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490 ou 500 jours « sans » ?

Ô Divine Almé que ne m’improvises-tu des danses lascives, afin de me distraire de l’effondrement général « Et les trois cents almés, guirlande gracieuse//Autour du vieil airain se penchent mollement », écrivait un type au nom de Scumet, dont avant ce jour, je n’avais jamais entendu parler !
Sans augurer des plans et rataplans, la Quatre-Fromages va présenter lundi au roi son futur premier ministre, après 490 jours de tergiversations lourds de conséquences. Il ne faut pas être Pic de la Mirandole pour savoir que tout acte généreux du côté des finances sera sanctionné par l’Europe ne serait-ce que par les rachats de la dette belge par la Banque Centrale Européenne qui permettent à l'Etat de financer son déficit, sous certaines conditions. Et justement, ces conditions prennent en réalité les 27 à la gorge, en les obligeant à poursuivre une politique d’austérité. Cette politique revient aussi à ponctionner les petits épargnants et les acheteurs modestes de leur habitation.
On passe sur le boulet de la dette publique belge qui dépasse le PIB de plusieurs longueurs.
Si on veut mon avis (qu’on ne me demandera pas) cette dette va devenir tellement considérable dans les cinq prochaines années que les libéraux-conservateurs eux-mêmes supplieront vers 2030, le PTB et le PS de former un gouvernement de Salut Public, dans le but de supprimer unilatéralement les dettes souveraines. Entre parenthèse, Trump y a déjà procédé, alors que les États-Unis sont les champions hors catégorie en la matière. Mais ce mariole a supprimé la dette autrement. Puisqu’il est maître de sa monnaie, il imprime des dollars à tout va, produit une inflation constante, jusqu’à présent mesurée, et poursuit tranquillement l’endettement de l’État.
Nous, ne pouvons pas faire cela, parce que l’euro n’est pas, comme le dollar, la monnaie de référence universelle et que la banque Centrale Européenne n’a pas l’autorité de pouvoir adopter la solution américaine, puisqu’elle est tributaire de 27 situations financières différentes.

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La récession a fait déraper les finances publiques malgré la réputation de Sophie Wilmès d’être « pingre » dans les dépenses, surtout sociale.
Est-ce que les fromagers de la Quatre-Fromages ont conscience que l’intérim Wilmès, en maintenant la politique de rigueur et de régression en matière d’allocations de remplacement et de pensions qui était celle de Charles Michel, empêche tout simplement la plupart des petites entreprises touchées par la crise, de survivre, en supprimant une clientèle qui y dépensait ses sous ? Il n’est même plus question de croissance, ce couplet favori du haute-contre Bouchez, ténorino de ces dames, mais de ne pas finir en dépôts de bilan généralisé des boutiques, petits commerces et entreprises modestes de quelques ouvriers !
Le plan du futur gouvernement sera tout de suite jugé sur sa capacité à répondre d’ici la fin de l’année aux urgences sociales, économiques et sanitaires.
Il n’y a pas trente-six solutions : prendre des mesures pour enrayer la fraude fiscale des riches, stopper les manœuvres de certaines entreprises qui ont le plus clair de leurs activités en Belgique, qui se font domicilier en Hollande ou à Chypre, quand ce n’est pas à Hong-Kong et enfin taxer au prorata de leur chiffre d’affaire dans ce pays, les multinationales qui papillonnent d’un continent à l’autre en gardant tous les actifs pour elles.
Sans connaître rien du programme de la Quatre-Fromages, ses composantes libérales et droitières sont évidemment incompatibles avec une vraie politique de sauvetage. Celle-ci serait plutôt, comme d’habitude, une politique de sauve qui le peut.
Indépendamment de ce que l‘on fera ou pas, l’Europe poursuit dans sa politique néolibérale la plus grave erreur qui soit dans son choix de société. En poussant les taux d'intérêt réels à des niveaux proches de zéro, la BCE ponctionne les actifs épargnant pour leurs vieux jours, notamment ceux qui souscrivent de l'assurance-vie, dont le rendement s'est effondré. L'injection de monnaie dans l'économie a également tendance à faire gonfler le prix de certaines classes d'actifs, en premier lieu l'immobilier. Qu’on s’appelle De Croo ou Magnette, cela fait partie des incontournables quand on veut rester un conventionnel gestionnaire, que toute autre politique effraie.
Le futur gouvernement aura beau promettre qu'il n'est pas question d'augmenter les impôts, la politique de la BCE aboutit bien à une forme de double taxation sur les épargnants et sur les ménages. Des impôts d'autant plus injustes qu'ils sont peu visibles et ne font l'objet d'aucun débat démocratique. En procédant ainsi, la BCE perd également une partie de son indépendance puisqu'elle est contrainte de se mêler de facto de politique budgétaire. Une attitude qui pourrait avoir des conséquences portant sur la confiance déjà fortement entamée sur la suite du programme, quand, au sortir de l’entrevue royale, le nouveau premier ministre reprendra les dossiers… pour nous tartiner les mêmes salades que Charles Michel, en fuite à l’UE.

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