Les mangeurs de Lotos.
Sans aucun titre universitaire en paléontologie, simple curieux de l’œuvre de Cuvier, je crois être pratiquement le seul à savoir pourquoi au crétacé, soit environ 65 millions d’années avant Georges-Louis Bouchez, nos chers bêbêtes de plusieurs tonnes et d’au moins dix mètres de long ont complètement disparu sous la forme que Disney et Yves Coppens les représentent. Ils ne nous ont laissé que les oiseaux sous des formes les plus charmantes avec leurs gazouillis mutins et leur chétive apparence (pas tous).
Ce sujet passionne le grand public et les spécialistes depuis des décennies, autrement plus âprement que l’actu du lit présidentiel où dit-on, l’ancien de la banque Rothschild reste le déniaisé adolescent de ses débuts tumescents, tétant le Lotos du sein de sa Circé !
Je sens que je dois laisser momentanément Tyrannosaurus rex à ses célèbres restes et la question du poids de la bête, selon la formule de Creff, pour une digression. C’est votre faute aussi, vous qui avez tressailli, au Lotos, vous demandant si l’Auguste de l’Élysée se vouait à la grille du même nom et pourquoi pas à son tiercé, tandis que Messaline buvait les choses de sa vie à l’impératrice coupe, selon un des récits de Suetone !
Voici donc l’unique digression avant d’entrer dans le vif de cette disparition controversée. Le lotos1 (Λοτος [sic. λωτός], lotos, en grec) est un fruit au goût de miel qui apparaît dans l'épisode des Lotophages (les « mangeurs de lotos ») dans l'Odyssée d'Homère. C'est une plante qui fait perdre la mémoire : quiconque s'en nourrit oublie qui il est et d'où il vient. Beaucoup de nos compatriotes sont mangeurs de lotos !
Il s'avère aujourd'hui que cette extinction qui nous préoccupe n'a pas touché que les dinosaures, mais aussi une grande proportion d'espèces animales et végétales. Pour expliquer cette disparition, comme pour Covid, les paléontologues ne sont pas d’accord entre eux.
Les uns ne jurent que par le recul des océans, entraînant des modifications climatiques de grande envergure. D’autres constatent qu’à peu près à la fin du Crétacé, d’énormes éruptions volcaniques ont eu lieu (Trapps du Deccan), perturbant les écosystèmes. Une coterie très allumée y voit la Météorite de Chicxulub, par un taux anormal d’iridium abondant dans certaines météorites, relevé dans des strates de cette période. Le physicien américain, Alvarez et son fils géologue Alvarez bis, ont émis l’hypothèse d’un « hiver d’impact », aux effets similaires à un hiver atomique, provoqué par la chute de la météorite, comme un duel à la bombe de MM Biden et Xi Ping.
Ces éminents scientifiques se fourrent le doigt dans l’œil. La seule observation des cochons dans leur bauge ou des humains dans leur environnement, éclaire sur cette disparition.
Pas plus au Crétacé qu’au quaternaire les mœurs n’ont évolué. Gros mangeurs, les paisibles dinosaures ont englouti des forêts entières. Les digestions paisibles n’étaient perturbées que par les carnassiers qui prélevaient leur part de viande avec la vélocité de celles et ceux qui n’ont que leurs jambes pour s’approvisionner au plus vite et leurs dents pour râper la viande comme l’emmental d’un pizzaïolo. Telle était la délinquance en cette époque reculée.
Voyez soixante millions d’années plus tard, le cochon racle le sol et finit par engloutir la terre même sur laquelle le fermier lui a servi les ordures d’un village entier et qui font le cochon heureux. L’homme c’est pareil. Partout où il passe, il ne reste rien que quelques buissons aux feuilles déchirées. L’économie capitaliste dévore tout ce qui lui tombe sous la dent, digère à demi, et, dit-on, garde même ses fèces, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus convertir les excédents de ses recettes en € ou en $, avant d’y laisser sa merde !
De qui tenons-nous cette manie de scier la branche du mauvais côté ? Mais des dinosaures qui l’avaient apprise des troglodytes. Nous étions alors un minuscule mammifère, le museau à fleur de terrier et voyions cette mastication des machines désherbantes dans la certitude que cela allait mal finir.
Quand les grandes bêtes arrivèrent au bord de la mer, ils avaient tout bouffé. Aidé des Velociraptors, Tyrannosaurus rex consomma la viande sur pied qui restait, puis ils moururent à leur tour d’inanition, faute de paupiette.
Nos successeurs nous observent pareils. Ils nous voient bâfrer et finir, comme les grands reptiles, dans la boulimie et le « tout pour moi » et rien pour les autres.