La politique du coucou !..
Les Européens ont eu leur quart d’heure colonial… qui a duré plus d’un siècle.
Staline eut le sien en découpant à sa guise les républiques de l’Union. C’est ainsi qu’il détacha la Crimée de la Russie, que Poutine vient de reprendre sans qu’il ait eu trop à se justifier. Enfin, Staline donna le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan peuplé majoritairement d’Arménien. À l’époque cela ne prêtait à aucune conséquence, le pouvoir était centralisé à Moscou dans les mains du secrétaire du parti communiste. Mais aujourd’hui que ces républiques sont devenues de vrais États, ce n’est plus la même musique.
Ce conflit aux portes de l’Europe dans lequel sont impliqués la Russie et la Turquie devrait nous inquiéter. L’Europe est majoritairement pour l’Arménie, peuple martyrisé par l’ogre turc.
La spécialité turque est l’agressivité, celle de s’installer chez les autres en les chassant. Plus radicale que celle du coucou qui se contente de pondre ses œufs dans le nid des autres, sans l’occuper.
Originaires d'Asie centrale, ils se sont établis en Anatolie au XI e siècle à travers les conquêtes seldjoukides, faisant progressivement basculer la région d'une terre grecque et chrétienne à une terre turque et musulmane.
Les Arméniens, selon la même technique d’expulsion par la force, ont été victime d’un génocide en 1915 que les Turcs s’obstinent à ne pas reconnaître qui fit 1,5 millions de morts.
La situation actuelle mérite le détour. Seule la Russie soutient l’Arménie en matériel militaire et en forces « spéciales ». La France qui voudrait intervenir au côté de la Russie ne le peut pas, parce que l’Allemagne et les pays de l’Est sont contre toute intervention. Sur le territoire allemand vivent plus d’un millions de turcs.
Les Turcs ont derrière eux le clan sunnite. Allié inattendu, Israël, tout à fait scotché à ses nouveaux alliés, luttant contre les Chiites et l’Iran.
Les choses sont en train de s’envenimer, le cessé le feu négocié par Poutine n’a pas été respecté. L’Azerbaïdjan équipé en armes israéliennes est en offensive en ce moment et mord sur le territoire arménien. Si la Russie s’énerve et passe à la pression supérieure, l’OTAN dont la Turquie est toujours membre pourrait intervenir. Ce serait contre les intérêts de l’Arménie qui a la sympathie des Européens !
On voit le micmac et cela principalement à cause de l’Europe qui est nulle sur le plan militaire et doit rester sous le parapluie américain. Triste chose que 450 millions d’Européens doivent subir, d’autant plus cruelle que l’Europe aurait intérêt à se rapprocher de la Russie, européenne en partie et directement intéressée à tous points de vue, sur le sort du continent qu’elle partage avec nous.
Au lieu de quoi, on plie un genou devant Trump qui fait de l’Europe son punching-ball en alternance avec la Chine. On est embringué dans l’OTAN machine devenue inutile et à présent dangereuse dans les circonstances actuelles.
Mercredi, l'Azerbaïdjan a annoncé avoir frappé des sites de lancement de missiles sur le territoire arménien. L’Arménie prépare une réplique inédite : missile israélien pour l’Azerbaïdjan, contre missile russe pour l’Arménie !
Le cessez-le-feu n’est pas respecté, pour le cinquième jour consécutif, et malgré les appels appuyés de Moscou comme des Occidentaux.
Poutine et Erdogan appellent à des « efforts solidaires » pour la paix de façon officielle et, de façon officieuse envoient armements et troupes « spéciales » nourrir le conflit. Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan sont des spécialistes de la contre-vérité et du mensonge d’État, « l'urgente nécessité d'efforts solidaires pour mettre fin le plus rapidement au bain de sang » est dans les habitudes du cynique Erdogan .
Outre une crise humanitaire, la crainte de la communauté internationale est de voir ce conflit s'internationaliser, la Turquie étant accusée d'avoir envoyé des combattants pro turcs de Syrie se battre aux côtés des Azerbaïdjanais.
Encore une fois, l’Europe n’est nulle part. C’est un ectoplasme à la Charles Michel, épicier derrière son comptoir, avec Ursula von der Leyen, une VRP qui court après les commandes.
On peut faire le compte. La Covid-19 rebat les cartes. Elle détruit peu à peu le système libéral. Les États se recroquevillent sur eux-mêmes. Bientôt l’Europe sera un boulet. Chaque État pourvoira mieux à son propre destin, d’autant que l’entretien des fonctionnaires et des bâtiments de l’Europe ; ce n’est pas donné !
On va finir par se demander si les Anglais, avec le Brexit, n’on pas eu raison de tout plaquer et faire leur popote eux-mêmes, d’autant qu’en l’assaisonnant, ils savent au moins ce qu’ils mettent dedans, tandis que nous…