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31 mars 2021

Ganesh, ça trompe énormément !

Les Gus de la Région wallonne ont une spécialité, ils adorent l’Inde et ses repreneurs.
Lakshmi Mittal a refilé ses sites sidérurgiques de Liège et Dudelange à Sanjeev Gupta, le patron indien de Liberty Steel. Qu’à cele ne tienne, un charmeur de serpents d’acier supplémentaire, aussi embobineur que Lakshmi, n’était pas de trop.
Elio Di Rupo s’était émerveillé du comptoir des Indes en Belgique (1). Notre Pondichéry montois adore les cotonnades bariolées, Ganesh, le bois de santal et les fakirs transgenres. On a compris son hindouisme, du moment que ça ne se passe pas à Mons, on a le feu vert du petit chimiste social pour tout.
Quand Mittal a refilé la patate chaude à son ami Gupta, c’était en 2019, l’ingénierie wallonne s’émerveilla d’un premier investissement de six millions d'euros annoncé par Frédéric Tancrez, directeur du site. "Qui sera suivi d'autres. Les lignes de galvanisation de Flémalle seront également améliorées" assura le CEO Sanjeev Gupta, choisissant parmi les 22 langues de l’Inde, le hindi, la future langue officielle de « Get up Wallonia » !
Hélas ! tout ce qui provient des Indes galantes n’est pas or.

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Nos stratèges en marketting transpirent sur un problème rue du Vertbois à Liège, dans le local aux cornichons où les grands esprits se rassemblent. Fallait-il faire confiance à un CEO local ou cautionner un Indien prestigieux ?
Échaudés par Stéphane Moreau, les voilà baisés par Sanjeev Gupta. Au moins, Moreau volait « raisonnable » et ses gains s’investissaient dans des trains de vie locaux, tandis que l’autre ? Bombay, Bangalore, Hyderabad, Chennai, c’est loin ! Il y a frustration, quand les devadasis de ces contrées lointaines n’offrent leurs corps qu’aux amis de Mittal, c’est tout le staff Vertbois frustré !
Liberty STEEL, dans le top 3 des producteurs d'aciers européens, est un géant du galvanisé aux pieds d’argile ! La faillite de la société anglaise Greensill Capital fait craindre le pire à une majeure partie de la sidérurgie liégeoise. Nos têtes de linotte avaient oublié que Greensill était la "banque interne" de Liberty Steel. À la reprise, on a omis de procéder à une petite enquête, la banque sentait déjà le roussi en 2019.
Évidemment, Arcelor Mittal, probablement de mèche, qui livre Liberty en matières premières, a annoncé qu’il suspendait les approvisionnements.
Une réunion en urgence a été organisée entre les syndicats, inquiets, et la direction liégeoise du groupe. Liberty Steel représente aujourd’hui 760 travailleurs (Ferblatil à Tilleur, Galva IV et V à Flémalle). Cette faillite de Greensill met en difficulté toutes les entreprises du groupe, car sans trésorerie, il y a une incapacité à faire face aux clients, aux fournisseurs… et aux promesses faites à la Région wallonne !
Pour les syndicalistes, la situation est quasiment pliée : au bord du gouffre ! Ils ont déjà ouverts les parachutes dans le cadre d’un conseil d’entreprise extraordinaire. C’est mauvais signe quand on commence à parler d’indemnisations. Les syndicats ?... des enfants de chœur qui n’en reviennent pas et qui réclament du groupe qu’il supporte concrètement les sites en difficultés. Comme si, ceux qui ont organisé l’assèchement de la trésorerie allaient sortir les biftons produits de leur rapine !
Fin de séquence : tous baisés !
C’est un beau coup de Mittal qui empoche 720 millions d’euros pour la revente de ces usines, ce qui du coût aggrave la trésorerie de Greensill qui va fermer les sites à peine rachetés. On se demandait pourquoi Mittal vendait ses usines à un concurrent. On a compris. Le comble, c’est qu’Arcelor-Mittal rachète à moitié prix, ce qu’il vient de vendre.
Damien Robert (PTB) évoquait déjà en septembre dernier, la cata d’aujourd’hui.
Les craintes étaient fondées. Les fonds propres de Liberty Steel sont inexistants. Ce bidule, d’un Tapie indien, rachète d’autres entreprises afin d’obtenir des garanties pour consolider ces anciens acquis par des emprunts nouveaux. C’est un capitalisme à la Ponzi, le pire !
C’est de l’arnaque. Liberty Steel, c’est 35.000 emplois au niveau mondial. Et alors ? cela fait 35.000 personnes qui doivent vivre dans l’incertitude.
Rue du Vertbois, on se demande qui, parmi les nombreux fusibles entre l’ingénierie de la Wallonie conquérante et le ministre Borsus (MR), va sauter pour faire plaisir aux syndicats. Stéphane Moreau a refusé le poste de CEO intérimaire.
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1. Cockerill-Sambre a été rachetée par le groupe Usinor en 1998 (devenu groupe Arcelor en 2001, et groupe ArcelorMittal en 2006).

30 mars 2021

Récit d’un enterré vif !

Ça fait du bien de se lâcher de temps en temps.
Pourquoi plus rien ne fonctionne normalement aujourd’hui ? C’est déjà une fausse question, puisque cela fait un bon bout de temps que plus rien ne va en Belgique. Ce pays a-t-il jamais fonctionné normalement ?
Mais revenons au temps présent.
On a toujours tort de confier son destin à quelqu’un d’autre, mais le confier à nos grands professionnels est pire que tout. N’ont-ils pas été formés dans des écoles qui ne s’attachent plus à faire des citoyens, mais des producteurs obéissants ? Que savent-ils des gens ? Quel est leur parcours ? Comment peuvent-ils décider de ce qui est bon ou pas bon pour les autres ?
Le comble, eux-mêmes ne sont plus maîtres de leur propre destin, puisqu’ils nous ont confié et eux avec nous, à l’autorité supérieure de l’Europe !
Jusqu’ici, ils étaient d’accord avec « l’esprit » européen : un marché universel unique, avec mélange des marchandises et des peuples sous l’œil bienveillant des élites.
Depuis la Covid, on s’est rendu compte qu’un confinement n’est pas l’autre, Charles, Paul, Mathieu, Sophie, Georges-Louis, Alexander et les autres, ne se confinent pas comme les ploucs à 1.200 euros par mois.
Depuis qu’un moins que rien, un sous-puceron invisible, bouleverse leur plan et rend caduque leur ouverture au monde, les frontières se redécouvrent et se ferment et l’aviation clôt ses ballets aériens ne laissant circuler pratiquement que les gros porteurs allant et venant de Chine, puisque les Chinois sont devenus les petites mains de l’univers et qu’on ne peut plus se passer d’eux !
Avec la piqûre, universel antidote, peut-être sortirons-nous de l’effrayant virus, mais l’économie par terre, la mendicité redevenue quasi générale, en tous cas les revenus moyens affectés (déjà prévu avant la crise sanitaire).

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Et que croyez-vous que l’Europe et le gouvernement belge préparent ?
Une relance pardi ! Une relance des mêmes ingrédients qui nous ont rendus si vulnérables, si demandeurs du commerce asiatique. En grande complicité avec l’Europe, nos élites songent au monde de demain absolument le même que le monde d’avant ! Un monde inadapté aux populations, asservissant complètement les classes inférieures, un monde attaché au culte de l’individu, quand il détruit tant de vies !
Ceux de ma génération, par leur disparition prochaine, ne verront pas la suite de ce programme fou. Dans un sens, c’est tant mieux pour eux, mais les autres, ceux qui restent, que deviendront-ils ? Que feront-ils de cette fausse élite au pouvoir ? De ces gens qui se croient supérieurs qui poussent vers des abîmes la population, comme on le ferait d’un troupeau de moutons ?
Le peuple comprendra fatalement qu’il s’est trompé, que cette démocratie est arrivée au bout d’elle-même et qu’elle n’a plus rien de commun avec ce que l’on croyait d’elle au départ !
Renverser le pouvoir ou en être captif, tel sera le dilemme.
Car, bien entendu, c’est dans les gênes des chefs de ne jamais reconnaître qu’ils se sont trompés. D’avoir fait passer les gens pour des cons, les met dans l’obligation de poursuivre par la force, s’il le faut, leur programme de destruction de la civilisation occidentale.
On a vu comment ils ont traité les Gilets Jaunes, les milliers de blessés et les quelques morts. Que croyez-vous qu’ils feront quand les gens verront qu’ils ont été trompés et que les élites sont responsables du malheur général ?
Ce sera la boucherie, au nom de la démocratie, bien entendu.
Les transitions douces sont rares. C’est impossible de faire admettre à des universitaires s’auto admirant et admirés dans leur sphère, que ce sont des cons !
C’est sûr, il faudra leur casser la gueule ou pire. Ils se défendront. Ils en ont les moyens. Ils ont la police, la bien-pensance (enfin ce qu’il en restera). Oui, les vieux d’aujourd’hui ne verront pas ça. Personnellement je le regrette. J’aurais bien voulu être là.

29 mars 2021

Aidons les étudiants.

Le gouvernement dans la lutte contre la Covid-19 va au plus pressé, mais dans le vague et en zigzag. On voit même un mariole critiquer le gouvernement diriger par ceux qu’il y a fait monter, y compris son chouchou, Mathieu Michel.
De ce tohu-bohu inspiré par des experts scientifiques, contredits par d’autres experts, la voix du peuple est absente, ainsi que celle du parlement.
L’urgence permet de mettre la démocratie entre parenthèse. Comme ce n’est pas la première fois, ce système se passe très bien de l’avis des gens. Le divorce n’aura jamais été aussi grand entre l’exécutif et le peuple.
Cela tombe bien puisque l’Europe entend poursuivre une politique de libre échange. Le peuple n’en veut pas, donc il vaut mieux ne pas trop lui demander son avis.
Si bien que d’abandon en abandon, la société s’en va à vau-l’eau, alors que d’autres pathologies nous guettent qui existaient déjà avant la Covid-19, mais qui ont bénéficié de la stupeur générale pour s’amplifier et revêtir un caractère inquiétant.
Ce gouvernement, par son attitude, son louvoiement entre les mesures prises ou à prendre, son inefficacité brouillonne oublie les nouvelles exclusions sociales. Quelques commerçants sans ressources, des travailleurs exclus du chômage avec lesquels les CPAS jouent au chat et à la souris et un nombre conséquent d’étudiants, sont en train de rejoindre des SDF dans la rue.
Aux SDF indemnes ou à légère pathologie mentale, s’ajoutent désormais ce groupe de réprouvés sociaux avec des pathologies de stress, sans revenus, poussés à la rue par un méchant coup du sort. La souffrance psychique des nouveaux exclus aggrave une situation préexistante contre laquelle par le passé, on n’a pas fait grand chose.

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Depuis la pandémie, les personnels sociaux spécialisés ne peuvent plus parcourir les rues permettant aux SDF de faire un choix de parcours, celui de sortir de leur condition précaire, pour une autre vie. Que dire des nouveaux arrivants contraints de coucher sous leur mauvaise étoile, misérables parmi d’autres misérables !
Ainsi dans cette population errant sous nos fenêtres, 30 %, souffraient, avant la nouvelle vague d’arrivants, de troubles mentaux graves. Malgré les chiffres inquiétants du nombre de SDF ou plutôt à cause de cette augmentation, le système libéral qui avait eu jusque là plutôt tendance à durcir ses positions, ne va pas mieux traiter les nouveaux.
Les étudiants sans ressource sont avertis. Ils vivent dans un monde du « sauve-qui-peut ». Ils entrent malgré eux dans un milieu hostile dont on a tiré des statistiques effrayantes bien avant la crise sanitaire. Un trouble psychiatrique sévère est repéré dans 32 % des cas (40 % chez les 18-25 ans) : 12 % d’états anxieux invalidants, dont les états anxieux post-traumatiques, 7 % d’état dépressifs majeurs et surtout 13 % d’états psychotiques (17 % chez les 18-25 ans).Viennent s’ajouter à cela 21 % de trouble de la personnalité (32 % des 18-25ans), un risque suicidaire moyen ou élevé de 13 % (17 % 18-25ans), 29 % des personnes rencontrées présentent une addiction (essentiellement alcool et cannabis) avec 38 % des 18-25 ans. Ces chiffres sont tous bien au-dessus des prévalences en population générale, pourrait constater n’importe qui, sans déranger Emmanuel Todd dans sa quête de données.
Au fil du temps le sentiment de désillusion, la perte d’un idéal social et la disparition des réseaux de proximité engagés pour l’autre lutte, laissent entrevoir un glissement social fatal.
Une fois que les besoins vitaux ne peuvent plus être satisfaits, que la solitude et l’ennui envahissent les impétrants à ce dépouillement en plein air, l’assistance qui finissait par être acceptée, avant l’épidémie, ne sera pas là pour les victimes collatérales de la Covid-19. Les victimes de l’économie à l’arrêt, les étudiants sans les petits jobs, deviennent des sous-SDF se fondant dans l’ensemble, non-aidés au moment il n’est plus possible pour personne de saisir une main secourable pour sortir du trou.
Ne pourrait-on pas donner aux étudiants sans ressource une indemnité de 1000 euros par mois, les petits commerçants étant en principe soutenus par d’autres formes de solidarité ?

28 mars 2021

Danger de mort !

La Covid-19 sera oubliée depuis longtemps que les troubles dépressifs qui se seront multipliés dans la période critique, avec les confinements et les fermetures des commerces entraînant des faillites, feront encore des victimes.
Nos jeunes sont en train de devenir fous, à suivre leurs cours sur écran toute la journée et à ne pas pouvoir se voir, rejoignant ainsi les adultes touchés au moral et réduits à la misère par les dérèglements économiques et les situations imprévues de la crise.
La pandémie a révélé combien le monde libéral nous a trompés sur sa capacité de réaction rapide dans des urgences sanitaires : manque de masques, puis de respirateurs, manque de lits par la fermeture d’hôpitaux et nous voici au troisième écueil, manque de vaccins pour une vaccination régulière et rapide des populations.
La poussée néolibérale, son individualisme, ses compétitions destructrices de biens et son consumérisme ne pouvait qu’engendrer nos peurs actuelles d’idéologie sécuritaire et de précarisation. Les séquelles sous forme de dépressions ou pire ne font que débuter.
La maladie mentale est une maladie comme une autre. Elle induisait avant le néolibéralisme une association de recherches confondant la médecine, la psychologie, la sociologie et même l’anthropologie. Désormais, à cause des américanolâtres de la bande à Bouchez et de leurs confrères européens, il n’y a plus qu’une seule voie : la chosification du patient ! Le médicament est devenu le « traitement ». Le médecin n’est plus confronté à quelqu’un qui souffre qu’il faut essayer de comprendre, mais à des troubles qu’il faut éradiquer. Les grands laboratoires pharmaceutiques se frottent les mains. Leur stratégie ravit les économistes libéraux. Le malade et le traitement ne font plus qu’un, le business se résume à la pilule.
Pourtant, la science est incapable de fournir une explication de la folie. Les médicaments assomment le patient, le détournent par l’assoupissement de ses neurones de ses funestes pensées, vers une sorte d’engourdissement qui se perpétue à chaque prise du produit prescrit, mais ne résout rien. Pire, à terme, il conduit parfois à une inconscience totale et définitive.
Cette société a tranché entre l’individu et la marchandise. C’est le gestionnaire qui l’emporte. La maladie mentale est un fardeau financier. Puisqu’on ne répare pas une schizophrénie, pourquoi dépenser de l’argent en soins de contacts, interviews et questionnements d’experts ?
D’autant que le retour en investissement est improbable et que le patient est « perdu » pour le travail ?
On a donc réorganisé la psychiatrie en conséquence : hospitalisation si nécessaire, matraquage par produit calmant, sortie, puis récidive, et ainsi de suite.
Le chef de clinique n’est plus un psy mais un manager, un simple patron tenu à des bilans positifs s’il veut conserver son emploi.
Comment soigner au sens humaniste, si l’institution n’est plus qu’une affaire dont la rentabilité justifie sa maintenance ou sa fermeture ?

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C’est ainsi que le délire gestionnaire, pur produit de la société néolibérale, met à cran les personnels soignants et empêche même de suivre les patients suivant la déontologie du métier.
Cette politique « cache-misère » a pour conséquence de raviver la peur archaïque du « fou ». La conséquence est l’isolement de la famille du patient avec le patient lui-même. La perception de l’amélioration de l’état de santé du malade est fonction de l’efficacité de la drogue qu’on lui administre.
Les mises à l’écart des « incurables », après que l’on eût constaté que leurs projets de vie ne les replaçaient plus dans la société active, iront rejoindre les cas « Camille Claudel » ces fous intermittents qu’il faut surveiller. Les hôpitaux psychiatriques ne sont plus dans les soins, mais dans la gestion de la population « non-marchandisée » par incompatibilité avec le travail.
Le système libéral en matière de soins en général et de réflexion sur la folie en particulier conduit à une perte de sens. Les personnels soignant abandonnés à eux-mêmes, sous la menace de leur propre statut financier, ne savent plus pourquoi ils travaillent, sinon ramener tous les mois une paie, alors qu’il s’agit ici d’autre chose, le respect de la vie humaine.
La crise du Covid a révélé un leurre, celui d’une société libérale dite faussement de progrès. Il ne s’agit pas que le traitement des maladies de comportement, dépression, schizophrénie, antécédents familiaux syphilitiques, mais de l’ensemble des soins aux malades de la société occidentale.
La négation de l’humain est à l’œuvre et nous entraîne vers une déshumanisation générale. À voir le succès qui ne s’est pas encore démenti des beaux phraseurs des partis de pouvoir, ce n’est pas demain que le public déchirera le voile qui l’empêche de voir tels qu’ils sont, alors qu’ils nous mettent tous les jours en danger de mort !

27 mars 2021

Trompeuse apparence.

Les dernières études, sur le comportement des électeurs à propos des candidats sur lesquels se porte leur choix, ont eu pour effet de nous faire savoir que la démocratie repose sur des bases tout à fait curieuses, pas sérieuses du tout.
L’apparence physique est associée aux yeux des électeurs aux notions de compétences et d’incompétence. Le délit de sale gueule a le même effet au plus haut de l’échelle sociale qu’au plus bas !
Les électeurs s’accordent spontanément sur le pouvoir de séduction. Le plus séduisant semble le plus compétent. C’est encore plus vrai pour une femme politique.
Le marketing bat son plein et fait le maximum d’adeptes. Le genre sérieux et bien vêtu est l’apanage de la droite, tandis qu’il est naturel de paraître débraillé à gauche. On assiste ces derniers temps à l’uniformisation de la chemise sans cravate et un rapprochement des deux styles.
Aucun dirigeant n’échappe à la professionnalisation de son apparence et de ses idées. Vieux et avec un physique ingrat, Louis Michel s’est retiré juste à temps pour que les milieux libéraux conservateurs gardent de l’homme le souvenir d’une « pointure ». S’il se fût obstiné, son apparence allait causer des défections rue de la Toison d’Or. C’est même le trait commun de la famille, la nature ne les a pas favorisés. Le fils, à moins de cinquante ans ayant obtenu son bâton de maréchal pourra se retirer à la soixantaine, après sa carrière européenne, dans l’appréciation générale, non encore plombée par le fait que dans cette famille, on vieillit mal.
Dans un tel contexte, on comprend le soin que le politique prend de sa personne. Depuis les années 60, des conseillers en marketing travaillent à modifier le look, la gestuelle et l’expression orale des candidats. Le flamand étant un parler plus rude, les parlementaires de la langue ont instinctivement le costume et cravate classiques, par contraste ; tandis que l’inflexion latine du français décontracte le candidat, le rendant proche de son public.
Les libéraux sont de grands amateurs du look américain. Eisenhower, paraissant un peu trop âgé pour un mandat présidentiel, fut le premier à adopter un léger maquillage sur un fond de teint, largement utilisé depuis au MR et au PS. La manipulation de l’image n’est donc pas une nouveauté. Denis Ducarme allant jusqu’à montrer au public une coiffure hippie, sous prétexte de soutenir les coiffeurs, son chef de file n’est pas en reste avec une barbe définitive de trois jours réclamant les plus grands soins, comme on le ferait d’un bonzaï.

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Il est incontestable que GL Bouchez se veut un leader de charme, comptant sur sa jeunesse qui pourtant est un handicap, parce que synonyme de manque de maturité, alors qu’il veut, au contraire, en user comme d’un atout. Il essaie d’en effacer le côté juvénile par un flux ininterrompu de bonnes et de mauvaises raisons tentant de faire savoir qu’il connaît toutes les composantes, pour trancher tout problème en connaissant le sujet à fond, le faisant de la sorte passer pour un jeune prodige, le Mozart de la politique !
Ducarme a choisi résolument le look de Donald Reagan, toujours bronzé et souriant. Sauf que le caractère sombre et rancunier du politicien ne colle vraiment pas au personnage auquel il voudrait ressembler, d’où certains côtés pénibles que son comportement révèle, qui lui a coûté la présidence du MR.
Au MR, on s’adonne au « media training ». Ils reçoivent des conseils sur leur apparence, leurs vêtements et la manière d’occuper les mains lors d’interview. Certains gestes sont à proscrire, comme le doigt pointé menaçant le téléspectateur ou les mouvements amples. Tout cela n’est rien à côté de l’expression du visage. Bacquelaine ne parvient pas à rendre le sien convaincant. Quand il s’y essaie, il semble être fâché sur quelqu’un qu’on ne voit pas. Il a un tic. Il fait « ses yeux », comme s’il réprimandait des enfants. C’est son diplôme de médecine qui lui remonte au visage. Il semble enseigner ce qu’il dit. Cela le rend ridicule.
Les femmes sont moins sujettes à montrer combien elles se surveillent lors d’interviews, pour la bonne raison qu’elles le font naturellement et que le maquillage chez elles, va de soi. Elles paraissent plus naturelles que les hommes. Mais elles accrochent malgré tout le regard sexiste des électeurs. D’avoir des formes et de belles jambes jouent certainement dans la crédibilité qu’on leur suppose, soit en moins pour les aigris, soit en plus pour les égrillards.
Le choix ainsi fait, montre bien que la démocratie est un produit subjectif de notre culture.

26 mars 2021

Bientôt tous américanisés ?

L’homme de main des Michel, Georges-Louis Bouchez, a adopté la stratégie du chef du clan, Louis Michel, dans sa position vis-à-vis des dernières mesures du gouvernement, contre la troisième vague du Covid. Il s’insurge contre les mesures qui touchent les entreprises, en même temps que celles et ceux qu’il a envoyé au gouvernement soutiennent ces mesures, mieux y ont apporté leur pierre !
Ainsi, quoi qu’il arrive, le voilà paré contre les critiques des commerçants libéraux et prêt à se vanter d’avoir vaincu la Covid en cas de succès des mesures prises par les siens.
Le croirait-on, mais Bouchez n’en est pas à son premier discours ménageant la chèvre et le chou.
On l’a entendu argumenter « social » du temps où candidat à la présidence, il débattait de la manière de se comporter vis-à-vis des travailleurs avec Ducarme, qui se vantait de faire du libéralisme social. La même semaine, il présentait l’accroissement des inégalités comme le passage obligé pour relancer l’expansion économique, devant des patrons ravis d’entendre un si rare esprit.
Les deux visages de la dynamique inégalitaire sont bien connus des éconoùistes, sauf qu’on n’en parle pratiquement jamais.
Bouchez est pour le modèle anglo-saxon, ultra libéral, on l’aura deviné. C’est celui des USA et de l’Angleterre. Le second, que les économistes appellent Rhénan reste encore prédominant en Belgique. Il est menacé par les « Américains d’Europe ».
Tout en subodorant le fumet d’imbécillité massive qui s’échappe du local MR de la Toison d’Or, Bouchez n’y est pas le seul à penser « américain ». Il y a des plus anciens convaincus que lui, Richard Miller, Sophie Wilmès, Bacquelaine et Marie Christine Marghem, etc.
Les économistes démontrent que dans les pays qui ont adopté le modèle anglo-saxon, les inégalités, surtout salariales ont très fortement progressés. On assiste à l’émergence d’une sous-classe « working poors », les ouvriers pauvres. C’est ce qui apparaît en Belgique depuis quelques années, surtout sous le gouvernement Michel. À croire que le lien entre Bouchez et la famille Michel n’est pas qu’occasionnel, Mathieu Michel est aux affaires, grâce à la complaisance de Bouchez, mais proviendrait aussi d’une identité idéologique entre Charles Michel, américanisé depuis longtemps, et l’actuel président du MR.

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Les quelques observations en Belgique sur les bas revenus témoignent d’une stagnation, voire d’une baisse du pouvoir d’achat en raison d’une inflation modérée certes, mais dont les effets de l’ordre de quelques pour cents par an ne sont pas compensés sur les salaires, alors que les rémunérations des salariés-cadres enregistrent une forte progression.
En Belgique, le processus d’exclusion et de discrimination s’est davantage manifesté par un non accès au travail, donc par le chômage et le sous-emploi massif, qui touchent surtout le travail peu ou non-qualifié.
Le processus de redistribution mondiale des avantages comparatifs ont évidemment fait le reste et montré que la pente naturelle de l’économie qui n’est pas corrigée par une compensation sociale, va vers l’américanisation de tout le système économique européen.
Le discours double de Georges-Louis Bouchez est donc hautement nocif et est équivalent à une déclaration de guerre du mouvement libéral au salariat.
Je ne crois pas Bouchez suffisamment intelligent pour avoir pensé ce projet tout seul. Son côté « homme des nouvelles modes » afin de passer pour un président libéral innovant, l’a engagé sur un fil d’équilibriste, dont les Michel lui ont fourni le balancier.
Les mutations profondes de l’organisation du travail impliquent un éclatement et une recomposition du rapport salarial. Par le passé, les distorsions entre capital/travail étaient corrigées par des syndicats portés à dénoncer les inégalités par la force des affiliés.
Aujourd’hui, les corrections, si correction il y a, se font par secteur et rarement sur un plan général.
C’est là une faiblesse du monde du travail pour un patronat qui n’est sensible au social que dans la mesure où les gens tapent du poing sur la table. L’épidémie fait fonction d’éteignoir. « Ce n’est pas le moment » des réclamations diront ceux pour qui ce n’est jamais le moment, comme le sémillant et primesautier premier couteau de la mafia des Michel, le dénommé Bouchez.

25 mars 2021

Des partis et des hommes.

Les partis de pouvoir alimentent en mains-d’œuvre politiques les multiples instances de direction de ce pays.
Les partis qui constituent les gouvernements sont à l’image de ceux qu’ils produisent.
Assez curieusement, ce n’est pas tant à cause de la dérive de la démocratie suite à la pandémie, mais à la mainmise de certains membres de la direction des partis, que nous en sommes là.
La famille Michel vient immédiatement à l’esprit. On sait comment son chef s’est emparé du MR d’après les témoignages de la veuve de Jean Gol et les péripéties du conflit d’intérêt entre Didier Reynders et Charles Michel.
Le népotisme du parrain des Michel, le vieux Louis, sa carrière en dit long sur l’espèce d’aplatissement des autres pointures du parti. On a entendu quelques cris outrés quand Georges-Louis Bouchez a proposé Mathieu Michel à un secrétariat d’État, sortant le petit dernier de la couvée de l’anonymat. Bouchez est quelque part l’homme de main de la famille et n’a pu faire autrement par omerta. Le chef de la grogne, Ducarme réussit à se faufiler jusqu’à certains micros complaisants de la télé, pour conter son malheur. Rien n’y a fait. Mieux, l’espèce de cacophonie à propos d’une place loupée par Ducarme dès le début du règne de Bouchez, était prémonitoire de la suite.
Ce parti libéral qui vante son système comme étant la quintessence de la démocratie, fait le contraire dans sa politique interne. On y voit même au grand jour s’épanouir la prépondérance d’une famille au pouvoir illimité. Les autres personnages ministrables de ce parti, en allant se faire adouber pour entrer dans « la famille », doivent penser qu’il est heureux que le géniteur de la lignée n’ait que deux fils.
Un autre parti qui ne manque pas d’air est le parti socialiste. Il ne s’agit plus ici d’une famille, mais d’une lutte de Loges. La mort d’André Cools a été l’occasion de la Loge du borinage de dominer la liégeoise, qui fut longtemps la cheffe du parti.
Profitant des scandales à répétition et des départs, comme celui d’Onkelinx pour Bruxelles, la Loge boraine a laissé murir l’abcès entre les chefs liégeois qui, depuis deux décennies se querellent autour de deux grands morts, Close et Mathot, accumulant les sorties de piste, au point que ce qui reste encore debout n’est plus qu’une termitière dont le fils de papa Daerden, Frédéric, vient d’hériter. On ne sait pas si, comme son père « l’homme à la Porsche », le fils ne sera pas submergé par la griserie du pouvoir. La Loge adverse compte sur les corrupteurs naturels du PS liégeois, pour que le nouvel homme fort régional sombre dans les imprudences à la Stéphane Moreau.

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L’influence au QG du boulevard de l’Empereur à Bruxelles, siège du parti, est encore boraine. La partie se joue entre Mons et Charleroi. La vieille poupée montoise est encore assez bien en cour, au point qu’elle finit une longue carrière à la présidence de la Région wallonne. Tout dépendra des futures élections pour que la couronne cédée à Paul Magnette, reste sur sa tête. Si le PS résiste bien au PTB, Magnette sera difficile à battre. Le défaut de la Loge hennuyère, c’est un peu celui des Michel au MR, sauf que Di Rupo n’a pas d’héritier direct. Il a adoubé Magnette, parce que celui-ci correspondait à ce que tout aspirant du PS aurait voulu avoir : un fils « spirituel » prof d’université. Le Ps, parti issu de la classe ouvrière, et censé la défendre, s’est débarrassé des gens modestes dans ses directions au moment du renoncement à la lutte des classes. Un parti ouvrier sans ouvrier, voilà le paradoxe, ceux-ci étant là pour faire de la figuration.
Magnette aura un second un jour qui ne sera pas Montois, selon toute vraisemblance. Di Rupo eut Laurette Onkelinx en faire-valoir pendant dix ans, lui promettant monts et merveilles. Elle était liégeoise. C’était l’occasion de la promener. Et si la plus grosse section du pays imposait à la hennuyère son nouvel homme fort, Frédéric Daerden ?
Frédéric est le patronyme du héros de l’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert. Soupirant de Madame Arnaud, elle disparaît de sa vie, pour revenir à la fin du roman s’offrir à lui. Dans deux ou trois pages sublimes de Flaubert, les dernières, on voit Frédéric en pouvoir de s’offrir Madame Arnaud venue pour ça. Il la repousse. Elle s’en va comme elle est venue, lui laissant une mèche de ses cheveux gris.
Daerden, second couteau de Magnette ? Il n’y a aucun intérêt. Il ne sera pas Madame Arnaud, s’il veut un jour la présidence du PS.

24 mars 2021

Les bourges, les paumés, le fric.

Selon les témoignages, le mois de mai 1940 fut parmi les mois les plus réussis du siècle passé, celui qui a surclassé tous les autres. C’est dire si la nature se fout de nos histoires, de nos bruits et de nos fureurs et comme les avertissements venus du ciel doivent être comptés parmi les sornettes les plus gratuites, à moins qu’on imagine un Dieu fasciste et dévastateur.
Nous nous ingénions à des constructions auxquelles nous donnons des noms : démocratie, droit de l’Homme, liberté d’entreprendre, d’altérité LGBTQ (queer), antiraciste ou pas, hauteur au garrot pour être qualifié de grand ou petit, beau ou laid, etc. La nature suit son cours et nous nous sentons comme « trompés » par elle, quand elle ne répond pas à nos attentes, pire, quand elle nous balaie d’un coup sec, dès que notre labeur l’outrage, que notre connerie ou notre sagesse la blesse ou quand, enfin, elle nous fait faux bond par caprice.
Est-ce le système profondément pervers, mais les plus monstrueux égoïsmes tiennent le haut du pavé en ces temps de confinement. On a suffisamment dénoncé le bourgeois, à chaque fois renforcé au moment où il paraît perdre de la puissance, par des parvenus de la politique ou par des petits génies qui débutent dans la richesse depuis leur garage. On le voit se transformer en membre du parti d’un dictateur et condamner la démocratie, mais toujours se faisant du lard sur notre couenne. La nature trouve malgré la perversion morale du système, un nouveau mois de mai 40.
Parlons de cet état d’esprit aussi parmi le peuple, ce qui semble confirmer que le système accepté ou contraint, nous a tous plus moins façonnés. Adultérins ou légaux, nous sommes les enfants du capitalisme.
Confrontés à l’effondrement des personnels par l’évolution de la technique robotisée et à l’insuffisance des aides sociales, les gens parmi les plus adaptés au monde de la gagne, n’ont souvent d’autres choix pour se prouver à eux-mêmes qu’ils sont créatifs, de se tourner vers l’économie informelle de la rue, pour subsister.
Quoi de plus dynamique que le secteur de la drogue !
Flirter avec l’illégalité n’est pas affaire de niveau. Le plaisir du franchissement de l’interdit aux fins d’enrichissement est sans doute plus répandu dans les classes aisées que dans les classes malheureuses, les bourgeois dans leur ensemble ne vendent pas de la drogue, leur vice est plus sophistiqué, moins à risques immédiats. Il consiste à tromper l’État et à voler ce qu’ils peuvent dans les filouteries du commerce. Le sursis à la prison et les amendes restent du domaine de l’acceptable. Leurs pairs ne se dissuadent pas de leur serrer la main à l’occasion. Entre compères, c’est le moins.
Il n’en va pas de même pour leurs confrères des trottoirs qui risquent gros dans l’immédiateté de la saisie de leur fonds de commerce, à leur nom répandu dans les journaux et la prison préventive.
En touchant une clientèle de masse, le trafic de drogues est devenu une véritable industrie. Ce sont de farouches adversaires à la légalisation du cannabis. En cela ils rejoignent les bourgeois les plus réactionnaires .
Doté d’une division du travail élaborée, la vente illégale des stupéfiants constitue la principale source d’embauche accessible aux jeunes rejetés par l’école et par l’économie légale (Pierre Bourdieu « La Misère du monde »).
Les risques encourus sont élevés, mais outre que l’on peut y travailler jeune, les qualifications sont minimes, les horaires flexibles et les rémunérations avantageuses par rapport au secteur salarié de type Coca-cola Bacquelaine.

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La croissance vigoureuse de cette forme de capitalisme de pillage (Weber) dont le trafic de drogue représente le must est, avec l’islamisme khomeyniste les causes principales de la violence actuelle. Autre divergence avec la criminalité du haut du panier, les consommateurs de drogue n’ont souvent d’autres choix que la criminalité des rues pour payer leur consommation, tandis que les bourgeois grugés par plus retords peuvent se refaire sur plus faibles qu’eux, en réduisant les salaires des personnels ou le poids des enveloppes glissées sous les tables de négociation.
L’expansion spectaculaire de l’illégalité des deux deals est l’élément commun d’enrichissement.

23 mars 2021

Des plaintes et des doutes…

Si la psychanalyse qu’on recommande aux anxieux à propos du Covid n’est qu’un moyen de supporter au mieux la domestication au producteur libéral, alors il vaut mieux chercher en soi les moyens de surmonter la mauvaise passe.
Hurleront ceux qui en auront compris le fonctionnement, quand ils seront tombés dans le piège !
Attention danger ! C’est la préface qui devrait figurer sur le vadémécum du bon citoyen. Ce n’est pas à l’élite à définir les devoirs et les obligations des gens, mais au peuple à décider de son point de vue. C’est simple, mais pourtant le pouvoir le nie. Ce n’est pas à nous de nous conformer à eux, mais à eux de se conformer à nous.
La Belgique de ceux qui la commandent, ne va pas dans le bon sens, mais dans celui de certains particuliers, européanistes, mondialistes, cependant américaniste par le culte de la Nation-chef.
Ce qui manque, c’est un gros moyen d’expression du plus grand nombre, le contraire de Facebook éparpillé dans des sortes de rituels de salon de thé rarement au-dessus de cent personnes.
Nous divorçons sans bruit du système tel qu’il n’a pas été conçu pour nous. On le voit par une non-signification des majorités relatives, dans des consultations périodiques qui ne riment plus à rien. La démocratie se résume à un drapeau au-dessus d’une forteresse vide. Cela se sent dans l’impossibilité de débattre entre parties adverses pour un consensus commun et une destinée identique.
On ne peut pas gérer une crise quand l’incontournable est un libéralisme économique bâti sur l’idolâtrie des USA. Le peuple ne sait plus où il en est. Il a perdu l’habitude du moi. Il n’est plus le compagnon de sa propre vie. Il est chloroformé par les mille petites araignées que sont les seringues d’Astra-Zeneca et des autres partenaires de la grande entente de tous les pouvoirs contre le peuple.

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Les personnages de l’Etat sont bien réels. Ils sont là à peu près grâce à nous, sans qu’ils nous en aient convaincus. Personne ne peut expliquer leur présence dans les bâtis bourgeois laissés à leur disposition. Encore moins, par la façon dont ils ont réussi à se multiplier, puisque s’il y a neuf ministres de la santé, il doit y avoir neuf ministres de l’intérieur et, quelque part, neuf premiers ministres, même si l’usage leur donne un autre nom.
Ils sont là de leur propre chef et ont manigancé pour y être par, disent-ils, la volonté du peuple, alors qu’en réalité, ils n’y sont que par leur seule volonté.
Personne parmi le peuple ne peut expliquer leur présence et encore moins leur utilité. Il faut donc bien qu’ils la créent eux-mêmes, comme Mathieu Michel nommé secrétaire d’État à une fonction à créer, c’est-à-dire qui n’existait pas avant lui et qui n’existera pas après lui, mais qui poursuivra sur le papier son utilité et sa perpétuation.
Le public en est à supporter de moins en moins sa propre présence dans la rue, à cause de l’exercice de confinement quotidien. La foule, le temps qu’il fait, les maisons dont on craint qu’une porte s’ouvre et nous livre à moins d’un mètre cinquante un individu qu’on ne connait pas et qui n’a pas l’intention d’augmenter la distance, comme s’il allait être le cluster fatal, tout définit l’arène où l’on massacre d’oser un seul regard, dans une ville où l’on tue pour une poche vide, qui ne recèle que des larmes séchée dans un mouchoir.
En même temps que l’angoisse de paraître, la foule éprouve une certaine amertume, une indignation voilée, à n’être pas regardée, comprise, par ceux qu’elle a commis au sommet, pour qu’ils la regardent et la comprennent.
Et sans l’oser pouvoir dire, au contraire clamant avec ses chefs sa part d’indignation, elle voit avec envie ceux qui jettent des pavés sur les flics et fracassent les grandes vitres des magasins dans une révolte inconsciente et même parfois imbécile, mais qui les désigne comme restant en vie dans une apothéose de révolte indicible. Les lâches sont admiratifs des téméraires, mais ils font part autour d’eux de leur désapprobation bruyante, si bien que c’est à ça qu’on les reconnaît.

22 mars 2021

Vandenbroucke se napoléonise.

Le ministre fédéral de la santé Vandenbroucke, adjudant-chef des huit autres ministres de la santé, l’a dit ce dimanche à Deborsu : le gouvernement veille sur nos allées et venues. Il estimera le nombre de personnes que nous fréquenterons, les heures de causette auxquelles nous aurons droit, les magasins que nous visiterons, les spectacles que nous verrons.
La santé mentale attendra que le quota de sept personnes vaccinées sur dix ait été atteint, soit à l’automne. Alors, on sera à un point de basculement. L’insupportable pour Vandenbroucke, serait de voir le personnel de santé sans pression et pratiquement désœuvré, et pas encore en voie de licenciement ! Le programme avant la Covid-19 de fermer des hôpitaux étant reporté, occuper les futurs chômeurs pendant une certaine période, deviendrait urgent. D’où l’idée de l’altérité par la chasse aux idées noires de la population.
Les personnels de santé sortiraient de nos cerveaux les angoisses accumulées de près d’un an et demi d’épidémie. D’ici là, Vandenbroucke mettra sur pied des équipes volantes chargées de faire baisser la pression du bocal des agités du virus. Mission délicate de détection et de prévention. Qui aura décidé de se jeter par la fenêtre devrait pouvoir atterrir sur un matelas disposé en toute urgence par ses services. Les furieux calmés et les prostrés boostés, la mission du ministre serait de les rendre enthousiastes pour les patrons, le système et la démocratie. Ce n’est pas gagné évidemment. Puisque par le passé, cela a toujours été l’échec majeur des religieux de l’économie sans frontière et sans contrôle.
Viendront alors les lavages collectifs du cerveau, avec probablement des centres spécialisés dans l’accueil et la thérapie par shampoing-conversation.
Rendre de la grandeur aux choses et faire prendre du plaisir là où n’est que l’ennui et la fatigue, c’est une mission bien socialisante et dans les cordes du ministre Vandenbroucke.
Gouverner c’est prévoir. Le ministre entend bien mettre au point la pensée unique sur la question de « penser l’avenir ».
Il la pensera donc pour nous, avec ses équipes.
L’avenir n’étant à personne le gouvernement entend se l’approprier afin de le rendre plus savoureux. Ce qui se produira ne dépendra plus de nous seuls mais des partis qui nous prendront en charge. Vouloir l’avenir pour la Belgique sera donc un exercice à apprendre, comme la citoyenneté et le respect des Autorités.
Avec la petite carte de vaccination de la Convid-19, nous en aurons une autre avec des cotations de notre état de santé mentale. C’est le principe de la carte à points, comme celle des automobilistes qui pourrait être retenue. Elle aurait le mérite de sanctionner des agités qui brandissent des pancartes en rue, puis dans des accès brutaux de démence défoncent les vitrines pour s’enfuir ensuite avec une paire de Nike, comme ce fut le cas l’autre samedi à Liège. Alors que le casseur chaussait du 42, il s’était emparé d’un grand 46 !

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Ce qui démontrait son incohérence.
Il sera évidemment interdit de refuser son avenir. Un avenir ça ne se refuse pas, surtout que ce sera un avenir décidé par les autorités et partagé par les travailleurs et les commerçants qui se seront fait larguer de la classe moyenne libérale pour tomber dans les rangs des classes inférieures.
Les citoyens se trouvant continuellement dans un présent qu’ils n’ont pas désiré, se trouveront ainsi dans un avenir qu’ils ne pourront empêcher d’arriver.
La plupart des gens n’auront plus à déterminer chaque matin du programme de leur journée, puisqu’il sera connu du gouvernement. Ils vivront dans des cadres déterminés avec horaires, travaux de nécessités et travaux superfétatoires réservés aux élites. Ainsi l’intellect momentanément obscurci par la tragédie retrouvera sa lucidité dans les tâches d’éveil que leur assigneront les ministères qui seront créés, comme par exemple le ministère du goût du travail, très important pour le relèvement de la Nation. On pense à Bacquelaine de chez Coca pour le poste.
Ceux qui se lèvent hébétés devant un jour vide n’auront plus droit au CPAS mais à une activité sous surveillance. Les Autorités seront vigilantes pour débusquer les projets inconscients comme les cuites dans les bistrots et les moments d’anxiété presque toujours avant le travail.

21 mars 2021

Joe Biden et nous.

Nous nous complaisons dans les bavardages sur les vaccins, les confinements et le télétravail. Le gouvernement s’y entend à merveille. On a oublié que la cheffe des affaires étrangères est Sophie Wilmès. Elle est toujours dans le bain de la pandémie et ignore l’imbrication de la Belgique dans le vaste monde. On se demande même si elle sait qu’elle est ministre des affaires étrangères, emploi qu’on lui a concédé pour avoir sauvé la face de la démocratie libérale.
Pourtant la politique suit son cours en-dehors des frontières. Cet éloignement de la realpolitik est hautement préjudiciable. Le réveil sera douloureux. Les autorités de ce pays glissent sur l’essentiel de façon délibérée, pour nous chambrer sur la rengaine de la pandémie.
La dernière saillie de Biden à propos de Poutine devrait nous alerter. Dire d’un chef d’État qu’il est un « tueur » est un casus belli avec les Russes. Soutenir que Poutine n’a pas d’âme, au nom de son esprit chrétien, Biden en remet une couche sur l’évangélisation du Kremlin. Il serait utile que Wilmès rappelle à ce président qu’on n’est plus au temps des croisades.
Que l’Europe ne soit nulle part, c’est entendu ; mais qu’elle passe pour être le toutou des Américains cela devient franchement indécent. Qu’elle en remette une couche avec l’aplatissement complet des gens de Bouchez devant leur dieu de Washington, nous fait redouter le pire si les relations entre Biden et Poutine venaient à se tendre davantage.
Depuis l’annexion de la Crimée et la guerre locale du Donbass, nous nous comportons comme des modèles de vertu devant le crime, comme si nous étions des missionnaires du Bien dans une société qui ne compte que sur les rapports de force. Nous nous en remettons au très catholique Biden et délaissons nos propres intérêts à suivre les USA dans leur guerre froide. Merkel, plus pragmatique, n’entend pas arrêter la construction de son gazoduc qui devrait approvisionner l’Allemagne depuis la Russie. Elle a bien vu que l’intérêt de l’Allemagne ne coïncidait pas avec ceux des USA.
C’est le grand malheur de l’Europe de ne pouvoir se passer des Américains dans la conduite d’une politique extérieure, puisque nous n’avons pas une armée crédible, que celle sous commandement américain de l’OTAN.

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Et voilà que la deuxième patate chaude, nous vient de Chine ! Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, a fait part de désaccords irréconciliables, en revenant sur le génocide par Pékin des musulmans ouïghours, les manifestations réprimées de Hong Kong, la revendication chinoise sur Taïwan, les cybers attaques contre les États-Unis et la coercition économique des alliés des USA. Nous n’avons pas à nous mêler de ce conflit pour la première place entre ces deux grandes puissances.
Ça tombe bien, nous comptons pour du beurre. Nous ne sommes invités nulle part y compris dans la conférence sur l’Afghanistan qui a lieu à Moscou et où on voit une forte délégation américaine, alors que l’Europe est un important bailleur de fonds pour le gouvernement afghan.
Ce parti-pris d’ignorer l’Europe, rejaillit sur la politique de Wilmès, déjà fan de l’Amérique et à moitié anglaise. Cela risque de nous coûter cher. Par exemple, l’extension de l’aéroport de Liège principalement dû au commerce que l’Europe a avec la Chine, les implications que nous avons indirectement avec notre ancienne colonie en train de négocier des contrats économiques avec d’autres pays sans nous. Sophie Wilmès ferait bien de la ramener moins sur l’amitié avec les USA et voir jusqu’où cette amitié, pas si évidente que ça (Trump nous en a montré les limites) peut aller sans nuire à nos intérêts.
La sottise des libéraux et notamment de Georges-Louis Bouchez sur le libéralisme importé des USA commence à être dangereuse pour l’économie de la Belgique.
La vision de Biden fait peur quand il parle de Xi Jin Ping “Chacun de ces actes menace l’ordre fondé sur des règles qui garantit la stabilité mondiale. C’est pourquoi il ne s’agit pas seulement de questions intérieures.” La réponse de l’autre, bien entendu, ne s’est pas faite attendre et avait tout l’air d’une escalade verbale “La Chine est fermement opposée aux ingérences américaines dans les affaires intérieures de la Chine, et nous prendrons des mesures fermes en réponse”.
Pendant ce temps, Sophie Wilmès affiche son anglais et nous américanise par sa politique. L’Europe se gargarise des droits de l’Homme sans avoir les moyens de les faire appliquer.

20 mars 2021

Des Albigeois aux Abusés.

Vieux depuis les croisades, à l’appel des Autorités, jadis ecclésiastiques aujourd’hui pataugeant dans la gadoue de la bourgeoise démocratie, les gens sont venus bien domestiqués, aider les encyclopédies vivantes du gouvernement, à la lutte contre l’ennemi invisible.
Ils sont à peu près aussi ahuris de ce qui leur arrive qu’un Centurion du deuxième siècle qui aurait devant lui, un bushi japonais en armure. Surtout les plus américanisés sont sciés. Que le virus ait fait plus de dégâts aux States que chez eux, c’est toute la fascination pour les bords de l’Hudson qui descend d’un cran.
Deux équipes de supporters s’affrontent : il y a les « pour le vaccin » et les « contre le vaccin ». Il est inutile de convaincre qui que ce soit de rejoindre l’autre camp.
À coté de fous furieux, les gens sont restés souples de caractère, sachant l’événement obscur, loin d’être connu des plus grands virologues, convaincus qu’il en a toujours été ainsi.
Jadis mettant la braie à bas pour montrer leur cul au clystère, aujourd’hui chemise à manches courtes pour la piqûre bienfaitrice, ballottés au gré d’inaccessibles personnages que nous avons eu la faiblesse d’élire et qui depuis nous font des pieds de nez, les uns se font vacciner par conviction et fatalisme, les autres attendront que le passeport vaccination soit nécessaire pour tendre leur gras du bras à l’aiguille, avant de prendre l’avion pour les Canaries !
Au milieu de leur querelle, qu’il est vain d’approfondir, nous allons des insolentes bonnes santé dans des maisons vastes et bien isolées, au spectacle de nos viandes sous respirateur, des taudis aux urgences, sans aucun mouvement de rébellion.
Le ressort est détendu. Nos adjudants chefs n’ont pas honte, vaccinés en premier par nécessité de commandement, couchant avec leurs femmes dans des 300 mètres carrés avec pelouse et piscine, ils ordonnent des confinements à des gens qui vivent à deux, plus les enfants, dans des 60 mètres carrés !
Ils ont fatalement les gestes de ceux qui montrent sur l’établi, comment on réussit une opération en trois minutes, puis s’en vont déjeuner, à ceux qui doivent huit heures durant tenir les trois minutes et qui finissent la journée en réussissant l’exploit de faire les dernières opérations en trois quarts d’heure !
Un jour, tout cela finira par se compter.

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Oui, mais quand ?
Avant la prochaine pandémie ! Parce que si la suivante nous voit comme nous sommes à celle-ci, dépourvus de masques à ses débuts, de lits d’urgence et de respirateurs à sa phase critique et du vaccin qui se fait attendre, nul doute pour qu’à cette nouvelle pandémie, les gens sortent de leur torpeur et donnent la main en renfort des casseurs.
Ce qui aura pour résultat d’entendre le dernier discours bien senti de Georges-Louis Bouchez sur le devoir de respecter les héros de la police, juste avant de se reconvertir en casseur, convaincu que l’avenir est à la vitrerie de remplacement.
À moins encore qu’un autre imprévu ne survienne. On ne sait jamais. Dans l’impossibilité dans laquelle sont les élites d’imaginer l’avenir autrement que dans la consommation et le libéralisme, tout peut arriver, y compris une maladie égalitaire qui s’attaquerait aux esprits dominateurs au cours de laquelle, l’élite perdrait la tête, rendant ainsi l’espoir aux gens de sortir de leur abrutissement involontaire.

19 mars 2021

Soyons bêtes, c’est l’avenir !

Ce virus qu’il vienne de Chine ou du diable vauvert nous a cruellement montré notre société sous un jour qui n’est pas beau à voir.
Tous les signaux sont au rouge et ce n’est pas de la recrudescence de la Covid-19 qu’il s’agit, mais de notre société qui s’est révélée déformée et amorphe sous le réactif virulent.
Non seulement l’opulence productiviste n’a pas été équitablement répartie entre les concepteurs et les réalisateurs, mais elle a détruit la montée des savoirs par un détournement des attentions éducatives et instructives pour des amusements médiocres et abrutissant, faisant de cette société l’essai raté d’un parc d’attraction pour débiles mentaux.
La Covid-19 remet évidemment toutes les pendules à l’heure.
Non seulement les élites sont des fantoches, qui ne sont des élites que pour des attardés de la citoyenneté, mais en plus fondent leur élitisme sur une école qui ne délivre plus que des diplômes pour rire, laissant de côté et comptant pour rien l’humanisme et le vrai savoir.
L’instruction publique, base précieuse d’un enseignement qui fit un nouvel âge des lumières avec l’instituteur socialiste et républicain jusqu’en 1939, s’est abêti si considérablement, qu’à quinze ans un gamin de cette époque au sortir d’une école moyenne, en savait plus qu’un universitaire de première année aujourd’hui !
Et ce sont les confinements, les désordres sociaux, les avatars des décisions des ministres qui révèlent tout ce paquet d’échecs ouvertement et au grand jour, dans les ricanements de ceux qui savaient et les attitudes angoissées, comme des poules sentant le renard aux alentours du poulailler, de ceux qui découvrent.
Oui, c’est un monde qui bascule tel un boxeur groggy et qui ne sait plus d’où viennent les coups, comme ces angoisses avec la volonté de suicide, dans la peur d’un deuxième round.

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C’est que la Covid-19, ennemi redoutable mais franc de collier n’est pas le seul à vouloir notre peau, tout ce qui a pu être construit pour mieux nous assujettir au « progrès » le veut aussi, avec la même violence et dans la même intention de détruire.
Nous sommes autant victime de nos incultures profondes que de nos jeux stupides et notre imitation des États-Unis d’Amérique. Une volonté d’imiter « ça », voilà qui en dit long sur l’état de nos nerfs et de nos cerveaux.
Et ce n’est pas fini. Notre angoisse, c’est qu’à la sortie de la pandémie nous ne soyons pas en mesure de « rattraper le temps perdu », c’est-à-dire de renouer avec notre décadence antérieure et du pourrissement dans lesquels nous étions arrivés avant la pandémie.
Nous voulons au plus vite sortir d’un lazaret pour revenir à une américanisation momentanément arrêtée !
La nef des fous est en attente de repartir. Nous sommes impatients de retraverser l’Atlantique dans notre hâte d’imitateurs simiesques, pour savoir ce que l’on fait de nouveau là-bas !
Heureusement pour les libéraux toujours aussi entreprenants et actifs, la bêtise ne chôme pas. On dirait même à certains signes qu’elle progresse. La mode s’est arrêtée pour le moment sur les grandes demandes de pardon. Nous voulons que les Congolais d’aujourd’hui nous pardonnent de ce que nous n’avons pas fait vis-à-vis, non pas d’eux, mais de leur arrière-arrière grands parents. Alors que les descendants de Nabuchodonosor qui en a certainement fait davantage ne pensent pas à présenter leurs excuses aux peuples d’Asie Mineure.
Pour cela en guise de contrition nous ne voulons plus entendre parler de Léopold II, nous voulons débaptiser un tunnel qui serait dorénavant placé sous les auspices de Tata Yoyo, alias Annie Cordy. Et c’est à ce genre de chose que nos intellectuels passent leur temps, alors que la pandémie repart et que la bêtise générale marque des points.
La preuve, le musée Carnavalet à Paris lance une nouvelle numérotation, Louis XIV sera dorénavant Louis 14, au motif que l’ignorance devenant générale, les visiteurs du musée ne savent plus compter en chiffres romains.
En Belgique, c’est l’évidence même, et pas que pour les chiffres romains. Afin de se conformer à la « novlangue », on procédera bientôt à la suppression du vousoiement pour adopter le « tu » à la flamande et aussi supprimer les temps composés, les conditionnels et surtout les subjonctifs, pour qu’enfin tous les ministres flamands, bruxellois et wallons puissent s’exprimer sans avoir l’air d’être sortis de l’université de Gingelom.
Ainsi une nouvelle hiérarchie fondée cette fois sur la bêtise sera plus conforme à la réalité que la raison pure.

18 mars 2021

Je pense, donc j’ai tort.

Comme l’âne, il faut braire aujourd’hui pour avoir du son. Mais il faut surtout que le braiement coïncide avec la « vérité » officielle. Il faut braire juste et ce n’est pas évident.
Si bien que les gens qui disposent de la parole dans un milieu convenu, subventionné par les autorités, ne savent plus s’il faut faire l’âne ou la fermer.
C’est vrai dans le domaine culturel. Comment braire selon la couleur de la municipalité, si l’on veut émarger à un budget culturel, sinon se tenir au courant avec la mise à jour d’un répertoire communal des majorités !
La pandémie n’a fait que renforcer cette impression de pesanteur obligée sur le discours.
Roland Barthes, voit la langue « fasciste » (elle se suffit à elle-même pour s’autocensurer). Nous fabriquerions un art artificiel de la parole converti à la pensée unique, en application à la fiction de « 1984 » d’Orwell. Les partis de pouvoir et le libéralisme font cause commune aujourd’hui. Voilà qui limite le bien dire à la spéculation et au marché. Sous peine de sanction, nous nous exprimons selon certaines voies soigneusement balisées.
L’injonction de silence pour les opinions contradictoires va jusqu’à leur inexistence officielle. Une opinion qu’on entend nulle part, n’existe pas. Par contre l’injonction de parler et d’agir en suivant les recommandations du Pouvoir est omniprésente, de la presse toute de la même opinion, aux mandataires culturels audibles.
L’État occidental marchant dans les pas du système économique unifie la communication dans une gestion commune. D’une instance d’interdiction, nous passons à une instance de proposition orientée, sans nous en rendre compte. Désormais, la censure procéderait plutôt par normalisation, standardisation, que par sanction, le comportement « volontaire » tendant à remplacer l’action des organes de pouvoir.

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La société disciplinée s’est rangée à la censure inévitable et qui n’est même plus considérée comme telle. « Être pour ou contre la censure comme telle revient à affirmer une liberté que personne ne possède. La censure est. On peut seulement distinguer entre ses effets plus ou moins répressifs ». Michael Holquist.
Pour l’élite la censure tend à assurer un certain ordre dans un monde social hétérogène. Si la censure existe dans les médias, ce n’est pas pour les empêcher de dire, mais pour les empêcher de dire à contre-courant de la pensée dominante.
Les comités de lecture sont là pour vérifier la conformité à l’orthodoxie.
Le mode de vie idéal, celui vers quoi la société tendrait, est celui de la réussite bourgeoise intégrée dans l’évolution « heureuse » du capitalisme.
Elle exclut de fait les classes inférieures et organise la liberté en fonction de ses critères.
L’Etat, en poussant sa logique de la censure, traite celle-ci comme une thérapeutique administrée aux classes inférieures. Si la censure est partout, est-elle encore identifiable ?
Quand Deborsu sélectionne pour RTL les candidats au micro-trottoir, il agit comme un maître d’école qui sélectionne les « bonnes » réponses, laissant quelques « mauvaises » pour que le public en voie l’outrance.
La censure s’est intégrée à la démocratie et fait partie de notre quotidien, comme la Covid-19. Sauf qu’elle est parfois plus invisible que le virus, comme un réflexe que nous aurions, une mauvaise habitude de langage intégrée par paresse et commodité. Elle est souveraine dans des phénomènes tels que le choix, la sélection, le canon esthétique, la régulation, la norme, etc. Censure, société, civilisation apparaissent comme des termes équivalents, interchangeables. En conséquence, les distinctions entre des systèmes de pouvoir extrêmement différents sont niées. Peut-on parler en toute rigueur de « propagande » ou de « censure totalitaire » pour désigner un discours dominant en régime démocratique et libéral, même pour évoquer le marché ou la publicité ?
Il est difficile de renoncer au rêve d’une société sans tabous, sans interdits, sans contrôle ; mais le contrôle est inhérent au système, en tant qu’il suppose l’existence de liens qui l’organisent et le structurent.
La censure au sens strict, c’est-à-dire l’intervention autoritaire et arbitraire d’un tiers dans le procès de communication, ce sera, peut-être, pour demain l’ultime défense, avant l’effondrement de la société marchande.
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux » Benjamin Franklin

17 mars 2021

Le cœur déchiré

Internet, c’est la farfouille des faits et des idées, une sorte de dépotoir. Les gens s’y défont de tout, rarement des perles, surtout d’un bric-à-brac d’idées farfelues.
Entre deux témoignages d’ovni, un article de José Fontaine (1.) « Régiments flamands et wallons en mai 1940 » est un récapitulatif-réquisitoire que tout féru d’Histoire devrait lire.
L’Armée belge forte de 400.000 mille hommes était bien équipée dans son ensemble en mai 40. Tout a foiré dès le 10 mai, quand des planeurs allemands ont déposé des spécialistes dynamiteurs qui ont fait sauter le fort d’Eben-Emael (2), réputé imprenable.
Cette opération a été possible à cause d’une faute de l’état-major qui avait déjà ordonné le repli des troupes de soutien et de liaison entre les forts, abandonnant ceux-ci à eux-mêmes.
Se rend-on compte qu’un planeur ne peut pas atterrir n’importe où et surtout pas sur les coupoles d’aciers des forteresses enterrées, que c’est une cible facile et vulnérable pour des troupes même ne disposant que d’un matériel léger ?
Cette première défaite s’explique par un retrait trop rapide de la 6me DI. Après, on ne compte plus les redditions sans combattre des divisions flamandes, dont le 13 mai, 5.000 hommes de la 14me DI.
On ne va pas refaire la guerre de 40. Mais il faut noter qu’une DI de chasseurs ardennais, n’ayant pas reçu l’ordre de repli tint tête à quatre divisions blindées allemandes pendant deux jours et obtint même une victoire et un repli des blindés après les pertes subies. Ces mêmes divisions perçant à Sedan, précipitaient la défaite française, par le contournement de la ligne Maginot.
L’état-major était bel et bien par sa flamandisation et ses généraux monarchistes un cercle d’admirateurs de la « puissance allemande », ayant la soumission à l’ordre hitlérien dans le sang !

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La fameuse neutralité belge n’était en somme qu’un clin d’œil quasiment complice à la nouvelle armée allemande dopée par les discours d’Adolphe et réarmée depuis 36 à la cadence « Mercédès ».
L’invasion du territoire le 10 mai ne fut commentée avec une volonté de se défendre que des Wallons et d’une partie de l’armée. Le reste, le roi, l’état-major, l’opinion flamande, tout ce petit monde se figea à l’instant du premier coup de feu, organisant déjà la défaite par la suite.
C’est ce que nous fait comprendre l’article de Fontaine, avec plans, positions des effectifs et ordres incompréhensibles.
Toute autre aurait été le sort de la bataille et peut-être le sort de la guerre, s’il n’y avait pas eu des ordres venus d’en-haut de se replier à n’importe quel prix, abandonnant à l’ennemi presque tout le matériel. Pas d’ordre du tout aurait mieux valu, laissant à chaque DI le soin de défendre son lopin de terrain, même si le sort de la bataille était plié à l’avance par le renâclement au combat de la partie flamande de l’armée.
Il est probable que les généraux et colonels d’état-major, tous plus ou moins monarchistes et chrétiens de droite, officiers de cour et de parade, étaient tacitement convaincus que tout combat était inutile. La belle histoire du chef des armées, le roi, déposant les armes par une capitulation « pour épargner des vies » a été inventée, pour cacher un manque d’envie d’y aller, par admiration secrète du chancelier Hitler, victimes collatérales des discours…
Pourquoi remuer des fantômes, revenir à des événements que la jeunesse ignore ?
C’est vrai après tout. On refait l’histoire plus facilement qu’on ne la fait.
Sauf que le destin d’un pays ne se fixe pas autour d’un claquement de doigts. Il se lit dans les comportements anciens, les anciennes fractures et tout ce que l’on a oublié et qui reste dans nos gênes et nos comportements, sans que nous nous en apercevions.
La courette des officiers supérieurs, Bruxelles Toulouse, ce n’est pas du pipo, pas tous, évidemment, faut être juste. Les coriaces n’ont pas pris les Pyrénées en affection, ils se sont arrangés pour se retrouver à Londres avec la Brigade Piron, d’autres ont fini dans les stalags-Oflags.
Pacifiste on est. Mais pas le genre à se faire botter le cul quand même par des envahisseurs. Juste pour faire remarquer deux choses. La première, il ne faut pas trop compter sur les élites en cas de coup dur. La seconde, la majeure partie de la bourgeoisie belge a collaboré avec Adolphe, quitte à prendre une carte de résistant en 44, quand l’artiste autrichien de Berchtesgaden commença à devenir gênant. On soupirait chez les libéraux de l’époque, qu’il aurait mieux fait de borner à l’aquarelle.
Etienne de la Boétie peut repasser avec son discours « de la servitude volontaire ». Les clients de 40 de l’Ordre Nouveau lui auraient arrangé son affaire de bravoure, en victimes pas outragées du tout, prêtes à planter des petits drapeaux allemands sur l’avance des Adolphins en Russie.
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1. Professeur de sociologie et de philosophie dans l’enseignement supérieur et journaliste indépendant, docteur en Philosophie de l’UCL.
2. Quand les parachutistes allemands sautent, à 4 heures, il n’y a quasi plus personne pour s’opposer à eux. Seuls une vingtaine de soldats sont encore dans la coupole sud pour tirer. Là n’est pas la seule erreur du major Jottrand. Quand il voit arriver un à un des planeurs au-dessus du fort, il donne comme consigne à ses hommes de ne pas tirer sans être sûr qu’il s’agisse bien d’engins ennemis, alors que pourtant, le survol de la place forte est interdit ! Et quand les planeurs se posent, il donne une suite d’ordres inappropriés, comme celui de dire “attaque générale ” et non “attaque sur massif ” (sur le haut), ce qui aurait permis au fort de bien pointer ses canons.

16 mars 2021

A Novel of the Next World War (1)

Deux militaires américains, à la retraite devenus écrivains, proposent une troisième hypothèse, à la chute de la civilisation occidentale de Michel Onfray, celle d’une guerre américano-chinoise. Elle est même plus radicale que l’Allah pour tout le monde du philosophe français. Si elle avait lieu, elle nous entraînerait dans le camp américain à cause de l’ultralibéralisme de l’Europe, sachant que la « Maison Mère » de l’utopie intercontinentale est à Washington.
Inimaginable il y a quelques années, le conflit militaire entre la Chine et les États-Unis pour le leadership mondial est à l’ordre du jour. Les States n’ont plus beaucoup de temps devant eux à la première place des armées du monde. Les Chinois on désormais un potentiel guerrier quasiment équivalent.
Des tensions diplomatiques se cristallisent autour de la mer de Chine méridionale. Chaque année, les porte-conteneurs transportent l’équivalent de 5.000 milliards de marchandises en passant par cette zone hautement stratégique. Cette partie de l’océan Pacifique recèle également des gisements pétroliers et gaziers importants.
Ces ex-GI se sont lancés dans l’anticipation de l’événement. L'engrenage infernal d’un scénario noir entre Pékin et Washington aboutissant à une catastrophe nucléaire, aurait lieu vers 2035.
Ça tombe bien, la réalité précède la fiction. Xi Jinping, en publiant son plan « Made in China 2025 », n’a plus caché ses ambitions. Ce plan, c’est son Mein-Kampf à lui.
La guerre qu’inventent les deux auteurs est tellement plausible qu’elle fait peur. « Mars 2034. En pleine mer de Chine du Sud, un destroyer américain capte les appels d'un esquif anonyme, en proie aux flammes, et vole à son secours. Pékin lui a tendu un piège. Pris en chasse par un groupe aéronaval chinois, son système d'armes neutralisé à distance, le navire de l'US Navy est coulé par une volée de torpilles et de missiles. Au même moment, un pilote américain perd le contrôle de son chasseur F-35 au-dessus du détroit d'Ormuz et est forcé d'atterrir en Iran. En mer Baltique, des brise-glace russes coupent les câbles alimentant le réseau Internet de la côte est des Etats-Unis, coupant Washington et New York du reste de la planète. »
La réalité en 2021 est plus qu’alarmante. Plusieurs territoires de la mer de Chine méridionale comme les îles Pratas sont revendiqués par de nombreux pays d’Asie du Sud-Est tels que le Vietnam, la Malaisie ou les Philippines. De son côté, la Chine a affirmé son “indiscutable souveraineté” sur cette région du monde qu’elle revendique dans son intégralité. D’ailleurs depuis le début de la décennie, la République populaire occupe militairement les archipels des îles Spratleys et Paracels, situés au cœur de la mer de Chine méridionale. Une position diplomatique qui suscite le courroux des nations voisines, mais aussi des États-Unis qui considèrent ces revendications “illégales” et “illégitimes”.

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Depuis, Chine et USA mènent régulièrement des exercices militaires de plus en plus imposants dans cette région. Selon The Economic Times, cette escalade inquiète de nombreux chefs d’États. Le premier ministre australien, Scott Morrison, estime qu’un conflit militaire entre Américains et Chinois devient de plus en plus en probable. Pour se prémunir contre une éventuelle menace chinoise, le gouvernement de Canberra a augmenté de 40% le budget de l’armée australienne et plaide pour une alliance militaire renforcée entre l’Australie, l’Inde, le Japon et les États-Unis.
Les deux auteurs anticipent « La troisième guerre mondiale vient de commencer. En quelques heures, les Etats-Unis subissent un désastre militaire, surpris par les cybers attaques coordonnées de leurs ennemis chinois, russes et iraniens, unis dans le cadre des "Nouvelles routes de la soie" chinoises. L'engrenage infernal aboutit à un échange de tirs nucléaires contre les cités portuaires de Hangzhou et de San Diego, rayées de la carte. Bilan : des millions de morts, aucun vainqueur. »
Intile de dire que cette fiction n'amuse personne à Washington. Et en Europe ? Les libéraux, Charles Michel et Ursula von der Leyen nous rappellent le « sacrifice des Américains sur les plages normandes le 6 juin 1944 », oubliant au passage les millions de soldats russes morts autant pour l’Europe que pour l’URSS. On n’est pas sur un fake au MR. Haut les cœurs ! Les américanolâtres se voient la fleur au fusil. Pour où ? Mais où l’état-major de l’OTAN nous dira d’aller !
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1. A Novel of the Next World War (Un roman de la prochaine guerre mondiale), Ed. Penguin Press, par deux anciens militaires, l'amiral James Stavridis, 66 ans, ex-commandant suprême des forces alliées de l'Otan en Europe, et Elliot Ackerman, 40 ans, vétéran des forces spéciales en Irak et en Afghanistan.

15 mars 2021

Des fins et des débuts.

Je trouve assez juste la thèse qu’une civilisation « chasse » l’autre. C’est ce que tente de nous faire savoir Michel Onfray dans son livre « Décadence ».
La civilisation judéo-chrétienne aurait fait son temps. Le philosophe nous donne la recette de ce qu’il ne faut pas faire à plus ou moins longs termes pour qu’un modèle résiste à l’usure des siècles. J’en prends acte. Mais comme Nietzsche (1) disait à peu près la même chose il y a cent trente ans, l’actuelle descente aux enfers ne se fera pas tout de suite.
L’auteur prévoit une lente agonie « comme un médecin le ferait d'une desquamation ou d'une fracture, d'un infarctus ou d'un cancer ». En somme, le docteur Michel Cymes fait de la philosophie et le philosophe Onfray de la médecine.
Les symptômes : a) le nihilisme, autrement dit ‘tout vaut tout’, donc ‘rien ne vaut plus rien’ ; b) un égocentrisme forcené ; c) une incapacité à penser en termes de grande communauté ouverte avec un repli sur des communautés tribales fermées ; d) une domination des passions tristes en général, et plus particulièrement du ressentiment et de l’envie ; e) un triomphe de la négativité.
Si nous sommes d’accord sur la décadence et la fin d’une civilisation, on ne peut l’être sur les symptômes décrits ci-dessus qui sont en réalité ceux d’un portrait type de citoyen. C’est celui ambivalent de l’homme éternel. Cet homme-là est antérieur aux civilisations plus anciennes, déjà probablement égyptiennes et mésopotamiennes.
Je ne dis pas que ce caractère ne s’est pas accentué au cours des âges et qu’il n’est pas en partie la cause de notre futur effondrement, je prétends que le facteur déterminant soit plutôt l’incroyable réussite des techniques et des méthodes poussées à des accroissements sans limite, par une économie limitée – elle - aux ressources naturelles non renouvelables.
Autrement dit notre réussite nous pousse dans une impasse. Que fait un flux qui envahit un lieu fermé ? Il reflue par sa propre force et se trouve en confrontation avec le flux suivant qui lui n’a pas encore fini sa course jusqu’au mur infranchissable. C’est de cette confrontation intérieure que profite la religion musulmane pour détrôner la judéo-chrétienne.
Onfray fait coïncider la fin de la civilisation occidentale avec la fatwa lancée par l'Iran contre l'écrivain britannique Salman Rushdie. « Le 23 février 2016, la prime pour qui tuerait Salman Rushdie a été augmentée par l'Iran de 600.000 dollars. Que fait l'Occident? Rien. Que peut-il faire? Rien”, explique Michel Onfray, affirmant par ailleurs que “le Dieu du Vatican est mort sous les coups du Dieu de La Mecque”. »

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Les débuts de la fin sont bien plus anciens que cela. Ils datent de la commercialisation du long courrier à réaction, le Boeing 707, dans les débuts des années soixante, raccourcissant les distances par l’économie de temps, diffusant des magazines de la vie « rêvée » des Occidentaux chez eux, par comparaison à la vie des autochtones, sous la colonisation par les mêmes. C’est le Maghreb qui réagit le premier à la guerre d’Algérie et le ressentiment grandissant du monde arabe, soutenu par une religion politique comme le fut la chrétienne au Moyen-âge, jusqu’à Napoléon III.
Les grandes transhumances qui suivirent vers l’Europe le furent non pas dans un but d’assimilation, mais de conquête, quoique cette différence ne soit pas encore bien comprise de l’Occident, ni bien admise de l’Orient et de l’Afrique.
Tout s’accélère depuis les attaques menées par des pays comme la France et les États-Unis contre des pays musulmans qui “ne nous menaçaient pas”, comme l'Irak, la Libye ou le Mali. Tandis qu’en politique intérieure deux thèses s’affrontent sur l’installation des peuples aux origines différentes, la gauche se voyant traitée d’islamo-gauchiste et la droite de nationaliste, individualiste et raciste.
Je rejoins Onfray sur l'effondrement du judéo-christianisme en Europe par la baisse du taux de fécondité de sa population couplée à la Résurgence de l'Islam et à son taux de fécondité,
Le bateau coule : il nous reste à sombrer avec élégance, dit le philosophe, sans dire un mot de l’économie de marché et des accords internationaux dont on a vu la nuisance lors de la pandémie. Raison pour laquelle, je dirai que nous ne sombrerons pas avec élégance et quand arrivera le moment, ce ne sera pas l’Islam qui fera tomber les Occidentaux, mais notre propre système, parce que nous aurons été incapables d’en proposer un autre qui aurait pu prolonger cette civilisation.
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1. Nietzsche : « Ma mission : comprendre la cohésion interne et la nécessité de toute civilisation véritable. »

14 mars 2021

Ixion et Tantale au théâtre.

Le cinéma, le théâtre, mimé, parlé, joué sont à poil comme Corinne Masiero à la remise des Césars.
Ils ne survivront pas à l’oxyure de la raie. Les demi-soldes du théâtre subventionné souffrent de la politique de l’Haut-lieu. Même si tout pouvait recommencer demain, on ne pourrait plus. Les petits théâtres sont fermés, anéantis, dissouts. Le « silence des agneaux » est irrémédiable. L’ultime bandaison, au viagra du pouvoir, sent la pisse, comme au deuxième balcon du Troca.
Pourtant, c’était important les arts. Ça l’est encore, s’pas ! Et alors ? L’usine à gaz les perd dans ses importances. On serait peut-être en droit de réclamer la rénovation de fond en comble, s’il n’y avait pas tellement de choses éminemment urgentes et prioritaires avant les arts, par exemple comment Mathieu Michel va becqueter le budget, comment Borsus émulsionne les sphincters des ayants-droit de l’HORECA et si Astra-Zeneca était notre nouveau SIDA, etc. ?
Comment retrouver de l’âme là-dedans ? Il y a tellement de nécessiteux !
Et moi, et moi, et moi ? J’avais tellement envie de faire l’acteur pour coucher avec une actrice et je me retrouve Grosjean, avec l’enthousiasme de Jacques Brel qui l’avait sous le bras, un jour de pluie à Knokke-le-Zoute.
On a été trop putains, mauvais acteurs, juments de remonte, diseuses d’entresol, avant Astra-Zeneca sauveur du monde, trop « comme il faut », sensibles en cul-de-poule à l’éloquence des riens, Belges à la diction vranzaize, si bien qu’un spectateur du plateau de Herve dit au voisin de chaise « Tiens, celle-là, est de Fraipont ».
Et avec ça avides aux subsides. Les dispensateurs politiques des satisfécits jettent aux caïmans des bouts de gras afin qu’on sache qu’il n’y en aura pas pour tout le monde, ruée des SPA et joie des passants.
Au théâtre, on a été trop comtesse de Ségur, trop souvent Pierrot de la lune, trop Petit Prince de la branlette cérébrale. Pourtant, on avait envie de parler de ce que l’on connaît : du déhanchement provocant, du balcon de Roxane, du désir de la belle réplique, tout en caresses à mouiller les jansénistes de Port-Royal. Le grand acteur subsidié monte à Montségur, d’en-dessous on voit quand même ses parties honteuses et on a du mal pour lui.

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L’art était-il mort avant d’être mort officiellement ? On bégayait sur les trois planches pour plaire à tout prix aux gens que l’on méprise ! Alors, qu’on aurait dû sortir « ces nom de dieu, de putain de bonsoir » de la vraie société qui gît vierge au fond des cœurs.
Tandis qu’on s’affadissait dans la modernité en manque de sentiments, de rage, de colère, de jalousie et de désespoir, on délivrait les textes de Molière et Racine au public, sans les comprendre.
Eux parlaient jadis de ce dont nous n’osons plus parler, en fins connaisseurs de la langue, dans les délicieux langages au-dessus des décolletés profonds. Le comédien a serré sa haire avec sa discipline en absence de Laurent. Il a exhorté ses juges-mécènes de ne pas faire de lui un chômeur pathétique… hardi les cœurs et merde à Shakespeare !
Vous voulez retrouver l’entrain, sortir des Lettres de mon moulin, oublier les souliers de satin ? Alors, faites-nous du Juliette, parlez-nous des malheurs de votre vertu victime des guignons de la chair, croustillez dans l’ardeur d’un Crébillon-le-fils, abandonnez le subjonctif si vous voulez, mais, faite bander les foules !
Le goût du public ? On vous en fait un neuf bien américanisé au cœur de la machine Belgique, un bienséant cache-sexe anti masturbatoire à désespérer un bonobo !
Le cochon va vers la truffe, il est cent fois plus vrai que la nouvelle Célimène qui dit des vers gaillards de Ronsard, avec l’air vertueux d’une starlette qui demande un rôle à Harvey Weinstein.
Nous sommes dans la catastrophe, à cause sans doute du goût que nous avons de la catastrophe. L’école de repassage des slips, les remet dans les papiers de soie. L’entreprise est à la cuistrerie. Le massicot de l’autocensure est passé par là. Le sang n’est plus qu’un jus de betterave et le sperme un fouetté de Danone. La nature qui nous voulait hardie et hardi n’a plus son haleine de rose. Nous déposons sur la scène sans spectateur, nos desquamations brouillonnes, dans la peur des élites et des imbéciles.
Nous jouons faux, parce que nous ne sommes plus vrais !

13 mars 2021

Sagesse des gens !

Qu’est-ce que les gens demandent ? Pas grand-chose : un boulot qui paie bien, pas trop chiant, que ceux qui se croient au-dessus de tout le monde les respectent et qu’ils puissent aller librement n’importe où, même la nuit, sans avoir peur de se faire assassiner pour leur Smartphone. Ils demandent qu’on leur fiche la paix. C’est tout.
Rien que de très raisonnable, mais comme aucune de ces conditions n’est remplie, ils rouspètent. L’Haut-lieu (1) n’a aucun argument, il les traite comme si le moindre petit raisonnement était trop pour leur cervelle d’oiselet !
Du travail, il n’y en a guère. Plus il est abrutissant, moins il est payé. Ce devrait être le contraire. Et pourquoi est-il mal payé ? Parce que l’Haut-lieu considère qu’un travail abrutissant est fait pour un abruti. Plus on est abruti, moins on rouspète. Pour l’Haut-lieu, un abruti, c’est du nanan. L’abruti est une chiffe molle. Il se fait avoir du patron et du syndicat. C’est une source de souffrance que l’Haut-lieu ne comprendra jamais.
Au contraire, il a élaboré une échelle des valeurs fondée sur le diplôme. C’est un certificat qui signifie que le récipiendaire a retenu qu’Auguste s’appelait Octave et qu’il était le fils adoptif de Jules, et encore que le syndrome de Takayashu est une absence de pouls, dans certains territoires de l’organisme. Mais, est-ce que savoir ça donne de l’intelligence ? La preuve, il y a autant d’abrutis dans l’Haut-lieu que dans les bistrots, mais au bistrot la conversation est plus variée (2). Ce n’est utile à l’Haut-lieu que pour classifier les parcours, donc mal payer les uns, au point qu’en surpayant les autres, il fait encore des bénéfices.
Aller n’importe où la nuit est de plus en plus hasardeux, voire dangereux. Quand vous vous lancez dans les pourquoi et les comment, les chefs imaginent qu’on fait des réflexions dans leur dos. Quand le pouvoir est centre-gauche vous passez pour pétainiste tendance Zemmour, centre-droit pour islamo-gauchiste. Zemmourien, apologue de Mahomet ou sans opinion, si vous refusez la pensée unique, vous êtes complotiste !
Les quartiers sont traversés par les bandes et les bandes ça se réunit la nuit. Tous les gouvernements le savent, l’Haut-lieu aussi. Et pourtant, il ne fait rien. C’est une nature indécise, eunuque dirait Flaubert. L’Haut-lieu qui dort la nuit, se venge sur le peuple, le jour.
La Covid-19 est l’épice qui accélère la fermentation, saupoudrée par des criminels, selon les uns, foutrement briseuse de croissance disent les autres. L’Haut-lieu atlantiste et libéral cache sous le masque, l’inquiétude d’une crise économique. De nuit par les bandes, de jour par l’Haut-lieu, les gens sont traqués par des bandes différentes, c’est tout.

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Depuis que la pizza quatre fromages fait part de ses remarques, les gens pensent sérieusement que c’est inutile d’exposer leurs arguments à l’Haut-lieu. « Le travail est noble et gratifiant. La police veille sur nous surtout la nuit. L’Université, du haut de sa bienveillance, porte un œil indulgent sur la plèbe, bois brut qu’il convient aux licenciés de transformer en œuvre d’art, qualifiant les copeaux de déchets sans intérêt. »
Comment voulez-vous que l’on ne complote pas ?
Les gens y sont obligés. Le pouvoir ne comprend pas son véritable intérêt : assimiler la matière avant de critiquer, vivre la chose avant de condamner.
Et le « pas grand-chose à savoir » devient « Mais qu’est-ce que croient les gens ? Ils ne vont tout de même pas s’imaginer que c’est l’Haut-lieu qui va régler la facture ? ».
Le pouvoir n’est pas devenu plus intelligent à l’épreuve de la Covid. Au contraire, l’intelligence, qui semblait lui faire défaut lors du drame des Gilets Jaunes, est carrément absente à la pandémie. Ce super drame devrait être leur apothéose. Il les révèle, au contraire, vaniteux et irresponsables. Un doute sérieux sur leur capacité intellectuelle vient à l’esprit de celui qui les observe. Pour cela, il suffit de les regarder longuement (3).
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1. Je sais, je devrais écrire le Haut-lieu. J’écris l’Haut-lieu parce que c’est péjoratif exprès.
2. Yvan Audouard.
3. Flaubert.

12 mars 2021

Allô, Covid ? Ici Popof !

On savait l’administration brouillonne, tatillonne, bouffonne. Si on ajoute une dose surréaliste et une mauvaise gestion due à l’abondance des appels téléphoniques dans les centres de vaccination, on aura compris que la grève des postiers du centre de tri de Grivegnée aura été la fine gouttelette qui fait déborder le château d’eau.
Ce n’est pas mon genre de me plaindre des travailleurs qui partent en grève. Ils défendent leur condition de vie et peu importe si, en l’occurrence, elle porte sur le déménagement progressif du centre de tri de Grivegnée à Awans.
Où ça coince, c’est dans la déclaration de la RTBF qui affirme que les convocations de la vaccination seront distribuées malgré la grève, d’après les syndicats. Il n’en est rien, apparemment. C’était un fake !
Pendant treize jours, ils ont résisté. Grâce leur soit rendue. Ils n’iront pas à Awans et les Vieux rive gauche recevront le ticket Covid !
Reste quand même le parcours du combattant.
Inutile de téléphoner aux numéros de téléphone reliés d’une façon ou d’une autre à la situation Covid. Les uns ne répondent pas, les autres renvoient la patate chaude ailleurs, la plupart sont gérés par des robots qui vous disent d’une voix neutre, si c’est pour la prostate appuyez sur UN, pour les explorations du tube digestif appuyez sur DEUX, etc. Si vous avez la chance de bien appuyer sur le bon numéro et qu’enfin vous êtes dans un des services qui s’occupent de la vaccination, le téléphone sonne pendant un quart d’heure vainement et vous arrêtez l’appel excédé de la perte de temps.
Je me demande si la Belgique n’est pas en train de se transformer en un énorme gag. De temps à autre, il faut bien que l’un d’entre nous décède, d’un mauvais appel, des pompiers qui se trompent de rue ou d’un hôpital qui vous ampute, alors que vous veniez pour un mal de dents, pas question pour les autres de s’arrêter de rire de cette belle usine à gaz, à laquelle il ne manque que des pots de fleurs des écolos aux fausses fenêtres de tôle peinte.

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La Covid-19, mais c’est la cerise sur le gâteau, le triomphe de tout un peuple qui d’amateur passe à professionnel d’un coup, d’un seul !
Et dire que la culture est en deuil, qu’on assassine les derniers comédiens, que les théâtres que l’on a connus et fréquentés ne rouvriront jamais, alors que nous avons onze millions d’artistes et parmi ceux-ci, brillants de mille feux, nos ayatollahs de la démocratie américaine, des partis en vogue à la standardiste qui nous dit d’appuyer sur le DEUX ou le TROIS pour se débarrasser vite fait de l’intrus. Voilà que s’affirment les stars, les grands du showbiz, nos personnels au grand destin, nos flèches politiques, tous nos inventifs du deuxième rideau et des avant-premières et des rappels à plus de douze la soirée.
Enfoncés les Chaplin, les Allen, les Coluche, nous avons des William Claude Dukenfield, dit W. C. Fields à revendre. Nos comédies sont toutes inspirées par les meilleurs. Gloria Swanson et Billy Wilder se comptent par milliers du MR au PS.
Les Marx Brothers se ridiculisent quand apparaissent Les deux Michel et Georges-Louis Bouchez, dans leurs habits de lumière, leurs facéties et leurs lazzis devant les foules croulantes de rire, mortes parfois, mais qu’on évacue par la sortie « en cas de secours » dans la discrétion.
J’aurais pu naître et mourir dans un pays sous-développé à jamais et sans aucune chance de m’en sortir, si ce n’est de monter sur un gonflable à quarante alors que sa charge maximum est de vingt-cinq et m’en aller me noyer au milieu de la Méditerranée. Merci la Providence, merci mon Dieu, je suis né et vais mourir bientôt dans la joie, l’incurie des services, la bonne humeur et cette indicible intelligence que l’on voit sur tous les visages qu’une promotion politico-administrative rassure, parce qu’ils ont été tous vaccinés en douce et sans appel à des standardistes en train de se faire les ongles.
Merci ! J’ai échappé à la misère d’une société bananière. Je vis dans un village Potemkine et je vais de piste en piste : 132 m² environ pour mes jongleries, mes amours et mes emmerdes. Quand j’ai fini de m’exhiber, dans le silence d’un public qui s’en fout, il attend ses rois du rire, je salue après mes pirouettes, tandis que les gradins ont le dos tourné et je disparais sous l’orchestre juché juste au-dessus de la sortie des artistes, derrière les riches tentures de velours, dans l’insuccès tenace de mon show.

11 mars 2021

Charles attend ?

On aurait dû prévenir l’Union Européenne : élire Charles Michel à la présidence était risqué. L’homme est trop infatué de lui-même pour qu’il évite de se fourrer dans des situations entraînant l’Europe dans un ridicule à la belge.
Qu’il ne parle pas l’anglais comme Didier Reynders, c’était déjà connu, mais qu’il atteigne à peine le niveau de Chastel, ce l’est moins. En principe, quelle idée de vouloir se shakespeariser quand les Anglais partis, on pourrait en revenir aux langues de l’UE, allemand, français, espagnol et quelques autres. Personne ne lui en aurait tenu rigueur ! Son « I recommence » n’est pas passé inaperçu, alors qu’il se prenait les pieds dans le tapis ”in english language”, pour tempêter contre Londres.
Surtout que c’était pour en découdre avec Boris Johnson sur la question des vaccins. "Le Royaume-Uni et les États-Unis ont décrété l’interdiction pure et simple d’exportation de vaccins ou de composants produits", a-t-il baragouiné en espéranto londonien. "L’UE n’a jamais cessé d’exporter. La majorité des doses ayant permis la vaccination de masse en Israël venaient de Belgique."
On est heureux d’apprendre qu’à défaut d’une performance at home, l’Europe a quand même permis Israël à se hisser en tête du championnat du monde de vaccins.
Depuis qu’il est parti sur la pointe des pieds, Boris est devenu susceptible comme un trader de la City à qui on proposerait Francfort. Il a démenti Michel. "Le gouvernement britannique n’a jamais bloqué l’exportation d’un seul vaccin", a-t-il répété, off course.
On assiste à un match de prestige Europe/ Angleterre. Michel aurait engagé le couple Harry-Megan pour aider les 27 à gagner le derby, que personne n’en serait surpris.

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Le fameux pragmatisme anglais joue à plein. La perfide Albion vient d’annoncer sa rupture avec le néolibéralisme ! Alors que les ronchonneaux de la Commission de Bruxelles sont plus atlantistes et américanophiles que jamais, avec l’arrivée à Washington de Biden-l’endormi !
Depuis la semaine dernière, le budget britannique épate François Lenglet, l’économiste télévisuel connu aussi pour sa célèbre alopécie. Évidemment avec un nom pareil, vous me direz… mais il est néanmoins certain que ce budget annonce le relèvement du taux de l’impôt sur les sociétés à partir de 2023.
Quoi, taxer les riches !... c’est l’épouvante à la Commission, les British vont se casser la gueule, dit-on moqueur rond-point Schumann.
Pour d’autres, moins primesautier que Lenglet, cette annonce dissimule une stabilité du cadre néolibéral et des obsessions conservatrices.
Un officiel du Trésor britannique résume le message d’un terme hautement technique : « It’s a fuckload of money » (« c’est un putain de paquet d’argent »). Le budget britannique, présenté mercredi 11 mars, met, en effet, énormément d’argent sur la table. Par rapport à ce qui était déjà prévu, l’Etat va dépenser 175 milliards de livres sterling (200 milliards d’euros) supplémentaires lors des cinq prochaines années. Pour l’année fiscale qui vient, d’avril 2020 à mars 2021, le plan de relance s’élève à 18 milliards de livres, auxquels ont été ajoutés dans l’urgence 12 milliards pour faire face à l’épidémie due au coronavirus. Au total, cela représente 1,5 % du produit intérieur brut (PIB), un niveau similaire à celui présenté pendant la crise financière de 2008.
D’habitude, en Angleterre comme partout, c’est le contribuable à qui on serre le cou. Pour une fois, ce sera le « privilège » exclusif des sociétés !
Les années suivantes, le temps que certains grands travaux se mettent en branle, l’argent coulera encore plus à flot, avec environ 2 % de PIB supplémentaires injectés dans l’économie. L’austérité, débutée en 2010 et qui se réduit depuis quatre ans, est bel et bien finie. Le premier budget de l’ère post-Brexit est un retour à la vieille méthode : la relance keynésienne.
« Je sais que les gens sont inquiets. Mais nous allons tout faire pour s’assurer que ce pays et ses habitants restent en bonne santé et financièrement solides. », dit Rishi Sunak, le chancelier de l’Échiquier. Des allocations d’urgence vont être accordées aux Britanniques forcés à se mettre en quarantaine, les entreprises vont pouvoir différer certains impôts, recevront des aides spéciales, et des fonds d’urgence sont débloqués pour les services de santé. Voilà un mouvement qui marque indéniablement une rupture avec la doxa économique des conservateurs depuis Margaret Thatcher en 1979. L’ère post-Brexit a commencé. Ah ! on a ri des Britanniques, du bouillon prévisible… tout compte-fait, on a ri trop vite. Si on profitait que notre guignol national est à la présidence de l’UE, pour sortir nos calculettes ?

10 mars 2021

Un mal-être général.

Cette société va mal. On aurait tendance à croire que c’est à cause de la pandémie et que sitôt après, cela ira mieux. C’est faux. Cette société va mal, parce que sa jeunesse va mal et que les adultes ne croient plus à cette démocratie et au progrès. Or, n’y croyant plus, ils influencent l’éducation de leurs enfants d’un vague dégoût des choses, sans aucun idéal à espérer.
Le comble, on ne peut pas leur donner tort !
Le décrochage se nourrit chez certains d’un recours au divin. Quand celui-ci s’accompagne d’un ukase préférentiel de la foi à la loi laïque, on voit d’ici les difficultés d’assimilation et le repli sur une communauté identificatoire.
Si cette jeunesse devenait hors contrôle où situer les responsabilités ?
Faudrait-il accuser conjointement les parents, la société et l’école ?
Tout se tient. L’organisation de l’État et des lois échappent désormais à l’électeur par l’organisation perverse de la démocratie. C’est un ensemble de responsabilités entremêlés de la société civile et de l’État qui échappe à l’électeur.
Le reste de la vie sous Convid fait passer la société au court-bouillon des troubles psychiques qui se multiplient. La pression scolaire, la peur du chômage, ainsi que la sédentarité liée à l'urbanisation et aux nouveaux modes de vie, la désynchronisation des rythmes veille-sommeil, les mauvaises habitudes alimentaires... ce faisceau de facteurs explique, en partie, l'augmentation des symptômes de dépression et de psychopathie chez les jeunes.
Le tout fait un méchant faisceau de confusion des valeurs. Si à cela on ajoute la piètre qualité des divertissements, on en arrive à l’accumulation d’inconvénients d’une mauvaise éducation des parents et de l’école, coresponsables face au social défectueux. Un constat d’appel à l’aide de la jeunesse et le manque de réponse intelligente des adultes s’en suivent.
La mauvaise éducation des parents rejaillit sur celle des enfants. Les galères actuelles des familles pauvres sont perçues par les enfants, comme des actes criminels perpétrés contre leur famille de par leur condition sociale exécrable.

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La société imprime un mouvement fatal à l’ensemble. Elle offre des divertissements sanguinaires, loisirs généralement imbéciles à des populations qui s’appauvrissent intellectuellement. Elle ne donne à faire que des tâches réduites à des gestes répétés ou des présences non réactives faisant de la plupart des travailleurs, des êtres malheureux. Et ce travail est évidemment magnifié par des élites qui prennent bien soin de ne pas transmettre à leur progéniture, tout ce qu’ils font admettre sous la contrainte aux travailleurs à leur service.
La population assiste en outre à la démission complète des politiques aux seuls avantages des élites économiques, nous impliquant malgré nous dans une guerre des politiciens se faisant violence afin de plaire aux producteurs et aux groupes industriels. Ils nous entraînent dans cette tragédie par tout le poids de leur ignorance, de leur bêtise et de leur sectarisme.
Lancés dans le gouffre, nous ne parvenons pas à nous débarrasser de ce boulet pour refaire surface. Nous ne sommes plus libres de nos mouvements. Nous réunissons toutes les conditions pour rester au fond du trou, sans aucune possibilité d’en sortir.
La jeunesse voit out cela, à un âge où tout est à construire. Le cerveau est en pleine maturation. Pour gagner en performance, les réseaux de neurones s'affinent et se complexifient, avec comme corollaire une hypersensibilité aux facteurs de stress. La crise d'adolescence devient, en certains cas, une succession d’actes de plus en plus graves qui peuvent aller jusqu’à la criminalité.
Les enseignants et les parents sont dépassés par l’accélération rapide des pulsions, parfois suicidaires, parfois d’une grande brutalité vis-à-vis des autres, que seule la bande peut les en protéger. C’est l’effet de meute.
Cette société ne s’en sortira pas parce qu’elle n’est pas morale et n’est pas apte à donner l’exemple. Elle ne pourra que sanctionner. Cela elle sait le faire. On sait où et comment naît et prospère la violence. La répression tout azimut fait que la population se replie sur elle-même, se ghettoïse davantage. L’expérience des Gilets Jaunes n’a servi à rien. Les Autorités n’ont rien compris du mouvement. Il aurait du être écouté, compris. Il n’a reçu qu’une action policière, l’hostilité de pouvoir et quelques millions d’euros de Macron !

9 mars 2021

Pour le retour d’un idéal.

Pourquoi le désenchantement actuel est-il essentiellement politique, puisque même la Covid-19 l’est éminemment ?
Nous n’allons pas refaire le procès des acteurs de terrain. Dès le début de la pandémie, ils ont montré une impréparation, voire une désinvolture face à la progression du virus qui se poursuit aujourd’hui par autant de cacophonie dans l’organisation de la sortie de crise, qu’elle fut brouillonne et impréparée à l’entrée.
Pas davantage épiloguer sur l’envie des notables de profiter des vendredis de conseil pour que coïncide la mise au point des scientifiques avec nos neuf ministres de la santé, plus un dixième que l’on a oublié : le premier ministre.
Ni, enfin, parce qu’une crise qui touche à la santé de tout un pays qui s’était déjà produite il y a cent ans, à toutes les chances de se reproduire encore.
Non, rien de tout cela, mais d’un simple idéal, un ras le bol de tout ce cirque, avec l’ambition de quitter un travail par la contrainte, pour autre chose de plus vivable.
C’est une ambition que nous nous devons parce qu’elle est morale et devrait prendre en compte les inégalités et l’effet de serre qui touche au climat.
L’une n’allant pas sans l’autre, nous nous trouvons devant l’impasse d’un monde qui semble s’être durci autour du système économique. Un monde coincé entre l’impossibilité de réduire les inégalités puisqu’elles vont en s’augmentant, mais aussi de répondre au défit de l’effet de serre, puisque le seul moteur qui anime l’économie, c’est la croissance et qu’elle est incompatible, avec le respect de la nature.

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Or, ce projet d’avenir, nous en étions conscients, nous l‘espérions en Europe dans la période qui coïncide au début du deuxième mandat de Mitterrand. Celui-ci abandonna soudain sa politique de transformation sociale, pour entrer de façon définitive et complète dans le système libéral. La Belgique socialiste d’André Cools et Guy Spitaels faisait pareil.
Si bien qu’aujourd’hui, nous nous trouvons sans projet socialiste, sinon celui du seul parti socialiste qui reste, le PTB. On sait la difficulté de tout parti de gauche de rassembler les gens pour construire une majorité. Quand on a devant soi l’ancien parti socialiste, entré dans le système libéral avec la ferme intention d’y rester, l’électeur se disperse.
Il est bon que la gauche ne soit pas dans les mains d’un seul parti, mais comment faire autrement si le plus ancien des deux n’est plus vraiment socialiste ? Quand le libéralisme a besoin d’un renfort, le PS y court sans état d’âme.
L’idéal vers lequel on tend à gauche, même si le combat est loin d’être fini, ne pourra être atteint que par un ressaisissement du parti socialiste. Les récentes affaires, même si certaines ont conclu à des relaxes, montrent combien les directions au PS sont fragiles et peuvent décourager l’électeur. Mais même décourager, ce parti pourrait conserver son état de nuisance actuel encore longtemps. En France, la gauche ne constitue plus une menace pour Macron. Mais à la différence de la Belgique, le PS français est quasiment mort. Ses électeurs se sont partagés entre la gauche, écolo et l’extrême droite. Il n’y a pas encore d’extrême droite en Wallonie, comme il en existe une en Flandre.
Le PS se dissoudra plus lentement en Belgique.
On voit bien que l’espérance de retrouver un idéal possible dépend de lui.
Le retour à un idéal est toujours possible. C’es à l’électeur de voir....

8 mars 2021

L’arroseur arrosé.

On a eu droit au « premier de cordée », théorie du type, le plus fort, le plus intelligent, donc le plus riche pour les marchands à la criée du plus beau système au monde.
C’était l’image favorite du Macron, guide de haute montagne, dont s’émerveillait la foule dans ses premiers pas en politique. Le coq était hardi, direction l’Everest, gravissant derechef la plus haute crête du pouvoir. Ce qui subjugua l’élite et endormit pendant un an au moins le sens critique de l’inferioribus.
Maintenant, on ressort ce vieux machin de la théorie du ruissellement, selon laquelle un bon ardoisier capitaliste laisserait un filet d’eau couler volontairement pour abreuver les parties basses de son environnement. Bouchez en a récupéré l’usage en singeant Macron, en avocat spécialiste du fac-similé et de la copie.
Ah ! le brave homme, à moins que cela ne soit encore un de ces raisonnements de fripouilles pour détrousser avec l’air altruiste, plus pauvre que soi.
En wallon au XVIIIme siècle on avait déjà « Qwand i ploût so l’curé, i gote so l’mårli. » (Quand il pleut sur le curé, il goutte sur l’enfant de chœur). C’est dire comme cette antienne n’est pas neuve.
C’est encore un de ces mythes qui reste dans l’esprit des élites. Ces beaux esprits nous considérent d’abord comme de parfaits imbéciles, bien dans leur manière d’imaginer qu’ils sont au sommet parce qu’ils le méritent !
Aucun économiste sérieux n’a jamais démontré la validité de l’effet de ruissellement.
C’est plutôt une invention du bourgeois tentant entre 1830-1840 de faire croire que son enrichissement dans l’industrie naissante et en expansion va profiter à tout le monde. Cent ans plus tard, il n’est point besoin d’être un sphinx pour s’apercevoir que cela n’a jamais profité qu’à celui qui le profère. C’est même le contraire qui s’est produit. Plus les riches amassaient des bénéfices, moins les pauvres avaient l’’espoir de s’en sortir. Cela n’a pas changé !
C’est un clown au nom de Will Rogers, humoriste américain, qui pour se moquer du programme de baisse d’impôts du président Hoover, a repris la théorie, sous le nom de
trickle down effect (effet de ruissellement) en 1932.

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Comme le président Ronald Reagan était un peu de la partie en qualité d’acteur et de show man, il a filé l’idée à son directeur du budget « Donner les réductions d’impôts aux individus les plus riches et aux plus grandes entreprises, et laisser les bons effets “ruisseler” à travers l’économie pour atteindre tout le monde. »
On sait que la foutaise mise en boîte Outre-Atlantique eut immédiatement ses lettres de crédit chez les libéraux belges, bien qu’elle n’ait aucun fondement sérieux, que ce soit sous sa forme faible (l’argent cédé aux riches par les pauvres stimule la croissance) ou sa forme forte (l’effet est suffisamment important pour compenser le coût initial des baisses d’impôts).
Dans la pratique, l’arrosage d’un champ en pente dont on ne ferait que la crête, comptant sur la pesanteur pour que l’eau arrive en bas, on serait obligé d’inonder littéralement la crête pour espérer un soupçon d’humidité en bas. Aucun cultivateur sérieux ne le ferait.
Mais qu’est-ce que vous voulez, la bande à Bouchez se croit tellement supérieure, qu’elle finit par être bête à pleurer.
Car, si on va au fond des choses et qu’on prenne pour argent content cette stupidité, selon laquelle les réformes favorables aux plus riches sont une réponse à la mondialisation permettant d’éviter une fuite des capitaux, on est à côté de la réalité. Dix mille contribuables ont quitté la France en quinze ans pour une perte de recettes de 40 millions par an, alors que la suppression de l’ISF coûte 3,5 milliards. C’est encore un prétexte de plus pour masquer une obéissance de principe aux lois du marché. En réalité, l’argent va à l’argent, comme le dit si bien un autre proverbe wallon « Li djâle tchêye todi so l’gros hopê » (le diable chie toujours sur le plus gros tas).

7 mars 2021

Cirer ses chaussures avant de les jeter.

Assez curieusement, il n’est lu sur Facebook (encore que très partiellement) que ce que le lecteur déteste. On le voit bien, le portrait équilibré suscite la méfiance envers celui qui portraiture. C’est qu’en politique on déteste ou on aime. Il n’y a pas de sentiment intermédiaire. On vient sur Facebook pour détester et on aime a fortiori ceux qui détestent bien !
Georges-Louis Bouchez fait le pari contraire. Il propose que nous l’aimions. Il se pense aimable et aimant. Il attend que nous lui vouions notre amour ! Si bien que sa clientèle ne se compose que de deux sortes d’usagers, les imbéciles qui le consacrent et le reste, qui est composé de ceux qui déclarent qu’on ne les y reprendra plus, les opposants qui argumentent comme si Bouchez allait leur donner raison au vu de la luminosité de leurs arguments et ceux qui se calment les nerfs en l’invectivant.
La galerie de portraits de mes phénomènes n’encourage pas les gens à les aimer. Aussi les ai-je accroché avec jubilation, je n’y tenais pas non plus. Ils ne sont pas de mes amis, puisqu’ils ne l’ont jamais été, dirais-je en contrariant William Shakespeare (Celui qui n'est plus ton ami, ne l'a jamais été.)
C’est fâcheux pour la démocratie, mais comment vivre dans un système qu’on appelle Belgique quand on n’en aime ni ses composants, ni les gâte-sauces des partis de pouvoir ?
C’est un peu je crois le fond de l’affaire et aussi l’utilisateur FB, qui vient parfois signifier par un signe qu’il m’a lu.

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Voilà qu’advient ensuite une sorte de cynisme qui n'est rien d'autre que l'art de voir les choses comme elles sont. Tout est subjectif, la manière est en effet de la façon dont on les considère. Tout discernement est aléatoire. Bouchez voit différemment ce que je vois.
Prêcher dans une sorte de désert (quelques dizaines de lecteurs) rend tellement perceptible l’inutilité des efforts fournis, qu’au lieu d’en appeler au désespoir, par tempérament, on en appelle à la gaîté et au je-m’en-foutisme.
La vie est courte, la science interminable, l'opportunité fugace, l'expérimentation faillible, le jugement difficile, mais la connerie est illimitée, on en tire ses dernières ressources.
Assez bizarrement, on touche d’autres catégories de lecteurs : les traqueurs du bel esprit, les rigolards à deux balles, les séducteurs à deux belles et les amateurs d’aphorismes.
Tout cela bien entendu ne fera pas avancer « la cause » d’un millimètre.
Justement la question est : quelle cause ?
Je ne peux pas prouver qu’un gouvernement à tort de diriger le pays, sans savoir moi-même de quelle manière j’aimerais qu’il soit dirigé ! Exemplaire ? Honnête ? cela va sans dire, sauf qu’eux aussi disent la même chose. C’est donc bien dans la valeur de l’objectif à atteindre que nous divergeons.
On en revient aux grands mots qui font fuir un lecteur élevé depuis l’âge le plus tendre à aimer le système libéral, confondant la liberté d’entreprendre et la liberté d’être. Si bien que lorsqu’on parle de socialisme, il confond ce terme avec le PS, un parti purement libéral. S’il pense plutôt « communisme anticapitaliste », il se referme comme une huître.
Le lecteur est avant tout un sentimental. Il donne à tout une valeur absurde et n'a aucune idée du prix de quoi que ce soit. Il cherche la vérité, mais il veut seulement la trouver là où elle lui plaît. Il est comme moi en somme. Je viens de m’en apercevoir en alignant ces mots… Puise-t-il s’en apercevoir en poussant l’héroïsme jusqu’à aller au bout de cette chronique.
Ce pays est malheureux. Les gens qui le commandent sont loin de nous valoir dans le sens holistique. Ce pouvoir est mauvais parce qu’il ne réussit pas à rendre heureux le plus grand nombre.
Il nous méprise, nous le lui rendons bien. Nous l’outrageons parce qu’il nous outrage. Il ne changera pas. Le jour où je devrai mettre de l’eau dans mon vin, je prendrai un verre de bière.

6 mars 2021

C’était à Liège en octobre 1945.

Il n’a pas fallu remonter très loin, 1938, pour saisir le « drame wallon », drame de toutes les minorités en cohabitation avec un peuple différent, parlant une autre langue.
L’histoire de la Wallonie que l’on raconte aux enfants est fausse. Une minorité n’a pas le droit d’avoir une histoire autocritique d’elle-même, sans heurter la majorité, qui est toujours décisive par le nombre.
Hannah Arendt montre l’importance du témoignage « un événement qui n’est pas raconté n’a pas eu lieu ».
Tous les faits qui suivent ne sont absolument pas appris dans les écoles wallonnes.
La loi sur la flamandisation de l’Armée fut d’application en 1938. Ce fut pratiquement la première démonstration de force du mouvement flamand. Je ne dis pas qu’elle était inutile, mais dans son application elle fut brutale, de telle sorte que l’État-major en fut bouleversé et de 1938 à aujourd’hui la majorité des postes supérieurs de l’Armée sont dévolus aux Flamands et le sont encore. C’est ainsi que la Belgique s’est jetée sur l’avion de chasse américain, tant il était hors de question d’envisager un avion français, fût-il cent fois plus commode d’avoir les instructeurs à une demi-journée de Bruxelles et plus utile d’avoir des avions hautement polyvalents comme les avions Dassault.

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C’est donc avec un État-major très majoritairement flamand que nous nous sommes engagés dans la guerre en mai 1940. Attaqués par l’armée allemande, repliés sur la Lys nous y résistâmes du 23 au 26 mai 1940. Déjà quelques régiments flamands avaient fait défaut. Les Nazis avaient astucieusement balancé des prospectus de propagande sur les lignes flamandes signifiant que cette guerre n’était pas la leur et leur enjoignant de rentrer chez eux.
Des historiens se recoupent sur le fait que dans la campagne dite des dix-huit jours, une majorité de divisions flamandes fit défection, le reste manqua manifestement de combativité. Ce sont ces défections qui ont précipité la capitulation du 28 mai 40. Or l’Armée belge dès ce cessé le feu, découvrait les Armées alliées du Nord.
Des documents approuvés par Léopold III montrent qu’avant la capitulation, des unités s’étaient rendues à l’ennemi, sans ordre reçu et sans combattre. Après la guerre, le commandant Hautecler signala le manque de combativité des régiments flamands. Plus personne n’entendit parler de cet épisode dans les précis d’Histoire.
Selon la légende, Léopold III songeait à épargner le sang de ses soldats en capitulant. Cependant, cette « noble » initiative laissa aux autres, la nécessité de combattre l’hitlérisme et fut une sorte d’insulte aux 14.000 résistants fusillés principalement wallons.
L’armée française fut déforcée et ne put résister à la percée de Sedan des blindés allemands. Le peuple wallon minoritaire en ressentit seul le déshonneur.
La suite est plus connue elle concerne la « captivité » du roi, le scandale de la vie de la famille recomposée dans un château au bord du Rhin, tandis que les soldats wallons restaient cantonnés dans les Stalags et que les soldats flamands rentraient chez eux, et pour certains, repartaient sur le Front de l’Est dans l’uniforme SS, acclamés par une partie de la population flamande.
Tout cela édulcoré dans les livres, la vérité officielle est toujours chez celui qui occupe le plus de hautes fonctions politiques.
D’où la fureur qui s’empara des rescapés de la Wallonie résistante en 1945 et qui préjugea de l’affaire Royale de 1950, quand après s’être assuré de pouvoir rentrer librement dans le pays, Léopold III, ses enfants et quelques autres supplémentaires de Lilian Bals, débarquèrent de Suisse pour réoccuper Laeken.
Ah ! ce Congrès de Liège des 20 et 21 octobre 1945 ! Introuvable dans le matériel de classe officiel.
Présidé par Joseph Merlot, ce Congrès vota à la majorité en faveur de la réunion de la Wallonie à la France, à la suite d’un discours de François Simon, disparu des archives, probablement détruit par les monarchistes de l’époque ! Il reste l’idée générale dans une pièce de théâtre écrite sur ce Congrès.
Le Congrès se rallia le deuxième jour à Fernand Dehousse, suite à ses observations sur le fédéralisme comme alternative. Son analyse était fausse puisqu’aujourd’hui la majorité flamande est toujours aussi prédominante dans toutes les organisations communes et influence même sur le comportement du gouvernement régional wallon.
Le Congrès se termina par une vibrante allocution de Charles Plisnier, la dernière, pour le rattachisme (que j’ai cherchée vainement dans l’œuvre écrite). Les congressistes jurèrent que le fédéralisme était le dernier essai dans le cadre belge.
Que l’on soit d’accord ou pas avec ce Congrès, c’est un fait historique. Pourquoi en faire un objet honteux ? Parce qu’il embarrasse ? Parce qu’on n’est pas d’accord ? Mais alors, qu’est-ce que la démocratie ? A-t-elle besoin de tromper les gens pour exister ?

5 mars 2021

Overdose ou loserdose !

D’habitude les gens au pouvoir glissent sur leurs échecs et magnifient ce qu’ils considèrent, comme leur réussite. On n’a jamais tant parlé de la pandémie et de la façon dont elle est appréhendée, alors que c’est un des échecs les plus cuisants des cuistres qui supervisent l’Usine à gaz Belgique !
La Covid bouffe toutes les autres informations et il est difficile de la glisser sous le tapis. Nos neuf ministres de la santé et David Clarinval au biniou supplémentaire, ont difficile à faire autre chose. Ils entraînent le reste de la smala. Même Mathieu M. qui pourtant a promis de ne s’intéresser qu’à son Job et l’apprentissage du flamand, joint la chorale « pandémiste ».
Voilà qu’ils ne sont plus les seuls. L’élite européenne court au désastre !
Pourtant l’Europe n’avait pas la santé dans ses compétences, celle-ci relève toujours des États. Frau von der Leyen s’est mise en tête de regrouper les achats de vaccins pour l’ensemble des 27. Avec l’énorme commande qu’on a sur les bras des vaccins à conserver à très basse température, on est bon jusqu’au bout à nous empêtrer dans la funeste commande d’Ursula. Au point que défiant le pouvoir européen des États balkaniques ont fait appel à la Russie qui leur fournit le vaccin Spoutnik, aussi efficace, moins contraignant dans le stockage et inoculable en une seule dose. Les erreurs de la Belgique cumulées à celle de l’UE, c’est beaucoup !
Moralité, l’Europe n’est qu’à 3,9 % de vaccinations alors que l’Angleterre est à 19,7 % à ce jour. Et nous à 2,83 % d’entièrement vaccinés !
Au lieu de réagir et de faire comme les Hongrois d’aller chercher des vaccins en Russie ou même en Chine, le libéralisme hystérique des belges tétanisés par le MR contre le vaccin russe, nous en empêche. Georges-Louis aurait déjà quelques morts sur la conscience, s’il en avait une !
Nous assistons à des scènes détestables dans les hôpitaux. Les personnels, dont certains refusent d’être vaccinés contre la Covid, sont des clusters qui cohabitent avec des patients qui n’ont rien à voir avec l’épidémie. On les accueille sans leur offrir la possibilité de se faire vacciner là où la maladie nosocomiale semble à la sauce Covid.
La bureaucratisation de la distribution du vaccin en Europe a mécontenté tout le monde. Au lieu de poursuivre sans relâche la quête de nouvelles offres, von der Leyen et Michel se contentent de gérer la pénurie pour répartir « ce qu’on a » entre les pays, pour taxer, punir ou admonester ceux qui ne jouent pas le jeu de la disette à répartir.
L’UE a ignoré des vaccins excellents mais évalués « trop chers » ou politiquement à cause de n’être pas fabriqués dans l’orthodoxie capitaliste occidentale. Nous serons peut-être tous vaccinés fin 2022 au lieu d’Aout 2021, mais à un prix inférieur à celui payé par les Britanniques !

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L’absurdité économique d’un tel calcul devant les milliards perdus par les contraintes prolongées, et on ne parle pas des morts supplémentaires, montre à quel point cette politique est d’une bêtise crasse.
Le décompte que l’on fera en statistiques sur les vies non-sauvées de cette politique va poursuivre longtemps les dirigeants européens qui ont du souci à se faire pour leur avenir mais aussi celui de l’Europe.
L’efficacité de la vaccination en Israël est démontrée. Les États-Unis mettent le paquet et ont fait chuter de 56 % les hospitalisations. Pendant cet temps, en Europe, on hésite entre les dispositions à prendre pour éviter une troisième vague !
On aurait été plus avisé, de faire jouer les lois du marché et faire exister une concurrence, plutôt que de jouer les comptables. Quant à produire des vaccins en Europe pour les Européens, plutôt que de laisser partir les brevets et les chercheurs aux USA et philosopher sur la répartition équitable des doses, on n’est nulle part. On y restera.
C’est toujours bon à savoir, en Belgique, comme partout en Europe, nous continuerons de nous appauvrir en poursuivant la mondialisation des échanges et des fabrications de tout en Chine, nous apprêtant à devenir les sous-développés… des Chinois.
L’obstination de croire en ce libéralisme là est mortel, au vu de ce qu’en fait l’Europe.

4 mars 2021

Une future offensive libérale…

Ah ! les enfoirés !... Tout est dans Randstad Research, cette organisation spécialisée dans le gavage des oies au travail. Son but est clair : réconforter les bourgeois qui voient le pays basculer dans un foutoir dont ils ont perdu les clés.
Les travailleurs y sont particulièrement mal vus.
Un peu comme si les polémistes de la bande à Bouchez étaient confortés par Randstad que le libéralisme résout tout et que le reste n’est qu’une merde infâme, tel un journal La Meuse découpé en carrés, tombant un à un dans la fosse sceptique de la cabane du fond du jardin.
Par exemple que les Belges obtiennent un emploi par d'autres biais que le reste du monde. Assistés à vie, nous serions des fervents inconditionnels des services publics d'aide à l'emploi (VDAB, Actiris et Forem). Le réflexe du bébé qui pleure après sa maman pour qu’elle lui retrouve sa tétine ou qu’elle se déboutonne. Des infirmes nés dans la peur de se présenter aux élites « avides » de domestiques, poursuivis par la honte que nous sommes, les misérables acteurs d’une timidité frondeuse qui tournerait vite au gauchisme, si des gens à la Bacquelaine ne venaient porter le fer rouge dans la plaie et rappeler qu’un esclave, ça ferme sa gueule et ça baise la main de celui qui le nourrit.
Et Randstad, glacé d’effroi, se demande : « Le Belge cherche-t-il et trouve-t-il encore du travail comme il y a 50 ans ? ». Inutile de faire un dessin, vous avez compris la réponse !
Le même diffuse une autre crainte, celle-là montrant une fois de plus les travailleurs comme une espèce quasiment apparentée à Bradypus variegatus, mammifères dit Paresseux. Nous serions des arboricoles descendus les derniers des arbres, au contraire des Trumpéricoles, hyper actifs, jusqu’en janvier 21 !
« La Belgique affiche un taux élevé (6,4 %) d’inactifs pour cause de maladie et/ou d’invalidité ? La moyenne européenne s’élève à 4,3 %, et l’écart avec le reste du continent s’est considérablement creusé depuis 2010, passant de 0,7 points à 2,1 en 2019 – Newsletter info. »
On a compris que tous ces chiffres ne peuvent être que le résultat d’études de globalisation provenant de la philosophie mondialiste de fonder la statistique sur des types les plus performants, comme les bas salaires, pour une application au ras du gazon de la gens laborieuse.
C’est ainsi que nous battons les records des souffreteux mondiaux, sous-entendant par là que nous sommes les plus tire-au-flanc à geindre le plus haut et à se sentir terrassé par l’attaque d‘une mouche. Comble de la déveine pour la francophonie par rapport à la Flandre vaillante et qui ne mérite pas de trainer le boulet, c’est la Wallonie qui boquillonne sec, se « rhumatise » d’un filet d’air et gueule à mort pour un pied frappé par la chute d’un mouchoir de poche.
Tout cela dit, commenté et approuvé dans la conclusion bacquelainesque apostillée du paraphe de Georges-Louis Bouchez, l’élu des cœurs de l’orthodoxie libérale.

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« Le régime actuel en matière de maladie et d’invalidité ne fonctionne pas de manière optimale » soupire Randstad d’un air las, « C’est sans doute à la politique qu’il reviendra de prendre l’initiative dans ce domaine. Il est peu probable que les nombreux acteurs impliqués dans le régime actuel (médecins, mutualités, syndicats, employeurs, services de prévention) pourront résoudre l’équation uniquement par eux-mêmes ». (fin de citation)
Peut-être aussi que les lois sur la protection au travail ne sont pas assez contraignantes ou efficaces et qu’ainsi nous aurions plus d’handicapés qu’ailleurs, ou encore qu’ailleurs, un accidenté au travail est bon pour le rebut sans autre forme de procès. ? L'Insee montre qu’un travailleur sur quatre est victime d'un accident du travail pendant sa carrière. Les ouvriers sont les plus exposés avec 40% déclarant au moins un accident avec blessure au cours de leur vie professionnelle. N’y aurait-il pas à s’inquiéter sur la protection des travailleurs en Belgique, plutôt qu’à les traiter de maladroits ?
Quels que soient les sujets, l’avenir s’appelle l’alignement sur le planteur de riz des rizières coréennes, l’étalon absolu. Jamais malade, parce que mort avant ! Déjà la Pologne, la Hongrie, la Roumanie sont à l’effort.
L’objectif libéral, faire baisser le taux moyen de vie pour les ouvriers. Bacquelaine verrait l’âge idéal vers 45 ans, l’âge où statistiquement manuels et employés de bureau sont bons pour la casse.
Débarrassé de ce problème, on verrait bondir le nombre de centenaires dans la bourgeoisie et la politique. Exemple, Mathieu M, jeune débutant dans la haute politique à 42 ans, aurait encore un demi-siècle devant lui pour se faire du blé, comme papa et frérot.

3 mars 2021

Une obsession bourgeoise…

À peine le diplôme « convenable » en poche, les inspirés du bien-être, les champions du bonheur, les enthousiastes de la démocratie, ceux qui ont ça dans le sang, se précipitent à la reconnaissance des élites, avant de tâter celle du peuple. Encore que celle du peuple consiste à en mettre plein la vue, avec un fond de mépris perceptible par qui a l’œil un peu exercé.
Avec un peu de chance, ils atteignent aux affaires et comme Bouchez, Clarinval ou Mathieu M (il ne faut plus dire « Michel »). Les voilà redresseurs de tort. Leur conclusion : tout est mal fichu. Les malfaisants n’ont qu’à se retenir, les défaitistes et les fainéants au petit coin !
Comment ça se fait qu’avec de si louables intentions, ça n’a jamais été aussi mal fichu ?
Et on passe la Covid, la mascarade, l’impréparation, on pense à la pauvreté qui monte, comme la richesse aussi, mais dans l’autre sens. L’enthousiasme serait bidon ?
Il paraît que ce qui nous arrive est notre faute. Clarinval l’a dit l’autre jour. On le bloque. La raison ? Nous n’aimons plus le travail. La masse laborieuse déserte par centaines de mille les offres d’emploi, disent en échos les bourgeois. C’est justement les paumés qui font tout, moins ils sont payés, plus le pays s’en sort et fait des bénéfices.
Eux et quelques autres bourgeois de naissance ne sont pas concernés. Ils se classent en-dehors, hors concours. Ils ne fréquentent pas l’ONEM. Tout est prévu, en cas d’échec, retour au cocon de départ.

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Les petits rigolos qui n’en veulent plus de la belle ouvrage, c’est le rayon d’en-dessous, le bas d’étagère sociale.
Le travail, salut ! disent les gens. Le travail, grand remède vaccin total pour toute la Belgique, ils supportent plus. Faut plus qu’on leur en parle. Même Bouchez, d’habitude si convaincant chez les dames libérales, n’en place plus une, même l’ampli à fond, en contact avec le peuple. Magnette le sent aussi. C’est moins le chahut, et pour cause les salles sont vides et pas qu’à cause du Covid. Défection inexplicable, dit-on à la bureaucratie socialiste.
Le travail à toutes les sauces, bonsoir ! Si les pauvres ne travaillent plus, que vont faire les riches ? Bouchez a prévenu, si vous faites les malins, on va rappeler Bacquelaine pour calmer les meneurs.
En attendant, c’est aux chômeurs de prendre : niveau zéro, le total bas de l’échelle. Bouchez a vu le Custer, le nid d’embrouille : les chômeurs indemnisés !
L’Europe s’inquiète. Le bagne pour tous et au trot, faut que ça fume ! Faut que les râles soient de souffrance d’épuisement, de la perte d’un organe, d’une main, d’un pied, pour la cause, mais pas des râles de râleurs, des plaintes des fatigués à l’avance, des soupirs de ventilo.
Mathieu M, nul en flamand, a juré à Bouchez, qu’à la fin de l’année on le reconnaîtrait plus, manieur de la langue de Vondel comme un ancien de Genk. Voilà le travailleur volontaire à citation d’excellence, celui qui a vaincu le chômage !
Ceux qui sont pas dans les bureaux à se griser de statistiques sont pas d’accord. Ils ne reconnaissent pas Mathieu M comme un des leurs, mais comme l’un, bientôt, d’entre les grands chefs avec de l’avenir, du potentiel pas comme Ducarme.
Ceux qui font que s’ahurir sur des fraiseuses à perdre un doigt de temps en temps dans les souffles délétères des fabriques, futurs intubés du Covid, la trouvent mauvaise.
Mauvais ausi pour le système, déjà qu’il est presque chinois. Magnette accourt pour aider Georges-Louis, le vieux montois peut plus suivre occupé à ses papillotes, c’est à Popol le tour de main.
On ne réfléchit pas dans les bureaux que le peuple n’a pas la télécommande, que c’est Paul, Georges-Louis, David et même Mathieu M qui poussent sur les touches.
Où ça nous mène ce cirque ? Où il va planter son chapiteau, Bouglione, avec ses nouveaux clowns ?

2 mars 2021

Une juste cause.

Il y a comme une accélération de l’Histoire. DSK pour le viol du Sofitel est arrêté le 14 mai 2011. Le 25 mai 2018 Weinstein est interpellé pour une agression sexuelle en 2004 et un viol en 2013. Ce qui relance l’affaire Polanski, remet en mémoire Georges Tron et son fétichisme des pieds, ranime l’intérêt pour Patrick Bruel et ses masseuses en 2020, pour déboucher sur le cinéma français avec Richard Berri, 2021 et Science po avec Olivier Duhamel, empêtré dans un inceste avec un fils de Bernard Kouchner, un peu avant l’affaire Berri.
Les répliques du tremblement de terre en 2018, avec un Weinstein pour une fois vedette de ses tournages, n’en finissent plus. Une centaine de femmes, pas moins, ont dénoncé ses drôles de manières et franchement, quand on le voit évoluer entre ses avocats, on se prend à aggraver son cas tant l’homme à la gueule de l’emploi.
Les semaines qui suivirent virent un vrai déferlement, des milliers d’autres femmes à travers les sites #Me Too et #BalanceTonPorc se libérèrent du poids d’un viol ou d’une agression, qu’elles ne pouvaient plus garder pour elles.
Aujourd’hui, en faisant le compte, cela fait déjà un certain nombre de violeurs dans leurs petits souliers. Et ce n’est probablement pas terminé.
C’est sans doute l’affaire Weinstein qui semble avoir été la plus retentissante, tant par le nombre de femmes abusées de ce Barbe Bleue, que par l’impossibilité d’attaquer en Justice Donald Trump, jusque là président des États-Unis et intouchable.
Cette prise de parole, ce déferlement inattendu de femmes réclamant justice, est devenue un événement politique, dont les hommes trustant presque tous les pouvoirs ne pourront se défaire facilement.
Quant à dire que demain ne sera plus pareil, il ne faut pas trop s’emballer. L’argent du violeur jeté à foison en avocats, recours et dédommagements, fait souvent la différence. C’est à celui qui dispose des plus gros moyens pour faire trainer les procédures en longueur et décourager les victimes, contre souvent des moyens dérisoires des plaignantes, pour obtenir des condamnations fermes.
Ces affaires ont permis à certaines femmes de faire des retours en arrière et de revenir sur d’anciennes blessures qu’elles imaginaient effacées, alors qu’elles gisaient intactes dans leur subconscient.

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Il y a des dates qui comptent dans le long parcours des femmes vers la parité parfaite avec l’autre sexe. Ce fut le droit à l’avortement en 1970 et la parité en France en 1990. Encore que, tout le monde le sait, l’égalité professionnelle et économique est encore loin d’être acquise.
L’autonomie économique est la condition première de la liberté.
Il serait temps que dans des milieux essentiellement masculin, on prenne au sérieux le soulèvement de l’opinion et que la réaction, habituellement sarcastique, change de ton.
Car les femmes ne sont plus seules dans leur juste revendication. Elles rallient tous les jours des hommes excédés par le machisme et la suffisance des mâles conquérants, absolument rétifs à prendre en compte la douleur des autres.
Quand un combat est juste, il ne doit pas être uniquement le combat des victimes, mais de tous ceux qui veulent que cette démocratie soit moins moche qu’elle n’est.
Encore aujourd’hui des femmes ne croient pas au féminisme et partagent le sentiment des prédateurs sexuels, sans doute que, pour certaines, elles en sont aussi.
Beaucoup de violeurs, sont assez fiers de l’être tout en restant dorénavant prudent dans leurs histoires « entre hommes », depuis qu’on peut finir en correctionnelle pour un geste. La main aux fesses d’un contremaître sur son passage dans les rangs des ouvrières-machines, ce n’est pas fini, mais cela peut devenir périlleux, d’autant que les Smartphones font de très beaux instantanés.
Presque tous éprouvent encore un sentiment d’impunité. Au point que certains accusés de viol ou de harcèlement contre attaque dès qu’ils ont en poche un non-lieu. Histoire de démontrer leur « innocence ». Alors qu’ils savent très bien ce qu’ils ont fait et qu’ils ne doivent qu’à la prescription ou au manque de preuves, le sauve-conduit qu’ils ont en poche.

1 mars 2021

L’indicible était invisible !

Comme il sera encore question de la main invisible, rappelons ce que l’orthodoxie économique entend par là. C’est une théorie selon laquelle, tout entrepreneur aussi prédateur, menteur, tricheur, voleur, soit-il, contribue à la richesse et au bien commun. Autrement dit, un petit dealer qui écoule ses pacsons et ramasse trois ou quatre fois la paie d’un ouvrier de toute une semaine, sur une après-midi de planque et de vente, contribue au bien commun. Maintenant que vous êtes au courant, on peut y aller.
C’est quasiment du surnaturel et en même temps du prêt-à-porter pour le président du MR.
La théorie de la main invisible est attribuée à Adam Smith l’idole vénérée par l’excrément du capitalisme actuel. Pourtant, il avait carrément des doutes quant à la capacité des mécanismes du marché de faire progresser la patache collective ne serait-ce que d’un quart de roue. En effet, le bonhomme voyait l’invisible dans les affaires, comme un voile masquant l’ignorance et les limites de la science.
Je passe sur l’irrationnel de l’invisible et la main de dieu derrière celle des affaires, pour en venir à ce cher Malebranche, philosophe plus fréquentable que la haute finance « toutes nos passions se justifient elles-mêmes, c’est-à-dire qu’elles nous suggèrent les opinions qui peuvent les justifier ».
Juste ce qu’il se passe aujourd’hui avec la pensée unique qui fait croire que la main invisible apparait comme un atout dans cette pandémie. Alors qu’à cause d’elle les hommes de science ne parviennent pas à s’entendre sur ce phénomène singulier et que le prix des vaccins oscillent entre 1 € 75 et 17 €. De par le bruit de la fessée invisible sur nos derrières dodus, il est impossible de s’assurer du nombre de doses livrées et de doses achetées. On se doute que de nouvelles fortunes s’érigent dans les coulisses de la foire d’empoigne au jeu de « Pique, pique à qui meurt gagne ».
Par le passé, le système mercantile ne parvint pas à imposer la domination totale d’une classe sociale sur le reste de l’humanité. En devenant naturellement les propriétaires des sciences, laboratoires et personnels d’invention et d’expériences, les grands financiers actuels sont en passe de réaliser l’ultime jackpot qui aura raison de l’humanité.
Le petit dealer de quartier pourchassé par la police, en changeant plusieurs fois de métier, sera devenu par mutation et métamorphose, le grand bourgeois célèbre par une marque dont il est propriétaire ou par un ensemble des réseaux de part le monde qu’il contrôle.

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L’usage de la main invisible l’aura propulsé au rang d’idéologue du marché, voilant les inégaux rapports d’échange.
Ainsi s’élabore une réalité qui montre les États-Unis et la Chine en mesure de vacciner plus vite et à moindre coup l’ensemble de leur population que toutes les autres Nations, l’Europe comprise, puisque ce sont dans ces deux grands pays (auxquels on pourrait ajouter la Russie, si celle-ci rayonnait aussi mondialement, ce qui n’est pas le cas) que se concentrent les détenteurs du pouvoir invisible.
L’orthodoxie libérale se présente aujourd’hui comme l’avatar du système mercantile et nous apprend beaucoup sur la structuration de la « science » économique.
La théorie selon Hayeck (1) propose de revoir une main invisible plus du tout la même dans la définition de celle d’Adam Smith, celle qui prestement subtilise les productions mondiales de toute chose en passant inaperçue dans son processus délictueux. Tour de passe-passe sous l’œil complaisant des partis libéraux qui ne protègent pas le peuple des prédateurs.
Lors d’une de ses dernières et nombreuses interviews avant de pantoufler à la Commission européenne, Didier Reynders avait une fois de plus montré son parti pris et sa méconnaissance du problème mercantile dans l’organisation économique portant sur la main invisible, faisant du MR un continuateur exemplaire d’Adam Smith. On peut douter qu’il l’ait vraiment lu, ce qui serait bien dans son profil, sinon, s’il l’a lu, de sa confondante ou hypocrite mauvaise foi.
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1. Hayek a travaillé dans le domaine de l'économie de l'information. Il a analysé les causes des crises économiques en particulier de celle de 1929. Il a développé aussi une théorie de l'entrepreneuriat, du rôle des institutions politiques et des réformes nécessaires selon lui du système monétaire moderne.