Chez eux… c’est pas « chez nous » !
« Chez nous » est un parti embryonnaire qui se dit d’emblée de droite, avec la prétention de faire un malheur en Wallonie, plus tard, quand l’embryon aura trouvé des cornichons pour le remplacer dans le bocal. Finira-t-il, on le redoute, comme ses prédécesseurs qui se la portèrent tellement à droite, qu’ils attentèrent aux mœurs, au point de ne pas atteindre aux élections législatives ?
Mais attention, ici, « Chez nous » est épinglé par Pascal Delwit, la référence RTL. Sans doute que l’augure des bourgeois a décelé dans « Chez nous » matière à dépasser largement la connerie du MR.
La confrontation des idées est supérieure à l’invective : fasciste côté cour et stalinien côté jardin, on peut tout de même dire poliment qu’on n’est pas d’accord, sans se faire traiter de « communisss » comme Di Rupo le fait d’ailleurs régulièrement.
Pourquoi alors traiter GL Bouchez de petit con ? Ce qui m’est arrivé plus d’une fois. C’est qu’il a épuisé ma patience. Si les cons volaient, doit avoir dit dans un de ses films Jean Gabin, Bouchez serait chef d’escadrille. Qu’est-ce que Bouchez vient faire dans la chronique critique de « Chez nous » ? Rien… mais ce type irrite tellement !...
« Chez nous » est parvenu à se faire inaugurer par le Vlaams Belang et le Rassemblement National de Marine Le Pen. Son chef doit avoir de l’entregent. Si c’est celui qu’on voit sur le prospectus de présentation, il a intérêt à ne pas trop se montrer à moins de profondes retouches. Cela dit, dans son intérêt - surtout pas faire de réunions au début, le soir au coin d’un bois - ce leader, il faut qu’on s’y habitue !...
Notez que c’est vilain comme tout de faire des remarques sur le physique, d’autant que c’est facile. J’en suis conscient. J’essaie depuis toujours de me défaire de cette erreur et de me frapper de mon porteplume chaque fois que ça m’arrive. La dernière fois que j’ai voulu faire un compliment sur le physique, ça ma valu des remarques indignées de quelques utilisateurs de la Toile. C’était à propos de Bacquelaine. Je l’avais pris en pitié finalement et j’avais sorti un truc du genre « en politique, le physique ça compte. Bacquelaine a dû plus travailler que les autres pour se faire admettre. Il faut au moins lui reconnaître ce mérite ». C’était gentil, tout de même, non ? Sans le vouloir, c’était la pire vacherie à lui faire.
Venons à la circulaire de « Chez nous ».
Rédigée vraisemblablement par un homme seul, les poncifs personnels d’un « visionnaire » n’en sont pas moins universels, avec quelques trais d’humour involontaire. Quand le lanceur, en incipit, s’écrie qu’enfin « Une anomalie sur la carte européenne est enfin levée », les autres « anomalies » doivent penser que voilà un collègue de plus dans la particratie et qu’il va falloir faire gaffe que la nouvelle anomalie ne bouffe pas trop des bonnes choses que le public dispose aux anormaux de l’ancienne.
L’intrus est-il Insight ?
Impatient en tous cas, dans l’anaphore tout de suite à la Hollande. Six phrases débutant par « Chez nous ». Et si c’est comme Hollande qui allait bouffer tout le monde, encore un en définitive, si par hasard et inadvertance il était élu, qui ne ferait absolument rien de ses anaphores.
Contre l’immigration massive, islamisation, insécurité, paupérisation, désindustrialisation, désordres climatiques, etc… soit l’horreur des minarets et les babouches sous le niqab, comme tous les partis qui affichent leur nouveau deal, à l’exception du PS en attente d’une conversion officielle d’Elio au cas où les émigrés du Maghreb atteindraient les 15 % du corps électoral.
Par la suite, « Chez nous » fait facilement l’unanimité des lecteurs, lorsqu’il est contre les désordres climatiques. Oui mais voilà, on a beau être contre, la Nature s’en fiche. Voilà qui contrarie déjà fortement les néolibéraux condamnés à la croissance éternelle.
Les deux anaphores de la fin « Chez nous, on ne rackette pas fiscalement les travailleurs » et « Chez nous, on ne gaspille pas l’argent public, on défend un État efficace. » caractérisent justement la raison définitive et l’injustice profonde de cette démocratie qui taxe massivement les plus pauvres avec la TVA et qui applaudit à la mégalomanie des hommes politiques.
Si « Chez nous » a pris conscience de l’importance de ce qu’il avance, que nous la bâille-t-il, sur les moyens d’en sortir parce que ce constat vieux comme le Pont Neuf, toujours controversé même par les plus dispendieux, n’a jamais trouvé de solution.
Quant à dynamiser les partis wallons ankylosés dans la vaseline libérale, « Chez nous » ne donne pas l’impression de vouloir en sortir, mais plutôt d’y adjoindre un nouveau pot de vaseline.
Inutile de préciser que si ce parti louait un local pour son inauguration, il n’aurait pas besoin de défaire les piles de chaises en général entassées dans le fond de la salle, trois ou quatre seraient largement suffisantes.
Bienvenue dans le club de l’usine à gaz.