Le beurre est encore en vente libre !
Dépêchons-nous d’en profiter, avec ce nouveau zèbre libéral d’Alexander, on ne sait jamais ! Son premier speech sur l’austérité fait froid dans le dos. C’est tout juste si chaque citoyen n’a pas déjà sa feuille de timbre de rationnement. Vous direz, pour les plus pauvres, ils font déjà ceinture. Quant aux1500 € du petit vieux méritant, il faudra attendre un peu, que les grosses fortunes fassent les comptes après le virus.
L’écoulement très long entre les élections et la formation d’un gouvernement est une formule usante qui permet aux partis de s’entendre en oubliant ce pour quoi ils ont été élus. Cinq cents jours ou presque pour cette législature avant de « hisser » le fauteuil d’Alexander De Croo au 1er étage du 16, rue de la Loi, le record ne sera pas battu.
Pour une belle affaire, c’est une belle affaire. La démocratie à la belge permet à la fois de passer outre la volonté des électeurs et de rendre tellement confuse la gestion des affaires, qu’il ne reste plus d’autre alternative que de poursuivre la politique libérale la plus rigoureuse, chère à la bourgeoisie belge, à laquelle tous les partis finissent par se rallier.
On ne se méfie pas assez d’Alexander De Croo. Sa logique est celle d’un libéral pur et dur qui colle très bien à l’intransigeance de son compère Bouchez sur la défense des intérêts privés, contre l’intérêt général. Ses interventions lorsqu’il n’était que ministre le classait parmi les sectaires les plus conservateurs. Il poursuit une vision de la société à l’ancienne. Ses répliques à l’opposition résolue de Hedebouw à la Chambre, témoignent de quelqu’un qui n’a aucune empathie pour les plus vulnérables et qui n’a pas froid aux yeux pour aller à l’affronement.
La devise initiale est respectée : les banques, le commerce, le roi. L’électeur est baisé. Le politicien s’engraisse et prospère… comme d’hab !
Alexander De Croo est le gendre idéal. Louis Michel aurait dû avoir une fille. C’était la symbiose parfaite ! Dommage qu’Alexander et Mathieu ne soient pas homos ! Quel couple cela aurait fait.
Le public qui avait le tournis au carrousel de la formation est tout heureux que les chevaux de bois s’arrêtent. Le manège tournait depuis 2019 !
Qu’avons-nous à gagner de la Quatre-Fromages ? Comme l’a dit le nouveau Premier « la coalition Vivaldi donnera à l’électeur un choix très clair, en 2024, entre différents projets d’avenir pour la Belgique. »
En attendant « les projets d’avenir », ce gouvernement se contentera d’un seul : comment faire durer la formule Michel ? Le coup de l’électricité à 21 %, c’était pas mal. Mais la mettre à 40, ce serait un peu fort !
Le gouvernement d’Alexandre aura pour mission – après celle de nous avoir tondus – d’user la N-VA. Elle a aidé à faire durer le système lors de sa participation précédente. Il n’y a pas de raison que les nationalistes flamands la soutiennent encore. C’est la majorité des deux partis nationalistes, tant redoutée pour les prochaines élections, qu’Alexandre a pour mission de faire échouer.
On a le projet du gouvernement, sa mission, sa seule mission : l’unité nationale, la bourgeoisie, le fric et le roi !
Mais quel mépris, cette politique politicienne, pour les gens, le social, la situation mal gérée de la pandémie, les vieux, les jeunes, les travailleurs, tout ce qui fait en définitive l’intérêt d’une démocratie !
Quant à revenir sur un vrai programme, puisqu’il est impossible d’obtenir un consensus sur rien dans ce pays, les partis libéraux sont en passe de mettre au point un système qui mette une des deux communautés, alternativement au pouvoir !
Historiquement, l’agonie lente de ce pays s’explique. Tous les Premiers flamands, Guy Verhofstadt (Open Vld), d’Yves Leterme (CD&V) ou de Bart De Wever (N-VA), ont eu des bouffées d’orgueil, quand il s’est agi d’occuper sous serment une place de ministre-domestique de la cour.
Flamand avant d’être élu, Belges par la combinaison du pouvoir, des honneurs et des avantages, on oublie d’être nationaliste, par le plaisir de ne penser qu’à soi-même !
Hedebouw s’en est rendu compte. On n’obtient pas plus d’avancées sociales quand on est dans ou dehors ce gouvernement libéral. C’est pareil pour le nationalisme flamand. Il n’est pas possible d’aboutir à la scission de la Belgique, en participant au pouvoir fédéral !
La jactance libérale tient bon. Le coffiot de l’état, Alexander le tient de ses petits bras musclés. Il faudra se le faire au chalumeau !