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Les scribes ?... tous accroupis !

Le téléspectateur, l’auditeur de radio, le lecteur de journaux sont de bons-enfants !
Ils fustigent légitimement indignés les rémunérations scandaleuses des faiseurs-vedettes de l’actu, tout en ignorant le sort des pigistes et des occasionnels, et surtout, sans prêter une grande attention à la nature des informations et des programmes.
Or, si les libéraux sont accusés de tout et du contraire, on peut leur reprocher surtout d’occulter une grande partie des infos et faits-divers, laissant délibérément dans l’ombre un contentieux égal à l‘importance de leurs infos.
Les médias propriétés des milliardaires et de l’État (qui ne vaut guère mieux), sont devenus des machines à fabriquer de la réalité virtuelle. Ainsi la RTBF, pourtant réputée plus à gauche que RTLTvi, évacue toute représentation un peu dérangeante de la réalité sociale. Sur le petit écran se bousculent les séries. Ouvrier(e)s et employé(e)s n’apparaissent que pour applaudir les vedettes de variétés ou pour confier leurs émois secrets à un animateur goguenard. La réalité du monde du travail, celle des luttes ouvrières, des manifestations de rue demeure, presque systématiquement, des relations évasives, lacunaires et souvent malveillantes. Les Gilets Jaunes sont un cas d’école dont l’importance n’a pas échappé à Emmanuel Todd.
Des Etienne Lantier, le meneur de grève héros de Germinal, il en existe des milliers de nos jours : salariés élus mandatés, ou salariés privés de progression et de promotion parce que syndicalistes et licenciés, sans que cela émeuve personne. Les ouvriers fidèles à leurs idéaux sont victimes de leurs engagements syndicaux, sans que Bodson, le nouveau président de la FGTB ait jamais levé le petit doigt en leur faveur. Tous ces citoyens ignorés de tous, parfois considérés par leurs pairs comme des gêneurs, ont d’énormes difficultés à retrouver un emploi. Ces hommes et de ces femmes, mythifiés lorsqu’ils/elles appartiennent à l’histoire – on pense évidemment à Louise Michel et Simone Weil (ne pas confondre avec celle que la droite à mise au Panthéon) – sont volontairement exclu(e)s d’images et commentaires pour rétablir la vérité.
Ces oubliés reçoivent un renfort inattendu des artistes et comédiens, privés de salle, d’élèves et de spectacle, à cause du Covid-19. Déjà précaires avant, obligés pour survivre de « faire joujou avec » les pouvoirs MR/Socialiste des médias publics et de la droite propriétaire des journaux et médias, tous, forcément sans voix, ni salle, ni élèves, ni moyens de subsistances.

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Les salariés des chaînes de montage, ceux qui fabriquent et conditionnent nos aliments, n’existent pratiquement pas. On s’arrête tout juste au drame de la ferme de ces tout petits patrons fermiers, non pas que leur sort ne soit pas dramatique et ne mérite pas d’être signalé, mais parce qu’ils font partie de ce bas d’échelle des valeurs libérales, d’indépendants constitutifs d’un MR chers à Ducarme, qui par ailleurs, se moque d’eux.
Il a fallu attendre la pandémie pour qu’on s’intéresse aux caissières des magasins, aux infirmières et aux moyens limités des hôpitaux, victimes du management néolibéral.
Coronavirus oblige, des journalistes polluent l’environnement démocratique en traitant l’information de la pandémie en jouant sur la peur. La peur est une vieille arme de la guerre froide, très efficace contre les régimes socialistes, ses effets se font encore sentir aujourd’hui sur l’appréhension d’une société solidaire « rouge », depuis soixante ans qu’elle a été instillée à la clientèle des médias, les générations suivantes en sont encore imprégnées.
L’économie capitaliste au plus mal, les aberrations de sa politique des flux tendus, les suites logiques sur les personnels, les matériels, tout ce qui sert à la lutte contre l’épidémie, ont des conséquences sur la démocratie.
La vision marchande de l’information a des retombées sur la santé mentale, car les gens maintenus volontairement dans la peur favorisent les idées fausses. Les médias, avec une information majoritairement fabriquée, posent problème à la démocratie. Les éditorialistes des trois grands journaux belges se taillent un double emploi dans les médias du service public. Ils font comme les criquets, au lieu de s'abattre sur les champs, ils dévorent nos cerveaux. La pluralité n’existe plus. On assiste à la prise d’assaut du pouvoir médiatique, politique voire culturel par une élite qui n’a qu’un objectif, un bon revenu par une plume mercenaire se donnant au plus offrant.

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