« Retraité ! | Accueil | Une femme épatante ! »

Par le trou du souffleur !

Les décors de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell, n’étonnent pas la ministre Linard (Ecolo). Elle ne voit pas le lien avec la culture. Elle n’est pas la seule. La culture, c’est ce qui lie les utilisateurs de la langue parlée d’une Région à une civilisation.
La Wallonie a déjà perdu la langue des origines. Elle est en train de perdre le français, sa langue d’adoption, et le merveilleux qui va avec, de Beaumarchais à l’ouvreuse
Les langues importées, le flamand par la bizarrerie d’un État belge artificiel et l’anglais, l’idiome des friqués, corrompent tous les jours ceux qui pérorent à notre place et qui disposent des micros, des journaux et des combines des M’as-tu-vu, pour imposer leurs idiomes. Ils font tache d’huile. Si en plus les théâtres font relâche sur ordre ministériel, on a fait le tour.
On a vu un clown-journaliste de RTL, le Bloom Léopold d’ « Ulysse », s’extasier devant le « bon » français de Vandenbroucke, le ministre fédéral de la santé. C’est dire où on en est !
Si bien que la Covid-19 a été pour la culture le coup de couteau final, celui qui achève la victime au troisième acte, quand le rideau tombe, la Léontine du « Triomphe de l’amour ».
La ministre Bénédicte Linard est tellement peu au courant que la culture, c’est fichu, qu’elle s’inquiète à tort du déconfinement culturel et événementiel.
Elle ne devrait pas. Elle fait penser au paysan de 1942 qui s’angoisse de la prolifération des doryphores dans ses pommes de terre, alors que les Allemands ont réquisitionné la récolte.
Après un an plein de fermeture, les petites salles d’événements musicaux et de spectacles culturels, fermées pour cause de faillite et de dettes insurmontables « pourraient rouvrir » le 8 mai, en extérieur pour 200 personnes et 100 à l’intérieur. Vous me direz, tant mieux… sauf que la plupart n’existent plus !

1arienp1.jpg

À Liège, c’est l’hécatombe.
Pour refaire des amateurs de culture, il faut une génération. Richard3 est sur le cul ! Pour se faire comprendre dans un français utilisant les mots adéquats et les expressions usuelles qui, jadis, étaient couramment employés dans les quartiers populaires, il deviendra bientôt nécessaire de s’adjoindre un traducteur doublé d’un mime ! Bonjour le programme de l’enseignement ! Alors, vous pensez, plus de théâtre, de cinéma, de salles de concert depuis plus d’un an !
Miss Linard, will you have to tell you in English? It's over, I'm telling you!
Le déconfinement des arts de la scène ? C’est comme ouvrir une porte d’un pan de mur qui tient encore debout d’un chantier de démolition. Le point de non-retour est atteint avec une perte de revenus de... 99,9% des artistes, comédiens et techniciens de scène. Le trompe-l’œil des arts fonctionnarisés, les lyriques les orchestres, les « théâââtres » subventionnés et les personnels payés à l’année pour le plaisir du bourgeois, feront paravent d’une partie de whist où la grande misère est sur table.
Certes le bourgeois retrouvera sa loge dans une institution quelconque et pourra discrètement échanger quelques paroles mezzo voce avec son voisin de fauteuil sur la préférence de Mendelssohn à Berlioz, mais les autres ? Le populo, déjà si mal en point intellectuellement, n’aura plus rien.
Savez-vous à combien les recettes billetteries pour toute la Belgique sont tombées au premier trimestre 2021 ?... 7.964 euros ! Il était de 70 millions en 2019.
Racine, Molière et Corneille n’en sont pas revenus d’entre cour et jardin, des planches vides.
Depuis le début de la crise de la covid, calcule la Sabam, la perte essuyée par les événements culturels belges est d’au moins 360 millions d’euros, auxquels s’ajoute au bas mot, pour les artistes, une perte de 27,8 millions en droits d’auteur. Et ce ne sont que les chiffres de la Sabam. Pour une estimation nationale, il conviendrait probablement de doubler l’estimation des pertes.
“Il faut avoir bien conscience que nous sommes dans un état d’extrême urgence”, commente la CEO de la Sabam Carine Libert. “Le temps n’est plus à la discussion mais à la prise de décision (...) ; le secteur tout entier a atteint un point de non-retour”.
Mais alors, Carine Libert, quand on est à un point de non-retour, la seule décision possible, c’est de renverser la marmite ! Je ne sache pas que les chevaliers des lettres et les « Lia » de « Sodome et Gomorrhe » (Giraudoux) soient prêts.

Poster un commentaire