Un avenir Bouchez !
Comme écrivit Jules renard « celui qui nous aime et nous admire le mieux, c’est encore celui qui nous connaît le moins. » On connaît de mieux en mieux le président Bouchez. C’est un tort, il gagne beaucoup à ne pas être connu.
Ce dimanche chez Deborsu, libéral affirmé, Bouchez a délivré une parole qui ne s’adresse jamais aux citoyens présents, mais aux citoyens futurs.
Il a présenté des excuses pour la nomination hâtive de Ducarme et l’éviction ratée de Valérie De Bue du gouvernement régional wallon, en se plaçant dans le futur. Il mettait une distance entre le présent et lui, laissant ainsi la responsabilité de l’immédiat à quelqu’un qu’il n’est déjà plus. Question : pourquoi Bouchez serait-il moins gaffeur demain qu’aujourd’hui ?
Il se défend de la nomination de Mathieu Michel aux affaires, à peu près mot pour mot, comme Louis Michel à qui on reprochait déjà d’avoir joué de sa notoriété pour caser son grand dadais de Charles. On pourrait retrouver ce document dans les archives sonores. Sauf que la minute avant, Bouchez se disait face à un dilemme de compression d’emplois, sept ministres MR dans le gouvernement précédent, contre trois avec De Croo. Et il choisit ce moment pour faire venir quelqu’un de l’extérieur ! Deborsu aurait pu quand même lui montrer le paradoxe ! Mais peut-on demander à ce type de faire son métier de journaliste ?
Avec Mathieu aux affaires, chez les Michel, il ne reste plus que le chien sans emploi. On pourrait lui faire suivre une formation de renifleur ou de chien d’aveugle.
Les interviews trottoir de Deborsu ne veulent rien dire, puisqu’elles sont trafiquées après avoir été sélectionnées, aussi n’est-on pas surpris du nombre de passants libéraux. On l’est moins, quand les sélectionnés s’expliquent de leur préférence pour le libéralisme. Ils ne savent pas ce que c’est ! L’autre les impressionne par sa taille, sa perche et son micro, son air faussement surpris par les réponses. Ils perdront une partie du dimanche devant le poste pour s’y voir. Peut-être entendront-ils parler pour la première fois de libéralisme, eux qui se sont dit, deux jours avant, d’accord avec Bouchez !
Pourtant le libéralisme s’explique en peu de mots : si l’on veut gagner sa vie, il suffit de travailler. Mais si l’on veut devenir riche, il faut trouver autre chose. Apparemment, le micro trottoir a révélé qu’il y avait plus de libéraux modestes que des libéraux qui ont réussi, ce qui quand même montre l’échec du libéralisme, puisque son but c’est l’enrichissement !
Saint-Simon dans ses Mémoires fait un portrait prémonitoire de Georges-Louis Bouchez « Son esprit, toujours géomètre, l’égarait par règle dès qu’il partait d’un principe faux, et, comme il avait une facilité extrême et beaucoup de grâce naturelle à s’exprimer, il éblouissait et emportait lors-même qu’il s’égarait le plus, après s’être ébloui lui-même et persuadé qu’il avait raison ».
Ces personnages du système jamais renouvelés ou à peine, dont Bouchez fait partie, sont les acteurs d’une démocratie qui n’a jamais dépassé l’état d’ébauche. Cette société n’a pas de chance. En ces moments tragiques, elle aurait dû compter sur de grands caractères, alors que des médiocres l’entraînent vers le bas.
La religion ne peut même plus les tirer d’affaire en imposant uniformément ses propres voies pour immuniser le peuple contre la dureté des temps, puisque les croyants sont devenus tellement minoritaires que les bourgeois ont dû suppléer à l’esprit de sacrifice, par des lois sur l’austérité.
Si les mariages font les cocus et les nations des imbéciles, on se marie de moins en moins et le consumérisme a remplacé le patriotisme. Si la parade est efficace dans le premier cas, le consumérisme n’a pas rendu les gens plus intelligents dans le second.
Avec Georges-Louis Bouchez, Deborsu manipulateur de trottoirs et le peuple n’y comprenant goutte, comment voulez que nous nous en sortions honorablement ?
Bouchez n’aura fait que présenter les choses enfermé dans ses certitudes libérales conservatrices. Cette société est bien trop mal dirigée pour qu’elle perdure encore longtemps.
Elle est en phase finale. Que fait-on : un gouvernement De Croo sur des bases tellement convenues que ce n’est même pas la peine de les réfuter. Une majorité fatiguée s’y est ralliée. À quoi bon apporter une contradiction, tout cela est beaucoup trop avancé, l’affaire est pliée. Comment avoir un dialogue dans cette Belgique confuse et déraisonnables ?
Je ne suis même pas sûr que les curieux aillent au bout de cette chronique !