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Le pouvoir du peuple confisqué !

C’est flippant. Nous avons tous les ingrédients pour mettre en piste une vraie démocratie. Et nous n’y arrivons pas ! Sont en cause ceux que nous élisons qui ne nous représentent pas, après nous avoir juré qu’ils nous représenteraient.
Nous le savons depuis le référendum pour l’application du traité de Maëstricht, rejeté par les Français et escamoté en Belgique par Di Rupo, afin de faciliter son approbation par le Parlement, sans nous, sans notre accord ; Comment digérer une absence de démocratie pareille ?
Toutes les grandes questions d’orientation du pays en politique extérieure et intérieure devraient passer par un référendum. Il faut cesser d’ignorer l’opinion, sous prétexte que le peuple est ignorant et arrêter de croire s’il n’y a pas de progrès, que c’est en raison des retardataires, c’est-à-dire toujours « nous » dans tous les cas.
Ce que ce gouvernement exprime et, avant lui, celui de Charles Michel, c’est la haine de la démocratie. Pour eux, il n’y a qu’une seule bonne démocratie, celle qu’ils expriment, l’autre, celle du peuple, n’est qu’un populisme.
Nous sommes en plein paradoxe, puisque ceux que nous élisons, c’est quand même pour faire la politique que nous souhaitons. Or, dès qu’ils son élus, c’est pour faire la leur, c’est-à-dire celle que leur souffle l’Union Européenne, elle-même à l’écoute des battements de cœur de l’Amérique à Washington. Et plus la mondialisation progresse, plus de traités seront signés, plus la démocratie deviendra une abstraction, un monstre de contraintes aux seuls avantages d’une classe sociale supérieure.  
Retrouver le scandale porté par le mot de démocratie, c’est d’abord retourner à l’étymologie du terme qui fut à l’origine une insulte lancée contre un « gouvernement » anarchique par les aristocrates grecs. Depuis l’aristocratie remplacée par la bourgeoisie, les bourgeois se sont approprié le mot, pour le vider de sa substance dans la pratique.
Ils ont réduit la démocratie à une contingence « notre part à prendre » des responsabilités de la conduite du monde.
Pour cela, il fallait garder les simulacres d’une vraie démocratie, en ayant soin de multiplier les obstacles entre la voix du peuple et celles des élus, tous unis dans un vaste complot de sédition à l’égard des gens. Ils l’ont fait, certains de bonne foi, afin d’éviter l’autodestruction de la Nation. Ils n’ont pas perçu que de ce fait, ils niaient eux-mêmes ce qu’en principe ils devaient défendre : la démocratie !
L’étonnant est que ce qu’ils en concluent reste des discours en faveur d’une démocratie mythologique, ponctués d’actions dictatoriales qu’ils voudraient être d’un despotisme éclairé « pour notre bien », comme s’ils nous jugeaient irresponsables intellectuellement de les comprendre.

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Ainsi nous voient-ils immatures à vie. Cependant qu’ils ne sont pas gênés de solliciter le suffrage des idiots qu’ils croient que nous sommes.
Ils étalent à l’aise la thèse classique des possédants supposant que nous ne la comprendrions que dans le sens qu’ils veulent que nous la comprenions. À savoir : les pauvres en veulent toujours plus ; il y a trop d’individus, trop de gens qui prétendent au privilège de l’individualité. Le discours intellectuel dominant rejoint ainsi la pensée des élites censitaires et savantes du XIXème siècle : l’individualité est une bonne chose pour les élites, elle devient un désastre de la civilisation si tous y peuvent prétendre.
Autrement dit, ils marchent à fond dans le néolibéralisme qui consacre la part importante de son devenir à l’individu, fût-il seul contre tous, à condition que nous soyons éliminés de la course, laissant tout loisir à la crème du pot, c’est-à-dire eux, le profit de la réussite en solo.
L’épidémie, le salafisme, la banlieue nouveau territoire de la drogue, l’irréductible islam dans son refus d’intégration, tout concourt à la limitation du pouvoir des gens, au point que nous sommes dans une phase d’accélération des formes d’autorité qui régissent le corps social.
C’est également pourquoi la démocratie est l’objet d’une haine des dirigeants : elle remet en cause les partages établis qui les avantagent. On l’a bien observé chez Georges-Louis Bouchez piqué au vif par l’étalage de ses 18.900 € perçus chaque mois.
Il n’y a guère, Louis Michel, avec son sens de la provocation, estimait qu’il n’avait pas été suffisamment payé pour son travail dans ses différents mandats.
La société inégalitaire ne peut fonctionner que grâce à une multitude de relations égalitaires.
Telle par exemple la remise d’une voix à chaque citoyen allant aux urnes.
Cela ne fonctionne plus, puisque ceux que nous élisons sont déterminés par principe et par obligation de faire une politique tout à fait indépendante de la démocratie.
Ce devait être déjà le problème en Grèce 350 ans avant J-C, Platon ne pouvait exclure le tirage au sort comme ultime fondement du pouvoir.

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