De l’ancienne à la nouvelle vague.
On ne le leur fait pas dire. C’est bien Vandenbroucke qui s’alarme et qui sur sa lancée instille un réflexe de défense contre la bête qui en serait à son quatrième assaut.
Le gouvernement fédéral décrète la situation d'urgence épidémique et active la loi pandémie.
On entre dans le sérieux au point que la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden monte au feu.
Tout le tralala déployé est la démonstration de l’inutilité de tout ce qui a été fait jusqu’à présent, puisqu’on repart pratiquement à la case départ. C’est la faillite d’une série de mesures à défaut d’en prendre une seule, radicale, cette fois : fermer les frontières terrestres et aériennes.
Mais voilà nous sommes dans un système qui ne le permet pas.
Ainsi, la situation d’urgence épidémique pour une période de trois mois, ne sert à rien, sinon à faire croire, cependant, aux non-vaccinés, que si à l’issue de cette décision on en est encore au même point, ce sera leur faute.
Après, la mascarade a des chances de se poursuivre. Avant la fin de cette période de trois mois, le gouvernement fédéral évaluerait, sur la base d’avis scientifiques, si la situation d’urgence épidémique devait être maintenue. Si c’est le cas, le nouvel arrêté royal devra en l’occurrence également être confirmé par la Chambre. On entre dans la comédie d’une démocratie du « quand même, on essaie de sauver vos libertés, mais vous voyez bien qu’elles sont indéfendables ». Le gouvernement nous consulte en consultant les élus ! Comme si les élus avaient encore le sens de ce que souhaite le peuple pour faire débat avec le gouvernement ! Les experts auront le dernier mot, comme s’ils n’étaient pas commis par le gouvernement pour entériner les décisions politiques. À l’issue de ce ping-pong, on sera sorti nécessairement de la quatrième vague, en attendant une cinquième.
Une petite parenthèse dans ce cafouillage complet. Le néolibéralisme est le seul vecteur responsable de l’épidémie dans sa durée et dans sa virulence. L’humanité s’est toujours sortie de toutes les avanies des maladies chroniques et des déferlantes micro-infectieuses. Comme Attila rasait tout sur son passage, les virus dévastaient les organismes d’une communauté pour s’arrêter pile à la fin du village. Le village suivant était de l’autre côté de la rivière ou du bois et les rapports entre les communautés s’ils étaient fréquents n’en étaient pas fondamentaux d’une survie essentielle. L’obstacle était suffisant pour que l’épidémie s’arrête, faute de pouvoir tousser ailleurs.
Les malins qui font faire les puces à Taïwan, les vis à Francfort et les écrans à Turin de leurs ordinateurs ne font qu’appliquer les règles du système et sont applaudis par les petits cons du monde libéral qui voient là une recette fabuleuse pour accroître les bénéfices et réduire à rien les prétentions ouvrières à un salaire décent. Vandenbroucke n’a pas à chercher plus loin les causes d’une pandémie inarrêtable.
Est-ce pour autant qu’il faille revivre comme au moyen-âge pour sortir d’affaire ?
Pour une fois le virus contredit les VRP de la mondialisation et plaide pour des structures moins voyageuses du capitalisme moderne, ce qui, entre parenthèse, rendrait de la couleur aux salaires.
La grippe espagnole fut la dernière épidémie à s’essouffler au bout de deux ans. Les armées rentrant dans leurs foyers, la bête finit aux orées des bois, à la bordure des mers et au terminus des omnibus.
Cette vérité est terrible à dire, mais le libéralisme, vu dans sa phase d’éclatement des entreprises aux quatre coins des profits du monde, est l’unique responsable de l’ajout de deux années de plus au Covid-19 par rapport à la grippe espagnole, et ce n’est pas fini…
Cette quatrième vague nous amène au plus beau de l’affaire. Le second arrêté royal, outre le paquet de mesures sanitaires, comprend aussi les mesures de police administrative. Ces mesures sont de A à Z des atteintes à la liberté des gens par la multiplication des contraintes d’application immédiate sous peine d’amende ou de prison.
Comme il va de soi comme il a été démontré plus haut « la reprise de l'activité économique dans le monde après la levée de multiples mesures sanitaires face à la pandémie, entraîne par ailleurs des pics de demandes et l'engorgement de ports ou des capacités de transport maritime. » C’est dire comme le Covid-19 va pour voyager à l’aise et comme il se ménage encore de belles années de vie devant lui. Comme le rappelle l’OBR le retour de l'activité économique à son niveau d'avant la pandémie dès le début de 2022, avec une croissance qui ralentit toutefois à 6% sur l'année prochaine, rassurera tous les énergumènes qui parlent de la nécessaire santé des citoyens sur lesquels veillent le gouvernement, tout en se fichant royalement de prendre des mesures véritablement efficaces, tant le pognon est autrement plus important que les gens.
Alors, sous des airs de sauveteurs en mer, Vandenbroucke et toute la clique du libéralisme « avancé, qui entre dans le monde moderne » peuvent aller se rhabiller. On ne marche plus à leurs salades.