Un Titanic bis ?
La sottise des libéraux, qui dansent sur un volcan et s’extasient sur la merveille de société que leur économie a créée, n’a d’égale que les joyeux convives du Titanic sablant le champagne dans l’insouciance d’une grande soirée célébrant les fantastiques progrès de la navigation.
La semaine dernière, c’était leur président qui faisait la une pour sa participation à un rallye automobile qui l’envoyait à l’hôpital, juste pour une photo sur un brancard !
Au moment de la COP 26, personne parmi ces bêlants d’amour du prodigieux commerce mondial, n’a relevé le rapport entre la fin de la période automobilistique prochaine et cet éphèbe barbu au volant d’une 2 cv à Francorchamps. Lorsqu’il faudra jouer l’écologiste modèle, personne n’observera que le sieur Bouchez est bien mal placé pour donner des leçons d’économie sur l’utile et l’inutile.
Tout cela pour dire que les maîtres du haut du pavé sont en train de conduire la Belgique, à l’image de leurs amis américains et européens, vers des réveils terribles !
On reste ébahi de leur aveuglement dans l’égarement festif des télévisions qui produisent de l’actualité, comme les charlatans en publicité vantent les mérites d’une poudre à ronger le calcaire de nos machines et qui, à défaut, ronge au moins le métal.
Ceux qui emboîtent le pas de ces joyeux drilles, les socialistes et les écologistes, ne ratent aucune occasion de montrer leur satisfaction. Le rêve de toute leur vie est en phase d’accomplissement. Les premiers ont mis cinquante ans pour rejoindre la bonne bourgeoise en s’aidant des malheurs du peuple pour s’accrocher à l’insouciance libérale des hautes sphères. Les seconds, plus prudents, écossent les petits pois de leur jardin et cachent leur voiture dans le garage. Ce sont les plus mal à l’aise dans cette partie où le plus m’as-tu-vu reste le MR sans contrainte et heureux de partir cueillir la vie, la panse en avant.
Que le peuple les regarde avec envie et veuille encore prendre leur place est, somme toute, humain. Mettez-vous à sa place ! Voilà trois quarts de siècle qu’on lui vante la dolce vita et qu’on lui serine qu’il peut y arriver, pourvu qu’il s’en donne la peine. Il est tombé dans le piège et y est encore au trois-quarts. S’il n’y arrive pas, disent les malins, c’est qu’il a manqué de courage, comme en ont eu les champions, modèles de réussite politico-financière, volontaires pour tous les boulots à trois zéros la journée.
Le peuple peut voir que tout était bidon. Il s’agit pour lui de vite retomber sur les pieds et surtout ne pas en reprendre pour cinquante piges. L’élite sait y faire et elle n’a pas le choix. Il faut faire reporter sur les têtes follettes du peuple, l’entièreté des responsabilités du changement climatique.
Les forces naturelles échappent au capitalisme, le peuple a bien construit des pyramides avec trois fois rien, il est naturellement le seul outil dont dispose l’élite pour refaire le chemin inverse. Le tout s’est de le remettre au pain sec et à l’oignon comme jadis les pharaons le réduisirent au bord du Nil, ainsi les dynastes poursuivront la vie de harem. C’est une question de langage. Les MR en rêvent, Georges-Louis en grand prêtre. Le peuple ira à la cueillette des fraises et des mûres le long des chemins marquant les propriétés de Messieurs de la Haute. Car il lui incombe de faire l’effort d’adaptation au climat et au temps présent. Il eût été dommageable que les divins marquis qui vivent à ses crochets en souffrissent.
Ce scénario est-il inéluctable ?
Peut-être pas, si on en croit l’intelligence dont le peuple est pourvu et que l’élite n’a jamais perçue, ce qui lui donne l’avantage de la surprise.
Ce qui pourrait se passer est assez drôle : l’effondrement de la classe supérieure, remise de force au travail pour le sauvetage de l’espèce. L’élite soudain éboueur, manufacturière, vidangeuse et agricultrice, menée au boulot au pas gymnastique, c’est comme le bourdon rééduqué pour se rendre utile à la ruche.
Di Rupo récurant les salles d’un home, Bouchez à la livraison postale et même Wilmès, technicienne de surface et Vandenbroucke, ambulancier, ce serait comme une revanche de la pertinence sur des impertinents. La seule et importante question, sont-ils seulement capables d’exécuter proprement leur travail ? Dame, ils salopent tellement ce pourquoi nous les payons grassement !
Sans compter tous les planqués inconnus du grand public, n’ayant pas fait leur beurre dans l’arnaque politique, il y aurait du monde à l’ONEM. De voir le tableau à l’esprit, on reprendrait courage.
Oui, je l’ai toujours cru, le Peuple peut refaire le monde. Il suffit qu’il rouvre les yeux pour comprendre à l’instant même.
Il s’est toujours réveillé dans les grandes occasions. C’en est une et elle est à sa portée. Il s’agit de le vouloir.
Ce n’est pas un des siens qui commandait le Titanic, mais un des leurs. Ne l’oubliez jamais.