Les Wallons, citoyens français qui s’ignorent !
La semaine dernière un Wallon est venu nous dire, la bouche en cœur, que la Wallonie était viable seule, à condition de travailler 4 heures de plus par semaine sans être payé, si nous voulons ne pas déchoir de notre « standing », sous peine de ressembler à la Grèce.
Tout est dit.
Mais il s’agit d’un « standing » d’un système économique qui montre actuellement des symptômes d’essoufflement et rien ne dit que, demain, toujours empêtrés dans la Belgique fédérale, nous ne soyons contraints quand même de travailler quatre heures de plus par semaine, avec le même salaire.
Il n’y a que deux manières de sortir d’une Belgique que les Flamands ont rendue complexe.
La première, c’est un engouement populaire des Wallons pour une Nation wallonne, comme la Flandre. Il n’en est rien. Les gens d’ici sont satisfaits de leur subordination à un tout belge et une Communauté française inutile, sauf à placer des gens de parti à des emplois profitables. Il y a une région wallonne, mais pas une nation wallonne.
Selon Jules Gazon de l'UL, la Wallonie ne pourrait pas survivre seule, sans l'actuel système solidaire national qui lui permet de percevoir 6 à 7 milliards d'euros par an via la sécurité sociale.
La seconde et la plus probable serait la sortie unilatérale de la Flandre de l’entité Belgique. Devant l’imbroglio politique qui s’en suivrait le statut de la Wallonie en serait bouleversé. L’Europe directement concernée avec la France notre grand voisin dont nous avons fait partie jadis, connaîtraient une période transitoire délicate. Il n’est même pas dit que la France n’annexerait pas d’office ses territoire perdus après Waterloo.
En attendant un statut plus précis, la Wallonie se retrouverait dans la situation de la Grèce en 2009, au début de la crise de la zone euro. Les hésitants rejoindraient les convaincus : ce qui nous arrive est essentiellement dû à l’absence d’hommes politiques à la hauteur.
Interrogés sur une Wallonie indépendante les MR, Reynders, Michel et GL Bouchez, fuient comme des lapins devant la belette. Bouffés par le libéralisme productiviste, des mondialistes comme eux n’ont plus une once d’appartenance à la communauté française. Ils raisonnent comme Trump et vouent un culte à l’Amérique, pourquoi voulez-vous qu’ils abordent même en esprit, l’hypothèse d’une Wallonie indépendante ?
Les socialistes ? Sans être des bouffons de la Stars and Tripes Association, se sont économiquement américanisés aussi. Leurs ascendants ont bradé le MPW et se sont bruyamment dissociés des rattachistes, après la disparition de François Perrin et d’André Renard. L’influence d’Elio Di Rupo depuis plus de dix ans a plombé toute velléité d’une réflexion indépendantiste, puisque l’homme est ouvertement royaliste et patriote de la plus bourgeoise des manières.
Du tango perpétuel des partis qui gèrent la région, il ne faut rien espérer.
En réalité, du seul point de vue de l’observateur, ces partis n’étant pas crédibles dans ce domaine particulier, seul le rattachement à la France, dotée d'un PIB quatre fois plus élevé que celui de la Wallonie, serait possible, à condition que pendant une période plus ou moins longue, la France reprenne la charge des 6 à 7 milliards que coûte la Wallonie à la Flandre.
Toujours en gardant l’optique du système libéral dans lequel nous baignons, l’homme lucide n'est pas très optimiste pour l'avenir de la région. Si l'éclatement du pays était estimé inévitable à terme, l'incapacité de la Wallonie à rivaliser avec la Flandre sur le terrain économique, entraînerait des répercussions défavorables sur les entreprises et la main d’œuvre wallonnes.
L’Europe, à défaut de la France, pourrait aussi intervenir en soutenant une Région au cœur des 27, capitale pour son avenir, partie prenante de sa fondation.
Reste la réalité que les belgicains ne veulent pas voir, la Belgique n'est pas une nation, c'est un état créé par les puissances coalisées pour affaiblir la France, une barrière pour empêcher la France d'atteindre la rive gauche du Rhin et de posséder Anvers. Lors de la révolution en 1830 les Belges francophiles voulaient le rattachement de leur état à la France ou être au moins dirigés par un prince français, ce qui fut refusé par l'Angleterre et la France qui redoutait une nouvelle coalition contre elle, n'eut-il pas mieux fallu donner la Flandre au Pays-Bas, et la Wallonie à la France ? Peu à peu les élites dirigeantes d'un état francophone et francophile sont devenues francophobes ou défiantes vis à vis de la France, se sentant obligées de justifier via le pirennisme l'existence d'une Belgique soi-disant venue du fond des âges.
Nous avons beaucoup manqué à la France, sur le plan économique. La Wallonie française aurait permis à la France de faire jeu égal avec l’Angleterre et l'Allemagne, mais c'est surtout d'un point de vue stratégique qu'elle aura été fatale à la France en 1940. Sans Léopold III et sa poltronnerie pro-allemande, il y aurait eu une continuité frontalière entre Sedan et La Panne. La ligne Maginot aurait couru jusqu’à la mer du Nord, rendant inopérant les blindés de Guderian et de Rommel.
L’histoire contemporaine en eût été bouleversée. Oui, la Belgique a coûté des centaines de milliers de morts inutiles.