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Sponsoring et cotisation.

Au temps où la démocratie avait encore un sens, enfin où chacun croyait pouvoir l’amender de sa recette et à sa façon, les partis comptaient des militants qui y allaient de leur poche. On tutoyait les chefs et ceux-ci n’étaient pas possédés par l’idée d’avoir toujours raison. On y magouillait ferme quand même, tant la magouille est un vice qui touche les gens de pouvoir ; mais c’était avec modération. En faisant gagner des sous au parti, on en gagnait soi-même. Aujourd’hui, c’est l’inverse. On en ramasse tant qu’on peut et ce qui tombe des poches trop pleines, c’est pour le parti.
Pour se faire réélire – pour l’heure, la France va élire son président l’année prochaine – il faut lever des capitaux énormes des sponsors donateurs. Il n’est plus question des cotisations et du timbre supplémentaire de membre d’honneur que la caisse-enregistreuse du parti comptabilisait 10 euros, alors qu’on en avait déboursé 50. Les partis ont toujours su disposer d’argent hors contrôle de l’État et du fisc. Ce dont n’a jamais voulu admettre la justice.
Tout est radicalement changé depuis que les partis sont sans effectif et que pour certains d’entre les plus connus, faire rentrer une partie des gros salaires des parlementaires offerts par l’État par devers nous qui sommes contre, reste un exercice délicat pour ne froisser personne.
Si bien que pour ne pas être dans la dèche, les partis vont vers d’autres sources de financement qui ne sont pas toujours recommandables.
Il faut carrément s’adjoindre les banques ou une grosse entreprise, pour réussir.
Macron ne s’est pas fait élire sur les beaux yeux de Brigitte et sur sa juvénile prestance. Ses sponsors comptaient bien financer sa campagne sous condition d’un retour sur bénéfice. Le retour le plus significatif fut la suppression de l’impôt sur les bénéfices ISF. Mais encore une vision générale de droite de la politique des REM.
Pourquoi le parti socialiste français est-il pratiquement mort en France ? Parce qu’à défaut de Hollande qui ne se représentait pas, une bonne partie des membres du parti socialiste furent séduits par Macron. Il suffisait de chercher du côté des sponsors pour se rendre à l’évidence que Macron ne pouvait pas faire une politique sociale sans se mettre à dos ses généreux bienfaiteurs. Ainsi Macron cocufia tout le PS qui cherche toujours à se relever de ses cendres..

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Le sponsoring est devenu un sport national en France et en Belgique. Les militants disparus, ils restent les riches bien décidés à faire une OPA sur les partis, ayant senti le vent tourner. Ils cherchent à imposer leurs principes de bourgeois conservateurs, obnubilés par le modèle américain comme Bouchez. Ils ne connaissent que le pouvoir de l’argent et les partis aussi, cette concordance ne pouvait déboucher que sur des campagnes électorales de plus en plus orientées et chères, donc de plus en plus sponsorisées.
Déjà, avant le Covid, des journaux américains ironisaient sur la croissance exponentielle des inégalités en concordance parfaite avec le financement des partis par la haute finance. Les ténors des partis parlaient davantage des inégalités alors que celle-ci commençaient à peine.
Ce phénomène parait logique. Comme les riches deviennent de plus en plus riches, ils ont des moyens accrus de faire pression sur les politiques. Devenus les soutiens les plus actifs aux partis, ceux-ci s’attaquent de moins en moins en retour aux inégalités de revenu, source facile de faire rentrer des sous à l’État sous forme de contribution.
Plus les riches affichent des rentrées records, plus les partis en profitent.
Ainsi, les rapports des partis aux citoyens ont profondément changé. Les relations socioculturelles ont le plus évolué. L’électeur n’a plus de dialogue privilégié avec « son » parti.
La propagande des journaux pour dénoncer la fraude sociale est payée par les sponsors des partis. Ils sont soulignés à propos de la moindre manœuvre délictueuse d’un chômeur ou d’un assisté du CPAS. Pourtant les chiffres sont éloquents et sont souvent cités en France. La fraude aux prestations sociales serait d’environ 677 millions d’euros (2015), alors que la fraude fiscale serait d’un manque à gagner de l’État de 21 milliards !
Malgré ces chiffres, la chasse aux tricheurs sociaux est incomparablement plus étoffée en personnel chargé de la répression que celle réservée aux fraudeurs fiscaux.
Depuis que Georges-Louis Bouchez exigent que l’État traque tous les tricheurs sociaux en termes parfois violents, on ne l’a jamais entendu s’élever contre les fraudeurs fiscaux.
Cette absence d’équilibre provient nécessairement des relations plus aimables qu’il entretient avec ses sponsors qu’avec les gens du peuple.

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