Trump, rogue and purge !
Il n’y a pas de mystère Trump. Ce type, d’une grande vulgarité, d’une honnêteté plus que douteuse dans ses affaires, d’une morale inexistante dans ses différentes coucheries, ses réflexions salaces sur les femmes et ses mensonges éhontés, d’une incommensurable ignorance sur l’histoire des États-Unis et des autres pays du monde, est tout simplement un pervers qui a su séduire les milieux les plus conservateurs et collets montés de la religion et des sciences, sans oublier les « petits blancs » qui sentent que la démographie ne jouent pas en leur faveur. Il l’a fait par une sorte d’instinct du mensonge utile, en modulant son langage en fonction de son objectif, qui est de se créer un matelas de voix pour être réélu.
L’Amérique est un gros morceau. Ce qui s’y passe devrait inquiéter plus que nos américanolâtres, mais l’ensemble des citoyens conscients que le drame qui se joue à Washington, c’est tout simplement l’avenir du système désigné d’un terme inapproprié, la démocratie.
Dans un contexte politique tendu, la mort de la juge progressiste à Cour suprême, Ruth Bader Ginsburg suscite des réactions surprenantes dans les rangs démocrates et républicains. Chaque camp revendique le combat du “bien contre le mal”. C’est une Amérique qui se fracture sous nos yeux.
Le risque est élevé d’une théocratie ou d’une dictature aux Etats-Unis. Il est lié à la réélection de Trump rendue possible, même s’il est battu par Biden, par une appropriation des grands emplois électifs qui font aux Etats-Unis qu’une minorité puisse dicter sa loi à la majorité.
La perte de Mme Ginsburg a aggravé la fragilité de la démocratie américaine. Moins de deux mois avant une élection cruciale, les droits civiques sont en péril.
La Cour Suprême, avec cette disparition, s’est engagée davantage dans le déni du droit des femmes à choisir ou non d’avoir des enfants et à conserver le contrôle de leur corps et de refuser la séparation de l’Église et de l’État. La jurisprudence garantissant le droit à l’avortement risque d’être cassée.
L’urgence pour beaucoup d’Américains est de lutter contre les menaces envers les droits génésiques, pour un gouvernement libéré des interférences religieuses.
La magistrate qui succèdera à Mme Ginsburg sera, personne n’en doute, farouchement opposée à la liberté de choix. Ceux qui reconnaissent le droit des femmes à disposer de leur corps devraient se préoccuper des tentatives d’utiliser la religion, comme prétexte pour restreindre ce droit
Et justement, le président des États-Unis est, pour les esprits conservateurs et religieux de ce pays, le défenseur de leur croyance, un peu comme le pape au Vatican, des plus « hautes valeurs morales » ! C’est un fameux paradoxe que cet ancien débauché, malhonnête dans ses busines et dans la politique, soit le protecteur des églises et des dogmes conservateurs !
Le mois prochain sera décisif que l’élection américaine ne se transforme pas en un prétexte à une nouvelle guerre de sécession qui pourrait être encore le Nord contre Sud, sur d’autres enjeux que l’esclavage : le droit à l’avortement et contre une société saint-sulpicienne.
Basée sur de fausses valeurs, cette société « pieuse » enterrerait la sécurité sociale relancée par Obama, qui existe depuis le New Deal et la création de l'État-providence (Welfare State).
Selon Trump, créé par le mouvement protestant, le capitalisme trouverait un nouvel essor, en annulant presque toutes les aides aux pauvres, pour les forcer à s’employer ou périr de faim.
Cette radicalité est surprenante dans la bouche des pasteurs. Elle existe pourtant et s’exprime par des cris et des pancartes dans tous les meetings de Trump.
Le coronavirus n’a rien arrangé, d’autant que Trump par calcul et ignorance est responsable de la mort de milliers d’Américains, que les Églises au plus fort de la lutte pour le pouvoir font semblant de ne pas voir.