Jet d’éponge !
C’est décidé ! La politique belge ne m’intéresse plus. Je jette l’éponge. Il était temps que je me débarrasse des informateurs et préformateurs qui pesaient sur ma tension artérielle, au prorata du non-avancement des travaux prépayés par une démocratie bourse ouverte.
Dorénavant, je m’intéresse à la République de l'Équateur, d’Amérique du Sud.
Pourquoi ? Comme ça, par hasard.
J’avais l’intention, il y a à peine dix minutes, de faire toutes mes chroniques en espagnol, rien que sur l’Équateur. Puis la fatigue venant, je n’ai gardé que l’ambition d’une par semaine en français, peut-être même que celle-ci sera la dernière.
Au moins eux, ont un président qui préside, un gouvernement qui gouverne, même si, comme nous, la corruption règne en maîtresse absolue sur les partis politiques.
Au dernier recensement, ils étaient 14.483.499 habitants à avoir élu Luis Suárez et un gouvernement, le lot sur à peine dix minutes, comme ça, à main levée. On a caché la nouvelle à Philippe, cela lui aurait fait trop mal.
Leur dernier malheur, n’est pas Sophie Wilmès, mais une flottille de 340 navires chinois, positionnée au sud-est de l’archipel des Galápagos. Ces îles appartiennent à la République. Les pêcheurs chinois y jettent leurs filets sans autorisation.
Les deux ou trois rafiots de la marine de guerre d’Équateur peinant à prendre la mer, souffrant d’avaries graves dès le départ, n’ont pu intimider les chinois qui pêchent avec plus d’ardeur que jamais. Comme ils sont les plus forts, les plus nombreux et que la Chine est quasiment la première Nation du monde, elle se fout des traités, de la piraterie, et de la destruction d’espèces en voie de disparition. Bon prince, un pêcheur chinois a bien voulu remorquer un navire d’intervention équatorien en panne, jusqu’au port d'Ayora moyennant quelques centaines de dollars.
Je me demandais aussi, à part mon dégout des préformateurs, ce que j’allais faire dans ce bled de la banane, du café, des épices, et voilà que je tombe sur du fait-divers chinois ! Mais ils sont partout ! Ils vont bouffer la terre entière et nous avec !
En 2017, les garde-côtes équatoriens, dont les moteurs fonctionnaient encore, avaient arraisonné un navire chinois dans la réserve marine des Galápagos, et saisi 300 tonnes de poisson, plus de 6 600 requins, dont des requins-marteaux, espèce menacée d’extinction. Les vingt membres d’équipage avaient écopé de peines allant jusqu’à quatre ans de prison. Oui, c’était au temps des éclaireurs-pêcheurs. Aujourd’hui avec 340 navires, les prisons sont trop petites, les flics équatoriens pas assez musclés et l’oncle Xi trop puissant pour être inquiété. Si on m’avait assuré que je parlerais des requins-marteau à propos de la politique belge, je ne l’aurais pas cru !
Je ne vais pas de sitôt renforcer ma bile sur le dernier échec de ce lundi 11 heures au bureau du roi. Au moins en Équateur il se passe des choses sans rapport avec les masques.
Une dernière question par scrupule, sur la triste fin de la Belgique, comment rend-on compte au roi d’une mission qui a été un échec ? Ils sont rôdés depuis qu’on court d’échec en échec !
Iront-ils aller jusqu’à dire que l’échec a été très réussi ?
Il n’y a jamais eu de véritables négociations en vue de former un nouveau gouvernement, près de quinze mois après les élections fédérales du 26 mai 2019. C’est une performance, donc ce doit être un bel et grand échec ! On devrait organiser le trophée de l’échec, dans la piscine de Mons, avec Élio en maillot moulant remettant la coupe d’amertume au plus méritant.
En réalité, j’ai jeté l’éponge quand j’ai appris qu’ils la jetaient, ne voulant pas rester seul l’éponge à la main. C’était quand même une dernière et longue mission de près de deux mois à trois jours près, celle de Paul et Bart. Une mission comme on les aime pour qu’elle ne réussisse pas.
Je commence à prendre Philippe en pitié. Au palais royal, les abords du bureau du roi sont rendus glissants, vu le nombre d’éponges au sol !
Je retourne au Galápagos observer la pêche chinoise, pendant que Paul et Bart proposent au Roi d'autres jeteurs d’éponge - selon toute vraisemblance les libéraux et/ou les écologistes !
La seule pensée de revoir Georges-Louis Bouchez et le type du CD&V en Knickerbockers à carreaux, sous un macfarlane à lignes, me tétanise. J’aspire au pied des volcans d’Équateur à sentir bouger la plaque tectonique des Andes. Elle bouffe la plaque Pacifique de trois centimètres par an. Nous, en Belgique, c’est la politique qui nous bouffe par le fion et pas que de trois centimètres !