Les bourgeois une dernière fois !
C’est consternant ! Le gouvernement De Croo s’affiche comme au bon vieux temps, quand les ministères étaient distribués pour services rendus à la bourgeoisie. Alors que l’effondrement général est à nos portes, que dans cette perspective, la Belgique est de loin le membre le plus vulnérable des 27 de l’UE, par sa mauvaise gérance et sa possibilité d’éclatement.
Une fois de plus, c’est le MR et son allié flamand l’Open vld qui règlent tout, disposent de tout et rédigent la déclaration au parlement. Franchement battus aux dernières élections, ça ne les dérange pas de prendre les affaires en mains. Mieux, Bouchez morigène déjà son « partenaire » Magnette.
Le dosage « équilibré » n’a rien à voir avec la compétence qu’on supposerait élémentaire. Qui ne voit dans la nomination du frère de Charles Michel, Mathieu Michel, secrétaire d'État à l'agenda digital, au numérique, à la simplification administrative, à la protection de la vie privée et la Régie des Bâtiments, le juste prix que Georges-Louis Bouchez devait payer au clan des Michel pour sa promotion à la présidence du MR ? C’est d’autant plus flagrant que le frère de Charles n’a aucune compétence dans les domaines où il va « besogner » !
Que font les socialistes dans ce gouvernement ? Si ce n’est cautionner un régime ultralibéral dans ses ultimes manœuvres ! Magnette ne cesse d’agiter comme un chiffon rouge, la pension à 1500 euros. Et si ce n’était que le prétexte de souscrire à une politique dont personne ne veut, histoire de caser les marquants du PS, exactement comme Bouchez au MR ?
Bien entendu, le match de Magnette se poursuit contre Liège, la plus grosse fédération estimée maffieuse. Les 1,1 million d’habitants de la province, ne sont pas représentés. Sur 20 postes, seule l’écologiste liégeoise Sarah Schlitz est secrétaire d’État. Pas un socialiste ! On aurait juré que Marcourt, au moins, afin de ne pas trop montrer que Magnette pousse ses Borains, aurait eu droit à quelque chose pour calmer son égo. Rien ! Pour l'arrondissement de Liège, toujours, on dirait que les compères Bouchez et Magnette se sont donné le mot. Aucune des huiles du parti libéral de cette province n'a touché le jackpot. C'est dire la grogne chez les bleus régionaux !
Le PS a résolument montré ce qu’il était. Il est vraisemblable que son bureau a tenu le même raisonnement et qu’il s’est résolu à disparaître avec le camp au pouvoir, renonçant à se reconvertir dans la défense des travailleurs.
La bourgeoisie, toujours maîtresse du jeu, n’a même pas eu l’intelligence de la dernière chance, de faire de l’inédit, du neuf. Une explication est possible. La bourgeoisie pense que la Belgique n’en a plus pour longtemps et que ce gouvernement est le dernier du genre. Pourquoi ne pas se faire plaisir une dernière fois ?
Quant à Écolo, quand on connaît sa base très à gauche, et qu’on se retrouve très à droite avec la direction, on se dit qu’ils ont un problème.
Tous ces larbins du système laissent donc à la seule opposition nationaliste flamande et au PTB le soin d’apporter la contradiction.
Le public suffisamment remonté contre le pouvoir après une comédie de 500 jours, c’est une grande imprudence des bourgeois d’abandonner l’opposition dans des mains d’adversaires aussi résolus.
Pour une fois Bouchez a raison, les bourgeois jettent le masque et entraînent le PS dans leur fuite en avant. Ce sera la distribution des cadeaux aux indépendants : zéro cotisation sociale sur le 1er emploi, des mesures pour améliorer la vie des indépendants, des mesures de correction pour les pensions des indépendants, 1.600 policiers en plus à la protection des commerces, etc. ce programme est assez copieux pour n’autoriser rien d’autres, les salaires, les conditions de travail, le social, ce sera comme la pension à 1500, pour une autre fois…
Pendant ces derniers bavardages, ces ultimes rendez-vous de l’entre-soi, le Vlaams Belang se prépare pour les élections de 2024. Il est d’ailleurs en campagne depuis mai 2019, présents sur les réseaux sociaux par des actions ciblées. Son président Van Grieken entend bien être incontournable en Flandre et, par delà, redessiner la carte de Belgique.
Quand la Quatre-Fromages coincera avec la formule Bouchez, une nouvelle génération d’électeurs dégoûtés par la politique viendra grossir les rangs du VB. Si la pizza perdure, ce parti mettra la pression sur l’immigration et la N-VA sera obligée de suivre. Un conflit pourrait alors survenir entre la Région flamande et le fédéral.