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30 août 2021

Une histoire accélérée de l’Europe.

Après que les faucons se soient métamorphosés en vrais cons à Kaboul, alors que nos américanolâtres, Georges-Louis en tête, sont toujours à Silicon Valley à cirer de leurs dernières brosses à reliure les pompes de Bill Gates, si on laissait ces fantômes du passé se débrouiller avec l’US Army pour un nouveau combat, celui avec la Chine que Biden promet ?
Même les clients de l’Institut Jean Gol à chercher la Belgique sur la tête-mappemonde rasée de près de Nadia Geerts, doivent revenir sur terre pour se souvenir qu’ils sont européens !
L’idée du déclin de l’Europe, apparue aux alentours de 1900, ne date pas d’hier. Ce n’est pas l’Amérique des chouchous du MR qui en est la cause. Ce serait plutôt le bourgeoisisme européens qui serait devenu violent après la saignée de 14-18, avec la disparition de quelques millions de jeunes gens qui leur auraient fichu la pétoche encore en vie. Le thème de réflexion devient majeur à la fin de la Première Guerre mondiale, quand l’Uhlan ne prête plus son concours à la paix des riches par la saignée des pauvres.
Le drame n’apparaît plus aux yeux des exploités dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour trouver une sorte de paix religieuse due à l’économie prospère jusqu’à la fin des Trente Glorieuses.
C’est vers 1975 que tout revient en force. Jusque là le poids de l’immigration, surtout musulmane ne s’était pas encore fait sentir. Cependant, insidieusement, au lieu de se disperser dans les villes, elle s’installait dans des banlieues où elle formait des communautés peu visibles encore.
Réapparu au moment des chocs pétroliers, la montée des pays émergents et la crise de 2007, voilà que l’Europe bâtie pour faire un triomphe d’une nouvelle Amérique, se révèle être un village Potemkine ! Avec les horreurs de la burqa enfin étalée au grand jour, alors que sous la pression des islamo-compatibles, l’Europe commençait une neuvaine de l’excuse présentée à qui en voulait de son ancien colonialisme, à son ardente évangélisation des missionnaires libéraux vendant leur camelote aux populations abasourdies par le crucifix et la chicote. Sous la pression de la rédemption d’une gauche à la Jack Lang nous subissons depuis, les crimes de nos ancêtres, tandis que les ancêtres de nos victimes, tout aussi sanguinaires, passent aux abonnés absents.
Enfin, stade final, l’Amérique nous trahit, tandis que les Musulmans installés de gré ou de force en Europe réclament le statut d’une culture différente, s’insurgent contre le manque de mosquées, sur le temps qu’on ne compte plus les églises sans prêtre et sans ouaille, vouées à la spéculation immobilière en transferts hôteliers ou industriels.

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La guerre froide a gelé nos cerveaux. C’est le moment choisi par les États-Unis de relever l’économie de l’Europe, mais à la manière du gérant-propriétaire. Basé sur le dollar, le nouveau système monétaire international crée une soumission supplémentaire, même de l’euro, puisque toutes les transactions internationales se font en dollar, y compris dans la zone euro !
Intégrée à l’OTAN, l’Europe occidentale est infantilisée par le bouclier militaire et nucléaire américain. Les libéraux se refusent de s’inquiéter de la dépendance croissante d’une économie fondée sur des énergies importées ; ils acceptent sans broncher le déficit chronique de la balance des paiements des États-Unis qui vivent au-dessus de leurs moyens grâce à la planche à billets et aux Européens dociles. La dépendance énergétique est de plus en plus marquée. L’Europe n’a pas de politique énergétique. Avec la guerre du Kippour, c’est la fin de l’énergie à bon marché.
Une part importante de l’épargne occidentale est transférée vers les pays producteurs de pétrole. Ceux-ci, presque tous musulmans, injectent nos sous dans des organisations terroristes. En une génération nous avons perdu les bases de notre puissance militaire et politique. À force de demander pardon à tout le monde d’exister, nous attirons les regards et nous sommes blâmés pour la manière dont nous traitons les émigrés musulmans.
Une grande partie de la gauche semble résolue à attendre le moment d’une révolte émigrée pour retrouver des militants, puisque les anciens se sont fait la malle chez Marine Le Pen en France et chez Bouchez-De Wever en Belgique.
Arrive le désastre de Kaboul qui enlève les illusions à tout le monde sauf au MR.
Nous sommes à une situation intermédiaire : la civilisation européenne ne signifie plus grand-chose, la culture multiple est une foutaise, la globalisation malgré le Covid ne désarme pas. L’Europe perd le contrôle de ses importations, la désindustrialisation des pays occidentaux où le chômage s’étend. Friches industrielles et désindustrialisation, migrations accrues, métropolisation, les idiots qui nous gouvernent ont tout faux.

28 août 2021

Les USA de winner à looser !

Si ce qu’il reste de démocratie en Belgique est encore capable d’ébranler l’opinion, c’est bien l’occasion de le faire à propos de Kaboul.
L’Europe est concernée et la Belgique aussi.
Nous avons devant nous la démonstration que notre allié principal, les États-Unis d’Amérique, n’est pas un allié fiable. Inutile de revenir sur cette lamentable affaire et l’immense responsabilité des USA dans ce désastre. Nous ne retiendrons que les USA n’ont jamais consulté leurs alliés, ni prévenu de leurs intentions. De cette manière de plier bagage sans tambour ni trompette, c’est le cas de le dire, il est urgent de tirer quelques conclusions pratiques.
L’Europe doit apprendre à se défendre seule et vite. Le peu de forces qu’elle met dans l’OTAN c’est encore trop, puisqu’il s’agit d’une organisation qui n’obéit qu’au Pentagone et ne nous aiderait pas, sans en avoir délibéré à Washington avant.
Le mythe de l’invincibilité de l’armée américaine, déjà fort controversé, s’est littéralement liquéfié devant nous. Cette armée confirme que le champion du libéralisme passe insensiblement de winner à looser ! Joe Biden s’est exprimé, désormais l’ennemi public n°1, presque à égalité avec Daech, c’est la Chine. La Russie venant en deuxième rideau, c’est toute la politique européenne nécessaire à sa survie qui est littéralement sabotée par son allié en maintenant la pression sur la Russie, dans une nouvelle guerre froide.
Ceci étant presque entendu et compris par tous les Belges, nous nous trouvons malgré tout devant une situation intérieure grave de la manière dont les libéraux et certains socialistes s’affichent comme les inconditionnels amoureux des USA !
Il est certain que notre politique est atlantiste et sentimentalement américaine, à cause des américanolâtres du MR et du PS, les considérations reprises ci-dessus n’auront aucun effet sur eux.
S’ils ne changent pas vite de politique, on pourrait à juste titre les considérer comme des ennemis de la Belgique et de l’Europe, traîtres à ce pays et à ce continent.
C’en est assez de s’équiper industriellement et militairement de matériel américain, quand on a des usines et des avionneurs européens prêts pour toute commande de qualité égale, voire supérieure. On ne peut que se rappeler douloureusement la stupéfiante décision de remplacer la chasse aérienne par un avion américain sur le banc d’essai au moment de la signature et montrant par la suite des faiblesses et des imperfections.
La dernière implication de la Turquie, membre de l’OTAN dans une agression contre la Grèce, également membre, sans qu’il n’y ait eu aucune réaction du secrétaire de cette organisation qui attendit longtemps le signal des Américains pour intervenir et qu’il attendrait encore, sans l’intervention de la France en soutien à la Grèce.
Enfin, la drôle de manière d’imposer un blocus à l’Iran en faisant pression sur les entreprises européennes travaillant aux États-Unis pour qu’elles en fassent autant, est du jamais vu en matière commerciale, portant atteinte à la liberté des échanges, pourtant si claironnée par le MR et tant bafouée par les USA, sans que jamais le président Bouchez ait élevé la voix depuis Bruxelles.

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Tout cela concorde et font l’effet d’un réquisitoire de ces Belges qui se déclarent patriotes, unitaristes et fervents européens, alors que ce ne sont que des serviteurs d’une puissance étrangère qui poursuivent des agissements tour à tour d’espionnage et de propagande au profit de ladite.
On pourrait même se demander, s’ils ne sont pas payés par les USA pour nous entraîner dans un conflit avec la Chine ?
Le MR, Bouchez et ses gens doivent des explications aux Belges. S’ils se taisent, c’est qu’ils sont complices plus qu’il n’y paraît. Enfin, les socialistes qui leur emboîtent le pas sur cette visible collaboration à un pays étranger, devraient ne pas se tenir quitte, en gardant un silence prudent.
Bouchez loue des espaces publicitaires à sa gloire, ce serait peut-être le moment d’une explication.

27 août 2021

Ça peut mal finir...

La Belgique n’a plus de ligne politique depuis longtemps. Ses gouvernements sont assujettis à l’économie libérale, à l’Europe et à la démocratie américaine, pour qu’il en soit autrement.
La rentrée de septembre s’annonce même pire que les précédentes. Le Covid est loin d’avoir dit son dernier mot, la défaite des USA à Kaboul annonce le déclin de l’Occident et la renaissance du terrorisme. En politique intérieure il n’y a toujours pas de projet de réforme cohérent, l’usine à gaz s’étend sur toutes les régions. La gent parlementaire sur ses désastres prolifère et s’épanouit.
Alexander De Croo s’annonce comme le Charles Michel bis, l’homme du compromis avec la N-VA, sauf que De Croo, forçant sa nature, le fait avec le PS.
La seule ouverture vers quelque chose de neuf avait été l’espoir qu’on aboutirait bientôt à rétablir le pouvoir d’achat des pensionnés par rapport aux retraités des pays voisins. Il y avait un large consensus des partis et des médias. C’était sans compter sur Egbert Lachaert, président de l’Open VLD, qui veut limiter l’accès à la pension minimum aux personnes qui ont travaillé au moins pendant vingt ans, aussitôt suivi par Georges-Louis Bouchez, sénateur-coopté et donc parasite social, réclamant des taux intermédiaires.
D’où le pétard du PS et de la ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS), qui comptent sur cet ajustement pour redonner un peu de couleur à leurs militants.
Au gouvernement fédéral l’agenda reste ouvert sur les grandes questions, mais comme on a bricolé les accords entre les partis pour le former (pourtant ce n’est pas le temps qui a manqué), on nage dans l’imprécision et les accords à double interprétation.
Et d’en revenir sur les pensions, toutes différentes depuis la plus monstrueuse comme celle d’un parlementaire qui y a droit après seulement deux législatures, et d’une ouvrière ballottée par les circonstances, des bas salaires et des patrons qui ne la déclarent pas toujours, entre chômage, grossesses et intérims.
Imagine-t-on que ce sont des sénateurs-cooptés comme Georges-Louis Bouchez, parasite parfait, pouvant compter sur une belle pension après deux législatures, n’ayant jamais fait un travail de sénateur puisque président d’un parti, qui sont en première ligne pour dire le droit en matière de pension ?
Pour une réforme en profondeur et c’est le cas pour les pensions, entre autres, il faudrait d’autres scaphandriers que nos professionnels des tréteaux politiques.
Pour le reste, c’est tout aussi accablant.
La Belgique vient de jeter l’éponge la première sur le rapatriement de ses ressortissants et de ses collaborateurs afghans en arrêtant ses navettes d’avions sur Kaboul le 25 aout.
Le résultat est plutôt maigre, 1 400 personnes seulement ont trouvé place dans les vieux C-130 de l’armée belge qui ont fait la navette entre Kaboul et Islamabad, incapables de rejoindre Melsbroek en un coup d’aile, la deuxième partie du voyage ayant été assurée par des avions plus récents. On se demande même ce qu’il serait advenu à nos appareils s’ils avaient été incapables de redécoller de Kaboul ? Cela aurait été une façon comme une autre de se débarrasser de ces deux tas de ferrailles qui volent encore grâce au courage des pilotes et la science des mécaniciens. Ces énormes carcasses ne peuvent prendre que 96 passagers - mais les limitations font que ce nombre devrait être réduit de moitié pour des raisons de sécurité ; C’est dire notre enthousiasme dans cette navrante fuite de Kaboul où notre amour absolu des Américains nous avait pourtant précipités avec ardeur et dévouement.
Pour le reste, que nos ressortissants et leurs collaborateurs afghans se débrouillent. Wilmès s’en fout ou plutôt leur conseille de rejoindre Islamabad à pied en traversant un pays grouillant de Talibans, ce qui revient à la même chose.

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Tandis que Charles Michel plastronne à l’Europe, de Croo va finir cette législature comme elle a commencé, c’est-à-dire sans aborder aucun problème communautaire, laissant ainsi la marmite cuire à l’étouffée, en attendant que N-VA et Vlaams Belang obtiennent la majorité absolue en Flandre, une rupture qui nous laisserait Philippe et Mathilde sur le dos.
Belle perspective en vérité, dans une sorte de saumure belge, du drapeau et de ses accessoires, à la place de ce qui fut l’intrépidité wallonne du département de l’Ourthe.
Pour faire croire que la Belgique existe encore, on ajoutera quelques beaux refrains d’allégeance aux États-Unis, à l’OTAN et aux illusions de la démocratie éclairant le monde, tandis que l’Islam conquérant se mettra en appétit pour nous avaler, nous et notre connerie.

26 août 2021

La faute à Rousseau…

Les inconditionnels de la combine capitaliste maquereautant la démocratie salissent depuis toujours les penseurs et les hommes d’action qui voient dans ce système une perversion qui finira par détruire l’humanité.
Pour eux, Marx est un voyou et toutes les tentatives de sortir du système libéral est une hérésie sociale. Si bien qu’aujourd’hui nous sommes dans une démocratie libérale de moins en moins démocratique et de plus en plus libérale.
Vouloir en sortir est devenu un crime. Essayer d’en réduire la nocivité par une plus grande humanisation de l’État est quasiment impossible.
On s’en est rendu compte cette semaine dans les affrontements qui commencent au sein du gouvernement pour la pension minimale à 1500 €. Le tarif plein pour une carrière complète est sujet à controverse à cause des périodes de chômage.
Et c’est un sénateur coopté, Georges-Louis Bouchez, que l’État paie pour un travail de représentation qu’il ne fait pas, qui est le premier à cheval sur le principe selon lequel il faut honorer le travail en le différenciant du chômage !
Bref, parmi les penseurs les plus honnis de ces parasites déguisés en représentant du peuple, avant Marx, puisqu’il est son aîné et mentor, nous avons Jean-Jacques Rousseau, le premier au XVIIIme siècle à avoir démonté les mécanismes des formes de perversité de l’exploitation de l’homme par l’homme.
L’étude de l’œuvre dans l’enseignement supérieur ne va pas jusqu’à la dialectique couvrant le champ politique, surtout dans les domaines touchant à la propriété. De ses écrits ne sortent que les pensées naturalistes et édulcorées du promeneur solitaire. Le lyrisme et la force des écrits de Jean-Jacques sur lesquels se gendarment les libéraux concernent la société, l’État, l’éducation et la citoyenneté. On l’a compris.
C’est que Rousseau ne condamne pas toute propriété, mais celle qui est le fondement de la vie sociale. La propriété ne doit pas être la base de toute activité. Le malheur, c’est le propriétaire, plus même que la propriété.
Dans le système de Bouchez, le propriétaire ignore la générosité. Il est amené par le vice collectif bourgeois à une avarice d’être autant que d’avoir. Vouloir tout posséder inclut aussi les hommes.
« Il ne peut y avoir d’indépendance de la conscience que fondée sur une indépendance économique ». (Jean Lacroix) Or, elle est impossible pour presque tous les Belges, tant la dépendance est grande dans ce système.
L’équilibre entre la satisfaction de ses besoins et l’argent « maudit » n’est pas possible dans une société aussi dérivante vers des égoïsmes, dont on n’a vraiment conscience que dans des périodes de cataclysmes (les dernières inondations). Et encore, n’a-t-on encore rien vu, tant l’expérience des temps de guerre en Europe, si favorable aux riches et si pernicieuse pour les pauvres, est encore vivace dans les esprits.
On ne doit pas tirer profit du travail d’autrui, mais uniquement du sien propre.

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L’esprit de propriété développe l’amour propre égoïste qui mène à la domination des autres.
Qui n’a pas ressenti l’impuissance du citoyen dans un système où il subit la loi qui n’est pas la sienne, sous la contrainte des mandataires qu’il n’a pas délégués à cet effet, ne connaît pas l’aliénation de tout un peuple à servir ses maîtres sans distinction, patron, État, Europe et derrière tout, tirant les ficelles, le banquier américain qui dispense confort et misère.
Oui, Jean-Jacques Rousseau et quelques beaux esprits l’approchant nous manquent dans ces moments de grandes incertitudes. Nous avons besoin de repenser l’avenir, or cette démocratie minée dans ses fondements par l’emprise libérale n’est pas en mesure de nous amener à discuter d’un autre avenir raisonné que celui qu’un Bouchez nous propose.
Il faut relire Jean-Jacques Rousseau. Par delà les siècles, sa pensée traverse encore les esprits inquiets qui y trouvent un réconfort et une sagesse disparues chez nos contemporains.
L’ordre social ne vient pas de la nature. Il est fondé sur des conventions.
« Le premier qui ayant enclos un terrain, s’avise de dire : ceci est à moi, et trouve des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne. » Jean-Jacques Rousseau.

25 août 2021

USA. Les leçons d’une déroute !

Cela fera vingt ans en septembre que les Américains sont en Afghanistan, ils n’ont tiré aucune leçon de leur expérience sur le terrain, tant du point de vue militaire, que du gouvernement civil, mis en place à la mode occidentale.
La corruption était visible de tout le monde. Il était facile aux Américains de s’occuper eux-mêmes des fonds consentis aux autorités du pays, surtout du point de vue militaire, afin de les doter d’une armée bien équipée et d’une solde conséquente pour attirer le militaire de carrière.
Il suffisait ensuite d’aguerrir ces soldats en leur donnant des missions d’affrontement avec les Talibans.
Tous les stratèges en conviennent, rien de cela ne s’est produit ! Voilà six mille soldats US à garder jusqu’à fin août l’aéroport de Kaboul pour déménager leur matériel et si possible sortir du pays les personnels afghans qui ont secondé les troupes occidentales. Cette fuite est aussi mal organisée que ne l’a été l’occupation du territoire afghan durant vingt ans !
Ce n’est pas la première guerre moderne que les Américains perdent sèchement. Mais, celle-ci est la plus révélatrice d’une incompatibilité de faire la guerre dans l’espoir de la terminer par l’adoption des peuples concernés au système économico-démocratique que nos libéraux chérissent plus que tout.
Aveuglés comme ils le sont par la pauvreté et l’injustice générées par ce système à l’intérieur des démocraties, il leur paraît, au contraire, tellement merveilleux qu’ils persisteront à l’avenir. Voilà qui met l’Europe en danger plus que jamais, tributaire du parapluie de l’OTAN, pour le reste, économiquement dans les mains des Américains et de la Commission européenne.
Il suffit de regarder la politique intérieure belge et son extension dans ses rapports avec les démocraties, l’Europe et l’OTAN pour être convaincu que nous courons vers des nouveaux désastres sur tous les plans, militaires, économiques, sociaux et environnementaux.
Tout cela est dû à l’inamovibilité des personnels politiques dans les projets de l’économie de marché, sous la double bannière étoilée de l’Europe et des USA.
De fait, les discours d’un Georges-Louis Bouchez dans l’inconscience géostratégique sont plus préjudiciables à notre sécurité et à notre avenir, qu’un discours de Poutine parmi les plus virulents à notre égard.
Si encore ces écervelés s’entouraient de stratèges connaissant l’histoire plutôt que cette suite d’avocats aux chausses d’autres avocats, comme Charles Michel et Didier Reynders, dans l’unique but de faire la même chose, par complaisance et bêtise !
À défaut d’étudier la stratégie de Napoléon depuis ses victoires sur beaucoup de champs de bataille et même ses défaites, que ne s’intéressent-ils à Carl von Clausewitz qui a rédigé un traité de la guerre « Vom Kriege » après les guerres napoléoniennes entre 1816 et 1830.
Tout qui a une parcelle d’intelligence s’est intéressé à cet ouvrage, de Lénine et Mao Zedong méditant sur la guerre révolutionnaire ; Raymond Aron se penchant sur la stratégie à l’ère nucléaire ; à chaque nouvelle époque stratégique, les enseignements de l’écrivain prussien éclairent la théorie militaire.

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Que dit ce général à monocle et colonne vertébrale en i ? Il démontre avec force la compénétration du politique et du militaire dans l’acte de guerre. Sa seconde idée maîtresse est celle de la « guerre absolue » : la dialectique propre à la lutte militaire implique l’« ascension aux extrêmes » et la recherche de l’anéantissement de l’adversaire. Idées qui n’épuisent pas la richesse de l’ouvrage, De la guerre, qui se signale comme l’un des traités de stratégie militaire les plus influents jamais écrits.
Oui, la guerre est une sale chose et l’honnête homme n’y est forcé que lorsqu’on attente à sa liberté. Mais, une fois qu’on y est, il faut la finir non pas par la fuite, mais par l’anéantissement de son adversaire. À force d’écouter les prêches socialo-libérales, nous sommes mûrs pour nous laisser pousser la barbe et empaqueter les femmes dans des voiles, des pieds à la tête pour faire plaisir à Allah !
Or, nos démocraties prêcheuses, verbeuses et contentes d’elles-mêmes pensent tenir le monde par ses gadgets et le mirage de ses milliardaires fortement soutenus par la presse et par des gamins malhonnêtes à la façon Bouchez, comme étant des exemples de vie possible pour tous. Et c’est encore le cas aujourd’hui, malgré la honte de Kaboul, la perversité du capitalisme et la sottise des stratèges du Pentagone.

24 août 2021

La loi de Godwin.

L’écrivain suédois Carl-Henning Wijkmark (1934-2020) a écrit en 1978 « Den moderna döden », publié en français (La mort moderne) en 2020 par Rivage.
Juste avant de mourir en mai 2020, l’auteur écrivit une postface. Il fait un parallèle entre sa fiction qui décrit un monde utopique sombre et la pandémie du Covid-19, telle qu'elle fut traitée en Suède. Selon lui, on aurait dû faire passer la vie humaine avant l'économie.
Le roman évoque un colloque sur un projet de loi visant à limiter l'âge de la mort à 70 ans et à recycler le corps humain pour en livrer ses meilleurs morceaux à l'industrie.
On ne sait pas jusqu’où pourraient aller certains pour sauver l’économie libérale, telle qu’elle nous est vendue en modèle ! Parmi les candidats à la monstruosité, d’enthousiastes délirants de la trempe d’un Georges-Louis Bouchez ou d’un Bart De Wever (quoique le second soit moins dangereux) pourraient entrer dans l’Histoire, modernes Caligula.
Résumé, le roman est plus effrayant encore.
Un colloque secret d’experts envisage de légiférer sur la fin de vie. Les politiciens lâches s’en remettent à eux en ce qui concerne la science. Ils ordonnent alors qu’on impose la mort à 70 ans, pour tous les citoyens !…
Ce livre met en garde contre l’utilitarisme en matière de santé. Il se révèle prémonitoire quand on assiste aux excès autour du pass et des atteintes à la liberté des gens, au nom d’une défense de l’intérêt de tous contre « l’égoïsme » des réfractaires du vaccin.
Dans la fiction, les noms ont des consonances suédoises, mais on pourrait facilement les belgifier. Les personnages de Wijkmark sont universels.
Dans la fiction, Bert Persson, du ministère des Affaires sociales, présente l’enjeu de la rencontre : échanger sur le PTEH, Phase Terminale de l’être humain, rassemblant des théologiens, philosophes, sociologues, biologistes et chimistes dans le but de réfléchir aux vies qui ne « valent » pas d’être vécues d’un point de vue économique. Le roman imagine ce qui peut se passer quand on réfléchit de façon utilitariste au coût de la vie d’une collectivité.

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Dès qu’on envisage d’éliminer les moins productifs, les plus nuisibles, on les humilie d’abord à accepter n’importe quel boulot, à leur refuser le pain quotidien en usant des règlements des CPAS et surtout en laissant les pensions basses en-dessous de 1000 €, sachant qu’on ne saurait vivre ainsi sans procéder à des expédients ou a des infamies. Le point Godwin (1) n’est pas loin. Wijkmark s’amuse à forcer le trait dans cette phase critique où la démocratie perd sa valeur morale à force de complaisances à la société marchande. Et on y est presque, puisque selon Bouchez et ses petits camarades, l’État ne doit pas concurrencer le privé et pour ce faire, rien de tel que le privatiser. C’est ainsi que nous avons perdu sur cette idée et cela bien avant le Covid, des enseignants par milliers sous Onkelinx et des formes sociales de solidarité sous Charles Michel, dont des coupes sombres dans les hôpitaux publics et le maintien du numerus clausus. Le leitmotiv est là : dépenser le moins possible, traquer l’indigence. Sans oublier le chemin de croix pour les pensionnés, jusqu’à leur crucifixion. Le but général étant de rogner sur le capital social pour nourrir jusqu’à l’indigestion, le capital tout court.
Les participants au colloque en viennent à la question clé : comment trouver la manière la moins inhumaine de supprimer les improductifs ? Ils cherchent une façon légitime à dépenser moins pour les personnes finissant leur vie, donc ne pas payer soin et retraite. D’où l’idée de supprimer toute personne atteignant 70 ans pour récupérer rapidement son capital et cesser de verser des pensions. « Il nous faut à tout prix empêcher une fuite des cadavres en direction de l’étranger et on ne peut y parvenir sans avoir recours à une certaine contrainte », s’exclame le modérateur du colloque. Il faudra veiller à retirer leur passeport à toutes les personnes malades et décrépites, en créant des médecins des douanes qui ausculteront et, en cas de besoin, retiendront aux frontières, les voyageurs suspects en partance pour l’étranger.
Le ton froid et neutre employé par les orateurs du colloque fait penser aux scientifiques chargés de nous sauver du Covid. Personne n’est dans la surenchère, le cynisme ou la violence. Il s’agit « juste » d’experts et de bureaucrates qui trouvent que le politique ne va pas du tout assez loin et qu’il faut pousser au maximum les bonnes idées pour le bien commun. Le livre fait écho à notre situation de pandémie qui pousse certains à se demander, s’il vaut mieux laisser mourir les vieux du virus pour donner plus de perspectives aux jeunes.
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1. La loi de Godwin est une loi empirique énoncée en 1990 par Mike Godwin, d'abord relative au réseau Usenet, puis étendue à Internet : « Plus une discussion en ligne dure, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler est grande. » Dans un débat, atteindre le point de Godwin revient à signifier à son interlocuteur qu'il vient de se discréditer. (Wikipédia)

23 août 2021

Ils nous ont au culot !

Avec le Covid, la communication officielle est passée d’ennuyeuse à larmoyante, si l’on excepte le temps que Maggie De Block siégea au gouvernement, tant elle avait l’effet comique de ses interventions sur le tragique du moment.
Quand on ne croit pas à ce que l’on dit et qu’on balance le tout sur un ton léger, la foule est partagée entre l’indignation (des gens n’auraient pas dû mourir) et le rire libérateur.
Maggie disparue, c’est une figure longue comme un jour sans pain qui la remplaça.
Le ministre Vandenbroucke !... C’est Titus qui renvoie Bérénice. Le drame est permanent sur cette face blême vouée au malheur.
Alexander De Croo passe aussi pour un triste. Mais un triste « raisonnable » à double face, qui doit changer du tout au tout en partie fine.
La situation, à tous points de vue, est exécrable, y compris la base de notre vivre ensemble : la démocratie « notre ciment » n’est que la glycine qui cache la façade de la richesse et des plaisirs. Elle est si peu conforme à la réalité, que devant l’évidence de la tricherie, il faut en prendre son parti. On ne peut pas passer sa vie à se jeter à l’eau.
C’est l’humoriste qui découvre aux toilettes un vieux livre de « Fou rire » dont on sait qu’il n’a jamais fait rire personne. Il le feuillette, faute de mieux, pour tuer le temps. La démocratie, c’est ça… un concours de grands mots qui s’achève en pet d’âne, justement de celui qui portait les reliques de La Fontaine.
Figaro a le bon réflexe « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer ».
Il y a deux sortes de rire. Celui, complaisant : rire « avec ». C’est le rire forcé du politicien parlant à ses mandants à qui il doit faire croire qu’il a tous les dossiers en main, alors qu’il n’en a aucun. Enfin le rire indépendant venant au naturel à l’esprit bien né, parce qu’un bon mot reste un bon mot, quelle que soit la bouche qui le profère. La réalité est si terrible, parfois, qu’on n’a plus qu’à se ficher de la fin du monde, en pensant qu’elle n’est pas pour tout de suite.
Les députés et ministres devraient le savoir, il n’y a rien de pire en communication que d’être ennuyeux. C’est facile de plomber son texte dans des sujets sérieux. C’est le cas ces temps derniers. Voilà même presque deux ans qu’on y est. Une pandémie comparable à la Grippe espagnole de 18, ce n’est pas rien.
Les porte-paroles des sciences finissent par mieux s’en sortir et ont l’air moins accablé qu’un Macron ou qu’un Michel. Vandenbroucke et Clarinval sont inégalables dans la tristesse et l’ennui. Il faut avoir l’esprit bien accroché pour n’avoir pas envie de se flinguer. Comment éviter le décrochage en donnant des chiffres qui font froid dans le dos, combien en soins intensifs, combien de morts hier…
Le seul moyen d’éviter ce piège, c’est de le « décliquer ». Vandenbroucke a compris. Le croquemort du gouvernement, justement n‘est pas au gouvernement. C’est un urgentiste ou un professeur, en général pas un rigolo qui fait souvent le boulot. Le ministre l’échappe belle, avec sa gueule d’enterrement, il allait encore perdre des points de satisfaction.
De la politique on descend au rayon entreprise, la prédilection de Georges-Louis Bouchez qui éclate d’optimisme pour toute entreprise et un peu moins pour ceux qui sont à l’intérieur. Mais il en fait trop, comme à son habitude. Ce qu’il dit est loin d’être original, même si la façon de le dire est piquante et tonitruante, comme si nous étions sourds ou qu’une vérité doit être quasiment criée pour être comprise.

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Voilà qui lui fait des fans que Ducarme, héros fatigué des classes moyennes, n’a pas. Avec un ton neutre et impersonnel et la tête de quelqu’un qu’on croirait sortir d’un repas de première communion, après sept heures à table, faute de conversation possible avec ses voisins. Aborder les choses sérieuses sur un ton décalé, c’est construire une identité qui n’a rien à voir avec le copier/coller de quelqu’un dont les idées ne viennent pas. L’entrepreneur qui a saisi la technique passe pour plus bienveillant qu’il n’est. Il diversifie sa pensée en litotes et métaphores et n’aborde les sujets qui fâchent que par la dérision.
Parler de choses sérieuses avec légèreté, mine de rien, c’est les prendre très au sérieux. Utiliser un ton ludique et divertissant, c’est se donner du recul par rapport au sujet et à sa gravité. Quand l’assemblée est « dans la poche » les chevronnés de la mise en boîte finissent par l’avoir… le renouvellement de leur mandat de la prochaine législature.

21 août 2021

On est tous baisés !

On a beau se dire, il y a pire ailleurs, on a le sentiment que les cadors de notre système politique nous ont tous baisés. Les MR-PS premier : saut du lit en tête de gondole ! Nous l’avions bien profond depuis longtemps, pratiquement depuis toujours, sans le savoir.
Cela ne se voyait pas trop dans les années 50, pris en charge du berceau à la mort par une suite de paternalistes efficaces. Après les parents : les patrons, les élites et les politiques nous prenaient pour de grands enfants. Pas tous évidemment, il y avait dans le groupe libéral-chrétien, des Rose-Croix, des Union-coopératives et des chefs de patronage, mais aussi des futures gouapes du libéralisme à la Bouchez. Leurs idées modernes effrayaient les autres.
Aujourd’hui, la fine fleur des durs à cuire nous tient pour des imbéciles et cela se voit.
Le système s’est durci, le paternalisme s’est fait la malle et les riches ne donnent plus de l’argent aux curés pour le répartir entre les paroissiens pauvres, mais méritants.
La société capitaliste est dans sa phase « massacre à la tronçonneuse » seules les grandes gueules parviennent à tirer leur épingle du jeu. Les autres, les timides, les fiers, les timorés de naissance, les ratés, les sans diplôme et les diplômés en métiers inexistants, sont les matériaux qui s’empilent dans les dépotoirs de la casse sociale.
Les organes de reconditionnement, les CPAS et les Offices de reclassement puisent dans le tas et refaçonnent le matériel humain à leur manière, c’est-à-dire inhumaine et désinvolte.
Faut faire la file pour demander des sous, si on veut savoir ! La gueule du tôlier ou de la tôlière des CPAS – on ne sait si le pouvoir le fait exprès – sort d’un film de Claude Zidi. Dégoûté à l’avance, le tortionnaire du bon côté du plexi, prend d’une main des papiers souvent crasseux, l’autre fourrage ailleurs à des tâches réconfortantes.
Le pouvoir paie des fortunes pour traquer le mariolle, celui qui demande sans avoir besoin. Tous les autres, pour eux, sont des petits truqueurs par nécessité. On n’attendrit pas des tigres avec du pain d’épice, alors ils offrent leur viande. De l’autre côté du malheur, personne n’écoute. Le dernier employé humain a été renvoyé pour incompétence.
C’est ça la démocratie du bas de l’échelle et rien d’autres.

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Nos régimes peuvent s’appeler démocraties, qu’est-ce que ça fout, puisque tout le monde sait que nous ne sommes pas gouvernés démocratiquement !
De quoi croyez-vous est faite la classe moyenne sociale supérieure ? Essentiellement des réussites calées dans des fauteuils qui paient bien son mandataire.
Le phénomène est visible, les boutiquiers enrichis et les heureux héritiers de l’usine à papa sont en voie de disparition. Quelques rares se sont posés au degré supérieur, entre Bill Gates, Messi et Charles Michel. Les cases vides sont remplies vite fait par d’autres avides. Les grandes gueules trouvent à se caser. Ça déménage de Liège à Uccle, de Seraing à Lasne. Ça fait quand même du beau monde !...
Nous sommes les enfants du dévoilement, des désillusions du grand chambardement, parce que d’évidence, nous ne sommes pas gouvernés démocratiquement !
C’est le grand hiatus qui nourrit le désenchantement et le désarroi contemporains… A l’âge de la prédominance du pouvoir exécutif, la clef de la démocratie réside dans les conditions du contrôle de cette dernière. C’est donc le rapport gouvernés-gouvernants qui devient l’enjeu majeur… Le problème, la seule réponse qui ait été apportée s’est limitée aux élections et aux emplois chics. Ni plus ni moins.
La dernière élection est un modèle du genre. Tous les ratés, les endommagés dans les affaires, les pénibles dans les réalisations, les boutonneux premiers de classe mais pitoyables dans la pratique ont tous été réélus et on a même vu les deux plus grands ratés du système s’envoler à l’Europe par l’effet de promotion, président et commissaire !
On se serait cru en République démocratique du Congo, tant l’idée de joindre le mot « démocratie » à l’énoncé de son pays, cher à Kabila, plaît tellement en Belgique.

20 août 2021

Le système D'Hondt (1)… honteux !

On se demande pourquoi le citoyen « normal » est réticent, voire absent des urnes ? Les journaux appellent ça la crise « populiste ».
Celui qui ne voit pas que cette bouderie est, en réalité, une fâcherie des gens sur la manière dont se pratique la démocratie dans cet État, celui-là est bouché à l’émeri.
Pour la millionième fois répétons-le, le divorce est prononcé entre la démocratie de jure et la démocratie de fait.
La volonté du plus grand nombre n’est plus respectée dans l’organisation d’une Belgique de compromis avec le libéralisme économique et les règles de plus en plus pesante d’une Europe livrée aux pures spéculations du commerce !
L’exemple type reste la pension sans cesse repoussée à des âges de plus en plus élevés par le pouvoir politique, malgré une majorité de citoyens qui la veut à 60 ans. L’argument des politiques est fondé sur le calcul des sommes de plus en plus considérables en financement des pensions.
En démocratie, la volonté du peuple est sacrée et dominante. Il serait donc impérieux pour la respecter que le pouvoir cherchât ailleurs que dans les cotisations des travailleurs, un équilibre budgétaire. Cela s’appelle le socialisme !
Nous y voilà. Que les gens votent à droite ou à gauche, le type de raisonnement de fond des gens est le socialisme ! C’est ce qu’ils veulent, même ceux qui tiennent des discours proches de l’extrême droite !
On explique ainsi, avec Emmanuel Todd, pourquoi le vote Le Pen est en majeure partie celui des travailleurs jadis socialistes, communistes, syndicalistes !
L’ancien parti du même nom, complètement intégré dans le giron libéral, n’a rien à voir avec le socialisme dont nous parlons. Celui-ci est un outil à réinventer la démocratie, pour se défaire progressivement d’un capitalisme cannibale et bientôt meurtrier.
Le but n’est-il pas d’aider au bonheur des gens ?

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Or, notre système délègue ses pouvoirs à des sociétés anonymes à charge par elles d’assurer le bonheur des citoyens. (le premier de cordée du président Macron)
Les citoyens délèguent le pouvoir à des ministres qui le conditionnent aux dispositions du marché. Ce divorce radical dans l’organisation de l’État annonce les révoltes futures contre les partis rassemblés pour résister à la majorité populaire.
Le dernier « front commun » des partis contre leur électorat touche à la culture. PS, MR et Ecolo se seraient partagé les grands postes de la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’affaire se serait déroulée en début d’année. Les partis se seraient emparés des présidences et vice-présidences d'associations culturelles majeures de la Fédération Wallonie-Bruxelles. (Information du journal Le Soir),
Le scandale est toujours caché sous le tapis des Régions, mais pourrait faire des remous à la rentrée. Des conseils d'administration de plus d'une vingtaine d'organismes culturels de premier plan sont concernés. Ce n’est pas rien.
La plupart des artistes et des publics de la chose culturelle sont devenus allergiques à cette pseudo-démocratie. C’est tout un pan actif et créatif de l’art directement écarté par les soins de ces hiérarchies politisées ayant des pouvoirs de subvention ou d’aide des milieux culturels. Le pouvoir politique est représenté selon la clé D'Hondt. PS, MR et Ecolo auraient négocié et désigné les présidents ou vice-présidents des conseils d'administration de plus d'une vingtaine d'organismes culturels de premier plan.
« Si l'exécutif communautaire a bien le droit d'agir ainsi pour quelques institutions comme l'Opéra royal de Wallonie ou Charleroi Danse, ce n'est pas le cas pour de nombreuses grandes maisons culturelles, dans lesquelles les organes de gestion sont souverains et indépendants. » (Le Soir)
Vous avez dit, démocratie ?
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1. Système électoral proportionnel répandu parmi les États qui tiennent des élections parlementaires au scrutin direct. ... La Belgique l’a adopté en 1899 (méthode Victor D'Hondt). Cela consiste à répartir les pouvoirs et la galette en fonction d’une clé de répartition. Laissant les restes (s’il y en a) aux majorités silencieuses. Cela revient à dire que les subventions sont allouées aux artistes écolos, socialistes ou libéraux. Tous les autres « qu’ils aillent se faire foutre » ! C’est la devise de la culture en Belgique.

19 août 2021

M des L – Le Mouvement des Louis.

Qui se souvient du groupe "Johnny and the Moondogs" ? Personne !
Il a fallu que ces jeunes gens deviennent "The Beatles " pour qu’on apprenne à les connaître.
Nos scarabées bruxellois sont dans la même situation. Qui connaît le MR, personne !
Le rocker Georges-Louis s’en est ému. Dès la périphérie bruxelloise, on ignore qu’il est le président du MR ! Aussitôt qu’il décline son nom, on lui demande si ses entrecôtes sont du jour !
C’est quand même du grand parti de la haute bourgeoisie dont il s’agit ! Ce n’est pas rien. Même si, pour faire nombre, on fait croire à de modestes commerçants qui survivent dans l’épicerie, que c’est aussi le leur !
D’où l’idée de GL Bouchez de relooker le Mouvement Réformateur dans un autre costume. (La Libre Belgique)
Le président MR avait pensé à LGB (Les Garçons Bouchez). Le deuxième poids lourds du parti, Daniel Ducarme, lui fit remarquer que le nom avait été pris en 1986 par un groupe de rock alternatif français.
Il fallut que Christine Defraigne rappelât à ces inestimables confrères fort échauffés l’un contre l’autre, que le parti est essentiellement libéral, avant d’être patriote, unitariste, bancaire, et non bancal, comme le groupe LGB, dissout en 1997. Elle suggèra d’associer le « L » de liberté au projet.
Après avoir longuement téléphoné à Charles Michel, Sophie Wilmès proposa « Le Mouvement des Libertés ». Le ML, ça sonne bien et il y a quand même le « L » pour satisfaire à l’ego des deux Louis.
Le « M » resterait en priorité et le « R » serait remplacé par le « L ».
Pour Pascal Delwit, un sondage d’opinion non truqué est favorable à l’abandon du « R ». Il existerait encore 287 « Incoyables » en Belgique, dans l’abomination du « R » depuis le Directoire. Vu le nombre de membres actifs, les 287 inscrits d’office doubleraient les effectifs !
C’est en 2002 que Louis Michel alors préoccupé par la montée du Reynderisme avait décidé que la fédération PRL-FDF-MCC prît le nom de Mouvement réformateur (MR) en raison également des difficultés de lecture qu’éprouvaient ses fils à l’école secondaire. Il avait ainsi pris de vitesse Didier Reynders qui pensait plutôt à RMP (Rayons les Michel du parti).
Marie-Christine E.F. Marghem, la douairière radicale, eut peur qu’on ne s’habituât d’appeler son parti le « Emmelle ». Ce qui lui fit craindre que de méchantes gens ne l’accusassent de s’emmêler les pinceaux.

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C’est Georges-Louis qui s’est chargé de trancher le litige, à la demande générale moins une voix (la sienne, comme toujours, par fairplay). Pour une question aussi fondamentale que l’avenir de la Nation et même davantage, un référendum lui paraît nécessaire.
La question sera posée sous la forme suivante « Êtes-vous pour que Georges-Louis Bouchez décide seul du nouvel acronyme, actuellement MR (Mouvement Réformateur) ? »
Le référendum aura lieu sur le compte Facebook de GLB. Les résultats seront communiqués lors d’une soirée dansante animée par Nadia Geerts et ses Girls. Le petit Castel sera chargé de la communication au parlement européen. Interrogé par « La Libre Belgique », il a déjà opté pour « M des L ». Le Mouvement des Louis regroupe, selon lui, les deux noms sacrés : Louis Michel et Georges-Louis Bouchez.
Agriculteur, fils d’agriculteur, GLB propose un sigle qui est un retour aux racines libérales. “Parler des libertés permettrait de mettre en avant toutes les facettes de nos valeurs : libertés économiques, religieuses, de mœurs, de se déplacer, même de manducation”, assure cet homme à facettes, qui digère moins bien ces temps-ci !

18 août 2021

À qui présenter des excuses ?…

Les patachons des affaires étrangères sous la conduite de l’évanescente secouriste de Chaudfontaine, Sophie Wilmès ci-devant ministre, ont trois avions militaires à leur disposition pour récupérer à Kaboul les ressortissants belges et les anciens collaborateurs de la démocratie occidentale, en état de faillite en Afghanistan.
Seulement voilà, l’aéroport de Kaboul n’a plus qu’un bout de piste. Le reste est réquisitionné par l’US Army. Tout ce brol est à la fortune du pot. Certains contrôleurs aériens ont disparu dans un avion militaire. Si bien qu’on ne contrôle rien du tout et qu’un avion qui descend sur la piste n’a aucun moyen d’éviter une foule hystérique qui court partout afin de monter dans n’importe quel gros porteur.
Comme quoi, l’odyssée de 40 avec les panzers d’Adolf, l’état-major à Toulouse et le troufion se faisant trouer la peau sur la Lys, est un scénar possible à Kaboul.
Les barbus en chemise à grands pans, la kalachnikov rafistolée au sparadrap, suivent amusés cette dislocation d’une société qui s’est voulue occidentale dans les grands centres, et qui a oublié les campagnes et l’illettrisme rampant, l’agent recruteur d’Allah.
Voilà qui devrait nous intéresser. Nos bons américains missionnaires auront quand même réussi à transformer une partie de la population afghane à l’occidentale. Cette frange de la population, concentrée à Kaboul, a les mouillettes devant les Chéris Bibis mahométans.
Et pourquoi n’ont-ils pas saisis les armes neuves que Clinton, Obama, puis Trump et Biden leur offraient par centaine de milliers, puis s’en aller guerroyer, plutôt que rester inertes l’arme au pied à regarder les ploucs de 17 pays traquer l’intégriste musulman, au péril de leur vie ? C’est notre histoire d’Européens que nous avons devant nos yeux à Kaboul. Elle nous pend sous le nez, comme les poils longs d’un croyant.
Outre la corruption native du pays, la société marchande qui entrouvrait la porte des délices de la consommation a filé aux Kabouliens un virus qui s’appelle la pusillanimité !
On le voit bien où l’Europe va. Elle a peur des coups ! Elle pense les éviter par des présentations d’excuses, la repentance complète et générale, à l’avance produite à tout qui la demande. À force de présenter des excuses à tout le monde, elle finit par « s’excuser » d’exister !

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C’est le vice fatal de cette génération de courir au pardon pour des fautes que ses ancêtres ont commises il y a plus de cent ans, comme la prise du Congo par les Affreux de Léopold II ! On en est à supplier de croire que nous n’étions pas nés ! Le martyr juif, les camps de concentrations, les abominations nazies, pareils, nous nous assimilons à l’infâme position de Léopld III chef des armées, spécialiste de la déroute et grand copulateur avec la femme de ses rêves entre 40 et 45 dans des châteaux tyroliens, puis en Suisse pour le bon air ! Nous rougissons de honte d’avoir été dominés par les SS, parce que nos grands pères tiraient leur chapeau comme devant un Saint-Sacrement, au passage de la gestapo !
C’est là que nous sommes devenus pusillanimes et ce mal n’a fait que s’aggraver, pour trouver son alter ego dans la population de Kaboul occidentalisée, en train de pisser dans son froc sur les pistes de l’aérodrome. Nous voilà reparti aux excuses, après cette cuisante défaite du mode de vie à l’Occidentale. La gauche nous somme d’accepter tout qui fiche le camp devant les barbus. La droite nous défend d’en prendre un seul !
Tant pis si M’ame Wilmès n’a pas la solution pour s’occuper de nos ressortissants. La Belgique s’est toujours tirée d’affaire en ne faisant rien. Il est possible que nos trois appareils, fin prêts, n’aillent nulle part. Nous présenterons des excuses plus tard…
Notre pusillanimité est celle du monde occidental en entier. Vous pensez si nous avons de l’expérience dans la repentance !
Les êtres humains qui fuient le fascisme des Talibans, des adolescentes futures victimes de viol et de mariage forcé, des femmes journalistes, juges ou maires, demain démises de leurs fonctions car femmes… quel cynisme. Quelle honte ! Oui, oui, repentons-nous pour ces malheureux aussi. Notre pusillanimité ne pourra rien pour eux, certes. Nous en accueillerons… si un de nos avions décolle. S’ils ne sont pas assez bien chez nous comme ils l’espéraient, nous leur présenterons des excuses. C’est tout ce que nous savons faire.

17 août 2021

The Day we Lost the Country, bis !

La courette à Saïgon du 29 avril 1975 des derniers Américains pour quitter le Viêtnam, est en train de se reproduire à Kaboul (Afghanistan) ce 16 août 2021.
Les motifs ne sont pas tout à fait les mêmes, mais les résultats sont identiques. Une défaite de l’Amérique, de l’OTAN et des satellites, c’est une défaite des « valeurs » de l’Occident.
L’offensive des Talibans a eu raison des démocraties qui croient encore dur comme fer, qu’on peut faire des guerres missionnaires qui se terminent par la conversion à l’idéologie libérale et au triomphe du commerce « éclairant le monde ».
Kaboul nous a montré d’une certaine manière notre propre image dans ces milliers de jeunes gens se ruant vers l’aéroport tenu pas les Américains et incapables de former une armée en quinze ans d’apprentissage et dotée d’un armement dont les Talibans n’ont jamais osé rêver !
Bis repetita, à l'ambassade des États-Unis, on brûle en toute hâte les dernières archives. Du toit même de l'ambassade, des hélicoptères décollent et effectuent d'incessantes rotations pour transporter les personnels, jusqu’à l’aéroport gardé par 8.000 GI, le tout dans une pagaille et un désordre extraordinaire, sous l’œil goguenards des talibans. À quelques kilomètres, ils observent à la jumelle cet effondrement d’une grande puissance en n’ayant garde d’intervenir. Ils savent bien qu’une imprudence de leur part légitimerait Joe Biden de commander un massacre et peut-être un recul de la victoire de six mois.
Le président de l’Afghanistan, Ashraf Ghani, avait pris la précaution de ficher le camp la veille, pour une retraite bienheureuse loin des balles et des fureurs, avec les millions de dollars de commissions et toutes les petites saloperies entre amis d’un régime corrompu.
Inutile de dire que nos gazettes préparent les larmes de crocodile d’usage pour saluer le sort misérable des réfugiés afghan qui vont nous tomber sur le paletot !
Nos « bonnes » feuilles ont derrière elles soixante années de bourrage de crâne de guerre froide pour passer de la lutte contre le communisme, à la lutte de l’intégrisme musulman.
À Washington, Biden a de mauvaises nuits. Un rien peut fait déraper la mécanique. Trump le somme de démissionner, lui serait parti avec les honneurs dans un pays pacifiés et résolument tourné vers la civilisation du pognon, la seule que Trump comprenne.
Les fanatiques de Trump l’applaudiront, sans savoir que c’est leur président qui a signé avec les Talibans, ce qui, produit le désastre que l’on sait. Le pouvoir de Kaboul, qui n’a jamais été consulté, était dans l’impasse. La fuite de son chef, clôt le débat.
Là-dessus vous allez être assaillis par des couplets tragiques, chantés en communauté avec le peuple afghan. Vous allez détester plus que jamais ces affreux Talibans. Certes, ce ne sont pas des enfants de cœur. La charria est d’une grande cruauté, en même temps que stupide. La bible pour apprendre l’art de se faire mettre profond dans les démocraties occidentales par les riches bourgeois, ne l’est pas moins.

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La réalité de l’histoire et les inconvénients de la subir expliquent les résiliences insurrectionnelles, de sorte que dans ces pays qu’on aurait tant souhaité rallier à « notre juste cause », vous jetez par la porte un Taliban et il en entre deux par la fenêtre. Comment font-ils ? Si, on le savait les USA et l’Europe ne seraient pas à embarquer les derniers civils à Kaboul, les caleçons aux mouillettes !
Les stratèges américains n’ont jamais prêté attention à l’histoire de ce pays et Trump le premier ! Le retour des talibans aurait au moins été gêné par la résistance de la région de feu le Commandant Massoud. Les chefs de guerre ne sont pas tous des Talibans. Bref, les États-Unis n’ont eu qu’une idée à la tête d’une coalition de trente-huit pays : implanter dans les cerveaux afghans l’essentiel, pour que tout ce petit monde bosse à la manière américaine. Une fois encore, c’est loupé !

16 août 2021

Nadja.

Nadja d’André Breton. Fantastique et imaginée, cependant réelle, elle mourra de faim dans un hôpital psychiatrique lors de la dernière guerre.
Pourquoi Nadja ? Parce que pour les surréalistes tout passe par l’amour, y compris les choses les plus matérielles et à cent lieues de pouvoir être aimées.
Nadja les yeux au ciel dit dans un soupir « Il y a pourtant de braves gens ! ». C’est la réplique de Breton qui devrait intéresser tous ceux qui, de ma sorte, ont dû offrir quelque chose en contrepartie aux autres pour avoir le droit de manger.
« Ces gens ne sauraient être intéressants dans la mesure où ils supportent le travail, avec ou non toutes les autres misères. Comment cela les élèverait-il si la révolte n’est pas en eux la plus forte ?... Je hais, moi, cet asservissement qu’on veut me faire valoir. Je plains l’homme d’y être condamné, de ne pouvoir en général s’y soustraire. »
Tout est dit.
Ce n’est pas le travail qui est détestable, c’est la contrainte et la régularité de la contrainte qui le font devenir détestable.
Il y a dans l’affirmation souvent entendue que le travail est bon pour l’homme, par ceux qui ont renoncé à tout pour y consacrer leur vie, quelque chose d’ignoble et de répugnant. Le travail les a façonnés de manière à les rendre esclaves et fanatiques de leur aliénation, de telle sorte qu’ils sont devenus les porte-parole de leur maître ! Le complexe de Stockholm entre un homme et sa contrainte : le travail…
Toute notre société repose sur ce paradoxe : ce sont les entrepreneurs (dans le sens large) qui posent les conditions de travail à une majorité qui l’accepte en baissant la tête sur ce qu’on lui donne à faire sans barguigner ! Que cette chose inouïe se passe dans une démocratie qui, en principe, dit la loi du plus grand nombre, en dit long sur l’effet du mensonge au quotidien.
« Je sais qu’à un fou d’usine, ou devant une de ces machines inexorables qui imposent tout le jour, à quelques secondes d’intervalle, la répétition du même geste, ou partout ailleurs sous les ordres les moins acceptables, ou en cellule, ou devant un peloton d’exécution, on peut encore se sentir libre mai ce n’est pas le martyr qu’on subit qui crée cette liberté. Elle est, je le veux bien, un désenchaînement perpétuel : encore pour que ce désenchaînement soit possible, constamment possible, faut-il que les chaînes ne nous écrasent pas, comme elles font de beaucoup de ceux dont vous parlez. ».

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Ainsi allait l’amour quand Breton enlaçait Nadja. Il n’y a de complicité possible entre deux êtres que sociale. On peut comprendre que des gens riches aient des dialogues opposés à celui-ci. Et qu’entre les gens riches et le couple Nadja Breton, d’autres couples moyennant riches rêvent de leur garage à deux voitures et deux entrées, avec un vaste dallage pour y manœuvrer à l’aise devant. Lorsqu’ils font l’amour en silence, retranchés dans leurs rêves communs, ils sont, eux aussi, en complicité, sauf qu’elle n’est pas sociale.
« De braves gens, disiez-vous, oui, braves comme ceux qui se sont fait tuer à la guerre, n’est-ce pas ? Tranchons-en, des héros : beaucoup de malheureux et quelques pauvres imbéciles. Où vont-ils, voilà la véritable question. Ils finiront bien par dessiner une route et sur cette route, qui sait si n’apparaîtra pas le moyen de désenchaîner ou d’aider à se désenchaîner ceux qui n’ont pu suivre ?... »
En ces temps ravagés par les forces supérieures de la nature, du Covid « héros quantique » intégré à la mécanique universelle, l’homme n’a plus besoin d’être manipulé pour être asservi. Il entre et sort de sa niche pour travailler ou chercher du travail, sans qu’on le lui demande. Il s’y sent « obligé » alors qu’il n’y est que contraint et qu’il pourrait, au moins, réfléchir à cette contrainte. On qualifie ceux qui traînent les pieds devant le spectacle d’eux-mêmes à ce ballet quotidien, de fainéants, de ratés, dépourvus de sens moral, tous défauts incompatibles avec l’obligation du « pass » pour être accepté de la fourmilière.
Comme écrivit Breton sous l’emprise de Nadja, simple danseuse de tripot et accessoirement prostituée « Rien ne sert d’être vivant, le temps qu’on travaille ».
Tant il est vrai que l’événement que chacun est en droit de rechercher et qui va bouleverser sa vie, n’est pas dans le travail. Ce faisant, on se pose en adversaire résolu d’une société libérale qui nous entraîne dans sa perte. Demain, elle sera la nôtre. Notre lâcheté nous y conduit !

14 août 2021

L’arthrite à soixante-sept ans ?

Le gouvernement De Croo a-t-il oublié l’accord des partis sur les pensions ? La chaud-bouillante Karine Lalieux entrée au gouvernement juste pour ça, est-elle en train de refroidir ?
D’abord cette augmentation mythique à 1.500 € net des pensions complètes pour 2024 n’en est toujours qu’aux balbutiements, d’autant qu’en 2024 l’inflation cumulée sera – si tout va bien – d’au moins 7 à 8 %, sinon 10 si ça dérape, sur trois ans. Si bien que 1.500 € en 2024 vaudrait au mieux 1.400 € de 2021 !
En outre, cette réforme laisse de nombreux pensionnés en dehors de ses bienfaits. Sait-on que la pension moyenne des femmes est de 882 euros actuellement ! S’il y a des mesures rapides à prendre, c’est bien dans là qu’il faut agir tout de suite.
Évidemment, cela est loin des préoccupations de Georges-Louis Le Magnifique, la tête dans les nuages d’un libéralisme à la mords-moi du pauvre. Relever les pensions de celles et ceux qui sont tombés dans l’indigence, en perdant leur force de travail, ne lui vient pas à l’esprit.
Bouchez reste avec Bouchez sur Facebook, dans son babillage quotidien.
Après l’oubli de la concertation sociale que Bacquelaine avait promise quand il était ministre des pensions, on ne sait toujours pas ce qui définit la pénibilité du travail. Sacha Daoût, devenu star à la RTBF en deux saisons, en connaît un brin. D’après son expérience dans la grande maison des bruitages nationaux, tous les travaux sont pénibles. Pour une fois je suis d’accord avec lui. Mais il perd de vue qu’il y a des métiers plus pénible que cirer les pompes à la RTBF.
Autre pétaudière, à quel âge les travailleurs auraient-ils le droit de profiter de la vie à plein temps ? Ce gouvernement est libéral, d’abord. Il ne faut pas perdre de vue le raisonnement du commerçant qui réunit ce beau monde. 67 ans est un âge « palier » à savoir qu’avec les raisonnements de ces messieurs, on n’est pas encore en équilibre avec l’augmentation de la durée de vie en Belgique. Bien entendu, toutes les statistiques devraient être refondées quand l’hécatombe des vieux à cause de la pandémie sera terminée. .
La bande à Bouchez est très éclairante sur le sujet. Richard Miller se souvient avec émotion du temps de son grand père. On faisait ses petits paquets à 65 ans dans les usines et six mois plus tard ses grands paquets, sur la table du salon, pour la circonstance habillée de noir par les pompes funèbres. L’office des pensions était en boni ce qui permettait aux élites de se payer du bon temps sur le dos des pré-cadavres !

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Qu’est-ce que ces animaux de cirque parlementaire nous dégoisent ? Qu’il faudrait recommencer à mourir plus jeune pour échapper à l’augmentation de la durée du temps de travail ! Non, mais qu’est-ce que c’est que ces négriers ?
Quand cette société « d’abondance » se décidera-t-elle à plus de sérieux ?
L’ensemble des pensionnés devrait pouvoir bénéficier d’une pension décente et être libre de stopper plus tôt selon la pénibilité du métier. Libre à ceux qui aiment ça de la prolonger comme bon leur semble, ou plutôt comme en jugera le patron qui aime qu’on l’aime, mais jusqu’à un certain point, à partir duquel la tremblote et l‘absence de mémoire commencent à faire beaucoup par rapport à l’expérience.
On compte sur le MR pour organiser des concours « du plus vieil employé de Belgique ». Mon avis, cette vitalité devrait pouvoir toucher des sommets dans la gent parlementaire où des glorieux travailleurs pantouflent encore à l’Europe et ailleurs à des âges très avancés.
C’est d’autant plus remarquable, qu’on y sait le travail pénible avec des risques au niveau du foie et de la prise de poids.
Gérard Deprez à peine âgé de 71 ans espère tenir le coup au moins deux législatures. Il est battu par Tom Vandenkendelaere, 78 ans, toujours guilleret et aux primesauts légendaires dans toutes sortes d’hémicycles.
Si d’aimables lecteurs ont en mémoire les noms de quelques hardis pionniers du travail, ils sont les bienvenus dans les commentaires. Camille Huysmans mort à 97 ans doit être le champion des travailleurs politiques du genre.

13 août 2021

Le bal des salauds !

Un génie est un génie. C’est idiot cette phrase, pourtant elle porte une vérité absolue. Celui qu’elle désigne est innommable puisque nul n’est en mesure de le percer à jour. On le désigne le plus souvent par un nom, malgré tout. Ce bas monde a besoin d’étiqueter tout. Non pas par commodité, mais parce que toute étiquette est susceptible d’enrichir celui qui en est pourvu.
Si quelqu’un avait eu l’idée de recueillir les selles de Picasso au Bateau-Lavoir, elles vaudraient des fortunes aujourd’hui.
Ce génie peut être un parfait salaud ou un ange. Qu’importe, à part la respectabilité, il y a concordance. Le parfait salaud est quelqu’un aujourd’hui qui a écrit ou dit des horreurs sur les Juifs. Les autres salauds qui détestent les Noirs, abominent les femmes ou prennent des milliards dans des combines infâmes au détriment des peuples qui crèvent de faim ou meurent dans les usines, ne sont pas des salauds aussi unanimement montrés du doigt et mondialement réprouvés que les racistes à l’égard des Juifs.
Au-dessus du parfait salaud, il y enfin le salaud-écrivain de génie. C’est le pire. Non seulement il a écrit des horreurs, surtout sur les Juifs, mais en plus son génie le condamne à être immortel, donc décrié, haï, conspué cent ans après sa mort et même davantage, tant la haine qui le poursuit ne s’éteindra que lorsque toute la jeunesse sera tout à fait inculte, ce qui ne saurait tarder.
À côté de choses écrites impardonnables, il y a embusquée derrière les tombes des collabos, une nouvelle espèce dite salafiste qui inquiète par son côté revanchard du martyr palestinien. Ces nouveaux salauds entrent en forte concurrence avec les salauds nazis antisémites. Voilà qui perturbe les propriétaires d’étiquettes « salaud », les disperse en quelque sorte, si bien que cela relâche l’attention sur le génie-salaud.
C’est peut-être une coïncidence, mais d’avoir retrouvé les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline « volés » par les F(i)FI en 44, dans les mains d’un ancien journaliste à Libération, Jean-Pierre Thibaudat, qui les détenait depuis quinze ans, donne l’espoir d’une édition des inédits rapidement. Je ne pardonne pas à Thibaudat d’avoir gardé sous le coude pendant si longtemps un pareil trésor pour lui seul. Je pense à tous les lecteurs de Céline qui sont morts durant ces années et j’adresse une demande expresse à Gallimard pour accélérer les choses, afin de ne pas alourdir la liste des non-lecteurs involontaires.

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Ce trésor retrouvé pour la grandeur des lettres sera aussi l’occasion de s’apercevoir que le lecteur de Libération qui lui avait remis gracieusement les manuscrits, à condition de ne pas les rendre publics avant la mort de la veuve de Céline, afin de ne pas l’enrichir, alors qu’elle avait à l’époque 93 ans environ, est dans le genre, un autre petit salaud, à moins que Thibaudat n’ait raconté des craques, comme en sont capables la plupart de ses confrères.
Non, tout n’est pas bien qui finit bien.
Ne pas avoir compris qu’on manipule les haines, comme on manipule les peurs et qu’ainsi on cache des choses si hautement importantes, pour la conservation de la haine comme on entretient un feu de braises, est à proprement parler une manifestation de la bêtise humaine.
Les plus attachés à l’argent ne percevront que le côté abominable de ces deux valises laissées des années dans une cave, lentement gagnées par l’humidité et la moisissure, alors que leur contenu vaut au bas mot et dans une estimation à la louche, plus de quarante millions d’euros. Parce qu’eux, ils s’en ficheraient bien que cet argent fût le fruit des cogitations d’un salaud ! S’ils en avaient été les légataires, cela ne les eût pas empêchés sur le green ou en courses à la voile en Méditerranée, d’abominer avec autant de ferveur la mémoire de leur bienfaiteur.
Reste que le fabuleux « Casse-pipe » de cent pages, dont pas un mot n’est de trop ou à retrancher, est devenu l’avant-coureur d’un pavé de six cents pages, me fait éprouver une impatience profonde, celle d’attendre – pas trop longtemps j’espère – l’œuvre complète.
Et son incipit « C’était le brigadier Le Meheu qui tenait le fond du corps de garde, les coudes sur la table, contre l’abat-jour. Il ronflait. » de chrysalide qu’il devienne papillon, sans en métamorphoser une ligne !

12 août 2021

Accord et désaccord.

L’Amérique est le seul pays sans anciennes colonies, à avoir entrepris des guerres coloniales au Vietnam, en Irak et en Afghanistan ! Trois guerres inutiles, trois défaites, si l’on considère qu’en retirant ses troupes d’Afghanistan sans aucune contrepartie des talibans, Washington signe sa troisième défaite ! On parle même d’une débandade (l’Irak est une victoire à la Pyrrhus, au vu des conséquences terribles sur le plan géopolitique de la fin de Saddam Hussein).
Les soldats américains s’en vont en laissant le pouvoir à Kaboul avec une armée dans un état de prostration et de défaite assurée devant l’avance irrésistible des Talibans. Ces derniers s’arment avec les énormes stocks de matériels et d’armes diverses que les gens de Kaboul abandonnent derrière eux dans leur fuite !
Le 29 février dernier, à la signature de l’accord de paix, on a dansé de joie à Kaboul, pour en rabattre le lendemain, lorsque les talibans ont repris les combats… En réalité, il n’a jamais été question de négocier la paix, le gouvernement afghan était exclu des pourparlers. L’accord portait juste sur le retrait des forces américaines, concrétisant une promesse de campagne que Donald Trump avait bruyamment reprise en décembre 2018, de sa campagne électorale.
Le dialogue intra-afghan n’a jamais connu le début d’une réalité. C’est le fiasco d’une politique appliquée par tous les présidents depuis Bush et sa victoire éclair sur les troupes de Saddam Hussein. Le raisonnement est d’une simplicité rare, d’une efficacité nulle et d’un effet néfaste considérable. Il tient tellement pour extraordinaire le système économique des démocraties occidentales, que les présidents des États-Unis ont imaginé faire une guerre de croisade pour l’implanter par l’exemple ! Une fois en place, tout le monde devrait en être mordu, comme la famille Michel en Belgique.
Une fois les troupes américaines sur le départ, les convaincus de la démocratie allaient battre les Talibans vite fait, au nom du dollar et du marché mondial !
Comment ne pas rire de ce péché d’orgueil de la puissance américaine ! Les populations afghanes n’ont pas mordu aux idées que nos libéraux américanolâtres adorent ! On sent la même connerie de raisonnement chez Bouchez et combien d’autres pas du tout empaquetés au MR, mais dans les autres boutiques du prêt-à-penser l’Amérique, comme le PS et écolo !

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Bref la fameuse paix des braves afghans se résume à une déroute complète de la plus formidable armée que le monde ait jamais connue. Washington promet de retirer la totalité des militaires, en quatorze mois, ainsi que tous les civils non diplomates, agents privés de sécurité, conseillers, formateurs, etc., sans tambour ni trompette. Cent trente-cinq jours pour évacuer cinq bases militaires et réduire d’un tiers ses effectifs. Curieusement, l’accord, signé par les seuls États-Unis, oblige également les autres pays de la coalition à faire de même. On remarquera la désinvolture des USA par rapport à ses alliés qui ont combattu avec les GI. Ils sont mis devant le fait accompli, sans avoir été consulté ! C’est à peu près la même politique de sans-gêne qui pénalise les États qui font du commerce avec des pays que Washington a mis sur sa liste noire, comme l’Iran et la Russie.
Le bouquet, le sommet de la désinvolture a été atteint lorsque les négociateurs américains se sont engagés — au nom du gouvernement afghan, qui n’a pas été consulté lui non plus — à libérer cinq mille prisonniers talibans, à mettre fin aux sanctions, avant le 27 août prochain, et à supprimer la liste des talibans dont la tête est mise à prix.
Les journaux et la presse internationale ont traité ces accords calamiteux d’un triomphe de la puissance américaine !
C’était avant le 1er mars de cette année !... on n’a plus entendu personne après, attendu que
les talibans ont repris le combat. Une fatwa rappelle que « les talibans continueront le djihad jusqu’à l’avènement de leur Émirat islamique d’Afghanistan ».
Les accords de Doha ne sont pas des accords de paix. Ils entérinent le retrait sans gloire du pays doté de la plus puissante armée du monde, à la tête d’une coalition de trente-huit pays !
C’est dire la déculottée !

11 août 2021

Public ou privé ?

Les inondations des cours d’eau du bassin de la Meuse liégeoise, indépendamment d’une terrible épreuve pour les riverains, ont permis de faire quelques constats amers sur les conditions dans lesquelles la société libérale répond aux catastrophes.
La politique européenne vivement approuvée par le MR, le PS et Écolo consiste depuis plus de dix ans, à mettre en concurrence le privé et les services de l’État, afin d’affaiblir ces derniers, voire à les faire disparaître. Ce n’est pas nouveau, les parastataux qui relèvent de l'autorité de divers ministres, exercent des missions d'exécution ou de consultations précises depuis la fin de la guerre 45, s’y côtoient des syndicats, des mutuelles et des entreprises privées. Tout semblait bien fonctionner avant que l’Europe n’y vienne fourrer son nez.
Peu à peu, les grandes institutions hôpitaux, postes, chemins de fer, travaux publics et divers glissent vers le privé et changent de statut.
L’Europe est satisfaite, Bouchez se frotte les mains, Di Rupo se sent débarrassé du poids de certaines gestions. Quelques frasques des politiques devant gérer des entreprises mixtes, comme les aventures de Stéphane Moreau, l’ineffable CEO de VOO, confortent une certaine opinion en faveur des libéraux !
Reste que le commerce est de plus en plus organisé à flux tendus, à personnel réduit sous-payé et à économie de base pointilleuse. L’Europe ne parvient pas à se refaire une santé devant la bronca des Européens, écœurés de la gestion du social par le système capitaliste.
Un coup dur, comme une inondation majeure et voilà tout le beau pognon gagné par la frénésie de régner sur tout, la démocratie, l’Europe et l’État de droit, montré au grand jour !
Déjà on avait senti l’oignon avec Maggie et l’affaire des masques, puis des hôpitaux, au début du Covid, voilà qu’on ramasse une autre gifle avec la grande misère des moyens et le peu d’empressement du secteur public (les entrepreneurs de travaux publics surtout) à voler au secours des victimes des inondations, Croix-Rouge comprise et pour cause : pas de matériel, manque de crédit, un personnel peu nombreux et au bord de la crise de nerfs, comme il y a un an les infirmières des hôpitaux et de l’autre côté de la barrière, les chouchous de Bouchez, c’est clair, ils ne peuvent pas intervenir à titre gracieux, tout se fait sur facture et heures de travail.

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Les communes paient au prix fort aujourd’hui des pelleteuses et des bulldozers pour charger des camions des débris des ménages sinistrés. Déversés sur le domaine public, que va-ton en faire ? Ils seront sans doute livrés à des chiffonniers qui en tireront un bénéfice, sans compter les heureuses trouvailles qu’ils y feront.
C’est que tout marche au profit dans le système. Le bénévolat, l’altruisme, le dévouement au secours des autres, c’est de la rigolade. Tout à la balance de comptoir et que ça se sache, comme les vaccins anti-Covid. Après les discours admirables et la reconnaissance de l’humanité aux chercheurs sur le point d’abandonner leurs royalties, c’est le silence. Les paquets de milliards qu’ils se font sur le dos de tout le monde deviennent gênants.
Autre exemple, la pagaille dans la circulation à Liège. Elle est directement le produit de la privatisation qui gagne du terrain et se prend à décider toute seule. On ne décrète pas qu’il pleuve ou non, c’est certain. Les travaux du tram qui ressemblent à Nessie sortant sa tête du Loch Ness, on ne voit jamais que quelques ouvriers, par ci, par là, cumulés aux asphaltages avec la fermeture de la rue Grétry, font que le tunnel sous Cointe est devenu absolument indispensable.
Que font la Régie, la Ville de Liège et la circulation routière ? Rien ! On palabre. On évalue les travaux. On chipote sur ce qu’on fera ou pas. Après avoir pompé les eaux qui stagnaient dans les tunnels, quelques experts noircissent du papier.
Si je parle de la Chine de Xi Ping, Bouchez va crier au scandale : les assassins d’Ouïgours, les dictateurs capitalo-communistes, les libertés bafouées, etc. Bref, des voyous !
Et poutant, ces voyous nourrissent un milliard et demi d’habitants sans famine, construisent un hôpital en dix jours et s’ils avaient eu à régler le sort des inondés de la valle de la Meuse, tous seraient déjà relogés, sur les hauteurs, dans du neuf.
Quant au tunnel sous Cointe, il y aurait eu un électricien à chaque coffret, des dizaines d’autres à vérifier tout et deux jours après les pluies dévastatrices, la circulation était à nouveau normale, dans ce fichu tunnel dont on dit qu’il restera fermé trois mois !

10 août 2021

La puce à l’oreille !

Alors que les braillards de l’économie de marché poursuivent du haut de leur petit perchoir du MR, Écolo et PS l’éloge de la société de consommation, les gens voient bien que c’est fini et que cette fichue économie finira par éteindre tout projet d’avenir sérieux et peut-être jusqu’à l’humanité elle-même.
À chercher les responsables, on a beau s’épuiser, ils resteront anonymes. Et ce ne sont ni Bouchez, ni Jambon, ni Di Rupo qui arrêteront la machine, même pas l’Europe, ni même les USA. C’est un train fou sans conducteur qui fonce à toute vitesse vers son écrasement.
Seules des initiatives, conduites par des personnages d’une autre trempe que ces messieurs de la démocratie capitaliste, pourraient, tout au moins au niveau de leur État, dire « stop », nous n’irons pas plus loin chez les dingues… Et ces courageux se multipliant, que les irréductibles admirateurs d’Adam Smith et compagnie soient obligés de fermer leur clapet et de rentrer dans les rangs. Voit-on bien les bouillants politiques de nos partis traditionnels dire « merde » à l’Europe et changer d’économie ? Non !
Par conséquent, il faut bien poursuivre le chemin de croix, puisque nous sommes dans la même galère et qu’ils sont les plus nombreux à aboyer leurs conneries sur la croissance et le destin extraordinaire de cette foire aux illusions d’individualistes détraqués.
Cependant ce qu’ils nous offrent comme actualité devrait les inciter à moins d’euphorie.
Dans l’actualité la plus chaude, ils sont à patauger dans des délires qui sentent la catastrophe, version « on produit, mais pas encore assez ». La pénurie mondiale de semi-conducteurs a d’étranges répercussions, sur le plan géopolitique. Celui dont ils disent le marché prometteur, peine à se procurer ces puces électroniques qui équipent les appareils du quotidien, de l’ordinateur au grille-pain en passant par le toys des plaisirs particuliers, la machine à laver et la console de jeux.
Samsung devait concrétiser ses projets d’investissements de plusieurs milliards de dollars sur le territoire américain. Washington irait jusqu’à mettre en sourdine l’État de droit et le respect des procédures pour faire sortir de taule avant l’exécution de toute sa peine, le CEO de la firme, momentanément indisponible pour corruption.
La pénurie de puces a perturbé la satisfaction de nos désirs du « tout électronique ». C’est à se demander, de la rage des incendies d’été, aux inondations catastrophiques, si ces « gamins qui jouent avec nos vies » ont encore les pieds sur terre et le sens du réel ! La société de consommation a l’air de plonger « monsieur tout le monde » dans l’imbécillité complète !
Sans ces semi-conducteurs, qui valent parfois moins d’un dollar, impossible d‘ajuster le dossier du fauteuil d’un vieux, de faire sortir la voiture du garage toute seule et même de se brosser les dents avec une brosse « poils semi-dures » connectée. Un ennemi invisible, bien plus terrible, pour ces idiots, que le réchauffement climatique, a déclaré la guerre aux derniers projets des Foires « push button » de Vegas. Le monde libre manque de puces !
Cette pantalonnade sur un épisode de la croissance infinie survient au moment où les gens sérieux se posent des questions sur la mondialisation et le déclin de l’activité industrielle occidentale.

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L’invasion galopante du numérique et du traçage de nos vies professionnelles, de nos échanges, de nos choix politiques font partie de ce qu’une grande partie de la population mondiale croit dur comme fer : le progrès le plus fantastique que l’homme ait pu jamais réaliser de tous les temps ! Interrogez nos mammouths politiques pour voir ? Vous serez édifié ce vers quoi ces branquignols nous entraînent. Georges-Louis sur sa page payante de Facebook est intarissable là-dessus.
Dorénavant, réserver un billet ou acheter en ligne, exige à la fois une carte bancaire et la communication de son numéro de téléphone portable, voire de son état civil. Il fut un temps, qui n’était pas le Moyen Âge, où l’on pouvait prendre le train anonymement, traverser une ville sans être pris par un radar, se sentir d’autant plus libre qu’on ne laissait derrière soi nulle trace de son passage.
Ces messieurs de la croissance par la puce électronique ont un bel avenir devant eux, entre deux catastrophes naturelles, ils auront fait de la puce l’instrument heuristique idéal. Ils pourront équiper les passants d’un « passe civique » extrait de leur casier judiciaire, un « quick response code » pour l’aval de la police. Macron sort le premier « pass » du genre. C’est certain, Bouchez va trouver quelque chose aussi. La connerie c’est comme un mauvais robinet, quand ça s’ouvre, on ne sait plus le refermer.

9 août 2021

Rouflåde (1)

Les bousiers qui nous commandent roulent leur magot, comme les insectes du même nom amoncellent les défécations pour s’en délecter. Ils en font les uns et les autres des sphères bien rondes. Certains les placent à la banque et les autres à proximité de leur nid.
C’est la seule observation que l’on puisse faire en économie, sans se tromper.
Comment pourrait-il en être autrement dans une société composée d'individus prenant leurs décisions indépendamment les uns des autres ?
L’âpre discussion sur la valeur du centime entre un petit patron et son ouvrier est de la même nature que celle des prétendants aux hauts emplois de la chose publique, pour les attributions en billets de cinq cents de postes au sein des partis !
Du plus pourvu des salariés au plus dépourvu, la quête est la même. Le « certain ordre » dont on nous bassine les oreilles dissimule mal l’anarchie du système libéral, dans son rôle moteur par l’égoïsme féroce de l’intérêt particulier.
C’est même à cause de cela et rien qu’à cause de cela que la société est incapable de s’amender malgré la nature qui se rebelle et les virus qui se ruent à l’assaut de l’espèce, grâce aux moyens de transport inouïs que nous leur offrons.
Cinq milliards de bousiers aujourd’hui, dix milliards demain, on a compris que l’aventure humaine touche à sa fin.
Pour les pépères attachés au pouvoir comme les morpions aux poils de la marquise, le marché devrait agir comme une main invisible qui harmonise les offres et les demandes, instaurant un équilibre. Les approches en terme d'équilibre général tentent de rendre compte et de formaliser mathématiquement ce mécanisme, sans jamais y parvenir puisqu’il est imprévisible et chaotique !
On n’a jamais tant groupé d’individus issus des grandes universités, capables d’accumuler autant de conneries sur la croissance et l’activité des marchés de la société libérale.
Car, même archi perfectionnés les instruments de surveillance des contrôles ont des résultats limités, puisque les contrôles sont impossibles. On a pu démontrer l'existence d'un équilibre, après des crises économiques très bien mesurées dans leur ampleur et dans les dégâts qu’elles commettent, mais on n’a pas encore expliqué comment le marché parvenait à retrouver un certain équilibre à la suite d’une tempête financière, qui n’est, après tout, qu’une crise d’égoïsme soudain répandue par un effet de bouche à oreille !
En réalité, le système n’en est pas un vraiment, c’est une sorte de magie composée d’une source inépuisable de trucs et de ficelles que d’astucieux égoïstes mettent au point.
D’après l’économiste Keynes "ce qui arrive en fin de compte, ce n’est pas l'inévitable mais l'imprévisible". Il n'était nulle part inscrit dans les astres que 2020 et 2021 seraient sous l’emprise d’un virus coprophage, de la même nature accapareuse que les bousiers à la direction de notre usine à gaz.
Nous vivons dans un monde cupide, dangereux, incertain. Radicalement incertain. Tant vanté par Macron et Charles Michel, la prise de risque est à l’opposé de l’incertitude actuelle !
Les risques sont quantifiables par expérience et analyse. L'incertitude est intraduisible en données du même ordre.

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Tous ceux qui prétendent le contraire sont des charlatans. Or comme tout risque comporte une incertitude, rien n’est objectif en économie, tout n’est que hasard, opportunité, prédation d’instinct, massacre du plus faible. Les derniers charognards sont les huissiers qui dépècent les faillis.
La « prospérité » miracle, grâce à la pandémie, a fait reculer les échéances du désastre. Un vertige saisit l’humanité par la vision de la fin prochaine du pétrole, alors que la voiture électrique est un mythe, L’incroyable impossibilité d’une économie fondée sur la croissance est devant nous !
Plus grande encore est l’incertitude, depuis que les États se sont endettés jusqu’au cou, à seule fin de maintenir une apparence de prospérité, dans un délabrement généralisé et un accroissement considérable de la pauvreté.
À quoi le monde ressemblera-t-il dans, mettons, cinq ou dix ans... ? À part Georges-Louis Bouchez qui sait tout, personne n’en sait rien.
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1. Wallon de Liège : Bousculade, ruée.

7 août 2021

Terminus !

Les économistes, le busines, les démocraties capitalistes et l’ensemble des affairistes de la planète se réveillent surpris : un rapport de 1972 du MIT (Massachusetts Institute of Technology), qui prédit un effondrement du système vers 2040, avait échappé à leur attention. Que n’avaient-ils écouté les gens modestes qui demandent depuis ce temps, qu’on revoie le système fondé sur la croissance.
La claque officielle donne toujours le signal des applaudissements aux exploits des milliardaires qui ne savent qu’inventer pour se désennuyer d’être riches !
Le constat de la situation actuelle semble confirmer le scénario.
Il y a quelque chose chez l’homme qui l’empêche d’être raisonnable. Son ambition d’accaparer les biens à son seul profit a été dénoncée dès le XVIIIme siècle par les encyclopédistes. Cela n’a servi à rien.
Alors que la pandémie marque le pas en Occident, l’économie mondiale repart cahin-caha, mais elle repart. Avant Covid on avait prédit la pire récession, celle de 29 était une rigolade, à côté. Le monde de l’économie s’émerveille. La menace d’une crise économique, certaine avant le Covid, n’est plus qu’un mauvais souvenir. Démocratie, partis politiques… le busines est en folie. Jobjobjob Michel sautille d’aise à l’Europe !
Dans un monde où les fous sont normaux, il faut s’attendre au pire.
L’absence de précaution avant Covid n’a pas suffit à réorganiser les services de secours à la population. L’arrivée des mutants nous retrouve aussi démunis que le fut Maggie De Block dans la saga des masques. Pire, l’épisode inondation, qui voit des milliers de personnes du bassin liégeois privées de tout, a frôlé la catastrophe humanitaire, si nous n’avions pas eu l’énorme élan de solidarité des populations épargnées.

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Pendant que des sinistrés dorment dans des tentes ou des containers, Elio Di Rupo chef du gouvernement wallon, se concerte avec son ami Borsus, sur les sommes à dégager d’un budget au bord de la faillite ! Le chef en second de nos Armées tire une triste conclusion de ses ressources en cas de catastrophe naturelle. Mis à part le canot de démonstration des photos de la future reine des Belges, l’Armée manque de tout en hommes et en matériels.
La démocratie n’a pas attendu les pluies dévastatrices pour prendre eau de toute part. Qu’importe, les libéraux poursuivent leur rêve américain : tout au privé par démantèlement volontaire des services publics. Le MR veut la concurrence avec le privé, un privé qui ne se gêne pas de sous-payer les gens et de les surmener de travail, pour qu’à titre de comparaison, l’hôpital public, les postes et le chemin de fer soient « peu rentables » et déconsidérés dans l’opinion.
Les MR américanolâtres prêchent pour le retour au temps d’avant. La rapide reprise économique et la sacro-sainte croissance est la base des discours de Georges-Louis Bouchez. Or, une étude en 2020 recoupe l’alarmant rapport du MIT de 1972. Le modèle industriel serait bien sur le point de s’effondrer. Les chercheurs avaient émis en 1972, une mise en garde précoce sur les “limites de la croissance” (“Limits to growth”, “Ltg”), notamment en raison de la surexploitation des ressources planétaires. Pour le cabinet américain KPMG, qui a vérifié l’analyse de 1972, la trajectoire de la civilisation mondiale se dirige bel et bien vers un déclin définitif de la croissance. Dans le pire des cas, ce processus devrait provoquer un effondrement de la société aux alentours de 2040.
L’auteure de cette étude, Gaya Herrington, a constaté que les données les plus récentes correspondaient particulièrement à deux scénarios : “Les scénarios BAU2 (“Business as usual”, le statu quo) et CT (“Comprehensive technology”, la technologie globale) montrent un arrêt de la croissance d’ici à une dizaine d’années environ. Ces deux scénarios indiquent donc que la poursuite d’une croissance continue est tout à fait impossible. Même lorsque l’on associe cet objectif avec un développement technologique totalement inédit, le statu quo passé au filtre du LtG conduirait inévitablement vers un déclin du capital industriel, de la production agricole et des niveaux de bien-être au cours de ce siècle”.
Effondrement “brutal” ou “doux déclin”?
Comme Bouchez y va, à suivre ce type, ce sera l’effondrement brutal…

6 août 2021

La Vivaldi, bellissima !

Le journaliste Wouter Verschelden a rassemblé dans un livre toutes les vilenies dont nos illustres sont capables pour accrocher quelques nougats de plus à leur plantureuse personne. C’est à propos de la formation du dernier gouvernement, celui d’Alexander de Croo, qu’il a collationné les coups fourrés, les peaux de bananes et jusqu’aux petites saloperies « entre amis » de cette élite qui nous confectionne une Belgique dont bientôt plus aucun Belge censé ne voudra.
Il a mis tout ça dans un bouquin « Les fossoyeurs de la Belgique » (De Doodgravers van België), en y ajoutant ses propres fantasmes, ses épices journalistiques qu’il a cultivées à la Columbia School of Journalism de New York, ce qui place le bonhomme parmi les moins ratés du microcosme belge de l’info.
Je ne sais plus qui, à la suite d’une de mes chroniques, s’était inquiété de ma santé mentale. La mélancolie aigre et méchante, ça existe. Il m’y voyait au dernier stade.
Si seulement la moitié de ce que nous raconte Wouter est vrai, nous voilà dans de bien vilaines mains ! Le diagnostiqueur de mon fiel nidoreux aura bien du mal à classer celui qui coule à flot aux alentours du 16 de la rue de la Loi !
Qui sont ces gens qui nous dirigent, pour se permettre de jouer avec nos vies, afin de se ménager un petit confort de plus à chaque croque-en-jambe à un cher collègue ?
Cette démocratie, terriblement inefficace, se passe derrière toutes sortes de paravents, on dirait presque servant de caches à de honteux personnages qui échangent jusqu’à leur slip à notre insu. Il aura fallu dix mois à Alexander De Croo pour réaliser son désir suprême : devenir premier ministre du gouvernement, succéder à l’incroyable Wilmès, elle-même l’émanation et la créature de Charles Michel !
De ces dix mois, on ne sait pratiquement rien. Le Belge qui aurait normalement le droit de tout savoir, s’est contenté de communiqués lapidaires officiels et de quelques mots d’une fiente journalistique badigeonnée à la hâte sur le papier des gazettes, qu’on trouve dans les WC des gares.
Wouter Verschelden sait à peu près ce qui s’est passé ! C’est effrayant. Ils ont joué aux osselets avec les gens. C’est finalement la monarchie qui l’emporte d’un cheveu avec le team des grands penseurs bourgeois, contre la « nouvocratie » en construction sur les éboulis du boulodrome inondé.
Jusqu’où Bart De Wever et Paul Magnette sont-ils allés exactement pour conclure leur « grand accord » pour la Belgique, qui n’a pas vu le jour ? Puisque Wouter se perd en conjectures, je pourrais en dire une aussi. L’accord ne s’est pas fait, parce que Magnette croit encore pouvoir dominer le PTB à la prochaine législature. Cinq ans est un laps de temps considérable en politique. De la décantation au fond de la cornue dépendra un nouvel accord entre la N-VA et le PS, d’ici 2024.
Reste que 662 jours de causettes ont marqué toute la haute société politicienne. L’ancien de la Columbia School of Journalism de New York a noirci des dizaines de cahiers de notes. Il n’allait pas en faire des papillotes, il n’a pas un mur sur Facebook, lui !

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Il nous file quand même un tuyau, tout en se récriant qu’il ne fait pas du people, que c’est juste pour mettre en scène Gwendoline Rutten et Alexander de Croo, tous deux briguant le poste de premier au sein de l’Open-Vld. Le bel Alexander aurait eu une aventure extraconjugale avec une belle Italienne. Comme on voit que même quelqu’un sorti d’une sérieuse école de journalisme peut faire du populisme, sans en faire vraiment…
Sur ce croustillant détail, l’éditeur de Wouter s’est écrié « je prends » et de rédiger un texte que tous ceux qui achètent le livre peuvent livre en quatrième plat de couverture « Des conversations confidentielles entre les présidents de partis et le roi, des accords secrets préparés dans des appartements bruxellois, des serments coûteux et un boulevard de promesses non tenues : c’est le récit d’une période turbulente faite de détails étonnants, de gouvernements minoritaires en pleine pandémie et de trahisons. »
Le livre est disponible sur https://ruedelaloi.businessam.be, bol.com et dans les grandes librairies. (Pour une fois je fais de la Pub gratos !)
Ceux qui ne sont pas encore convaincus que la démocratie, c’est bidon et que la Belgique va droit vers la sortie avec un clou dans la chaussure, c’est le moment de s’instruire.

5 août 2021

L’unité des Wallons.

Un gros plouf dans la marre, pour le bizutage dont cette chronique aurait été la cible… si elle avait eu de l’audience. Oufti ! elle touchera un nombre limité de lecteurs. Son auteur sera vilipendé, puis on passera à autre chose. Le scandale est en proportion du nombre de curieux. L’insignifiance a ceci de bénéfique que les censeurs se fichent d’un texte qui n’aura aucune influence. Un peu à la manière de Didier Reynders en 2019, quand il était colleur d’affiches. Le drôle placardait, derrière les palissades plutôt que devant, l’effigie du président de la section MR de Bruxelles, par inimitié et rancœur. Personne ne s’en était aperçu, même pas Charles Michel, c’est dire !
Le plouf de mon caillou concerne la fameuse unité des Wallons formant une Nation.
Autant de foutaises que celles des efforts de Di Rupo à son terminus, pour faire de Mons une capitale de fait de la Wallonie.
La différence entre la population de Charleroi et celle de Liège est à peu près pareille qu’entre un végétal et un mammifère !
Cette différence m’a toujours profondément surpris et étonné. Elle ne tient pas aux patois presque plus parlés de nos jours, comme si un Letton essayait de se faire comprendre d’un Bantou (Elle doit être aussi forte entre un Anversois et un Tongrien), mais de tout le reste.
La plupart des Liégeois ressentent ce que je ressens, quand ils mettent les pieds à Charleroi pour y rencontrer des gens qu’ils ne connaissaient pas la veille, sinon très sommairement.
En 2008, il n’y a pas si longtemps, Charleroi se voyait décerner par le journal néerlandais De Volkskrant le titre peu honorable de "pire ville au monde".
À l'époque, Charleroi était comparée à "Dutrouxland", les commerces fermaient les uns après les autres et le projet Rive gauche ne représentait alors qu'un vague espoir abstrait de réhabilitation pour la capitale du Pays noir.

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Est-ce l’effet Covid, mais la désolation y est aussi perceptible treize ans plus tard. Il y a fort à parier qu’un Borain de passage à Liège fasse la même réflexion. Est-ce illusion de ma part, fantasmagorie ? La différence entre les deux villes est affaire de couleurs. Charleroi fait plus gris, plus sale avec un air délabré plus qu’à Liège où le vide et la désolation prennent des allures d’affiches et de palissades plus claires et plus bariolées.
Est-ce cela qui détermine les caractères ? La mentalité y est si différente qu’on y trouverait à redire jusqu’aux partis politiques. Le PS de Charleroi n’a rien à voir avec le PS liégeois jusque dans sa définition des classes sociales. On n’y sent pas un abîme entre les chefs du parti et la population comme à Liège. Est-ce l’effet Magnette ? Et à Liège, l’effet des affaires qui fait de l’élu, y compris libéral, un combinard et un malhonnête d’office ?... difficile à dire.
Le centre commercial Rive gauche dont Magnette à tant parlé à Charleroi, s'est installé au centre-ville et les multiples initiatives commerciales, culturelles et artistiques ont l’air de plantes en pot mal entretenues et qui fanent devant un public navré. Au contraire du Passage Lemonnier à Liège aux boutiques fermées tout aussi nombreuses, mais dont on a l’impression que la fermeture est passagère en vue des transformations, avec un effort de propreté des commerces anéantis par la crise, comme si les devantures étaient des tombes fleuries par des mains anonymes. La nuance est imperceptible, mais elle est de taille. Liège est un oiseau mort dont les plumes restent colorées et Charleroi ressemble à un rat mort devant une bouche d’égout. La ville-fantôme pourrait y faire le nouveau décor d’un western remake de la tentative de Brel, convertir les terrils et les tôles rouillées du Borinage en Far-West.
M6 a décrit Charleroi comme “le quart-monde de la Belgique”, c’est un peu l’impression que peut avoir un Liégeois de passage. Territoire à l’arrêt, laissé à l’abandon”, explique M6 décrivant Charleroi pour ses téléspectateurs français.
Tout le Borinage n’est pas aussi abattu. On a le sentiment que cette ville a renoncé à se battre, que ses habitants ont démissionné de leur citoyenneté. Charleroi n’est pas capitaliste, loin s’en faut ; mais par son apathie, elle semble résignée à suivre le triste convoi jusqu’au bout.
Liège a cette fierté de ne pas suivre l’enterrement. Cette ville recèle quelques Tchantchès qui ne demandent qu’à botter les fesses des « élites » stupides qui ont fait de la Belgique une usine à gaz, au milieu d’un terrain vague.

4 août 2021

Scripturaire : « On est baisé, mon Fils ! »

Au niveau de couardise dans lequel cette société est tombée, il n’est pas bon d’entreprendre la défense du seul droit qui reste – la liberté d’opinion – sans des précautions de langage extrêmes, afin d’éviter les pièges de certains mots qui touchent à la doxa des gens influents. Aussitôt, ils en réfèrent aux tribunaux, pour de simples associations malencontreuses.
On en est là. La novlangue est d’autant la seule possible, que l’inculture est enseignée volontairement sur ordre des inspecteurs d’académie et selon les orientations du ministère de l’enseignement. Cela fait des pauvres bougres sur les estrades, des élèves amorphes sur les bancs et des parents soupes au lait, le tout voué à l’exécution sans murmure des circulaires.
On passe sur les chausse-trapes qui parsèment le parcours de qui aborde les questions relatives à l’État juif et sa diaspora, les points les plus sensibles relevant des périodes de guerres. Je suis fort à l’aise d’en écrire, attendu que certains faits sont incontestables. Nier la shoah relève d’un dérangement du cerveau. Au point qu’on se demande pourquoi les ligues, les associations et les particuliers qui tiennent aux intérêts de l’État hébreu et à la mémoire de ses martyrs, mettent tant d’acharnement juridique à briser des simples d’esprit ?
La crise est ailleurs. Elle lâche les baskets des réservistes de Tsahal et se focalise sur l’Islam. Le pouvoir, dans sa frousse bleue, établit peu à peu, sur le même pied de droit, catholiques et musulmans.
On peut dresser un parallèle entre les religions monothéistes sur la question de la cruauté des mœurs de leurs officiants ; mais le décalage entre les furieux est de huit cents ans. C’est en 1209 à la prise de Béziers qu’Arnaud Amaury, légat pontifical et abbé de Cîteaux aurait déclaré à propos du massacre des Albigeois « Caedute eos, novit enim Dominus qui sunt eios » (Massacrez-les, car le Seigneur connaît les siens).
En 2021, c’est au nom de l’islam que des ingristes fomentent des assassinats et que prêtres, enseignants, jeunes imprécateurs meurent parfois assassinés, comme les Albigeois. Choix des autorités, il n’est pas une seule protestation qui omette de rappeler l’interdiction de l’amalgame des croyants, aux meurtriers des mosquées salafistes.

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C’est là qu’on s’aperçoit que les partis qui font les gouvernements aujourd’hui ne sont plus ceux des élites laïques, mais les serviteurs empressés d’un islam proche de constituer une minorité religieuse légale contestant la laïcité. C’est ce que n’ont jamais réussi les cathos depuis 1831. ART. 15. De la Constitution : Nul ne peut être contraint de concourir d’une manière quelconque aux actes et aux cérémonies d’un culte ni d’en observer le jour de repos.
Renan avait observé en 1905 que « les musulmans sont les premières victimes de l’islam. Combien de fois n’ai-je par observé au cours de mes voyages en Orient, que le fanatisme est le fait d’une minorité d’hommes dangereux qui, par la terreur, maintiennent les autres dans la pratique d’une religion. ».
Près de cent vingt ans plus tard, la situation a fortement évolué et ce sont des croyants qui loin d’être victimes, forment un peu partout des bases, certes encore pacifiques, mais dans lesquelles le fanatique trouve abri, réconfort et moyen d’entreprendre la guerre sainte.
Tandis que nos ministres avec leurs engagements stupides pour la laïcité, donnent raison le plus souvent aux pratiquants musulmans, offrant aux adversaires de la laïcité l’occasion de prétendre faire modifier les relations entre l’état et la religion musulmane.
C’est un scandale d’entraver l’opinion contradictoire sous peine de poursuites en justice.
Cela rappelle les pires moments de la censure sous… Napoléon III, époque funeste pour la liberté de la presse et de l’opinion. Encore que la presse n’est plus ce qu’elle était. Quant à l’opinion pour qu’elle fût pertinente, nous eussions dû compter sur les réfractaires de la novlangue et non ses utilisateurs résignés, de la maternelle à l’université.

3 août 2021

Apprendre à philosopher…

Etre en bonne santé est l’essentiel, pour la conserver, il n’y a rien de mieux que le rire !
Faire une chronique sur le « pas sérieux » alors que la situation du monde, le Covid et les intempéries incitent au sérieux et à la gravité, serait par certains pris pour une moquerie.
S’il suffisait de rire pour être sage, sans que cette gaieté ne soit pas une injure pour les gens tristes, le monde s’y reconnaîtrait. La vie serait meilleure, même pour ceux qui vivent dans la précarité et dans l’horreur des événements.
L’existence d’une philosophie du rire deviendrait nécessaire pour affronter le pire.
Il suffirait de considérer la philosophie comme un acte de joie. N’est-elle pas un des moyens de se désencombrer l’esprit des noirceurs qui nous assaillent ?... de nous faire entendre raison contre nous-mêmes ?
Non pas cette joie sur jouée qu’affecte Paul Valéry, à la rupture d’avec Jeanne Loviton (Héra). Il se persuade qu’elle sera le soir auprès de lui, fuyant la réalité d’une absence définitive, mais une joie franche, celle d’un rire intérieur !
La plupart des milieux considèrent la philosophie comme une pédanterie. De fait, les philosophes se doivent d’être modestes, en référenceurs des maîtres du passé. Des Kant et des Nietzsche à chaque tournure de phrase, comment voulez-vous qu’un philosophe comme Eindhoven ne soit pas pédant ?
On ne philosophe pas pour philosopher, mais pour nuire à la bêtise des autres et surtout à la sienne. On y gagne en sagesse, on y perd son donquichottisme et son instinct matamore.
C’est à se demander pourquoi il ne serait pas exigé en politique, au lieu d’un diplôme d’avocat comme ils en ont tous, une agrégation en philosophie ? On verrait moins de batteurs d’estrade se profiler en tête de gondole et pas que dans les partis et au gouvernement, dans la vie de tous les jours, de l’épicier du coin et dans chaque ménage ! Que de sottes disputes seraient évitées…
Philosopher, c’est apprendre à rire. Apprendre à mourir aussi (Montaigne), c’est-à-dire affronter l’inéluctable avec la sérénité de Platon (Phédon). S’effaroucher à la pensée que nous sommes mortels ne sert à rien, qu’à se mettre martel en tête la vie durant.
L’humour s’exprime de nos ridicules quand on en a appris la méthode. De ce point de vue, la malice et les facéties des Cyniques sont des sources du rire encore de nos jours. Si l’on voulait se donner la peine d’imaginer que tout ce qui touche au très ancien, nous touche au présent, on serait moins faraud à dénigrer tout ce qui fût.

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Le rire consiste à se réjouir de l’existence. Le rire philosophique est affirmateur de l’humour, du comique et de l’esprit. En ces temps difficiles, c’est quasiment faire de la résistance au chagrin et à l’impitoyable circonstance qui pousse des innocents au désastre.
Reste à mesurer le rire par rapport à la douleur de sorte qu’il ne soit pas pris comme une insulte, alors que l’utilisateur a de bonnes intentions. Le soulagement de la conscience est l’enjeu.
Par le rire, on regagne un plaisir perdu. Il y a toujours un rejaillissement possible de la mémoire affective. Tout conduit à l’humeur joyeuse de l’enfance que nous avons quittée avec plus ou moins de nostalgie et de souvenirs. Alors, nous goûtions à la joie sans condition, sans le recours aux plaisirs de substitution qui viendront plus tard.
Le rire, à l’instar de l’art, soulage de la souffrance. L’humour contrarie en somme le tragique de l’existence. « L’humour ne se résigne pas, il défie, il implique non seulement le triomphe du moi, mais encore du principe du plaisir qui trouve ainsi moyen de s’affirmer en dépit de réalités extérieures défavorables » a écrit un philosophe qui me pardonnera de le citer tout en n’ayant pas retenu son nom.

2 août 2021

Elon Musk, heureux comme un cochon !

Pepper, le premier robot humanoïde capable d'identifier les visages et les principales émotions humaines, est en fin de carrière. Il n’a pas su identifier sa mort prochaine sur le visage de son créateur ! Conçu pour interagir avec les humains de la façon la plus naturelle possible à travers le dialogue et son écran tactile, il n’a pas vu venir le coup.
Le groupe japonais SoftBank Robotics a stoppé sa production. Conçu en France chez Aldebaran, la start-up fondée par Bruno Maisonnier, ils auraient dû se méfier. Avec Carlos Ghosn, c’est déjà le deuxième bide « made in France » !
La course à l’anthropomorphisme du cochon, à l’intelligence artificielle et aux intelligences surmultipliées par l’implant d’une puce ne fait que commencer. Et quand un milliardaire s’en mêle, ça ne traîne pas. On ne sait pas s’il développe l‘intelligence, mais le dollar a le mérite d’augmenter le zèle des inventeurs et la double semaine payée triple des constructeurs.
Elon Musk, après la voiture électrique autonome et la conquête spatiale, le fondateur de Tesla s'est lancé dans l’idée de relier le cerveau humain à des ordinateurs !
La communauté scientifique déjà contestée par la plupart des béotiens hauts de gamme, vous voyez d’ici qu’un politicien, gère enfin l’épidémie de Covid-19, au point de les humilier grâce à une puce d’Elon Musk !
Musk se voit guérir les gens de l’Alzheimer, des dépressions graves et même des lésions de la moelle épinière, non pas dans une vision de bienfaiteur de l’humanité, mais dans la vision des milliards de dollars qu’une telle avancée lui procurerait. Les inventeurs des vaccins anti Covid l’émerveillent question rentrée du beau pognon. Il prend exemple sur eux.
Il y a un an, il dotait un robot fort peu compétitif, d’une puce dotée de fils ultra-fins implantés dans son cerveau. Que ne l’a-t-il essayé sur Pepper ! On ne sait pas s’il l’a envoyé à Harvard à Oxford ou à la casse, on n’a plus de ses nouvelles.
Vendredi soir, lors d'une conférence en ligne, il a tenté de démontrer que son projet avait, depuis, bien avancé. Le milliardaire d'origine sud-africaine a ainsi dévoilé la nouvelle puce connectée développée par Neuralink, la société qu'il a créée en 2016 pour ce projet.
Dotée de la technologie Bluetooth, celle-ci mesure 23 millimètres de diamètre sur 8 millimètres d'épaisseur et se recharge la nuit. Inutile de dire qu’après 22 heures, le sujet est incapable de faire une addition simple.

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Des expériences ont été faites sur « trois petits cochons », comme dans la fable. Le premier d'entre eux, Gertrude, vit depuis deux mois avec, dans son cerveau, la puce développée par Neuralink. Cet implant retransmet ses signaux neurologiques et permet ainsi de suivre ses mouvements.
Deux autres cochons font également l'objet de l’étude. Joyce, qui n'a pas reçu d'implant, et Dorothy, qui s'est vue greffer la puce dans son cerveau pendant un temps avant d'être retiré. « Ils sont heureux, en bonne santé, et on ne peut pas les distinguer de cochons normaux », a-t-il assuré.
L’objectif n’est pas scientifique pour le moment. Ces trois petits cochons servent de réclame d’embauche pour attirer des talents chez Neuralink, qui espère faire passer ses effectifs à 10.000 chercheurs ! Pour n’en garder qu’un seul, le premier dont la greffe aura réussi.
« Le futur va être bizarre » promet le milliardaire.
Comme si, grâce à lui et à l’autre milliardaire qui a choisi l’espace, le présent ne l’était pas déjà !
Aucun calendrier n'est prévu pour des essais humains, l'industriel qui rêve de coloniser Mars reste confiant. Il a annoncé que sa start-up venait de recevoir l'approbation des autorités sanitaires américaines pour mener des tests. Il lui resterait l’alternative d’ouvrir une charcuterie au cas où ses expériences des trois petits cochons prenaient une méchante tournure.
Ce qui travaille ces gens à pognons c’est le fantasme de l'homme augmenté, à la mode chez les milliardaires de la Silicon Valley. En effet, les philosophes affirment que l’argent rend con. Eux veulent prouver le contraire. S’ils y parviennent, ils mettront la puce miracle à un prix tellement élevé que ces nouvelles intelligences resteront entre elles pour dominer le monde. En effet, si tout le monde devenait intelligent où les milliardaires trouveraient-ils des domestiques ?