MR & LREM en mode danger ?
À voir comment Charles Michel, plus mielleux que jamais, a tourné autour du couple Macron, jumelé aux propos flatteurs de Didier Reynders à l’égard des deux présidents Sarkozy et Macron, on se doute du grand intérêt des MR pour le trône français.
C’est la politique de ruissellement, au lieu d’être sociale, elle est latérale !
Les carrières de nos deux chefs de file à l’Europe n’ont été possibles que par une sorte d’assimilation de la nationalité belge à sa grande consœur.
Les baromètres de popularité des marcheurs et les Réformateurs sont connectés. Il convient donc de les associer mais de manière inégale, attendu que si c’est le MR qui dévisse, cela ne passera pas la frontière, par contre si c’est LREM le mouvement se verra chez les libéraux belges.
Emmanuel Macron bénéficie encore d'une certaine audience. La liquéfaction de l'ancien système des partis, la menace d'un risque d'accession au pouvoir du Rassemblement National, la disparition des débats publics et l’avantage d’être le roi de l’échiquier, favorisent le mari de Brigitte. Est-ce pour autant gagner ?
Tous les présidents français, depuis la sottise de Jospin de faire voter les législatives après l’élection du président de la République, ont été la clé de voûte du régime. Macron condense sur son nom tout le macronisme, gouvernement et majorité, seule la haute administration n’est pas toute dans sa main. C’est dire l’avantage. Pourtant, à y bien regarder, tout cet édifice est fragile. Le prestige de Macron ne va pas jusqu’aux députés de son système qui peinent à s’implanter et former autre chose qu’un parti de circonstances.
Les spots concentrés sur Macron en permanence, ce n’est pas rien ; mais dans l’excès, il y a outrance. La République en marche (LREM) n’est rien d’autre qu’une agence sans client, une enveloppe sans contenu ! Aucune latitude à aider le chef suprême, avec un vide sidéral de personnalités marquantes.
Macron surgissant de derrière la pyramide du Louvre au sortir du soir de son élection n’a été que le dernier feu d’artifice d’une campagne réussie. Comme il avait trompé tout le monde, tant sur sa gauche que sur sa droite, le reste ne pouvait aller de pair.
Les réformes impossibles et avortées, toutes imputées à la Covid, sont les signes d’une dérive droitière recevant un accueil franchement hostile d’une majorité de Français.
La crise sanitaire a surtout montré ce que valait l’administration Macron. Olivier Véran à la Santé s’est montré irrésolu et peu fiable, multipliant les points presse. Son discours patchwork a mêlé propos anxiogènes, cours pédants de médecine, prédictions et songes creux ! Ses intrusions dans les médias donnèrent une impression d'autosatisfaction jubilatoire d’un cuistre parfait d'amateurisme politique. Il a fait du Vandenbroucke, en un parler plus élégant certes, mais en collectionnant les erreurs et les balourdises.
Castex, c’est le sous-préfet aux champs à l’accent de Toulouse. Certes, il ne faut pas un premier ministre flamboyant pour la réélection de Macron, quant à prendre un rond-de-cuir, c’est trop caricatural pour être efficace.
La gauche voit Margaret Thatcher en Macron. C’est vite décrit. Il n’a pas l’âpreté au gain de l’épicier qu’on voyait chez la Miss, il a pire : la vue napoléonienne d’un grand destin oligarchique.
L'ère Thatcher ne se résume pas au populisme autoritaire. C’est une vraie « gramsciste de droite ». La dame de fer se préoccupe de ce qui se passe dans la tête des gens. Chez Macron, les chiffres succèdent aux chiffres, sans se soucier des évidences. C'est ce qui explique les heurts continuels avec une grande partie de la société française. Malgré le battage énorme de la presse autour de sa récupération des Gilets Jaunes, il n’a rien récupéré du tout, parce qu’au départ, il n’a jamais intégré la revendication primale de la souffrance et de l’humiliation des gens.
Macron a la mentalité du petit patron qui voit des mollassons partout « traverser la rue pour trouver un emploi » et « je ne céderai rien aux fainéants ». Son discours fleure bon le patronage des pires évangélisateurs du peuple, ces patrons des charbonnages de la fin du XIXme siècle.
Voilà pourquoi, les MR surfent sur son intelligence, sa parfait éducation et son atlantisme irréprochable. Il les sert beaucoup dans leur ambition en étant le parangon de la famille Michel.
On verra comme ils se sont trompés et comme le MR s’effondrera l’année prochaine avec son homologue français LREM.