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L’envie.

Comme a écrit Auguste Detɶuf « Les économistes ont raison : le capital est du travail accumulé. Seulement, comme on ne peut pas tout faire, ce sont les uns qui travaillent et les autres qui accumulent ».
Un membre de la caste supérieure, dit très superficiellement et sans avoir besoin de réfléchir beaucoup, « ce qui sépare ceux qui ont réussi de ceux qui n’ont pas réussi, c’est l’envie de ces derniers de remplacer les premiers et non pas l’inverse. »
Ainsi on pourrait croire la gauche jalouse des privilèges et non pas indignée, pillarde des biens d’autrui pour en jouir, et non pas allant au plus pressé pour soulager les plus pauvres. C’est-à-dire un État socialiste qui serait le nouveau propriétaire par l’expropriation de l’État libéral. Comme si un État de cette espèce ferait encore sa bible du néolibéralisme en torchant le cul des gens du CAC 40 !
Avant, il était courtois de placer au plus haut les vertus de son adversaire. Ce n’est plus le cas des blancs-becs de la mouvance libéralo-socialiste au pouvoir. Georges-Louis Bouchez consacre la moitié de ses discours à dire pis que prendre de la gauche. Sans le savoir, il trace un tableau assez juste de lui-même. Un arriviste est toujours envieux de celui qui est une marche au-dessus de la sienne. On inverse ses adversaires et on s’aperçoit que les plus enviés sont ceux de la famille Michel, à qui son discours contre la gauche pourrait s’appliquer parfaitement.
La gauche existe depuis que les hommes se sont convaincu qu’on ne peut pas vivre éternellement dans l’inégalité. Plus nombreux seront les gens du peuple qui se rendront compte de cela, plus l’État libéral sera menacé et près de passer la main.
Le désolant de la situation actuelle est que les maîtres du jeu et nous les valets par contrainte se croient dans un jeu du chat et de la souris. C’est-à-dire que les rôles ne peuvent pas être inversés tant la force reste au chat.

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Alors qu’il n’est pas question d’un jeu et qu’un million de souris auraient raison d’un chat.
Dans la réalité, nous sommes condamnés à accomplir des tâches qui ne peuvent satisfaire l’égoïsme et qui pourraient dans une autre société satisfaire un besoin de communauté. « Si je pêchais des thons non pour gagner ma vie, mais pour que des hommes occupés à terre puissent manger du thon, mon travail serait un plaisir. (Roland Dubillard)
C’est exactement ce qu’il est impossible que les maîtres actuels de cette société comprennent.
Il faut croire parallèlement que l’appel des sirènes du surmoi des gens riches ne peut attirer qu’une petite minorité, ceci afin de ne pas réduire leur fortune s’entend.
Ils auront beau faire, tout détruire, placer tous leurs contradicteurs hors d’état de nuire, il y aura toujours quelque part une petite musique qui parlera de fraternité et d’amour du prochain qui s’élèvera, ne serait-ce que d’un seul et sous n’importe quel dictateur.
C’est ce que ne comprendront jamais les puissants de cet État !
S’il faut en croire le Littré la légitimité et le droit ne sont jamais que ce qui caractérise un pouvoir. À prendre en charge la situation présente n’implique plus vraiment le peuple dans un État qui se détache de l’ébauche de la démocratie qu’il avait antérieurement.
Un ordre ancien qui tombe en ruine et un ordre nouveau qui se fonde, voilà qui redonnerait des couleurs à l’avenir.
Quand bien même les sondages placent la droite gagnante un peu partout en Europe, les faits horribles qui se préparent peuvent en quelques jours retourner l’opinion. Tout n’est pas joué et bien malin est celui qui pourrait dire avec certitude que les dés sont jetés.

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