Secouer le cocotier.
Même si l’on a envie de traiter de noms d’oiseaux un adversaire politique, au point où en est la démocratie, il serait quand même temps de se conduire en adulte et de se demander pourquoi il y a tant d’abstentions lors d’un vote en France, ce qui se traduit en Belgique par des votes nuls et une parfaite indifférence de ceux qui satisfont à une corvée.
Les gens en ont assez des partis politiques formateurs alternatifs des majorités, qui ont adopté le politiquement correct en ostracisant les partis exclus de la famille, empêchant un dialogue avec l’opposition.
Ces partis se sont coupés de leur propre base à tel point qu’ils sont incapables en période électorale de trouver des équipes de colleurs d’affiches bénévoles. Sans programme original, on se demande s’ils ne se sont pas coupés aussi de leurs propres électeurs, ces derniers réagissant comme des automates reproducteurs du vote précédent.
Deux exemples de cette majorité constante, intemporelle aux programmes indissolubles sur l’Europe, l’économie et la géopolitique : Georges-Louis Bouchez et Elio Di Rupo. Ce sont les deux faces d’un même scénario écrit à l’avance. D’accord sur tout, ils font semblant de n’être d’accord sur rien, mais surtout ils utilisent la même rhétorique. Incapables d’argumenter sinon en traitant l’adversaire ou de nazi ou de communiste, ils sont pile et face de la même médaille !
Les gens ne sont pas idiots. La vie de tous les jours leur démontre qu’on ne peut pas toujours avoir raison, mais que l’on risque en persistant, de toujours avoir tort.
Ce qui enrage la foule, c’est qu’elle ne compte pas vraiment, quoique le pouvoir en parle sans arrêt comme s’il suivait à la lettre les recommandations du plus grand nombre, sans que jamais on en sache le contenu. Les médias prêtent la main à ce simulacre d’intérêt. La « famille » n’accueille pas, mais alors pas du tout, l’intellectuel anonyme dont on se garde bien d’exposer à l’attention du public ses dires et son physique. La « famille » aurait bien trop à craindre d’un anonyme parlant d’or et suscitant l’intérêt des masses. À la place on lui préfère le passant pris au piège d’une question le plaçant d’emblée dans les trouducs, alors qu’il entrait dans une épicerie pour s’acheter un fromage à cent lieues de se focaliser sur ce que mijotait le journaliste. Il est classé « bon client résumant la pensée commune de la majorité silencieuse ».
C’est dire que l’intrusion d’un OVNI en France en la personne d’Eric Zemmour secoue le landerneau. Encore que, intellectuel avant d’être journaliste (il y a tant de ses confrères qui ne sont ni l’un ni l’autre), ce n’est pas non plus le héros sanctifié par le hasard.
Il a écrit des livres, s’est illustré dans l’audiovisuel et tenu des chroniques sur CNews qui l’ont révélé au grand public.
Tout de suite on a vu la même réaction de l’extrême gauche à l’extrême droite, sans oublier le centre macronien, pour les uns, c’est un nazi, un raciste, pour les autres un antisystème fasciste sur les bords, pour tous un nationaliste obtus, antiféministes, pétainistes et surtout anti islamiste farouche.
Avant de proférer de telles accusations qui vaudraient pour beaucoup une condamnation en correctionnelle si la justice était logique avec elle-même, il aurait été logique d’entendre ce qu’il dit.
Si la « famille » ne le fait pas, cela signifie que nous sommes tous placardisés, mis sous l’étiquette populiste, tendance nazie ou stalinienne, au choix.
C’est ce qui s’est révélé aux yeux du public et qui fait aujourd’hui l’extraordinaire audience de cet homme seul.
Ces attaques commencent sérieusement à troubler la vie des partis. Chez Marine Le Pen les cadres se rebiffent, dans la macronie un député REM veut qu’on retire son nom de la liste des imprécateurs traitant Zemmour de nazi. Au PS, la maire de Paris, balaie les questions de Zemmour d’un grand effet de manche, questions que le peuple pose depuis plus de trente ans, sans qu’une réponse lui soit donnée !
Et ça fait mal ! La pratique de la pensée unique dans la novlangue de la « famille » est pour la première fois récusée dans les statistiques qui viennent de placer Zemmour juste devant Marine Le Pen pour affronter Jupiter au second tour !
Tant que les « élites » ou la « famille » comme on veut, ne répondront pas clairement aux questions qui concerne le destin des peuples européens dans l’entité européenne, tant qu’on n’aura pas défini la politique d’émigration et remis la loi de la république dans les quartiers islamisés, tant que la politique des alliances pro américaine et anti russe, ainsi que l’appartenance de l’Europe à l’OTAN totalement américanisé ne sera pas remise en question, Eric Zemmour sera légitime en demandant des comptes.
Le cocotier avait besoin d’être secoué. Il l’est. C’est une bonne chose.