Le Vif et Demelenne aiment Bouchez !
Claude Demelenne est le sparring-partner favori de Georges-Louis Bouchez. Ils s’entraînent régulièrement sur le ring du journal Le Vif-L’Express, là ils peuvent défier tout qui n’est pas adoubé par la bourgeoisie prépondérante. Et il y a du monde. C’est que Bouchez est un poids léger qui cogne dur, mais un peu n’importe comment. Demelenne le conseille pour mieux diriger ses coups. Ils sont sponsorisés par le club des gens riches.
Bouchez est le type du boxeur flamboyant, vantard et belle gueule. Ses fans en raffolent, surtout quand il dit n’importe quoi d’un air effronté que les minettes du parti adorent. En-dehors du MR, le public le déteste. Cette mauvaise image de Bouchez, Demelenne veut la retravailler. Pour progresser, le président du parti doit séduire davantage.
Reprenant l’interview de Jean-Marc Nollet à la « Libre-Belgique » l’habile journaliste grossit le trait, selon un procédé connu pour stigmatiser les propos de Nollet, jugés excessifs.
L’arroseur est arrosé. L’excès de hargne du complice de Bouchez semble être, au contraire, plus justes pour dépeindre la star du MR, que ne le faisait Nollet !
Pour ce qui en est de la démocratie, tous les partis sont dans le même sac. Comme des abeilles folles, ils poursuivent la construction de leur tour de Babel, d’un premier ministre à un autre.
Demelenne fait sauter son poulain à la corde. Il concède que Georges-Louis est clivant. Son « m’as-tu-vu ? » est spécial. À côté de lui, la vieille poupée montoise, chouchou des pensionnées et dieu unique de Michel Henrion est un néophyte dans l’art de se faire valoir. Il lui arrive de flirter avec les limites, dit Demelenne de son crac. « Il tend parfois des bâtons pour se faire battre. » Mais, poursuit le journaliste « Il ne met jamais son drapeau en poche. Son drapeau - le libéralisme - n'est pas le mien, plutôt social-démocrate. …La façon dont le président du MR est transformé en punching-ball par une partie de la gauche, ne me plaît pas. Pire, elle me choque. »
On apprend ainsi que le journaliste du Vif est plutôt social-démocrate ! Admirable pirouette, merveilleux replacement au centre, qui permet à l’homme à la plume d’or, d’être à la fois conseiller-manager de Georges-Louis et arbitre expert, pour de futurs articles moins clivant.
On aborde le dernier round. Bouchez cherche le KO de sa méchante gauche. « Bien sûr, Bouchez a musclé le discours libéral dans plusieurs dossiers "chauds". Mais cet exercice de musculation - qui peut irriter - ne ressemble en aucun cas à une entreprise de "trumpisation" du MR. » À ce raisonnement suprême du journaliste, les ouvreuses-tricoteuses du parti humectent in the baba de désir !
On l’a compris pour Demelenne « social-démocrate », Bouchez est le beau mec qui sauvera la Belgique du chaos. Le jour où le PS n’aura plus une autre solution, comme au temps du Maingain libéral, que d’être un nouveau FDF, sous peine de tomber dans l’enfer PTB !
Ah ! ces gens « d’extrême droite-sociaux-démocrates » comme Demelenne, les efforts qu’ils font pour amadouer le lecteur apolitique !
Un écrivain finit toujours par prêter à son personnage, son propre ressenti. Le portrait de son poulain est tout à fait le sien.
« C'est un classique de la gauche : quand un adversaire politique dérange, on lui colle l'étiquette "extrême-droite" ou "Donald Trump". Georges-Louis Bouchez est la nouvelle cible. Une certaine gauche ne le lâchera plus. Elle a trouvé un os à ronger. Bouchez veut incarner la droite camping-car, qui met sur la table les questions sécuritaires. Voilà la preuve de sa dérive, martèle la gauche. » Mais oui, absolument pense un large public qui n’est même pas toujours de gauche.
Et je le pense aussi et vous savez pourquoi, tête de linotte journalistique ? Parce que Bouchez et ses semblables vantent une économie mondialisée criminelle pour des objectifs ravageurs et détestables, selon une théorie d’expansion continue qui est une bombe à retardement propre à détruire la planète. Et j’irai même plus loin, ces gens qui pensent l’économie à l’identique de la vôtre sont, ou des inconscients stupides, ou des criminels.