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30 septembre 2021

Où va notre pognon ? Réponse ci-dessous.

Outre l’obligation de voter des lois, le sénateur coopté Georges-Louis Bouchez bénéficie d’une protection et de tous les avantages inhérents à la fonction tout en ne l’exerçant pas, puisqu’en réalité ces indemnités de sénateur servent à rémunérer le travail qu’il exerce à la présidence du MR.
Ce détournement de fonds public est d’usage courant paraît-il, depuis qu’il est alloué aux partis politiques des places de compères désignés ou autoproclamés au sénat !
Tout le monde sait que le Sénat gère lui-même son fonds de pension et que les sénateurs pensionnés perçoivent à leur retraite des sommes qui empêcheraient tous les mal aimés de ce royaume de dormir tranquilles, s’ils en savaient les taux.
Doit-on considérer que Georges-Louis Bouchez, sénateur n’exerçant pas ses devoirs et obligations de sénateur, percevrait également une pension à faire loucher un émir ?
Je suis toujours sans comprendre pourquoi personne ne remet en question des avantages de cette nature qui ne correspondent plus du tout à l’époque actuelle ; mais qui relève des anciennes mœurs politiques au temps de la bourgeoisie souveraine ?
Des aboiements continuels de la droite, dont Georges-Louis Bouchez tient la partie de ténor-vedette, contre les indemnités excessives des chômeurs, les chausse-trapes faisant des CPAS des cavernes où des brigands supputent le malheur en le saupoudrant à leur guise, mais toujours chichement, ne pourrait-on y adjoindre une réforme des indemnités et avantages des personnels représentatifs des partis ? Ne serait-ce pas l’occasion de récupérer quelques centaines de millions chaque année ? Au point que les fraudes au chômage, les abus d’aide par des faux SDF et les escroqueries à la sécurité sociale, ne sont rien comparativement à la générosité de l’État pour ces messieurs de la démocratie à la belge dont le monde entier se marre ?
Justement parlons-en de la sécurité sociale pour nos élites verbeuses parlementaires, pas que Georges-Louis habile au patinage artistique dans un domaine où l’entregent fait l’homme.
Cela fait bientôt un an que l'ancienne députée de l'Open VLD Sihame El Kaouakibi n'a plus mis les pieds au sein du Parlement flamand. Celle-ci est en congé maladie officiel depuis octobre de l'année dernière et ne doit donc pas assister aux séances pour avoir droit à son salaire complet, soit environ
5.000 euros par mois, rapportent ce jeudi de nombreux médias du nord du pays.
Cela se passe en Flandre, c’est donc bien un mal national. Ici, c’est une députée régionale de l’Open VLD, le parti frère de Georges-Louis. La dame aurait fait une sorte de fric-frac dans des asbl pour des sommes rondelettes. Plutôt que d’entrer dans des explications, elle a pris ses quartiers en se faisant porter pâle et avec les certificats de complaisance ad ’hoc.
Vous en connaissez beaucoup des malades qui touchent leur salaire plein pendant un an ? Ce n’est pas nouveau, mais personne ne s’en était aperçu !

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Vous me direz, que se passerait-il si Georges-Louis introduisait un certificat pour maladie au Sénat, alors qu’il n’y met de toute manière jamais les pieds ? Vous me direz, s’il faisait cela, c’est que le Sénat aurait probablement pour adoucir son mal, quelques douceurs supplémentaires et vous n’auriez pas tort vu le confortable matelas financier excédentaire de cette vénérable institution.
Pour en revenir au cas de Sihane El Kaouakibi, l’Open VLD l’a finalement exclue, son cas devenait trop voyant. Elle a décidé de siéger (enfin c’est une façon de parler) comme indépendante.
Son congé de maladie a expiré le 31 août, mais a récemment été prolongé jusqu'à la fin du mois de novembre, selon le bureau de la présidente du Parlement, Liesbeth Homans. De quoi élever de nombreuses critiques dans les partis politiques flamands, mais également au sein de la population.
Ce qui se passe en Flandre à propos des abus de ces abonnés du pouvoir, devrait se passer en Wallonie. Il y a tant de privilèges exorbitants, hors saison, ressemblant plus à des abus qu’à un excès de bienveillance en francophonie, que quelqu’un devrait faire le bilan du système profitant à ceux qui musardent et parfois s’intéressent au destin de ce pays, avec l’arrière-pensée de se constituer une petite pelote.
Finalement pour l’ancienne Open VLD, le parlement flamand a demandé le contrôle d’un médecin ! Depuis le temps qu’on est « visité » par les médecins du travail, véritables bull-dogs chargés de contredire le médecin de famille, que le haut-lieu aura pour ses pairs d’autres formules plus accommodantes, dame entre gens du beau monde…

29 septembre 2021

La crise ?

Nos américanolâtres donnent toujours de la gueule à la gloire du système économique qui bat de l’aile à Washington. Les États occidentaux, sur ce modèle de référence, ont trouvé le joint de vivre à crédit. Comme pour le dollar, on imprime de l’euro jour et nuit. Ce n’est plus un vice de dépasser la règle des 3 % annuels du budget, depuis le Covid, c’est une vertu !
Ils n’ont pas réfléchi qu’ils fabriquaient de la monnaie de singe et qu’on allait avoir une inflation monstrueuse. Le bal ne fait que commencer. Le petit fol de Georges-Louis Bouchez va devoir réviser ses formules enthousiastes pour sauver de la haine ses chéris d’Outre-Atlantique.
Le gouvernement fédéral américain risque d’être incapable de payer ses factures dans quelques semaines en l’absence d’un accord politique sur un relèvement du plafond de la dette. Certains experts en investissement mettent en garde contre les conséquences potentiellement catastrophiques pour les marchés boursiers.
La cata commence toujours par la déconfiture de la Bourse. On y touche. Dans le maëlstrom qui se lève, on en oublie la Nature, les efforts qu’on devrait faire et qu’on ne fera pas. La bourse passe avant le réchauffement. Le héros Michel aux Nations Unies a fait le con, comme d’habitude avec son « nous sommes en guerre ». Il s’est trompé de guerre pour le monde libéral. La vraie guère, ce n’est pas l’émission de CO², tout le monde s’en fout, mais la guerre du pognon contre… le pognon !
L’impensable – un gouvernement américain en faillite – est sur le point de se produire. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a érit dans le Wall Street Journal que le Trésor américain à court d’argent, le gouvernement fédéral ne sera pas en mesure de payer ses factures. Trump est passé par là aussi, on a voté un relèvement, avec le relèvement Biden, c’est le deuxième en deux ans !
Lorsque le plafond de la dette est atteint, le Congrès interdit au Trésor de contracter de nouvelles dettes. Le Congrès a toutefois le pouvoir de relever ou de suspendre le plafond de la dette, ce qui a été fait près de quatre-vingts fois dans l’histoire.
Mais alors, où est le problème, disent les illettrés du genre Bouchez ? Le trou noir que les économistes redoutent c’est l’ampleur de la dette et des besoins du gouvernement Biden. Le dernier plafond de la dette s’élève à 22.000 milliards de dollars et a été suspendu par le Congrès jusqu’à la fin du mois de juillet de cette année. Depuis lors, le Trésor se trouve dans une zone crépusculaire et Mme Yellen – secrétaire du Trésor des États-Unis – doit se contenter de mesures d’urgence temporaires, car elle n’est pas autorisée à émettre de nouvelles dettes. Selon les calculs de la fonction publique, un nouveau plafond d’endettement de 28.500 milliards de dollars est nécessaire pour couvrir tous les coûts.
Habituellement, le plafond de la dette est relevé après une décision consensuelle entre les démocrates et les républicains. Dans un passé récent, cela s’est souvent produit, mais à la toute dernière minute, après un affrontement entre les deux familles politiques rivales.
Cette fois encore, la partie de poker sera difficile. Les républicains s’opposent au relèvement du plafond de la dette afin de bloquer les plans de relance du président Biden, qu’ils jugent trop généreux.
Cela devient une affaire mondiale, les Bourses s’énervent. L’Amérique n’a jamais été capable de faire face à ses obligations. La plupart des observateurs s’attendent à nouveau à un accord de dernière minute, juste avant l’abîme financier.

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Les Bourses n’attendront pas un accord de dernière minute pour éviter la faillite. Elles plongeront de toute façon. L’économie à la Ponzi de l’Amérique survit grâce à tous les Guillaume Tell qui la sauvent à chaque fois au détriment de leur propre économie, la Belgique la première.
En Belgique, les partis MR et PS ont joué la carte « modèle américain », ils iront jusqu’au bout de la globalisation du commerce extérieur, même si celle-ci est une belle connerie antinationale !
Les investisseurs détestent l’incertain et cette situation l’est extrêmement ! Les marchés obligataires, et peut-être aussi les marchés d’actions, pourraient bientôt s’accrocher aux herbes de la falaise avant de tomber dans le trou. Réflexe extrême, on remonte les taux d’intérêt. Actuellement ils sont négatifs. C’est-à-dire qu’on donne de l’argent aux États pour qu’ils empruntent ! Si les taux de la dette venaient à repartir à une forte hausse, aucun État ne serait en mesure de payer les intérêts.
Si les États-Unis ne payaient plus les coupons de leurs bons du Trésor, provoquant un défaut de paiement sur les marchés financiers, les conséquences seraient incalculables. Ce serait pire que la chute de Lehman Brothers en 2008, pour l’économie.

28 septembre 2021

Un héros !

Rien que du beau monde des salons bruxellois le week-end dernier à New-York, aux nations Unies. Ce fut même le rendez-vous libéral le plus chic de la saison.
Charles Michel en tête, suivi d’Alexander De Croo et juste en-dessous de ces créatures augustes, Sophie Wilmès, étrangères aux affaires, mais ministre quand même, représentaient la camarilla de la cour et du palais, accessoirement, quelques inconditionnels prétextes à la démocratie.
Le chef suprême se fendit d’un beau discours le vendredi. À la façade européenne, le montrable aux fenêtres, gantés et chapeau de forme, masquait la plèbe grouillante.
Et que dit le bel athlète du verbe ? L’humanité aurait déclaré la guerre à la nature, pas moins !
L’ONU est sous le choc. Les guerres ne sont pas son fort. Les casques bleus, bouche-trous occasionnels entre des belliqueux, n’ont jamais apaisé ni finit aucun conflit. En revanche, ils ont assisté, l’arme au pied, aux massacres des innocents à Srebrenica, noté qu’il y avait un génocide des Tutsis, sans réagir. Actuellement ils comptent les coups de Xi Jinping aux Ouïgours. Et que peuvent-ils faire d’autre, puisque les promoteurs de toutes les guerres siègent au Conseil de sécurité et bloquent les résolutions qui leur porteraient préjudice.
Et voilà que Michel dénonçait une nouvelle guerre !
Coup de sabre dans l’eau de Charles Michel ? Qu’importe, l’envolée lyrique, c’était pour la postérité, afin que les petits écoliers belges en étudiassent les plus beaux passages !
La suite ne pouvait être que catastrophique, puisque cette guerre-là, elle aussi, l’ONU la regardera en pantoufles devant l’écran géant de l’Assemblée et la perdra comme les autres.
Le monde s’est empêtré dans la guerre. Comment faire autrement pour alimenter les milliards de bouches du capitalisme ? L’ennemie : Dame Nature, semble résignée à être violée et meurtrie mille fois par jours, par tout le monde et y compris par Charles Michel, gros consommateur.
Les motifs sont tellement variés de faire la guerre à la nature, raser les forêts, créer des villes afin de loger les milliards d’habitants à venir d’ici 2050, rouler en voiture, bétonner l’espace pour des autoroutes, sucer le pétrole des seins déjà flétris de la dame, enfourner du charbon par millions de tonnes dans des centrales pour produire cette électricité sans laquelle tout s’arrête, creuser les sols et extraire les terres rares nécessaires aux batteries qui accumuleront tant et si bien que, rouler électrique sera tantôt dix fois plus polluant que rouler à l’essence.
C’est cela que Charles Michel combat par le verbe. L’ONU applaudit, que voulez-vous qu’il fît ?
Avec les lourds tributs payés au changement climatique et à la pandémie, l’humanité est en train de subir les conséquences d’une « guerre contre la nature que nous avons nous-mêmes déclenchée », affirma-t-il, à la tribune de l’assemblée générale des Nations unies. « Nous devons mettre un terme à cette guerre. C’est à nous, l’espèce humaine, qu’il revient de déposer les armes ».

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Voilà quand même une réflexion qui va à l’encontre de tous les traités expliquant les méthodes pour gagner une guerre !
Nous déclarons hardiment la guerre à la Terre. Nous partons à l’assaut de dame nature, nous ravageons tout sur notre passage. Les coalisés de Wall Street et de la City nous félicitent et nous promettent davantage si nous ne faisons aucun quartier à notre ennemi et voilà qu’un président de l’Europe, réclame que nous déposions les armes et que nous restituions, ce que nous avons pillé et volé !
« Déposer les armes comment ? », demanda ingénument un délégué tellement haut perché dans les derniers rangs de cet espace circulaire qu’on vit à peine un homme et pas un magnétophone.
Et de fait une paix des braves immédiate supposerait que ce délégué venu du diable vauvert s’en retournât chez lui à bicyclette, sautant les mers d’un coup sec sur les pédales ! Plus d’avions gourmands de kérozène, plus de trains filant à trois cents à l’heure, de tunnels longuissimes, plus rien que le tic-tac des dernières éoliennes, les autres à venir étant trop polluantes.
Exténué, le grand Charles descendit de la tribune à pas lent, soutenu par de vifs applaudissements. La guerre serait-elle gagnée par des mots ? Charles a déposé les armes. Il pense à la piscine à creuser en remplacement de l’autre trop petite, à sa maison de campagne, à sa femme qui l’attend frétillante d’admiration et de désirs, à ses enfants, à son vieux père fier de lui…
Devant le monde entier, il a gagné la guerre, le monde libéral est content ! C’est un héros !

27 septembre 2021

Ministre ou VRP (voyageur, représentant, placier) ?

Bouchez ne doit pas avoir lu grand-chose. Ce n’est pas un homme de cabinet. C’est un homme de contact, comme tous ceux qui se croient supérieurs parce qu’ils ont la parole facile et que les mots viennent tout naturellement enjoliver des lieux communs, qu’ils partagent avec des citoyens lambdas.
Son parcours est celui d’un avocat. On ne lui dispute pas une certaine éloquence, pour laquelle il a choisi le métier. Il l’a quitté moins par conviction, que par intérêt. La profession est encombrée. Celle de politicien aussi, me direz-vous. À la différence, que l’éloquence devient bagout en politique et que Bouchez à l’esprit de l’escalier : c’est un concierge libéral !
Le président du MR plaît de prime abord et déplaît ensuite. La vulgarité perce dans son aplomb d’arracheur de dents. Souvent il reprend son adversaire politique en proférant une autre bêtise.
Sans avoir lu grand-chose de la littérature qui enrichit l’esprit, il a lu « pratique », entre deux mémorisations du code pénal, ce qu’il faut savoir de l’argumentation libérale de la « réussite » à l’américaine, le reste doit être des romans policiers de buffet de gare, qu’on finit sur le train.
Comme il a conscience de son insuffisance littéraire, de ses lacunes et qu’il sait que son retard est irréparable, il a crû en lisant la quatrième page de couverture des nouveaux romans que ce serait suffisant. Il a vite compris en quelques conversations avec Richard Miller, que la culture, c’est autre chose. Il ne comprendra jamais le siècle de Louis XIV, parce qu’il n’a pas lu les mémoires de Saint-Simon et encore moins la première moitié du XXme siècle parce qu’il sait à peine qui est Paul Léautaud et que la vanité rigolarde et pleine d’humour de Louis-Ferdinand Céline lui échappe à cause des points de suspension. Quant à Balzac et le siècle précédent, il a tout de Rastignac sans savoir quel est ce personnage de la Comédie humaine. Balzac dépeint son modèle en quelques traits «..il (Rastignac) compose. Je ne crois pas qu’il ait poussé très loin son droit. Mais il a retenu la différence entre les crimes, toujours dangereux, et les petites saletés où l’on ne risque rien. » (Félicien Marceau « Balzac et son monde)
C’est un self made man qui évolue dans l’activisme libéral. Il y avait des places à prendre, que la petite bourgeoisie y était attachée et qu’on pouvait s’y faire du gras.
Le droit à horreur des philosophes qui finissent par faire prendre l’assassin en pitié. .

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Il est disert sur Adam Smith et Alexis de Tocqueville, parce qu’il a l’âme servile, que ce ne sont pas tout à fait des philosophes et qu’il a vu Reynders et Michel se réclamer d’eux. Ses deux mentors, eux aussi avocats, ont souvent « émerveillé » quelques imbéciles de la RTBF et de RTL.
On a dû lui filer une traduction de « L’art d’avoir toujours raison » d’Arthur Schopenhauer. C’est une lecture un peu difficile pour lui, mais il a dû adorer. La connaissance de la dialectique éristique ! Il a probablement tiqué sur le sens du mot « éristique » et usé d’un dictionnaire, pour en saisir le sens, en l’occurrence, relatif à la controverse ou l’art de la dispute et du débat.
On dirait que Balzac et Schopenhauer se sont ligués pour dépeindre notre gaillard à ravir.
Pour réfuter la thèse de son adversaire, en l’occurrence actuellement les syndicats et ceux qui émargent comme lui de l’assistanat national, mais évidemment en moins cossu (le chômeur, l’handicapé), il sait qu’il y a plusieurs méthodes. L’attaque ad hominem où il excelle : l’art de détruire l’adversaire en le traitant de fainéant, le discréditer en citant à propos de tout et de rien le mot « communiste ». Ce qu’il préfère, c’est le monologue. L’adversaire ne peut hélas pas se défendre. Le mirliflore y étale tout son fiel. Enfin, il abondera dans le lieu commun des « vérités » sur les bienfaits du capitalisme et les méfaits du socialisme.
Comment conclure, sinon considérer que la plupart des personnages politiques susceptibles un jour d’accéder à un gouvernement, de le former même, sont de cette aune-là.
Ils ont façonné l’État à leur image, habillé leur démocratie de sorte que nous n’y puissions donner notre avis. Ils s’attestent eux-mêmes sur papier timbré et le sceau d’une université. Ne vous y laissé pas prendre. Ils sont souvent bien moins intelligents que ceux qu’ils méprisent.
C’est d’autant plus accablant pour Bouchez, quand il dénigre les chômeurs, qu’il en est un lui-même, mais de luxe. Il est rétribué comme Sénateur coopté pour le travail de président du MR ! Avouez qu’il y en a qui ont du bol avec l’argent du contribuable ! Je m’étonne être le seul à parler de cette arnaque légale. À quand des propositions de députés honnêtes pour supprimer ce chômage de luxe ?

25 septembre 2021

Mélenchon-Zemmour, un partout.

Un débat sans surprise entre Mélenchon-Zemmour, les deux hommes restant sur leur position. Il n’était pas rare pourtant de les voir quasiment sur la même ligne sur des sujets comme l’Europe, l’OTAN et les relations privilégiées de l’Europe avec les États-Unis.
Une sorte de distanciation avec la politique actuelle de la France, mais aussi de la Belgique, sur ces sujets a pu se dessiner.
Pour le reste, les points de vue restent opposés. C’est évidemment sur l’immigration que la divergence est très nette et c’est le sujet sur lequel les deux débatteurs se sont le plus attardés et parfois revenus, au grand dam des deux journalistes qui suivaient un programme de questions. De ce point de friction se dégage un match nul. N’espérant pas convaincre l’autre, il était clair que l’opinion des téléspectateurs ne changerait pas.
Mélanchon est revenu sur le respect de la personne et son droit de transhumance, selon les classiques d’une gauche traditionnellement hospitalière et comptant sur les avantages de vivre « à la française » pour assimiler les gens venus d’ailleurs.
Quant à la religion, Mélanchon n’y voit qu’une affaire privée de croyance qu’il faut respecter. La société ne s’est pas durcie et certains quartiers ne se sont pas « criminalisés » par un regroupement des musulmans aboutissant à un islamisme radical, mais la preuve que cette société s’appauvrit et entraîne la délinquance multiraciale dans certaines villes et quartiers. L’unique cause est la misère !
Zemmour récuse cette explication trop lisse pour dépeindre la situation réelle du pays. Il donne des chiffres, montre les exemples d’une véritable sécession de musulmans groupés dans certains quartiers. C’est comme une guerre civile qui commence et qui pourrait déboucher sur des attentats et des affrontements.
Mélanchon voit dans l’Islam une religion comme une autre. On a bien « digéré » la religion catholique, on en fera autant de celle-ci dans le cadre de l’État laïc et des lois de 1905, régissant les rapports entre le religieux et le régalien démocratique.
Son vis-à-vis croit lui, que l’Islam est une religion incompatible avec un État laïc. De par son histoire et les écrits du coran et des successeurs du prophète, c’est une religion hégémonique qui n’entend pas rester sous la domination d’un système démocratique et qui attend son heure pour armer les croyants. Il donne des chiffres sur les crimes et délits en nette augmentation et s’appuie sur le nombre de détenus en France, venus d’ailleurs, sinon leurs parents.
C’est toute la controverse et elle n’est pas près de s’éteindre. Si l’on considère que des partis de gauche et de droite produisent en même temps des thèses qui tournent autour des deux interprétations, allant parfois jusqu’à les mixer !
La question sociale a peu été exploitée. C’est là que l’on sent bien que Zemmour pourrait faire partie de la droite classique. On connaît assez le programme de Mélanchon, et son intention de faire payer les riches. Alors que Zemmour est plus discret sur la question. En réalité, que souhaite-t-il ? J’avoue qu’on ne sait pas ce qu’il ferait s’il était élu président, sans doute le programme Fillon remanié ? Il est vrai que Mélenchon est candidat à la présidence depuis un an et qu’il a pu élaborer un programme au sein de la France Insoumise. Ce n’est pas le cas de Zemmour, qui n’a pas encore posé sa candidature à la présidence, ce qui, par conséquent, le dispense d’un programme à défendre devant les Français.
On aurait pu croire que la confrontation de deux lettrés allait rebuter les téléspectateurs pour qui un quart d’heure de débats aurait été largement suffisant, croyait-on. On est agréablement surpris de savoir qu’ils ont regardé jusqu’au bout et que l’Histoire de la France les intéresse.

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Les sondages de ce point de vue ont toujours pris un malin plaisir à faire passer les gens pour plus bêtes qu’ils ne le sont, sans doute pour faire ressortir la culture et la connaissance de l’Histoire de l’élite au pouvoir, ce qui en clair justifierait sa place dominante.
Ce débat a montré que l’on pouvait toujours intéresser le téléspectateur sur des affrontements d’idées et pour lors, montrer que des débats entre compères ou ex-compères n’ont aucun intérêt. Valérie Pécresse et Gérard Darmanin, issus tous les deux de la droite classique, avec un ralliement de Darmanin à Macron, n’ont pratiquement fait aucune recette par rapport à l’autre débat. Par malheur, ils étaient programmé sur une autre chaîne en même temps !

24 septembre 2021

Di Rupo se trompe d’époque !

Invité de BelRTL ce jeudi matin, Elio Di Rupo a cru régler ses comptes avec le PTB… en les invectivant !
C’est curieux tout de même, qu’un président de Région blanchi sous le harnais, ayant quand même fait des études, s’imagine toujours être du temps « heureux » des colonies, où il suffisait de désigner l’adversaire comme un raté fini et un communiste assumé, pour se voir applaudi !
C’est justement ce qui s’est passé et ça ne passe plus !
Moi qui ne milite pour personne, qui dit seulement ma « vérité » tout en sachant comme l’écrivit Malebranche qu’« un doute supérieur plane sur toute spéculation », je suis atterré de voir ce politicien qui se présente encore comme un homme de gauche, se tromper aussi grossièrement de cible.
Soudain, se révèle le côté effrayant de ce personnage qui joue encore un grand rôle dans le microcosme namurois et qui commande à la politique de la Wallonie.
Comment peut-il ainsi considérer un concurrent sur sa gauche, lui qui s’est toujours réclamé du peuple et des « petites » gens ?
Car, que regroupe le PTB, sinon les exclus du système avec une poignée d’intellectuels solidaires !
Et que fait Di Rupo, plutôt que d’aller au-devant de ceux qui représentent la misère du bas de l’échelle, il les injurie de façon indigne, au lieu de les écouter et de leur tendre une main fraternelle.
Cet apparatchik de ce qui fut jadis un grand parti, aurait dû au moins suivre l’exemple de Jean-Luc Mélenchon, chef d’un parti français, venu récemment à une tribune ouvrière partager ses perspectives de lutte pour un avenir commun en Europe.
Et que fait Di Rupo, à la place ? Il injurie ceux qu’il serait censé défendre puisqu’il se présente toujours comme le don Quichotte redresseur de tort.
Enfin, sans argument et pour cause incapable d’en fournir, il traite ces gens de communistes ! Voilà le mot suprême est lâché et il en espère beaucoup en retour.
Et encore là, il se trompe d’époque et on voit qu’il prend de l’âge, qu’il n’est plus en phase et qu’il est devenu un ovni dont se méfie désormais l’ensemble des travailleurs.
Il est vrai qu’il a pris son essor au temps de la guerre froide et qu’il a fait ses classes au moment où il était de bon ton de jeter à rien les vingt millions de Russes morts au combat pour mettre à bas le fou de Berchtesgaden, tandis qu’on acclamait les Américains comme étant les seuls vrais libérateurs des peuples asservis.
Nourris dans la haine d’un système qui s’essayait avec ses moyens et les hommes de pouvoir tels qu’ils sont en majorité cupides et égoïstes, à changer le destin tragique d’anciens serfs au service des tsars, Di Rupo s’est jeté dans les bras des suppôts d’un libéralisme, aussi cupides et égoïstes que les autres. Il ne pouvait que trahir sa propre famille, dont il s’était fait un marchepied par l’exemple de la pauvreté des siens, pour mieux asseoir sa réussite.
Ah ! dans sa bouche, quelle valeur prend le mot « communiste ». Ce l’est à tel point, que si ses propos pouvaient être celui des autres « hauts de gamme » de son parti, par ma foi, s’il m’était échu, je m’en trouverais flatté !

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Mais le pire de tout, infamie suprême, cet homme a insulté ceux qui se sont jetés dans les ruines laissées par les eaux de juillet pour secourir des malheureux qui avaient tout perdu, en les traitant d’opportunistes et en les associant à on ne sait quelle propagande. Ainsi, il a osé traiter de propagandiste les initiateurs de projets alternatifs aux logements dévastés, aux cuisines sans feu et sans marmites. Et qu’importe d’où ils venaient, quelles étaient leur intention secrète, ils étaient là, tandis que lui n’y était pas.
On voit bien ce que cet homme cherche l’invective à la bouche. Il veut faire renaître les anciennes haines entretenues à grand renfort de dollars contre un communisme qui a disparu, à l’encontre de gens qui secouent leur misère pour recouvrer leur dignité.
Pour Di Rupo, depuis si longtemps acoquiné avec le MR, c’en est trop.
On pouvait se faire la guerre en dentelles entre bourgeois, se moquer avec distinction dans les salons bruxellois des colères à la RTBF de son homologue Bouchez, mais il était inconvenant de se commettre avec le commun, ce qui en termes moins fleuris de ce socialiste revient à vilipender le voyou des rues, entendez par là le chômeur ou le travailleur bas de gamme.
Ce serait inutile de demander à ce Monsieur des excuses à propos des bénévoles qui de Trooz à Chaudfontaine et partout ailleurs où des foyers ont été détruits par les eaux, se sont mis gratuitement et sans compter au service de la population. À défaut, je lui adresse mon mépris.

23 septembre 2021

Est-on encore capable de penser seul ?

Le débat Mélenchon-Zemmour qui devrait passer pour une intéressante confrontation de points de vue différents, devient une abomination et est rejeté par les partis politiques et les médias.
Cette société en est arrivée au point qu’il est quasiment impossible de débattre avec tout qui s’écarte du bien dire et du bien faire. Elle a inventé « sa » morale, contre laquelle toute critique est impossible. Sans avoir l’air d’y toucher, nous sommes entrés dans un genre de système totalitaire dont le principe est de rejeter tous les totalitarismes autres que le sien !
C’est proprement insoutenable. Il est fort heureux que deux esprits libres se soient émancipés de cette pesanteur des codes et se disent prêts à une « dispute » telle que la Sorbonne l’entend depuis le Moyen-âge.
Ce n’est pas tant le procès qu’il faille instruire que la nature possessive de cette société réduite aux mœurs de son oligarchie.
Il ne faut pas être fin lettré pour s’étonner qu’en matière d’écriture publique la liberté de ton et de pensée des écrivains et des journalistes était beaucoup plus grande en 1900 que de nos jours. Ainsi, malgré la religion toujours forte, la bourgeoisie triomphante, l’État aux mains de la finance, la censure héritée du Second empire et confortée par Thiers, sous Félix Faure et Emile Loubet, on pouvait pratiquement tout écrire avec des mots qui sont aujourd’hui interdits, sinon bannis des textes publics sous peine de condamnation des auteurs.
Serait-ce que des mœurs à l’économie et à la politique, il soit devenu si impérieux d’aimer l’Amérique et de l’imiter en tout, en consommant comme elle et en entrant dans ses querelles, de croire providentielle l’association des pays du continent sous le drapeau de l’UE, de renoncer à l’Histoire en se couvrant de cendre et en se frappant la poitrine, à la pensée des peuples plus malheureux que nous ? Encore que, dans la plupart des pays du mauvais côté de la Méditerranée, beaucoup n’ont à s’en prendre qu’à leurs propres bourreaux !
Que ces discours, ces ukases, ces interdits aient comme départ la fin du nazisme en 1945 et que l’obsession d’un Hitler renaissant soit à l’origine de nos nouvelles pudeurs, de la peur des mots, des stéréotypes issus de la société américaine, me stupéfient plus encore !
Sinon que, comme dernière hypothèse, nos dirigeants entendent bien régner sans partage sur nos esprits et usent de leur influence sur nos faiblesses, tendant un écran convenu au-delà duquel nous ne pouvons aller, sans contrevenir aux lois.

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Une évolution intellectuelle des peuples depuis 1900 à 2021 est passée inaperçue et c’est peut-être contre laquelle le débat Mélenchon-Zemmour est vendu comme une monstruosité par les médias et l’humoriste de France Inter. Passé par l’instruction obligatoire, le niveau intellectuel du peuple, quoiqu’en pense l’élite, s’est considérablement élevé depuis. Tant et si bien qu’un débat entre deux intellectuels d’opinions divergentes est compris par les masses. Voilà qui pourrait se traduire par une échappée d’en-dehors des clous d’une société convenue libérale et proaméricaine.
Vous vous rendez compte des sommes fabuleuses engagées dans le quotidien pour que la vie des peuples libéraux s’écoule dans un chemin bordé de fossés et d’interdits et que, malgré tout, les peuples remontent les talus et s’échappent en appelant un chat, un chat et en se fichant de ceux qui ont levé ces terres de part et d’autre et donné la peur de mal faire à tout le monde !
Oui, le régime sous le joug duquel nous sommes, est plus fragile qu’on ne le pense. Laisser se dérouler un débat est en soi peu de choses et peut-être que celui-ci n’aura pas de lendemain et duquel ne sortira rien. Mais l’oligarchie n’est pas rassurée. La démocratie qu’elle a bâtie toute seule, hors l’avis des gens, ne peut tenir que par l’anesthésie des consciences et l’intérêt général biaisé par des illusions dans des parcs d’attraction à l’aventure maîtrisée. Là, elle se joue dans des barquettes sécurisées, les visiteurs en sont de moins en moins dupes. Le royaume de Mickey ne sera jamais le nôtre !
Sous le factice gît la vraie aventure, voyez-vous que les gens s’en aperçoivent ! Voyez-vous qu’ils la réclament !... que cela se sache, que la liberté ne se sollicite pas, mais se prend ?
Dans les sphères où nous n’avons pas accès, la loi est partagée entre deux sortes d’individus, ceux que nous croyons élire et les juges, qui tranchent de tout selon un code qu’ils interprètent et parfois arrangent à leur goût. C’est au sein de cette camarilla au service des intérêts supérieurs d’un petit nombre de puissants cosmopolites que tout se trame. Les débats entre esprits libres y sont fortement déconseillés. Raison suffisante pour écouter celui-ci.

22 septembre 2021

Quand le PS belge se hollandise.

Les partis de la pensée unique pro américaine et secondairement européenne, qui faisaient la structure éternelle de la belgitude libérale peuvent se faire des cheveux blancs. Le Grand Baromètre IPSOS-RTL-Le Soir-HLN-VTM fait deux grandes victimes : le PS et l’Open VLD, soit le parti francophone au plus grand nombre de sièges et le parti flamand du Premier ministre, l’axe de la Vivaldi.
La question majeure qui taraude les seigneurs PS des urnes devient : qu’adviendra-t-il de nous aux prochaines élections si nous allons jusqu’au bout de la Vivaldi ? Les quatre saisons risquent de finir en pizza quatre fromages, pour que nous moisissions ensemble, PS et Open VLD !
Le PTB-PVDA talonnent désormais le PS. Le MR tire son épingle du jeu, quoique on imagine que son président, le coopté Bouchez, commette d’ici les législatives, quelques balourdises tirées de son hybris, qui feraient tomber de haut ses coreligionnaires en amour d’Amérique.
Ce sondage ne rend pas plus stable la construction Vivaldi, dans laquelle le PS est dominant. Beaucoup se posent la question rue de la Loi : les socialistes chercheront-ils à marquer au fer « rouge » le gouvernement De Croo I ? Le secrétaire d’État à la Relance Thomas Dermine (PS) réclame déjà 1,2 milliard pour un fonds d’aide aux inondations en Wallonie, dont la moitié devrait provenir du tiroir-caisse fédéral.
Di Rupo et Magnette ont la mouillette. Ils se hollandifient et avec eux les statues des Commandeurs du parti, surtout le bourgmestre de Liège, suite à la pagaille monstre avec le chantier du tram. On savait la lenteur de la réflexion belge à l’opposé de la vivacité française, mais quand ça vient, ça ne s’arrête plus. Joachim Coens, le président de CD&V, qui a vu son parti crucifié par la N-VA, ricane doucement face à l’embarras du Montois « Je suis étonné de l’influence des sondages sur l’humeur et la confiance au sein d’un parti et sur le comportement de certains autres acteurs ».
On peut se moquer tant qu’on veut des sondages, mais on ne sait pas pourquoi, ils sont souvent plus près de la réalité qu’en France. Malgré les marges d’erreur, ils donnent des ailes en cas de bons résultats, mais ils incitent aussi à vouloir prendre des initiatives pour remonter la pente, en cas de mauvais.
Et les mauvais, il en pleut au PS.
Le politologue RTL-compatible, Pascal Delwit, très libéral et très conservateur, sait combien le PS est indispensable pour jouer les cocus magnifiques dans le jeu de rôle de la Belgique officielle. Il doit méditer quelque part un plan pour aider ses faux ennemis à remettre d’aplomb les équilibres compatibles avec la droite et la monarchie. Quitte même à faire de Karine Lallieux la nouvelle pétroleuse du parti, Laurette Onkelinx, la précédente, ayant rejoint le bourgeoisisme bruxellois nourricier.
Les socialistes francophones sont groggy debout à 21,4 % en Wallonie, le dernier sondage des élections précédentes affichait encore, 26,1 %. Le PTB est à 18,7 % !

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Les derniers coups de gueule de Georges-Louis Bouchez à propos du PS… ont fait gagner des voix à Raoul Hedebouw. Le président du MR, inconscient, après avoir oublié que son parti fait partie de la majorité, veut sauver les bourgeois de la bête socialiste. Bouchez ne se rend pas compte qu’il boxe dans le vide, puisque le PS est par terre. Ce type tape sur une ombre, celle de ses alliés, au profit de ses ennemis.
C’est pathétique comme le clientélisme qui a éparpillé ses passe-droits et ses bontés pour ensemencer le PS, n’a finalement produit que agents des bien placés qui se mettent prudemment à l’écart, cherchant à savoir combien de temps il faudra au PTB pour monter au gouvernement.
Le sondage révèle enfin ce que tout le monde savait au départ. La construction de ce gouvernement, malgré des mois de tergiversations, d’essais de préformateurs a été une belle erreur de construction.
Du côté socialiste, on cherche à relativiser le sondage. On croit que la grogne suite aux inondations au cours desquelles Elio Di Rupo n’a fait qu’un strict minimum (quelques visites en chandail et basket, tout à fait décontracté, comme un visiteur des ruines d’Angkor) n’a pas donné une bonne image du parti.
En voilà encore un qui aura fait une législature de trop !

21 septembre 2021

Sponsoring et cotisation.

Au temps où la démocratie avait encore un sens, enfin où chacun croyait pouvoir l’amender de sa recette et à sa façon, les partis comptaient des militants qui y allaient de leur poche. On tutoyait les chefs et ceux-ci n’étaient pas possédés par l’idée d’avoir toujours raison. On y magouillait ferme quand même, tant la magouille est un vice qui touche les gens de pouvoir ; mais c’était avec modération. En faisant gagner des sous au parti, on en gagnait soi-même. Aujourd’hui, c’est l’inverse. On en ramasse tant qu’on peut et ce qui tombe des poches trop pleines, c’est pour le parti.
Pour se faire réélire – pour l’heure, la France va élire son président l’année prochaine – il faut lever des capitaux énormes des sponsors donateurs. Il n’est plus question des cotisations et du timbre supplémentaire de membre d’honneur que la caisse-enregistreuse du parti comptabilisait 10 euros, alors qu’on en avait déboursé 50. Les partis ont toujours su disposer d’argent hors contrôle de l’État et du fisc. Ce dont n’a jamais voulu admettre la justice.
Tout est radicalement changé depuis que les partis sont sans effectif et que pour certains d’entre les plus connus, faire rentrer une partie des gros salaires des parlementaires offerts par l’État par devers nous qui sommes contre, reste un exercice délicat pour ne froisser personne.
Si bien que pour ne pas être dans la dèche, les partis vont vers d’autres sources de financement qui ne sont pas toujours recommandables.
Il faut carrément s’adjoindre les banques ou une grosse entreprise, pour réussir.
Macron ne s’est pas fait élire sur les beaux yeux de Brigitte et sur sa juvénile prestance. Ses sponsors comptaient bien financer sa campagne sous condition d’un retour sur bénéfice. Le retour le plus significatif fut la suppression de l’impôt sur les bénéfices ISF. Mais encore une vision générale de droite de la politique des REM.
Pourquoi le parti socialiste français est-il pratiquement mort en France ? Parce qu’à défaut de Hollande qui ne se représentait pas, une bonne partie des membres du parti socialiste furent séduits par Macron. Il suffisait de chercher du côté des sponsors pour se rendre à l’évidence que Macron ne pouvait pas faire une politique sociale sans se mettre à dos ses généreux bienfaiteurs. Ainsi Macron cocufia tout le PS qui cherche toujours à se relever de ses cendres..

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Le sponsoring est devenu un sport national en France et en Belgique. Les militants disparus, ils restent les riches bien décidés à faire une OPA sur les partis, ayant senti le vent tourner. Ils cherchent à imposer leurs principes de bourgeois conservateurs, obnubilés par le modèle américain comme Bouchez. Ils ne connaissent que le pouvoir de l’argent et les partis aussi, cette concordance ne pouvait déboucher que sur des campagnes électorales de plus en plus orientées et chères, donc de plus en plus sponsorisées.
Déjà, avant le Covid, des journaux américains ironisaient sur la croissance exponentielle des inégalités en concordance parfaite avec le financement des partis par la haute finance. Les ténors des partis parlaient davantage des inégalités alors que celle-ci commençaient à peine.
Ce phénomène parait logique. Comme les riches deviennent de plus en plus riches, ils ont des moyens accrus de faire pression sur les politiques. Devenus les soutiens les plus actifs aux partis, ceux-ci s’attaquent de moins en moins en retour aux inégalités de revenu, source facile de faire rentrer des sous à l’État sous forme de contribution.
Plus les riches affichent des rentrées records, plus les partis en profitent.
Ainsi, les rapports des partis aux citoyens ont profondément changé. Les relations socioculturelles ont le plus évolué. L’électeur n’a plus de dialogue privilégié avec « son » parti.
La propagande des journaux pour dénoncer la fraude sociale est payée par les sponsors des partis. Ils sont soulignés à propos de la moindre manœuvre délictueuse d’un chômeur ou d’un assisté du CPAS. Pourtant les chiffres sont éloquents et sont souvent cités en France. La fraude aux prestations sociales serait d’environ 677 millions d’euros (2015), alors que la fraude fiscale serait d’un manque à gagner de l’État de 21 milliards !
Malgré ces chiffres, la chasse aux tricheurs sociaux est incomparablement plus étoffée en personnel chargé de la répression que celle réservée aux fraudeurs fiscaux.
Depuis que Georges-Louis Bouchez exigent que l’État traque tous les tricheurs sociaux en termes parfois violents, on ne l’a jamais entendu s’élever contre les fraudeurs fiscaux.
Cette absence d’équilibre provient nécessairement des relations plus aimables qu’il entretient avec ses sponsors qu’avec les gens du peuple.

20 septembre 2021

Plus jamais comme avant !

Deux ans se sont passés depuis le début de la pandémie de Covid-19. Presque plus personne ne se souvient des cafouillages du gouvernement Wilmès. La politique a fini par trouver son bouc émissaire, l’inénarrable Maggie De Block. Elle n’a pas vu que ses facéties associées à son comportement de femme un peu forte allaient être moqués et qu’elle allait tout prendre sur elle. Sans avoir l’air d’y toucher, le gouvernement Wilmès avait compris qu’elle allait tout prendre… et elle a tout pris. On la chargea donc des échecs de tout le monde. Cela ne veut pas dire qu’elle était innocente de tous les manquements, elle en cumulait même plusieurs, mais la principale fautive, la cheffe du gouvernement passa entre les gouttes. Elle fut même félicitée pour son remplacement, au pied-levé, de Charles Michel et reconduite comme ministre d’État et ministre des Affaires étrangères chez le suivant.
La première nature du peuple est d’oublier le lendemain ce qu’il affirmait avec fermeté la veille.
Ce qui va compter, ce sera la dernière marche scellant la fin de l’épidémie. Alexander De Croo s’y prépare. Il est contre le pass sanitaire et l’ostracisation des non-vaccinés. C’est bien. Il en aurait irrité plus d’un, mais ce n’est pas grave si tout concourt à sa gloire.
Là est un dernier écueil qu’il faut éviter à tout prix. Parce que si ça repart dans une quatrième vague, sa position deviendra aussi inconfortable que celle de Maggie de Block. À ce compte, ce serait Sophie Wilmès qui serait gagnante sur tous les tableaux, alors qu’elle a été à la barre au moment de la première tempête et qu’on peut dire qu’elle égala en bêtise et satisfaction de soi, les experts et Maggie.
Si c’est la fin prochaine du cadeau virulent de la Chine au monde, on hésite encore à tirer le bilan de la politique sanitaire de la Belgique, handicapée par un libéralisme assimilant les soins hospitaliers à la production d’objets à la chaîne.
On rejoint l’inconséquence des peuples sur le plan social : les aides- soignantes, auxiliaires de vie, transporteurs, caissières, guichetiers, nettoyeurs, ambulanciers, urgentistes, etc., applaudis dans les rues, célébrés par le pouvoir au printemps 2020, ont été renvoyés à l’anonymat du système capitaliste et ses ténébreuses turpitudes, dans ses hangars sans fenêtre de production. Tout cela devant les gens pas plus indignés que cela et qui ont porté leur attention sur autre chose, malgré les promesses d’un « monde d’après » qui subordonnerait les distinctions sociales à l’utilité commune. Ni les conditions de travail, ni le statut de ces services essentiels n’ont progressé. Pire, on a même l’impression que le dépeçage des hôpitaux publics se poursuit au grand jour, souligné par les discours habituels du MR qui y voit la vitalité des entrepreneurs du privé, là aussi. Et on comprend bien pourquoi, le néolibéralisme est la quintessence de l’individualisme forcené, théorisant les bénéfices au-delà de toute mesure pour une toute petite minorité.
Par contre, pour les patrons, le Covid-19 leur a donné l’occasion d’éprouver une divine surprise dans la création du travailleur à domicile traitant du numérique et des tâches administratives. Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft et Facebook ont réalisé un profit cumulé après impôt de 75 milliards de dollars au cours du deuxième trimestre, soit presque 90 % de plus que l’année précédente », explique le Financial Times du 31 juillet 2021. Ces résultats traduisent en termes comptables le vaste espace conquis par les plates-formes dans nos vies quotidiennes. Et pour cause : les politiques de lutte contre la pandémie reposent sur elles. Nous avions déjà été fortement entraînés à prendre des dossiers à la maison, par les banques qui depuis près de dix ans se sont peu à peu débarrassées de leur travail sur le client, qui gère son compte chez lui. Ce qui n’empêche nullement de le taxer au lieu de le rémunérer pour le travail qu’il fait.

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Du confinement au télétravail en passant par l’enseignement à distance, les décisions des pouvoirs publics vont dans le sens des entrepreneurs qui sont séduits par la disparition d’une bonne partie de leurs employés tenus au même rendement et au mêmes obligations. Les licenciements seront dorénavant plus discrets et comment un personnel peut-il se trouver solidaire d’un employé qu’on licencie et qu’on ne voit pas ?
Les métiers qui exigent la présence continueront évidemment d’exister, sauf que sans pouvoir communiquer avec la partie du personnel devenue invisible, les rapports sociaux n’existeront plus et les syndicats, déjà réduits à des fonctions administratives en Belgique, se verront quasiment rivés à leurs propres services, peut-être même à domicile !
Pendant la pandémie, il n’était pas rare de voir l’indignation monter sur les réseaux sociaux quant à la gestion de l’État et celle des grands entrepreneurs du privé en train de s’enrichir, alors que la classe moyenne de commerçants et d’artisans étaient au plus mal et le sont encore.
Rien ne serait plus jamais comme avant, s’indignait-on. En effet, rien ne sera plus comme avant, mais surtout pas dans le sens qu’on espérait. Les discours de Bouchez en témoignent. Il est temps de reprendre le collier, mais beaucoup plus fermement et avec plus d’enthousiasme qu’avant, dit en substance ce parasite d’État, plus grande gueule que jamais !

18 septembre 2021

For security reasons

Revendiquer l’égalité des droits et des moyens d’y parvenir pour tous, c’est bien.
Mais défausser la langue des subjonctifs et introduire l’écriture inclusive, c’est mal.
Ainsi tour à tour du bien au mal, la société pour se vouloir exemplaire se rapetisse dans la médiocrité. Sa peur de mal faire, la conduit à implorer des pardons à toute l’Afrique pour la colonisation de vastes territoires, fruits des erreurs d’une époque passée, inexistante aujourd’hui, et à l’intérieur, d’étendre à l’infini le devoir d’asile à des populations nullement menacées et qui entendent bien occuper à la turque les Saintes Sophie qu’elles visitent, gardant les mœurs et la nostalgie du pays d’origine.
Dans la plus grande confusion, les forces politiques de la gauche à la droite se contredisent sur tous les points, alors que par le passé la dispute ne touchait que le social et le capitalisme.
Ainsi on entre dans le déclin d’une civilisation européenne que Zemmour appelle chrétienne, qui est en réalité celle du Siècle des Lumières et de la Révolution de 89.
Voilà que, des imparfaits du subjonctif à la culture Woke, de l’écriture inclusive à la haine d’un sexe encore trop dominant, des « imbéciles heureux nés quelque part » s’opposent aux vagues migratoires irrésistibles. Ce que voyant, la démocratie « pour raisons de sécurité » joue de son pouvoir régalien en utilisant sa police. Coupant court à toute discussion, l’État impose des mesures que l’on n’aurait pas supportées au sortir de la guerre en 45.
La sécurité a supplanté toute autre notion politique. Rien n’est résolu, au contraire. Il semble même que la sécurité fasse problème.
Salus publica suprema lex (Le salut du peuple est la loi suprême), la sécurité est l’objectif à atteindre et, en attendant, la population a droit à la répression, qui n’est pas la même chose.
Les « raisons de sécurité » dont on parle aujourd’hui constituent au contraire une technique de gouvernement normale et permanente.
Un renversement bouleverse la relation entre les causes et les effets : puisqu’il est vain de gouverner les causes, il faut se borner aux effets. L’axiome régit nos sociétés, de l’économie aux mesures de sécurité et de police. On comprend mieux ainsi la convergence entre un libéralisme absolu en économie et un contrôle sécuritaire sans précédent.

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Voilà qui aboutit à la fâcheuse position actuelle des États face aux attentats islamistes. Les ministres de l’intérieur sont tous à comptabiliser les attentats déjoués devant les médias, s’il y eut des réussites, les confirmer est impossible. Le discours est abstrait et la population ne retient que ce qu’elle voit. Elle en conclut que l’Etat n’intervient efficacement que le crime accompli !
Les dispositifs ne permettent pas de prévenir les crimes, mais de confondre les récidivistes
En vain, des citoyens attirent l’attention sur les dangers d’un contrôle absolu et sans limites de la part d’un pouvoir qui disposerait des données biométriques et génétiques de tout le monde. En conséquence, la législation belge en matière de sécurité est plus sévère que celle des Etats fascistes !
La multiplication croissante des dispositifs sécuritaires témoigne d’un changement des mœurs politiques. Insidieusement, la lutte contre le déclin de la civilisation européenne qui devait renforcer la langue, veiller à l’assimilation des immigrations massives, rendre aux enseignants la place prioritaire dans le système éducatif, s’est transformée en une lutte pour une société nouvelle qui a perdu le sens de sa culture par l’impossibilité de contrôler la démographie. L’exercice de la citoyenneté politique devient un critère de l’identité sociale. Pour la gauche, il est impossible de réclamer une justice sociale pour tous et d’en exclure les immigrés clandestins, parias d’entre les parias et qui seront demain, des citoyens belges qui auront le pouvoir de voter. Les recours sont autant de chas d’aiguilles par où passe les menacés d’expulsion. La citoyenneté devient une condition purement passive, où l’action et l’inaction, le public et le privé s’estompent et se confondent. Ce qui se concrétisait par une activité quotidienne et une forme de vie, se limite désormais à un statut juridique et à l’exercice d’un droit de vote ressemblant de plus en plus à un sondage d’opinion.
La Belgique n’est pas un Etat de discipline, mais plutôt — selon Gilles Deleuze — un Etat de contrôle qui n’a pas pour but d’ordonner et de discipliner, mais de gérer et de contrôler. Face à un tel Etat, il faut repenser les stratégies traditionnelles du conflit politique. Zemmour l’a bien compris qui entend – une fois élu (s’il se présente) resserrer davantage les liens de la nation traditionnelle par la Loi et la police, allant à rebours de ce que souhaiterait la gauche qui veut renouer avec le pouvoir par le peuple et pour le peuple. C’est l’alternative entre une État policier à la Zemmour ou un abaissement d’une civilisation par mixage avec une autre.

17 septembre 2021

Pousse-au-crime !

Tout le monde connaît au moins un américanolâtre dans son cercle proche. Doit-on intervenir pour le dissuader de l’idée selon laquelle l’Europe pourrait devenir un deuxième USA !
Idem pour les supporters du MR et du PS. Magnette et Bouchez doivent-ils entraîner la population à se conduire plus raisonnablement, dans son délire de consommer américain ? Le récent coup-fourré de l’Australie rompant un contrat avec la France d’un gros achat de sous-marins, pour une autre gros achat de sous-marins américains, fait penser au coup des avions de chasse belges. Au lieu de cacher sa joie pour ce business, GL Bouchez devrait penser en Européen et chercher la parade.
Ils n’en feront rien pour la raison qu’ils sont touchés par l’idée saugrenue que le dollar sauvera le monde, ce qui les fait ignorer qu’il est en train de le perdre.
D’abord et essentiellement, les violences qui accentuent la dangerosité de la société urbaine sont le résultat de la logique de l’économie libérale. Le « Tout pour moi et rien pour les autres » a déteint dans les esprits et rendus les simples d’esprit capables de tuer père et mère « pour une poignée de dollars ».
Viennent enfin les mauvais exemples et l’instinct guerrier des USA perdant les pédales devant des barbus en turban et chemise de nuit.
Sans remonter au déluge, on a beaucoup critiqué Powell, secrétaire d’État US, qui a fabriqué des « preuves » et ignoré des avertissements répétés lui précisant que ses propos étaient mensongers, à propos de la soi-disant arme atomique de Saddam Hussein.
De cette posture belliqueuse, que l’on peut qualifier de forfaiture, viennent tous nos ennuis présents. L’Irak est le déclencheur des guerres suivantes.
Que pensez-vous que nos américanolâtres firent ?
Ils poussèrent la Belgique à collaborer aux guerres suivantes, n’avions-nous pas « l’honneur » d’abriter l’état-major de l’OTAN ?
Depuis ça continue et ça empire. On apprend par exemple en ce 15 septembre, que le plus haut gradé américain craignait que Trump n'attaquât la Chine dans les derniers jours de son mandat !
C’est presque du Peter Sellers, docteur fol Amour ! Le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Mark Milley, prit l'initiative de téléphoner à son homologue chinois pour l’assurer que les États-Unis n'attaqueraient pas la Chine, affirment les journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Robert Costa, dans leur ouvrage "Péril" ! Les services de renseignements américains ayant conclu que la Chine considérait une attaque américaine imminente, on s’attendait à tout de la part de Trump.

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La toute dernière bavure est moins drôle. En quittant l’Afghanistan, l’Armée US avait lancé un drone contre un dangereux terroriste, le général dirigeant la retraite s’était fendu d’un communiqué justifiant l’intervention. Il s’agissait d’une voiture chargée de bidons d’eau et conduite par un membre d’une ONG encore présente à Kaboul, venu désaltérer les gens regroupés autour de l’aéroport, complètement assoiffés !
Comme ses prédécesseurs, Biden peut être surnommé Joe la bavure !
Le plus dommageable pour nous vient de nos américanolâtres libéraux persévérant à nous pousser dans les bras des Américains, alors qu’ils se disent Européens et que l’Europe n’a pas intérêt à suivre Biden sur sa relation avec Poutine, aussi mauvaise qu’il se puisse être, comme du temps de la guerre froide.
De même, notre intérêt est de ne pas nous immiscer dans le conflit entre la Chine et les USA. De fait, tout le monde voit bien que la prochaine escalade, c’est Formose. En récupérant cette île, Xi Jinping compte montrer au monde qui est le plus musclé. Les Américains, mauvais perdants, sont prêts à tout pour que l’autre ne reprenne pas l’île, y compris en utilisant la force.
Une monstruosité se prépare, un embrasement mondial dans lequel nos américanolâtres nous pousseraient avec l’ardeur qu’ils ont toujours employée pour défendre avant tout les intérêts des États-Unis. Les prétentions à la première place mondiale de la Chine seraient d’autant le motif officiel du conflit, que la crise financière et économique qui se prépare est réelle.
Le siège de l’OTAN y poussant, nos gaillards ne manqueront pas de jouer les rabatteurs pour le compte des USA, ce qu’ils ont toujours fait en se déclarant « bon patriotes et bons européens ».

16 septembre 2021

Une crise financière au programme ?

Les bons économistes s’attendaient à ce que ça pète dans les banques, juste avant le Covid. Quelques millions de morts plus tard, la pandémie a éteint l’incendie naissant. On est même reparti entre 4 à 6 % de croissance chez les Vingt-Sept. Est-ce pour autant qu’on ait échangé une catastrophe financière contre une catastrophe sanitaire ?
Et si on avait les deux ?
2022, Macron pourrait se faire du souci pour sa réélection. Décembre 21 va être un mois difficile, à ce qu’on dit. Faut-il se préparer à une forte correction boursière fin septembre et deux mois plus tard à un plouf plus retentissant encore que celui de 2008-9 ? L’argent a coulé à flots dans cette fausse démocratie, pour soutenir les petits commerçants- classe moyenne, base sans laquelle tout se délite. Rich Bernstein, investisseur de renom l’avoue : « Le marché est peut-être en train de vivre la plus grosse bulle de ma carrière ». Et quand on s’appelle Rich, ça ne se dit qu’à la dernière extrémité !
Un autre joyeux drille vénéré par nos futurologues, le célèbre investisseur Jeremy Grantham, surenchérit : « La bulle actuelle est pire que celle de 2000 et elle pourrait éclater cet automne ».
Les agitateurs du beau fixe regardent les fines lames de l’économie de marché jouer à ceux qui savent. Non, ils ne savent pas. Macron s’amuse avec Zemmour contre Le Pen. Alexander De Croo joue à chat perché avec Georges-Louis Bouchez. Le président de l’Open VLD Egbert Lachaert, donne le la. La crise pourrait changer la donne avec les taux d’intérêt qui deviendraient sauvage ! La Belgique n’est pas prête, ses dirigeants s’accrochent à la crise sanitaire ne pouvant en imaginer une autre, et cette fois sans pandémie nouvelle… à moins que Xi Jinping refabrique un petit monstre depuis une chauve-souris désœuvrée ?
La Deutsche Bank qui se remet difficilement de s’être fait avoir par Donald Trump en tremble d’épouvante : « Le risque de correction brutale augmente » dit son PDG qui a déjà tellement fait saigner le personnel qu’il y a plus de machines à sous dans ses banques, que d’employés. Les actions semblent dangereusement surévaluées. Les marchés boursiers risquent une violente correction car les investisseurs peinent à estimer la durabilité de la croissance explosive des bénéfices. La Deutsche Bank n’est pas la seule banque d’investissement à brosser de sombres perspectives.
Pendant le Covid, Christine Lagarde a lâché du lest tant qu’elle a pu à la BCE, tous les pays se sont endettés un peu plus. À la Commission, on a fait tourner la planche à billets à fond. Seulement l’euro, ce n’est pas le dollar. Et voilà que la Chine est un colosse qui se met à consommer plus que nous ! L’Occident s’appauvrit en cause la politique des USA, le suivisme de l’Europe et les milliards jetés à la tête des entrepreneurs pour éviter la faillite. Quoique certains se soient enrichis en partie avec les aides de l’État.

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On chipote quand même sur la croissance des bénéfices, il y a peut-être peu de marge d’amélioration, se lamente DB dans un récent communiqué. « Alors que le cycle actuel progresse très rapidement, le risque augmente que la correction soit sévère. »
Les actions américaines se négocient à des niveaux « historiquement extrêmes » selon presque toutes les mesures d’évaluation. Le ratio cours-bénéfice, la valorisation par rapport au bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, ainsi que l’évaluation des flux de trésorerie se situent bien dans le 90e centile (le percentile 90 ou 90e centile est une valeur au-dessous de laquelle se situent au moins 90% des données) autrement dit on n’est pas encore au sac de nœuds, mais ça va venir et ça va faire mal.
Si ça se trouve, Macron pourrait faire comme Hollande, ne pas se représenter ! Finir au Touquet avec Brigitte, il aurait encore moins de chance que celui qu’il a trahi pour devenir président. Lui au moins est parti avec Julie Gayet.
Difficile à dire comment cela va finir. La ministre Lalieux qui a le sort de nos pensions dans ses mains, pourrait postposer sa réforme.
Georges-Louis Bouchez enfourcherait son dada favori contre les chômeurs qui ne veulent pas travailler et qui mettent l’économie par terre.
La Deutsche Bank n’est pas isolée. La nervosité des banques d’investissement américaines Morgan Stanley, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs, de sinistre mémoire, se changent peu à peu en pétoche. La table de poker est ouverte. La file s’étire devant le guichet à changer les plaquettes.
On pense que c’est à la Chine de relancer, mais de combien ?

15 septembre 2021

De Jean-Claude à Georges-Louis et Jean-Marie.

Les doubles prénoms seraient-ils les signes distinctifs des petits escrocs aux grands prévaricateurs et dans un autre registre, des grandes gueules du showbiz ? Nous allons tenter de le savoir.
Dans la Cité de moins en moins ardente, le journal local est friand de chroniques judiciaires cherchant à égaler les journalistes Jour et Fauconnier, sans y parvenir. Le journal La Wallonie étant décédé avec le socialisme, son grand rival a pris le relais. Les bons chroniqueurs sont à la retraite. Les remplaçants ont un certain penchant à culpabiliser les infortunés et glorifier les fortunés.
Les chômeurs indélicats, les filous des CPAS et en général, les loustics à la main leste des trottoirs font les délices des lecteurs. On se sent plus concerné quand le chenapan habite à proximité et qu’on aurait pu le croiser dans la rue.
Les grands voyous ne dorment pas parmi nous, si l’on excepte Stéphane Moreaux, un des rares à être parti de quelques petits écarts pour aider sa mère, à la folie des millions dont il suffit de changer le code pour qu’ils vous appartiennent.
Le journal veut faire croire « qui vole un œuf, vole un bœuf », alors qu’on sait que les bœufs sont plutôt volés par une catégorie qui ne vole pas des œufs, dont le journal parle rarement.
La tactique est évidente, persuader les gens que le petit voleur porte atteinte aux fondements de l’État et mine la démocratie. Le lecteur naïf conclut que les nuisibles sont parmi les basses couches de la population. Ce que le journal local recherche.
On peut donc y lire l’articulet suivant : « L’Auditorat du travail de Liège a requis sévèrement contre le « Hells Angels » qui touchait des allocations à Liège et au Grand-Duché via une domiciliation fictive. En un peu plus de 7 ans, Jean-Claude a perçu plus de 200.000 € d’aides sociales dont 75.000 indûment. Jean-Claude mangeait à tous les râteliers sociaux ».

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Voilà qui n’est pas bien, honteux même, Jean-Claude ! Pas flatteur pour la classe sociale à laquelle ce motard appartient. Il y eut plus fortiche que lui. On se remémore ce prêtre zaïrois marié par ailleurs, percevant des allocations de chômage à Bruxelles et même des allocations familiales pour ses enfants, en plus de son traitement de prêtre catholique.
Le « Hells Angels » a donc bel et bien carotté à l’usine à gaz Belgique quelque chose comme 892 € par mois durant 7 ans. Du premier regard, on est plus généreux au Luxembourg que dans les CPAS de Belgique. Le second souligne la sévérité du procureur (trois ans requis). La prison est l’affaire des petits délinquants, les gros n’y vont pratiquement jamais.
Le cas est sans doute exemplaire à plus d’un titre. Parmi les plus indignés on trouve Georges-Louis Bouchez qui met en parallèle les profiteurs et les travailleurs, ceux-ci ayant à charge ceux-là par les jeux subtils de la fraude. Il est ces temps-ci particulièrement remonté contre le parasitisme social.
Quand on y songe, le sieur Bouchez est drôlement gonflé !
Ce redresseur de tort, ce pourfendeur des injustices est parmi les plus gros assistés de Belgique !
Sénateur-coopté est une non-fonction tout à fait légale, si combine il y eut, ce fut au temps où cette forme de parasitisme fut approuvée par un vote devant la chambre.
Ainsi la collectivité mensualise des personnes pour des fonctions qu’elles n’exercent pas. Dans le cas de Georges-Louis, sénateur-coopté, nous payons de façon détournée ses prestations au sein du MR dont il est le président.
La facture s’élève à près de 100.000 € par an tout compris, pécule de vacances, prime de fin d’année, courrier et jusqu’à des frais de déplacement que Georges-Louis ne fait pas et pour cause ! Le jeune aventurier politique se met dans la fouille quelque chose comme 8.000 € par mois.
Enfoncé le « Hells Angels » minable par la modestie de son fric-frac.
Pour que cela ne se voie pas, Georges-Louis fait comme la gazette liégeoise. Il vitupère, fulmine, montre du doigt ces misérables qui veulent « tuer » l’État !
Personnellement, s’il m’échoyait de me farcir 8.000 € par mois à la façon de Georges-Louis, je fermerais ma gueule devant un malchanceux qui n’en barbotte que 892 € et qui va peut-être aller en tôle !.
Il faut croire, de nos jours, que certains ne sont gênés pour rien !

14 septembre 2021

Tous à droite !

Politiquemedia et Libération ont recensé les invités politiques du 7/9 de France Inter. D’accord, c’est français et nous on n’est pas pareil. Sauf que si. Le concours est lancé. Qui de France Inter et RTL-RTB a fait le plus appel aux amis du pouvoir, journalistes ou hommes de parti, dans les commentaires de la vie politique ?
Le glissement de terrain ne date pas d’hier. Il repose sur des catégorisations politiques d’une seule veine : celle qui passe en alternance au pouvoir depuis cinquante ans. Les changements ne se produisent que par des décès ou des arrivés dûment étiquetés compatibles.
Pour la France, LREM et les invités gouvernementaux représentent « le centre », le PS et EELV « la gauche », et LFI « l’extrême gauche ». Tout est d’une tragique bêtise dans cette « infographie » sans doute vécue comme un sommet du fact-checking et de l’intransigeante passion pour le vrai. Et toute la vue prise sur le paysage politique contemporain, sur ses transformations, sur ses déplacements, est viciée à cœur par des qualifications désastreusement fausses.
Côté belge, on y empile autant de falots qui se croient des phares de l’intelligence, à ceci près que le CDH est sorti du cercle. Il semblerait que Maxime Prévot ne joue plus le jeu, attendu qu’il n’a plus rien à perdre, le parti soudainement remplacé par les Écolos, depuis l’échec de Lutgen à faire passer le PS pour des voyous.
Ce que voyant, le MR, moins fine gueule, a plongé dans la faille et est grâce au CDH, dans les deux gouvernements, Région et Fédéral.
Côté Belge, on n’en est pas encore aux brutalités. En France, c’est monnaie courante. On y déploie des armes de guerre contre les contestataires, la Ve république mutile comme jamais, cautionne les violences racistes de la police, voire ses encouragements, à l’image du ministre de l’intérieur qui fait voter des lois de surveillance sans précédent, fait mettre en garde à vue pour une banderole sur une maison ou une apostrophe sur le passage du président, projette des purges dans l’université, s’honore d’être moins « mou » que la dirigeante de l’extrême droite, qui réhabilite la mémoire de Pétain et de Maurras. Ce gouvernement de droite est soutenu par France Inter comme jamais. On ne serait pas surpris que cette station soit le modèle de nos officines à parlotes.
Le diable est en Prada même dans les détails : il est aussi dans les catégories, ces petites choses intellectuelles, réputées sans importance pour la vie « réelle », mais qui n’en font pas moins des visions du monde, des visions ou des non-visions. C’est toute la rédaction de France Inter qui métastase dans le microcosme des rédactions parisiennes, produits d’un fatal mélange d’insuffisance et de paresse journalistiques, au terme de quoi le glissement du pays entier vers l’extrême droite est infographié, comme il l’est en Belgique par Pascal Delwit, politologue, enfant de chœur à l’encensoir chargé d’effluves libérales, qu’adorent tous ceux qui se disent journalistes indépendants et qui se ruent sur la moindre occasion de devenir député MR au service de Georges-Louis Bouchez.
C’en est même devenu gênant de taxer Pascal Vrebos ou Thomas Gadisseux et quelques autres de « socialisants », lors même que toutes celles et ceux qui se sont échappés de la ménagerie, c’était pour se placer député MR !

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Car c’est une tout autre image politique que livreraient les mêmes données mais reventilées dans des catégories politiques redressées. On y lirait alors, pour l’essentiel que tous les encartés journalistiques en Belgique sont des militants cachés du libéralisme économique, unitaristes et européanistes à tendance MR. Et quand on dit cachés, on peut les voir s’agiter dans les bosquets du square bordant l’avenue de la Toison d’Or, sans lunette astronomique.
Pourquoi distinguer MR des partis flamingants puisque Charles Michel a été le premier à dédouaner la N-VA et béatifier « bon belge » Bart De Wever, ce qui venant de lui, est quasiment une consécration de Laeken et du roi.
Rien ou si peu de chose sépare le monde de l’info, à ce point que leurs convictions politiques ne diffèrent en rien – sans doute un magna de la presse y pensera un jour : faire un bloc journaux et télévisions identiques RTL, RTBF, Le Soir, La Dernière Heure et la Libre — puisqu’il frôlent l’homogénéité à près de 75 %, selon des sources raisonnablement crédibles.
Sciemment dès l’essor du PTB, Delwit l’a qualifié d’extrême gauche. Il n’avait d’autre but que d’infliger à ce parti un signe d’inéligibilité. Qu’une majorité se fasse autour d’un extrême, n’est-ce pas une contradiction insurmontable ?

13 septembre 2021

Des riches, des malins et des autres !

Les fabricants de tiroirs aux mots nous balancent souvent comme vérité essentielle que la société serait divisée entre les 1 % les plus riches et les 99 % restants. C’est une simplification qui ne tient pas compte de ceux qui se croient riches ou les pauvres qui veulent devenir riches.
L’image la plus saisissante est celle du chômeur poursuivi par la haine de Georges-Louis Bouchez et qui, malgré cela, applaudit aux propositions contraignantes du président du MR.
Ce décompte lapidaire du 1 à 99 laisse de côté les inégalités liées aux diplômes et aux successions. Il camoufle le rôle joué par la bourgeoisie intellectuelle, qui, tandis qu’elle sert les 1 %, se représente dans le camp des martyrs du capitalisme. Cette couche sociale dans laquelle se recrute la plupart des philosophes, transmet ses privilèges à ses descendants, comme la bonne vieille aristocratie fleurdelysée et, mine de rien, après réflexion vote centre-droit.
Le sociologue anglais Michael Young a publié l’été 1957 « L’Ascension de la méritocratie ». Cinq cent mille exemplaires vendus feront entrer « méritocratie » dans le langage courant. Rédigé dans le sillage de 1984, de George Orwell, et du Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley, c’est une dystopie (fiction dépeignant une société sans espoir et désespérée), le cauchemar d’un monde moderne dirigé « non pas tant par le peuple que par les gens les plus intelligents », mais par un ordre social qui se perpétue par l’école, qui transmute les privilèges de classe en « dons » et « mérites.
Cette tyrannie exercée par les diplômés de l’enseignement se perpétue jusqu’en 2034 dans la fiction. La pandémie raccourcit le temps d’attente. Nous y sommes. Au prétexte d’une « égalité des chances », les talentueux s’élèvent au niveau qui correspond à leurs capacités, et les classes inférieures sont réservées aux moins capables. Le régime honore ses héros, les scientifiques, les technologues, les artistes et les politiciens formatés pour un Rôle officiel des lois et de la gestion du pays.
Dans cette optique, c’est la composition du gouvernement des « intelligents », tous professionnels, plus avocats qu’autre chose, chargés de produire des connaissances, de reproduire l’élite, d’administrer l’État et les entreprises. Meilleurs disant que cultivés, leur principale préoccupation c’est d’empêcher les timides, les bègues et les intravertis, généralement sans diplôme, d’entrer en concurrence avec eux. Aucune autre catégorie socioprofessionnelle n’a vu ses effectifs monter en puissance aussi rapidement. Incarnations sociologiques des sociétés « postindustrielles » tournées vers le savoir, ils étaient en France 900 000 en 1962 ; ils sont aujourd’hui plus de 5 millions.

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Ces individus « têtes de gondole » nous ne pouvons passer à côté sans les voir. Ils affichent leur prospérité comme un droit, perçoivent chaque mois les dividendes de leur capital éducatif et culturel. Ils détiennent le pouvoir de prescrire, savent de quoi nous souffrons et délivrent de précieux diagnostics. De même dans le social et la conduite de l’État, ils savent ce dont nous avons besoin tout en nous prévenant que nos prétentions sont d’avance impossibles à satisfaire.
Un pur produit de cette société, Georges-Louis bouchez, perçoit un salaire pour un métier qu’il n’exerce pas (sénateur coopté) et se permet de juger indécent qu’un chômeur ait droit à une pension égale à celle d’un travailleur.
Les professions intellectuelles écrivent l’histoire de tous les groupes sociaux, y compris la leur. Et c’est peu dire qu’elles se passent la pommade. Il me plairait d’élire un ébéniste, un monteur en charpente ou un bon mécanicien, premier ministre. Ces gens qui nous dirigent actuellement son tellement mauvais qu’ils concourent à la perte de la Belgique en attendant celle de l’Europe.
Les classes les plus instruites se dépeignent dans leur délicate singularité, détaillent leurs courants de pensée, polissent leurs désaccords, comme s’il n’y avait que d’eux dont le monde dépendrait !
Une forme de matérialisme rudimentaire s’applique à l’étude des classes populaires, tandis que les subtilités théoriques sont réservées aux classes cultivées. Il faut, pour rétablir l’équilibre, considérer les intellectuels non plus comme une série d’individus uniques, mais comme un groupe social, avait déjà subodoré Pierre Bourdieu, dans « La distinction ».
L’histoire ne rend pas compte des vraies valeurs. Elle retient plus souvent le rôle des couches lettrées dans les beaux rôles décisifs, tandis qu’elle minimise leur implication dans les épisodes les moins glorieux. « Vichy, dès 1940, fut, plus qu’aucun autre, le lieu grouillant d’experts et de membres des professions libérales, au service de Pétain, au service des Allemands, souvent les deux pour la plupart ! Et juger Vichy, c’est juger l’élite française » Robert Paxton.
En Belgique, on a vu la collaboration de pratiquement tous les grands parents du panel industriel actuel avec le Troisième Reich. Il est vrai qu’on en trouve rarement derrière Léon Degrelle à Tcherkassy, laissant la besogne de massacreur à quelques dévoyés des classes inférieures.
Le libéralisme (mot moins voyant que capitalisme) n’a pas transformé la nature du travail ; à mesure que la révolution industrielle renforçait le poids des diplômés, on assistait à la domestication des masses.
Que font les élites intellectuelles, sinon être les intendants des riches ? Les propriétaires leur délèguent la supervision des affaires, le contrôle des ouvriers et l’organisation du travail. Leur grand nombre au sortir des écoles aujourd’hui pourrait demain bouleverser l’ordre établi et ramener leurs salaires à la hauteur d’un Bouchez qui devrait vivre de son métier d’avocat.

11 septembre 2021

Jusqu’où ira Zemmour ?

Que se passe-t-il dans la tête d’un électeur de gauche pas très au top de l’actualité qui écoute une musique de droite ? Par exemple le babillage savant d’un Eric Zemmour ? (Je passe évidemment sur le mirliflore Georges-Louis Bouchez, hâbleur à l’argument VRP auto et accessoires). Eh bien ! l’électeur est troublé.
Troublé parce que Zemmour ne balance pas que des paroles en l’air. Il y a en effet un phénomène de civilisation dû essentiellement à la transhumance intercontinentale ciblant l’Europe que Zemmour a perçu et dont il décrit justement le processus.
L’électeur de gauche, séduit par le raisonnement civilisationnel, risque de tout accepter de l’homme de droite : l’analyse des Gilets Jaunes, le machisme, le mépris des femmes, les raccourcis de l’Histoire en faveur de l’Empire et l’espoir qu’après Macron, ce sera lui.
Si après ce premier bain, notre électeur de gauche se branche sur la RTBF, qu’il s’endort aux voix de François de Brigode et Nathalie Maleux et, se réveillant en sursaut, tombe, sur Deborsu et Christophe Giltay sur la télé concurrente, son avenir est tout tracé. Il se persuadera que le gouvernement belge fait du bon travail. Il ne restera plus qu’à trouver un Zemmour bruxellois.
La limite de plasticité de son idée de la « gauche » est atteinte. Ça le marque d’autant qu’il pourrait percevoir la grossièreté de la manœuvre, s’il s’en donnait la peine. On lui sert un tel paquet de bonnes et de mauvaises réponses que cela devrait le mettre en alerte.
Or l’électeur de gauche, déstabilisé par tous ces branleurs, a sa dignité à défendre. Il n’est pas que raisonnable : humaniste et bienveillant également. Qu’on lui fasse des bruits de trompette dès le matin n’entre pas dans les attentes de son image de soi. À plus forte raison s’il perçoit le metteur en scène des pitreries derrière ces apôtres du bien-dire qui l’invite à une tournée générale de la pensée unique.
Car le point commun entre Macron et Zemmour est qu’ils réfutent à l’avance les arguments des autres. En un mot, l’un et l’autre nous prennent pour des êtres falots incapables de penser par nous-mêmes.
Cette déclinaison que chacun à son mot à dire est la cible de l’offensive de CNews, bien que Zemmour y joue la vedette. Elle est de trop pour le pouvoir conservateur.
Nous sommes en période de crises au pluriel. On les sent partout, de la pandémie aux caprices de la nature, l’infiltration de l’Islam religieux, la pauvreté généralisée et tout le reste.
Une écrasante fatalité pèse sur les analyses. Rien ne semble pouvoir arrêter rien. La course au désastre est comme inexorable, tous les freins, en tout cas ceux qu’on s’imaginait tels, sautent les uns après les autres. Et voilà qu’hier le CSA décompte les temps de paroles de Zemmour alors qu’il n’est pas encore candidat à la présidentielle ! Et là Macron commet une erreur. Le CSA touche à la liberté d’expression pour servir les intérêts du pouvoir avec un Macron déjà en campagne ! On victimise Zemmour, donc on le sacralise.

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La presse à la botte fait la sourde oreille. Nathalie Saint-Cricq ne connait personne au nom de Zemmour. Le CSA est un havre qui revendique la paix chez soi. Nos illustres y sont compétents, beaux et efficaces. On y a résolu la lutte civilisationnelle entre l’Orient et l’occident en donnant raison à la tendance Woke. L’état d'esprit militant et combatif en faveur de la protection des minorités et contre le racisme est en harmonie avec la tendance des démocraties à se confondre en excuses partout et pour tout. Justement, Woke déboulonne les statues des grands hommes du passé.
Revoilà Zemmour qui est contre Woke et le fait savoir, alors que l’électeur, à l’opinion vacillante de gauche, fait des efforts pour éviter de sombrer dans le zemmourisme et que Zemour a fichtrement raison de dénigrer Woke.
L’effet de trois décennies de déréliction néolibérale, du refus forcené de donner la parole à quoi que ce soit de gauche — autrement qu’à la manière du parti socialiste — c’est le genre de situation qui a permis l’essor de Marine Le Pen. Le tour de Zemmour semble venu. Cela ne traversera pas un instant les cerveaux dans les rédactions, pas plus que ne leur viendra la première interrogation sur la période que nous vivons. Ils ne pensent qu’à sauver l’argenterie, à défaut ce qui brille, par exemple Macron, sans être le roi soleil.
Lutter contre les anneaux d’un python genre « Gros câlin » de Garry, suppose de se mettre en travers du courant général. Georges-Louis nous a empapouaté, pourquoi pas Zemmour ?
Le raisonnement du politologue Pascal Delwit triomphe. L’électeur de gauche est fait comme un rat !

10 septembre 2021

On en est où ?

La démocratie, enfin ce qu’elle est devenue, se décline non plus en chiffre de pourcentage, mais en qualifiant les électeurs : d’intéressés à indifférents, de très satisfaits à désespérés. Cela fait une sorte de bouillie électorale, les uns votant contre eux-mêmes sans le savoir, les autres votant comme on va à l’église honorer le libéralisme ou le socialisme, la plus grosse part votant en traînant les pieds ou n’y allant pas du tout. On ne sanctionne pas d’une amende les abstentionnistes, attendu qu’on n’a pas le personnel pour les répertorier et leur envoyer la notification de l’amende.
Enfin, pour couronner ce décompte, la classe dirigeante sélectionnée dans les études s’échelonne de bachelier à docteur es sciences, héritière souvent de parents bien placés ou richissimes, se fout éperdument de notre opinion, suit les avis des économistes libéraux et se prosterne devant l’Union Européenne.
Le problème n’a jamais été les 1 % de vélociraptors capitalistes qui raflent tout avec la bénédiction du MR, comme l’extrême-gauche le donne à penser. Je le dis ici sans méchanceté, attendu qu’elle est chère à mon cœur.
Si on voulait casser les grands profiteurs, mécènes intéressés des oligarchies, il faudrait plutôt fouiller vers les 0,001 % qui se comptent sur les doigts. Le nœud gordien de toute la grande débine qui pulvérise tout espoir gît dans les 10 % qui, ne souffrent de rien, sans être pleins aux as, heureux et fiers de vivre dans une Belgique qui leur a tout donné ! Ils adhèrent à tous les énoncés de l’hégémonie, les répandent comme évidences autour d’eux, s’interloquent qu’on ne les partage pas. Récemment, ils se sont amourachés de Georges-Louis Bouchez. Il est des leurs. Son faux idéal est incomparable. C’est le boutiquier qui leur manquait.
Je le dis à l’extrême gauche chère à mon cœur : la bourgeoisie, c’est la classe nuisible. Regardez ces pseudo-intellectuels tout en posture et artifice évoluer dans le microcosme bruxellois, vous aurez compris pourquoi les quelques figures de cet ordre de Didier Reynders à Laurette Onkelinx se sont repliés sur Bruxelles.
La classe MR compte des socialistes, des CDH et même des Écolos. Leur crédo est identique : la mondialisation contre le repli, l’Europe contre les nationalismes, la diversité ethnique puisque jusqu’à nouvel ordre, les pauvres venus d’ailleurs se mélangent à nos pauvres, loin de leurs quartiers résidentiels et leurs carrés d’herbe verte entourant leur résidence.
L’ennemi, le seul, je le dis et redis assez souvent dans ces chroniques : c’est le bloc bourgeois, multipartis, gaiement cosmopolite, prêt à tout pour conserver la démocratie historique, capable de s’entendre avec le Grand Turc et les Talibans quand ils auront des chefs partageant les mêmes besoins.

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Les bourgeois sont au pouvoir en Occident et entendent bien y rester contre la majorité. Ils en ont les moyens, une position matérielle telle qu’elle permet les profits avec de la hauteur de vue, sans aucun égard pour les 90 % de l’entité occidentale des ploucs rivés à la nécessité et incapables de penser à autre chose qu’à leurs fins de mois,
Cette élite de circonstance (il y a de tout dans ces 10 %, du malfrat au licencié es-Lettres) se porte en pensée au niveau des gouvernants, avec lesquels elle dialogue, partage des idées : « le pays a besoin de profondes réformes », le regard tourné vers les « grands enjeux », le séparatisme est un danger, etc. Et comme sa position matérielle la rend étrangère à toute conséquence elle se moque totalement du reste. « Tout en poses et en revendications du moral highground, ce sont des pharisiens » (Le Monde). L’étrange dans tout cela, c’est qu’elle fait son métier de citoyenne, mais à son seul profit et selon son strict point de vue.
En fait le rêve d’un Destenay libéral et d’un Maurice Dehousse socialiste, pour rester dans la comparaison à la liégeoise, baigne dans un formol giscardien, agent conservateur de la démocratie avancée, les bourgeois en témoignent et en sont fiers.
On trouve dans ces 10 % le sublimé de ceux qui ont droit à la parole automatique : entrepreneurs complaisamment interviewés, experts, journalistes, qui bourrent les crânes à longueur de journée typiquement, pour la RTBF et RTL.
Depuis quarante ans, on nous répète que le PS est de gauche, envers et contre toute évidence et que le MR est un grand parti de réformes sociales, malgré ses fureurs contre les chômeurs et les vieux. C’est à ce point qu’on mesure la difficulté qu’ont les gens à voir plus clair, comme s’ils sortaient d’une salle de cinéma, sous l’euphorique emprise de l’acteur qui nous a quittés cette semaine.

9 septembre 2021

Le procès d’un con dangereux.

Le 8 septembre s’ouvre à Paris le procès dit des attentats du 13 novembre. Les plumes s’aiguisent dans les journaux, les esprits s’échauffent et bouillonnent. Que la majorité peureuse se rassure, on ne parlera pas de l’Islam. On ne froissera personne et Erdogan ne nous fera pas de gros yeux !
Le remake du fait-divers sanglant sera partout séquencé et rewrité. Les commentaires redondants pleuvront. Inconsciemment le clivage gauche-droite reprendra le dessus après qu’unanimement les hommages aux victimes aient réconcilié les gens devant l’horreur. La droite déplorera le singulier laxisme de la gauche vis-à-vis de la politique d’immigration et la gauche affichera l’optimisme de Paul Fort « Si tous les gars du monde voulaient s’donner la main… ». On n’avancera pas d’un iota. On aura gardé sous le tapis le problème de civilisation qui ronge l’Europe.
Douze des vingt accusés sont originaires de Bruxelles, dont six de Molenbeek. Ce sont ces six-là qui ont été le noyau dur et les initiateurs de la bande.
Qu’on le veuille ou non, c’est bien Molenbeek qui est apparu comme l’endroit le plus sûr pour organiser à l’aise l’incursion meurtrière dans les rues de Paris en 2015.
On cherche encore le quartier général où a été élaboré le plan meurtrier. Était-ce ce fameux 47 de la rue Delaunoy, domicile d’une famille qui a envoyé trois frères, une sœur et ses enfants en Syrie ? Certains "returnees" sembleraient y attacher le symbole de la guerre de religion, qu’on ne veut pas voir entre les immigrés implantés en masse dans cette commune et ces « imbéciles heureux qui sont nés quelque part » que nous sommes devenus.
Les édiles communaux ne se disent pas responsables. L’élu ne peut pas diriger l’entité communale de Molenbeek, s’il ne tient pas compte des musulmans groupés dans des quartiers orientalisés, depuis deux générations.
De l’avis de la bourgmestre PS, ce n’est plus un problème droite-gauche « On est une commune qui a toujours eu une image par forcément facile. La stigmatisation après les attentats a été terrible. Ici, on a un peu l’impression qu’il y a un risque que cela resurgisse. C’est difficile pour les Molenbeekois. » !
Tout est dit. Demain, ce sera difficile pour toute l’Europe.
Après que les Américains aient déstabilisé l’Irak et leurs alliés la Libye, alors que les premiers guerroyaient encore en Afghanistan, tandis que tous les président américains soutenaient ouvertement Israël condamné par l’ONU dans ses manœuvres expansionnistes, des millions de personnes déplacées partaient en transhumance mêlées aux millions d’autres qui n’avaient pas attendu le micmac américain pour chercher moins de misère économique, hors de leur pays.
Le trop-plein de voyageurs sans bagage voilà le mal absolu dont nous souffrons. Mal exagérément grossi par la droite et exagérément réduit par la gauche.

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Il est évident que dans ce bouillonnement prolifèrent des indésirables soudés entre eux par la religion, poissons dans l’eau parmi une population en majorité maghrébine qui reste communautarisée par la nostalgie des origines, en s’organisant en ghettos !
Molenbeek est un exemple en ce sens, quoique les 100.000 Molenbeekois aient droit au respect, puisque immigrés de deux voire trois générations et vieux Molenbeekois, ketjes de Bruxelles, font ménage commun du dicton « contre mauvaise fortune bon cœur ».
Évidemment, rien de tout ceci n’apparaîtra au procès qui s’ouvre.
Toutes sortes de théories complotistes prendront corps, alors que ce procès aurait du sens en promenant le regard des Européens sur leur civilisation qui se délite, face aux prémices d’une rivale qui s’implante, agressive et soutenue par une foi conquérante.
Tout au plus demandera-t-on à Catherine Moureaux, bourgmestre, s’il y a toujours des groupuscules à Molenbeek ? Quel bilan tire-t-elle du plan canal et de la cellule contre le radicalisme ?
On n’abordera pas le financement des mosquées par l’Arabie saoudite, qui propage un islam fondamentaliste ultra-conservateur depuis vingt ans. Ce qui explique en partie que Molenbeek soit devenu une base arrière du radicalisme islamiste et du terrorisme. Déjà en 2001, les tueurs du commandant afghan Ahmed Massoud, principal ennemi des talibans, étaient partis de Molenbeek sur ordre d’Oussama Ben Laden.
C’est de Molenbeek que sont partis les terroristes du 13 novembre 2015, avec à leur tête le Maroco-Belge Abdelhamid Abaaoud, mort pour Allah en stupidité et idolâtrie. Tout cela est d’un pitoyable à vomir et c’est pourtant de cela que notre « civilisation » expire.
La kalachnikov des croyants aura eu raison de la laïcité et d’une certaine idée de la liberté, comme de la lâcheté et de l’aveuglement des Européens.

8 septembre 2021

L’enseignement par la délation ?

En Wallonie on connaît assez mal Tom Van Grieken. C’est un drôle de lascar, un peu comme Georges-Louis Bouchez, à l’affût de l’occasion de paraître, extraverti et dominateur. Il s’est répandu sur TikTok, une application mobile de partage de vidéo lancée par l'entreprise chinoise pour le marché non chinois. La Flandre a le profil parfait pour faire de TikTok son chouchou.
Une précision s’impose Tom est le président du Vlaams Belang. C’est donc assez officiel quand il se répand sur les réseaux sociaux. Et que nous y dit-il ce charmant jeune homme ? "En 2024 on présentera la facture aux enseignants de gauche".
Vous l’avez compris, Grieken voit des enseignants de gauche partout. Il lui semble que la Flandre en est infestée et qu’il se soit donné la mission de flytoxé tout l’enseignement flamand, pour ne laisser sur les estrades des classes que des nationalistes convaincus, seuls capables d’enseigner la vraie histoire de la Flandre, esclave des fransquillons depuis toujours.
Devant le tollé, il a un peu rabattu de sa superbe "Il s'agissait simplement d'un appel aux enseignants à ne pas imposer leurs opinions politiques aux élèves".
Jusque-là, un Bouchez se fût défendu de la même manière, s’arrangeant pour qu’on comprenne que les détracteurs sont justement les méchants gauchistes.
Que voit-on dans cette vidéo ?
Tom Van Grieken commence par souhaiter aux élèves de réussir leur première journée d'école. Il explique dans la foulée qu’il n’a lui-même jamais attendu le 1er septembre avec impatience et qu'il détestait même l'école. " Ça a été engendré par une flopée d'enseignants et de professeurs de gauche qui tentaient à tort et à travers d'incorporer leurs absurdités multiculturelles dans leurs cours ». Et d’ajouter, à la fin de la vidéo : "En 2024, nous présenterons la facture à tous ces enseignants de gauche."

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On croit comprendre que si le président du Vlaams Belang n’était pas attiré par l’école, c‘est parce qu’y sévissaient des enseignants gauchistes. La langue de Vondel était pour ainsi dire trahie par des idées probablement d’origines latines.
Plusieurs personnes du monde de l'enseignement ont réagi avec stupeur et se sont même senties menacées dans leur emploi. Rik Van De Walle, recteur de l'Université de Gand (UGent), a appelé les collaborateurs du secteur à ne pas se laisser intimider. "Nous ne vous laisserons pas nous menacer, M. Van Grieken", a-t-il ainsi fait savoir sur Twitter.
L’éditorialiste Noël Slangen a proposé un quizz : "Qui a dit : ‘Lorsque nous serons au pouvoir, nous allons présenter la facture aux enseignants qui ne partagent pas nos opinions » ? Il suggère trois possibilités : 1. Les talibans, 2. Tom Van Grieken, 3. L’Etat islamique.
Jusqu’à présent la case divertissement n’a pas débordé sur les politiciens flamands, toujours près du bonnet pourtant, quand il apparaît que la pureté flamande est mise en danger par des gauchistes. Van Grieken n’est pas allé jusqu’à dire que tout qui n’avait pas la carte du Vlaams Belang était gauchiste, mais c’est tout comme.
Le président de l'Open VLD, Egbert Lachaert, qui a déjà fort à faire avec ses exigences sur la réforme des pensions de Karine Lalieux, a reproché à Tom Van Grieken de semer la discorde en faisant passer les enseignants pour "des gosses de gauche". "C'est ainsi que l'on détruit une société au lieu de laisser les gens vivre ensemble", écrit-il. Le ministre flamand des Médias, Benjamin Dalle (CD&V), s'est plus fermement exprimé : "Menacer les gens en raison de leur orientation politique n'est pas le type de société que nous voulons. Respect pour tous les enseignants qui sont là pour nos enfants et nos jeunes !
Tout en minimisant ses propos ce gaillard du Belang a quand même proféré des menaces. "J'espère que les enseignants de gauche sont sur leurs gardes. J'ai un problème fondamental avec les enseignants qui essaient d'imposer leurs points de vue. Un enseignant doit être neutre". On voit que préciser de la sorte, les excuses de l’homme n’étaient pas sincère et qu’il replace la polémique sur un autre terrain.
En réalité l’enseignement en Flandre n’est plus ce qu’il était, mais cela n’est pas dû aux enseignants, mais à la perte d’attention et au décrochage des élèves, phénomènes récurrents observés dans les sociétés à l’économie avancée qui vendent de plus en plus de gadgets perturbants aux jeunes de 10 à 15 ans.
Au Vlaams Belang, les plaisanteries ont toujours une connotation agressive, un peu comme au MR. Les Jeunes du Vlaams se sont enflammés au TikTok du chef. Ils en ont profité pour relancer la publicité de leur ligne de délation, qui permet de « signaler les propos gauchistes inappropriés tenus en classe ». M. Van Grieken a proposé que les enseignants concernés puissent être sanctionnés. « Les salles de cours pourraient-elles ainsi se retrouver peuplées de Big Brother d’extrême droite ? », conclut Daardaar.
On voit d’ici Bouchez nous faire la pareille et recommander aux élèves de lui signaler les profs inscrits au PTB.

7 septembre 2021

Papa pique et maman coud…
Fichtre non ! je ne voulais pas en remettre sur le vaccin. L‘espèce d’apartheid dont on voudrait accabler les antis-passe sanitaire en France et que certains vaccinés, chauffés à blanc par des scientifiques et le ministre de la santé Vandenbroucke, voudraient imposer en Belgique par tous les moyens, m’ont fait sentir que je devais y aller, encore une fois.
Le gros des arguments pour le passe et la vaccination obligatoire n’est ni scientifique ni sanitaire. Or, on nous le vend comme une parole d’évangile d’Hippocrate en personne.
Vacciné par deux fois, donc insoupçonnable de complotisme, je trouve que l’on en fait trop. Les autorités ânonnent ce qu’elles reprennent des revues scientifiques… et comme ces revues changent d’avis tous les quinze jours…
Les voix entendues sortent du cantique des cantiques d’un seul bonhomme associé à une élite médicale qui sait tout à l’avance. Le reste est formé du chœur des docteurs doctorants, un peu lobbyistes, un peu « M’as-tu-vu » découvrant le plaisir de paraître à la télé en docteur Cymes.
Leurs travaux sur la pandémie et ses conséquences, les traitements et l’efficacité « prouvée » des vaccins feront encore rire les infectiologues dans cent ans.
Et sans preuve, sans rien, même pas le décompte honnête des hospitalisés et des morts terrassés par une variante ou un méchant courant d’air, les « pour » avalent tout argent comptant. Frank Vandenbroucke qui pleure à la télé fanatise les conquis.
Qu’est-ce que la liberté sans la conscience du devoir ? C’est se replonger dans Kant qui nous rappelle que l’homme est une fin en soi pleinement responsable de ses actes, un être que l’on doit servir mais dont on ne peut se servir. Kant faisait déjà de l’anti G-L Bouchez sans le savoir et plaidait à l’avance contre l’anathème de la pensée officielle lancée par le ministre de la santé menaçant les résistants à la vaccination d’exclusion sociale et de congé sans solde.
Le refus d’obéissance aux ordres par rapport à leur incohérence remet en mémoire la dignité d’une résistance bien au-dessus d’une adhésion sans conviction, prétexte suffisant pour désigner du doigt les récalcitrants et exiger leur mise à l’index.

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Le citoyen vacciné est considéré comme un agent efficace pour atteindre une immunité collective censée protéger ceux qui développeraient le cas échéant la maladie. L’immunité collective n’est-elle pas décrite comme un fantasme par de nombreux scientifiques éminents ? Le nombre de vaccinés pour y atteindre a changé quelquefois. Comme 90 % étaient difficilement atteignables, on est descendu d’un coup à 60 %. Aussitôt publié et comme la vaccination allait bon train, on s’est mis à parler de 75 %, à seule fin d’inciter ceux qui auraient pu imaginer qu’à 60 %, on pouvait éviter la piqûre.
On n’en sait rien, finalement. Et pour cause un virus ARN mute. La stratégie sanitaire qui faisait du vaccin le bon outil préventif était fausse dans la mesure ou un virus peut en cacher un autre et ainsi de suite.
C’est ainsi que la pandémie peut brusquement disparaître ou se renforcer et personne ne saurait dire dans quel sens nous allons. Plusieurs clusters dans des maisons de retraite, dans des bateaux de croisières, dans des discothèques ou dans des « party » clandestines faisaient état de contamination possible entre personnes vaccinées !
Depuis l’expérience du Massachusetts aux États-Unis, il est établi que les vaccins n’empêchent pas la transmission et l’infection chez les vaccinés. Le CDC américain publie début aout une alerte demandant de rétablir le port du masque y compris pour les personnes vaccinées.
Et si l’immunité collective tant revendiquée par les politiques qui en ont fait toute leur doctrine, y compris par la menace et les contraventions, était une aberration inventée par les scientifiques et les politiques pour nous faire vacciner ?
Or, l’efficacité des vaccins repose sur cette hypothèse improuvable pour le moment servant à « casser » la progression de l’épidémie. Les autorités méconnaissent au passage, comme Bouchez mouche du coche Belgique, qu’ils portent atteintes aux libertés fondamentales à cause du contexte épidémique, alors que la réalité prête autant aux doutes qu’à l’efficacité des vaccins. Ils ont tout simplement omis dans leur réflexion de considérer le problème de la dignité humaine, qui elle, est intangible et ne saurait dépendre d’un quelconque contexte.
On savait depuis longtemps que les Autorités n’en ont plus rien à faire de la démocratie. On ne savait pas que c’était à ce point.

6 septembre 2021

Bis repetita placent (1)

C’est légitime de la part du citoyen et des journaux de s’inquiéter de la manière dont Alexander De Croo compte organiser la rentrée politique du gouvernement.
Eh bien, détrompez-vous ! Les journaux à la botte dégoisent plutôt sur la rentrée des classes de nos bambins. Pas d’interview cette fois du petit dernier d’une présentatrice de la télé, mais en publiant les photos du palais : des quatre bambins du couple royal. Comme on ne peut plus filmer Philippe les conduisant à l’école, on les regroupe en extérieur sur un perron. L’aîné des garçons doit faire près de deux mètres.
L’armée mexicaine de l’usine à gaz aura été perturbée par les inondations de juillet.
On les a tous vus après les hautes-eaux, le temps d’une photo, avant de repartir sur des lieux enchanteurs. Ce fut tellement visible, que des riverains ont porté plainte. Comme en général, les plaintes de ce genre finissent dans la confusion, le personnel politique les adore. Elles s’achèvent par des éloges sur la capacité des élites à réagir, voire, à souffrir avec les sinistrés. Cette relaxe avec les honneurs, c’est le sauf-conduit des prochaines élections.
La rentrée studieuse des volumineux dossiers sous le bras sert à justifier l’énormité des salaires de tout ce petit monde. Il faut que le public les trouve courageux et déterminés.
Le microcosme s’agite déjà. Non pas que De Croo ait décidé de la réforme du siècle, mais parce que les aigreurs avant vacances des ministres peuvent déboucher sur des engueulades publiques en septembre. Et que ça fait mauvais genre.
La Flandre a son Georges-Louis Bouchez : Egbert Lachaert, président de l’Open VLD. Il ne veut plus de la réforme des pensions décidée à la formation du gouvernement. Évidemment son homologue francophone dit pareil. Le monokini à peine rangé dans sa boîte à pilules, Karine Lalieux (PS) est furieuse. De nature pétroleuse, elle va certainement hausser le ton comme à la minque d’Ostende.
Au milieu de tout ce bazar naissant, le Belge moyen retrouve son train-train apathique quotidien hors-travail, au contraire des attitudes mussoliniennes des élites. Il se satisfait du remue-ménage qui prouve qu’on travaille en Haut-lieu. Puis il se rendort, certain d’avoir fait son devoir de citoyen !
De Croo a mis de « grandes questions » à l’agenda. Le 16, rue de la Loi, c’est le village paralympique des bras cassés du gouvernement. Ils viennent y prendre le thé pour y émettre quelques onomatopées entre deux déglutitions. Il faut des réformes en profondeur pour couper le bec au tandem Lachaert-Bouchez, mais on ne sait pas lesquelles !
Des réformes, que Lalieux en décide ou non. Le sinistre Bacquelaine avait slalomé pour camoufler les tensions possibles entre les citoyens et les parlementaires blanchis sous le harnais de la démocratie monarchique profitant largement du système actuel. Lalieux n’en touchera mot non plus.
Alexander ne voit à l’heure présente que le départ le plus tard possible à la retraite, pour faire plaisir aux deux coupe-jarrets présidents de parti. La Commission Européenne y est favorable. Le tout, c’est de placer l’os au bon moment, par exemple, quand le peuple a le dos tourné ou qu’on lui a donné une hausse d’index.

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J’ai soudain l’impression que ce qui précède, je l’ai bien écrit dix fois dans des tournures différentes, mais avec la même sensation que les gens s’en fichent tellement que c’est comme si je chantais Marlborough !
Les guerriers talibans défilant dans les rues de Kaboul sur du matériel américain flambant neuf suscitent davantage d’intérêt.
Bizarre quand même ! La démocratie déçoit tellement à gauche comme à droite, qu’on ne prête plus attention à ses agitateurs. La question qui tue reste pourtant d’actu : comment refonder une démocratie réelle, depuis un contexte aussi pourri que le nôtre ?
Le hic, les organisateurs de ce bal maudit ne vont tout de même pas refonder la démocratie comme le souhaite l’électeur… contre eux-mêmes qui en vivent et très bien !...
Aux commandes depuis toujours, ils ne vont pas céder la place à des apprentis qui gâcheraient le métier ! Et eux, le public y-a-t-il pensé ? La reconversion que ce serait, travailler comme tout le monde. Vous n’y pensez pas. Leur métier n’est-il pas de faire comme G-L Bouchez, hurler au voleur de la petite pension, stigmatiser le chômeur âgé, pour qu’on ne voie pas l’extrême générosité de l’État à leur égard !
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1. Aphorisme imaginé d’après un vers de l’Art poétique d’Horace. Le poète dit que telle œuvre ne plaira qu’une fois, tandis que telle autre répétée dix fois plaira toujours (Haec decies repetita placebit).

4 septembre 2021

La groupie du parti.

L’arrivée de Nadia Geerts au staff des libéraux avenue de la Toison d’Or à grand renfort de trompettes fait partie de ce que l’on pourrait appeler une chasse à la notoriété du MR, afin de se nourrir de la notoriété des autres. C’est devenu commun que des politiciens connus ou espérant le devenir se font volontiers photographier avec des célébrités du sport ou du cinéma.
Non pas que Nadia Geerts soit une star de premier rang, mais elle compte quand même dans les mouvements de l’émancipation des femmes, dans leurs légitimes revendications et notamment dans leur aspect laïque.
L’excentricité de la dame apporte un air nouveau dans une société des élites un peu compassée et colle parfaitement au bras tatoué et souvent exhibé de Georges-Louis Bouchez.
Les caméras partout, le téléphone portable, la facilité de reproduction des visages ont creusé une forte différence entre celles et ceux qui sont reconnu(e)s par un grand nombre de gens qu’elles-mêmes ne connaissent pas et les gens qualifiés d’ordinaire grâce à cette singularité, qui reconnaissent sans être reconnus.
Cette chose apparemment simple est pourtant un trait majeur de notre démocratie qui pratique ainsi une reconnaissance par la notoriété et l’image qui n’a strictement rien à voir avec la capacité de conduire les affaires publiques de manière brillante et honnête.
Cette société est décadente parce qu’elle fait reposer l’excellence sur la seule visibilité et qu’elle n’a pas encore trouvé un moyen juste et équitable pour étoffer sur d’autres valeurs ses élites politiques. La filiation qui passe le relai d’une génération à l’autre dans la plus pure tradition monarchique et qui n’émeut personne, est la pire de toute. On cite souvent le cas de la famille Michel qui se reproduit dans les mêmes fonctions de père en fils, comme si la politique était de la même espèce qu’un commerce ou une étude de notaire.
Les effets de démocratisation dans l’accès à la célébrité ne sauraient compenser l’accroissement des privilèges. Souvent l’argent est à la base des « mérites » attribués à l’élite, puisque l’argent dispense les moyens de se rendre visible dans des endroits et des moments propices à un fort éclairage sur le sujet en quête de notoriété, que l’homme de la rue ne saurait atteindre.
L’inégalité dans l’interconnaissance est l’une des formes les plus simples et les plus fondamentales d’inégalité.

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L’entartage mis en pratique courante par Noël Godin peut passer pour une compensation par le ridicule de la suffisance de certains à jouir de leur notoriété pour en remettre sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas suffisamment. Quoique contestable par la gratuité d’une violence d’une tarte à la crème en pleine figure, cette forme de protestation à quelque chose de jubilatoire pour le public quand elle atteint des péroreurs actifs comme Bernard-Henri Lévy.
Quoique purement morale l’image produite par un entartage devant les photographes n’est pas rien.
Après avoir été victime d’un entartage rien n’est comme avant. C’est la représentation de soi qui est altérée. Pour des hommes politiques, c’est un préjudice encore plus grave que pour un philosophe. Jean-Pierre Chevènement ayant été entarté, sa crédibilité par la suite n’a plus été la même.
On mesure sa notoriété dans les bains de foule. Le moment où l’homme politique reconnu par son image et toute sa personne par des centaines de gens qui l’ont vu défiler dans les actualités, dans les journaux, même dans les peoples, est un moment fabuleux pour celui qui le prend.
On cite le photographe Depardon qui suivit Valéry Giscard d’Estaing en campagne électorale « Combien de fois en 1974, j’ai vu Giscard après un bain de foule remonter dans la foule en état de jouissance… ».
L’image de la drogue revient fréquemment dans l’addiction que l’homme d’estrade acquiert en faisant son métier de la politique.
Le désir d’être vu chez Georges-Louis Bouchez relève de la volonté d’exercer un pouvoir par l’exhibition de soi. Chez cette personnalité politique le contentement de son moi physique est tel qu’il lui procure l’assurance qu’il est le meilleur aussi dans l’excellence de la phrase et la justesse du raisonnement, même si une fois démonté, c’est tout simplement stupide. Mais qui le sait, qui le perçoit à l’instant où il s’assure que son verbe surmonte tous les autres ?
La haine du peuple n’est pas un sentiment montrable dans la société actuelle. Elle n’apparaît chez les libéraux que dans le choix des mesures à prendre dans l’organisation de la vie publique. C’est-à-dire par le biais caché des décisions antipopulaires sur lesquelles le MR a particulièrement insisté. C’est le contraire de l’apparence que l’on se donne pour atteindre à plus de notoriété.
Ce tour de piste a quelque chose d’effrayant. Il démontre que le personnel qui a barre sur nous parce qu’il fait de la politique n’est pas – selon le mot de Valéry – le meilleur, mais le pire, par la manière dont il se fait valoir pour réussir.
On peut donc légitimement avoir une suspicion motivée par la gestion de nos institutions par ces gens ainsi recrutés.
Comment faire autrement ? Voilà deux cents ans qu’on y pense.

3 septembre 2021

Une démocratie, le Liban ?

Après la déculottée en Afghanistan, on jette un regard affolé ailleurs. La démocratie est un leurre aussi au Liban ! Quoique tout reste en politique comme avant l’explosion au port de Beyrouth. Mais, on sait bien comme vont les choses. Tout le monde croit qu’on y est encore, les gouvernements et notamment le gouvernement français assurent que la démocratie est sur le point de gagner et puis on s’aperçoit que les journaux ont raconté des craques et que Macron est comme Hollande l’a dépeint, un fichu branleur sans aucune conviction qui suit les courants et s’adapte aux circonstances.
Au Liban, comme en Belgique, être au pouvoir est une affaire de pognon, une question de vie ou de mort. La crise économique a représenté une aubaine électorale pour la classe au pouvoir. Elle achète les voix au rabais. En 2018, il fallait dépenser des millions de dollars pour les allégeances. Aujourd'hui, les partis maintiennent une clientèle électorale en offrant des cartons alimentaires, en vaccinant les partisans, etc.
Ce n’est pas encore Kaboul avant la fuite éperdue, mais ça y ressemble. On bourre les valises de dollars prêtes au départ, la livre libanaise valant moins que le rouleau de papier-cul qui pend dans les WC de Carlos Ghosn.
Même le Hezbollah (le Vlaams Belang à barbe et kalachnikov) a ouvert son supermarché, avec des produits subventionnés et cartes de crédit au nom d’Allah, à destination des partisans chiites. L’ennemi juré d’en face, les Forces libanaises, ancienne milice chrétienne d’Hariri, ouvraient des cliniques Cedars Medical Association. Le Parti aouniste organise des distributions de masques et de produits désinfectants. Les élites de cette démocratie sont tellement corrompues qu’elles n’imaginent pas survivre sans corrompre aussi le peuple !

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C’est à se demander à Bruxelles, si les choses tournaient mal pour le MR et donc pour GLB son président, ce dernier n’irait pas jusqu’à faire son petit élu beyrouthin en distribuant des billets de cinquante euros dans les boîtes à lettre, avec sa carte de visite épinglée !
Quand on y pense, ce serait un peu nous restituer ce que cette classe sociale se paie en rémunération grandiose !
Au Liban, la démocratie tomberait en poussière sans le clientélisme, puisque les chefs de parti ont été incapables de résoudre les crises politique et économique. Ils jouent sur la peur de l'autre, en se présentant comme ceux qui défendent la communauté face à un ennemi de l'extérieur. En attendant, ils ne voient pas celui de l’intérieur, le Hezbollah qui est un État dans l’État !
La peur va rester sur Beyrouth jusqu’en avril 2022, car paraît-il, on est encore en démocratie et c’est la date des prochaines élections. La pression va monter, en faisant gaffe de ne pas énerver les chiites, tout en muscles et sourates. Mais les corrupteurs sont un peu serrés. L’Iran et l’Arabie saoudite les fournisseurs en armes et dollars, sont près de leurs sous, ces temps-ci.
Malgré l’explosion du port et les nombreuses fautes graves des dirigeants, l'impunité a été préservée. L'État de droit n’existe pas, comme dans beaucoup d’autres démocraties dans lesquelles le droit n’est pas pour tout le monde. Si la Belgique avait été au point de déliquescence du Liban dans sa démocratie, peut-être bien qu’Armand De Decker eût été encore en vie, honoré et fêté !
Nous n’en sommes pas encore là. C’est une question de dix ans tout au plus !
Le Hezbollah survit plus que jamais en soufflant sur les braises du fameux complot tantôt sioniste, tantôt américain»), les aounistes agitent le spectre de la guerre civile et de l'effacement maronite, depuis que l’explosion a surtout endommagé les quartiers chrétiens de Beyrouth.
Ballottés d’un camp à l’autre, les pauvres tentent de survivre comme partout ailleurs en s’accrochant à un système corrompu et à bout de course, en vivant d’expédients. Les Autorités ignorent le salaire minimum.

2 septembre 2021

Comment peut-on !

On voit d’ici madame de Grignan écrire à sa mère la marquise de Sévigné.
« Ce tantôt » les affreux garnements de la ferme du château ont débusqué un nid de caille. Ils en ont aussitôt dérobé les œufs. Quoique nous eussions défendu depuis le château de toucher aux nids, ces petits sauvages n’écoutèrent personne. Notre bon fermier Basile voulut compenser d’un supplément notre dû en baillage. Nous l’en défendîmes. Qu’eussions nous fait d’œufs non couvés du marché ! Cela n’eût point rendu la vie des oisillons perdue à jamais à cause de ces petites brutes.
Mais comment peut-on ? ».
Notre civilisation correspond tout à fait à ce « comment peut-on ? » de madame de Grignan.
La société européenne, après le désastre de Kaboul, à la vue de ces Talibans à mobylette faisant fuir les tanks de l’armée de l’État mise sur pied à coups de milliards par les Américains, a quelque chose de fascinant.
En 2021, Marie-Thérèse Grignan épouse Pissouraille, viticultrice au Pic Saint-Loup, peut écrire, à son amie montée à Paris : « Nous avions beaucoup espéré de la démocratie qui nous promettait de grandes choses. Nos amis américains s’employaient en ce sens. Notre religion, notre culture, tout enfin ferait basculer l’impiété et la barbarie dans un univers rendu à la spiritualité non dépourvue de confort. Par l’exemple, ils ne pouvaient que nous imiter et monter dans le juste commerce et la libération de la femme en même temps. Las ! Il n’en est rien. Une poignée de sauvage, au nom d’une religion indigne en comparaison de la nôtre, pillent, violent, assassinent et font régner la terreur. Mais, comment peut-on ? ».
Tout est dit.
L’indignation de bon aloi va courir en bruit de fond dans la société occidentale. Une religion locale moribonde contre une autre, en plein essor, qui s’implante par ses fanatiques, la laïcité n’a pas fini de souffrir entre ces deux monstres.

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Nous allons recueillir ceux qui ont cru en nos salades. On attend en chorus leur « comment peut-on ? ». Cette indignation pourrait courir jusqu’à un autre « comment peut-on ? » qui pourrait nous toucher au premier chef.
Pendant ce temps, une barbarie nouvelle aura fait ses preuves dans une autre partie du monde et ainsi de suite. Puis un jour, fatalement, il y aura de la place pour un « comment peut-on ? » en Europe même. N’y en a-t-il déjà pas un à Marseille où Macron, en verve, y dit et applique des recettes vieilles de quarante ans et qui n’ont servi à rien, là où les dealers ont établi des check-points au bas des immeubles qu’ils contrôlent.
Alors, il y aura fatalement un jour des guerriers en mobylettes qui remonteront l’Avenue Louise. Le gouvernement, le roi et les partis auront depuis longtemps trouvé un point de chute confortable à Dubaï ou ailleurs. Les parents et amis des guerriers motocyclistes auront sorti les drapeaux victorieux. Avec certains inconditionnels de l’universel, ils applaudiront les vainqueurs.
Depuis les serres de Laeken, l’émir exigera plus de foi des croyants. Les infidèles finiront à la casserole.
Dans la foule clairsemée, il y aura une petite fille de madame Pissouraille qui aura pris soin de se vêtir d’un niqab et qui soupirera au passage de la charrette des condamnés « Mais, comment peut-on ? ».
N’est-ce pas la leçon de l’histoire : les civilisations naissent et meurent ?
N’a-t-on pas assez étudié la Grèce Antique, Rome et Byzance pour le savoir ?
Allez dire à un Turc qu’il n’est pas chez lui sur le Bosphore ? Alors qu’Erdogan voudrait « pacifier » la Grèce et s’essayer devant Vienne, pour savoir s’il n’a pas plus de chance que l’autre !

1 septembre 2021

Nos américanolâtres orphelins !

Orphelins d’une Amérique qui se barre de ses devoirs qu’elle s’était mises en tête d’accomplir : diffuser « sa » démocratie dans le monde comme un produit Apple.
Du coup, les voilà bien embêtés, comment nous vendre encore cette Amérique hasbeen ? Tout le monde le sait, Georges-Louis Bouchez ne manque pas d’idées. Il va trouver dans les jours à venir une explication toute à l’honneur des Etats-Unis, afin de justifier, l’injustifiable. On le connaît, il est fort à ce jeu.
Mais quelle que soit la prétention du camp bourgeois à nous vanter les qualités de la société à l’américaine, il va falloir qu’il gamberge ferme pour nous en remontrer sur la solidarité américaine en Europe.
Le bon gendarme qui voulait que chacun déjeune au bacon, lise un journal financier puis s’en aille au boulot dans sa Pontiac et qu’en attendant ce jour, le bon peuple enfourche sa bicyclette, endosse sa salopette et s’en aille tuer le temps sur une chaîne de montage avant de rentrer dans son taudis, le bon gendarme de ce discours entendu tant de fois, s’est tiré d’un sale coin où il a tout salopé avec l’aide des pourris locaux qui emplissaient leurs valises de dollars, avant de se tirer une semaine avant le bon gendarme.
Comment Georges-Louis va-t-il expliquer ça aux énamourés de son libéralisme moderne ?
« Il n’y a plus de gendarme. Il n’y a plus de parapluie, plus de protection assurée, plus d’alliances en béton, mais une Amérique qui se détourne du monde pour se tourner sur elle-même, investir à tour de bras dans sa modernisation, économiser les dollars et les hommes dont elle aura besoin pour ne pas céder la première place à la Chine et laisse l’Europe, l’Afrique et le Proche-Orient à l’incertitude d’équilibres et de rapports de force à repenser entièrement » se lamente Bernard Guetta, de la République en marche et député européen.
Si lui, l’Européen, « hardiment tourné vers le modèle américain, le dit, alors il faut tirer la sonnette d’alarme et arrêter le train fou de la mondialisation. C’était une arnaque des USA à mettre le tapis vert des paris de sa roulette légèrement en pente pour que les jetons des parieurs du monde entier viennent naturellement s’agréger à Wall Street.
Après la fuite de Kaboul, au lieu de nous faire du mouron à changer notre position vis-à-vis des Américains, que faisons-nous ? Nous discutons sur l’accueil des Afghans qui fuient les Talibans ! Comment les répartir en Europe, les accueillir comme les victimes d’une barbarie, etc. et, pendant ce temps, les USA transforment une base en Allemagne en camp de réfugiés. C’est là qu’ils ont acheminé depuis quinze jours avant le départ de Kaboul les milliers d’Afghans qui sont montés dans leurs avions, faisant de cette base un immense endroit concentrationnaire. Ils espèrent sans doute nous les refiler en douce, sinon la plus grosse part de ces malheureux !
Comprendra-t-on enfin que la solidarité chez Joe Biden ne fonctionne que dans un sens, celui des Etats-Unis !

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Dès lors, nous pouvons légitimement nous poser la question de l’utilité de l’OTAN, organisme pro américain, au cas où nous en aurions besoin, alors que l’intérêt vital des USA n’entrerait pas en cause ?
Enfin, à la lumière de cette fuite sans gloire de Kaboul, va-t-on cesser de croire que notre modèle est apprécié partout dans le monde et qu’il faut cesser d’en faire la promotion à coups de canon et de bruits de bottes ?
Cette douce croyance pourrait même nous coûter très cher !
Les millions de gens venus d’ailleurs et qui ont envahi l’Europe sous prétexte des désordres chez eux et qui ne sont rien d’autres que des réfugiés économiques sont nettement majoritaires en comparaison des vrais réfugiés politiques qui auraient trouvé la mort ou la prison dans leur propre pays. Ces millions de personnes non seulement ne s’intègrent pas dans cette société en s’y confondant avec les Européens, mais sont en train, forts du nombre, à réclamer l’acheminement de leur propre culture et de leur religion (principalement la musulmane) mettant ainsi, peu à peu, la culture européenne en concurrence avec la leur, dans l’espoir qu’un jour, la nôtre disparaîtra..
Ce sera inutile de faire appel à notre grand allié, trop préoccupé par Formose et la Chine devenue prioritaire dans une concurrence mondiale aux affaires et au commerce.
Georges-Louis serait bien bon de nous donner son opinion là-dessus aussi.