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Capichetaliste !

L’ouistiti montois, au sommet du mât de cocagne du MR, révèle mieux ses parties honteuses, depuis qu’il est au faîte ! Il prétend nous convaincre. Sa chute l’étalera à nos pieds comme un bren canin.
Nos américanolâtres vont être déçus. Une de leur forte croyance du rêve américain, la méritocratie, à savoir « tout qui a du talent et de la volonté dans le système capitaliste peut s’en sortir », est définitivement reléguée dans les vieilles lunes du système libéral. On doit au Covid-19 d’avoir été l’agent révélateur de cette dernière et ultime illusion des parangons des vertus exclusives du néolibéralisme.
Des inégalités sociales en fortes croissance font apparaître, dans le sauve-qui-peut, des facteurs aussi éloignés du mérite que les origines familiales ou les relations personnelles. Bien entendu la gauche le savait déjà, mais l’employé « honnête » n’en était pas convaincu. Il y a un rapport entre les guerres et les épidémies, quand des veilleurs sifflent le repli aux abris de la classe dirigeante, en poussant les autres au feu.
A-t-on l’exemple d’un pays aussi fou ? La Belgique est un prodigieux creuset où se mélangent toutes les folies d’organisations à l’exception de celles d’inspirations socialistes, bien entendu.
Presque tous les Belges ou presque, se recueillent dans le sacro-saint temple du capital. Les rares psaumes qu’on y chante à la gloire de la condition inférieure, sont à la condition que l’impétrant doit prouver qu’il sait faire du cash évidemment.
Cette croyance dit bien ce qu’elle est : une idéologie qui « supporte » (au sens anglo-saxon) la société dans son mode actuel de fonctionnement.
Cette idéologie met exclusivement l’accent sur l’individu et sa responsabilité personnelle. L’origine dans l’ « éthique protestante » est celle des colons qui pénétrèrent en Amérique dès le XVIIe siècle, éthique qui constitua selon le sociologue Max Weber, un terreau favorable au développement du capitalisme.
Bouchez, en pasteur anglican ? Il en a déjà la barbe, l’art du sermon… pourquoi pas !
Mais le « rêve américain », c’est plus que cela. C’est une confiance totale dans le futur, recouvrant des objectifs matériels bien précis : devenir propriétaire, bien placer ses enfants dans la vie, s’enrichir et s’assurer une retraite confortable.
Ces objectifs deviennent très difficiles à atteindre, sous les coups redoublés de la deuxième grande crise économique en dix ans et une épidémie que le capitalisme est incapable d’arrêter par son manque d’organisation sociale.
L’American dream prend la forme du « comic » à la Woody Woodpecker. Woody sort de toutes les situations en détruisant tout sur son passage sans jamais se faire prendre, il a une houppe rouge écarlate, Trump en a une qui vire à l’orange. On y voit aujourd’hui l’effronterie d’un système qui n’a pas de morale, qui ne respecte rien et qui pense, comme en 1920, au slogan « marche ou crève » !

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Or, justement, les gens « crèvent » et ça ne fait plus rire personne.
L’obstination d’un Georges-Louis Bouchez à croire à la méritocratie, alors que tant d’éléments la prennent en défaut, relève d’un cas clinique rare d’histrionisme.
L’identification des facteurs qui définissent le mérite au MR et ailleurs, d’abord le talent ou l’« innateability » (capacité innée) discrimine d’emblée les classes sociales non reprises dans les mérites initiaux, attitude qui renvoie à des qualités morales de sérieux, de travail dans la conformité, voire le conformisme. On perçoit d’emblée l’ascenseur social à capacité variable. En réalité, le système libéral n’admet dans sa méritocratie que les bons petits soldats.
C’est un « accroc » au principe méritocratique selon lequel les rémunérations doivent se fonder sur les compétences. Cela interroge sur le plan éthique puisque les employeurs rémunèrent les qualités qui leur conviennent et qui ne sont pas toujours les plus « morales ». Pour le dire dans le vocabulaire d’aujourd’hui, « Travailler plus pour gagner plus » ne vise pas forcément les plus méritants, mais ceux dont le marché a besoin… Une chose est sûre cependant : cet ensemble flou qui recouvre le mérite doit être sous-tendu par une éthique du « mind power » (l’équivalent américain du « quand on veut, on peut »), c’est-à-dire de la toute puissance de l’esprit sur le cours des choses. Le succès commercial est significatif, tous les livres de « self-help » fourmillent de conseils pour se prendre en main. On y retrouve la forme moderne de cette si prégnante éthique protestante.
Ce mérite est-il l’effet du hasard ? Evidemment non. Dans un pays où, d’une part, les inégalités sont fortes et où, d’autre part, la corrélation entre les revenus des parents et ceux de leurs enfants est particulièrement élevée, on n’a aucun mal à démontrer que, dans la course aux meilleures places où seuls les talents individuels sont censés prévaloir, certains partent avec une longueur d’avance. Les avantages de la naissance s’avèrent précoces et cumulatifs, par des voies multiples, tant matérielles que relationnelles (le « capital social » cher aux sociologues américains).
Alors, si ces messieurs, à la tête desquels plastronnent Bouchez, voulaient bien la fermer !

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