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La place du calife.

À l’occasion de la fête du roi, l’intérêt de poursuivre une royauté qui ne sert plus à grand-chose, voire à rien, revient régulièrement dans les conversations.
La fonction n’a plus aucun sens. Un distributeur de poignées de main, un capteur-enregistreur des serments des ministres et un appareil à sous délivrant des titres de noblesse à chaque jackpot du joueur, feraient aussi bien.
Oui, mais remplacer la royauté par quoi ?
Il est impensable dans la chasse aux emplois des partis, qu’une fonction supprimée ne soit pas remplacée par trois ou quatre autres. Elles feraient à peu près la même chose que celle qu’on arrête « pour faire des économies ». Des exemples foisonnent au plus haut degré.
Voyez comme cet État fonctionne, sa grande complexité, ses emplois doublés, voire triplés à cause des Régions et du Fédéral.
Afin de pédaler encore un temps dans la semoule diluée en trois Régions, il faudrait au moins un triumvirat. Trois ou quatre présidents en alternance, simultanément ou effectifs par la durée au prorata du nombre d’habitants de la Région, du rôle linguistique, de la couleur du temps, de la combinaison d’une Région avec une autre ?
Admettons qu’on arrive à une représentation unique.
Le président sera-t-il élu au suffrage universel à deux tours, comme en France ? Sortira-t-il des partis traditionnels par des assemblées de militants ? Pourra-t-il être désigné par référendum et si c’est le cas, comment l’organiser ?
Vous voyez d’ici Di Rupo président de la République ? Les gares de Mons qu’il sèmerait partout afin de se constituer une clientèle fidèle ! Une République rose de mauvaise foi ne supporterait pas une gauche radicale et générerait un fascisme rampant, comme on en voit déjà l’amorce contre le PTB à la Région wallonne. Comme serait dévolue une présidence de la République à Georges-Louis Bouchez, le proctologue des âmes, les discours fleuves que nos enfants devraient apprendre par cœur dès la maternelle, l’absolue dévotion à l’Amérique et aux commerces bourgeois, la dégringolade du social !...
Si la dynastie est au bout du rouleau, la République y serait avant de débuter.
Profondément républicain, Richard3 se résigne à ronger son frein sous Philippe, roi par défaut, mais bouche-trou providentiel.

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Justement, sans aucune personnalité ou alors il cache bien son jeu, le roi semble convenir par son total effacement, sa vie privée derrière les frondaisons de Laeken et l’air de trouver Mathilde encore bonne aux choses de la vie à moins un, de ses cinquante balais. Un sage en somme qui a compris que dans sa profession, avec les hubris déchaînés des chefs de parti, pour durer il faut passer pour simple d’esprit. Ce qu’il réussit admirablement, mettant toute sa non-personnalité dans ses discours d’une banalité confondante, aidé en cela par l’entourage boy-scout et une reine dominatrice.
DaarDaar semble être absolument de l’avis de Richard3 selon ce court extrait «…la fonction de roi est dépassée. Le monde entier ne compte plus que dix-huit monarchies, et la plupart d’entre elles ont été réduites à un rôle purement protocolaire. La simple idée qu’un chef d’État dépende uniquement de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule n’est plus de ce temps. Cependant, cela ne signifie pas le moins du monde que notre monarchie touche à sa fin. »
C’est après ça que nos chemins se séparent. DaarDaar finit par lui trouver des qualités d’autant profondes qu’elles sont invisibles. Ce serait, ni plus ni moins, une sorte de Machiavel qui se voyant près de se faire bouffer par les Flamingants en relais des Wallingants, aurait décidé de faire semblant d’être un sire en cire !
D’accord avec tous, il n’offre aucune prise. Voilà un personnage avec lequel il serait difficile de se fâcher.
Servi au départ par sa réputation d’idiot de la famille, il aurait été perçu comme tout à fait incapable de succéder à Albert, triste héros d’une paternité de Delphine mal assumée et classé dans les bouchés à l’émeri.
Les bookmakers d’Anvers le donnaient hors-piste l’année suivant sa montée sur le trône.
Voilà donc son fils, ce prince « incapable » devenu roi et qui semble durer dans une Belgique dont tout le monde convient avec les lascars émergents qui font les lois, qu’elle n’est pas facile à gérer.
Et Philippe s’en tire mieux qu’un triumvirat présidentiel !

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