Capichetalisme…
C’est pas tout de le dire, mais le glouton a besoin de croissance, à la fois pour rentabiliser les capitaux et calmer le jeu social, en créant des emplois et en rémunérant le travail. Avoir toutes les commandes en main : politique et économie, on se demande si le capitalisme n’a pas vu trop gros ? Non, c’est tout le contraire répond en écho le chœur des pleureuses du MR.
On n’est pas sûr chez Bouchez, ni même chez Trump d’ailleurs, qu’on va inventer un type de croissance « économe », de meilleure qualité que le hamburger américain. La matière grise n’est pas leur fort. Dès qu’on sort des profits, ça ne les intéresse plus ! Ils sont absents, le regard vide, la lippe pendante !
Sortir du gaspillage, il faut de la fine technique, plus subtile qu’envoyer un Rover sur Mars. La trajectoire est plus incertaine. On voit d’ici Ducarme et Borsus, les spécialistes du genre, éviter une régression sociale insupportable, s’en aller pleurnicher à l’Europe quelques petites lichettes de millions d’euros.
Avec Covid, on est parti pour dérégler les prix. Avant Covid, on était proche de la culbute dans le commerce, la crise déjà…
Il reste quoi, come fine mécanique ? La régression sociale pardi ! Pour ça, ils ont tout appris par cœur, du moment qu’il n’y a plus que ça, ils redeviennent forts et compétents. Di Rupo se rappelle les beaux jours où il graissait son nœud pap des agapes ministérielles, lui premier ministre, toute l’Italie à l’applo, les bourgeois étonnés jusqu’à Anvers d’entendre un socialiste parler comme eux !
Alors la décroissance ?
Vous voulez rire ? Déjà qu’avec l’âge Mon-Mons a perdu trois centimètres.
Reste au grenier du Palais de Philippe tous les attirails de la mondialisation, les stands en carton d’explication, les grands livres des comptes, une Europe en papier-fort, une maquette d’avion gros porteur et un préservatif anti-covid à cinq doigts, sur une photo dédicacée de Delwit.
On est allé trop loin en organisant l’espace mondial en terrain de jeu économique au sein duquel les marchandises, le covid et les capitaux peuvent circuler librement. Le résultat est que l’amélioration va cahin-caha, gain d’emplois d’un côté et perte d’emplois de l’autre. Une seule normalisation générale, les salaires plongent, les avions polluent et les bourgeois jouent à la mondialisation, comme s’ils avaient un train électrique miniature dans leur salon !
Quand vous vous retrouvez sans emploi, à la veille d’être expulsé de votre chambre et que vous ne faites plus qu’un repas par jour, c’est ce moment que le grand Charles choisit pour vous expliquer depuis son grand bureau, les poils de la moquette lui montant jusqu’aux burnes, que globalement, on s’en sort, même que parfois, on est un petit peu gagnant.
Ce dont le Belge a besoin, lui parti, c’est une meilleure gouvernance en matière de mondialisation. Il nous a donné sa Sophie. Il a trouvé un Montois plus bourgeois que Mon-Mons, il a aussi donné, ne l’oublions jamais, son petit frère en sacrifice. Reste son grand tracas, dans le gouvernement De Croo, les socialistes seront-ils à la hauteur ? Le maillon faible, M’ame Karine Lalieux l’inquiète beaucoup, suivra-t-elle la voie de son grand prédécesseur Bacquelaine ? Pourra-t-elle faire oublier la pension à 1500 € ?
Limiter les coûts sociaux, c’est son grand tracas au grand Charles, comme à De Croo !
Quant aux firmes multinationales qui utilisent la mondialisation pour échapper à leurs obligations, Charles trouve avec von der Leyen que c’est « fin jouer » ! Il soigne déjà ses arrières et espère suivre les traces de Barroso : s’installer avec son carnet d’adresses dans un paradis fiscal, propriétaire de toutes les boîtes aux lettres « spéciales » du coin.
La finance ne se contente plus des produits sophistiqués pour siphonner l’épargne des uns afin de la « recycler » en financements au profit des autres. Elle a introduit un mécanisme spéculatif qui a transformé les institutions financières en casinos. Avec le Brexit, on ne sait jamais. Si Barnier avait fait le con avec son intransigeance ?
Les bonus indécents et les mouvements spéculatifs sont repartis à la hausse comme jamais, à la faveur du Covid. Dame, on ne parle plus que du virus.
L’éthique, le social et l’écologie ne sont pas des préoccupations. La nouveauté, c’est qu’il faut leur faire une petite place, les bourgeois veulent durer encore un peu.