Charly, tu m'remets l'même !
Le souverain incontesté de l’Europe, Joe Biden, vient faire une tournée d’inspection la semaine prochaine. Les journaux sont déjà en pamoison. Philippe essaie son plus beau costume. Mathilde, dame de compagnie de Jill Biden est d’ores et déjà profondément déçue, attendu que Madame Biden ira voir Elisabeth II sans passer prendre sa camériste bruxelloise.
Tout est sens dessus-dessous, dans l’attente du maître. Madame von der Leyen et Charles Michel, les gérants délégués, attendront le propriétaire sur le pas de la porte au rond-point Schumann, pour la remise solennelle et symbolique des clés de l’UE.
Non mais, quelle honte !
Sans politique, sans but, sans volonté, la dévotion pour le « grand frère » sert de cache-misère de ce que nous sommes de par notre faute : une sous-préfecture de Washington.
Comment est-ce possible que nous en soyons arrivés là ? Avec une population supérieure à celle des USA, un euro qui draine des milliards mais qui s’aplatit devant le dollar, au point qu‘il se convertit à chaque opération en-dehors de l’Europe, y compris en commerce avec la Chine, une armée presque inexistante qui ne fait rien sans passer par l’OTAN et son général en chef toujours américain, mais qu’est-ce que nous valons à part ça ? Quel est le poids de l’Europe quand un Erdogan fait partie de l’OTAN et que son armée pourrait se promener partout chez les 27, hormis la France qui a la bombe et une structure militaire cohérente ?
Cette domesticité nous conduit inévitablement à faire le contraire de nos intérêts en boudant Poutine, puisque Biden le veut, encore qu’on hésite sur ce qui va se passer entre Biden et le président russe à Genève. Peut-être redeviendrons-nous les amis des Russes pour contrer les « méchants Chinois » qui veulent passer devant les USA et prendre le titre de première puissance mondiale ?
Mais quelle honte !
Le grand cas que Biden fait de l’Angleterre est un camouflet pour l’Europe. Boris Johnson en claquant la porte au premier janvier devait sentir passer le boulet et son pays, sombrer dans le désastre économique. C’est tout le contraire qui se passe, puisqu’il reste le « collaborateur » privilégié des Américains et que la première visite de Biden est pour lui !
Mieux, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président américain Joe Biden comptent se mettre d'accord jeudi, lors de leur première rencontre, sur une nouvelle "Charte de l'Atlantique" prenant en compte la menace des cyber attaques et le réchauffement climatique, a indiqué Downing Street. Si je comprends bien, Boris Johnson signera la nouvelle charte en notre nom, après en avoir discuté les modalités d’application, que Charles Michel et Ursula von des Leyen s’engageront pas la suite à respecter !
Voilà qu’on apprend ainsi que cette rencontre du G7 en Cornouailles est capital pour Bruxelles qui attend tout de Biden et de Johnson ! Et c’est depuis Downing Street qu’on apprend que la nouvelle "Charte de l'Atlantique" affirmera que "si le monde a changé par rapport à 1941, les valeurs restent les mêmes" concernant la défense de la démocratie, la sécurité collective et le commerce international.
C’est comme qui dirait un nouveau contrat de dépendance que le premier ministre britannique signera pour nous en qualité de délégué de l’Europe !
Pas rancunier pour un sou, Biden reprend les relations « spéciales » que Trump avait eues avec Boris Johnson, surnommé le Trump anglais. Ainsi Biden récupère le marteau lâché par le président républicain pour enfoncer le coin entre l’Anglais et nous, ayant choisi le beau blond par affinité de langue, de mœurs et d’intérêt.
Cela mis au grand jour, sous les cris de joie et les manifestations d’allégeance des médias et des 27 pays croupions, nos grands chefs seront ravis. Le fossé va encore s’élargir entre eux et nous, de moins en moins intéressés par cette mascarade et profondément dégoutés par une Europe carpette.
La voilà bien l’idée européenne de Schumann à Jacques Delors, claironnée comme une renaissance du vieux Continent ! Elle ne cachait que le vide et l’absence de motifs, autres que celui de s’inscrire en larbin définitif des Etats-Unis.