Aidons les étudiants.
Le gouvernement dans la lutte contre la Covid-19 va au plus pressé, mais dans le vague et en zigzag. On voit même un mariole critiquer le gouvernement diriger par ceux qu’il y a fait monter, y compris son chouchou, Mathieu Michel.
De ce tohu-bohu inspiré par des experts scientifiques, contredits par d’autres experts, la voix du peuple est absente, ainsi que celle du parlement.
L’urgence permet de mettre la démocratie entre parenthèse. Comme ce n’est pas la première fois, ce système se passe très bien de l’avis des gens. Le divorce n’aura jamais été aussi grand entre l’exécutif et le peuple.
Cela tombe bien puisque l’Europe entend poursuivre une politique de libre échange. Le peuple n’en veut pas, donc il vaut mieux ne pas trop lui demander son avis.
Si bien que d’abandon en abandon, la société s’en va à vau-l’eau, alors que d’autres pathologies nous guettent qui existaient déjà avant la Covid-19, mais qui ont bénéficié de la stupeur générale pour s’amplifier et revêtir un caractère inquiétant.
Ce gouvernement, par son attitude, son louvoiement entre les mesures prises ou à prendre, son inefficacité brouillonne oublie les nouvelles exclusions sociales. Quelques commerçants sans ressources, des travailleurs exclus du chômage avec lesquels les CPAS jouent au chat et à la souris et un nombre conséquent d’étudiants, sont en train de rejoindre des SDF dans la rue.
Aux SDF indemnes ou à légère pathologie mentale, s’ajoutent désormais ce groupe de réprouvés sociaux avec des pathologies de stress, sans revenus, poussés à la rue par un méchant coup du sort. La souffrance psychique des nouveaux exclus aggrave une situation préexistante contre laquelle par le passé, on n’a pas fait grand chose.
Depuis la pandémie, les personnels sociaux spécialisés ne peuvent plus parcourir les rues permettant aux SDF de faire un choix de parcours, celui de sortir de leur condition précaire, pour une autre vie. Que dire des nouveaux arrivants contraints de coucher sous leur mauvaise étoile, misérables parmi d’autres misérables !
Ainsi dans cette population errant sous nos fenêtres, 30 %, souffraient, avant la nouvelle vague d’arrivants, de troubles mentaux graves. Malgré les chiffres inquiétants du nombre de SDF ou plutôt à cause de cette augmentation, le système libéral qui avait eu jusque là plutôt tendance à durcir ses positions, ne va pas mieux traiter les nouveaux.
Les étudiants sans ressource sont avertis. Ils vivent dans un monde du « sauve-qui-peut ». Ils entrent malgré eux dans un milieu hostile dont on a tiré des statistiques effrayantes bien avant la crise sanitaire. Un trouble psychiatrique sévère est repéré dans 32 % des cas (40 % chez les 18-25 ans) : 12 % d’états anxieux invalidants, dont les états anxieux post-traumatiques, 7 % d’état dépressifs majeurs et surtout 13 % d’états psychotiques (17 % chez les 18-25 ans).Viennent s’ajouter à cela 21 % de trouble de la personnalité (32 % des 18-25ans), un risque suicidaire moyen ou élevé de 13 % (17 % 18-25ans), 29 % des personnes rencontrées présentent une addiction (essentiellement alcool et cannabis) avec 38 % des 18-25 ans. Ces chiffres sont tous bien au-dessus des prévalences en population générale, pourrait constater n’importe qui, sans déranger Emmanuel Todd dans sa quête de données.
Au fil du temps le sentiment de désillusion, la perte d’un idéal social et la disparition des réseaux de proximité engagés pour l’autre lutte, laissent entrevoir un glissement social fatal.
Une fois que les besoins vitaux ne peuvent plus être satisfaits, que la solitude et l’ennui envahissent les impétrants à ce dépouillement en plein air, l’assistance qui finissait par être acceptée, avant l’épidémie, ne sera pas là pour les victimes collatérales de la Covid-19. Les victimes de l’économie à l’arrêt, les étudiants sans les petits jobs, deviennent des sous-SDF se fondant dans l’ensemble, non-aidés au moment il n’est plus possible pour personne de saisir une main secourable pour sortir du trou.
Ne pourrait-on pas donner aux étudiants sans ressource une indemnité de 1000 euros par mois, les petits commerçants étant en principe soutenus par d’autres formes de solidarité ?