Une tragédie pas sérieuse.
C’est fait. Theo Francken saute le pas et veut renouer avec le PS pour la formation d’un gouvernement. Evidemment, un accord n’est possible que De Wever premier ministre ! Le PS y voit déjà l’entourloupe, De Wever dans une envolée de tribune parlant économie, chômage, avec des ministres socialistes dans le gouvernement obligés d’interpréter le verbeux message, comme une méconnaissance du français d’un premier ministre qui bute sur certains mots.
Theo glisse sur les possibles bavures, lorsqu’il s’est épanché dans l'hebdomadaire De Zondag. Pour lui, la N-VA se veut conciliante et c’est déjà beaucoup.
Ces chroniques ont quelques fois parlé des volets de la maison de campagne que par générosité, la Belgique a offerte à Didier Reynders.
Theo a aussi ses volets mais ils sont « ..institutionnel, socio-économique et - en ce qui me concerne - écologique pour les 10 prochaines années, pour les deux plus grandes familles politique de ce pays. Une telle coalition serait légitime dans chaque région du pays et cela sera nécessaire pour la relance ».
Les dix ans de Theo effraie ! Nous aurions Bart deux législatures, arbitre du ring belge ! Rassurant et magnanime Theo accepte la présence de Magnette dans les accords avec le PS.
Comme le flamand n’est pas tombé de la dernière drache nationale, il tient à éteindre l’incendie qui couve dans les derniers échanges entre les nationalistes flamands, qui craignent les critiques du Vlaams Belang, comme les socialistes francophones craignent le PTB, au point de finir en PS à la française, c’est-à-dire fantôme.
C’est la larme à l’œil que Theo conclut en tendant la perche à Paul : « Nous voulons tous deux renforcer le pouvoir d'achat et augmenter les bas salaires, cela peut constituer une base. L’idée d'un crédit à la consommation est aussi intéressante. »
Que de bonnes nouvelles pour Magnette, qui a la nécessité de faire croire que le PS, « comme toujours » est à la tête du progrès et que sans le PS, on reviendrait à l’âge des cavernes.
Plus personne ne parle du projet Vivaldi, œuvre de GLB et Coens.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, la coalition Vivaldi est venue de l’esprit torturé de Georges-Louis Bouchez. Avec Joachim Coens, ils avaient proposé la pizza quatre fromages : socialiste (PS-sp.a), libéral (MR-Open VLD), écologiste (Ecolo-Groen!), complétée par l’appui du CD&V afin d’assurer une majorité confortable. Et quid de la N-VA ?
Mais, ça coinçait au Palais. Philippe n’en dormait plus. Il se levait la nuit, parcourait les salles de Laeken. Mathilde en nuisette courait après lui, risquant de prendre froid. Le danger de ne pas mouiller la N-VA dans les combines, les places et les profits, risquait de jeter de Wever dans les bras de De Winter, le plus sanglant des Flamingants.
Une majorité pareille aurait fait trembler le trône.
Il faut profiter justement en ce déconfinement de juin que la N-VA soie en perte de voix par rapport à son rival le Vlaams Belang pour qu’elle veuille jouer son va-tout de la carte fédérale, peur de se retrouver en minorité sous l’autorité du Vlaams.
Theo pense qu’un mariage de raison PS et N-VA "doit fonctionner. « La coalition Vivaldi n'est pas une option et cette crise est inédite », dit-il en porte-parole de son chef, tout en ajoutant à l’usage des électeurs pointus que l’idée du confédéralisme n’est pas morte.
Theo revient sur un sondage de la VRT et du quotidien De Standaard : « le parti d'extrême droite Vlaams Belang pourrait convaincre un quart des électeurs ! »
Ce qu’on oublie en Wallonie, c’est que pour la formation du gouvernement régional flamand, la N-VA a écarté le Vlaams Belang, préférant s’acoquiner avec le CD&V. Les sondages montrent que les Flamands sont furieux de ce choix et qu’ils pourraient en faire payer le prix à la N-VA. En plus, le CD&V est un mauvais cheval. Il est en train de couler, un peu à l’instar du MR et du PS, il perd des voix à chaque élection, son aile gauche s’étant réfugiée au SP.
Theo interrogé sur une éventuelle succession de Bart De Wever à la présidence de la N-VA, le bourgmestre de Lubbeek a répondu que ce n'était "pas à l'ordre du jour". Intéressé à ce que Bart devienne premier ministre, lui !... qu’allez-vous penser là ?
Conclusion, à près de 600 jours de panne, le blocage laisse la machine au point mort. Sophie Wilmès, patronne du kart, tourne sans autorisation réelle. Le pays reste dans le fictif. Une situation que le misonéiste Clarinval affectionne. Le MR l’a lancé comme une marque de savonnette en remplacement des deux fuyards à l’Europe, laissant l’estrade à moitié vide avec Georges-Louis Bouchez et Sophie Wilmès.
Redoutant que ce vide ne permette à Ducarme, trop grand pour Georges-Louis et trop sot pour Sophie d’occuper de son large derrière, au moins deux sièges sur l’estrade, ils donnent à Clarinval l’occasion de les rassurer. Clarinval ; c’est tout craché la réplique du petit Chastel, le cireur de pompes loués à l’année des deux Michel.