcul et pour survivre, utilise cette dualité sociale, pour les confronter.
Le premier effet visible de l’antagonisme entre les groupes eut lieu en 1992, lors des débats autour du traité de Maastricht. Les élites s’engouffrèrent dans ce qu’elles croyaient être un progrès de l’économie de marché en Europe, alors que le peuple ne voyait pas où était son avantage et vota « non » massivement.
Ce phénomène de fracture éducative perdure en 2020, avec la notable différence qu’une partie de l’élite diplômée est sans travail ni ressource et a rejoint l’élite non-diplômée restée par la force des choses, dans les emplois mal rétribués ou sans travail pareillement.
Cela explique en partie que les chefs historiques de l’ancien pouvoir, ne comprennent pas ce que ressent l’électeur, comme ils n’ont pas perçu les raisons de ceux qui votèrent « non » à Maëstricht.
Les enseignants sont pris en otages entre ces groupes opposés et comme ils font aussi partie de cette société, ils sont eux-mêmes divisés.
Les champs Phlégréens sont allégoriques. Nous dansons toujours, malgré la sortie positive du Covid, sur une caldeira.

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