Dos au mur.
Un grand événement, un désastre, une guerre, une pandémie peuvent avoir des effets dont on ne soupçonne pas que cela puisse arriver dans une existence ordinaire, au moment de la prédiction, quand tout semble "normal".
Si quelqu’un avait prédit l’année dernière que nous serions les victimes d’une pandémie, personne ne l’aurait cru. On reste aussi sceptique d’une autre prédiction qui referait de Bruges vers l’horizon cinquante, un port de mer, comme au moyen-âge.
La guerre, tout aussi imprévisible, réveille les instincts, révèle ce que l’on est. La collaboration avec l’ennemi occupant, la lâcheté sous le prétexte qu’il faut « sauver les siens », jusqu’à l’ignominie de la dénonciation anonyme d’un voisin qu’on n’aime pas et à qui on impute des « crimes » imaginaires, on a vu cela, lors de la dernière guerre. La lâcheté de la classe dominante actuelle, toute aux petits soins avec l’ennemi afin de préserver les affaires, peut se produire dans d’autres circonstances, puisqu’elle est la reproduction de celle de 1942.
Mais, cela peut révéler aussi les âmes fortes farouches à défendre la liberté par tous les moyens, aboutissant parfois à une connaissance qu’on ne soupçonnait, pas du sens que chaque particulier donne au mot « patrie ».
On sait aussi que pour vivre ensemble, des règles se sont peu à peu imposées dans nos sociétés, les classes sociales si carrément démenties par les socialistes ont toujours existé. Cela n’est pas controversable de croire différents les comportements et les réactions des gens, selon qu’ils vivent de leurs rentes et de la politique ou qu’ils se trouvent dans la précarité permanente, en exerçant un métier manuel/intellectuel.
Et voilà soudain, qu’il n’y a presque plus de règles, sinon que celles qui restent sont fortement critiquées voire combattues, alors que la bourgeoisie, la haute industrie, les médias et les politiques haussent le ton en claironnant partout que rien n’a changé, qu’on se trouve dans une période qui n’est pas propice, mais on garde le cap et, sans aucun doute, il fera plus beau demain, en tous cas, que tout sera plus clair.
Le public au pied des podiums, à la sortie des réunions « importantes », derrière les grilles qui séparent la multitude de « l’élite », voit bien qu’il met les pieds dans quelque chose de nouveau, d’insolite et d’inquiétant.
Ce changement qui n’est pas observé ou caché des autorités, signifie que les gens sentent venir le désastre que « l’élite » ne sent pas.
Il y a inversion des intelligences ou volonté de duper les gens.
Les cadres volent en éclat, les familles s’affrontent, le quant à soi éclate, il n’y a plus de règle ! On fait ce qu’on veut et quand c’est illégal on en paie le prix sur le tarif affiché dans des endroits fréquentés par les autorités et les délinquants, mais en-dehors du contexte, irresponsables à leur tour.
De toute manière on ne croit plus à l’efficacité des autorités, leur utilité est mise en doute, toute la société s’effondre.
C’est ce qui est en train de se produire partout en Europe et particulièrement en Belgique puisque les structures de ce pays dans leurs complications extrêmes rendent encore plus explicite l’évacuation des règles dans la recherche confuse du meilleur angle d’attaque de ce qui va suivre et dont on ne peut que conjecturer de ce qu’il sera.
Nous vivons un effondrement général qui s’annonce majeur, avec la disparition des milieux naturels et la démographie galopante mondiale, extérieur avec la crise économique aggravée par la pandémie et interne avec l’impossibilité de poursuivre l’extravagance des règles imposées par le nationalisme flamand, du moment où ne pouvant plus se compter linguistiquement, ils resteront définitivement le plus grand nombre, donc seront désormais démocratiquement seuls habilités à décider de tout. Les doubles barrières, les « précautions » prises et les simagrées autour de l’unité de ce pays n’y feront rien.
C’est presque la loi de l’anarchie qui prévaut dans le « haut » milieu de décisions. Près de 500 jours pour choisir un premier ministre, la possibilité d’une majorité nationaliste flamande en Flandre, chapeaute une organisation de l’État qui n’est déjà pas viable par ses structures mêmes.
Le climat, la pandémie, les rapports avec les voisins, l’Europe, le monde et même notre achat d’avions de chasse américains, tout se disloque, s’entrechoque, se désagrège, ne répond plus à quelque chose de cohérent que les gens pourraient comprendre !
Ce ne sont pas les gens qui devraient être effarés de l’image que la Belgique donne d’elle ailleurs, mais les dirigeants. Le pire, c’est qu’on retrouve dans les régions, les mentalités du fédéral et pour cause, ce sont les mêmes qui s’inter-changent et se refilent les programmes.
Les prochaines élections « année zéro », certains les craignent, au vu des circonstances et de la bêtise des « élites ». Le flop est inéluctable.