Pour le retour d’un idéal.
Pourquoi le désenchantement actuel est-il essentiellement politique, puisque même la Covid-19 l’est éminemment ?
Nous n’allons pas refaire le procès des acteurs de terrain. Dès le début de la pandémie, ils ont montré une impréparation, voire une désinvolture face à la progression du virus qui se poursuit aujourd’hui par autant de cacophonie dans l’organisation de la sortie de crise, qu’elle fut brouillonne et impréparée à l’entrée.
Pas davantage épiloguer sur l’envie des notables de profiter des vendredis de conseil pour que coïncide la mise au point des scientifiques avec nos neuf ministres de la santé, plus un dixième que l’on a oublié : le premier ministre.
Ni, enfin, parce qu’une crise qui touche à la santé de tout un pays qui s’était déjà produite il y a cent ans, à toutes les chances de se reproduire encore.
Non, rien de tout cela, mais d’un simple idéal, un ras le bol de tout ce cirque, avec l’ambition de quitter un travail par la contrainte, pour autre chose de plus vivable.
C’est une ambition que nous nous devons parce qu’elle est morale et devrait prendre en compte les inégalités et l’effet de serre qui touche au climat.
L’une n’allant pas sans l’autre, nous nous trouvons devant l’impasse d’un monde qui semble s’être durci autour du système économique. Un monde coincé entre l’impossibilité de réduire les inégalités puisqu’elles vont en s’augmentant, mais aussi de répondre au défit de l’effet de serre, puisque le seul moteur qui anime l’économie, c’est la croissance et qu’elle est incompatible, avec le respect de la nature.
Or, ce projet d’avenir, nous en étions conscients, nous l‘espérions en Europe dans la période qui coïncide au début du deuxième mandat de Mitterrand. Celui-ci abandonna soudain sa politique de transformation sociale, pour entrer de façon définitive et complète dans le système libéral. La Belgique socialiste d’André Cools et Guy Spitaels faisait pareil.
Si bien qu’aujourd’hui, nous nous trouvons sans projet socialiste, sinon celui du seul parti socialiste qui reste, le PTB. On sait la difficulté de tout parti de gauche de rassembler les gens pour construire une majorité. Quand on a devant soi l’ancien parti socialiste, entré dans le système libéral avec la ferme intention d’y rester, l’électeur se disperse.
Il est bon que la gauche ne soit pas dans les mains d’un seul parti, mais comment faire autrement si le plus ancien des deux n’est plus vraiment socialiste ? Quand le libéralisme a besoin d’un renfort, le PS y court sans état d’âme.
L’idéal vers lequel on tend à gauche, même si le combat est loin d’être fini, ne pourra être atteint que par un ressaisissement du parti socialiste. Les récentes affaires, même si certaines ont conclu à des relaxes, montrent combien les directions au PS sont fragiles et peuvent décourager l’électeur. Mais même décourager, ce parti pourrait conserver son état de nuisance actuel encore longtemps. En France, la gauche ne constitue plus une menace pour Macron. Mais à la différence de la Belgique, le PS français est quasiment mort. Ses électeurs se sont partagés entre la gauche, écolo et l’extrême droite. Il n’y a pas encore d’extrême droite en Wallonie, comme il en existe une en Flandre.
Le PS se dissoudra plus lentement en Belgique.
On voit bien que l’espérance de retrouver un idéal possible dépend de lui.
Le retour à un idéal est toujours possible. C’es à l’électeur de voir....