Vers une dictature ?
Venue de France, suite à l’intervention musclée des polices de Macron à l’encontre des Gilets Jaunes, la répression directe et massive de tout mouvement populaire pourrait-elle être pratiquée en Belgique ?
Depuis que le premier ministre De Croo s’est acoquiné au socialiste de Vooruit, Frank Vandenbroucke, ministre de la Santé, les ordres et contrordres pleuvent avec les amendes lourdes. Le ton passe de poli à impérieux, à propos des mesures pour contrer le nouveau variant Delta du Covid. Et s’il y avait une mesure qui ne passe pas, qui porterait atteinte aux libertés définies par la loi ? Frank est soupe au lait. C’est l’adjudant pète-sec du gouvernement.
Ces messieurs sont presque tous issus d’une bourgeoisie qui est pour la fermeté dans la répression des mouvements populaires ; l’occasion de tester la machine répressive, dans les mesures qui sont d’application. Le citoyen dispose de sa liberté de choix, quand sa personne est en jeu.
En France, toujours à propos des Gilets Jaunes, la police n’a pas faibli et a fait une démonstration de sa capacité à mutiler des citoyens, amalgamant à plaisir les gilets jaunes aux black-blocs. Que ferait la police belge, si des gens s’assemblaient sans masque pour protester contre les mesures Vandenbroucke ? La police belge a moins mauvaise réputation que la police française, mais elle possède le même armement.
À l’instar de la bourgeoisie, selon laquelle une propriété privée vaut plus qu’un manifestant, la police aurait-elle le droit d’éborgner les gens ? La protection des biens a toujours été supérieure aux personnes, en Belgique. La démonstration d’intimidation de la force publique contre les manifestants peut mal tourner.
Les sociétés anciennes se sont souvent effondrées à cause du désistement de leurs forces répressives, brusquement saisie par cette vérité qu’elles sont l’émanation du peuple, qu’elles proviennent de milieux modestes et que leurs salaires sont à peu près les mêmes que ceux des ouvriers qui manifestaient.
Les temps ont changé. Nous sommes dans une période trouble d’individualisme forcené. Les citoyens intéressés par la politique n’existent pratiquement plus. La gauche n’est forte que sur papier. Sa division sur des sujets comme l’islamisation latente est visible. Les grands rassemblements du Premier Mai ne sont plus possibles. Le métier devient pour les travailleurs concernés le seul point de repère social. C’est peut-être l’occasion pour la police de montrer son adaptation et faire montre d’une cohésion qu’elle n’a jamais eue, d’allégeance complète au pouvoir, exigerait-il une répression sans faille !
Le pouvoir a le pays en main. La chose publique pourrait glisser d’un état de droit, déjà fort compromis, à une oligarchie que certains partis et membres du gouvernement souhaitent. Sous prétexte d’une mission supérieure, la sauvegarde devant les dangers d’une quatrième vague, Vooruit, PS et MR s’allieraient à la N-VA, comme Charles Michel le fit pour des raisons politiciennes !
En France, dans sa hâte de réprimer les Gilets Jaunes, la Justice n’a plus été garante de l’État de droit. Les magistrats ont eu la main lourde. Ils ont infligé des peines sévères pour des délits insignifiants.
Lors des grandes grèves des années 60-61 en Belgique, les grévistes ont écopé de peines lourdes. Des magistrats n’attendent qu’un signal du gouvernement pour la même justice expéditive. Alexander De Croo, représente la bourgeoisie belge. La machine est prête.
On ne pourra pas compter sur la presse d’opinion, auxiliaire du pouvoir depuis toujours.
Des derniers coups de menton de Macron à l’Élysée, on connaît en Belgique pas mal d’apprentis oligarques capables d’aller plus loin qu’une attitude de tribune mussolinienne et d’en donner à leur tour.