Le procès d’un con dangereux.
Le 8 septembre s’ouvre à Paris le procès dit des attentats du 13 novembre. Les plumes s’aiguisent dans les journaux, les esprits s’échauffent et bouillonnent. Que la majorité peureuse se rassure, on ne parlera pas de l’Islam. On ne froissera personne et Erdogan ne nous fera pas de gros yeux !
Le remake du fait-divers sanglant sera partout séquencé et rewrité. Les commentaires redondants pleuvront. Inconsciemment le clivage gauche-droite reprendra le dessus après qu’unanimement les hommages aux victimes aient réconcilié les gens devant l’horreur. La droite déplorera le singulier laxisme de la gauche vis-à-vis de la politique d’immigration et la gauche affichera l’optimisme de Paul Fort « Si tous les gars du monde voulaient s’donner la main… ». On n’avancera pas d’un iota. On aura gardé sous le tapis le problème de civilisation qui ronge l’Europe.
Douze des vingt accusés sont originaires de Bruxelles, dont six de Molenbeek. Ce sont ces six-là qui ont été le noyau dur et les initiateurs de la bande.
Qu’on le veuille ou non, c’est bien Molenbeek qui est apparu comme l’endroit le plus sûr pour organiser à l’aise l’incursion meurtrière dans les rues de Paris en 2015.
On cherche encore le quartier général où a été élaboré le plan meurtrier. Était-ce ce fameux 47 de la rue Delaunoy, domicile d’une famille qui a envoyé trois frères, une sœur et ses enfants en Syrie ? Certains "returnees" sembleraient y attacher le symbole de la guerre de religion, qu’on ne veut pas voir entre les immigrés implantés en masse dans cette commune et ces « imbéciles heureux qui sont nés quelque part » que nous sommes devenus.
Les édiles communaux ne se disent pas responsables. L’élu ne peut pas diriger l’entité communale de Molenbeek, s’il ne tient pas compte des musulmans groupés dans des quartiers orientalisés, depuis deux générations.
De l’avis de la bourgmestre PS, ce n’est plus un problème droite-gauche « On est une commune qui a toujours eu une image par forcément facile. La stigmatisation après les attentats a été terrible. Ici, on a un peu l’impression qu’il y a un risque que cela resurgisse. C’est difficile pour les Molenbeekois. » !
Tout est dit. Demain, ce sera difficile pour toute l’Europe.
Après que les Américains aient déstabilisé l’Irak et leurs alliés la Libye, alors que les premiers guerroyaient encore en Afghanistan, tandis que tous les président américains soutenaient ouvertement Israël condamné par l’ONU dans ses manœuvres expansionnistes, des millions de personnes déplacées partaient en transhumance mêlées aux millions d’autres qui n’avaient pas attendu le micmac américain pour chercher moins de misère économique, hors de leur pays.
Le trop-plein de voyageurs sans bagage voilà le mal absolu dont nous souffrons. Mal exagérément grossi par la droite et exagérément réduit par la gauche.
Il est évident que dans ce bouillonnement prolifèrent des indésirables soudés entre eux par la religion, poissons dans l’eau parmi une population en majorité maghrébine qui reste communautarisée par la nostalgie des origines, en s’organisant en ghettos !
Molenbeek est un exemple en ce sens, quoique les 100.000 Molenbeekois aient droit au respect, puisque immigrés de deux voire trois générations et vieux Molenbeekois, ketjes de Bruxelles, font ménage commun du dicton « contre mauvaise fortune bon cœur ».
Évidemment, rien de tout ceci n’apparaîtra au procès qui s’ouvre.
Toutes sortes de théories complotistes prendront corps, alors que ce procès aurait du sens en promenant le regard des Européens sur leur civilisation qui se délite, face aux prémices d’une rivale qui s’implante, agressive et soutenue par une foi conquérante.
Tout au plus demandera-t-on à Catherine Moureaux, bourgmestre, s’il y a toujours des groupuscules à Molenbeek ? Quel bilan tire-t-elle du plan canal et de la cellule contre le radicalisme ?
On n’abordera pas le financement des mosquées par l’Arabie saoudite, qui propage un islam fondamentaliste ultra-conservateur depuis vingt ans. Ce qui explique en partie que Molenbeek soit devenu une base arrière du radicalisme islamiste et du terrorisme. Déjà en 2001, les tueurs du commandant afghan Ahmed Massoud, principal ennemi des talibans, étaient partis de Molenbeek sur ordre d’Oussama Ben Laden.
C’est de Molenbeek que sont partis les terroristes du 13 novembre 2015, avec à leur tête le Maroco-Belge Abdelhamid Abaaoud, mort pour Allah en stupidité et idolâtrie. Tout cela est d’un pitoyable à vomir et c’est pourtant de cela que notre « civilisation » expire.
La kalachnikov des croyants aura eu raison de la laïcité et d’une certaine idée de la liberté, comme de la lâcheté et de l’aveuglement des Européens.